SMART BOURSE - Emission du lundi 1 juillet

  • le mois dernier
Lundi 1 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) , Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM) , Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:11des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck
00:16TV, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast
00:20sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22Au sommaire de cette édition ce soir, l'idée d'un soulagement certes mais d'un soulagement
00:27sans doute partiel, uniquement, c'est comme ça qu'on peut qualifier les réactions
00:31de marchés qu'on a pu observer depuis ce matin au lendemain des résultats du premier
00:35tour des élections législatives françaises, ce sera évidemment le sujet à la une avec
00:39nos invités de Planète Marché dans un instant, les marchés qui sont pris entre ces incertitudes
00:44et ces risques politiques qui génèrent beaucoup de bruit et des fondamentaux macro-économiques
00:50également qui peuvent montrer un certain ralentissement comme on a pu le voir encore
00:55avec quelques statistiques américaines publiées cet après-midi, l'incertitude politique
00:59va nous accompagner en France évidemment au moins jusqu'au second tour ce dimanche
01:05et sans doute au-delà, notons également que du côté américain, l'incertitude grandit
01:10à 6 mois, moins de 6 mois de l'élection présidentielle puisque la candidature de
01:15Joe Biden est plus que jamais remise en question après le débat face à Donald Trump la semaine
01:21dernière et dans ce contexte on peut observer que les élections générales au Royaume-Uni
01:25cette semaine le 4 juillet semblent être plutôt rassurantes, voire un fleuve tranquille
01:30pour les investisseurs face aux risques politiques qu'on peut trouver en Europe et aux Etats-Unis,
01:35nous évoquerons bien sûr les enjeux de marché pour le second semestre avec beaucoup de chiffres
01:40macro-économiques attendus cette semaine, l'inflation en zone euro, les chiffres d'emplois
01:44mensuels aux Etats-Unis, semaine qui sera également marquée par de nombreuses prises
01:48de parole de banquiers centraux à l'occasion du forum annuel de Sintra au Portugal organisé
01:53par la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde et Jérôme Poel s'exprimeront dès
01:57demain à l'occasion de cet événement, discussion à suivre donc dans un instant
02:01et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique,
02:04nous reviendrons sur le thème du recyclage et des déchets, un thème et une thématique
02:08de marché que nous avions analysé il y a peu avec Rony Michaly, le président de Galilée
02:13Asset Management.
02:18Mais d'abord avec nous Pauline Grattel, comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
02:28tendance mon amie, les infos clés du jour sur les marchés, bonsoir Pauline et on surveillait
02:32évidemment avec beaucoup d'attention les réactions de marché au lendemain des résultats
02:35du premier tour des législatives françaises, que s'est-il passé sur les marchés aujourd'hui
02:39Pauline ?
02:40Aujourd'hui l'ensemble des bourses européennes est en hausse, le CAC 40 gagne autour de 2%
02:45après les résultats du premier tour des élections législatives anticipées, le Rassemblement
02:51National arrive en tête avec 34% des suffrages mais n'est pas assuré d'avoir la majorité
02:55absolue à l'Assemblée Nationale à l'issue du second tour, dans les valeurs qui avaient
03:00été malmenées depuis trois semaines, les banques qui avaient beaucoup souffert se redressent,
03:05Société Générale bondit de 6%, Crédit Agricole de plus de 4% et BNP Paribas de plus
03:10de 3% au cours de la séance.
03:12Voilà pour les réactions boursières, que dire des réactions qu'on a pu observer sur le marché obligataire ?
03:17Le spread entre les obligations à 10 ans françaises et allemandes est aux alentours de 75 points
03:23de base, le rendement de l'obligation à 10 ans françaises est autour de 3,30% au plus
03:28haut depuis le mois de novembre, le rendement de l'obligation à 10 ans allemandes autour
03:32de 2,55%, l'euro est en hausse aujourd'hui de 0,3% par rapport au dollar à 1,075$, pour
03:41ce qui est des autres devises, le Yen est en difficulté et même autour de son plus
03:46bas niveau depuis 38 ans, des données indiquent que l'économie japonaise s'est contractée
03:51plus que prévu au premier trimestre.
03:53Parmi les données économiques publiées en ce moment, les différents indices de prix
03:57en zone euro pour le mois de juin avec notamment l'inflation en Allemagne qui était publiée
04:03cet après-midi.
04:04Oui, en données harmonisées, l'inflation allemande ressort à 2,5% sur un an en juin
04:09contre 2,8% le mois précédent, c'est légèrement inférieur aux attentes.
04:14Aux Etats-Unis, l'ISM manufacturier du mois de juin ressort à 48,5%, c'est inférieur
04:20aux attentes et au mois précédent, un signal de plus d'une économie américaine en voie
04:24de ralentissement en attendant les chiffres d'emploi.
04:27Et puis en attendant la saison, le retour des publications de résultats d'entreprise
04:31dans les prochaines semaines, l'actualité entreprise aux Etats-Unis est marquée par
04:36un deal dans l'aéronautique.
04:37Oui, après des mois de négociations, Boeing annonce aujourd'hui racheter Spirit Aérosystems
04:43pour une valeur de 4,7 milliards de dollars.
04:46Le titre Spirit Aérosystems progresse de 4% à l'ouverture de Wall Street, celui de
04:51Boeing étant en hausse de 3%.
04:53Du côté de la tech américaine, Apple fait état d'une augmentation de ses ventes de
04:57téléphones en Chine de 40% sur le mois de mai par rapport à il y a un an, le titre
05:02étant en hausse de 1%.
05:04Et puis le programme de demain, qu'est-ce qui retiendra l'attention des investisseurs, Pauline ?
05:09Demain, les investisseurs seront attentifs aux prises de parole de Christine Lagarde
05:13et de Jérôme Poel au forum de Sintra.
05:15En zone euro, on prendra connaissance de l'estimation rapide de l'inflation du mois de juin.
05:20Aux Etats-Unis, le rapport Jolt sur l'emploi de mai sera publié.
05:24Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, le résumé du jour sur les
05:28marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
05:343 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:44Anthony Morley, la Vidalie, nous accompagne, économiste au pôle macro-conjoncture de
05:48Rex & Code.
05:49Bonsoir Anthony.
05:50Bonsoir Guillaume.
05:51Merci d'être là.
05:52Alexandre Baradez à nos côtés également.
05:53Bonsoir Alexandre.
05:54Bonsoir.
05:55Ravi de vous retrouver.
05:56Vous êtes chef analyste chez IG et Alain Pitous nous accompagne également.
05:58Bonsoir Alain.
05:59Bonsoir.
06:00Vous êtes senior advisor ESG.
06:01Alain, quel est le rationnel des réactions de marché qu'on peut observer ce matin,
06:07en relation bien sûr aux résultats du premier tour des élections législatives françaises.
06:12Alors la réaction du marché c'est un ouf de soulagement, après je dirais si je partage
06:16ce ouf de soulagement, mais en tout cas c'est un peu ce qu'on a vu un peu partout, c'est-à-dire
06:21qu'en fait on avait bien baissé la semaine dernière, dans la crainte de programmes majoritaires
06:29qui seraient quand même assez adverses à ce que peut espérer un investisseur classique
06:34quand il investit en bourse ou en obligation.
06:36Et puis comme il n'y a pas de majorité massive pour le RN et que NFP semble assez loin de
06:45la majorité, bon il y a un petit soulagement, un calcul, ce qu'on peut lire c'est que les
06:50investisseurs semblent s'accommoder assez facilement d'une majorité relative, voire
06:56pas de majorité, c'est-à-dire une forme de gouvernement technique et donc pas de décision.
07:03Pendant quelques semaines on était avec un RN majoritaire sous-jacent à l'idée que
07:10ça allait faire comme en Italie, ce que je ne crois absolument pas, et puis là maintenant
07:15c'est un gouvernement technique et l'idée c'est que ça ressemble à ce qui s'est passé
07:18en Belgique pendant quelques temps, et même chose j'y crois absolument pas, mais en tout
07:22cas c'est ce qu'a l'air de penser le marché.
07:24Mais ce qui est intéressant de voir c'est que c'était parti en fanfare, parce que je
07:27pense qu'il y a aussi un peu de rachats de short qui sont arrivés violemment.
07:30Ce n'est pas un soulagement excessif.
07:32Mais là cet après-midi ça s'est bien dégonflé quand même, parce que les marchés obligataires
07:35on ne voit pas le même message, pas du tout de message d'euphorie, pas de resserrement
07:40massif, on est à 80, on est passé à 72, bon ce n'est pas énorme, c'est significatif
07:45mais on n'est pas revenu à 45 mettons qui seraient...
07:49Ah ben on reste dans une situation plus compliquée qu'avant le schéma politique d'avant la solution.
07:55Il n'y a pas de doute là-dessus.
07:56Donc voilà, c'est un petit peu de soulagement, mais je crois que, vous savez c'est comme
08:01en montagne, au loin les nuages s'amoncèlent et on marche vers cet endroit-là, et bon
08:05ce n'est pas évident que les nuages soient passés avant qu'on n'en arrive.
08:07D'autant que 1, il faut quand même déjà valider avec le second tour qu'il n'y aura
08:10pas de majorité absolue pour le RN et ses associés ou ses alliés, et 2, valider aussi
08:17qu'une situation de blocage parlementaire, telle qu'on peut le supposer aujourd'hui,
08:24n'est pas aussi un lot d'inconvénients importants, c'est-à-dire que parlement bloqué, c'est
08:28peut-être le moins pire des scénarios dans le contexte actuel, mais ça veut dire aussi
08:31qu'on est bloqué.
08:32Oui, c'est ça, je ne veux pas prendre trop de temps, mais le point c'est qu'on a cette
08:38dette très importante, on avait 3 schémas pour la régler, façon NFP, façon Macron
08:44et façon RN, la façon Macron est alignée avec ce que peut faire l'Europe, donc ça
08:52donne du temps, on va dire, est-ce que les autres auront le même temps, ça ne s'est
08:56pas du tout dit, et un gouvernement technique qui ne prendrait aucune mesure structurelle
09:00parce que ça serait impossible, se retrouverait avec, à un moment donné, au moindre grain
09:06de sable, qui peut venir de l'extérieur, qui peut venir de plein de choses, et qui
09:09peut venir aussi du coup de l'intérieur, avec une difficulté qui serait assez difficile
09:14à gérer, puisqu'en fait, pas possibilité de faire quelque chose de structurel, aucun
09:19soutien politique massif, donc on va quand même traverser à peu près mécaniquement
09:24une situation assez difficile, alors je crains, pour ceux qui se rappellent, les grandes périodes
09:292011-NCO avec réunion de crise, claquement de porte et réunion du dimanche soir, on
09:36se demande si on va avoir...
09:37C'est une séquence qui peut mener à nouveau à ce genre d'événements.
09:40C'est un scénario de crise, classiquement, et on l'avait quand la France a été dégradée,
09:45il y avait cette idée qu'il y avait un scénario de crise, mais qui était à quelques pourcents,
09:49mais presque rien, là on est sur un scénario de crise qui est de l'ordre pour moi de,
09:53au moins 20%, et là ça commence à devenir significatif, et alors je sais bien qu'on
09:57ne peut pas gérer avec un scénario de crise, mais la différence c'est que gérer avec
10:01un scénario de crise à 1% c'est...
10:0220%, on est obligé d'en tenir compte.
10:05À un moment donné, et ça je pense que ça va rester un petit moment, au moins je pense
10:10une année, donc c'est quand même une situation qui est assez difficile je trouve pour la
10:14France.
10:15Alexandre, comment vous avez regardé les réactions de marché depuis ce matin, avec
10:18c'est vrai un rebond du CAC qui a été violent à l'ouverture, je crois qu'il y a un gros
10:21gap ce matin, mais qui finit par s'effriter, on va gagner, allez, autour de 1,5, c'est
10:27bien, mais c'est pas un soulagement très rempli de conviction j'ai envie de dire.
10:32Non, c'est vrai que la volatilité qui était à 19 en fin de semaine dernière, on est arrivé
10:35dans la zone des 17, là où les marchés US sont toujours à 13 de volatilité, donc
10:38il y a aussi ce gap de volatilité par rapport au marché américain qui est devenu un peu
10:41la zone de refuge depuis 2-3 semaines.
10:43C'est l'autre spread.
10:44Voilà, c'est l'autre spread, c'est pareil, c'est rien, alors de quel côté, ce serait
10:47bien que ce soit l'Europe qui retrouve, moi je crains plutôt que ce soit, enfin je crains
10:49je pense qu'il y a un peu de marge pour que la partie US rattrape un petit peu cette
10:52vole, on pourra en parler un peu.
10:53Après dans la réaction de marché, c'est vrai qu'elle est assez logique, ce qu'il
10:56peut souffrir post-dissolution, les banques, elles l'utilisent, c'est ce qui se reprend
10:59le mieux aujourd'hui.
11:00Après au niveau des taux, c'est vrai qu'il y a des réactions intéressantes parce qu'effectivement
11:03le spread c'est un peu resserré, on était à 85 points de base en gros vendredi, là
11:07on était à 72 ce matin, 75 maintenant, et on voit en face de ça par contre le taux
11:12français qui monte, c'est-à-dire le taux français à 3,35, c'est le pic qu'il avait
11:15atteint dans les 48 heures suivant la dissolution.
11:17Donc, si on avait eu un spread qui s'accroît et un taux disant français qui monte, c'était
11:21moyen.
11:22C'est vrai que le spread c'est un peu resserré mais le disant français monte, mais quand
11:24on regarde d'où ça peut venir, pourquoi le spread se resserre alors que le disant français
11:28monte, c'est plutôt côté US qu'on regarde parce qu'on voit que le disant américain,
11:31les taux US sont en train de repartir un peu à la hausse, je pense sur des sujets qui
11:35sont liés à l'après-débat Biden-Trump, on en reparlera aussi, où on appelle ce sentiment
11:39que vu que Biden décroche à les sondages, c'est Trump qui passe du coup des politiques
11:43fiscales pour lui.
11:44C'est bien la politique de part et d'autre de l'Atlantique qui drive les mouvements qu'on
11:48décrit là du jour.
11:49Non mais du coup ça ce serait l'aspect un peu rassurant pour la partie européenne,
11:51c'est que si le mouvement qu'on observe sur les taux français, un petit peu de retention
11:54là ce matin, viennent plutôt de la partie US, c'est peut-être moins lié du coup à
11:58la problématique franco-européenne.
12:01Alors après pour rappeler ce que disait Alain, c'est intéressant, c'est vrai qu'à l'époque
12:04en 2011, si on se souvient bien, c'est dans la gradation des risques, on a l'impression
12:09que là déjà de l'avant premier tour c'était NFP qui était le plus redouté, deuxième
12:13risque RN et puis après la partie centre qui était plutôt rassurante.
12:17Là juste après ce premier tour là, la gradation des risques pour les marchés c'est un bon
12:21malheureux, NFP ce serait été ce matin, parce qu'on a eu ce serait été moins 5,
12:24moins 10.
12:25En 2011.
12:26Voilà, à l'époque c'était ça qui avait aussi mis le feu, et je pense que c'est ça
12:30que le marché craignait beaucoup, c'est que si on se souvient bien à l'époque du gouvernement
12:32grec c'était Varoufakis, donc c'était vraiment l'extrême gauche grecque, le claquement
12:37de porte c'était exactement ça, ils sortaient des réunions, on s'en fout de l'Europe etc.
12:40ça le marché avait détesté et c'est là qu'il y avait la contagion avec l'Italie
12:42et le reste.
12:43Donc là le fait d'avoir NFP un peu out, qui va s'arranger dans des arrangements pour
12:49le second tour etc. reste entre deux mots finalement, le marché se dit bon mieux vaut
12:54effectivement un blocage que des politiques radicales qui seraient plutôt à maîtriser.
13:00Mais c'est vrai que c'est entre deux mots parce que la question du blocage ça veut
13:03aussi dire qu'il y a des exigences par rapport à Bruxelles qui vont arriver, on s'est fait
13:06dégrader, Bruxelles a lancé contre plusieurs pays des procédures etc.
13:09Donc je crois que c'est avant la rentrée qu'il va falloir donner un peu des gages de
13:12série budgétaire.
13:13Plus préparer le budget de 2025.
13:15Alors justement je vais être un poil plus positif qu'à l'inverse, moi je pense que
13:18face à ça, si ça devait déraper par exemple après le second tour, mais pas tout de suite
13:21peut-être, je ne sais pas, juillet, qu'il y aurait une espèce, même si c'était une
13:24coalition, d'un bloc parlementaire qui n'arrivait pas à s'entendre, est-ce qu'il n'y aurait
13:27pas un peu de réel politique français, c'est-à-dire face à un risque qui nous concerne tous,
13:32trouvons, même si on ne s'entend pas du tout, des solutions pour éviter de se faire taper
13:35sur la barre Bruxelles.
13:36Est-ce qu'il n'y aurait pas une espèce d'intelligence politique à un moment donné qui prendrait
13:40le dessus par rapport aux tensions partisanes ?
13:43La peur de se faire taper dessus par Bruxelles ou la peur de se faire taper dessus par les
13:46marchés ?
13:47Par les marchés.
13:48Les deux, pour que ça ne tape pas dessus, que les marchés réagissent, ce sera ça le
13:51sujet.
13:52Moi j'aurais tendance à penser que le CAC a touché des niveaux qui sont, je trouve,
13:56attrayants pour un investisseur à 12 mois, 18 mois, même 6 mois, 12 mois, et avec un
14:00risque de capitulation à 7000 si après le second tour on flirtait avec la majorité
14:06absolue.
14:07J'ai l'impression que le 7000, pour moi, c'est la zone un peu de capitulation possible,
14:11et que la zone médiane, risque médian, c'est la zone actuelle.
14:13Je ne suis pas convaincu qu'on ira chercher.
14:15Parmi les scénarios de risque qui restent encore sur la table, à savoir celui notamment
14:18d'une majorité absolue du Rennes et de ses alliés, vous dites le pire nous ramènerait
14:25un CAC autour de 7000 points.
14:27J'ai l'impression parce que l'épisode politique s'inscrit dans un momentum pour l'Europe qui
14:32n'était plutôt pas mauvais depuis quelques mois, avec les PMI, 7 mois d'affilée de redressement,
14:37les baisses de taux de la BCE commencent à arriver, l'Allemagne commence à aller un
14:40peu mieux, on voit que des baisses de fiscalité pourraient s'améliorer un peu aussi, l'Allemagne
14:43pourrait réfléchir à des baisses d'impôts, et la Chine qui va moins mal qu'à une époque,
14:48je trouve que le momentum européen, si la politique ne casse pas ça, on est plutôt
14:52toujours dans ce momentum-là.
14:53Ce qui est intéressant, Anthony, chez Rexecut, c'est que plutôt que de vous perdre dans
14:56des conjectures en fonction des différents scénarios, vous avez décidé de refaire
15:01un travail un peu fondamental, partant des fondamentaux de l'économie française, du
15:08diagnostic et des problèmes qu'il y a à régler aujourd'hui et demain, j'entends, sur du moyen
15:12long terme.
15:13Qu'est-ce qu'on peut dire justement de la situation fondamentale de l'économie française
15:17aujourd'hui, et est-ce qu'elle est capable de résister à un choc d'incertitude, alors
15:21qu'il sera peut-être en partie levé dimanche, mais qui est une incertitude qui pourrait
15:25aussi devenir un risque réel pour l'avenir, en tout cas du point de vue des marchés des
15:30investisseurs ?
15:31Complètement.
15:32Alors, pour reprendre notre démarche, on s'est dit qu'on n'allait pas céder à la frénésie
15:34des chiffrages pour deux raisons.
15:36C'est que d'une part, on n'évalue jamais les mesures à périmètre constant, les programmes
15:39sont extrêmement changeants, et deuxièmement, pour évaluer correctement des programmes,
15:43il faut absolument faire un bouclage macroéconomique complet, parce que c'est comme ça qu'on
15:47mesure l'ensemble d'un programme, et ça, c'est très difficile à réaliser.
15:50Très souvent, les chiffrages sont faits uniquement en première approche, sans mesurer les effets
15:54d'entraînement.
15:55Donc, on s'est dit qu'on ne va pas céder à cette frénésie-là, et on va simplement
15:58essayer, modestement, mais avec précision et pédagogie, de dresser la situation de
16:02l'économie française, les défis auxquels elle est confrontée, et surtout rappeler
16:06quelque chose de fondamental, c'est qu'il y a assez peu de politiques économiques qui
16:09sont intrinsèquement mauvaises ou intrinsèquement bonnes.
16:12Il y a, en revanche, des politiques économiques qui s'inscrivent dans des contextes, et il
16:15faut faire le bon diagnostic pour que le remède qu'on cherche à appliquer traite un problème
16:19précis bien identifié.
16:20Et pour prendre deux exemples très rapides, nous, ce qu'on a essayé de montrer, par exemple,
16:25sur la réindustrialisation, tout le monde en parle aujourd'hui, on cherche à refaire
16:27fleurir du tissu industriel dans nos territoires, il est évident que la désindustrialisation
16:32française a pâti, essentiellement, un problème de compétitivité, on a une offre qui n'est
16:36pas suffisamment compétitive à l'international, et tout ce qui va venir rajouter du coût
16:39du travail, en tout cas l'augmenter ou alourdir la fiscalité dans un contexte où on a déjà
16:43une compétitivité qui a souffert par rapport à nos partenaires européens, ça nous paraît
16:47être une stratégie, probablement, n'est pas optimale.
16:50Différente l'Espagne, par exemple, qui, elle, a vraiment vécu un sacré choc de compétitivité
16:55et qui peut se permettre de remonter de 30 ou 40%, même, je crois, son salaire minimum
16:59aujourd'hui.
17:00Exactement.
17:01Et puis on ne part pas du même niveau, nous on a un salaire minimum aujourd'hui qui est
17:03déjà très élevé, c'est plus de 60% du salaire médian, donc ce n'est pas du tout
17:07la même chose de relever un salaire minimum quand vous êtes déjà à un niveau extrêmement
17:10élevé par rapport à votre salaire médian, alors que d'autres pays sont relativement
17:14éloignés, là ça n'a pas du tout les mêmes conséquences en termes d'emploi, c'est des
17:16effets non linéaires.
17:18Et le deuxième point qu'on a cherché à rappeler, par exemple, pour illustrer un peu
17:21la chose, le pouvoir d'achat.
17:22Le pouvoir d'achat, on a eu le sentiment dans le débat que ça pouvait se décréter.
17:25Pas du tout, c'est un processus économique qui vient des gains de productivité, c'est
17:29parce que vous produisez plus par heure travaillée que vous pouvez redistribuer des revenus.
17:32Après vous la louez au capital ou au travail, mais à l'origine elle a production, donc
17:36il ne faut pas du tout se leurrer là-dessus, c'est avant tout un processus économique,
17:39il faut chercher à faire des gains de productivité, mais on ne le décrète pas le pouvoir d'achat.
17:42À court terme, sur le plan économique, conjoncturel j'ai envie de dire, Anthony, qu'est-ce que
17:46cette incertitude politique en France ces dernières semaines, qu'est-ce que ça peut
17:51avoir comme conséquence ?
17:53Il y a deux éléments, l'apaisement qu'on voit sur les marchés, il est un peu moins
17:57vrai dans l'économie française, je pense qu'il y a deux risques du côté des entreprises,
18:01c'est d'une part un gel des recrutements, il faut faire attention, on a eu quand même
18:04une bonne dynamique de l'emploi jusque-là, on a créé 1,3 millions d'emplois depuis
18:072019, c'est colossal, on avait vraiment, c'est aussi ce qui a conduit à un recul
18:11de la productivité, mais on avait une très bonne dynamique de l'emploi, donc attention
18:15au périmètre emploi, et deuxièmement sur les investissements, on a déjà deux trimestres
18:19consécutifs de baisse de l'investissement productif en France, attention à ne pas
18:23remplir cette tendance, on sent des inquiétudes du côté des chefs d'entreprise, c'est
18:25les retours que l'on a, on pourrait se diriger dans quelques trimestres vraiment de contractions
18:30plus puissants et ça, ça impacterait significativement la croissance cette année, or on a besoin
18:35de croissance notamment pour la soutenabilité des finances publiques, à l'heure où on
18:38parlait, et je crois que c'est un point très important, on ne se rend pas compte
18:40à quel point boucler le budget 2025 va être compliqué, on a un déficit aujourd'hui
18:43de 5,5% du PIB qui est structurel, il n'est pas conjoncturel, ce n'est pas l'effet
18:47du cycle, c'est un déficit où il va falloir faire des économies budgétaires importantes,
18:51et ça c'est le plus dur à résorber, ce n'est pas la conjoncture qui nous permettra
18:54d'effacer notre défi public.
18:56C'est une situation qui balaye le momentum qu'on avait là pour les actifs européens
19:00depuis quelques semaines, quelques mois, il y avait ce petit redécollage conjoncturel,
19:05cette reprise, une BCE un peu moins verrouillée qui enclenchait quand même le mouvement de
19:10baisse de taux, les investisseurs globaux commençaient à se réintéresser à l'Europe
19:15notamment.
19:16J'ai l'impression que, c'est ce que vient de dire Anthony, il y a deux choses, il y
19:19a le côté l'arrêt, c'est-à-dire qu'en fait je pense que beaucoup de projets vont
19:25être arrêtés.
19:26Je l'ai.
19:27Je l'ai, oui.
19:28Alors le problème si vous voulez c'est que quand vous êtes dans le business vous voyez
19:30bien, c'est-à-dire qu'un projet qui est arrêté, un projet technique qui demandait
19:34des investissements qui est arrêté, on l'arrête pour 2024, on ne le remet pas au budget 2025,
19:39on ne le remettra pas au budget 2026, une grande entreprise ne fera pas ça, elle fera
19:43autre chose parce que les conditions techniques, l'environnement a changé.
19:46Et l'autre point, et je pense que c'est extrêmement important pour l'évaluation
19:51des programmes, c'est un peu comme, je ne sais pas si vous avez vu cette étude qui
19:55est sortie il y a peu de temps sur un degré qui impacte, un degré de hausse des températures
20:01qui va impacter, on croyait qu'on était à 3% de PIB, on est à 12% parce qu'en fait
20:05le sujet c'est qu'on calcule des effets liés, c'est-à-dire qu'en fait effectivement
20:10par exemple on arrête un accord de libre-échange, instantanément ça ne coûte rien, mais l'impact
20:18que ça va avoir sur toute l'économie peut être largement supérieur à ce qu'on pourrait
20:23même imaginer de pire, donc on est dans cette situation et je pense que les chefs d'entreprise
20:28dans le flou artistique jusqu'au budget 2025, et normalement, enfin là aussi j'ai entendu
20:32un truc, pour moi c'est une énormité, c'est que le budget 2025 s'il n'y a pas de majorité
20:37on le reconduit, on reconduit 2024, il n'y a pas besoin de se prendre la tête et on
20:42reconduit le budget 2024 et c'est très bien, mais le problème c'est que si on fait ça
20:46mais les marchés ils explosent, ils ne vont pas tolérer ça, enfin ils ne vont pas admettre
20:50le risque que ça induit, et alors si vous cumulez l'ensemble, c'est-à-dire que le
20:54ralentissement de l'économie, parce que là aussi, je reviens sur le financement des
20:57programmes, il est lié à une économie qui fait à grosso modo 1% de croissance, mais
21:01si l'économie est à l'arrêt, on s'en change, prévision on change, mais vous
21:06n'êtes même plus en mesure de faire quoi que ce soit, donc blocage des prix, hausse
21:10des salaires qui est un peu sous-jacent de toutes les idées qu'on entend un petit peu
21:13partout, baisse des taxes, etc., enfin tout ça, ça ne tient pas la route avec une économie
21:18à l'arrêt, donc sans parler de troubles sociaux éventuels, d'un R.N. qui aurait
21:24une majorité même relative par rapport à une situation, les enseignants, les magistrats,
21:29les fonctionnaires qui pourraient avoir d'un mauvais oeil un sentiment qu'on rentre dans
21:31une séquence qui va durer, qui ne va pas s'arrêter au 8 juillet.
21:33Donc pour les chefs d'entreprise, c'est un peu trop durable pour que ça n'ait pas
21:38d'impact sur l'économie et puis à un moment donné, un impact sur la bourse, donc là
21:42encore une fois, c'est un peu un scénario de risque, parce que pour moi, le scénario
21:44médian, c'est une situation à la Brexit, on va dire, c'est, si on regarde, 10% dans
21:50mes scénarios, c'est 10%, l'environnement économique international est tellement bon
21:54qu'on en profite à peu près, on arrive à se faufiler dans le truc, tel le cycliste
22:00C'était quoi, Singapour sur la tamise, c'est ça ?
22:03Voilà, on se faufile dans un truc comme ça, 60% c'est un scénario à la Brexit, c'est-à-dire
22:08en fait une sous-performance de l'économie française, durable, c'est-à-dire qui peut
22:11durer un cycle, 3-5 ans, qui nous laisserait dans une situation quand même assez défavorable,
22:16l'économie en baisse, les entreprises franco-françaises en difficulté, moins d'emplois, moins de
22:22productivité, moins d'impôts qui rentrent, enfin une espèce de truc qui est quand même
22:25vraiment pas terrible pour les marchés, et le scénario de risque que j'évoque qui
22:27est quand même là, quand même.
22:29Ce qui est intéressant c'est que la surenchère elle est partout, c'est ce que je disais
22:33tout à l'heure à la mi-journée pour l'émission, si la France est dans la surenchère et crée
22:40la surprise politique de cet été, les Etats-Unis ne sont pas en reste, c'est-à-dire que là
22:44aussi on est peut-être en train de basculer dans une histoire qui n'est pas du tout celle
22:49qu'on pouvait anticiper, même si j'ai l'impression quand même que les marchés
22:52avaient déjà, comment dire, bien intégré l'idée qu'il y avait de fortes chances
22:58que Donald Trump puisse repartir pour un nouveau mandat.
23:00Oui, alors juste avant de passer à propos d'Alain, c'est vrai que, enfin, nouvellement
23:04sur le débat, c'est finalement la question de la normalisation budgétaire, c'est une
23:11question qui a dans tous les cas se posé post-Covid et après post-quoi qu'il en coûte,
23:15donc finalement la dissolution a accéléré cette phase, mais qui serait quand même arrivée
23:19naturellement à tous les pays qui ont fait du quoi qu'il en coûte et qui ont dérivé
23:23de manière budgétaire assez forte, dont les Etats-Unis aussi.
23:26Et dont la Chine, c'est que les deux grandes économies mondiales aujourd'hui ont des
23:29déficits absolument qu'ils ne contrôlent plus, donc la zone euro est un peu la seule
23:33grande zone où, hormis la France évidemment, il y a encore du sérieux budgétaire, donc
23:37c'est peut-être aussi un peu ce qui sauve la France, c'est que finalement on est dans
23:39un paysage où les deux très grandes économies mondiales...
23:42D'avoir remis des règles budgétaires que certains estiment plus strictes même que
23:48les précédentes règles, dans la nature des correctifs qu'il faudrait apporter, finalement
23:55pour l'investisseur c'est plutôt rassurant dans le contexte actuel.
23:57En tout cas en comparaison relative, on n'est pas si pire que ça.
24:00Ah bah oui, mais c'est un concours de beauté.
24:02Finalement, c'est un élément positif quand même.
24:05Oui, bien sûr.
24:06Un filet.
24:07L'élément positif c'est que ça avance un peu le calendrier, du coup on va devoir
24:09faire les...
24:10Même s'il y a un risque de blocage effectivement à l'Assemblée, le débat c'est quand même
24:14ouvert, donc les agences surveillent, Bruxelles surveille, donc on va être obligé de faire
24:16quand même quelque chose, même si c'est relativement bloqué.
24:18Après sur la partie américaine, c'est vrai que le...
24:21J'avoue que je n'ai pas compris pourquoi les taux US s'étaient redressés vendredi, alors
24:26que les chiffres d'inflation PCE aux Etats-Unis, Core notamment, qui sont la partie la plus
24:29surveillée par la Fed, depuis trois mois ont été bloqués à 2,8, et enfin, après
24:33trois mois, on a un progrès qui n'est pas négligeable, on passe à 2,6, sachant que
24:37le CPI précédemment s'y fait des progrès, donc on a vu d'abord les taux partir un peu
24:41à la baisse, réaction logique, et ensuite, fin de séance US, ça s'est nettement redressé
24:44sur le design américain, et je ne comprenais pas d'où ça venait, et probablement que
24:49la réponse vient de ce qui s'est passé la veille, du coup, de ce débat Trump-Biden,
24:53où effectivement, l'affaissement dans les sondages de Biden montre que Trump, pour l'instant,
24:57a un grand boulevard à l'élection, sauf changement évidemment, et c'est sa promesse
25:02qui était la même qu'en 2016, en tout cas sur l'aspect fiscal pour commencer, à l'époque
25:06c'était beaucoup les entreprises, là c'est plus les ménages qui sont ciblés, sauf que
25:11le déficit américain sous la Biden, il y a eu l'aspect Covid, tous les pays y ont eu droit,
25:16mais après ça a été prolongé avec le plan IRA, le plan infrastructure, etc., on a fait courir
25:19le déficit de manière drastique, et Anthony l'a bien noté, c'est que sur son compte Twitter,
25:24je l'ai bien regardé, c'est que le déficit américain de la dernière était surtout dû à des
25:29non-prélèvements de taxes, en fait, donc on a laissé courir le déficit, on ne prélève pas d'impôts,
25:34donc comment Trump, dans ce cas-là, pourrait parvenir à appliquer une politique fiscale
25:38sachant que le déficit est déjà élevé, si en plus le déficit a couru parce qu'on a eu des largesses
25:42fiscales, il va falloir à un moment donné resserrer un peu la fiscalité américaine.
25:45Mais pour la bourse, en tout cas à court terme, l'idée que Trump puisse avoir une espèce de boulevard
25:50comme ça, je pense que c'est ça qui fait monter les taux, et puis quelques déclarations de
25:52speakers de la Fed, type Daly ou Bostic, qui ont expliqué que, ok, l'inflation s'améliorait,
25:57c'est une bonne nouvelle, mais qu'il faudrait un set de données encore pendant quelques mois
26:00pour y parvenir, en gros Bostic, pour lui c'est plutôt fin d'année, première baisse,
26:06et pour Daly on a l'impression que c'est plutôt septembre, au mieux au mieux, donc l'idée c'est qu'on voit
26:10que la macro-américaine semble ralentir, indice de surprise économique, l'inflation progresse
26:16un petit peu aussi, mais il n'y a toujours pas la fumée blanche de la Fed, et à un moment donné
26:19pour le marché, ça peut commencer à être un petit peu stressant, si les taux restent élevés,
26:22c'est d'ailleurs fort longueur, l'économie qui est ralentie, et c'est là que les marchés actions,
26:26normalement en fonction de l'anticipation, pourraient prendre un petit peu leur gain de porte.
26:30– Oui, oui, j'entends, donc un marché américain rattrapé, effectivement, de ce point de vue-là,
26:34alors qu'il est toujours un peu en lévitation aujourd'hui, effectivement.
26:38Bon, sur l'aspect politique américaine, la composition du Congrès, il ne faut pas l'oublier,
26:43derrière la présidentielle, il y a le renouvellement de la Chambre des représentants,
26:46d'un tiers du Sénat, et est-ce que la vague Trump-président,
26:51est-ce qu'elle emporte également l'ensemble du Congrès derrière ?
26:53– Ça a l'air d'être parti pour, quand on regarde localement les sondages,
26:57les Républicains sont en dynamique quand même, je pense que le parti démocrate
27:04paye deux choses, c'est-à-dire qu'en fait, il paye le pas avoir changé Biden,
27:09ce qui aurait dû être fait, parce que là, ils sont partis pour perdre avec Biden,
27:14de manière assez certaine, et ils ne se donnent pas la chance de gagner avec un autre candidat,
27:17et plus ils vont attendre, plus ça va devenir impossible, donc ils payent ça,
27:20et ils payent aussi un attelage qui n'est pas NFP, mais qui est un attelage de gens
27:26qui sont très woke, pour parler assez vulgairement, et avec des démocrates bontains, classiques,
27:34et ça, ça fracture, c'est-à-dire aussi une des raisons pour lesquelles ils n'ont pas de candidat.
27:39Et pour rebondir aussi, je pense qu'il y a un sujet qui était absent,
27:44on a passé des mois et des mois absents sur le sujet de la dette américaine,
27:48et là, moi je vois, je regarde beaucoup CNBC, je regarde un peu les articles de journaux,
27:53c'est un truc qui monte gentiment, problématique de dette,
27:57à un moment donné, à un moment donné, à un moment donné, et si l'économie ralentit,
28:01comment on fait ? C'est-à-dire qu'on peut avoir un sujet assez paradoxal qu'on n'a pas eu depuis quelques temps,
28:05c'est une économie qui ralentit avec des taux qui montent, et ça, ce n'est pas dans les scénarios aujourd'hui.
28:11Donc, pour le moment, encore une fois, c'est un peu tout-tient, c'est encore un scénario de risque, désolé,
28:17il faut oublier les éliminants.
28:19Et là, je trouve que ces risques-là augmentent quand même un peu à droite, à gauche,
28:24avec un effet dollar qui est assez difficile à mesurer, puisqu'on va avoir paradoxalement une économie qui ralentit,
28:28qui n'est pas très bonne pour le dollar, et des taux qui montent, qui sont relatifs par rapport à plein d'autres pays,
28:32font qu'on a un dollar ferme. En plus, c'est ce qui pénalise beaucoup de pays.
28:35Donc, on est dans une situation qui, je trouve, est assez explosive, et je pense que la volatilité,
28:41à un moment donné, va finir par le pricer. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
28:43C'est intéressant, parce que le marché est assez sur la retenue concernant les baisses de taux aux États-Unis pour cette année.
28:49En revanche, il en voit de manière régulière pour 2025.
28:53Et on se demande si ce qui va se passer, ce n'est pas plutôt l'inverse.
28:56Est-ce qu'on ne va pas avoir, peut-être, nos deux baisses de taux cette année, partant de septembre, côté Fed,
29:03avec beaucoup plus d'incertitude sur la capacité de la Fed à aller bien au-delà en 2025 ?
29:09Mais c'est toute la problématique de Trump. C'est que, comme, en plus, il veut un protectionnisme très puissant,
29:14c'est souvent inflationniste. Et il y a un moment où ça peut quand même retendre un petit peu les prix aux États-Unis.
29:20Et ça, ce ne serait pas bon du tout pour la Fed, surtout que Trump fait massivement pression,
29:24enfin, il annonce faire pression sur la Fed s'il est élu.
29:26Donc, en plus, ça génère un climat qui est quand même un climat de défiance.
29:29Donc, il est certain que, dans ce contexte, si Trump est élu,
29:32il n'est pas complètement évident que le calendrier de baisse de taux soit parfaitement respecté.
29:36Ça dépendra de la vitesse de décélération de l'économie américaine.
29:39Si ça atterrit beaucoup plus fort que prévu, là, probablement qu'il y aura des marges de manœuvre.
29:42Mais, pour l'instant, ça décélère quand même très doucement.
29:45Et puis, il y a quelques phénomènes, pour revenir sur la discussion juste avant,
29:48qui sont assez favorables à Trump d'un point de vue économique.
29:50Quand on regarde l'emploi, par exemple, toutes les créations d'emplois depuis 2019,
29:54ce sont des emplois d'immigrés pas du don natif.
29:57Ça, c'est typiquement le genre, évidemment, de statistiques qui font très très mal à Biden,
30:01parce que c'est utilisé par Trump.
30:03Donc, on voit bien qu'effectivement, il a ce fameux boulevard.
30:06Et il y a forcément des craintes de marché,
30:08d'autant qu'il n'a plus tous les marges de manœuvre budgétaires dont il disposait lors de son premier mandat.
30:13Donc, ça aussi, ça interroge beaucoup.
30:14Et sur la soutenabilité, c'est à la fin qui achète la dette américaine.
30:17À suivre, ce qui sera important maintenant, puisque le sénat de Trump gagne encore entre actions,
30:21quels vont être les postes clés de son administration au trésor, au commerce, etc. ?
30:27Mais le sujet dette me semble très important, parce qu'il n'a pas l'air de vouloir la résoudre.
30:31Et il y a un moment où les investisseurs se posent quand même la question de
30:34la Chine veut détenir moins de trésoriers américains,
30:36il faut que la zone euro dégage toujours autant d'excédents pour en acheter,
30:39ce n'est pas complètement gagné.
30:40Donc, dans l'environnement international, les non-résidents,
30:43il va falloir qu'ils dégagent encore des surplus massifs pour acheter la dette américaine.
30:46Ce n'est pas sûr qu'on soit toujours dans ce monde-là.
30:48On pourrait se retrouver avec une courbe des taux extrêmement pentue en fait.
30:51C'est-à-dire que les taux courts baissant, une économie qui ralentit,
30:55on est bien obligé de baisser un peu les taux.
30:56Pas beaucoup, parce qu'il y a quand même un peu d'inflation à cause de mesures protectionnistes.
31:00Mais des taux lourds qui ne baisseraient pas en dure proportion de la baisse des taux courts.
31:03Ils vont gentiment taper 5 et puis des taux courts qui baissent.
31:05Et ça, ça serait assez perturbant.
31:08Alors après, encore une fois, le marché finit par s'adapter.
31:10Mais il pourrait y avoir une phase un peu bizarre quand même.
31:13Et ce niveau d'endettement, qui est mondial en fait, pose quand même des questions quand même.
31:18C'est-à-dire qu'à un moment donné, tant que les États-Unis tenaient,
31:22on avait un peu un phénomène, c'était pas très grave que les taux baissent, montent à un endroit,
31:26parce que les marchés se passent un peu moins bien sur les adjudications.
31:29Ça se passait bien aux États-Unis, puis il y avait quand même cette besoin de dollars.
31:31Mais là, on pourrait avoir quand même une période d'un peu d'ajustement un peu bizarre
31:35avec des tensions aussi sur pas mal de pays émergents.
31:38On en parle très très peu.
31:39Enfin, c'est un truc qui est complètement passé sous les radars.
31:41Mais ça tape quand même sur les devises de pas mal de pays quand même.
31:45Vous regardez ce qui s'est passé sur le PESO, sur la devise...
31:49Le rente sud-africain...
31:50Enfin, chaque pays qui a connu des élections a connu des mouvements de volatilité importants.
31:54L'Asie n'est pas terrible.
31:55Là, ce matin, c'était la Turquie.
31:56Le Kenya qui fait faillite.
31:57Enfin bon, c'est des signaux qui sont quand même un peu perturbants si ça venait à coaguler en fait.
32:03Sur les taux US, c'est ce qu'on voit depuis 4 jours en fait.
32:06Depuis la semaine dernière, le débat raté,
32:09il y a une vraie repontification.
32:10On était à moins 50 et quelques points de base mercredi et jeudi.
32:13Là, on est à moins 30 et quelques.
32:14Donc, en 3-4 jours, ça va très vite.
32:16Tout le monde se retente.
32:17Les taux courts ne bougent pas trop.
32:18Et pour l'instant, c'est une repontification qui a un peu négative marge.
32:21Elle est une monnaie plutôt positive au marché.
32:23Là, si ça s'accentue...
32:24Ce n'est plus le côté croissance, inflation au-delà du régime.
32:28Moi, je trouve que ce n'est pas une mauvaise chose d'un point de vue des valeurs.
32:31Parce qu'avec vous, on a discuté régulièrement.
32:34On revient sur des valeurs à 21 fois les bénéfices anticipés
32:37pour les 12 mois à venir.
32:39On est à 26 fois les bénéfices réalisés.
32:41On est à 36 sur le Nasdaq.
32:42En Europe, il y a toujours ce delta par rapport à l'Europe.
32:44Mais c'est de revenir sur quasiment des valeurs,
32:46pas taffées, mais de...
32:47Combien de fois on a été dans l'histoire des 40 dernières années à 21 fois les bénéfices ?
32:50La dernière fois, c'était post-Covid.
32:52C'était une minibule.
32:53Et la fois d'avant, il fallait remonter au suprême.
32:55C'était monter à 25,5-26 fois pour le S&P,
32:58pas pour le Nasdaq.
32:59Mais sinon, on n'y a jamais été.
33:01Donc, c'est quand même des niveaux qui,
33:02par rapport à des métriques historiques,
33:03sont chers.
33:05Alors qu'on est sur du higher for longer
33:06et qu'on commence à voir l'économie US décélérer un peu,
33:08ce serait plutôt 5.
33:09Effectivement, c'est la tropentification de la courbe de taux peut-être un peu brutale.
33:11À mai, ne pas, à moins 5, moins 10.
33:13Ça détend un peu les...
33:14Et ça, ça passe forcément par une baisse,
33:16un drop-down sur les valeurs stars,
33:18méga-cap, vedettes incontournables
33:20qui font toute la performance,
33:22qui font la cherté de l'indice.
33:24C'est grave.
33:25Ici, on a Nvidia qui fait...
33:26Moins 17.
33:27Moins 17 l'autre jour.
33:28On a vu ça.
33:29Le Nasdaq a un peu bougé.
33:30Pourtant, ça fait moins 17 sur Nvidia.
33:31C'était déjà presque un pair market.
33:33C'est pour dire qu'on peut corriger des méga-cap
33:35sans que ça entraîne tout le marché à moins 30.
33:37Donc, c'est plutôt sain d'avoir ça
33:39et ça éviterait du coup à avoir à dégonfler la bulle plus tard.
33:41Si ça se dégonfle un peu d'elle-même,
33:43on reste du 20 fois les bénéfices pendant quelques trimestres,
33:45ben attends, c'est pas mauvais.
33:47Ça évite les surchauffes
33:49contre lesquelles il faut lutter plus tard
33:51par des mesures plus...
33:52On imaginait qu'il puisse y avoir des rotations,
33:54notamment de taille, de facteurs, etc.
33:56C'est pas tellement ce qu'on observe,
33:58en tout cas à l'issue de ce premier semestre,
34:01Non, mais les smalls, je trouve qu'elles ne tiennent pas trop mal.
34:03Moi, je fais toujours les smalls,
34:05je ne suis pas inquiet pour les smalls US.
34:07Il ne faudrait pas que les hausses de taux
34:09commencent à refaire un peu de stress sur les banques régionales
34:11parce qu'il y en a quand même pas mal dans le Russell 2000.
34:13Sinon, c'est plutôt le bottom.
34:15Moi, je trouve qu'il a été fait sur les smalls
34:17en 2021-2022.
34:19Après, c'est à quelle vitesse on trouve les niveaux des records.
34:21Au pire, on s'ennuie un peu
34:23mais je ne vois pas le Russell repartir.
34:25Il y a vraiment un problème sur les taux, sérieux.
34:27Donc, une vraie décorrélation
34:30entre ce qu'on voit des small caps américaines
34:32et ce qu'on a espéré
34:34et ce qu'on constate finalement sur les small caps françaises.
34:36Sur l'Europe, moi, je vois ça passager sur les smalls.
34:38Je ne sais pas.
34:40Je pense qu'on aura une deuxième en septembre,
34:42peut-être une troisième en décembre.
34:44En plus, il y a un peu de stress politique qui ralentit un peu.
34:46Et ça viendra adoucir un peu ces incertitudes politiques ?
34:48Oui, c'est pour ça que je ne suis pas très inquiet
34:50parce que les banques, justement,
34:52si la baisse se baisse un peu les taux,
34:54c'est bien pour les volumes de crédit,
34:56le crédit plus abordable et les volumes.
34:58On ne va pas retomber sur de la punition monétaire
35:00comme en 2020 ou 2021.
35:02Donc, pour les pays comme l'Italie ou autres,
35:04tous ces indices-là, même l'Ibex,
35:06il n'y a pas de banque.
35:08Moi, j'aurais bien vu le liche là-dessus.
35:10C'est très consultant depuis quelques temps.
35:12Donc, c'est bien.
35:14Ce n'est pas un game changer encore, pour vous, à ce stade ?
35:16Non, mais oui, important de le dire.
35:18Vous évoquiez le protectionnisme, Anthony, tout à l'heure.
35:20Là aussi, c'est un point d'attention
35:22qui vous intéresse beaucoup en ce moment.
35:24C'est de constater que le protectionnisme,
35:27j'allais dire le protectionnisme anti-chinois,
35:29en tout cas contre
35:31les produits chinois
35:33exportés par la Chine,
35:35ce n'est pas juste l'apanage des Etats-Unis
35:37ou de l'Europe qui tente de s'y mettre.
35:39C'est un phénomène global
35:41qu'on retrouve
35:43au sein de partenaires commerciaux
35:45très importants pour la Chine
35:47dans la zone pacifique et pas uniquement, d'ailleurs.
35:49Alors, c'est remarquable, justement, effectivement,
35:51ces tentatives de rétorsion douanière
35:53de la part de pays émergents.
35:55Contre la Chine, évidemment.
35:57C'est notamment dû au fait que la Chine
35:59a considérablement accru son excédent
36:01commercial vis-à-vis de ces pays.
36:03Vis-à-vis de l'Amérique latine, vis-à-vis du Moyen-Orient,
36:05elle a rétréci son déficit. Vis-à-vis de l'ASEAN,
36:07elle a désormais un excédent
36:09absolument faramineux. L'Inde, n'en parlons pas.
36:11La Corée du Sud également. Et donc,
36:13tous ces pays, on a vu l'Indonésie
36:15il y a deux jours, potentiellement, mais des droits
36:17de douane compris entre 100% et
36:19200% pour vraiment lutter
36:21contre le protectionnisme américain,
36:23en tout cas faire jeu égal avec les États-Unis
36:25de manière à éviter que les produits chinois
36:27se déversent en Indonésie,
36:29puisque ces pays-là, évidemment, ont une industrie
36:31qui souffre beaucoup des importations
36:33de produits chinois. Le paradoxe,
36:35c'est que dans ces économies émergentes,
36:37ils reçoivent aussi beaucoup d'IDE de la part
36:39de la Chine et des entreprises qui viennent s'installer
36:41dans leur pays. Donc, c'est toute la
36:43difficulté d'arriver à...
36:45On parlait déjà avec vous du découplage impossible
36:47entre les États-Unis et la Chine. Donc, je n'ose
36:49même pas imaginer entre la Chine et l'Indonésie.
36:51Honnêtement,
36:53l'ampleur de la hausse des tarifs douaniers
36:55est assez étonnante. Il faudra voir comment les autres pays d'ASEAN
36:57réagissent. Complètement.
36:59L'Inde était plus prudente. On pourrait avoir des hausses
37:01de tarifs douaniers, mais dans des ordres
37:03de grandeur un peu plus mesurées. Mais ça va être intéressant
37:05de voir comment ces pays-là effectivement ménagent
37:07à la fois le fait d'attirer des investissements
37:09chinois et en même temps de mettre
37:11des barrières douanières. Puisque là, on est sur
37:13qu'est-ce qu'il y a à la fin ? C'est quoi l'équilibre
37:15qui en ressort ? Est-ce que c'est plutôt profitable
37:17de mettre des barrières douanières ou d'attirer
37:19des investissements pour développer tout que la Chine
37:21installe dans ces pays-là ? Notamment
37:23tous ces secteurs les plus technologiques
37:25et ceux qui ont
37:27le plus de valeurs ajoutées. Le solaire, l'automobile,
37:29l'éolien. Donc il y a vraiment
37:31là un arbitrage qui n'est pas évident
37:33et qui sera à suivre. Mais il y a le Chili
37:35également qui a monté ses tarifs douaniers
37:37sur les importations d'acier. Donc c'est vraiment
37:39un mouvement généralisé qui sera à suivre parce que les pays
37:41du sud se rebellent un petit peu. Et c'est étonnant
37:43puisque la Chine désormais est un peu entourée.
37:45Elle a des tarifs douaniers qui...
37:47Cernés par les barrières douanières.
37:49Ça montre qu'il y a peut-être des limites quand même à l'excédent commercial
37:51chinois et qu'on ne peut pas toujours faire sa croissance
37:53sur le dos des autres.
37:55En tout cas ça ouvre le débat.
37:57Et en attendant, qu'est-ce que ça
37:59laisse envisager pour
38:01la dynamique du commerce mondial, des échanges ?
38:03Effectivement, ça s'interroge. Pour l'instant
38:05la Chine est tellement compétitive sur un grand nombre de
38:07produits. Alors pas quand on est sur des tarifs douaniers
38:09à hauteur de 100% ou de 200%.
38:11Mais quand c'est des petits tarifs douaniers, la Chine parvient
38:13toujours quand même à exporter globalement en masse.
38:15Donc ça n'a pas d'impact extrêmement
38:17significatif. Mais attention, si on est sur une généralisation
38:19de ce niveau de
38:21tarifs douaniers...
38:23Honnêtement, on peut craindre quand même un sérieux
38:25ralentissement des échanges commerciaux.
38:27Ça sera à suivre de très près, mais pour l'instant
38:29c'est encore des bribes.
38:31Et il y a une forte corrélation entre la croissance du commerce
38:33mondial et la croissance mondiale en général ?
38:35Ou est-ce qu'il y a une corrélation qui s'est un peu
38:37relâchée de ce point de vue-là ?
38:39Alors on était effectivement passé sous l'unité, la fameuse
38:41élasticité entre le commerce mondial et le PIB.
38:43On était repassé sous l'élasticité sur la décennie
38:45passée. Là, on retrouvait un petit peu
38:47d'allant, mais on stagnait autour de 0,8,
38:490,9. Ça sera à suivre, mais il est probable
38:51qu'on reste quand même toujours sous l'unité.
38:53Mais jusqu'alors, les projections, quand vous les regardez,
38:55elles étaient quand même plutôt proches de 1. Elles n'étaient pas non plus
38:57significativement inférieures à 1.
38:59C'est pas la grande démondialisation.
39:01Donc attention, parce qu'on pourrait quand même significativement
39:03ralentir de ce point de vue-là.
39:05C'est intéressant comme diagnostic.
39:07Ce que je trouve dommage,
39:09c'est que tout le monde a la même approche.
39:11Il faut monter les tarifs douaniers,
39:13et ça ne résout pas le problème, parce que les Chinois vont s'adapter.
39:15Ils vont s'adapter de plusieurs manières.
39:17Il y a plein de manières de s'adapter.
39:19Je pense que ce que devraient faire, en particulier,
39:21j'ai un zoom sur l'automobile européenne,
39:23c'est plutôt que de mettre des tarifs douaniers, il faudrait mettre des quotas.
39:25Parce qu'ils ont largement
39:27surproduit.
39:29Ça permettrait de calmer leurs ardeurs, ça leur permettrait
39:31d'avoir du stock et de gérer.
39:33De réguler, mais vraiment
39:35au millimètre.
39:37Finement.
39:39Si vous mettez des tarifs, ils s'adaptent
39:41et ils vendent quand même.
39:43Alors qu'en fait, quand vous mettez des quotas,
39:45une fois qu'ils ont vendu 10 000 voitures
39:47en Slovénie, c'est fini, ils arrêtent.
39:49Et là, ça les bloque
39:51complètement, et ça les obligerait à venir à la table
39:53de négociation de manière un peu plus
39:55conciliante.
39:57Parce qu'en fait, ils comprennent,
39:59et c'est normal, c'est un rapport de force
40:01entre les deux, mais les tarifs, ça ne va pas aller.
40:03On l'évoquait juste avant Rantène,
40:05encore une fois, ils vont jouer sur les devises.
40:07Alors, ils sont sous surveillance aussi,
40:09sur ce plan-là.
40:11Le Yen est toujours un peu sous pression, dans la limite haute
40:13de la bande de fluctuation quotidienne.
40:15Ils peuvent gérer avec ça, et ils peuvent faire peur
40:17avec ça. C'est-à-dire qu'ils peuvent dire,
40:19on laisse filer, et puis, advienne que pourra
40:21sur les changes internationaux.
40:23Et je dirais que, moi ça reste mon
40:25non-tienne, je pense que la volatilité
40:27remontera quand on aura un choc de change.
40:29C'est-à-dire qu'en fait, on n'est pas loin
40:31quand même, quand on regarde ce qui se passe sur le Yen,
40:33ça commence à être chaud,
40:35ça commence à perturber, on voit l'économie chinoise,
40:37japonaise, qui ralentit assez fortement.
40:39On a des tensions sur plein de devises.
40:41Le Yen est faible, c'est aussi une concurrence pour l'Yuan
40:43chinois, enfin voilà, tout ça
40:45s'entretient.
40:47Pour le moment, c'est un peu, ça reste des devises.
40:49Même si le Yen, c'est quand même
40:51important, mais on n'est pas sur
40:53euros, dollars, etc. On est quand même
40:55sur des situations un peu différentes. Et je lisais
40:57ce matin, quand on parlait,
40:59d'ailleurs, c'était un de tes tweets hier soir.
41:01Un tweet d'Alexandre.
41:03À 23h. L'euro qui remonte un peu.
41:05Tu lis les tweets d'Alexandre,
41:07tu vois ça à 23h.
41:09J'ai des notifications.
41:11Dès qu'Alexandre tweet,
41:13il met la photo de l'arrivée de Bardet.
41:15Et il a mis aussi un truc sur l'euro.
41:17Et puis je me suis dit, oui, effectivement,
41:19l'euro remonte un petit peu.
41:21Il est remonté de 30 centimes.
41:230,0,0,3, enfin bref.
41:25Et je me suis dit, tiens, en fait, il était à combien l'euro
41:27au moment de la crise 2008 ? 1,45.
41:29Ah bah oui.
41:31Bon, on n'est plus
41:33dans la tête
41:35avec des mouvements de volatilité
41:37sur les devises très importants.
41:39Mais ça peut tanguer quand même.
41:41Donc on n'y est pas du tout. Encore une fois,
41:43c'est très loin. Mais je pense que si ça doit craquer
41:45à un moment donné, c'est par l'échange. Parce que c'est là
41:47qu'on s'ajuste le plus facilement quand on est un investisseur international.
41:49Plus et plus Scalin nous emmène dans son
41:51scénario de crise. 20%, je rappelle.
41:5320% de probabilité, c'est pas nul.
41:55Mais c'est pas non plus majoritaire.
41:57C'est quoi les garde-fous ?
41:59La BCE commence à être interrogée
42:01sur le sujet, Alexandre.
42:03Ça reste un backstop ultime,
42:05évidemment.
42:07À quel niveau ?
42:09Le poudre de protection,
42:11il est à quel niveau, là, aujourd'hui ?
42:13Les repères qu'on a historiques, en gros, quand tout va bien,
42:15si on prend que le cas France-Allemagne,
42:17quand tout va bien, c'est 20-30 points de base. Quand ça va pas du tout,
42:19en 2011, c'est 190 points de base.
42:21Seulement que l'Italie, c'était beaucoup plus, c'était 550.
42:23700, ou je sais plus, 7%.
42:25Ils attendraient pas aussi longtemps.
42:27Je pense que ça permet le 100 points de base.
42:29Si on passe un peu au-dessus, déjà, la BCE va commencer.
42:31Et sachant que si on se dit, ouais, mais la lutte contre l'inflation
42:33n'est pas terminée, est-ce qu'elle peut refaire tout de suite
42:35de l'achat d'actifs ou autre,
42:37les exemples proches de nous, au Royaume-Uni, par exemple,
42:39quand ça s'est parti en vrille, en fin d'année,
42:41c'était quand ? Deux ans ?
42:43Ils avaient à peine commencé à baisser un peu le bilan.
42:45Tout de suite, on a racheté une fenêtre de tir assez courte,
42:47mais pour brûler le feu sur les marchés. Ça avait capitulé sur la Libre,
42:49ça a reparti derrière. Donc, ça montre que les banques centrales
42:51mettent de côté...
42:53Enfin, c'était un choc massif. Pour l'instant, ce qu'on a observé
42:55depuis 3 ou 4 semaines sur les marchés, c'est zéro.
42:57Sans commune mesure, pour l'instant.
42:59Et quand même, Christine Lagarde,
43:01elle avait comme une phrase
43:03qui montrait qu'avant l'élection, on ne pouvait pas
43:05donner trop de gages aux partis, sinon c'était la foire
43:07aux idées budgétaires les plus fortes.
43:09Mais c'est quand même de dire, pour parvenir
43:11au mandat de stabilité des prix,
43:13il faut la stabilité financière.
43:15Donc, la phrase veut tout dire. Si à un moment donné même,
43:17qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec la politique du pays,
43:19qu'on soit d'accord avec les Allemands qui ont déclaré ce qu'ils ont déclaré
43:21quelques jours plus tard, on laissera quand même l'incendie démarrer
43:23un petit peu, et puis on ne laissera pas non plus se propager.
43:25Mais c'est sûr qu'ils ne sauteront pas tout de suite
43:27sur l'esprit de 24 heures après.
43:29Et la grosse différence, je pense, c'est qu'ils mettront
43:31directement
43:33des conditions.
43:35Avant, ils ont laissé filer
43:37et puis ils sont intervenus quasiment sans conditions.
43:39Ils ont juste viré un ou deux
43:41premiers ministres par-ci par-là, mais c'est pas plus que ça.
43:43Là, je pense qu'ils interviendront
43:45plus tôt pour éviter que ça soit trop le cirque,
43:47mais avec des conditions.
43:49Et on n'est pas prêts.
43:51Oui, dans le cadre d'un programme.
43:53Moi, c'est toujours la question, c'est
43:55par quel programme
43:57la BCE peut-elle agir
43:59en cas de dérapage vraiment violent
44:01sur les marchés autour de la France ?
44:03Et puis, oui, quel est le niveau
44:05de stress ou de crise
44:07quand il s'agit d'un pays comme la France,
44:09deuxième économie de la zone euro, qui peut justifier
44:11une intervention discrétionnaire de la BCE ?
44:13Je rejoins ce qui a été dit. Je pense que quand on commence
44:15à toucher les 100 bps, là, ça commence
44:17vraiment à devenir inquiétant.
44:19100, on m'a dit, c'est les 250-300 sur le spread italien.
44:21C'est un peu ça.
44:23Et puis, on voit bien que dans tous ces outils,
44:25notamment le fameux TPI, qu'elle a jamais activé, mais qu'elle a mis
44:27dans sa boîte à outils, à chaque fois, normalement,
44:29les pays doivent avoir des politiques
44:31macroéconomiques saines et des trajectoires
44:33budgétaires soutenables. Et donc, en tout cas,
44:35les prendre en amont. Normalement, la BCE
44:37n'accepte pas d'intervenir. Donc, en tout cas, il y aura un duel.
44:39On voit bien que c'est pas des règles immuables, mais quand même,
44:41ça veut bien dire ce que ça veut dire.
44:43On ne peut pas faire du déficit illimité et attendre
44:45un soutien de la BCE. Ça ne peut pas marcher.
44:47Pas en union monétaire. Encore une fois, la BOE est un cas
44:49particulier, puisqu'elle n'a qu'un pays à s'occuper.
44:51La BCE, elle doit gérer un collectif.
44:53Pas pareil.
44:55Je me souviens, la question sur le TPI,
44:57le filet de sécurité qui avait été
44:59mis en place, designé, en tout cas,
45:01au moment de la remontée des temps en 2022,
45:03avant l'arrivée de Meloni en Italie.
45:05Et donc, la question concernait à chaque fois l'Italie.
45:07Et si l'Italie
45:09élit Giorgia Meloni,
45:11nous ne sommes pas là
45:13pour régler des choix domestiques,
45:15des problèmes domestiques,
45:17issus d'un choix démocratique.
45:19Ce n'est pas ça, le TPI.
45:21Tout à fait. Sauf que Meloni s'est quand même
45:23relativement, assez rapidement,
45:25formé, en tout cas, et resté dans une ligne proche
45:27de celle de Bruxelles. Elle n'a pas cédé à la tentation
45:29de faire partir
45:31l'Italie budgétairement dans le mur.
45:33Même si le déficit aussi en Italie est très inquiétant.
45:35Il passe sur une bonne trajectoire.
45:37Exactement. C'est notamment soutenu par les dépenses
45:39publiques qui sont alimentées par
45:41les plans de relance, avec le fameux
45:43super bonus. Là, c'est objectivement
45:45très inquiétant puisqu'on a un envolé des dépenses
45:47publiques qui est inquiétant.
45:49Bon, phénomène général.
45:51Concrètement, comment
45:53on joue ?
45:55Quand on est investisseur,
45:57sur le cac, là, Alexandre,
45:59c'est quoi le playbook
46:01pour les prochains jours ?
46:03Quelques pistes.
46:05L'exemple concret qu'on avait donné,
46:07c'est un investisseur qui a 1000 à mettre sur les marchés.
46:09Une enveloppe de 1000 euros.
46:11Mettre 500 maintenant à 7500,
46:13ça ne me parait pas idiot quand on a fait
46:15moins 9% depuis le sommet historique,
46:17qui n'était pas si loin que ça, au mois de mai.
46:19Si on va à 7000, on sera sur du moins 15%
46:21déjà de redonne.
46:23Ça commence déjà à faire beaucoup.
46:25On met 250 ?
46:27Si on y va, on remet les 500.
46:29Et si on n'y va pas, on remet les 500.
46:31Une fois qu'on repasse des paliers psychologiques,
46:33des niveaux techniques, des moyennes de prix,
46:35surtout si on remonte à 8000 parce que les spread se resserrent,
46:37parce que là, d'autant plus,
46:39on prend le train en marche et viser le record.
46:41J'ai du mal. Quand on regarde l'enchaînement de creux
46:43qu'on a eu depuis le Covid, le Covid, c'était le black swan.
46:45Moins de deux ans après, durcissement monétaire,
46:47confinement en Chine, guerre en Ukraine, on fait encore du moins
46:4925, moins 30. Après, ça repart assez vite.
46:51À nouveau, une correction de 10, 12.
46:53À un moment donné, on ne peut pas faire des moins 20
46:55tous les deux ans. Je pense qu'il y a
46:57une question de probabilité et la composition
46:59des indices sociaux en partenariat avec les banques ou autres
47:01qui, selon moi, peuvent, si la politique française
47:03est maîtrisée, je pense que c'est des niveaux
47:05qui sont acceptables pour d'investisseurs maintenant pour prendre
47:07des risques moyens. Résilience.
47:09Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché
47:11ce soir. Alain Pithouz, Sénior Advisor ESG,
47:13Alexandre Baradez IG et
47:15Anthony Morley-Lavidaly, Recsecode.
47:27Le dernier quart d'heure de Smart Bourges chaque soir,
47:29c'est le quart d'heure thématique. Parmi les grandes thématiques
47:31d'investissement que nous avons analysées
47:33ces derniers temps dans l'émission, celle
47:35du recyclage et des déchets.
47:37C'était avec Rony Michaly,
47:39le président de Galilée Asset Management.
47:45Exactement. Alors, cette thématique, elle s'appelle
47:47recyclage et déchets. Mais il faut savoir que
47:49le recyclage, malheureusement, ce n'est
47:51qu'une petite partie de la gestion des déchets.
47:53Seuls 13,5%
47:55des déchets dans le monde sont
47:57recyclés aujourd'hui. Et
47:59dans tout l'écosystème des déchets
48:01et donc les boîtes qui vont être dans cette
48:03thématique, opèrent sur la
48:05collecte, la négocie, le courtage,
48:07le transport, la réutilisation
48:09et l'élimination des déchets. Et bien
48:11sûr, le recyclage. Donc c'est
48:13une thématique assez large.
48:17Bien sûr, c'est un enjeu sanitaire,
48:19c'est aussi un enjeu
48:21économique et c'est un enjeu environnemental.
48:23D'où l'importance
48:25de cette thématique qui, je le conçois,
48:27n'est pas forcément la plus fun
48:29mais qui est une
48:31thématique essentielle.
48:33Oui, essentielle, effectivement, pour
48:35notre avenir et essentielle peut-être
48:37aussi en termes d'investissement, parce que
48:39derrière tout ça, il y a quand même beaucoup d'infrastructures
48:41qui ont besoin de capex pour se
48:43déployer. Qu'est-ce qu'on peut dire des fondamentaux
48:45justement de cette thématique et par
48:47quels fondamentaux est-ce qu'elle est portée
48:49aujourd'hui, Rony ? Alors, lorsqu'on
48:51regarde les fondamentaux, comme d'habitude, on va
48:53s'assurer que la thématique, elle est structurelle,
48:55internationale et transversale.
48:57C'est les trois caractéristiques
48:59clés pour qu'un investisseur puisse
49:01investir sur le
49:03long terme, en tout cas sur une thématique d'investissement.
49:05Alors, structurelle, elle est portée
49:07par plusieurs méga-tendances. La croissance
49:09démographique, évidemment
49:11qui dit croissance démographique, dit plus de
49:13déchets.
49:15L'émergence des classes moyennes, la
49:17modification des habitudes, style de
49:19vie,
49:21aussi de la consommation, de l'alimentation
49:23va engendrer plus
49:25de déchets, à mesure que le niveau de vie
49:27s'apprécie, les statistiques montrent que
49:29la quantité de déchets aussi.
49:31Et donc,
49:33il y a également l'urbanisation et
49:35l'émergence des smart cities.
49:37Alors, elle est également
49:39très proche de deux autres thématiques,
49:41énergie propre, lorsqu'on a la
49:43transformation des déchets en énergie
49:45et cycle de l'eau, puisque
49:47il y a même des fonds qui font
49:49water and waste, on en parlera,
49:51mais effectivement, le
49:53traitement, l'assainissement de l'eau
49:55est très connexe à cette thématique.
49:57Dans l'actualité,
49:59on a l'ouverture du
50:01bassin d'Austerlitz,
50:03pour l'assainissement
50:05des eaux de la Seine, pour les Jeux
50:07Olympiques, qui est, par
50:09exemple, un exemple parmi d'autres
50:11d'assainissement,
50:13de quelque chose qui va pouvoir assainir
50:15les eaux de la Seine,
50:17notamment pour les Jeux Olympiques.
50:19En France, la production d'ordures
50:21ménagères a doublé
50:23en 40 ans, et
50:25pour l'avenir,
50:27d'ici 2050, l'Afrique
50:29subsaharienne devrait tripler son
50:31nombre de déchets, puisque c'est là que va
50:33se constituer le
50:35plus la croissance démographique
50:37dans les prochaines années.
50:39Ensuite, international,
50:41très rapidement, les pays riches
50:43recyclent à peu près un tiers de leurs déchets,
50:45alors que les pays
50:47en voie de développement, uniquement 4%.
50:49Et moins de la moitié,
50:51et cette statistique est quand même assez importante,
50:53moins de la moitié des déchets dans les pays en voie
50:55de développement font l'objet d'une collecte
50:57organisée. Donc c'est pour dire
50:59que tout reste à faire. Voilà, l'idée du
51:01défi et l'idée du marché
51:03qui est concernée. Et enfin,
51:05transversale, il y a pas mal de secteurs qui sont concernés,
51:07les services aux collectivités, on va retrouver
51:09des boîtes comme Veolia ou Waste Management,
51:11par exemple, l'industrie,
51:13avec les déchets industriels, la pharmacie,
51:15avec parfois des déchets sensibles,
51:17la construction avec les débris,
51:19les matériaux de construction à recycler,
51:21l'agriculture avec les déchets
51:23organiques, le compostage,
51:25et il y a donc deux choses importantes à retenir
51:27de ces fondamentaux, c'est que
51:29le cloud et l'IoT
51:31rentrent de plus en plus
51:33dans la gestion des déchets,
51:35avec par exemple à San Francisco
51:37plus de 1000 capteurs IoT qui ont été
51:39mis dans les poubelles de la ville
51:41pour optimiser les itinéraires de collecte,
51:43et aussi, deuxième chose intéressante,
51:45le développement des installations
51:47Waste to Energy.
51:49Oui, on boucle avec l'idée de la Smart City,
51:51effectivement, des réseaux intelligents,
51:53de l'économie circulaire, etc.
51:55Thématique passionnante ! Alors vous disiez
51:57peut-être pas fun, mais
51:59pas fun, ça veut dire aussi peut-être moins
52:01volatile pour les investisseurs,
52:03quand vous regardez les prix,
52:05parce que c'est aussi une dimension d'analyse importante
52:07que vous apportez avec le Codex,
52:09qu'est-ce qu'on peut dire justement
52:11de l'étude un peu chiffrée
52:13autour de cette thématique
52:15recyclage et déchets, et en plus
52:17c'est intéressant, vous avez cherché à la comparer
52:19avec la thématique robotique et IA, c'est ça ?
52:21Absolument, tout à fait.
52:23Je vais vous montrer le graphique tout à l'heure,
52:25mais juste sur les performances.
52:27Depuis le début de l'année, 7%,
52:29à peu près milieu de tableau.
52:31Ensuite,
52:33en 2023, l'année dernière, elle avait fait
52:3517%, 2022 c'est la mauvaise année
52:37on va dire avec moins 24%,
52:392021 plus 23% et 2020 plus 25%.
52:41Thématique assez
52:43tranquille, 14% de volatilité
52:45sur un an. En géographie,
52:47on est à plus de 50%
52:49aux US et à peu près
52:51à 40% en Europe.
52:53Et sur le
52:55graphique
52:57qu'on affiche,
52:59j'ai
53:01décidé effectivement
53:03de la comparer
53:05avec la robotique et l'IA.
53:07J'en ai parlé
53:09un petit peu avec l'équipe et puis on s'est dit
53:11que c'était une bonne chose de pouvoir
53:13montrer que finalement en croissance du
53:15CA, vous investissez
53:17sur la robotique ou l'IA, on est presque
53:19proche de 8% de croissance alors que
53:21ici on n'en a que 5. Évidemment,
53:23il y a beaucoup moins de pourcentage
53:25de CA investi dans la recherche et
53:27le développement. Par contre, vous êtes sur une
53:29thématique beaucoup plus tranquille.
53:31Donc ça permet de mitiger le risque
53:33dans un portefeuille. Performance et
53:35créativité, c'est deux paramètres qu'on regarde
53:37généralement pour
53:39s'intéresser à une
53:41thématique. C'est une thématique qui est
53:43peu cyclique mais quand même,
53:45la statistique qu'on n'a pas affichée ici, c'est
53:47la croissance des EPS pour les
53:49trois prochaines années est estimée à plus
53:51de 13%, donc
53:53pas négligeable. Et
53:55vous avez dans la thématique
53:57des sociétés comme Waste Management qui ont
53:59quand même fait un sacré rallye depuis septembre
54:012023. Waste Management, ça prend presque
54:0360% depuis septembre 2023.
54:05Donc voilà, thématique plutôt
54:07blend, un tout petit peu plus
54:09croissance que value et surtout
54:11assez peu cyclique pour mitiger
54:13les portefeuilles. Quand on fait un peu
54:15force et faiblesse de la thématique,
54:17qu'est-ce qu'on peut dire brièvement, Rony ?
54:19Alors, sur les points
54:21forts, il y en a deux principaux.
54:23Un fort investissement public.
54:25On a
54:27de la visibilité sur les cash flows puisque
54:29en général, les contrats qui sont mis en place
54:31par les municipalités, c'est sur
54:33des dizaines d'années.
54:35Aux Etats-Unis,
54:37on a plus de 50 nouveaux projets
54:39de gestion des déchets qui ont émergé par exemple
54:41avec l'IRA,
54:43l'Inflation Reduction Act.
54:45Donc ça, c'est vraiment le premier point fort.
54:47Le deuxième point fort,
54:49le développement des nouvelles technologies.
54:51Alors, les capteurs
54:53IoT, on en a déjà parlé
54:55pour optimiser la collecte des déchets.
54:57Vous avez aussi les robots de tri
54:59ou alors les technologies
55:01de tri optique
55:03qui vont aller regarder par exemple la couleur
55:05des déchets ou alors la composition chimique
55:07et qui vont procéder au tri de manière beaucoup plus
55:09efficace que le tri humain.
55:11Vous avez également
55:13l'incinération avec récupération d'énergie
55:15qui est
55:17l'un des nouveaux développements
55:19de cette thématique. Et enfin,
55:21vous avez aussi tout ce qui est
55:23la transformation des déchets
55:25organiques en biogaz.
55:27Avec effectivement
55:29tout ce qui va permettre
55:31de créer de l'énergie. Donc ça, c'est vraiment
55:33le développement des nouvelles technologies
55:35qui rentre.
55:37Ça devient le vrai jet, on va dire, ces infrastructures
55:39et cette thématique. A l'inverse,
55:41qu'est-ce qui peut freiner ou entraver
55:43le développement de cette thématique ?
55:45Absolument. Alors, juste pour dire,
55:47il y a quand même encore des
55:49progrès à faire puisqu'on a vu que
55:51le taux de CA
55:53investi en R&D, en recherche
55:55à moins de 2%.
55:57Il y a encore des choses à faire.
55:59Dans les points faibles,
56:01le manque de stratégie globale,
56:03je dirais, cohérente
56:05à l'échelle mondiale de gestion des
56:07déchets et les différences
56:09de règles et normes entre les pays.
56:11Ça empêche
56:13des sociétés qui pourtant
56:15ont une taille mondiale, par exemple
56:17Veolia, Waste Management,
56:19etc., d'avoir des stratégies
56:21plus globales du fait de la réglementation
56:23de chaque pays. Et c'est vrai que
56:25on est sur des sociétés qui pourraient,
56:27comme dans d'autres thématiques,
56:29profiter d'une harmonisation.
56:31Les parts de marché sont très faibles
56:33dans ce secteur au niveau mondial. Alors, je n'ai plus en tête
56:35Veolia aujourd'hui, ce qui s'apaise, mais
56:37à un moment, Veolia se présente comme leader.
56:39C'est 10% et quelques
56:41de parts de marché au niveau mondial. Donc, c'est un marché
56:43qui reste très fragmenté de ce point de vue-là.
56:45Exactement. Et puis,
56:47comme je disais,
56:49l'entreprise doit s'adapter
56:51à chaque fois dans chaque pays
56:53aux contraintes. Et enfin, on a aussi
56:55le risque de réputation pour certaines sociétés.
56:57C'est quand même un sujet très sensible.
56:59On peut parler de Clean Air Bourse,
57:01par exemple. Malgré
57:03sa performance vraiment exceptionnelle
57:05sur ces dernières années, elle a été
57:07sanctionnée plusieurs fois pour non-respect
57:09des normes environnementales dans l'insinération
57:11des déchets dangereux.
57:13Et ça a fait à chaque fois du bad buzz
57:15pour son cours de bourse.
57:17Bon, 30 secondes pour nous proposer.
57:19Dans toute la souche
57:21et le gisement des fonds
57:23sur lesquels vous travaillez.
57:25Ronny, quelques véhicules qui permettent
57:27de soutenir et de supporter cette thématique ?
57:29Alors,
57:31deux ETF.
57:33Non, pardon, un ETF
57:35et deux fonds. Un ETF
57:37de BNP, BNP Paribas
57:39Circular Economy Leaders.
57:41Avec des performantes assez
57:43intéressantes depuis 2020.
57:45Une volatilité assez réduite.
57:47Dans celui-ci, il y a à peu près
57:4960% d'entreprises américaines.
57:51Voilà, chacun
57:53y trouvera son compte pour la diversification
57:55géographique.
57:57Donc, il est SFDR8,
57:59celui-ci. Au niveau
58:01des fonds, on a
58:03Robeco Circular Economy Equities.
58:05Lui aussi a à peu près 60%
58:07de boîtes US dans le portefeuille, tout comme
58:09dans notre indicateur. Ça me paraît assez
58:11normal. Par contre, lui, il a des performances
58:13intéressantes depuis deux ans
58:15principalement, mais il est SFDR9
58:17pour les portefeuilles ESG.
58:19Et enfin, Regman Sustainable
58:21Water and Waste qui a le
58:23traitement et l'assainissement de l'eau en plus.
58:25Il y en a également un chez Fidelity
58:27qui fait le traitement de l'eau
58:29et des déchets.
58:33Ronny Michalil, président de Galilée Assets Management
58:35qui vient régulièrement dans ce quart d'heure
58:37thématique de Smart Bourse
58:39pour parler de gestion thématique.
58:45Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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