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Suivez en direct l’annonce des résultats des élections législatives, les déclarations des candidats et les analyses des invités politiques.

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00:00:00Bonjour à tous, ça y est, on y est, c'est le début de cette soirée spéciale, premier
00:00:05tour des élections législatives, sur CNews, la participation est très importante, ça
00:00:12veut dire que pour vous tous, pour tous les électeurs, pour tous les Français, l'enjeu
00:00:16de cette élection est capital.
00:00:18Aujourd'hui et dimanche prochain se joue l'avenir du pays, dans quelques secondes
00:00:23on va découvrir ensemble le taux de participation à 17h.
00:00:26Je vous présente le plateau, nous sommes avec Véronique Jacquet, bonjour Véronique.
00:00:29Bonjour Romain, bonjour à tous.
00:00:31Bruno Jambard, directeur général d'Opinion Way, bonjour Bruno, nous sommes également
00:00:35avec Judith Vintraud, bonjour Judith, grand reporter, journaliste évidemment, nous sommes
00:00:39avec Sabrina Medjéber, bonjour Sabrina, qu'on ne présente pas, avec Philippe Guibert,
00:00:45bonjour Philippe.
00:00:46Bonsoir Romain.
00:00:47Et Céline Pinard.
00:00:48Bonsoir.
00:00:49Bonsoir.
00:00:50Merci à tous d'être là, regardez notre dispositif, une partie du dispositif, avec
00:00:54nos équipes sur le terrain, mobilisées pour vous faire vivre cette journée d'élection
00:01:01en France.
00:01:02Nous sommes le 30 juin et nous votons pour élire les députés, c'est le premier tour.
00:01:08Il y aura une partie de l'assemblée qui va se dessiner ce soir et puis la suite dans
00:01:13une semaine, on se retrouvera à la même heure dans une semaine.
00:01:16Dans quelques secondes on va partir retrouver notre envoyé spécial au ministère de l'Intérieur
00:01:22pour découvrir le chiffre de la participation, c'est capital, il est 17h, ça y est, nous
00:01:28y allons.
00:01:29Nous rejoignons tout de suite Antoine Vimbaud, Antoine, donnez-nous ce chiffre.
00:01:33Eh bien il s'élève à 59,39%, la participation qui est donc en forte hausse, c'est un chiffre
00:01:45conséquent, rendez-vous compte, il faut remonter à 1978 pour retrouver trace d'un tel score
00:01:51pour un premier tour d'élections législatives, ce chiffre est également 20 points supérieurs
00:01:56aux dernières élections législatives de 2022, 5 points supérieurs aux élections
00:02:01législatives anticipées de 1997, les Français se sont donc massivement rendus aux urnes
00:02:08pour ces élections exceptionnelles, dans certains départements plus que d'autres puisque
00:02:13c'est le Finistère qui a pour l'instant le plus voté avec 66% d'électeurs qui sont
00:02:18déjà allés glisser leur bulletin dans l'urne, à l'inverse la Seine-Saint-Denis
00:02:22est en retard et a pour l'instant voté à 47% seulement, mais il faut dire que ce chiffre
00:02:28même s'il est le plus faible en France, il a aussi beaucoup augmenté par rapport
00:02:32aux derniers scrutins, les Français qui se sont donc massivement mobilisés et si
00:02:36on continue comme ça, eh bien on pourrait dépasser le taux de participation des législatives
00:02:41anticipées de 1997.
00:02:44Merci beaucoup Antoine, Antoine Bienveau avec Pierre Hemco en direct du ministère
00:02:50de l'Intérieur.
00:02:51Bon on va s'installer sur ce chiffre, 5 ans il est impressionnant, d'ailleurs quand
00:02:55on nous l'a donné quelques minutes avant de le donner officiellement à 17h, on était
00:02:59nous-mêmes étonnés, allez qui veut commencer, comment est-ce que vous expliquez ce fort
00:03:04chiffre de participation ? Céline Pinard.
00:03:06Quand les gens se mobilisent comme ça, c'est que pour eux les gens en jeu sont essentiels,
00:03:11ce qui va être compliqué à analyser c'est que les enjeux sont très forts mais les
00:03:16tensions le sont aussi, c'est-à-dire que tout le monde ne voit pas la même chose de
00:03:20sa fenêtre et on a pu assister à une double mobilisation, c'est-à-dire la mobilisation
00:03:25des électeurs RN se disant la victoire est possible, de l'autre côté la mobilisation
00:03:31à gauche se disant il faut faire barrage et finalement la vraie question c'est de
00:03:36savoir qu'en est-il du pari d'Emmanuel Macron qui semble être la variable d'ajustement
00:03:42potentielle de toutes ces mobilisations, puisque lui demandait simplement à ce qu'on lui sauve
00:03:47un petit peu la mise et à ce qu'on maintienne la situation dans ce qu'elle était, là il
00:03:52va y avoir du changement mais peut-être aussi énormément de déception car quand les attentes
00:03:56sont hautes et que les impétrons ne sont pas de très très bonne qualité, en général
00:04:02la suite ne se passe pas forcément toujours très bien.
00:04:04Emmanuel Macron voulait clarifier les choses, Judith Vendrobe.
00:04:07Oui, ce qui est frappant dans ces élections qui procèdent d'une dissolution c'est qu'elles
00:04:14se démarquent totalement de ce à quoi on était habitué depuis ce qu'on appelle la
00:04:17version du calendrier, c'est-à-dire des législatives dans la foulée de la présidentielle qui apparaissaient
00:04:23comme un vote de confirmation, là on n'est pas du tout dans la situation d'une confirmation,
00:04:30donc ça explique aussi que beaucoup d'électeurs se soient déplacés pour aller voter, on est
00:04:35presque dans une confédération d'élections de midterms à l'américaine où on a un message
00:04:42politique à envoyer et pas à juste dire on est d'accord avec ce qu'on a dit.
00:04:46Alors c'est ce qu'on disait il y a trois semaines, ici même sur ce plateau aussi,
00:04:49on dirait que les européennes étaient comme des midterms aux Etats-Unis.
00:04:53Oui, sauf que les européennes n'allaient pas changer le pouvoir en France, là c'est
00:04:58susceptible de changer le pouvoir en France.
00:05:00Voilà, on ne savait pas qu'il allait y avoir la dissolution, c'était la surprise quelques
00:05:03heures après.
00:05:04Philippe Guibert.
00:05:05Oui, ce chiffre de 59-39 est très impressionnant parce que comme le disait Judith depuis 20
00:05:13ans, on a des élections législatives qui suivent les présidentielles et dont le taux
00:05:17de participation est autour de 50%.
00:05:20La dernière fois qu'on a eu des législatives avec une forte participation, c'était la
00:05:24dernière dissolution provoquée par un président de la République en 1997 et à 17h au premier
00:05:31tour, il n'y avait que 54% de votants, là on est 5 points au-dessus, ce qui veut dire
00:05:38qu'on va...
00:05:39Et on est à 20 points au-dessus de la participation de 2022.
00:05:44Oui, mais c'était la participation la plus basse, elle était inférieure à 50%, là
00:05:49je trouve que la bonne comparaison est par rapport à 97 dernières dissolutions provoquées
00:05:54et on est déjà au-dessus, ça veut dire, c'est une conséquence très directe, c'est
00:05:59que non seulement ça souligne l'enjeu, c'est que ça va provoquer beaucoup de triangulaires.
00:06:03Bruno Jambard nous donnera dans quelques minutes l'estimation de la participation à 20h, mais
00:06:11ça veut dire qu'on aura plus de triangulaires que prévu et qu'on va battre le record du
00:06:16nombre de triangulaires dans un deuxième tour de législative, c'est ça que ça veut
00:06:20dire.
00:06:21Là, on parle de 250 triangulaires, donc effectivement c'est énorme.
00:06:28On parle de plus de 200, vous voyez.
00:06:30Là, de toute façon, il faut déjà se réjouir de cette forte mobilisation qui est historique,
00:06:37c'est-à-dire, en fait, quand on dit chaque voix compte, oui, là je pense que chaque
00:06:40électeur a compris que sa voix comptait, on s'est trop habitué au fil des scrutins
00:06:45à se dire que c'était normal, qu'il y avait un peu ce ventre mou des abstentionnistes
00:06:49et que c'était bien de rester à l'élection parce que c'était une façon de protester.
00:06:53Peut-être que souvent on entend les Français dire que je vote ou pas, ça ne change rien.
00:06:57Peut-être que là, justement, mon vote a du poids.
00:07:00Là, ils ont compris que voter, ça allait servir à quelque chose, c'est-à-dire de
00:07:04toute façon une aspiration à l'alternance, quid effectivement de l'arrivée ou non
00:07:09du RN à Matignon, et puis mobilisation aussi, ça va être intéressant de scruter certains
00:07:15départements, par exemple la Seine-Saint-Denis, où l'on sait qu'à la mi-journée, ils
00:07:18ont déjà deux fois plus voté qu'en 2022, c'est un signe.
00:07:22C'est un record de participation depuis 1978.
00:07:27Oui, bien évidemment.
00:07:28Depuis 1978.
00:07:29Mais ce qu'on remarque, c'est que...
00:07:31On va écouter Sabrina Medjibor, qui n'a pas encore parlé, et puis après...
00:07:36Sabrina, dites-nous.
00:07:37C'est très illustratif en réalité du renouement finalement du peuple avec le pouvoir et la
00:07:44souveraineté par laquelle il est censé être représenté.
00:07:50On parle souvent de désaffiliation populaire vis-à-vis de la technostructure.
00:07:53Là, on observe une participation record sur le territoire métropolitain, mais il ne faut
00:07:59pas oublier les 410 000 votes des Français résidant à l'étranger, qui représentent
00:08:03le double par rapport aux élections législatives de 2022, ainsi que les 2,1...
00:08:10Les 2,125 millions de procurations, chiffre également qui est multiplié par deux comparativement
00:08:18aux élections législatives de 2022.
00:08:20Donc, il y a évidemment là l'observation d'un sursaut citoyen, d'une vivacité démocratique,
00:08:27d'une volonté de participer à ce tournant politique au regard, comme le disait précisément
00:08:34Céline, de ses préoccupations, pas uniquement d'une préoccupation, mais de ses préoccupations
00:08:40qui composent son quotidien.
00:08:41Alors, sur les procurations, il y a aussi ceux qui partent en vacances.
00:08:45Parce qu'il y a une particularité, c'est que les juilletistes sont déjà partis.
00:08:49Les locations, c'est un détail, mais qui n'en est pas un.
00:08:51Ils ont beaucoup de retraités.
00:08:52Ils ont l'habitude de voter.
00:08:54Allez, on part sur le terrain, on retrouve tout de suite Maxime Legay au QG de Marine
00:09:01Le Pen à Hénin-Beaumont.
00:09:02Bonjour Maxime, qu'est-ce qui se dit sur place ?
00:09:04Oui, bonjour Romain, écoutez, nous sommes devant la salle de l'ABI qui fera office
00:09:12effectivement de quartier général du Rassemblement National pour cette soirée électorale.
00:09:17Alors, les militants sont attendus à partir de 18h.
00:09:20Ils pourront donc investir les lieux et attendront à leur tour Marine Le Pen, évidemment,
00:09:25elle qui a voté à la mi-journée.
00:09:27Elle était accompagnée de sa garde rapprochée, notamment le maire de la ville, Steve Briouat,
00:09:33qui fait figure de suppléant de Marine Le Pen dans ses législatives, dans cette 11ème
00:09:38circonscription du Pas-de-Calais, circonscription que Marine Le Pen connaît bien, puisqu'elle
00:09:42est élue depuis 2017, pour rappel, elle avait été élue lors des dernières législatives
00:09:47avec près de 70% des suffrages exprimés, c'était face à une certaine Marine Tondelier.
00:09:53Alors, Marine Le Pen se présente ici en tant que députée sortante et la chef de file
00:09:59du Rassemblement National est attendue pour une prise de parole, peu après 20h, devant
00:10:04les militants qui l'attendent avec impatience, prise de parole, donc, une fois les premières
00:10:10estimations électorales connues pour cette 11ème circonscription du Pas-de-Calais, ici
00:10:14à Hénin-Beaumont.
00:10:15– Merci beaucoup, Maxime Legay, en direct d'Hénin-Beaumont, avec Fabrice Elsner.
00:10:21Bon, dans quelques secondes, Bruno Jeanbert, vous allez nous donner le taux de participation
00:10:28estimé à 20h, on attend encore quelques instants, on va le découvrir dans quelques
00:10:32instants ensemble.
00:10:3359,39% taux de participation, record depuis 1978, ça veut dire qu'on n'a pas voté
00:10:42autant, en proportion, depuis 46 ans exactement, tiens, Véronique Jaquet.
00:10:48– Oui, ça veut dire surtout qu'on ne pourra pas entacher ce scrutin d'illégitimité,
00:10:53voilà, parce qu'il y a tellement d'électeurs qui se seront déplacés pour donner leur
00:10:57sentiment, qu'on ne pourra pas dire, ah oui, mais finalement, ils n'ont pas voulu
00:11:01dire ça, enfin bon, voilà, ceux dont souffrent d'ailleurs.
00:11:04– Le message de ce soir, qui sera peut-être amplifié le week-end, Bruno Jean, sera assez
00:11:08clair.
00:11:09– Il va être massif, je ne sais pas s'il va être clair, mais il va être massif.
00:11:12– En tout cas, les Français vont envoyer un signal très clair, après, est-ce que
00:11:15dans les hautes sphères de l'État, ça va être interprété comme tel, là, et toutes
00:11:18les questions, et on verra sans doute que ça va être aussi l'une des questions de
00:11:21l'entre-deux-tours.
00:11:22– Voilà, est-ce que ça montera plutôt dans un camp, plutôt à droite, plutôt à gauche,
00:11:25plutôt au centre ?
00:11:26– C'est clair, c'est ça, mais pour l'instant, on n'en sait plus grand-rien.
00:11:29– Céline.
00:11:30– En fait, d'habitude, quand on a de très fortes participations, surtout sur des dissolutions,
00:11:35vous avez des réponses des Français qui sont limpides, autrement dit, en 62, en 68,
00:11:42ce sont des vagues qui montrent à quel point le politique qui fait le pari de la dissolution
00:11:47à ce moment-là est en phase avec les Français.
00:11:50Ce n'est pas ce qui va se passer en 97, où il va y avoir un décalage, mais qui avait
00:11:54été anticipé, et qui vient un petit peu du fait que, justement, là, on était avec
00:12:01Chirac qui avait promis la fracture sociale qui ne la tient pas, les Français attendent
00:12:06à ce qu'il s'explique devant eux, il se défile, il envoie Juppé, et alors que
00:12:10les sondages annonçaient que son pari pouvait être gagnant, il se fait durement sanctionner,
00:12:15mais c'est sa stratégie qui n'est pas à la hauteur.
00:12:17En revanche, là, ce que l'on sait, c'est amusant parce que les gens attendent une résolution
00:12:23en fait de ce qu'ils vivent comme des tensions politiques insupportables, ça ne se passera
00:12:27probablement pas par ce qu'on sent, c'est une société extrêmement divisée, et le risque
00:12:32c'est que ce soit les divisions de cette société qui apparaissent au grand jour, et là où
00:12:36les Français attendent un pouvoir clair, ils se retrouvent encore dans une situation
00:12:41troublée.
00:12:42Ce n'est pas parce qu'il y a une participation forte qu'il y aura un résultat clair ce soir,
00:12:47Philippe Guybert.
00:12:48Non, je serai d'autant plus prudent qu'encore une fois, le nombre de triangulaires va être
00:12:51très important.
00:12:53Il faut se souvenir qu'en 97, auquel tu faisais allusion, le résultat s'était dessiné tout
00:12:58à fait à la fin de la campagne, et que les triangulaires, justement déjà à l'époque,
00:13:03avaient joué un certain rôle en faveur de la gauche à l'époque, avec les triangulaires
00:13:07où à l'époque le Front National était le troisième parti présent dans une centaine
00:13:12de triangulaires.
00:13:13Là, ce soir, il est fort possible que sur le papier on ait plus de 200 triangulaires,
00:13:19peut-être pas avec le même ordre qu'en 97, et les triangulaires, vous savez, c'est difficile
00:13:24à anticiper.
00:13:25Il y a une règle, c'est que le parti qui arrive, ou le candidat qui arrive avec une
00:13:30forte avance sur une triangulaire a un avantage certain, parce qu'il y a moins de réserve
00:13:34de voix, et donc celui qui arrive avec 10 points d'avance sur les deux autres, il a
00:13:37un avantage, mais on va voir ce qu'il en est.
00:13:41Sauf s'il y a des accords de second tour.
00:13:42Sauf s'il y a des accords de second tour, et je pense qu'un des enjeux de ce soir va
00:13:46être de savoir dans quelles mesures et jusqu'où il pourra y avoir des accords de second tour,
00:13:51des désistements entre certains candidats, entre certains camps politiques.
00:13:55Je crois qu'on n'a pas encore le droit de les nommer, nous sommes encore dans une période
00:13:59de réserve, et donc ça va être ça l'enjeu de ce soir et des deux prochains jours, puisque
00:14:05pour être au deuxième tour, il faut, je crois que c'est mardi à 18h, que les candidatures
00:14:11sont déposées.
00:14:1248h entre ce soir 20h et mardi 18h pour savoir si vous vous maintenez au deuxième tour ou
00:14:18si vous retirez votre candidature.
00:14:19Je coupe une seconde puisque vient de tomber notre estimation, l'estimation OpinionWay
00:14:26de la participation à 20h, du taux de participation à 20h, Bruno Jambard.
00:14:31Oui, elle sera de 68,5%, c'est un score énorme, c'est 17 points de plus qu'il y a trois semaines
00:14:39aux élections européennes, c'est 20 points de plus qu'au législatif de 2022, et c'est
00:14:44très légèrement supérieur à 7h au législatif de 1997 qui était à 67,9%, donc c'est la
00:14:52confirmation qu'on est dans une élection qui ressemble à celle de 1997, une élection
00:14:57qui va décider de qui va gouverner le pays, et une élection qui n'est pas, je dirais,
00:15:02plombée, comme c'est le cas depuis l'inversion du calendrier électoral en 2002, par la présidentielle
00:15:07qui a eu lieu juste avant.
00:15:08C'est une participation qui est montée en puissance ces trois dernières semaines, on
00:15:13parlait de 60, 65, encore plus.
00:15:16Elle est montée assez rapidement depuis le lendemain des européennes, mais plutôt pour
00:15:19être autour de 60% dans un premier temps, 65% dans nos dernières enquêtes en fin de
00:15:25semaine, et ce soir on est encore un peu au-dessus comme assez traditionnellement, à 68,5%.
00:15:30Judith Vintraud, vous vouliez réagir ?
00:15:31Non, ce qui caractérise cette élection par rapport à 1997, c'est qu'en fait le seul
00:15:37qui était persuadé que c'était une dissolution qui allait conforter la majorité sortante,
00:15:44puisque c'était une dissolution de confort, soufflée par Dominique de Villepa à Jacques
00:15:50Chirac, puisque Jacques Chirac avait une majorité à l'Assemblée, mais avec des rebelles.
00:15:54Là Emmanuel Macron veut renverser la table.
00:15:57Mais à part Dominique de Villepa, tous les autres savaient que c'était pas du tout
00:16:03gagné, et on a vu progressivement sur le terrain monter ce qui allait être le résultat
00:16:10final, c'est-à-dire la victoire de la gauche, et notamment il y avait un indice qui ne trompait
00:16:17pas à l'époque.
00:16:18C'était des salles de meeting d'Alain Juppé, puisque Alain Juppé s'investissait complètement
00:16:24dans la campagne, il faisait des meetings régionaux avec les grandes figures locales,
00:16:29et les salles étaient à moitié pleines seulement.
00:16:32Véronique Jacquet, et puis après on part retrouver Florian Tardif.
00:16:36Là ce sont clairement les Français qui veulent renverser la table, parce qu'ils ont bien
00:16:39conscience que leur bulletin de vote aujourd'hui va décider de la politique qui va être menée
00:16:43dans les trois ans qui viennent, et qui va même décider probablement du prochain président
00:16:47de la République.
00:16:48Ce sont un peu les élections de la grande trouille.
00:16:50Non mais d'un côté comme de l'autre, de tous les côtés.
00:16:53Il y a quand même une inquiétude qui est palpable.
00:16:56Ce sont des présidentiels anticipés ?
00:16:57En fait on sait très bien que la seule arme qui reste aujourd'hui au pouvoir politique
00:17:01c'est la démission du président.
00:17:03Toutes les cartouches ont été utilisées.
00:17:05Qui ne changent rien à la proposition de l'Assemblée nationale.
00:17:08Mais il y a une pression de fait qui est mise, qui fait que tous les gens qui ont envie d'un
00:17:12changement sont excités.
00:17:14Vous êtes excités quand vous pensez que vous allez peut-être pouvoir attraper la
00:17:17queue du Mickey.
00:17:18Ça ne veut pas dire que vous l'attraperez, ça ne veut pas dire qu'il va passer plusieurs
00:17:21fois, mais en tout cas il y a une potentialité.
00:17:23Et on sent dans la passion que ça génère chez les gens, qu'il y a cet appel du sang,
00:17:28et cette volonté quelque part de régler et d'éliminer certains acteurs du jeu actuel.
00:17:34Philippe Guibert n'est pas d'accord visiblement, c'est pas une présidentielle anticipée.
00:17:36Je suis plus prudent sur la présidentielle anticipée, parce que je voudrais faire juste
00:17:40remarquer que tous ceux qui ont gouverné en comitation ont perdu les élections présidentielles
00:17:44ensuite.
00:17:45Ce n'est jamais le même contexte et l'histoire ne se répète jamais.
00:17:50J'ai dit que le Français qui a voté pensait qu'il avait une action sur éventuellement
00:17:55ce qui pouvait arriver.
00:17:56Il a le droit de le penser.
00:17:57Je crois qu'il pense surtout à la politique qui va être menée dans les années qui viennent
00:18:02pour la présidentielle.
00:18:03Je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour faire le moindre preneuse.
00:18:06En tout cas, visiblement, les Français ont quelque chose à dire.
00:18:08On ne sait pas encore.
00:18:09Et on ne peut pas encore vous dire.
00:18:10Et on ne sait pas exactement ce qu'ils veulent dire, mais en tout cas, ils veulent le dire.
00:18:13Bruno Jambard, 68,5 en participation finale estimée, c'est exceptionnel.
00:18:18Oui, c'est très élevé et ça montre que, contrairement à ce qu'on entend parfois,
00:18:23il n'y a pas non plus une désaffection totale pour le vote.
00:18:26Il y a une désaffection pour le vote, pour des élections dont les Français considèrent
00:18:29que finalement, elles ont déjà été jouées.
00:18:31Donc, c'était devenu le cas des législatives qui suivaient la présidentielle, mais on
00:18:36a vu qu'à la présidentielle, même en 2022, où on avait moins voté, on avait encore
00:18:40plus de 70% de participation, ce qui, au regard des standards internationaux, est très élevé.
00:18:44En France, on reste un pays dans lequel on vote beaucoup et là, on voit que dans des
00:18:48législatives qui sont déconnectées d'une présidentielle, on retrouve un taux de participation
00:18:52pas très éloigné de ces 70%, ce qui montre bien que les Français continuent à considérer
00:18:57que le vote, c'est quelque chose d'important.
00:18:59Florian Tardif, qui nous attend au QG d'Ensemble, que se passe-t-il au QG d'Ensemble, Florian ?
00:19:07Écoutez Romain, on se dit tout, comme à chaque fois lors de ces élections.
00:19:14Il ne se passe pas grand-chose pour l'instant autour du QG de Renaissance qui se trouve
00:19:19juste derrière moi, que j'ai situé en plein cœur de Paris, tout simplement parce
00:19:23qu'il n'y a pas de soirée électorale à proprement parler.
00:19:27Pour tout vous dire, il n'y en a jamais eu durant les précédentes élections pour
00:19:33les élections législatives au premier tour.
00:19:35Pourquoi ? Tout simplement parce que les candidats préfèrent rester dans leur circonscription
00:19:39aux côtés de leurs administrés, aux côtés également et surtout, j'ai envie de dire,
00:19:43des militants qui ont fait campagne, tout simplement parce que dès ce soir, c'est
00:19:47presque une deuxième campagne qui s'enclenche pour les candidats qui seront qualifiés pour
00:19:52le second tour de ces élections législatives.
00:19:54Néanmoins, il y a pas mal de journalistes un peu autour de nous pour couvrir cette soirée
00:20:00électorale.
00:20:01Il y a aussi de la sécurité.
00:20:02Alors pourquoi y a-t-il de la sécurité aux côtés du QG de Renaissance ? Tout simplement
00:20:06parce que s'il ne va pas se passer grand-chose ce soir à ce QG, il y aura néanmoins à
00:20:12un moment de la soirée, pour l'instant on ne nous a pas donné l'heure exacte dans
00:20:15l'entourage de Gabriel Attal, la présence du Premier ministre qui prendra la parole
00:20:20depuis le QG de Renaissance pour faire un premier point, bien évidemment, sur les premières
00:20:25estimations qui tomberont à 20h et ensuite, selon nos informations, Gabriel Attal retournera
00:20:31dans sa circonscription, dans un hôtel de Vannes afin de poursuivre la soirée avec son
00:20:37entourage et quelques militants.
00:20:39Merci beaucoup Florian, voilà, on se dit tout, toujours, ça c'est la règle.
00:20:44Merci à vous Florian, à tout à l'heure.
00:20:47C'est Gabriel Attal qui a été le chef de cette campagne de la majorité relative à
00:20:53l'Assemblée nationale, c'est lui qui l'a mené, qui a été surpris dimanche soir dernier
00:20:57d'apprendre que le président de la République allait dissoudre l'Assemblée et c'est lui
00:21:01qui a été le chef de la majorité ?
00:21:03Oui absolument, d'ailleurs il a inauguré un mode de relation entre Premier ministre
00:21:12et Président de la République totalement inédit sous la Ve, parce qu'en fait, l'un
00:21:18de ses arguments de campagne était « voter pour m'élire à Matignon ». Il l'a fait
00:21:24comme Jean-Luc Mélenchon aux dernières législatives, ça n'a pas marché pour Jean-Luc Mélenchon,
00:21:30on va voir ce que ça dira pour Gabriel Attal, ce qui est paradoxal c'est qu'il l'est
00:21:36par définition du même camp politique qu'Emmanuel Macron puisque nommé par lui, mais
00:21:41on a observé qu'il s'était émancipé au cours de cette campagne jusqu'à dire
00:21:46que ce n'est plus le Président de la République qui nomme le Premier ministre, qui est pourtant
00:21:51inscrit évidemment noir sur blanc dans la Constitution, vous le peuple, vous avez le
00:21:55pouvoir de me nommer.
00:21:56Ce qui installe un conflit de légitimité très fort et ce qui montre bien que ces élections,
00:22:02en fait qu'est-ce qui se passe quand les législatives suivent les présidentielles,
00:22:05la vraie élection c'est la présidentielle, la législative ne vise qu'à donner les
00:22:09moyens au Président qui est celui qui à ce moment-là crée un lien avec la nation
00:22:14de mettre en place son projet.
00:22:16Quand vous n'avez pas cette présidentielle, tout se cristallise sur la législative, or
00:22:21cette législative-là était particulièrement incarnée et elle est incarnée par ceux qui
00:22:26représentent l'avenir ou qui sont les poids lourds d'aujourd'hui et de ce fait, elle
00:22:31a un aspect dramatique, elle a un aspect incarné au niveau national qui la rend très particulière
00:22:38et qui explique aussi les passions qu'elle déclenche.
00:22:41Le Front Populaire au siège, au QG du Front Populaire, Thomas Bonnet avec Florian Paume,
00:22:46que se passe-t-il, Thomas, dites-nous tout, il y a une petite activité devant.
00:22:51Bonjour Romain, il y a les derniers préparatifs ici, on est à la faïencerie dans le cœur
00:22:57de la capitale, dans le dixième arrondissement plus précisément et vous le voyez, tout
00:23:00est en train d'être organisé pour pouvoir accueillir à la fois la presse mais aussi
00:23:04les candidats qui seront là pour cette soirée électorale de la France Insoumise.
00:23:09Prise de parole prévue dans la demi-heure qui suivra l'annonce des premiers résultats
00:23:14sans qu'on ne connaisse pour le moment qui sera, quelle sera la personne qui va prendre
00:23:18la parole.
00:23:19Soirée électorale en deux étapes ici parce qu'il y aura donc d'abord ici la faïencerie
00:23:22de la France Insoumise et puis dans un second temps, le nouveau Front Populaire, réunion
00:23:27sur la place de la République aux alentours de 22h30 avec là encore d'autres prises
00:23:31de parole à attendre et donc il faudra parcourir le petit kilomètre qui sépare cette salle
00:23:36de la faïencerie de la place de la République dans la deuxième partie de soirée.
00:23:41Merci beaucoup Thomas, restez bien avec nous, toute l'équipe est là, il y a les directs,
00:23:46les extérieurs, et ce qu'on retient c'est ce chiffre que vous nous avez donné il y
00:23:50a une dizaine de minutes, 68,5% de participation à 20h, estimation d'opinionnouée.
00:23:57En quelques secondes, Philippe Guibert, ou alors on se retrouve juste après ?
00:24:00Non, en quelques secondes, avec 68,5% de participation, pour accéder au second tour, il faut avoir
00:24:07entre 18 et 19%, je n'ai pas fait le calcul exact, donc ça veut dire qu'on avait des
00:24:15intentions de vote où on avait trois blocs qui étaient au-dessus de 18,5% et donc ça
00:24:21veut dire quand même un nombre de triangulaires qui peut être important, c'est-à-dire même
00:24:25que le troisième parti peut être qualifié pour le deuxième tour.
00:24:32Restez bien avec nous, soirée spéciale élections législatives, premier tour, on
00:24:38fait une petite pause et on se retrouve dans quelques instants, à tout de suite.
00:24:41Merci d'être avec nous, la suite de cette soirée spéciale élections législatives,
00:24:49premier tour des élections législatives 2024, regardez ce chiffre, il est extrêmement
00:24:54important, 68,5% de participation estimée par notre partenaire sondeur OpinionWay, 68,5%
00:25:04d'estimation de participation à 20h, chiffre très important, ce n'est pas un record de
00:25:11participation mais c'est un chiffre très puissant Bruno Jambard d'OpinionWay.
00:25:14Ce n'est pas un record mais je pense qu'il faut remonter à 1986 pour trouver une élection
00:25:18législative dans laquelle on a voté plus qu'aujourd'hui, premièrement, deuxièmement
00:25:23c'est probablement ce soir entre 9 et 10 millions d'électeurs de plus que lors des
00:25:27européennes d'il y a trois semaines, donc pour donner l'ampleur de l'évolution, et
00:25:33c'est légèrement au-dessus des législatives de 1997 qui ressemblaient puisque c'était
00:25:37suite à une dissolution et c'était à peu près en milieu de mandat, deux ans après
00:25:41l'élection du président de la République comme aujourd'hui en 1997.
00:25:44Donc vous êtes tous très nombreux à être allés voter ou à voter, on vote encore pendant
00:25:49une demi-heure dans les petites villes jusqu'à 19h dans les villes moyennes et jusqu'à 20h
00:25:53dans les grandes villes.
00:25:55Régine Delfour, en direct avec nous d'un bureau de vote dans la capitale, dans le 16ème
00:25:59alors que vous voyez notre dispositif avec Yoann Usaï qui est au QG du RN avec Héloduchard
00:26:07devant le siège des Républicains et puis donc Régine Delfour, bonjour Régine, vous
00:26:12êtes dans un bureau de vote du 16ème arrondissement, cette participation forte, vous la constatez,
00:26:17vous la ressentez ?
00:26:18Oui absolument Romain et nous sommes avec Laura Lestrade depuis au moins 6h dans ce
00:26:25bureau de vote, un bureau de vote qui est dans le collège Jansson de Sailly et c'est
00:26:29un petit bureau de vote et vous voyez il y a encore énormément de monde, pour vous
00:26:32donner quand même un ordre d'idée Romain, sur les 1292 inscrits, il y a 800 personnes
00:26:37qui ont déjà voté.
00:26:39Autre point très important, c'est évidemment les procurations qui ont été en nombre au
00:26:46début ce matin, elles étaient au nombre de 46 et en fait on pouvait encore établir
00:26:51une procuration dans un commissariat donc à l'heure actuelle il y a 140 procurations
00:26:56qui ont été établies, qui sont ici, alors on a vu divers profils, beaucoup de jeunes
00:27:01qui se sont déplacés, des jeunes qui votaient pour la première fois, des familles qui étaient
00:27:05là en couple, des seniors, des personnes à mobilité réduite et puis aussi des gens
00:27:09qui sont rentrés de week-end puisque pour eux c'était très important d'être ici,
00:27:13alors vous l'avez dit, là avec cette participation nous sommes un petit peu plus au-dessus de
00:27:18la moyenne puisque nous sommes à près de 61% de participation dans ce bureau de vote.
00:27:23Dans ce bureau de vote, merci beaucoup, merci beaucoup Régine Delfour, à tout à l'heure,
00:27:29restez bien avec nous.
00:27:30Judith Vintraud, forte participation, vous vous dites, il n'y a pas de lien automatique
00:27:36entre une forte participation et le nombre de triangulaires qu'on aura ce soir.
00:27:41Denis Genoir vient de nous le dire, Bruno Genoir, pardon, vient de nous le dire, le
00:27:46seuil pour se maintenir est à 18,5%, c'est extrêmement haut, on ne sait pas à l'heure
00:27:54qu'il est si les trois blocs dont on a parlé pendant toute la campagne, à savoir
00:28:00la NUPES bis à gauche, le bloc Rassemblement National et le bloc Macroniste vont se maintenir
00:28:08en trois blocs, l'un d'entre les trois peut absolument s'effondrer, s'il s'effondre
00:28:15il y aura moins de triangulaires qu'on est en train de le dire sur le papier.
00:28:20Par ailleurs, autre élément, vous pouvez être en capacité de vous maintenir et décider
00:28:26que vous n'avez aucune chance, donc vous désistez en faveur d'un des deux candidats
00:28:33qui sera resté en lice, ça aussi ça va changer, tout le débat politique avant la
00:28:38clôture des candidatures pour le deuxième tour va tourner autour de ça, désistement,
00:28:45pas désistement et puis ensuite éventuellement consigne de vote, même si on sait que la
00:28:50consigne de vote est peu suivie ces derniers temps.
00:28:54On peut faire l'hypothèse qu'il y a le troisième camp qui s'effondre mais on peut
00:28:59faire aussi l'hypothèse qu'il se maintient, voire qu'il progresse un peu et que c'est
00:29:04les deux autres camps qui se tassent un peu, alors qu'il l'est en fait on n'en sait
00:29:08rien.
00:29:09C'est pour ça qu'il est important de balayer toutes les hypothèses.
00:29:12Absolument, alors qu'il l'est, on peut simplement dire que, alors ça se calcule
00:29:17par circonscription, ce n'est pas une moyenne nationale, donc ça veut dire que dans les
00:29:21départements qui ont beaucoup voté, par exemple le Finistère dont on parlait tout
00:29:24à l'heure, le seuil de qualification pour le deuxième tour va être encore plus bas
00:29:29que les 18,5 qu'on donnait en moyenne et qu'à l'inverse en Seine-Saint-Denis où
00:29:33ça vote moins traditionnellement, une dizaine de points d'écart, il va être beaucoup
00:29:39plus haut, il va être plutôt du côté de 22, 23, 24%.
00:29:42Donc selon les départements, selon les participations mesurées dans chaque circonscription, le
00:29:50seuil de qualification pour le deuxième tour va varier.
00:29:53Néanmoins, on peut quand même penser que cette haute participation va favoriser des
00:29:59triangulaires.
00:30:00Moi je pense que compte tenu de la campagne à laquelle on a assisté, où il y a quand
00:30:04même eu trois blocs très tranchés avec des oppositions très fortes, les désistements
00:30:09vont peut-être se faire dans un certain nombre de cas, mais ça ne sera pas forcément la
00:30:13règle générale.
00:30:14Je vois mal, j'hésite à rentrer dans le détail, mais je pense qu'il ne sera pas
00:30:20évident pour des macronistes de forcément se désister ou de se retirer devant un candidat
00:30:26de LFI par exemple au sein de la nouvelle alliance du nouveau front populaire.
00:30:31On peut imaginer que la situation inverse non plus n'est pas évidente pour des électeurs
00:30:35de gauche.
00:30:36Donc tout ça fait que les désistements, il y en aura, pendant 48 heures les états
00:30:40majeurs vont être effectivement pris dans cette discussion.
00:30:44On se maintient, on ne se maintient pas, mais les électeurs en tout état de cause ne bougeront
00:30:48peut-être pas comme le voudront toujours les états majeurs.
00:30:51Et les consignes, on en a déjà parlé ces trois dernières semaines dans les états
00:30:56majeurs, comme vous dites.
00:30:57Oui mais ça peut bouger ce soir.
00:30:58Ça peut effectivement bouger.
00:30:59Qu'est-ce qui peut les faire bouger d'ailleurs ces consignes ? Qu'est-ce qui peut faire
00:31:03que les consignes évoluent selon ce dont on a parlé, les résultats des uns et des
00:31:07autres ?
00:31:08On en a parlé, mais on n'a pas eu d'idée nette de ce qu'allaient être les consignes.
00:31:15Pour l'exemple que prend Philippe, c'était à la carte.
00:31:18C'est à la carte.
00:31:19Je pense que ça va être à la carte.
00:31:21Je pense que ça va être à la carte.
00:31:23Rappelons que le camp d'Emmanuel Macron pour l'instant n'a pas donné de consignes,
00:31:27ni d'un côté ni de l'autre.
00:31:29Et rappelons surtout qu'on peut connaître une petite période d'hystérisation dans
00:31:33les 48 heures qui viennent avec l'idée d'un désistement républicain.
00:31:39Voilà, c'est le mot que je cherchais.
00:31:40C'est la petite musique qui commence à monter.
00:31:42Un désistement républicain face aux RN, c'est-à-dire quelle que soit la couleur
00:31:46que l'on ait.
00:31:47Voilà, on se sacrifie, on se fait un petit peu hara-kiri pour ne pas faire passer un
00:31:51candidat de parlement national.
00:31:52Les uns ou les autres.
00:31:53Ça dépend des camps.
00:31:54On ne va pas rentrer dans les détails parce que la période est quand même particulière.
00:31:57Mais effectivement, le désistement en fonction de... pour bloquer une tendance ou une autre.
00:32:03Je voudrais juste te répondre sur le reportage qu'on a vu à Paris avec le nombre de gens
00:32:08qui se mobilisaient pour aller voter.
00:32:09Il faut quand même tirer un coup de chapeau aux maires, à tous les maires de France qui
00:32:13ont organisé ces élections en moins de trois semaines.
00:32:15Parce que quand Emmanuel Macron a annoncé la dissolution, ils étaient tous dans un
00:32:19état apocalyptique en se disant « mais comment va-t-on pouvoir organiser de telles élections
00:32:25en moins de trois semaines ? ».
00:32:26Et moi, je peux vous dire qu'il y a des maires qui ont connu des nuits blanches.
00:32:28Et là, chapeau, ça se passe merveilleusement bien, avec en plus un nombre record d'électeurs
00:32:33et de partisans.
00:32:34C'est compliqué pour les électeurs de droite.
00:32:35C'est de la démocratie à la française quand même.
00:32:36C'est vrai, c'est vrai.
00:32:37C'est compliqué pour les électeurs de droite de s'y retrouver.
00:32:39On va en parler juste après, mais les gens, on va retrouver Élodie Huchard au siège
00:32:43des Républicains.
00:32:45Siège qui est fermé, Élodie.
00:32:48Il n'y a pas de soirée.
00:32:51Effectivement, Romain Siège qui est fermé au moment où je vous parle et qui restera
00:32:58fermé.
00:32:59Alors, il faut comprendre pourquoi.
00:33:00D'abord, parce que le président actuel du parti, Éric Ciotti, est à Nice.
00:33:04C'est là-bas qu'il a voté.
00:33:05C'est aussi là-bas, dans son fief, qu'il fera sa soirée électorale et qu'il s'exprimera.
00:33:09Et puis, vous avez suivi ce feuilleton judiciaire.
00:33:12Le reste de la direction temporaire qui avait été mise en place a été non seulement déboutée
00:33:16par la justice.
00:33:17Donc, évidemment, pas question qu'il vienne au siège ni qu'il y fasse une déclaration.
00:33:21Et de toute façon, comme c'est souvent le cas au premier tour des élections législatives,
00:33:25les Républicains préfèrent rester dans leur circonscription.
00:33:28Donc, le siège restera fermé à la fois pour les élus, mais aussi pour les militants qui,
00:33:33finalement, étant donné le contexte que subit leur parti en ce moment, ne sont pas
00:33:38mécontents de rester plutôt en circonscription plutôt que de venir ici à Paris.
00:33:42Merci beaucoup, Élodie Huchard.
00:33:44Il y a beaucoup de mouvements et de partis qui jouent gros aujourd'hui.
00:33:50Dans ces élections qui pourraient être totalement remaniées au lendemain du second tour.
00:33:57Sabrina Medjibor ?
00:33:58Oui, alors, au-delà de la volatilité électorale qui pourrait s'avérer être un déficit
00:34:03démocratique face à deux gros blocs, finalement, où l'un pourrait s'effondrer, moi, je crois
00:34:09qu'il n'y a pas réellement, comment dire, d'identification à ce que la consigne de
00:34:17vote soit respectée, puisque je rappelle quand même qu'entre 1997 et 2024, la sociologie
00:34:23française a énormément changé.
00:34:25Il y a eu de profondes mutations anthropologiques qui ont marqué les dynamiques sociales auxquelles
00:34:31se sont identifiés les électeurs, quels que soient leurs âges.
00:34:36D'ailleurs, on remarque, alors on n'a pas encore, évidemment, de clarifications sur
00:34:40la sociologie de la participation première, mais il semble par exemple que la jeunesse
00:34:47se soit fortement mobilisée, on l'a vu avec ce qu'on a pu voir, c'est-à-dire simplement
00:34:54les émissions de télévision, les petits reportages que l'on voyait tout au long de
00:34:57la journée.
00:34:58Et donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'aujourd'hui le vote, ce marquant ou ce
00:35:04marqueur au fer rouge de cette participation, elle est surtout liée, je pense, aux questions
00:35:09existentielles des Français et non pas aux calculs d'appareil.
00:35:13Et les Français choisiront en leurs âmes et consciences, au regard encore une fois,
00:35:19des questions liées à l'insécurité, liées à l'immigration, liées au pouvoir d'achat,
00:35:24liées à la montée de l'antisémitisme, liées aux dissensions culturelles qui fracturent
00:35:30notre société.
00:35:31Et je pense que c'est ce à quoi aujourd'hui les électeurs de ce soir s'identifieront.
00:35:36Après, sur le calcul des triangulaires, quadraculaires ou en tout cas tout ce qui va concerner les
00:35:40variabilités électorales, je pense que les Français resteront, il me semble, prêts
00:35:46et fidèles à leur vote de conviction.
00:35:50Céline Pinard, qu'est-ce qui a motivé, selon vous, les électeurs, les Français
00:35:57à aller voter massivement, 68,5% de participation à 20h ?
00:36:02Quand vous avez des votes pareils, c'est souvent que pour les gens, l'enjeu, il est quasi existentiel.
00:36:08Et là, on a un petit souci, c'est-à-dire que ça devient tripale pour nos électeurs.
00:36:13Et en face, on a des élites qui sont normalement prescriptrices, qui aujourd'hui sont déconsidérées.
00:36:20On l'a vu à un moment donné dans les sondages.
00:36:24On voyait que les Français en voulaient énormément à leurs représentants, quasiment toutes
00:36:30couleurs confondues, et qu'il y avait une vraie rupture à ce niveau-là.
00:36:34Or, normalement, vous suivez les consignes de vote des élites parce que vous leur attribuez
00:36:39une confiance plus forte, une aptitude à voir l'avenir beaucoup plus importante.
00:36:44Or, aujourd'hui, les élites sont vues comme peu protectrices et pas au service du pays.
00:36:50Donc, vous pouvez aussi avoir le risque de voir certains électeurs reprendre leur liberté
00:36:55et trancher eux-mêmes, voire trancher contre les conseils de vote ou les consignes qui
00:37:02leur seront données.
00:37:03Et c'est ce qui va être intéressant à observer dans ces élections.
00:37:06Oui, Philippe.
00:37:07Oui, pour prolonger la discussion, je pense que ce qui sera intéressant de mesurer ce
00:37:13soir, et surtout au deuxième tour, ça va être l'ampleur des votes de rejet.
00:37:18Parce qu'il y a trois blocs qui ont une forte identité politique.
00:37:22Centre, gauche, très penchant radical, droite, penchant RN, et chacun de ces blocs suscite
00:37:31un rejet.
00:37:32Il y a un rejet d'Emmanuel Macron, qui symbolise le bloc central.
00:37:36Il y a un rejet encore qui existe du RN, même si l'image du RN a évolué depuis quelques
00:37:43années.
00:37:44Et puis, il y a un rejet au sein de la gauche, au moins d'un de ses partis et des figures
00:37:48de ce parti, qui se mesurent dans toutes les enquêtes d'opinion.
00:37:51Et donc, ce qui sera difficile pour les électeurs, pour certains électeurs, dans ces circonstances,
00:37:57ça va être parfois de se dire quel est mon plus grand rejet, mon meilleur ennemi, ou
00:38:05mon plus grand ennemi.
00:38:06Et de savoir, celui dont j'ai le plus peur, s'il arrive au pouvoir, ça va être une
00:38:13question…
00:38:14Vous pensez que dès le premier tour, ce n'était pas un vote d'adhésion, mais
00:38:16un vote pour bloquer celui qu'on ne voulait pas voir ?
00:38:18Je pense que, dans les différents blocs, les votes d'adhésion existent et qu'il
00:38:29est particulièrement fort pour le RN aujourd'hui.
00:38:31Je pense que c'est ce bloc-là où le vote d'adhésion est le plus fort.
00:38:35En tout cas, c'est ce que disaient les enquêtes d'opinion avant le premier tour.
00:38:39Mais le deuxième tour, ce n'est pas le premier tour.
00:38:41Et donc, pour des électeurs qui n'ont pas forcément le candidat de leur rêve ou de
00:38:44leur choix au deuxième tour, c'est un vote où on arbitre les rejets.
00:38:49On élimine.
00:38:50Bruno Jambard, les motivations des électeurs de ce premier tour ?
00:38:53Ce qu'on a vu dans les enquêtes pendant toute la campagne, c'était dans la ligne
00:38:57droite de ce qu'on avait aux Européennes, c'est-à-dire en première priorité le
00:39:01pouvoir d'achat, très clairement suivi des questions comme la sécurité et l'immigration.
00:39:06Donc, on a ce triptyque, c'était déjà le cas en 2022, c'était de nouveau le cas
00:39:10aux Européennes, c'était encore le cas pour ces législatives.
00:39:13Maintenant, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que derrière ces enjeux globaux et
00:39:17ces moyennes que l'on fait sur l'ensemble des Français, ce que l'on constate, c'est
00:39:21qu'il y a de plus en plus d'enjeux qui sont spécifiques à certains électorats.
00:39:25Et donc, il y a des variations qui sont très fortes entre quel type d'électeur on est
00:39:30et pour quel type de formation politique on souhaite voter.
00:39:32Et donc, c'est aussi ça l'inconnu ce soir, c'est encore une fois, quels sont
00:39:37les électorats qui se seront mobilisés plus que les autres, s'il y en a, parce que
00:39:41ce qui arrive aussi quand on a une forte participation, c'est qu'en fait tout le
00:39:44monde se mobilise et c'est pour ça qu'on arrive à un niveau de participation très
00:39:47élevé.
00:39:48Et tous les partis augmentent.
00:39:49Donc oui, les pourcentages restent les mêmes.
00:39:51On verra à 20h.
00:39:54Vous donneriez les premières projections en siège à partir de quelle heure ?
00:39:57Tiens, soirée qui continue bien sûr, à partir de 19h, Laurence Ferrari et Pierre
00:40:01de Villeneuve.
00:40:02On va peut-être voir le carton apparaître, mais Bruno Jambard, à partir de quelle heure
00:40:06en regardant Laurence Ferrari et Pierre de Villeneuve ce soir, on commencera à avoir
00:40:10une petite idée de ce à quoi pourrait ressembler l'Assemblée ou en tout cas avoir les premières
00:40:16grandes tendances.
00:40:17Ce que j'encourage beaucoup ce soir, c'est de regarder les pourcentages que l'on publiera
00:40:21à 20h en rapport de force entre les différents blocs politiques.
00:40:24Ça, c'est déjà le premier rendez-vous.
00:40:25Ça sera le plus important à 20h.
00:40:27Et à 20h45, on fera une première projection de l'Assemblée nationale à partir des résultats
00:40:32du premier tour.
00:40:33Mais comme l'a très bien dit Philippe, il y a deux tours dans cette élection.
00:40:36Il va se passer beaucoup de choses, compte tenu probablement du contexte très particulier
00:40:40de cette élection, compte tenu de la forte participation, de la possibilité de nombreux
00:40:44qualifiés pour le second tour.
00:40:46Et donc, je crois qu'il faudra être très prudent sur ce que ça dira en termes de projection
00:40:51au siège.
00:40:52Ce sera un décalque du premier tour, mais il faudra attendre de voir comment les électeurs
00:40:55évolueront dans l'entre-deux tours pour avoir une vision plus claire.
00:40:58Véronique Jacquier, Philippe Guibert et puis on va retrouver Yoann Usaille au siège du QG du R.M.
00:41:02Il y a des grandes occupations des Français pour ce vote, pour ces législatives qui
00:41:05sont les mêmes que pour la présidentielle, qui sont les mêmes que pour les européennes,
00:41:09même si on n'a pas beaucoup parlé à l'époque de la tambouille européenne.
00:41:12Le pouvoir d'achat, le reste à vivre en fait, finalement, et on a vu qu'il y avait
00:41:15un concours lépine de quels que soient les partis, quels que soient les blocs de proposition
00:41:19pour certaines complètement surréalistes.
00:41:21Mais moi, ce qui m'a marquée dans cette campagne éclair, c'est le vocabulaire guerrier
00:41:25qui a été employé par moment.
00:41:26On a parlé de chaos, on a parlé de guerre civile, on a parlé quand même d'antisémitisme.
00:41:31Des mots qui ont jaillis comme ça, ce n'est pas une campagne ordinaire, ce n'est pas
00:41:34une campagne comme les autres, il ne faut pas l'oublier ça.
00:41:36Il n'y a d'autant moins une campagne comme les autres, que pour prolonger ce que disait
00:41:41Bruno, je pense que beaucoup d'électeurs, ce soir, vont réagir aux résultats.
00:41:45C'est-à-dire que la perspective, par exemple, d'avoir le RN en position de force, ou bien
00:41:51d'avoir le Front populaire plus haut ou plus bas que ce qui a été dit, ou bien d'avoir
00:41:56un camp macroniste qui relève la tête, ou bien qui au contraire poursuit sa race.
00:42:01On craint que certains déçus.
00:42:03Ça va provoquer la perspective d'une potentielle arrivée au pouvoir, soit du RN, soit du nouveau
00:42:09Front populaire, va faire réagir et réfléchir beaucoup les électeurs.
00:42:14Soit du camp centré.
00:42:15Donc la transformation du premier en deuxième tour est une opération qui est très délicate,
00:42:20et c'est pour ça que les projections ce soir à 20h45 seront à prendre avec prudence.
00:42:25Juste un petit détail, c'est une chose de recadrer son vote, c'en est une autre que
00:42:30par exemple cette crainte d'une arrivée d'un parti au pouvoir, jette des gens dans la rue
00:42:35ou crée des émeutes, ou là, ça peut avoir un effet sur le scrutin.
00:42:38Absolument.
00:42:39On n'y est pas.
00:42:40On n'y est pas, on n'y est pas, mais effectivement le mot guerre civile a été cité par le
00:42:43président de la République.
00:42:44Tout à fait.
00:42:45Au QG du Rassemblement national, dans le 17ème arrondissement de Paris, Yoann Huzeil.
00:42:50Que se passe-t-il Yoann ? Pour l'instant, vous n'êtes pas encore rentré.
00:42:54Les portes ne sont pas ouvertes, vous êtes dehors.
00:42:58Absolument Romain, nous attendons évidemment l'ouverture de ce quartier général du Rassemblement
00:43:03national.
00:43:04Ce sera une soirée en tout petit comité puisque ni les militants ni les cadres du parti ne
00:43:09seront présents.
00:43:10Seulement les journalistes ont été conviés donc à l'endroit où Jordan Bardella fera
00:43:13sa déclaration.
00:43:14Nous sommes dans le 17ème arrondissement de Paris, à deux pas de la place de l'étoile,
00:43:18avenue de Wagram.
00:43:20Jordan Bardella qui n'est pas encore ici évidemment.
00:43:22Il a voté ce matin à 10h dans son fief, à Garches, dans les Hauts-de-Seine.
00:43:28Il a ensuite passé la journée avec sa famille, nous dit-on, dans son entourage et puis il
00:43:31viendra donc ici, dans la salle qui se trouve juste derrière moi, pour faire sa déclaration
00:43:36aux alentours de 20h30, nous dit-on, il parlera après Marine Le Pen qui elle s'exprimera
00:43:40très rapidement après 20h depuis son fief d'énimbaument.
00:43:44Merci beaucoup, merci beaucoup Yoann Huzeil.
00:43:48S'il n'y a pas de majorité absolue, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:43:53Au soir du second tour ?
00:43:57Au soir du second tour, bien sûr, mais on commence à y penser parce que c'est une possibilité
00:44:05au vu de ce qu'on se dit, il peut y avoir une forte participation qui bénéficie aux
00:44:09trois partis.
00:44:10Il peut bénéficier à un parti, qui peut être très puissant, mais il peut, enfin
00:44:14mouvement, parti, groupe, bloc, qu'est-ce qu'il se passe s'il n'y a pas de majorité
00:44:20absolue ? Ça veut dire que ces législatives n'auront servi à rien ?
00:44:23Oui, on est dans la situation d'avant, mais on est dans la situation d'avant-empire puisque
00:44:28avant, le président disposait d'une arme qui était la dissolution.
00:44:33Et cette carte, il l'a déjà abattue ?
00:44:34Il l'a abattue, donc il faut attendre un an pour avoir le droit de l'utiliser, ce qui
00:44:39veut dire que toute la pression va converger sur l'Elysée, et ensuite, c'est est-ce
00:44:44que l'homme a des nerfs ? Est-ce qu'il n'en a pas ? Est-ce que les questions internationales
00:44:48vont devenir très pesantes au point que cet empêchement peut, à un moment donné, être
00:44:52grave ?
00:44:53Quel empêchement ?
00:44:54Le fait de ne plus pouvoir faire voter un certain nombre de lois parce que vous vous
00:45:00retrouvez sans majorité.
00:45:01Le dernier problème, c'est comment les Français vont réagir à ça, puisqu'on leur a dit
00:45:08quand ils ont entendu vous nous rendez la parole, eux, ils ont entendu qu'ils allaient
00:45:11trancher.
00:45:12Là, rien ne va être tranché.
00:45:13Premier point.
00:45:14Deuxième point.
00:45:15Ce que vous disiez sur les attentes, que ce soit sur le pouvoir d'achat ou l'immigration,
00:45:21on est très tourné vers l'extérieur.
00:45:23Autrement dit, ce qui arrive à la France et qui irait mal, viendrait de l'extérieur.
00:45:27Et en face, vous avez des hommes politiques qui ont terrorisé l'impuissance au niveau
00:45:33national et donc qui disent soit on s'en sort au niveau européen, mais rien n'a été
00:45:37résolu sur les questions d'immigration et les Français voient par exemple la question
00:45:41du pouvoir d'achat, la question de l'énergie comme étant liée à de mauvaises décisions.
00:45:45Donc vous allez vous retrouver avec des gens qui seront en poste, qui seront vus comme
00:45:49impuissants, non protecteurs, avec une seule arme politique qui vous restera, la démission
00:45:55du Président.
00:45:56Sincèrement, ça ne devrait pas être très agréable à vivre pendant quelque temps.
00:45:59Je ne sais pas si on peut qualifier la question du pouvoir d'achat de question extérieure.
00:46:05Alors certes, l'énergie a beaucoup pesé sur le budget des ménages.
00:46:09Comment elle est vécue ?
00:46:11La problématique française, c'est que vous avez des salaires bruts qui sont à peu près
00:46:18comparables à ce qu'ils sont dans le reste de l'Europe et des prélèvements obligatoires
00:46:22beaucoup plus forts avec un niveau de dépense publique beaucoup plus fort.
00:46:26Et ça, c'est franco-français.
00:46:28C'est dans les qualitatifs, quand on pose la question aux Français, ils accusent l'extérieur
00:46:34de leur situation de façon assez massive.
00:46:37Je ne dis pas que c'est la vérité, forcément.
00:46:38C'est la représentation.
00:46:39Il y a un sujet dont on a relativement peu parlé, c'est notre dette qui nous étouffe.
00:46:473100 milliards d'euros de dette.
00:46:48Donc, on peut promettre la lune.
00:46:50Avec 3100 milliards d'euros de dette, il va falloir revoir à la baisserie.
00:46:53C'est l'angle mort de cette compagnie Claire, avec au contraire des propositions,
00:46:57quelles que soient les blocs, qui ont chaque fois appelé à la dépense.
00:47:00C'est comme une famille surendettée qui vous dit l'année prochaine, on va partir
00:47:04en vacances au bout du monde.
00:47:05Non, ça ne sera pas possible.
00:47:06Il y a une responsabilité de toute part.
00:47:07Philippe Guybert.
00:47:08Oui, je suis tout à fait d'accord.
00:47:09C'était le grand impensé de cette campagne.
00:47:10Parce qu'on ne fait pas campagne en disant la vérité aux Français, on fait campagne
00:47:15en promettant des choses.
00:47:16Mais c'est embêtant, parce qu'à un moment donné, à la fois, tout le monde le sait,
00:47:19tout le monde joue un jeu, y compris les Français, ils le savent, ils ne veulent pas trop l'entendre,
00:47:23mais tout le monde le sait.
00:47:24Mais je reviens sur cette idée d'assemblée ingouvernable.
00:47:28Attention, parce qu'il y aura forcément un des trois blocs qui aura plus de députés
00:47:33que les autres.
00:47:35Ça ne sera pas divisé en trois tiers équivalents.
00:47:37La logique démocratique et la tradition parlementaire est que celui des trois blocs qui aura le
00:47:42plus de députés devra être consulté par le Président de la République pour nommer
00:47:47un Premier ministre.
00:47:48Le Président de la République a certes un pouvoir, article 8, alinéen, de nomination
00:47:53du Premier ministre.
00:47:54Mais face à une nation...
00:47:55Mais ce bloc qui a la majorité, et sans avoir la majorité absolue, si c'est en texte
00:47:59de l'Ordre...
00:48:00Mais s'ils n'y vont pas, le Président de la République ne peut pas obliger quelqu'un
00:48:01à ouvrir un matignon.
00:48:02Je poursuis un peu le réseau.
00:48:04Est-ce que vous voyez, quel que soit le bloc qui a le plus de députés, d'ailleurs on
00:48:08peut faire le raisonnement pour tout le monde, dire « Oh bah non, moi si c'est comme ça,
00:48:12je n'y vais pas ».
00:48:13Il y en a un qui a dit qu'il y aura.
00:48:14Moi je peux vous dire, je n'y crois pas une seconde.
00:48:16Deuxième remarque.
00:48:17Moi je n'y crois pas.
00:48:18Moi je ne crois pas qu'on puisse dire aux Français « Ecoutez, vous ne nous avez pas
00:48:22assez voté pour nous ».
00:48:23On peut expliquer aux Français.
00:48:24On ne va pas parler aux Québécois.
00:48:25Deuxième remarque très importante, c'est que je ne vois pas les oppositions censurer
00:48:32tout de suite un gouvernement issu des élections.
00:48:35Je pense qu'il y aura un temps de latence et que donc dans un premier temps, ce gouvernement,
00:48:41même s'il est en majorité relative, pourra gouverner au moins quelques mois.
00:48:4517h53, soirée spéciale, premier tour des élections législatives.
00:48:49On est bien, on est ensemble.
00:48:50Restez bien sûrs.
00:48:51C'est nous.
00:48:52Petite pause et on se retrouve dans quelques instants.
00:48:53A tout de suite.
00:48:5417h59, bienvenue à tous et la suite de cette soirée spéciale, premier tour des élections
00:49:04législatives sur CNews.
00:49:06Merci d'être avec nous.
00:49:07Le plateau, le voici, on est toujours avec Véronique Jacquier, Mathieu Bocoté nous
00:49:11a rejoints.
00:49:12Bonjour Mathieu.
00:49:13Bonsoir.
00:49:14On est toujours avec Judith Vintraub, on est toujours avec Sabrina Medjéber, Philippe
00:49:17Guybert et nous a rejoint Elisabeth Lévy.
00:49:19Bonsoir Elisabeth.
00:49:20C'est pas du tout paritaire votre plateau.
00:49:22C'est à peu près, il y a 4 femmes et 4 hommes et je n'oublie pas évidemment Bruno
00:49:31Jambard qui est avec nous, qui est resté avec nous puisque Bruno, vous nous avez donné
00:49:36un chiffre qui est le chiffre de cette fin de journée, 68,5% de participation estimée
00:49:44par votre institut OpinionWay à 20h.
00:49:47C'est une participation extrêmement forte, plus 20 points par rapport à 2022 Bruno.
00:49:53Oui, c'est plus de 20 points de plus qu'en 2022, c'est 17 points de plus qu'il y a trois
00:49:58semaines pour les élections européennes.
00:49:59Il faut probablement remonter à 1993 ou 1986 pour voir une participation aussi forte lors
00:50:06d'élections législatives au premier tour et c'est légèrement au-dessus des dernières
00:50:10élections législatives comparables, celle de 1997, dissolution par le président de
00:50:15la République deux ans après le début de son mandat.
00:50:17Voilà, 68,5%, merci beaucoup Bruno Jambard et on va vous retrouver évidemment tout au
00:50:23long de la soirée.
00:50:24Allez, Élisabeth Lévy, tiens, comment vous expliquez cette forte participation ?
00:50:28D'abord, excusez-moi mais ça doit être mon grand âge, mais moi je me rappelle les élections
00:50:34de ma jeunesse, on aurait considéré que c'était une participation tout à fait faible.
00:50:38Il y avait des participations tout à fait, qui étaient entre 70 et 80.
00:50:42C'était pas non plus au 18ème siècle ! Et donc déjà je suis frappée par le fait
00:50:50que maintenant on se réjouit absolument, évidemment c'est une banalité donc je vais pas m'étendre,
00:50:57c'est que les gens ont compris qu'il y avait un enjeu et en plus, je dois le dire,
00:51:04moi les jours d'élections je suis bon public, c'est-à-dire que j'ai un sentiment d'appartenance
00:51:08en allant au bureau de vote et il y a quelque chose, si vous voulez, même l'ambiance
00:51:11dans les bureaux de vote, on s'est parlé, etc, après cette nuit vraiment, après une
00:51:15campagne extrêmement violente où les gens se sont fait traiter de tout, de fachos, etc,
00:51:19etc, de pas démocrates, de nazis parfois, si vous voulez, il y a quand même quelque
00:51:24chose, c'est qu'on va tous voter et moi je suis bon public pour ces trucs-là, je
00:51:29me sens assez tricolore.
00:51:30Et on parlait de quoi alors dans votre bureau de vote ? On vous parlait ?
00:51:33Oui, des difficultés qu'il y a eu à l'organiser, je peux pas parler de ce dont on parlait en
00:51:39fait.
00:51:40Je vous laisse deviner, c'était au centre de Paris et je vous laisse imaginer.
00:51:44Mathieu Bocoté, alors comment vous l'expliquez-vous ce chiffre de la participation qui est très
00:51:49fort ? Effectivement, il y a quelques années, allez quelques décennies c'est un chiffre
00:51:52qui est normal, sans vous faire offense mais on est à peu près de la même génération.
00:51:57En fait on vient de changer de registre, là c'est une élection avec une charge existentielle
00:52:02forte, il ne s'agit pas seulement de choisir une des deux équipes les plus compétentes
00:52:06pour gouverner, les compétents d'un côté ou les compétents de l'autre ou les incompétents
00:52:10d'un côté ou les incompétents de l'autre, mais il s'agit d'une élection avec une
00:52:13charge presque philosophique, des visions du monde qui s'affrontent et à partir de
00:52:17ce moment-là, ça favorise la politisation de catégories de la population qui normalement
00:52:22se tiennent à l'écart du processus électoral.
00:52:24Et ça, ça va être intéressant de voir quelles sont parmi les catégories qui peuvent
00:52:27aller voter pour une première fois ou à tout le moins se mobiliser particulièrement,
00:52:30ce que ça peut annoncer pour 2027.
00:52:31Tout simplement dit, quand la politique est idéologique, existentielle, philosophique,
00:52:36porte sur la conception du monde, les gens finalement vont voter.
00:52:38Quand il s'agit simplement de déplacer quelques lignes dans le budget, les gens restent chez eux.
00:52:42En fait, là, les Français se sont dit, tiens, enfin on imagine, ils se sont dit, tiens,
00:52:47mon vote va compter, je peux faire bouger les choses.
00:52:50Julie de Vintraube.
00:52:51Il faut moduler ça par le fait que l'inversion du calendrier, c'est-à-dire le fait d'organiser
00:52:58les législatives dans la foulée de la présidentielle, ça s'est produit pour la première fois
00:53:02à partir de 2002, a flingué les législatives.
00:53:05C'est vrai.
00:53:06Il n'y avait plus aucun sens à voter trois semaines ou un mois après avoir choisi le
00:53:11président de la République auquel notre constitution confère le rôle prééminent.
00:53:18Il n'y avait plus aucun sens à redire ce qu'on avait déjà dit, d'où des participations
00:53:22très faibles.
00:53:23Mais ça n'enlève rien à ce que dit Mathieu sur le caractère existentiel des trois choix,
00:53:28et non pas deux, qui s'offrent à nous à cette heure.
00:53:31Véronique Jacquier, puis on va partir sur le terrain retrouver Maxime Legay.
00:53:34Le scrutin existentiel, civilisationnel, c'est aussi le scrutin de la trouille, parce
00:53:39que d'abord on a quand même agité le chiffon rouge de part et d'autre, en stigmatisant
00:53:44effectivement certaines catégories d'électeurs aussi, et puis on se dit quid d'une coalition ?
00:53:48Le scrutin de la trouille.
00:53:49Certains ont la trouille que ça ne change pas, d'autres ont la trouille que ça change
00:53:53d'un côté.
00:53:54Oui, bien sûr, le RN à Matignon, le nouveau Front populaire qui accèderait pourquoi pas
00:54:01lui aussi à Matignon.
00:54:02On a quand même le choc de deux extrêmes.
00:54:04C'est même à Macron 10 qu'il reste temps de faire un coup de la Macronie.
00:54:09On a le sentiment qu'on est capable de tout remettre en jeu, mais on voit avec la participation
00:54:14que c'est aussi ce que veulent les Français, c'est-à-dire que là ils disent c'est
00:54:17nous le peuple, on veut le pouvoir, on veut se faire entendre, on veut renverser la table
00:54:21aujourd'hui vraiment.
00:54:22On l'avait déjà dit lors des européennes, mais il y a quand même cette envie de renverser
00:54:26la table.
00:54:27Après, s'il y a trois blocs à peu près et haut, qu'il y ait une participation de
00:54:30ça ne changera pas grand-chose.
00:54:31Je me permets de dire qu'un enjeu qui va être important ce soir, mais surtout la semaine
00:54:35prochaine, c'est de voir si le résultat des élections sera accepté.
00:54:38C'est-à-dire qu'il y a un courant, je ne préciserai pas lequel, il y a un des trois
00:54:42courants qui ne reconnaît pas, qui risque de ne pas reconnaître la légitimité du résultat
00:54:46qui annonce déjà la possibilité de la grève générale.
00:54:49On sait qu'il y a des mouvances violentes qui existent aujourd'hui, des mouvances radicales
00:54:53qui peuvent décider de se jeter dans la rue et provoquer des événements troubles qui
00:54:58n'acceptent le processus démocratique que s'ils gagnent les élections, gardons ça
00:55:01à l'esprit.
00:55:02Ce sont des mouvements antidémocratiques.
00:55:03Et qui disent que la démocratie est menacée d'ailleurs.
00:55:07Oui, bien sûr.
00:55:08Ce n'est jamais autant voté.
00:55:10Philippe Guybert.
00:55:11Je crois que les Français sont profondément démocrates et que ceux qui, dès le lendemain
00:55:16du deuxième tour, voudraient contester les résultats ne seraient pas beaucoup suivis,
00:55:20y compris par une bonne partie de leur propre troupe.
00:55:22Je pense que c'est éventuellement les actes, les décisions de tel ou tel gouvernement qui
00:55:26pourraient ensuite provoquer des réactions.
00:55:28Mais les Français sont profondément démocrates.
00:55:30Là, ce qui donne un caractère particulier à cette élection, c'est que la droite et
00:55:35la gauche ont été atterrés vers les plus radicaux.
00:55:38La droite classique, traditionnelle, a été comme aspirée par le Rassemblement National.
00:55:45Et la gauche traditionnelle, en particulier les partis socialistes, a été comme…
00:55:50Il y a eu un accord ?
00:55:51Oui, mais électoralement, enfin, je pense qu'une bonne partie de l'électorate droite
00:55:56a basculé depuis un certain temps.
00:55:58Et à gauche, il y a eu une mutation aussi de la gauche.
00:56:01Depuis 2022, c'est la première fois que l'union de la gauche se fait sous l'emprise
00:56:06et sous la direction du parti le plus radical.
00:56:09Toutes les unions de la gauche qu'on a eues dans l'histoire se faisaient par les plus
00:56:12modérées, en particulier par le parti socialiste.
00:56:15Donc, il y a un vrai changement dans la politique française qui fait qu'il y a aussi beaucoup
00:56:18d'électeurs qui sont, comme vous le disiez, un peu apeurés et qui sont un peu perdus
00:56:23et qui ont pu avoir des votes refuges.
00:56:25On verra exactement comment tout ça se place sur les résultats ce soir à 20h.
00:56:31On compte les difficultés d'identifier les candidats, les uns les autres, il y a plein
00:56:34de…
00:56:35C'est très compliqué.
00:56:36On va en parler juste après.
00:56:37Tiens, Maxime Legay, avec Fabrice Elsner à Hénin-Beaumont.
00:56:40Maxime, que se passe-t-il ? Vous êtes devant le QG de Marine Le Pen et je vois qu'on
00:56:46fait la queue derrière vous.
00:56:47Oui, tout à fait, Romain, bonsoir.
00:56:52C'est effectivement le QG qui n'a pas officiellement ouvert ses portes mais comme
00:56:55vous pouvez voir sur ces images de Fabrice Elsner, ils sont déjà là, des dizaines
00:57:00de militants qui font la queue et qui attendent donc de pouvoir pénétrer dans l'enceinte
00:57:06de l'établissement.
00:57:07Les journalistes, eux, ont pu s'introduire et je peux vous dire qu'il y a beaucoup
00:57:10de monde qui était attendu ici ce soir puisqu'il y a près de 700 places qui sont réservées
00:57:15pour les militants.
00:57:16Les militants qui vont venir soutenir leurs candidats, bien évidemment, Marine Le Pen,
00:57:20elle qui a voté à la mi-journée, elle était accompagnée de sa garde rapprochée et notamment
00:57:25Steve Briouat, le maire de Hénin-Beaumont et qui fait office, figure de suppléant de
00:57:29Marine Le Pen pour ses législatives dans cette onzième circonscription du Pas-de-Calais.
00:57:34Circonscription que Marine Le Pen connaît très bien, c'est son fief électoral.
00:57:38Elle est élue ici depuis 2017.
00:57:40En 2022, lors des dernières élections législatives, Marine Le Pen était passée tout près d'une
00:57:44élection dès le premier tour.
00:57:47C'est aussi l'une des questions et l'un des enjeux pour cette soirée électorale.
00:57:51La cheffe de liste du Rassemblement national qui est attendue pour une prise de parole
00:57:56peu après 20h, nous dit-on, aux alentours de 20h15, une fois les premières estimations
00:58:01remontées et connues ici, dans cette onzième circonscription du Pas-de-Calais à Hénin-Beaumont
00:58:06où comme vous pouvez voir derrière moi, il y a déjà beaucoup de monde qui attend.
00:58:08Merci beaucoup Maxime Legay, restez bien connectés avec nous, bien sûr, les soirées
00:58:15électorales, c'est toujours, j'allais dire, des bons moments en fait.
00:58:19Surtout quand elles n'ont pas commencé.
00:58:20Oui, elle n'a pas commencé, vous voyez.
00:58:21Mais vous avez raison, c'est toujours des moments excitants.
00:58:26Ça commence.
00:58:27J'y pense, vous savez pourquoi ? Parce que je vois les gens derrière qui commencent
00:58:31à rentrer dans les salles.
00:58:32Mais surtout, c'est la première fois, pour moi en tous les cas, depuis fort longtemps
00:58:35qu'une élection a autant de suspense, que je regarde ça avec une législative, j'attends
00:58:40ça.
00:58:41Franchement, que j'y ai pensé en me réveillant ce matin, je me souviens.
00:58:44On parlait, là on était au QG de Marine Le Pen, c'est compliqué pour les électeurs
00:58:49de droite là.
00:58:50Parce qu'il y a énormément, c'est très sectionné, et puis on ne va pas parler de
00:58:56circonscriptions en particulier, mais il y a effectivement, il y a le RN, il y a LR,
00:59:01LR qui est divisé en deux, il y a également d'autres parties, il y a le centre.
00:59:05Il y a Reconquête, il y a le gouvernement d'Énergie de David Dissenaar, ils partent
00:59:10vraiment en ordre dispersé.
00:59:12Il y a aussi des parties, honnêtement j'ai l'impression qu'ils ne sont pas totalement
00:59:14identifiés, des groupes qui s'appellent droite libérale ou ceci ou cela.
00:59:18Enfin bon, si vous voulez, c'est pas du tout, on voit bien que les parties, surtout à droite
00:59:23effectivement, n'ont pas complètement la main, mais aussi à gauche, il y a des dissidents
00:59:25quand même à gauche.
00:59:26Il y a des dissidents à gauche.
00:59:27Pas énormément, pardon, mais il y en a quand même.
00:59:33Voilà, tout le monde ne s'est pas mis sous l'étiquette du nouveau Franck Robillard,
00:59:37j'ai besoin d'un trouble.
00:59:38Pour vous, en fait, ce qui complique tout ça, en plus d'un contexte politique ultra
00:59:44attendu, ultra compliqué, d'un paysage français extrêmement fracturé, il y a la
00:59:49loi de financement qui fait que quand vous présentez au moins des candidats dans 60
00:59:55circonscriptions, vous avez droit à une partie de financement public à partir d'un certain
01:00:01stade.
01:00:02C'est pour ça qu'on peut se retrouver, comme ça m'est arrivé d'ailleurs dans
01:00:07mon bureau de vote parisien, face à des candidats et à des mouvements que vous ne connaissez
01:00:12ni d'élèves ni d'édan, et vous ne savez absolument pas à quelle tendance, quelle
01:00:17sensibilité ils se raccrochent.
01:00:19Mine de rien, moi j'ai vu beaucoup de gens, dont j'étais d'ailleurs, rester très
01:00:23très longtemps devant la table où étaient disposés les bulletins pour essayer de comprendre.
01:00:28Ceci dit, le caractère très rapide de cette dissolution et le délai très court de campagne
01:00:35a fait qu'en moyenne, par circonscription, il n'y avait que 7 candidats.
01:00:39Je crois qu'en 2022, c'était 11.
01:00:42Donc pour l'électeur, il n'y avait que le choix, en moyenne, c'est une moyenne,
01:00:46entre 7 bulletins, alors qu'en 2022, il y en avait 11.
01:00:49Mais franchement, ce n'était pas simple, je pense que les téléspectateurs l'ont
01:00:52vécu aussi.
01:00:53Mais au final, ce n'est pas si compliqué que ça.
01:00:54Quelles que soient les couleurs politiques.
01:00:56Ah, alors Mathieu Bogodé, alors dites-nous.
01:00:58Au final, on est dans un moment de bascule historique où il y a un système de bipolarisation
01:01:01politique qui est remplacé par un système avec trois pôles.
01:01:04On le voit.
01:01:05Ensuite, il y a les restes du système politique antérieur qui existent encore, qui vont peut-être
01:01:08s'en tirer, on verra bien.
01:01:10Mais on est dans un moment de bascule.
01:01:12Et je crois que l'électeur, je ne dirais même pas moyen, l'électeur qui suit vaguement
01:01:16le débat public sur sa page Facebook, qui a fini par comprendre à peu près ce qui
01:01:20se jouait dans le pays.
01:01:21Il ne faut pas sous-estimer l'intelligence des gens qui comprennent à peu près à chaque
01:01:28fois quel est l'enjeu d'une élection.
01:01:29Enfin, il y a aussi beaucoup de votre réflexe qui sont liés aux mobilisations auxquelles
01:01:33nous avons eu droit.
01:01:34Il y a quand même un martèlement aussi.
01:01:35Oui, mais ça fait partie du jeu.
01:01:36Ce que j'ai bien compris ces derniers temps, c'est qu'il y avait trois stratégies de
01:01:42barrage qui existent.
01:01:43Donc chacun veut faire barrage contre quelqu'un d'autre.
01:01:45D'accord.
01:01:46Mais ils savent contre qui ils veulent faire barrage finalement.
01:01:47Oui, oui.
01:01:48Les castors se sont multipliés.
01:01:49Vous avez raison.
01:01:50C'est un vote de castor.
01:01:51Vous avez du nid-nid, vous avez du nid et il faut voir.
01:01:58Non, non, mais c'est une élection.
01:02:01Les stratégies sont à géométrie variable.
01:02:02C'est aussi une élection qui sera une élection de rejet.
01:02:04À quelle aide ça a plus grande peur ?
01:02:05Et de réalignement.
01:02:06C'est-à-dire qu'on passe d'un système partisan à un autre.
01:02:10Je pense que ça c'est l'élément central.
01:02:13On était dans un système où globalement les acteurs se reconnaissaient comme mutuellement
01:02:16légitimes.
01:02:17C'est-à-dire que tu es mauvais, tu vas mal gouverner, mais néanmoins tu as le droit
01:02:20de gouverner.
01:02:21Et là, on est devant des gens qui disent que si vous prenez le pouvoir, c'est la catastrophe,
01:02:25la démocratie sera en danger.
01:02:26C'est duralté en 2022.
01:02:27Oui, mais il y a une accélération de la chose aujourd'hui, d'autant que certaines options
01:02:31qui étaient inenvisageables à l'époque deviennent possibles aujourd'hui.
01:02:34Mais là, comme ce sont des législatives avec 577 élections, ça veut dire que certains
01:02:39ont peut-être regardé ce qui s'est passé aux européennes pour se dire « moi j'ai
01:02:43plutôt voté contre un tel ». Et peut-être voté contre dès le premier tour.
01:02:48Non ?
01:02:49Alors il y a des électeurs qui sont politisés, qui ont des stratégies, mais comme l'a
01:02:52dit Mathieu, je pense qu'il y a beaucoup de gens aussi qui votent en fonction aussi
01:02:55de ce qu'ils ressentent dès le début.
01:02:56C'est une croyance aussi.
01:02:57Je veux dire, il y a des éléments de croyance dans le vote.
01:03:00Ce n'est pas simplement de la raison.
01:03:02Moi, je modulerais un tout petit peu ce que vous avez dit l'un et l'autre, Véronique
01:03:06et Mathieu.
01:03:07Il ne faut peut-être pas abuser des « c'est un enjeu civilisationnel, l'ombre à la lumière
01:03:14etc. » ou « la lumière à l'ombre d'ailleurs, je ne vous le dis pas.
01:03:17Non, mais c'est un enjeu pour le pays.
01:03:18Non, mais il y a un gros enjeu, je parle du mot « civilisationnel ».
01:03:21Ah oui, c'est vrai.
01:03:22Je ne suis pas sûre.
01:03:23Mais les rhétoriques ne sont pas ainsi présentées.
01:03:25Mais beaucoup de Français ont quand même le sentiment que le pays est en déclin.
01:03:29Vous permettez, avant de me contredire, que j'aille au bout de mon éthique.
01:03:32C'est très aimable.
01:03:33On a du mal à s'en sortir.
01:03:34Il y a quand même quelque chose de « civilisationnel ».
01:03:36Oui, mais ça ne veut pas dire qu'on va passer.
01:03:39Il y a beaucoup d'élections où les gens ont le sentiment qu'on a du mal à s'en
01:03:42sortir.
01:03:43L'idée, si vous voulez, très quatre-vingts...
01:03:44La question quand même de l'immigration...
01:03:45Véronique, est-ce que je peux finir ma parole ?
01:03:47Véronique, on va l'errer.
01:03:48C'est Élisabeth.
01:03:49Est-ce que je peux finir ?
01:03:50Merci, c'est gentil.
01:03:51On a Jean-Luc Beaujon.
01:03:53Ce que je veux dire, juste, c'est que je voudrais calmer les espoirs et les craintes
01:04:00des uns et les craintes des autres.
01:04:01Je ne crois pas.
01:04:02Je vous rappelle que dans le cas où il y aurait une nouvelle majorité, on serait en
01:04:06cohabitation.
01:04:07Je ne crois pas que la France va absolument basculer dans quelque chose de nouveau, quoi
01:04:13qu'il en soit.
01:04:14Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des enjeux énormes.
01:04:16Je le crois, ça.
01:04:17Si je me permets, il y a une formule de Sioran qui n'est pas mauvaise.
01:04:20Toutes les sociétés sont mauvaises.
01:04:21Si je préfère celle-ci plutôt qu'une autre, c'est que je suis discerné parmi
01:04:24les nuances du pire.
01:04:25Bon, ça, je pense que c'est vrai en toutes circonstances.
01:04:27La politique est toujours décevante.
01:04:29La politique n'est jamais à la hauteur des aspirations des militants.
01:04:31La politique n'est jamais à la hauteur des aspirations des idéologues.
01:04:33Il n'en demeure pas moins que cette fois-ci, dans les trois camps, il y a le sentiment
01:04:37que les enjeux sont plus élevés parce que c'est une classe politique qui peut être
01:04:41balayée sur les philosophies irréconciliables qui s'affrontent et n'ont pas deux interprétations
01:04:46de la même idéologie.
01:04:47Mais 80 ans, c'était aussi des philosophies irréconciliables, je vous rappelle.
01:04:49Mais on cite beaucoup 80 ans, et d'ailleurs, c'est peut-être aussi assez un espoir
01:04:53chez certains d'un vrai changement, d'un vrai changement 80 ans.
01:04:58En gros, on vient de basculer dans le tripartisme, le tripolisme, mais la réalité, c'est
01:05:05que ça a commencé en 2022, sinon on aurait déjà eu une majorité en 2000, sinon on
01:05:08aurait eu une majorité.
01:05:09Allez, Jean-Luc Bougeon est avec nous, devant l'EQG de Laurent Wauquiez, au puits en
01:05:15Velay.
01:05:16Jean-Luc Bougeon, que se passe-t-il avec Olivier Madinier ?
01:05:20Bonjour Jean-Luc, bonsoir Romain, Laurent Wauquiez qui arrivera dans la soirée tout
01:05:27à l'heure à ce QG, où les gens arrivent très tranquillement, Laurent Wauquiez qui
01:05:30est vraiment le favori ici dans cette élection, le candidat LR qui est très connu, très
01:05:35implanté, il a une grande notoriété ici, puisqu'il faut rappeler qu'il a été maire
01:05:39du puits en Velay il y a une vingtaine d'années, il a été élu député à deux reprises dont
01:05:42une fois en 2007 au premier tour, c'est dire que Laurent Wauquiez est ici vraiment le candidat
01:05:48du local, il a beaucoup joué cette carte d'ailleurs durant la campagne, allant au
01:05:52contact des gens qu'il tutoie, parce qu'il connaît quasiment tout le monde ici, mais
01:05:57cette élection est loin d'être gagnée pour Laurent Wauquiez, parce qu'il va devoir
01:06:00faire face à la poussée sans précédent dans le département du RN, il y a quinze
01:06:06jours pour les européennes, le RN a réalisé un score de 38% à l'échelle départementale,
01:06:1240% dans cette première circonscription de Haute-Loire, et donc évidemment c'est l'adversaire
01:06:17numéro un de Laurent Wauquiez, le candidat RN, Alexandre Euset, Laurent Wauquiez a beaucoup
01:06:22dit que c'était un parachuté, qu'il n'avait pas d'attache ici, qu'il n'était pas inscrit
01:06:25sur les listes électorales, Alexandre Euset n'a pas nié cet état de fait, simplement
01:06:30il sait pouvoir lui surfer sur une dynamique départementale et nationale importante, donc
01:06:35on aura ce duel auquel viendra sans doute se greffer la candidate de la gauche, du nouveau
01:06:40front populaire, Céline Gacon, qui il y a deux ans s'était quand même ici au deuxième
01:06:44tour.
01:06:45On ne va pas rentrer dans le détail des circonscriptions, Jean-Luc, merci beaucoup, on ne va pas rentrer
01:06:53évidemment dans le détail des circonscriptions, merci à vous Jean-Luc Bougeon, voilà, avec
01:07:00Olivier Madinier, tiens, information de Jacques Serret d'Europe 1, il y a une réunion qui
01:07:08est prévue à 18h30, donc dans un quart d'heure, à l'Elysée, avec les chefs des partis du
01:07:13camp présidentiel, plus Gabriel Attal.
01:07:15Ça m'a toujours fasciné parce qu'on est dans une heure où on ne peut pas avoir d'information,
01:07:23c'est-à-dire que les bulletins de vote, les premiers bulletins de vote dépouillés
01:07:34ont commencé à 18h, il y a très exactement 20 minutes, et que les instituts de sondage
01:07:38qui font les projections, enfin les estimations pardon, le font avec les bulletins de vote
01:07:43dépouillés, ils commenceront à avoir des chiffres vaguement fiables et qui vont affiner
01:07:48toute la soirée, qu'à partir de 19h, 19h15, au plus tôt, au plus tôt du plus tôt, et
01:07:54donc de se réunir à 18h30, c'est toujours un peu, on ne peut pas empêcher les conspirateurs
01:08:02de conspirer et les politiques de politiquer, disons-en comme ça, c'est dans leur nature,
01:08:07en fonction de fragments d'informations, on conspire des gens sur un scénario hypothétique.
01:08:11J'ai connu des soirées électorales à l'époque où je faisais de la politique, où les gens
01:08:14se réunissaient pour prévoir des éléments de langage dans la soirée, ils étaient obligés
01:08:17de changer un quart d'heure avant le début des émissions parce qu'ils n'avaient pas
01:08:21anticipé.
01:08:22Les gens ont besoin de s'agiter, vous imaginez pas que des 18h à 20h ils vont se dire, qu'est-ce
01:08:26qu'on fait, on va regarder un film, Titanic, histoire d'un navire qui coule, on peut regarder
01:08:32ça par exemple, les gens veulent se donner l'impression qu'ils agissent.
01:08:36Et souvent les français, puisque vous parliez du temps où vous faisiez de la politique,
01:08:40les français imaginent parfois que les politiques et les journalistes connaissent les résultats
01:08:46bien avant.
01:08:47On a des fourchettes, Roger, on a des fourchettes vers 19h15.
01:08:51Mais en vrai, oui, c'est pas…
01:08:53C'est comme une candidate à la présidentielle qui était convaincue sur le point de sondage
01:08:57sortie des Yondes qui était complètement bidon parce que les sondages sortis des Yondes
01:09:00ne veulent rien dire, il faut vraiment attendre les estimations sur le bulletin des Pouillers
01:09:05et qui a été tellement surprise par les résultats effectifs qu'elle a mis beaucoup
01:09:09de temps à intervenir dans la soirée.
01:09:10Donc même les gens censés être les plus informés ne connaissent pas les résultats
01:09:16à l'avance.
01:09:17Vincent Farandège au siège de Reconquête, Vincent, avec Jules Bedot, que se passe-t-il
01:09:22dans le huitième arrondissement de la capitale ?
01:09:24C'est assez calme pour le moment, effectivement nous sommes devant le QG de campagne de Reconquête
01:09:32où Éric Zemmour devrait arriver aux alentours de 19h avec des militants, les cadres du parti
01:09:38et les candidats investis par le parti et également les candidats investis à Paris
01:09:42aux alentours de 19h.
01:09:44Éric Zemmour devrait lui prendre la parole aux alentours de 21h.
01:09:48C'est donc assez calme pour le moment ici, aussi parce que c'est vrai que le parti
01:09:53Reconquête est entré dans cette campagne pour les législatives assez affaiblie où
01:09:56tu dois du moins diviser entre deux camps ceux qui souhaitaient une alliance ou en tout
01:10:00cas un rapprochement avec le Rassemblement National et d'autres partis du même bloc
01:10:05politique et les autres qui ne voulaient pas de cette alliance ou du rapprochement.
01:10:10C'est pour cette raison d'ailleurs que Marion Maréchal a été exclue du parti à la mi-juin.
01:10:15Deux objectifs pour Éric Zemmour lors de cette campagne des législatives, exister
01:10:21à travers les 330 candidats investis par le parti sur les 577 possibles sans pour autant
01:10:28empêcher d'autres candidats, d'autres partis d'accéder au second tour voire de gagner
01:10:34dès le premier tour dans d'autres circonscriptions.
01:10:35Merci beaucoup Vincent Faandij, en duplex depuis le siège de Reconquête.
01:10:42Bon tout va se jouer, quoi qu'il arrive, tout va se jouer à l'Assemblée Nationale.
01:10:47Le cœur du pouvoir sera l'Assemblée Nationale, qu'il y ait une majorité absolue ou pas
01:10:51j'ai envie de dire.
01:10:52Non, précisément, s'il n'y a pas de majorité absolue, l'essentiel va se reporter sur
01:10:58l'Elysée, pas du tout à l'Assemblée Nationale.
01:11:00Et contrairement à ce que disait Philippe tout à l'heure…
01:11:03Je ne suis pas d'accord avec…
01:11:04Mais s'ils veulent s'y aller, je pensais à…
01:11:06Mais si personne ne veut y aller, pour le moment, tout ce qu'on sait, c'est que…
01:11:12Non, s'ils veulent tous se faire élire à l'Assemblée Nationale, des anciens présidents
01:11:18de la République…
01:11:19Non mais la question c'est, est-ce qu'il y aura au soir du second tour une majorité
01:11:24absolue au moins 289 sièges dans ce pays ? C'est-à-dire un gouvernement assuré de
01:11:31ne pas tomber par une motion de censure au premier vote important qui se trouve être
01:11:35en septembre, celui du budget.
01:11:37Enfin, pas le vote en septembre, mais on commence à…
01:11:40Judith, il y aura forcément un parti qui aura nettement plus de députés que les deux
01:11:45autres.
01:11:46J'ai bien compris la première fois, je suis en désaccord avec vous.
01:11:49Nous avons déjà un parti dont le candidat pressenti à Matignon a dit « je n'irai
01:11:57pas si je n'ai pas de majorité absolue ».
01:11:59Je ne crois pas à sa position tenable.
01:12:03Je ne crois pas à sa position tenable.
01:12:0518h22, restez bien avec nous, petite pause, et on se retrouve juste après avec notre
01:12:10dispositif dans les QG et avec évidemment nos experts en plateau.
01:12:16Restez sur CNews.
01:12:17A tout de suite.
01:12:2018h30, merci d'être avec nous la suite de cette soirée spéciale 1er tour des élections
01:12:28législatives.
01:12:29Merci d'être avec nous sur CNews.
01:12:31Regardez déjà notre dispositif, une partie du dispositif, on est avec Yohann Huzey, avec
01:12:36Frédéric Michel, Anis, Yohann Huzey devant le QG du Rassemblement National, Florian Tardif
01:12:44au QG de Renaissance, et puis on est avec Régine Delfour dans un bureau de vote du
01:12:5116e arrondissement de la capitale.
01:12:52Tiens Régine, on va vous rejoindre tout de suite, 68,5% de participation finale estimée
01:12:57selon OpinionWay, 9 à 10 millions d'électeurs en plus par rapport aux européennes il y a
01:13:04seulement trois semaines, c'est dire l'enjeu, on vit un moment extrêmement important aujourd'hui.
01:13:09Cette forte participation, vous la constatez j'imagine dans votre bureau de vote, dans
01:13:13le bureau de vote où vous vous trouvez à Géne.
01:13:17Oui absolument Romain, depuis plusieurs heures où nous sommes dans ce bureau de vote du
01:13:2216e arrondissement avec Laura Lestrade, nous avons pu voir beaucoup de personnes, là c'est
01:13:27un petit peu plus calme puisque entre 18h30 et 19h15 il y a toujours un petit moment de
01:13:31flottement, mais pour vous donner un ordre d'idée, sur les 1292 inscrits il y a plus
01:13:36de 850 personnes qui ont voté, c'est à dire qu'on est nous à un peu plus de 66%
01:13:43des votes, une augmentation qui s'explique aussi par le nombre de procurations qui sont
01:13:48très importantes, ici il y a eu 140 procurations puisque toute la journée les gens pouvaient
01:13:55aller dans les commissariats pour établir ces procurations, ce matin il n'y avait que
01:14:0046 procurations, donc à la fin de la journée 140, c'est quand même assez conséquent
01:14:04et puis on a vu beaucoup de jeunes qui sont venus voter pour la première fois, des seigneurs
01:14:10mais aussi des personnes en famille avec des enfants et puis des gens aussi qui étaient
01:14:17avec des valises, dans quelques minutes il devrait y avoir aussi ces personnes qui reviennent
01:14:21de week-end et qui vont courir pour voter puisqu'il ne reste plus qu'une heure et
01:14:25demie Romain pour pouvoir voter.
01:14:26Merci beaucoup Régine Delfour, vous êtes avec Laura Lestrade pour les images, bon en
01:14:34fait la question qu'on se pose tous et on va être très honnête on n'a pas la réponse,
01:14:39mais on a la question, c'est à qui profite cette forte participation, qu'est-ce qu'il
01:14:43se passe dans le pays, pourquoi est-ce que 68,5% ? Alors je sais que ça ne vous impressionne
01:14:48pas plus que ça Elisabeth Nandor, je vous le dis.
01:14:50Non mais si par rapport à 2022 c'est énorme, on voit que chacun a mobilisé son temps,
01:14:55qui a dit tout à l'heure, je crois que c'est Véronique qui a dit tout à l'heure
01:14:57que ça a été l'élection de la peur, ou je ne sais plus, un de vous deux, et donc
01:15:02si vous voulez chacun a mobilisé ses électeurs, donc peut-être que ça ne va même pas changer
01:15:07le rapport de force, on ne sait pas en fait, tout ce qu'on peut dire maintenant si vous
01:15:11voulez là-dessus, sur ce sujet-là, c'est…
01:15:14Non mais si je peux me permettre, une plus forte mobilisation d'électeurs dans certains
01:15:18quartiers plutôt que d'autres, ça peut avoir des conséquences en 2027 davantage
01:15:22que maintenant, c'est-à-dire si une certaine partie de la population qui se tenait en retrait
01:15:25de la cité décide d'aller voter désormais en acceptant un certain récit qui la pousse
01:15:30aux urnes, ça ça peut changer la donne véritablement, mais peut-être pas cette fois, mais en 2027.
01:15:34Absolument, c'est le différentiel qui va compter, traditionnellement, les sondeurs
01:15:39ont toujours dit que si les abstentionnistes votaient, ça ne changerait pas les rapports
01:15:43de force, précisément chaque camp mobiliserait sa base, mais s'il y a différentiel selon
01:15:49les zones sociologiques, les zones géographiques, ça peut changer, et puis nous sommes dans
01:15:54une situation inédite, alors gardons-nous quand même de plaquer les règles de ce qui
01:16:01se produisait avant à ce qui va se produire ce soir.
01:16:04L'effet surtout de tromper notre impassion, c'est celle de noter les spectateurs.
01:16:08Tiens, Sabrina Medjibor, sur les motivations, qu'est-ce qui fait selon vous que les gens
01:16:13se sont déplacés cette fois, se sont pas dit, allez, j'ai mieux à faire avec le beau temps.
01:16:19Alors, je pense qu'il s'agit, encore une fois, d'un vote d'identification, d'un
01:16:24attachement partisan à un corpus idéologique, un corpus idéologique qui est en réalité
01:16:31celui qui est le plébiscite de leurs inquiétudes au quotidien et de leurs préoccupations majeures.
01:16:37Tout à l'heure, M.
01:16:38Mathieu Bocoté parlait de questions, de paradigmes philosophiques et existentiels, il me semble
01:16:46bien qu'en réalité ce n'est pas la politique qui a invité les électeurs là à se mobiliser
01:16:51avec ce fort taux de mobilisation, ce sont bien les Français qui se sont décidés, par
01:16:56le biais justement de cette vivacité démocratique que leur offre l'élection, de pouvoir se
01:17:01mobiliser et enfin, encore une fois, exprimer son attachement partisan et je rappelle encore
01:17:07une fois, puisqu'il faut non pas oublier en réalité ce qui motive les Français au
01:17:13quotidien.
01:17:14Là, on a eu une campagne dernièrement basée sur la question du pouvoir d'achat à laquelle
01:17:19finalement on n'a pas eu tellement de réponses puisque tout cela relève d'une très grande
01:17:23technicité de compréhension, mais sur les questions liées à l'immigration, les questions
01:17:28liées à la laïcité, les questions liées à l'insécurité quotidienne, les questions
01:17:32liées au narcotrafic, les questions liées au narcobanditisme, ça, ce n'est pas, encore
01:17:37une fois, il ne s'agit pas de la dynamique de la technostructure, mais bel et bien celle
01:17:43de l'électeur inquiet et pour lui-même, mais également pour ses descendants.
01:17:48Si vous vous interrogez les personnes autour de vous, il ne serait pas étranger qu'on
01:17:51vous dise, j'ai peur pour moi, j'ai peur pour mes enfants, j'ai peur pour mes petits-enfants.
01:17:54Donc, il me semble que là, ce vote est un vote identificatoire à l'attachement partisan
01:18:02qui est celui de chacun des Français et quant au monolithisme des blocs de droite, de centre
01:18:08ou de gauche, je ne crois pas que même en raison des dissensions idéologiques qui existeraient
01:18:14au sein de chaque parti, les Français se décident de se retirer ou de ne pas voter
01:18:20en sanctionnant le camp d'en face, étant donné la polarisation exprimée dans la société
01:18:26et exprimée même au sein des institutions qui reflètent la société.
01:18:30C'est tout simplement que le pouvoir peut changer, le pouvoir peut basculer, c'est
01:18:34ça, c'est que ce n'est pas joué, voilà, c'est qu'on peut avoir et que les gens vont
01:18:38voter.
01:18:39Il est évident, il y a quelque chose de très intéressant, c'est qu'il est évident
01:18:43que, vu la forte participation, les abstentionnistes se sont mobilisés.
01:18:47Or, ce sont des gens qui, pour certains, restent à la maison depuis de très très très nombreuses
01:18:51années.
01:18:52Donc, quand on va regarder ça dans le détail, qui a bougé et où, ça va être passionnant.
01:18:56Juste un indicateur quand même, en Seine-Saint-Denis, à la mi-journée, on avait voté deux fois
01:19:00plus que d'habitude et c'est LE département, par excellence, où on vote le moins.
01:19:06Mais ça reste le département, à 17 heures, on a voté le moins, 47%, donc on a voté l'Ostradamus,
01:19:11mais ça reste le département, donc ça monte partout, mais l'ordre ne change pas.
01:19:16Je vais faire mon Ostradamus un instant et je pense qu'on entre ce soir, ou plus encore
01:19:21la semaine prochaine, dans une crise de trois ans au moins, c'est-à-dire qu'il va avoir
01:19:24une suractivité, un caractère beaucoup plus existentiel dans la politique pour les trois
01:19:29prochaines années qu'il y a eu depuis un bon moment, parce qu'une crise de régime
01:19:33qui commence, d'une manière ou de l'autre, avec des légitimités contradictoires au
01:19:36sein d'un système institutionnel qui n'est pas fait pour accueillir deux légitimités,
01:19:41donc ça va au-delà d'une possible cohabitation, c'est une crise au cœur même de la République,
01:19:46pour le dire ainsi, et ça, on en a pour trois ans au moins.
01:19:49Les objections, sans compter que les déclarations de Gabriel Attal lui-même s'adressant aux
01:19:55électeurs en disant « vous pouvez me nommer à Matignon », font qu'il y aurait presque
01:19:59une quasi-cohabitation, y compris dans le cas où les macronistes obtiendraient une
01:20:05majorité relative, donc l'architecture, la hiérarchie à la tête de l'État, président
01:20:13et premier ministre, est en cause, quel que soit le cas de figure.
01:20:16Juste une remarque, une première remarque, crise de régime uniquement si les acteurs
01:20:22le décident, s'ils veulent aller à la crise de régime, parce qu'on a quand même une
01:20:26Constitution qui a déjà connu trois cohabitations, et trois cohabitations qui se sont déroulées
01:20:31bon gré, mal gré, dans des conditions sans aucune crise de régime, donc ce sont les
01:20:37acteurs politiques présidents ou potentiels premiers ministres qui, par leur comportement,
01:20:43par leur décision, prendraient, iraient à la crise de régime.
01:20:46Deuxième remarque sur la participation et sur les différents quartiers.
01:20:50On est dans une législative, c'est-à-dire que le fait que dans un département, vous
01:20:53avez cité la Seine-Saint-Denis, il y ait 20%, 30% de participation au plus, un parti
01:21:00ne gagne des législatives que s'il est présent sur l'ensemble du territoire.
01:21:03C'est en 2027 que le NASA va ouvrir une porte immense.
01:21:06Sur une législative, on va être très clairs, que l'Élysée gagne la plupart des circonscriptions
01:21:11de Seine-Saint-Denis avec 51% ou avec 70%, ne change rigoureusement rien au nombre de
01:21:18sièges dans une législative, c'est effectivement dans une présidentielle que ça aurait le
01:21:23plus de poids.
01:21:24Et donc tout l'enjeu de ces législatives, c'est le parti qui est le plus fort, dans
01:21:27le plus grand nombre de circonscriptions, qui gagnera cette élection.
01:21:31Oui, et ça supposerait une culture de...
01:21:33S'il n'y a pas de majorité absolue, ce qui est quand même un cas probable, disons...
01:21:37C'est possible.
01:21:38C'est possible.
01:21:39Tout est possible.
01:21:40Tout est possible, et l'absence de majorité absolue pour un seul parti est quand même
01:21:44possible.
01:21:45Et dans ces cas-là, effectivement, dans n'importe quel pays de nos voisins, qu'est-ce qui se
01:21:50passerait ? On discuterait un pacte de coalition entre partis plus ou moins proches.
01:21:56On a vu la grande coalition en Allemagne, sociaux-démocrates et CDU.
01:22:01Donc tout...
01:22:02Et simplement, ce que vient de dire Mathieu et que je trouve très intéressant, parce
01:22:06que là, effectivement, on rentre dans l'inconnu, c'est que s'il y a un conflit de légitimité,
01:22:10si on considère que l'autre ne fait pas partie de l'humanité, si on considère qu'il n'est
01:22:14pas un partenaire acceptable, il ne peut pas y avoir de compromis.
01:22:17La réalité, c'est que dans un pays où il n'y a pas deux grands partis ou deux grands
01:22:22pôles politiques, il va bien falloir qu'à un moment, les gens qui ne sont pas absolument
01:22:27les mêmes acceptent de travailler ensemble.
01:22:28Mais justement, c'est pour ça que je parle de crise de régime, quand on est devant des
01:22:31gens qui sont incapables de s'entendre, parce que pour reprendre votre formule, ils ne participent
01:22:34pas à la même humanité.
01:22:35Bon, on les déteste, ça c'est les monstres, les diables et tout ça.
01:22:38Donc la crise de régime, c'est que là, aucun Bloc ne veut s'entendre, il n'y a pas de culture
01:22:41de la coalition, il n'y a pas de culture de coopération parlementaire véritablement.
01:22:45Et ça, ça fait en sorte exactement que les institutions peuvent à ce moment-là
01:22:48commencer à se tordre, à éclater.
01:22:50Je ne sais pas de quelle manière, mais ça me semble très possible.
01:22:53Mathieu, il y a quand même un sujet qui est que pendant un an, il n'y a pas de solution
01:22:58de sortie sauf une démission du président de la République.
01:23:00Je ne vous ai pas dit que ça se passerait bien.
01:23:01Qui n'est pas forcément une solution.
01:23:03Qui n'est pas forcément une solution et surtout qui me paraît peu probable, je ne
01:23:08vois pas, mais je peux me tromper, le président de la République démissionner dans la nuit
01:23:11qui vient.
01:23:12Il ne le ferait pas.
01:23:13Il n'y a aucune raison.
01:23:15Vous croyez tout ce qu'on vous dit ce soir ?
01:23:17Je termine juste mon propos.
01:23:19Dans l'année qui vient, il n'a pas forcément envie de démissionner.
01:23:23En plus, il n'y a pas intérêt parce que le futur président ne serait pas en capacité
01:23:27de dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale sauf à faire un coup de force institutionnelle.
01:23:33À mon avis, la crise de régime que vous évoquez, dans l'année qui vient, me paraît
01:23:38peu probable.
01:23:39Je pense que même en cas de majorité relative, il se trouvera des groupes de députés d'appoint
01:23:44qui, de façon implicite ou explicite, ne censureront pas le gouvernement issu de ces
01:23:50élections.
01:23:51Je termine.
01:23:52Et donc, je pense que de facto, pendant l'année qui vient, il y aura une majorité, peut-être
01:23:57fragile, peut-être pas éternelle, mais il y a une majorité.
01:24:01Mais s'il n'y a pas de majorité absolue, ce qui est certain, c'est qu'on continuera
01:24:02le bricolage.
01:24:03Parce qu'on bricole déjà.
01:24:04Oui, mais c'est le bricolage.
01:24:05Je vous signale qu'avec une majorité relative, la majorité macroniste a tenu deux ans quand
01:24:11même.
01:24:12C'est-à-dire qu'on avait quand même...
01:24:13Vous voyez...
01:24:14C'était pas de même nature.
01:24:15C'était une majorité en accord avec les institutions, une majorité en accord avec
01:24:19les élites du pays, une majorité en accord avec le discours médiatique dominant, une
01:24:23majorité politique qui serait en désaccord.
01:24:25Imaginez qu'un parti populiste, ne le nommons pas, arrive à 70 % des électeurs.
01:24:30Ça n'arrivera pas.
01:24:31Non.
01:24:32Mais il n'aurait pas 70 % des élites de la société civile.
01:24:34Et qu'est-ce qu'on a vu depuis deux semaines ? On a vu que la société civile est très
01:24:37clairement orientée dans une direction qui n'est pas nécessairement celle de la population.
01:24:41Oui, mais du point de vue des institutions, ce n'est pas ça qui joue.
01:24:44La Ve République est faite, c'est un régime parlementaire avec une exception présidentielle.
01:24:49Mais la Ve République n'est pas faite pour une cohabitation.
01:24:51Mais si, on en a eu trois, Véronique.
01:24:54Je suis totalement en désaccord.
01:24:55Elle a été pensée pour des hommes qui étaient capables de démissionner.
01:24:58Elle n'avait pas la majorité.
01:24:59Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
01:25:01C'est pour ça qu'il y a eu une dématuration.
01:25:03Non, il y a eu trois cohabitations.
01:25:05Bien sûr que si.
01:25:06Donc ces institutions peuvent parfaitement marcher avec un régime parlementaire.
01:25:11Oui, mais jusqu'à présent, les trois premières cohabitations ont marché par contre-guillemets.
01:25:16Le parti de cohabitation, c'est-à-dire que ce soit la droite avec Balladur ou avec Jospin,
01:25:22était considéré comme acceptable.
01:25:24Là, on rentre quand même avec cette quatrième cohabitation dans l'inconnu.
01:25:27Vous ne mesurez pas du tout le débat.
01:25:28On ne rentre nulle part à l'heure qu'il est.
01:25:30Si on devait rentrer.
01:25:31Si on devait rentrer.
01:25:32Entre quatre ou cinq ans, quelque part.
01:25:33Quelqu'un devait rentrer, quelqu'un.
01:25:34Véronique, vous ne m'imaginez pas.
01:25:36On rentre dans l'inconnu.
01:25:38On est attendus du côté de Nice.
01:25:41On va retrouver Frédéric Michel, le président des Républicains.
01:25:44Éric Ciotti est à Nice.
01:25:46Où vous vous trouvez, Frédéric Michel ?
01:25:48Vous êtes sur le port exactement.
01:25:49Bonjour Frédéric.
01:25:52Bonsoir.
01:25:53Oui, c'est vrai.
01:25:54Éric Ciotti est ici chez lui, à Nice, au siège de sa permanence sur le port pour vivre
01:26:00ce premier tour d'élection législative.
01:26:04Un pupitre et un podium ont été installés car il y a de nombreuses caméras sur place.
01:26:09Le président contesté des Républicains devrait prendre la parole pas avant 21h.
01:26:1421h15.
01:26:15Il a voté ce matin à 11h30 dans son école maternelle des Bomettes.
01:26:20L'école où il vote habituellement.
01:26:23Et il a pu constater qu'il y avait beaucoup de monde à l'heure du vote.
01:26:27Puisque ici aussi la participation est en hausse.
01:26:3154,48% de participation à 17h.
01:26:34C'est un peu moins qu'au niveau national.
01:26:36Mais beaucoup plus qu'en 2022.
01:26:38Merci beaucoup.
01:26:40Participation en hausse.
01:26:42En réalité, partout en France.
01:26:44Forte participation.
01:26:46C'est un peu classique dans les zones comme le Tarn, la Dordogne, l'Aveyron, la Haute-Loire.
01:26:52Dans les zones rurales.
01:26:53Ça vote toujours beaucoup.
01:26:54Ça vote, voilà.
01:26:55Et plus tôt.
01:26:56Les chiffres que j'ai, c'est 17h.
01:26:59Ce qui est important, c'est ce 68,5% au niveau national.
01:27:0220 points de plus de participation.
01:27:05On parlait des éventualités de l'après-élection avec les gouvernements.
01:27:12S'il n'y avait pas de majorité.
01:27:14Absolument.
01:27:15S'il n'y avait pas de majorité, absolument.
01:27:16C'est un gouvernement technique ?
01:27:17Qu'est-ce qui se passe ?
01:27:18Non, ça, ça ne tient pas.
01:27:19Je ne vois pas comment, avec trois blocs polarisés à l'Assemblée,
01:27:23vous nommez un gouvernement technique.
01:27:25Parce que pour le coup, il n'aurait aucune légitimité politique.
01:27:29Ou alors, vous ne faites qu'expédier les affaires courantes.
01:27:31Sauf qu'expédier les affaires courantes quand on arrive dans le budget,
01:27:33ce n'est pas possible.
01:27:34Vous bricolez, on vient de le dire.
01:27:36Vous bricolez pendant les trois ans qui nous restent.
01:27:38En essayant de faire passer des textes coup par coup.
01:27:41En ayant un coup le soutien des uns, un coup le soutien des autres.
01:27:44Comment on a déjà bricolé ?
01:27:45Je ne dis pas que ce sera possible.
01:27:47Mais les gens ont des calculs aussi.
01:27:50Il faut aussi qu'il y ait une majorité de gens
01:27:52qui se disent qu'on a intérêt à faire tomber le gouvernement aujourd'hui.
01:27:55Or, les gens font des calculs sur 2027.
01:27:59C'est d'ailleurs que la dissolution n'a pas mal de monde.
01:28:01Parce qu'eux, ils étaient déjà sur leur couloir pour dans trois ans.
01:28:04Donc, ça a un peu cassé leur plan.
01:28:06Mais, si vous voulez,
01:28:08effectivement, c'est exactement le mot de Judith
01:28:10et à mon avis, un bon résumé,
01:28:12bricolage.
01:28:13Et c'est un peu ce qu'on a fait depuis deux ans, non ?
01:28:15Ben oui.
01:28:16En fait, à la réflexion.
01:28:18On peut reproduire tout à fait le même type de situation.
01:28:20Oui, avec un niveau de tension dans le pays.
01:28:22Ça, c'est vrai.
01:28:23Vous avez parfaitement raison.
01:28:24Qui rend l'exercice du bricolage beaucoup moins aimable.
01:28:29C'est de surdité mutuelle.
01:28:31Ça a impacté.
01:28:32Ça a influencé le vote,
01:28:34ce qu'a dit Emmanuel Macron,
01:28:35sur le risque de guerre civile.
01:28:37Non, non.
01:28:38Je crois que ça a exaspéré.
01:28:39Mais selon vous, ben oui.
01:28:40Je crois que ça a exaspéré les gens sur l'Asie.
01:28:42C'est-à-dire la puissance d'exaspération.
01:28:44De telles menaces,
01:28:45non pas qu'elles soient en soi complètement fausses.
01:28:47Mais lorsqu'on dit,
01:28:48parce qu'il y a quand même un raisonnement qui a été dit,
01:28:50la dissolution, c'était la meilleure idée que j'ai pu avoir.
01:28:52Je vous fais confiance.
01:28:53Vous êtes un peuple remarquable.
01:28:54J'ai confiance en vous, braves républicains.
01:28:57C'est la guerre civile.
01:28:58Il y a un moment dans ce raisonnement
01:29:00où quelque chose peut agacer les uns les autres.
01:29:02Et je crois que ce type d'intervention
01:29:04n'aide pas dans les circonstances.
01:29:06Mais c'est une rhétorique politique
01:29:08en ce moment excessive partout.
01:29:10Et ça en faisait partie.
01:29:12Florian Tardif est devant le QG
01:29:14de Ensemble Renaissance.
01:29:16Le président de la République
01:29:18organise une réunion
01:29:20en ce moment même à l'Elysée.
01:29:23Oui, il tient une réunion
01:29:25avec les chefs de parti
01:29:27de la majorité,
01:29:29ainsi qu'avec le Premier ministre Gabriel Attal
01:29:31qui prendra la parole
01:29:33depuis le QG de Renaissance
01:29:35où je me trouve.
01:29:37Non loin du palais de l'Elysée
01:29:39pour faire un premier point
01:29:41sur la situation
01:29:43et peut-être parler de la stratégie
01:29:45du camp présidentiel pour cette entre-deux-tours.
01:29:47Stratégie qui est abordée
01:29:49dans cette réunion
01:29:51entre le principal chef de parti
01:29:53et le Premier ministre
01:29:55avec le président de la République
01:29:57tout simplement parce que nous commençons
01:29:59à avoir de premières estimations
01:30:01dites sorties des urnes
01:30:03qui s'échangent, je peux vous le dire,
01:30:05entre les différents membres de la majorité.
01:30:07Même si pour l'heure nous ne pouvons pas
01:30:09les divulguer avant 20h.
01:30:11Mais voilà, on commence d'ores et déjà
01:30:13à voir si la majorité
01:30:15est plus haute qu'estimée.
01:30:17Quelle sera la stratégie
01:30:19durant l'entre-deux-tours
01:30:21entre les différents candidats
01:30:23s'il y a notamment de nombreuses triangulaires.
01:30:25On en a parlé un peu tout au long de la journée.
01:30:27On continue d'en parler dans le camp présidentiel
01:30:29pour voir s'il y aura
01:30:31notamment un appel clair
01:30:33c'est ce qu'avait promis l'entourage du président de la République
01:30:35de la part d'Emmanuel Macron
01:30:37vis-à-vis de ses électeurs
01:30:39dans les différentes circonscriptions.
01:30:41À voir quelle sera la stratégie
01:30:43du camp présidentiel
01:30:45peut-être qui sera dévoilée tout à l'heure
01:30:47c'est la liste de paroles que je vous annonçais
01:30:49du Premier ministre.
01:30:51Florian Tardif, merci beaucoup.
01:30:53Qu'est-ce qu'on va regarder
01:30:55à 20h, 20h30 ce soir ?
01:30:57C'est news ?
01:30:59Alors c'est news, évidemment.
01:31:01Ça m'était tellement évident.
01:31:03On va regarder
01:31:05c'est news avec
01:31:07Laurence Ferrari et Pierre de Villeneuve
01:31:09qui nous donneront les résultats à 20h.
01:31:11Tiens j'en profite, à 22h
01:31:13c'est Eliott Deval et à partir de minuit
01:31:15Olivier Benquemoun.
01:31:17Déjà le nombre de candidats
01:31:19qui seront élus au premier tour
01:31:21Philippe Guybert.
01:31:23Il peut y en avoir plusieurs dizaines
01:31:25dans la mesure où la participation est haute
01:31:27parce que pour être élu au premier tour
01:31:29il faut avoir plus de 25% des inscrits.
01:31:31Donc plus la participation est haute
01:31:33plus il y a des chances qu'il y ait des gens
01:31:35qui aient dépassé ce seuil obligatoire
01:31:37pour être élu au premier tour.
01:31:39Donc il y aura un certain nombre d'élus.
01:31:41Et puis on va regarder forcément
01:31:43au-delà des rapports de force globaux
01:31:45entre les trois blocs, on va forcément regarder
01:31:47le nombre de triangulaires et où elles ont lieu.
01:31:49Et on va regarder, mais ça sera plus tard
01:31:51dans la soirée, l'écart
01:31:53sur les triangulaires parce que c'est tout à fait décisif
01:31:55l'écart entre le premier
01:31:57par exemple si c'était l'ERN
01:31:59ou le Front Populaire
01:32:01et puis les deux suivants avec toute la logique
01:32:03de désistement ou pas désistement
01:32:05qu'il peut y avoir chez les deux autres candidats
01:32:07dans les différentes circonscriptions.
01:32:09Une triangulaire ça avantage
01:32:11normalement celui qui arrive en tête.
01:32:13Tout dépend de l'écart
01:32:15qu'il a, de l'avance qu'il a
01:32:17par rapport aux deux candidats suivants.
01:32:19Je suis clair, j'espère.
01:32:21Mais tu es très clair, bien sûr.
01:32:23En fait, on dit qu'il y aura 200 à...
01:32:25On dit, on dit beaucoup de choses.
01:32:27200 à 250,
01:32:29ça dépend des sondeurs.
01:32:31Et ça, ça va faire la différence.
01:32:33À partir de ce moment-là, la question, est-ce que certains vont se retirer
01:32:35tout simplement ou est-ce qu'ils décident
01:32:37de se maintenir à tout prix ? C'est possible.
01:32:39À qui feront-ils le barrage ?
01:32:41Ça va être les barrages au pluriel.
01:32:43Et ça, je crois que ça va être
01:32:45la trame de fond de la semaine à venir.
01:32:47Et on verra si un groupe
01:32:49est appelé à éclater, en fait,
01:32:51si certains donnent telle consigne
01:32:53ni d'autre côté.
01:32:55Surtout pas les méchants A ou les méchants B.
01:32:57Ça, ça va être quand même une séquence assez intéressante.
01:32:59Ça se boucle mardi soir à 18h
01:33:01puisque les candidatures pour le deuxième tour
01:33:03doivent être confirmées d'ici mardi soir
01:33:05à 18h en préfecture.
01:33:07On est à Montréal, devant le QG
01:33:09du Rassemblement National.
01:33:11Que se passe-t-il devant le QG du Rassemblement National,
01:33:13Yohann ?
01:33:17Eh bien, écoutez, je peux vous dire que les quelques
01:33:19350 journalistes
01:33:21accrédités commencent à rentrer dans la salle
01:33:23où Jordan Bardella fera
01:33:25sa déclaration aux alentours de 20h30.
01:33:27Il parlera après Marine Le Pen
01:33:29qui, elle, s'exprimera rapidement après 20h
01:33:31depuis son fief d'Énimbaumont. Nous sommes ici
01:33:33dans le 17e arrondissement de Paris, à quelques
01:33:35mètres de la Place de l'Étoile,
01:33:37avenue de Wagram. Pas de militants,
01:33:39pas de cadres, seulement les journalistes
01:33:41qui assisteront à ce discours de Jordan
01:33:43Bardella qui a voté ce matin
01:33:45à 10h à Garges, dans les Hauts-de-Seine. Il a passé
01:33:47la journée en famille, nous dit son
01:33:49entourage et puis il viendra donc
01:33:51ici faire cette déclaration
01:33:53avant de scruter, circonscription
01:33:55par circonscription, les résultats,
01:33:57de commencer à penser stratégie
01:33:59pour le second tour et bien sûr de repartir en campagne
01:34:01dès demain matin.
01:34:03Merci beaucoup Yohann.
01:34:05Yohann Huzey devant le QG
01:34:07du RN.
01:34:09Quel enjeu pour
01:34:11le Rassemblement National ? L'enjeu,
01:34:13il est extrêmement simple, c'est
01:34:15la majorité absolue ou pas
01:34:17avec Jordan Bardella qui a dit
01:34:19qu'il n'irait pas.
01:34:21C'est faire son thème interdit.
01:34:23C'est faire son thème interdit, faire en sorte que
01:34:25les gens qui depuis toujours disaient « oh, jamais,
01:34:27non, d'aucune manière » disent « finalement
01:34:29peut-être, pourquoi pas ». Donc s'il est capable de faire en sorte
01:34:31qu'une partie significative au-delà du courant
01:34:33Cioti envisage
01:34:35un basculement, là, c'est le premier enjeu.
01:34:37Ensuite, la majorité, ça devient
01:34:39une vraie question.
01:34:41Oui, c'est plutôt un enjeu.
01:34:43Mais Mathieu Maynard, il dit moi ce que je pense.
01:34:45Non mais il y a
01:34:47véritablement, si vous voulez, peut-être
01:34:49la fin
01:34:51de ce qu'on a appelé le cordon
01:34:53sanitaire, non pas chez les
01:34:55chapeaux à plumes comme des judiths,
01:34:57expression qu'elle vient de repopulariser.
01:34:59Mais chez les électeurs,
01:35:01si vous voulez, peut-être que là, cette fois-ci,
01:35:03on va enfin peut-être pouvoir dire
01:35:05qu'il n'y a plus de cordon sanitaire.
01:35:07C'est-à-dire qu'on ne va pas
01:35:09échapper sans doute à un petit climat d'hystérisation
01:35:11parce que si le
01:35:13RN est très haut, ils vont gagner
01:35:15un cran dans la légitimité qui va être
01:35:17aussitôt contesté.
01:35:19Merci à tous. 18h52 dans
01:35:21un instant, juste après la petite pause,
01:35:23la suite de cette soirée électorale avec
01:35:25Laurence Ferrari et Pierre De Villeneuve.
01:35:27Et puis à 22h, Eliott Deval
01:35:29et à minuit, Olivier Benguemoun.
01:35:31Et je vous retrouve demain matin dès 17h55.

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