Cette semaine, le Club met la lumière sur les femmes dans la moto ! Trial, motocross, vitesse, side-car, autant de championnes françaises qui représentent la moto jusqu'aux plus hautes sphères internationales. Elles sont surtout de plus en plus jeunes à être attirées par un sport en pleine transformation !
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00:00Bonjour à toutes et à tous, ravi de vous retrouver, et oui c'est un nouvel opus du
00:14club sur SES qui va débuter votre show bimensuel qui met à l'honneur aujourd'hui la moto
00:22en évoquant la question de sa féminisation.
00:25La pratique féminine a pris du retard à l'allumage mais est en train de gagner du
00:30terrain au sein de la Fédération Française de Moto, au niveau national ça se ressent,
00:35au niveau international aussi, on va en parler avec 4 femmes présentes à mes côtés qui
00:40vont nous parler de leur passion et de leur trajectoire, trajectoire au pluriel, oui, il
00:45y a un gros gros jeu de mots, vous l'aurez compris, pour attaquer ce club.
00:49Emmanuelle Clément est avec nous, bonjour Emmanuelle.
00:51Bonjour.
00:52Merci de nous venir d'Angleterre pour ce show, et bien vous êtes double championne
00:56du monde de sidecars, et vous nous accompagne aujourd'hui pour parler de votre discipline,
01:02de ses spécificités, et puis de votre parcours avec cette jeune garde autour de vous, oui
01:07vous êtes l'aînée sur un plateau, ça n'a pas dû vous arriver beaucoup, c'est le cas
01:12aujourd'hui.
01:13Vous êtes accompagnée de Justine Pedemonte, bonjour Justine.
01:16Bonjour.
01:17Ça va bien ? Ça va nickel.
01:18La souris est là, en bandoulière aussi, vous êtes vice-championne de France, on
01:22va parler de vitesse et de superbike avec vos disciplines qui est quasiment un passage
01:28obligé, c'est ça, quand on est jeune et qu'on évolue, vous allez, vous êtes en
01:32passe d'évoluer et on va parler de tout ça avec vous si vous le voulez bien.
01:37Face à vous, Alicia Soyer, la sartoise est avec nous, bonjour Alicia.
01:42Bonjour.
01:43Ça va bien ? Ça va bien.
01:44Super, alors on va quitter les pistes, on va parler un peu de terre avec vous, spécialiste
01:48du trial, vice-championne de France 2023 et vainqueur de la Coupe du Monde, TR2 Women,
01:55donc à l'occasion de cette saison 2023, aujourd'hui c'est une nouvelle ère en 2024
01:59qui s'ouvre aussi, pour vous on va évoquer ça ensemble, et April Franzoni qui nous fait
02:04l'amitié elle aussi, Namasté, duo de 17 ans d'être avec nous, ça va April ? Ça
02:09va, très bien.
02:10On a parlé examen avant cette émission ensemble mais je vous promets qu'on n'en parlera
02:14pas pendant cette émission, juste de votre passion, vous la championne de France, c'est
02:18la féminine de motocross 125 cm3, pas une fois, pas deux fois, pas trois fois mais
02:22quatre fois, et vous aussi, vous allez passer au stade supérieur, et oui, vous avancez
02:26encore plus vite que cette émission.
02:29Merci de nous accompagner en tout cas pour évoquer vos disciplines et les aborder sans
02:35plus tarder ces différents parcours, première partie d'émission fait déconnage.
02:39Oui, elles ont fait fi de la théorie du nombre, seulement 7% de licenciés sont des
02:48licenciés EES au sein de la Fédération Française de Motocyclisme, on en parlera
02:52parce que c'est en constante évolution et ça va très vite dans le sens d'une répartition
02:58un peu plus équitable, ça prendra du temps mais ça va se faire, quelques stéréotypes
03:02aussi, j'imagine qu'il faut vaincre, on aura l'occasion de l'aborder, 4 femmes
03:06dans le vent qui sont avec nous aujourd'hui dans le club, Emmanuel, parlons d'abord
03:12de vos trajectoires respectives à tous les 4, vous avez fait briller la France sur le
03:16concert international pour une deuxième année de suite avec un titre de championne du monde
03:21de sidecar, deuxième titre planétaire, le sidecar moto avec un panier, on doit le rappeler
03:27mais qui accueille un passager, une passagère en l'occurrence que vous êtes, racontez-nous
03:33la spécificité de cette discipline qui peut être un peu perçue comme une niche,
03:40on y pense surtout en termes de tourisme, comment est arrivée la compétition et comment
03:44c'est arrivé à vous aussi surtout ?
03:45Moi en fait je suis née dans le monde de la course de côte moto, mon frère et mon
03:52père roulaient en course de côte et en course de côte il y a des sidecars et je voulais
03:56faire de la moto aussi mais pas le budget dans la famille donc j'ai attendu, attendu
04:00et un jour je me suis dit tiens le sidecar ça me plairait bien, c'est différent et
04:05c'est assez acrobatique, c'est ce que j'aime et du coup j'ai essayé et direct je me suis
04:09mise à 100% dedans parce que ça m'a plu et c'était dans ma peau, je me suis dit
04:14ça c'est une passion qui va durer et j'ai envie de réussir.
04:18Alors 100% dedans, oui mais non parce que j'ai des images qui montrent que vous n'êtes
04:23pas tout le temps à l'intérieur du sidecar, mesdames vous allez toutes réagir à ces images
04:28parce que je ne sais pas si toutes vous en avez vu, je ne suis pas sûr, April notamment,
04:32qu'on se soit bien rendu compte du travail de voltigeuse là, quasiment, qu'on vous
04:38voit avoir, Emmanuel, alors j'imagine que ça vous a évidemment toujours plu de faire
04:45ça, les différences par rapport au guidon que vous avez forcément déjà tenu par
04:50avant, ça a l'air complètement différent, c'est quoi c'est un rôle d'équilibre que
04:54vous avez là ?
04:55Alors en fait moi, si je ne suis pas dans le panier, le sidecar ne tourne pas à haute
04:59vitesse, c'est moi qui fais aussi tourner le sidecar, il faut que je sois au bon endroit
05:03au bon moment pour que ça soit le plus efficace possible.
05:06Cette compensation permet au pilote d'avoir plus de vitesse dans les virages ?
05:09C'est ça, exactement, par exemple il y a certains virages, il va me dire j'ai pas
05:13assez d'avant, est-ce que tu peux mettre ton poids un peu plus vers l'avant, les virages
05:16à gauche pareil, c'est de mettre son poids maximum à gauche pour pas que la roue du
05:19panier elle lève et après pareil pour avoir du grip à l'arrière, se mettre au bon endroit
05:24au bon moment pour avoir du grip et puis après jouer avec les amortisseurs puis tout
05:28le reste quoi, mais oui c'est vraiment une symbiose qu'on va dire.
05:32Alors April, ça vous inspire quoi ? Je vous ai vu très attentive là.
05:36Non mais je ne connaissais pas du tout, donc d'apprendre et de découvrir des nouvelles
05:40disciplines c'est vraiment bien et puis ça a l'air vraiment intéressant.
05:42Alors vous êtes avec un pilote qu'on a vu, un Todd Ellis, qui outre le fait d'être
05:48un compagnon à la ville et donc votre binôme, votre rôle vous nous l'avez expliqué,
05:56est-ce que l'inverse, femme au guidon, homme à l'arrière c'est possible ou est-ce
05:59qu'il y a des histoires de poids justement qui font que c'est compliqué ?
06:02Non ça serait possible mais après oui voilà c'est vrai que des fois c'est plus facile
06:08d'avoir un pilote lourd et d'avoir un passager léger que d'avoir le contraire en fait,
06:14après il faut compenser quoi, il y a toujours un moyen de compenser les deux mais on va
06:19dire que pour le moment c'est lui qui est le plus rapide au guidon et moi qui est mieux derrière donc.
06:24Vous êtes bien dans le club, chers téléspectateurs, on évoque la Fédération française de moto
06:29et ses championnes qui nous accompagnent dans différentes disciplines, on a un horizon
06:34très vaste aujourd'hui et notamment une double championne du monde de sidecars, Emmanuelle
06:39qui nous accompagne, Emmanuelle vous avez intégré le championnat du monde seulement
06:42en 2021, deux titres mondiaux donc c'est ce qu'on appelle aller très vite, là encore le dernier
06:48avec dix podiums en autant de courses si je ne m'abuse, j'ai bien fait les comptes, dont cinq
06:52victoires, ça ressemble à une saison parfaite ça ?
06:55On va dire que la saison dernière était plus un challenge parce qu'il y a beaucoup d'équipages qui étaient vraiment,
07:03enfin les courses je ne sais pas si vous avez regardé mais c'était très serré, il y a des courses
07:06où ça s'est joué au dernier virage du dernier tour et l'adrénaline et tout ça c'était juste incroyable,
07:14franchement on n'y croyait pas et jusqu'au bout on y a cru et au final ça s'est bien fini, une saison parfaite.
07:25Palpitante en plus sur certaines étapes, envie de guidon ?
07:31J'aimerais bien essayer mais après je pense que le pilotage ça prend plus de temps que,
07:37je pense qu'on a chacun son rôle en fait, j'aimerais bien essayer oui bien sûr mais après je pense que c'est
07:42toute une technique et c'est assez compliqué d'évoluer assez vite.
07:48Ça nécessite évidemment des heures pour reprendre cette spécialisation du pilotage, il en est question avec vous Justine,
07:55On continue ce tour de table, vous êtes vice-championne de France en Superbike Supersport 300 à à peine 17 ans,
08:02passage obligé oui ce Superbike, si je fais une analogie avec les disciplines de cartes pour un pilote à venir en 4 roues en Formule 1,
08:13je me trompe, ce n'est pas aussi symbolique que ça ?
08:17Je vais dire que ce n'est pas aussi symbolique, après c'est le championnat le plus élevé en France,
08:22donc en fait au début on va commencer sur du promosport par exemple,
08:26donc les Coupes de France pour ensuite passer en Superbike et du coup le FSBK c'est le championnat où quand on est en France,
08:34on a le plus envie d'y participer parce que c'est celui où il y a le plus de niveaux
08:37et logiquement suite à ça on a des will cards pour aller en mondial Superbike donc en 300 ou même en 600.
08:45On voit des images de vous, vous êtes le numéro 125 il me semble là sur cette course qui se déroule sur un circuit gardois avec vos passages,
08:55voilà l'image on vient de vous voir, sport mécanique qui sont mixtes par essence Justine et trois fois je crois il vous est arrivé de triompher,
09:04donc de battre des messieurs, donc c'est un sourire particulier où vraiment vous êtes d'une génération on va dire,
09:11qui fait que cette mixité là vous l'abordez et vous abordez les garçons des concurrents comme les autres ou il y a quand même ce petit symbole supplémentaire ?
09:19Alors c'est sûr qu'on n'était vraiment pas beaucoup en tant que filles dans ce championnat.
09:25Combien sur combien si on doit faire une échelle ?
09:27Je pense qu'on était 4 sur une trentaine.
09:29C'est une fraction déjà un peu plus symbolique que les chiffres qu'on évoquait au nombre de licenciés tout à l'heure.
09:35Et en fait c'est vrai après j'ai toujours évolué contre des garçons, j'ai commencé la moto, j'ai fait des championnats mixtes,
09:41j'ai jamais roulé dans un championnat féminin, donc c'est vrai que pour moi c'était logique de pouvoir gagner contre des garçons parce que en soi dans ma discipline,
09:51être une fille ou être un garçon ça ne change pas grand chose, on est des pilotes tout autant et du coup j'étais fière d'avoir gagné parce que j'avais travaillé pour,
10:00mais le fait d'être une fille ça ne change pas grand chose donc je suis fière d'avoir gagné en tant que pilote.
10:06Ce regard et ce sentiment font avancer j'imagine plein de choses qu'on aura l'occasion d'évoquer en deuxième partie d'émission.
10:14C'est en ayant connaissance de ces résultats que j'avais envie d'avoir votre sentiment par rapport à ça.
10:19Cette saison direction le Super Sport 600 c'est ça ?
10:21Exactement.
10:22Sur une Honda.
10:24Qu'est-ce qui va changer pour vous dans cet upgrade ?
10:30J'évolue, ça faisait trois ans que j'étais en 300, j'avais envie de passer en 600 pour progresser et évoluer dans la continuité.
10:38Il faut faire un peu plus de muscu ?
10:40Oui, ça c'est sûr.
10:42C'est une évolution, je change aussi de marque, j'étais chez Yamaha, je passe maintenant chez Honda.
10:50Donc ça va être vraiment une évolution, on va voir ce que ça va donner et on va essayer de progresser tout au long de la saison pour prendre en main cette 600.
10:58Alors je disais que vous êtes la plus ancienne Emmanuelle ici, il s'avère que vos collègues ont toutes 17 ans à quelques mois d'écart.
11:08Ce qui me permet aussi d'évoquer votre jeune trajectoire et vos premiers émois pour la moto et le guidon.
11:16Qu'est-ce qui vous a fait venir à ces disciplines de moto ?
11:21Moi c'est particulièrement mon père, il a fait de la moto étant plus jeune et il l'a repris il y a quelques années.
11:27Du coup mon frère a voulu en faire, mon frère en fait aussi et du coup je me suis dit pourquoi ne pas essayer.
11:34Finalement j'ai commencé très vite à faire des courses et ça ne m'a direct plus.
11:38Maintenant je ne pourrais pas arrêter donc c'est vraiment ce qui me plaît le plus.
11:42Alicia de votre côté, parcours familial aussi, inspiration comme des champions, qu'est-ce qui vous a plu ?
11:48Moi c'est pareil, c'est familial, mon papa en fait et mon grand-père aussi.
11:52C'est intergénérationnel, donc le déjeuner du dimanche on prend la moto non ?
11:58Un peu ouais.
12:00Dès le plus jeune âge j'étais déjà sur une moto et j'allais m'entraîner avec mon papa et voilà c'est pour ça que j'en suis là aussi maintenant.
12:08C'est parce que j'ai débuté aussi très jeune et que j'ai pris goût à la moto.
12:12Et sans faire offense à votre parcours Justine, mais la vitesse c'est vrai que de manière télévisée on a l'occasion d'en voir plus régulièrement.
12:21On a évoqué Emmanuel, ses premiers amours sidecars, j'ai bien compris que vous le disiez en le francisant.
12:28Comment le trial lui arrive ? C'est aussi intergénérationnel, tout le monde faisait du trial dans la famille ?
12:34Dans la famille tout le monde faisait du trial.
12:36C'était le trial, ok.
12:38Très bien parce qu'effectivement c'est un peu plus on dira confidentiel en tout cas c'est un peu plus difficile de s'identifier à un champion quand on est tout jeune.
12:46Vous avez pu voir des images à la télé ou c'est vraiment juste les expériences de moments passés en famille au bord des pistes ?
12:53Non, c'est juste parce que j'allais voir mon papa quand il faisait des courses et donc forcément après je me suis mis aussi.
13:00Très bien donc on sait un petit peu plus sur vos parcours respectifs par rapport à ça.
13:07Alicia justement vous avez terminé vice-championne de France de trial, remportée la coupe du monde TR2 Women,
13:15anti-chambre de l'élite, vous avez été sélectionnée en équipe de France pour le trial des nations,
13:21trial que vous avez terminé à la quatrième place il me semble.
13:25Je sens un brin de frustration.
13:27Oui un petit peu, on n'était pas très loin de notre troisième place.
13:30Oui le fameux podium, la boîte, la boîte.
13:33Si je vous dis que cette sélection malgré tout une quatrième place a renforcé des ambitions et des envies,
13:41je me trompe ou vous êtes convaincue après ce rendez-vous en équipe de France que vraiment vous touchez du doigt quelque chose de fort ?
13:50Cette quatrième place aux nations, forcément on était déçus parce qu'on était en France, notre objectif c'était le podium.
13:56Et donc forcément on pense déjà à l'année prochaine et à faire mieux et d'aller chercher enfin ce podium qu'on attend depuis quelques années chez les filles.
14:05Et ce podium que vous attendez, vous allez le travailler vous de votre côté dans une trajectoire personnelle en passant la catégorie Rennes je crois, c'est ça le GP ?
14:16C'est ça le GP Women, donc une catégorie plus élevée en niveau, des obstacles encore plus gros.
14:21Donc forcément ça passe par beaucoup d'entraînements, un entraînement hivernal un peu plus dur que les années précédentes.
14:27Et aussi que forcément aussi passer un peu par du sport à côté comme de la muscu pour se renforcer aussi.
14:33Et vous êtes dans les mêmes contraintes.
14:35Est-ce que vous aussi April dans votre discipline le motocross, est-ce que vous êtes du côté d'Alicia,
14:43c'est-à-dire avec des championnats 100% féminins ou est-ce que vous êtes associée aux garçons de votre côté ?
14:49Comment ça se passe en motocross ?
14:51Tout ce qui est régional ça reste mixte parce qu'on n'est pas vraiment encore assez de filles.
14:55Mais au niveau national on a un championnat de France féminin où on est vraiment de plus en plus, on est maintenant presque 40.
15:01Et aussi un championnat du monde féminin où il n'y a que des filles.
15:05Et dans cette mixité, est-ce qu'il faut avoir une conviction plus solide qu'un garçon potentiellement pour y arriver, pour faire son trou ?
15:15Où est-ce qu'on doit faire face à des remarques ?
15:17Où est-ce que justement cet élan, ce socle familial autour de vous qui vous a donné envie vous permet de garder votre foi ?
15:24C'est sûr qu'on a toujours eu des réflexions.
15:27Tu devrais aller jouer à la poupée parce que forcément battre un garçon ça ne leur fait pas vraiment plaisir.
15:33Mais ça après il ne faut pas le regarder, il faut avancer de son côté et faire de son mieux.
15:38Vous avez commencé à quel âge ?
15:39J'ai commencé tard par rapport aux autres, j'ai commencé vers 8-9 ans.
15:44Contrairement aux autres qui commencent vers 3-4 ans.
15:47Donc c'était tard et puis finalement je n'ai pas pris tant de retard que ça.
15:51Vous vous êtes bien rattrapé effectivement.
15:54Avec vous aussi une évolution après ces titres en 125 cm3, on passe là aussi à une nouvelle catégorie.
16:03C'est dans le sens de l'histoire, le sens de vos envies de réussir à très haut niveau ?
16:10Oui, c'est la suite logique.
16:12J'étais en 125, après maintenant pour le championnat du monde la plupart des filles roulent en 250.
16:19Ça faisait maintenant 4 ans que j'étais en 125 et donc passer en 250 c'était vraiment la suite logique.
16:25Un petit exercice, on ferme les yeux tous les deux, on se projette dans 10 ans.
16:31Vous vous voyez où April ?
16:34Au championnat du monde et dans le top 3, ça serait vraiment bien.
16:40Il n'y a que moi qui ai fermé les yeux en fait.
16:42Après je les ai ouvert.
16:45Très bien, c'est ce qu'on vous souhaite alors.
16:48C'est ce qu'on vous souhaite pour cette carrière qui va plus vite que votre moto.
16:52Tout va très vite autour de ce plateau effectivement.
16:55Briller dans un sport où seulement 7% des effectifs sont des femmes,
16:58est-ce que c'est un défi comme on a pu le suggérer avec les mots d'April ?
17:03Ou est-ce que c'est un faux débat ? On en parle dans la deuxième partie de cette émission.
17:06Vous brillez dans un sport, toutes les 4, assez masculin dans son nombre de pratiquants.
17:15Il faut se frayer un chemin dans cette voie, cette passion-là.
17:20On l'a pu évoquer avec quelques-unes d'entre vous.
17:23J'étais tombé il y a quelques jours sur une interview de la championne de France de motocross Scratch,
17:30la belge Amandine Verstappen qui avant l'enduropal il y a quelques mois
17:35évoquait la difficulté d'être une femme dans ce milieu chez nos confrères de France 3.
17:40Le manque de connaissances des suiveurs sur la santé des femmes,
17:43l'absence de femmes dans les encadrements type coach notamment.
17:48Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez vous aussi ?
17:51Peut-être vous Emmanuelle de par ce vécu que vous pouvez avoir.
17:54Vous avez le droit de me dire non Emmanuelle.
17:56Ça peut ne pas être partagé.
17:58C'est juste qu'en sidecar c'est très différent des autres disciplines.
18:00Il n'y a pas vraiment de voie d'initiation ou quoi que ce soit.
18:04C'est on veut faire du sidecar ou non.
18:06Et après c'est directement entraînement.
18:08Après course et puis voilà quoi.
18:10Il n'y a pas de genre.
18:12Non voilà c'est juste là tu veux faire du sidecar bah allez.
18:14Mets-toi dans le panier et fais du sidecar.
18:16C'est vraiment non il n'y a pas d'école, il n'y a pas d'instructeur.
18:19Il y a vraiment c'est ouais c'est pas old school mais quasiment ouais.
18:24Ouais mais on est un petit peu c'est propre.
18:26C'est ça il faut faire sa voie par soi-même.
18:28Bon après voilà il y a toujours des personnes pour donner des conseils ou quoi que ce soit.
18:31Mais c'est vraiment ouais.
18:33On fait son chemin et puis on verra où ça nous mène quoi.
18:36– Niveau régional, April vous nous disiez qu'il n'y avait du coup pas beaucoup de différences.
18:41La mixité était face aux peu de concurrents légion normal.
18:45Est-ce que pour le coup ensuite ça devient un petit peu plus difficile
18:51de trouver des concurrentes féminines avec qui vous jaugez ?
18:56– Non niveau national quand même on est de plus en plus donc franchement ça va.
19:00Et même au niveau mondial on est quand même beaucoup de filles
19:04donc c'est ce qui est bien.
19:05On est de plus en plus et le sport avance dans le bon sens je pense.
19:08– Pareil pour vous ?
19:09– Oui pareil on est de plus en plus.
19:11En plus maintenant il y a un championnat du monde féminin qui vient d'être créé.
19:15Mais c'est sûr qu'on est de plus en plus et puis on prouve de quoi on est capable
19:20et on met notre place quoi.
19:22– Et oui mesdames vous avez raison car c'est le sens de l'histoire.
19:25En effet si sur les 67 000 licenciés entre guillemets à la louche
19:3067 114 de la Fédération française de moto seulement 4620 sont des femmes.
19:36Ces effectifs ont doublé en moins de 15 ans avec une grosse augmentation post-Covid
19:44avec 3540 licenciés en 2021 et aujourd'hui donc c'est 4620
19:51avec notamment un accompagnement fédéral sur les filières de haut niveau qui est le même.
19:57Emmanuelle vous en bénéficiez de cet accompagnement du haut niveau ?
20:01Vous pouvez nous en dire un petit peu plus ?
20:03– Non moi c'est juste parce que c'est un peu compliqué
20:07vu que j'habite en Angleterre maintenant et tout ça
20:09et je n'ai pas trop de job pendant deux ans
20:13et là maintenant que j'ai mon visa j'essaie d'obtenir du travail
20:16mais non c'est compliqué avec le…
20:19– Alors des collectifs jeunes aussi qui sont mis en place
20:24April, Alicia c'est votre cas.
20:27Ces structures elles vous aident concrètement en quoi aujourd'hui ?
20:32– Elles nous aident essentiellement pour les entraînements en hiver
20:35tous les jeunes qui sont sélectionnés on se retrouve et on s'entraîne ensemble
20:39avec des entraîneurs pour nous aider
20:42et donc ça permet pour la saison de bien la préparer.
20:45– Avec des stages ?
20:47– Oui c'est ça clairement des stages sur trois jours environ
20:50où on se retrouve à différents endroits de la France pour progresser ensemble.
20:54– Et oui avec des stages comme il peut y en avoir à Saint-Jean-d'Angéli
20:58notamment dans cette belle contrée de Charente-Maritime.
21:02Conciliez du coup ce sport de haut niveau là que vous ambitionnez
21:07que vous touchez du doigt même depuis quelques années
21:10et puis l'école, et oui on est en France on aime parler de l'école
21:13comment ça se concilie avec notamment les premiers rendez-vous mondiaux,
21:19internationaux, cet accompagnement-là il existe ?
21:25Il y a beaucoup de distanciels pour vous, Alicia, April ?
21:29– Non pour l'instant que ce soit moi ou Alicia on a vraiment toutes les deux
21:33on reste comme des élèves normaux.
21:36– Parce que la réalité classique ?
21:37– Oui exactement, si on loupe l'école pour partir plus tôt
21:41on loupe mais je pense qu'on loupe quand même très peu
21:44et qu'on a un emploi du temps comme tout le monde.
21:48On n'a pas d'aménagement même avec un statut de sportive de haut niveau
21:52on n'a vraiment pas grand-chose.
21:55– Très bien, Justine de votre côté c'est pareil ?
21:57– C'est pareil aussi scolarité classique, je vais au lycée
22:00après maintenant du fait que j'ai le statut espoir
22:03c'est un petit peu plus facile les profs sont obligés de m'aider
22:06et j'ai les rattrapages…
22:07– Obligés de m'aider ?
22:09– Oui, obligés de me donner des réponses.
22:11– Ça c'est pas mal Emmanuelle, j'aime bien l'idée.
22:14– Non mais ils m'aident pour le rattrapage tout ça
22:17parce que du coup je loupe beaucoup d'écoles
22:19et du coup voilà par exemple pour le bac je vais pouvoir aller au rattrapage
22:23c'est mieux mais sinon oui scolarité classique.
22:26– C'est la première fois que j'entendrai aller au rattrapage c'est mieux.
22:29Vous la notez celle-là c'était une séquence insolite
22:33mais on comprend effectivement cette difficulté
22:37et en même temps cette ambition double que vous devez toutes avoir.
22:41Le suivi fédéral de cet engouement concrètement autour des licenciés féminins
22:48et bien c'est un comité de promotion de la moto aux féminins
22:52créé en 2013 par la fédération, la pratique de haut niveau on en a parlé,
22:56des stages d'initiation aussi vous en avez bénéficié en débutant Justine ?
23:02Ces stages d'initiation où c'est parti direct dans un petit chemin
23:07pas loin de la maison, non ?
23:09– Non après moi j'ai commencé assez tard, au début je ne faisais pas du tout de moto
23:13je faisais de la danse, rien à voir mais…
23:16– C'est un tout petit peu différent.
23:18– Mais sauf que du coup j'ai pu commencer avec les stages d'initiation
23:21de Sébastien Gimbert qui est un pilote champion du monde d'endurance
23:25et du coup voilà j'ai commencé là sur les circuits près de la maison.
23:30– Je m'en doutais un petit peu.
23:32Emmanuelle, un conseil à cette classe biberon là, entre guillemets biberon,
23:37qui nous accompagne et pas forcément parce qu'elles sont des femmes
23:42mais des embûches que vous auriez pu connaître
23:45et que vous pourriez leur éviter sur une carrière haut niveau ?
23:49– Je pense qu'elles ont déjà tout compris,
23:51après voilà il ne faut jamais rien lâcher mais ça on le sait
23:53et puis toujours faire sa place et voilà quand quelqu'un dit quelque chose
23:57ou quoi que ce soit, on va écouter, on fonce et puis voilà et on voit ce qui se passe.
24:03– Et ne pas lâcher, surtout pas le guidon, c'est ça pour le coup pour vous trois.
24:07Encore plus vous, vous avez, on l'a vu, vous avez des aides quand même,
24:11sur le sidecar vous avez quand même des petits endroits pour marcher.
24:14– Il me faut des poignées pour m'agripper quand même.
24:16– Oui, oui, je pensais que c'était tout dans les abdos vous voyez.
24:18– C'est plus dans les jambes des fois.
24:20– Merci en tout cas à toutes les quatre de nous avoir accompagnées,
24:23c'est déjà la fin de cette émission.
24:26On aurait aimé pouvoir vous consacrer une heure, une heure et demie d'antenne.
24:30On va essayer de grappiller quelques-uns de vos exploits en images
24:34tout au long de ces saisons qui vont débuter insouçamment sous peu
24:38dans ce printemps rêvé pour vous, la bonne saison pour partir en compétition.
24:43Bon courage pour les bacs de français respectifs, on croise les doigts.
24:47Bon courage pour la prise du championnat, ce n'est pas votre cas Emmanuel,
24:50vous c'est plutôt le bac d'anglais, vous êtes passés à autre chose évidemment.
24:55Merci aussi aux équipes en régie autour de Pierre Driot,
24:58notre réalisateur, de Julien Perroné également évidemment à l'édition
25:02et Stéphane, Sandrine, Emilion étaient avec nous et ont permis à cette émission
25:07de se réaliser dans d'excellentes conditions.
25:09Merci à vous également, évidemment derrière votre téléviseur,
25:12vous pouvez revoir cette émission sur l'appli évidemment Sport en France
25:16et sur le site Sport en France.
25:19On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel opus.
25:22A très bientôt, bye bye !
25:23Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org