Avec Ian Brossat, Sénateur communiste de Paris et Martin Garagnon, porte-parole Renaissance
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00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06Vérissure présente...
00:09Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h-10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13Bien, nous recevons, et j'en suis très heureux,
00:17nous avons deux invités avec nous.
00:18Yann Brossat, qui est sénateur communiste de Paris, bonjour.
00:20Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:21Merci d'être avec nous.
00:22Et Martin Garagnon, porte-parole de Renaissance, bonjour.
00:25Bonjour M. Bourdin.
00:25Merci à tous les deux d'être là.
00:27Alors, Emmanuel Macron a parlé de guerre civile,
00:31je voudrais le citer exactement,
00:33parce qu'il faut toujours remettre des mots dans leur contexte.
00:37L'extrême droite renvoie les gens ou à une religion ou à une origine,
00:43c'est en ça qu'elle divise et qu'elle pousse à la guerre civile, a-t-il dit.
00:47Et puis il s'est tourné vers la gauche,
00:48la France insoumise propose une forme de communautarisme un peu électorale,
00:53ça, c'est aussi la guerre civile derrière,
00:56parce que c'est d'abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance
00:59ou religieuse ou communautaire.
01:01Comment commentez-vous ces propos du chef de l'État, Yann Brossat ?
01:08Mon sentiment, c'est que le président de la République
01:10perd totalement le contrôle de lui-même,
01:12s'il estime que la France est au bord de la guerre civile.
01:16S'il estime qu'à l'issue des élections législatives,
01:20la France est susceptible de tomber dans une guerre civile.
01:22Il ne fallait pas dissoudre.
01:23Il y a quand même une contradiction absolue à dessiner cette perspective-là
01:27pour le pays à estimer crédible une guerre civile à court terme
01:31et dans le même temps à provoquer par lui-même et par sa propre décision
01:36cette situation-là.
01:37C'est la première chose.
01:38La deuxième, c'est que le président de la République oublie
01:41que depuis qu'il est aux affaires, depuis sept ans maintenant,
01:44la France n'est pas dans un état serein de son fait.
01:48C'est quand même depuis qu'il est président de la République
01:51qu'on a connu les Gilets jaunes,
01:52qu'on a connu un mouvement immense contre la réforme des retraites
01:55dont il n'a tenu aucun compte.
01:57Donc s'il y a aujourd'hui du chaos en France,
02:00s'il y a un grand désordre,
02:02c'est parce qu'il a été incapable d'écouter les Français,
02:04qu'il les a beaucoup méprisés,
02:06qu'il s'est comporté de manière très arrogante.
02:08Et donc c'est lui finalement qui est en cause dans cette situation du pays.
02:12C'est lui le responsable ?
02:13Mais bien sûr !
02:14Mais vous croyez à une éventualité,
02:16l'éventualité d'une guerre civile ?
02:18Vous y croyez ?
02:20J'avais Manon Aubry qui me disait
02:22si jamais le RN arrive au pouvoir,
02:25oui il y aura des manifestations
02:27et pourquoi pas une grève générale ?
02:30Vous appelez à une grève générale par exemple
02:32si le RN arrive au pouvoir ?
02:34J'appelle à une seule chose,
02:35c'est à éviter que le RN gagne les élections législatives.
02:38Mais ce que je trouve affligeant,
02:40ce que je trouve affligeant,
02:41c'est que le président de la République renvoie dos à dos
02:44l'extrême droite et la gauche
02:46alors même qu'il renvoie dos à dos l'extrême droite
02:48et à l'FI.
02:49Oui mais enfin, de fait,
02:50s'il a été élu président de la République deux fois,
02:53c'est parce que des gens de gauche,
02:54y compris des insoumis, je n'en suis pas,
02:56mais c'est un fait, y compris des insoumis,
02:58ont voté pour lui afin d'éviter une victoire de Mme Le Pen.
03:02Et comment il répond à ça aujourd'hui
03:04alors même qu'il y a une possible victoire de l'extrême droite ?
03:07Il dit, les deux se valent.
03:09Je trouve que c'est quand même un peu curieux.
03:11À vous, je me tourne vers vous,
03:13Martin Garagnon, vous êtes porte-parole de Renaissance.
03:16Est-ce que le président de la République a eu raison
03:19d'évoquer cette possibilité de guerre civile ?
03:23J'aimerais juste rétablir une vérité.
03:25Contrairement à ce que dit M. Brossat,
03:27le président n'a jamais dit que la France était au bord de la guerre civile.
03:30Il a pointé du doigt, à juste titre,
03:32à mon sens, un risque de guerre civile.
03:34Et c'est d'ailleurs là où vous êtes un peu en contraction avec vous-même,
03:37parce que ce risque-là, vous aussi,
03:39à gauche, dans cette alliance de gauche,
03:40vous le pointez du doigt.
03:41Vous venez de rappeler les paroles de Manon Aubry.
03:43Donc, vous ne pouvez pas dénoncer les propos du président,
03:46qui est dans son rôle de garant des institutions,
03:48de garant de la nation et du collectif des Français,
03:53alors que vous-même, vous pointez aussi du doigt
03:55un risque de dérive, un risque potentiellement
03:57de fractures encore plus fortes dans notre pays,
03:59si demain, le Rassemblement National arrive au pouvoir.
04:02Quant à l'arrogance supposée d'Emmanuel Macron,
04:04expliquez-moi en quoi il y a de l'arrogance
04:06à vouloir redonner la parole au peuple.
04:08Vous lui avez souvent, et très souvent même,
04:12reproché de ne pas écouter la colère populaire
04:14au moment des retraites.
04:15Vous en avez parlé au moment des émeutes
04:17au lendemain de la mort de Naël à Nanterre dans le 92.
04:21Vous avez été parmi ceux,
04:24mais le Rassemblement National aussi d'ailleurs,
04:26c'est là où vous vous rejoignez,
04:27à dénoncer le silence d'Emmanuel Macron
04:29qui ne réagissait pas,
04:30qui ne prenait pas acte de la colère des Français.
04:32Là, on assiste à quoi ?
04:34Le résultat des Européennes,
04:35qui est un échec pour la majorité présidentielle.
04:37Le président tire immédiatement les conséquences
04:39de sa prérogative.
04:41Il propose de redonner la parole au peuple français,
04:43à la souveraineté populaire,
04:45c'est quelque chose qui devrait quand même vous parler,
04:47pour avoir de la clarté sur l'action politique
04:49qui reste à mener jusqu'en 2027.
04:51Les Français décideront.
04:52Et dans la lettre d'Emmanuel Macron,
04:53qui est la lettre aux Français,
04:55moi je trouve cette lettre à la fois extrêmement responsable
04:57et digne.
04:58Digne parce qu'il assume d'être le catalyseur d'une colère.
05:02Mais il explique de manière extrêmement factuelle
05:04aux Français que cette élection,
05:05ce n'est pas un référendum pour ou contre sa personne,
05:08c'est le choix de l'avenir de notre pays.
05:10Ce qu'il faut à tout prix éviter,
05:12c'est de faire de cette élection une élection défouloir
05:14et de se réveiller le lendemain du second tour
05:16avec la gueule de bois,
05:17parce que les choix que les Français auront fait
05:19s'avéreront être une catastrophe.
05:20Yann Brossard, vous êtes d'accord ou pas
05:22à ce qui vient d'être dit ?
05:24Je pense surtout qu'il y a une rhétorique
05:26qui se développe depuis maintenant plusieurs semaines
05:28du côté de la majorité présidentielle
05:30qui vise à faire croire
05:32qu'il y aurait un signe égal
05:34entre l'extrême droite d'un côté
05:36et la gauche de l'autre.
05:37Je voudrais juste rappeler une chose,
05:39il n'y a rien d'extrême à proposer
05:41l'augmentation du SMIC de 200 euros
05:43comme nous le faisons.
05:44Il n'y a rien d'extrême à dire que dans la septième
05:46puissance économique du monde,
05:48il devrait y avoir un hôpital public qui fonctionne.
05:50Il n'y a rien d'extrême à dire que
05:52l'école publique est aujourd'hui clochardisée
05:54de votre fait parce que vous en avez réduit les moyens.
05:57Il n'y a rien d'extrême à dire qu'on doit arrêter
05:59de verser 200 milliards d'euros
06:01aux entreprises chaque année,
06:03y compris de très grosses entreprises,
06:05sans aucune espèce de contrepartie.
06:07La logique qui consiste en permanence
06:09à expliquer que nous sommes des gens dangereux
06:11simplement parce que nous voulons un peu plus
06:13de justice sociale, un peu plus
06:15de partage,
06:17je trouve que c'est profondément outrageant.
06:19Et une fois de plus, à chaque fois
06:21qu'il y a eu une menace d'extrême droite,
06:23nous avons pris nos responsabilités
06:25et nous avons appelé à battre l'extrême droite.
06:27Et la réponse que vous apportez à ça,
06:29non seulement c'est de mettre un signe égal
06:31entre nous, mais pire encore, vous avez peut-être
06:33entendu madame Aurore Berger hier
06:35qui dit que l'enjeu, c'est de faire barrage
06:37au nouveau front populaire.
06:39Ça n'est pas de faire barrage
06:41à l'extrême droite, c'est de faire barrage
06:43au nouveau front populaire.
06:45Il y a une lente dérive de la majorité
06:47présidentielle qui est en train en réalité
06:49de dresser des passerelles avec
06:51l'extrême droite et de donner le pays
06:53à l'extrême droite.
06:55Il y a de la tactique électorale, c'est évident.
06:57Il y a de la tactique électorale du côté de la majorité.
06:59Si il n'y a qu'un bloc
07:01qui est le plus cohérent, c'est le nôtre.
07:03On assume un bilan et on propose.
07:05Il y a aussi côté LFI, pardon,
07:07certains candidats investis qui sont
07:09très communautaristes aussi,
07:11ça existe. Regardez le candidat
07:13par exemple qui est face à Raquel Garrido
07:15en Seine-Saint-Denis. Reprenons
07:17ses propos. Il n'est pas communiste.
07:19Il n'est pas communiste.
07:21Non seulement il n'est pas communiste,
07:23mais je soutiens ardemment Raquel Garrido
07:25et je souhaite que dans cette circonscription-là,
07:27ce soit elle qui gagne parce qu'elle est une très bonne députée
07:29et qu'elle mérite de continuer.
07:31Vous voulez qu'on regarde de votre côté ?
07:33Vous voulez qu'on regarde les propos d'Edouard Philippe ?
07:35Vous voulez qu'on regarde les propos d'Edouard Philippe qui expliquent
07:37que le président de la République a tué sa majorité ?
07:39Si vous voulez jouer à ça, on peut le faire. Je ne suis pas persuadé que ce soit très intéressant.
07:41Il y a des divisions partout, oui, des divisions.
07:43Oui, reconnaissez-le. Martin Garagnon
07:45c'est ce que les Français d'ailleurs n'aiment pas trop.
07:47Et puis même, on peut même se poser la question
07:49concernant le RN
07:51de sa volonté à gouverner.
07:53Je me pose même la question. D'ailleurs, qu'en pensez-vous ?
07:55Est-ce que vous pensez que le RN
07:57a envie de gouverner ?
07:59Je pense qu'il veut gouverner.
08:01Je pense qu'il veut gouverner, si. Je pense qu'il y a beaucoup
08:03d'ambitions personnelles derrière.
08:05Mais je pense qu'il ne sait pas très bien pourquoi faire.
08:07Et d'ailleurs, on voit bien que, jour après jour,
08:09on a un grand flou sur le programme
08:11de l'extrême droite. Les jours pairs,
08:13M. Bardella est favorable à l'abrogation
08:15de la réforme des retraites. Les jours impairs,
08:17il est contre. Les jours pairs, il nous annonce qu'il va supprimer
08:19la TVA sur les produits de première nécessité.
08:21Les jours impairs, il dit qu'il ne le fera pas.
08:23Au fond, on a l'impression que
08:25certains jours, M. Ciotti
08:27se rapproche de lui, il lui susurre à l'oreille
08:29et il abandonne toute ambition sociale.
08:31Et les autres jours, il se rappelle de son ancien programme.
08:33Ce qui est sûr, c'est que tout ça n'est pas clair.
08:35Tout ça est très nébuleux. Et je pense qu'au moins,
08:37du côté du Nouveau Front Populaire,
08:39on n'est d'accord ou pas. On n'est d'accord ou pas.
08:41Mais du point de vue du programme,
08:43les choses sont mises sur la table
08:45et chacun peut se faire son idée.
08:47Et du côté de la majorité, pardon,
08:49les dissensions, ça y est,
08:512027 a commencé.
08:53La succession d'Emmanuel Macron.
08:55Vous n'allez pas le nier,
08:57Martin Garagnon.
08:59Factuellement, on sait très bien,
09:01et c'est là aussi où le président fait preuve de dignité,
09:03c'est que lui n'a aucun enjeu personnel,
09:05direct. Il sait qu'il ne sera pas
09:07le candidat en 2027.
09:09Et il sait qu'en même temps, il restera à l'Élysée
09:11jusqu'en 2027. Donc il n'a pas
09:13d'enjeu personnel pour Emmanuel Macron.
09:15En revanche, quand on analyse
09:17un peu la situation à l'heure actuelle, vous avez
09:19trois groupes, trois blocs.
09:21Je considère que nous sommes le bloc
09:23qui est le plus en cohérence avec lui-même,
09:25et sur le programme, et sur l'incarnation.
09:27À droite, qu'est-ce que vous avez ?
09:29Vous avez une incarnation
09:31qui est clairement identifiée avec Bardella.
09:33On sait que c'est lui qui ira à Matignon.
09:35Là où je ne vous rejoins pas, c'est que je ne suis pas sûr
09:37qu'ils souhaitent véritablement le pouvoir.
09:39Maintenant, ils mettent des conditions suspensives
09:41pour exercer le pouvoir.
09:43Ils nous expliquent qu'ils ne prendront le pouvoir
09:45que s'ils ont une majorité absolue. En tout cas, ils ont un candidat
09:47pour Matignon. Mais ils n'ont pas de programme.
09:49C'est le programme économique du RN.
09:51Les Français sont d'accord ou pas, mais on ne sait pas
09:53si c'est avec le programme d'hier, d'aujourd'hui ou de demain.
09:55Parce qu'il change, il est d'un
09:57flou total, etc.
09:59À gauche, on a un programme, pour le coup,
10:01qui est clair, qui est un copier-coller du programme
10:03LFI, mais on a un programme d'incarnation.
10:05Vous l'avez dit, il y a des tas de circonscriptions
10:07où on ne sait plus qui est le candidat investi par le Front Populaire,
10:09où il y a des divergences incroyables
10:11entre des profils, enfin je veux dire, entre un
10:13M. Hollande et un M. Poutou.
10:15Et à Paris, dans la circonscription de M. Le Gendre, c'est qui votre candidat ?
10:17Le candidat investi...
10:19J'ai pas compris.
10:21Comme il y en a trois, j'ai du mal à comprendre.
10:23Vous savez, si vous voulez jouer à ça, on peut faire ça pour la majorité,
10:25ça n'a aucun intérêt.
10:27Alors qu'entre M. Hollande et M. Poutou,
10:29expliquez-moi, où est le point de convergence ?
10:31Moi, je n'en vois aucun, les Français non plus.
10:33Donc, à gauche, vous avez un programme, qui est le copier-coller
10:35du programme de LFI,
10:37mais vous avez un programme d'incarnation. On a un jour sur
10:39deux, M. Mélenchon, qui nous explique, il veut le pouvoir,
10:41il veut gouverner, qui nous explique
10:43à quel moment ce sera un LFI.
10:45Vous ne l'avez pas trouvé un peu pathétique, hier soir ?
10:47En rappelant les 22%...
10:49Qui continue de faire monter le Rationnement national ?
10:51Il a raison, si c'est ça son objectif.
10:53Bien, il est 9h44,
10:55vous allez répondre, Yann Brossat, tout de suite.
11:11Il est 9h47,
11:13Yann Brossat, à vous la parole.
11:15Qu'est-ce que vous vouliez dire ?
11:17Vous vouliez répondre à Martin Garagnon.
11:19Je vois bien la rhétorique
11:21du chaos, qui consiste à expliquer
11:23qu'une victoire de la gauche, ce serait
11:25Jean-Luc Mélenchon à Matignon, un programme
11:27irréaliste. Moi, je ne partage pas ça.
11:29D'abord, Jean-Luc Mélenchon a fini par dire
11:31assez clairement, hier, qu'il n'était pas candidat
11:33au poste de Premier ministre.
11:35Il a dit que le Premier ministre serait LFI, quand même.
11:37Il a dit que le Premier ministre serait LFI.
11:39Le Premier ministre sera issu des rangs de la future
11:41majorité du nouveau Front populaire.
11:43Les trois composantes, le Parti socialiste,
11:45le Parti communiste et les écologistes,
11:47hier, ont dit très clairement que ce ne serait pas
11:49Jean-Luc Mélenchon. Donc, c'est de fait
11:51un sujet qui n'existe plus, même si je comprends
11:53que du côté de la Macronie, on ait intérêt
11:55à agiter le prétendu épouvantail
11:57Mélenchon.
12:01Ce sur quoi on devrait discuter aujourd'hui,
12:03si on est respectueux vis-à-vis des Français.
12:05Ce n'est pas du casting, c'est du scénario.
12:07Et donc, des mesures concrètes
12:09qu'on souhaite mettre en oeuvre pour que les Français
12:11aillent mieux. Ce que nous pensons, nous,
12:13c'est que depuis sept ans, vous avez
12:15appauvris les Français. Vous avez rendu la vie
12:17plus difficile aux classes moyennes
12:19et aux classes populaires. C'est la raison pour laquelle,
12:21pour nous, la question majeure
12:23à traiter, c'est la question du pouvoir
12:25d'achat. Comment on fait en sorte que, dans notre
12:27pays, ceux qui travaillent puissent vivre
12:29de leur travail ? Ça arrache le cœur
12:31de voir qu'autant d'hommes et de femmes qui se lèvent
12:33tôt, qui se couchent tard, qui rendent des services
12:35à la nation indispensables,
12:37aujourd'hui, ne peuvent plus vivre de leur
12:39travail. Et donc, bien sûr,
12:41l'augmentation du SMIC, l'indexation
12:43des salaires sur les prix, ça se pratique en Belgique.
12:45Je ne vois pas pourquoi ça n'est pas possible en France.
12:47C'est ça le sujet de l'élection.
12:49C'est vrai que beaucoup de Français n'arrivent plus
12:51à vivre de leur travail. C'est l'un de vos échecs.
12:53Mais ça, c'est un véritable
12:55constat que l'on partage.
12:57C'est un échec. C'est pas un constat, c'est un échec.
12:59De nous dépeindre une situation
13:01de la France totalement au bord
13:03du gouffre, socialement, économiquement,
13:05factuellement, une fois de plus, je suis navré de le dire, mais c'est faux.
13:07Lorsque vous comparez...
13:09T'as l'impression que les gens vont bien ?
13:11Non, mais attendez, je vais vous répondre sur les éléments
13:13que vous venez de dérouler, parce qu'on connaît aussi
13:15le théorique... Tout le monde ne va pas bien, tout le monde
13:17ne va pas mal, quoi.
13:19C'est-à-dire qu'il faut remettre un petit peu
13:21le sujet au centre des préoccupations des Français.
13:23On ne va pas se contenter
13:25de dire qu'on est mieux qu'ailleurs.
13:27On ne peut pas se contenter de ça. Évidemment qu'on ne se contente pas de ça
13:29quand on fait de la politique. Jamais on ne se contentera
13:31de ça. Mais en même temps, il faut aussi
13:33adhérer... Ce qui nous intéresse, c'est ce qui se passe chez nous.
13:35Évidemment, mais...
13:37On ne vit pas sur une île, on n'est pas tout seul au monde.
13:39On a subi des crises
13:41que tout le monde a subies. En Europe,
13:43nos voisins européens ont vécu les mêmes crises que nous.
13:45La crise de l'énergie,
13:47l'Ukraine, etc. On a subi
13:49tous les mêmes crises. Lorsqu'on compare
13:51les résultats de la France par rapport aux autres pays,
13:53on est le pays, et tout le monde le dit,
13:55ça se trouve à portée de main
13:57de n'importe qui, la France est le pays qui a
13:59le mieux su faire face à ces crises-là, en protégeant
14:01au mieux le pouvoir d'achat de ses concitoyens.
14:03On est le pays qui est le plus attractif
14:05en Europe de tous les investissements étrangers.
14:07On n'a plus d'inflation.
14:09On est ceux qui ont le mieux lutté contre l'inflation.
14:11Donc, c'est la protection du pouvoir d'achat des Français.
14:13Alors, loin de moi, l'idée de dire que tout va bien
14:15en France, et qu'on a fait un travail merveilleux,
14:17parce que ce n'est pas le cas, et que moi, jamais, je ne me
14:19satisferais de continuer à voir des gens
14:21qui triment, qui n'arrivent pas à vivre de leur travail,
14:23etc. Ça, c'est une réalité qu'on partage.
14:25Là où on n'est pas d'accord, c'est sur les solutions
14:27que vous proposez. Le problème, c'est que ça fait sept ans que vous voyez ça,
14:29et que ça fait sept ans que ces gens-là
14:31ne voient pas leurs conditions
14:33de vie s'améliorer.
14:34Alors, ce n'est pas tout à fait exact. Je vais vous prendre un exemple,
14:36puisqu'on parle du pouvoir d'achat, un exemple très concret.
14:38Et c'est là où, si nous, notre programme,
14:40le programme économique que l'on propose est crédible
14:42et responsable et financé. Je vous prends un exemple.
14:44La prime de pouvoir d'achat, ce n'est pas neutre.
14:46Ça concerne 6 millions de salariés,
14:48avec un plafond à l'heure actuelle. La prime du pouvoir d'achat,
14:50qu'est-ce que c'est ? C'est de l'argent. C'est un complément
14:52de salaire, en fait. Les entreprises ne payent pas
14:54de charges sur ces sommes-là, et les salariés ne payent
14:56pas d'impôts sur ces gains-là.
14:58Donc, c'est du pouvoir d'achat net dans la poche
15:00des Français. On propose de passer ce plafond-là
15:02à 10 000 euros par an, par salarié.
15:04Donc, c'est quand même loin d'être neutre.
15:06Mais toutes les entreprises que vous gardez,
15:08M. Bourdin, vous, vous travaillez bien,
15:10votre patron veut vous augmenter. Plutôt que
15:12de payer 100, il va vous donner 100,
15:14mais lui, ça va lui coûter 400, parce qu'il y a les charges, etc.
15:16Là, donc, il n'a pas les moyens
15:18de vous augmenter. En revanche, demain,
15:2010 000 euros, lui, ça a le coût de 10 000, mais 10 000 euros,
15:22et vous, c'est 10 000 euros dans votre poche. Ça, c'est concret,
15:24c'est du pouvoir d'achat net.
15:26C'est une bonne mesure ou pas ?
15:28Il y a juste une chose que vous oubliez, ou en tout cas
15:30que vous faites semblant d'oublier, c'est que ce que vous appelez
15:32des charges, ce sont des cotisations sociales.
15:34Les cotisations sociales,
15:36les cotisations sociales,
15:38c'est ce qui permet de financer la sécurité sociale.
15:40Et si nous avons aujourd'hui
15:42un hôpital public qui est dans la situation
15:44de délitement où il est, c'est précisément
15:46parce que vous n'avez cessé de fragiliser
15:48la sécurité sociale à coup
15:50d'exonération de cotisations sociales.
15:52Mais je voudrais en revenir plus largement sur la question
15:54du pouvoir d'achat. Vous faites comme si, au fond,
15:56si tant de Français ont du mal avec leur
15:58pouvoir d'achat, c'est du fait de causes
16:00dont vous ne seriez pas à l'origine. La réalité
16:02quand même, c'est que c'est vous qui avez augmenté la taxe
16:04sur l'énergie. C'est vous qui venez de
16:06doubler les franchises médicales.
16:08Donc, vous passez votre temps à dire
16:10on n'augmentera pas les impôts. La réalité,
16:12c'est que concrètement, particulièrement
16:14pour les ménages modestes, vous avez
16:16alourdi les charges. Vous leur avez rendu la vie
16:18plus dure. Il faut voir la difficulté
16:20qu'ont des millions de Français, je les vois
16:22comme élus local, à payer
16:24leur facture d'énergie. Ça, ce sont des
16:26décisions concrètes que vous avez prises
16:28et dont vous êtes totalement responsable.
16:30Si vous voulez qu'on parle de votre rôle d'élu local à Paris, on peut en parler.
16:32Je ne suis pas sûr que ce soit à votre avantage.
16:34J'assume tout. C'est moi qui ai fait en sorte qu'on ait
16:3625% de logements sociaux à Paris, malgré vous,
16:38malgré toute la mauvaise volonté du gouvernement.
16:40Et qui sera à payer un jour ou l'autre par les
16:42Parisiens, voire par les Français.
16:44Juste, M.Garion, la
16:46ville de Paris, quand on regarde les
16:48notations des agences de notation, auxquelles vous êtes
16:50très attaché, nous sommes mieux notés que l'État.
16:52Oui, nous sommes mieux notés que l'État.
16:54Ça devrait quand même
16:56vous poser question, non ? Sur la santé, juste
16:58un point, parce que moi j'ai lu le programme du Front Populaire,
17:00mais je ne sais pas si vous avez lu le nôtre.
17:02On propose aussi quelque chose qui est très
17:04concret. La mutuelle à 1€ par jour,
17:06par Français, pour 3 millions de Français
17:08qui sont privés de mutuelle.
17:10Des jeunes actifs, des étudiants,
17:12qui n'ont pas de mutuelle. 1€ par jour
17:14pour avoir une mutuelle. Ça aussi, c'est du concret.
17:16Et pourquoi est-ce que c'est responsable ?
17:18Et pourquoi est-ce que c'est responsable ?
17:20Parce qu'on a déjà montré que là-dessus, on était
17:22en capacité de financement. Quand on fait le reste
17:24à charge zéro, pour le dentaire ou l'auditif,
17:26etc. Ça, c'est des choses qui ont été mises en place.
17:28Donc, on est crédibles
17:30parce que ce qu'on propose, c'est pas
17:32l'ardoise magique de dire, demain, on rase
17:34gratis parce qu'on est en campagne électorale et qu'il faut promettre
17:36tout et n'importe quoi aux Français. On propose
17:38des choses qui sont responsables, qui s'inscrivent
17:40dans la continuité aussi d'un certain bilan, et surtout
17:42qui peuvent être financées demain. Voilà.
17:44C'est toute la différence avec des programmes fantaisistes
17:46qu'on peut voir au RN. On a
17:48beaucoup de mal, d'ailleurs, à déterminer quel est, finalement, leur programme.
17:50Et Front Populaire, qui propose
17:52finalement le programme de LFI de Mélenchon de
17:542022, parce que quand vous prenez les deux programmes,
17:56moi je l'ai fait, le test, c'est du copier-coller.
17:58En même temps, vous avez eu
18:00mi-48h pour vous mettre d'accord.
18:02Évidemment, c'est pas encore en 48h...
18:04Excusez-moi, mais c'est vous qui avez décidé qu'on votait dans les 3 semaines.
18:06Oui, enfin, c'est vous qui nous expliquez...
18:08C'est vous qui expliquez aux Français depuis des mois et des mois
18:10que la NUPES, c'était fini, qu'on ne vous y reprendrait plus,
18:12que l'annonce de Mélenchon,
18:14c'était terminé. Et là, en Twitter,
18:16finalement, on arrive à se mettre d'accord et prendre
18:18le programme de celui qui est le plus fort, puisque, finalement,
18:20celui qui est le plus fort, c'est toujours le même, c'est Mélenchon, à gauche.
18:22C'est lui qui donne son tasseau et qui gagne son programme.
18:24Vous faites une fixité, vous avez une question sur Mélenchon.
18:26Mélenchon, il est dans tous les médias.
18:28Il n'est pas candidat aux législatives,
18:30mais il est dans tous les médias. Expliquez-moi pourquoi.
18:32Je le redis, ce que nous proposons, nous,
18:34c'est effectivement un choc de pouvoir d'achat.
18:36C'est l'augmentation du SMIC de 200 euros net,
18:38et nous l'assumons.
18:40C'est la concentration des aides aux entreprises.
18:42Effectivement, un certain nombre de petites entreprises
18:44peuvent avoir du mal à faire face
18:46à une augmentation du SMIC. Nous disons, nous,
18:48que les aides publiques aux entreprises doivent être
18:50concentrées sur les petites entreprises.
18:52Aujourd'hui, il est scandaleux que
18:54de très grosses entreprises, y compris des entreprises
18:56du CAC 40, y compris des entreprises
18:58qui font de l'optimisation fiscale,
19:00qui versent des dividendes monstruels
19:02à leurs actionnaires, touchent des aides publiques
19:04de l'État. Vous vous rendez compte
19:06que c'est vous qui avez mis ça en place.
19:08Et qu'alors même qu'on a autant de Français
19:10qui ont du mal à boucler leur fin de mois,
19:12vous faites des chèques à des très
19:14grosses entreprises, y compris des entreprises
19:16du CAC 40, qui procèdent à des licenciements.
19:18Vous comprenez que les Français
19:20trouvent cette gabegie insupportable.
19:22Eh bien, nous, nous y mettons fin
19:24et nous l'assumons.
19:26Je veux bien qu'on parle du pouvoir d'achat, mais on va rappeler quand même à nos auditeurs
19:28deux points de votre programme. Déjà,
19:30un, vous revenez sur la défiscalisation des heures supplémentaires.
19:32C'est vrai ou pas ?
19:34Tout à fait, mais je vais vous expliquer pourquoi.
19:36Et deuxièmement, un autre point
19:38qui passe totalement sous silence
19:40par vos interlocuteurs, mais
19:42vous proposez aussi une taxation
19:44dès le premier euro de transmission.
19:46C'est-à-dire que... C'est totalement faux.
19:48C'est totalement faux et ça n'est pas dans notre programme.
19:50Je le redis, sur les heures supplémentaires,
19:52un programme, il se regarde dans sa globalité.
19:54Pourquoi est-ce qu'autant de Français aujourd'hui
19:56ont recours à des heures supplémentaires ?
19:58Parce qu'ils n'arrivent pas à vivre d'un temps complet.
20:00De votre fait, parce que
20:02vous êtes hostiles à l'augmentation des salaires.
20:04Si vous augmentez le SMIC de 1200 euros,
20:06si vous indexez les salaires sur l'inflation,
20:08les Français n'auront pas besoin de faire des heures supplémentaires
20:10pour vivre correctement.
20:12Et donc, la question que vous posez ne se posera pas.
20:14Simplement, ce qui n'est pas normal...
20:16Ce n'est pas normal.
20:18Vous avez des entreprises qui sont obligées de recourir aux heures supplémentaires
20:20et embaucher parce qu'il y a trop de charges.
20:22Et je le redis, un certain nombre de pays
20:24ont mis en oeuvre les mesures que nous proposons,
20:26notamment la Belgique qui index
20:28les salaires sur l'inflation.
20:30Il n'y a pas plus d'inflation en Belgique que chez nous.
20:32Il n'y a pas davantage de difficultés en Belgique que chez nous.
20:34En quelle année ça a été supprimé l'indexation des salaires ?
20:36Au début des années 80.
20:38Sous François Vitterand ?
20:40Après l'échec de l'inflation.
20:42Simplement, Jean-Jacques Bourdin,
20:44la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui,
20:46je ne parle pas de ce mois-ci, mais je parle des deux années que nous avons traversées,
20:48c'est que vous avez eu
20:50une augmentation très sensible de l'inflation
20:52et que les salaires n'ont pas suivi.
20:54En ce moment, oui.
20:56Simplement, il y a un rattrapage à faire.
20:58Je ne dis pas qu'il faut indexer les salaires
21:00sur l'inflation ad vitam aeternam.
21:02Simplement, aujourd'hui,
21:04il y a besoin de ce rattrapage
21:06parce qu'une partie du revenu du travail
21:08des Français a été grignotée
21:10par l'envolée des prix, notamment l'envolée des prix
21:12d'énergie.
21:14Merci à vous.
21:16Sur les salaires,
21:18c'est le sujet majeur.
21:20Le pouvoir d'achat, c'est le sujet majeur.
21:22Évidemment, nous aurons l'occasion de revenir sur tout cela
21:24sur l'antenne de Sud Radio.
21:26Merci. Tout de suite, Sud Radio Média
21:28avec Valère Exper, Gilles Gansman
21:30qui reçoivent le réalisateur Daniel Gilbertstein.