• il y a 5 mois
Ancien Conseiller d’Etat valaisan, homme politique suisse, Oskar Freysinger est avant tout écrivain et il le prouve en faisant son grand retour avec pas moins de trois ouvrages dont "Animalia". Ce livre se veut une dénonciation atypique et clownesque de l’idéologie mondialiste. Dans ce roman "œuvre d’un La Fontaine ayant abusé d’hallucinogènes ou d’un Esope en plein délire psychédélique", quatre animaux cabossés par la vie vont tenter d’empêcher la victoire des "buveurs d’âme du mont Kibo", allégorie de Klaus Schwab et du Forum économique mondial. Au-delà de cette fresque délirante de la civilisation occidentale où le progressisme se transforme peu à peu en régression, Oskar Freysinger évoque la situation politique en Suisse et celle de la France où la politique actuelle bascule dans le grotesque. Un entretien particulièrement dynamique et savoureux.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Je lance un appel à votre générosité. Faites ce geste pour que TV Liberté vous libère de vos chaînes.
00:30Il est ancien conseiller d'État valaisan, homme politique suisse. Il est aussi écrivain et signe son retour avec, non pas deux, mais trois livres dont on va parler dans quelques instants.
00:53Et j'accueille avec plaisir Oskar Freisinger. Bonjour monsieur.
00:56Bonjour.
00:57Alors, comme je le disais à l'instant, vous avez été une très forte personnalité atypique de la politique valaisanne, suisse.
01:06Et j'ai envie de vous demander, avant d'évoquer les ouvrages, si vous continuez à vous appliquer dans la vie de la cité.
01:13Oui, j'ai des rubriques régulières dans un journal régional, dans des mensuels.
01:19Donc, passablement par l'écriture, évidemment, je fais des commentaires sur la politique généralement.
01:24Et puis sinon, je suis toujours membre évidemment du comité du parti que j'ai fondé. Dans le canton, j'étais le fondateur.
01:31Donc, je donne quand même un coup de main quand ils ont besoin, pour les campagnes, etc.
01:35Pour les téléspectateurs, ce parti, c'est ?
01:37Le premier parti de Suisse, de loin, de loin. On avoisine les 30%, 29, 28, 29%, comme ça.
01:42Et puis le parti qui suit, c'est, je crois, les socialistes qui ont 10% de moins.
01:46Et donc, votre parti s'appelle l'UDC. Comment on pourrait le qualifier ? Un parti populiste ? Un parti patriote ? Un parti national ?
01:53Libéral-conservateur.
01:54Libéral-conservateur.
01:55Libéral-conservateur, très clairement. Donc, c'est assez libéral sur l'économie, mais avec un cadre de valeurs qui met quand même un frein à l'économie.
02:04On ne peut pas faire n'importe quoi au nom de l'économie. Donc, on est libéral-conservateur.
02:08Alors, je parlais d'un parcours politique atypique. Alors, c'est vrai qu'il a été haut en couleurs.
02:12Et a pu éclipser, pendant un temps, votre statut d'écrivain.
02:17Alors, vous écrivez, c'est important, en français et en allemand, aussi facilement dans l'une que l'autre langue.
02:24Alors, j'alterne toujours. J'écris un livre en français, ensuite en allemand, ensuite en français.
02:28Puis certains, je les ai réécrits alors dans l'autre langue.
02:31L'avantage, c'est que je peux prendre de grandes libertés avec la traduction, parce que l'auteur de l'original ne va pas se plaindre.
02:36J'écrivais en français et en allemand, j'ai dit, depuis plusieurs décennies.
02:39Et si j'en crois votre biographie officielle, votre premier recueil de nouvelles, date de 2004,
02:45il s'agit de Brüchige Welten, c'est-à-dire Outre-Pensée, en français.
02:49Et puis, 20 ouvrages ont suivi, dont ces derniers, dont on va parler.
02:54C'est ce statut d'écrivain que vous revendiquez pleinement aujourd'hui, plus fortement ?
02:58Oui, parce que la littérature a marqué toute ma vie. Je savais déjà lire avant d'aller à l'école enfantine.
03:03Ma maman m'a énormément poussé dans ce domaine.
03:06Et puis ensuite, j'ai enseigné la littérature pendant 30 ans.
03:09J'ai quand même été prof dans un groupe d'études collège, je pense, c'est vraiment le baccalauréat.
03:13Nous, ça s'appelle la maturité. Donc, c'était des élèves d'un certain âge.
03:16J'ai réussi même à faire des études de livrets de Wagner et d'aller voir les opéras avec les élèves de langue française.
03:22Et vous avez un élève de langue française, les élèves de langue française, face à un opéra de Wagner,
03:27et qui comprennent tout ce qui se passe sur scène à chaque instant.
03:29Ils connaissent même le tréfonds de l'interprétation de tous les symboles et tout ça.
03:34On a vu Rheingold. Qu'est-ce qu'on a vu ? Parsifal.
03:37C'est pas si facile, mais j'ai même osé faire ça.
03:40Dostoevsky, Götterdämmerung, finalement. Le crépuscule des dieux, ça vous allait comme notion ?
03:47Oui, j'ai essayé de faire un crépuscule des dieux joyeux dans ce livre, c'est un peu ça.
03:54Vous êtes aussi intéressé à la poésie, c'est une petite incidente,
03:57mais j'ai vu le prix Rilke, nom de grand poète, pour un poème.
04:01J'ai vu qu'il avait été soumis, mais de manière anonyme. Pourquoi anonyme ?
04:06Parce que déjà, Alfreisinger, c'était pas...
04:08Je n'aurais pas participé si ça n'avait pas été anonyme, parce que j'avais aucune chance d'avoir le prix.
04:13En raison de vos engagements politiques ?
04:15Très clairement. Ah non, l'engagement politique.
04:17Et donc, puisque c'était anonyme, quand ils ont ouvert l'enveloppe,
04:20ils ont vu que c'était moi qui avais gagné.
04:22Alors après, il y a eu la remise des prix.
04:24Vous vous rendez compte que le membre du jury s'est excusé auprès du public de m'avoir donné le prix ?
04:29Parce qu'on ne savait pas que c'était lui.
04:32Je vous jure, c'est comme ça que ça s'est passé.
04:36Moi, je suis là avec ma famille.
04:37Ma femme, elle dit, on se lève et on part, quoi.
04:40J'ai dit, non, non, il faut rester, parce que je pense qu'on va encore...
04:44Et puis, on en a appris d'autres encore de plus belles. Donc, ils ont... Non, mais...
04:47Et vous n'en partirez quand même. C'est déjà presque une victoire.
04:50Allez, on revient à vos deux livres, si vous voulez bien, qui en font trois.
04:54Donc, nous allons évoquer Animalia, et puis aussi les deux nouvelles.
04:58Le nez dans le soleil qui devient l'oreille aveugle.
05:03Voilà, dans ce sens-là, deux livres en un.
05:07J'avais l'impression, en suivant vos pérégrinations,
05:10que le plus dur en 2024, ce n'est pas finalement d'écrire, mais c'est d'être publié.
05:15Ah oui, alors ça, ça a été la croix et la bannière, parce que, évidemment,
05:18j'ai essayé des éditeurs plutôt à droite,
05:22qui, effectivement, ils ont rechigné à publier,
05:27parce qu'ils craignaient carrément, on m'a dit, pour la survie de leur maison d'édition.
05:31Donc, c'était extrêmement dur. Ils ont lu le texte, ils étaient très élogieux.
05:37Et ensuite, pour le publier, ça a été une autre affaire.
05:40Finalement, j'ai trouvé une éditrice parisienne, une petite maison d'édition,
05:47qui est quelqu'un d'admirable, de courage et puis d'organisation.
05:51Alors vraiment, travailler avec cette femme, ça a été un plaisir incroyable.
05:55Un travail, d'ailleurs, très bien fait.
05:57C'est aussi rare, maintenant, de voir des ouvrages bien réalisés, joliment réalisés.
06:02Et donc, on va les citer, ce sont les Séléna Editions.
06:04Et bien, évidemment, l'ensemble de ces ouvrages sont en vente sur le site tvl.fr,
06:09dans la rubrique boutique, pour ceux qui ne le savaient pas.
06:12Séléna.paris, pour mettre un paritif.
06:15Alors, ces livres, on en parle.
06:17Et là encore, j'utilise toujours le même terme, atypiques.
06:21Ils sont atypiques.
06:22Et la présentation de l'ouvrage animalien ne va pas démentir mon propos.
06:26Je cite.
06:27Cette cacatopie semble être l'œuvre d'un lafontaine ayant abusé d'hallucinogènes
06:32et d'un aesop en plein délire psychédélique.
06:35Alors, pour un résultat forcément décapant, non ?
06:38Oui, j'ai bien ri en écrivant ce texte.
06:40Donc, je me suis dit, si déjà, il y a une dégénérescence de notre civilisation,
06:43qu'elle soit au moins joyeuse, la décadence joyeuse.
06:46Il y a trois mises en abîme, si on veut.
06:48La première, c'est le rire.
06:50Le rire libère, le rire fait prendre distance par rapport à l'illusion référentielle.
06:55Le deuxième, c'est les animaux, c'est la fable.
06:57Donc, en transposant les travers de notre société,
07:02de notre civilisation décadente au monde des animaux,
07:05c'est une mise en abîme.
07:06Donc, automatiquement, ça nous pousse.
07:08On a le miroir de ce qu'on est, mais un miroir un peu grossissant, etc.
07:12Puis la troisième, c'est le jeu avec les mots.
07:15J'ai montré aussi que le langage se joue de nous quand on croit jouer de lui.
07:20Et qu'on peut faire énormément.
07:23Et en faisant ressortir le travail sur les jeux,
07:27sur les mots, sur les expressions, sur les figures de style, etc.,
07:30ça fait aussi prendre distance.
07:32Parce que si vous prenez un thriller,
07:33vous n'êtes plus conscient du langage,
07:37du type de phrase, des jeux de mots.
07:39Il y a très peu de ça,
07:40parce que vous êtes complètement avalé par l'action, par le suspense.
07:44Et là, non.
07:45En même temps, je fais ressortir le matériau verbal
07:50et donc les gens ont ces trois mises en abîme
07:52où je les pousse, quelque part, à se remettre en question.
07:55Je vous donne un exemple.
07:56C'est qu'il y a une scène où il y a le lépis-lémur.
07:59Le lépis-lémur a pas de blanche, ça existe pas.
08:01C'est le banquier de l'histoire.
08:02Et puis, il va distribuer des cacahuètes virtuelles
08:04parce qu'il n'y a plus de cacahuètes réelles,
08:06il y a des cacahuètes virtuelles.
08:08C'est le banquier dans l'histoire.
08:09J'ai lu la scène du banquier à une réunion de banquiers.
08:13Ils sont tous marrés, ils rient comme ce n'est pas possible.
08:16Tout à coup, il y en a un qui me regarde et qui fait
08:18en fait, on devrait parier parce que c'est vraiment ça.
08:22Là, la mise en abîme, la prise de conscience a joué.
08:26Donc, très clairement.
08:26Alors, l'histoire, ce sont quatre animaux cabossés par la vie.
08:30On a Tromblons, Léonidas, Orico et Buster.
08:34Qui sont-ils, ces quatre animaux ?
08:36Que représentent-ils surtout ?
08:38C'est un peu les quatre mousquetaires, quelque part, c'était un peu l'idée.
08:40Ils sont dans la jungle, ils sont dans une partie de la jungle
08:44qui n'est pas contrôlée par les vautours et les hyènes.
08:47Et l'un est myope, l'autre est borgne.
08:51Il s'appelle Léonidas, c'est un ratel.
08:52C'est des blaireaux, mais ils ont un énorme courage.
08:55Ils affrontent même des lions.
08:56Donc, c'est incroyable.
08:58Après, il y a l'éléphant sans défense, Tromblons.
09:01Et puis Buster, il lui manque une patte.
09:03Et ces quatre animaux, pourquoi sont-ils handicapés ?
09:07Parce que, quelle est l'erreur des buveurs d'âmes du Monquibo ?
09:11L'erreur de Klaus Schwab, du World Economic Forum, du Deep State, etc.
09:16C'est de vouloir greffer sur un monde relatif, une sorte de chape parfaite.
09:23Il croit pouvoir, scientifiquement, par l'intellect,
09:28créer ce que Heidegger, le philosophe allemand, appelait le Gechtel.
09:31Le Gechtel, c'est une sorte de mécanique sociale,
09:35d'ingénierie sociale parfaite.
09:37Et dès que vous faites ça, vous tombez dans le totalitarisme,
09:40vous déshumanisez le monde.
09:41Vous ne pouvez pas imposer à un monde relatif un modèle absolu, un modèle parfait.
09:47Et c'est justement la fragilité de ces animaux,
09:51leur imperfection, illustrée par leur handicap,
09:54qui va mettre à genoux le système parfait.
09:56Parce que le système parfait est fait pour affronter d'autres systèmes parfaits.
09:59Il n'est pas fait pour affronter l'insuffisance, notre relativité.
10:05Et ce monde reste relatif.
10:07Alors évidemment, on a tué Dieu,
10:09comme Nietzsche l'annonce dans Le Gest Savoir au milieu du XIXe siècle.
10:13Et puis ensuite, il pose la très bonne question, il dit,
10:16mais nous avons tué Dieu, qu'allons-nous faire maintenant pour compenser cette perte ?
10:22Ne faut-il pas que nous devenions des dieux nous-mêmes pour compenser ça ?
10:25Et c'est justement cette tendance-là que je brocarde un peu dans ce texte,
10:31c'est ce transhumanisme où on va essayer de créer l'homme augmenté.
10:36On ne supporte pas l'idée de la finitude.
10:38On n'aime pas la forme sonate.
10:40Il y a un début, il y a le point culminant et il y a une fin.
10:43Et on ne veut pas ça.
10:44Alors, on va cumuler des petits instants intensifs
10:48qui s'alignent comme les perles sur une chaîne.
10:52Et juste pour échapper à l'espace-temps, pour échapper à sa propre finitude,
10:58et s'adonner à l'illusion de pouvoir vaincre la mort et d'être Dieu soi-même.
11:03Et on est des dieux, je dirais que...
11:05On est tous quelque part des handicapés de la vie.
11:08On est tous des cabossés de la vie.
11:10Quand on est jeune, on a 20 ans,
11:11moi je faisais du sport, de haute compétition,
11:13évidemment, tout va bien, on a la machine parfaite, tout va bien.
11:16Mais très tôt dans la vie, je l'ai compris que,
11:18non, là je viens de subir un quintuple pontage.
11:22Ouais, ben c'est bon, je suis comme eux.
11:24Il manque une patte, l'autre il est tout ce qu'on veut.
11:27Et tout le monde dans la vie subit ça.
11:29Tout le monde, chaque être humain.
11:30C'est notre fragilité qui nous donne cette humanité.
11:31Malgré leur handicap, ils vont donc tenter d'empêcher la victoire
11:34de ce que vous avez appelé, ce qu'on appelle dans l'ouvrage,
11:36les buveurs d'âme du mont Kibo.
11:38Et c'est une allégorie de Klaus Schwab
11:41et du forum mondial de l'économie.
11:44Alors, ce qu'ils vont faire, il y en a un qui propose,
11:47il dit, oui, mais alors, il faut qu'on...
11:50Quoi, qu'est-ce qu'on va faire ?
11:50On va essayer de sauver la jungle.
11:52Et à la réponse du plus philosophe,
11:55je crois que c'est Buster, qui lui dit,
11:56non mais attendez, vous avez vu ce que ça donne,
11:58ceux qui veulent sauver la jungle ?
12:00On vient d'avoir l'exemple.
12:02C'est tout le contraire.
12:03Ils veulent créer un paradis, ils créent l'enfer.
12:05Donc, si nous, on décrète maintenant
12:07qu'on va aller sauver la jungle contre les sauveurs de jungle,
12:09donc on va finir par être aussi con que...
12:11Je veux dire, mais on le ressauve quoi ?
12:12Et là, il dit, il y a une chose qu'on peut sauver,
12:15c'est notre âme.
12:16Il faut d'abord balayer devant notre porte.
12:17Il faut d'abord, dans l'introspection,
12:19trouver cette force qui nous habite,
12:22cette parcelle d'éternité,
12:25qui fait dire, d'ailleurs, au père de Camus.
12:27Camus, le premier homme,
12:29quand il décrit, c'est un peu la biographie de son père,
12:32et que son père assiste à la torture
12:34de deux félagas par les troupes françaises.
12:38Il est révulsé et il dit cette phrase
12:40qui a marqué toute ma vie.
12:42Un homme, ça s'empêche.
12:44Et ça, c'est un bouquin qui veut dire aux gens,
12:46il y a des choses qu'il faut empêcher.
12:48Un homme, ça s'empêche.
12:49Je peux faire une chose,
12:51mais il y a en moi quelque chose qui me dit,
12:53non, tu ne fais pas, tu ne fais pas.
12:55Tu ne peux pas, tu ne peux pas.
12:56Par exemple, torturer un animal, faire mal à un animal.
13:00Oui, c'est qu'un animal.
13:02Mais ce n'est pas l'animal qui est en jeu,
13:03c'est ma dignité.
13:05Si je ne fais pas mal à cet animal,
13:06c'est que je veux préserver ma dignité d'être humain.
13:09Et si je ne préserve pas cette dignité-là,
13:12tout ce que je vais faire n'a aucune valeur.
13:13Et ça, c'est vraiment le message un peu
13:15que donnent ces quatre animaux cabossés par la vie.
13:19En plus, bon, c'est une dystopie.
13:21Au contraire, alors...
13:22Pourquoi c'est cacatopie ?
13:23Cacatopie, parce que c'est du chaos,
13:24ça vient du grec, mais c'est un autre mot.
13:26Moi, ça, j'ai fait exprès parce que tout est...
13:29D'ailleurs, tout dans le bouquin,
13:30on voit que je distorge, rien que la casse.
13:35C'est du Walt Disney, quoi, politiquement incorrect.
13:38Donc, parce que Durand-Math a dit un jour,
13:41il a dit une histoire a trouvé sa vraie fin
13:46quand elle a trouvé la pire des fins possibles.
13:48Là, une histoire est vraiment finie.
13:49Et quelle est la pire des fins possibles ?
13:51C'est quand ça bascule dans le grotesque.
13:54Et cette histoire se termine aussi un peu dans le grotesque.
13:56Et regardez voir le monde actuel.
13:59Vous observez la politique actuelle en général.
14:01Non, mais attends, c'est grand guignolesque.
14:04C'est plus que des pantins, là.
14:04Il y a quelque chose qui ne joue plus.
14:06Donc, on est en train de basculer dans le grotesque.
14:08– Il fallait instituer un monde meilleur, c'est Buverdam.
14:13C'est ce que vous appelez dans le livre La Grande Recette.
14:15– Oui, bien sûr.
14:15– En référence au Great Reset.
14:18La Grande Recette, est-ce qu'elle va avoir raison de notre monde ?
14:21C'est une bonne question.
14:22Est-ce qu'il faut lire le livre pour le savoir ?
14:24– Moi, je pense que la phrase « Chasser le naturel, il reviendra au galop »,
14:28elle a une valeur universelle sur ce...
14:30Vous pouvez un certain temps maintenir le couvercle sur la marmite,
14:36mais il y a un moment donné, la vapeur va faire sauter le couvercle.
14:39On a vu ça avec l'ex-Yvoslavie.
14:41Tito a maintenu le couvercle un certain temps, puis ça a sauté, quoi.
14:44Vous ne pouvez pas éternellement faire ça.
14:46Donc, si vous allez contre la nature de la vie,
14:49contre les lois fondamentales,
14:52vous allez le payer d'une manière ou d'une autre.
14:54Ça va vous revenir en pleine poire.
14:56Ce n'est pas possible autrement.
14:56– Alors, il y en a un qui ne va pas payer, c'est Klaus Schwab,
14:58puisqu'il a annoncé son départ.
14:59– Oui, c'est ça.
15:00– Qu'est-ce que c'est la fin de cette...
15:02– Ça sera ses enfants, puisqu'il a organisé ça de manière tout à fait dynastique.
15:07Donc, de toute façon, il y a toujours un plus Schwab que Klaus qui va venir.
15:10– Alors, parallèlement à Animalia, il y a l'apparition de ce que l'on pourrait appeler,
15:14donc, j'ai dit, de nouvelles, l'oreille aveugle et le nez dans le soleil.
15:19Alors, est-ce que ce sont des hasards de calendrier
15:20ou c'est le même esprit de dénonciation de l'idéologie mondialiste, pour faire simple ?
15:23– Non, non, l'intention de l'éditrice, c'était de dire,
15:29tu as une telle diversité de plumes qu'on va essayer de l'illustrer
15:33en publiant en même temps des textes de des sens totalement différents.
15:37Et c'est vrai que ces deux textes-là, ils sont très poétiques.
15:40L'un est particulièrement poétique dans la prose.
15:43L'autre, c'est aussi un handicapé,
15:46mais qui, lui, va commencer à voyager dans le monde.
15:50Il est sourd-muet de naissance.
15:51Il existe vraiment, c'est pas… Il existe vraiment.
15:53J'ai simplement romancé sa vie.
15:55Ce qui lui arrive, tout ça, c'est tiré du réel.
15:58Donc, j'ai juste romancé pour essayer de faire vivre au lecteur
16:03ce qui se passe chez un voyageur qui, sourd-muet…
16:07– Perd ses sens au fur et à mesure.
16:08– Il va devenir complètement aveugle parce qu'il a le syndrome de Cher.
16:11Il a Asperger.
16:14Et puis, des problèmes d'équilibre.
16:16Et pour le moment, donc, sa vision, il n'a plus de vision latérale.
16:20Elle se réduit à 2 mètres.
16:21Et à partir de 2 mètres, tout est flou.
16:22Et dans cet état, il a fait 3 millions de kilomètres,
16:26voyagé tout seul 3 millions de kilomètres.
16:27Il a visité 85 pays.
16:30Et alors, il lui arrive évidemment des bricoles.
16:32La difficulté, ça a été d'écrire un récit de voyage,
16:37mais par rapport à quelqu'un qui, en fait, ne voit rien,
16:41pas grand-chose, n'entend rien.
16:44Alors que les récits de voyage, si on lit Sylvain Tesson,
16:47ou bien Nicolas Bouvier, donc évidemment, c'est par les descriptions.
16:51Alors lui, il s'est peut-être fait autre chose.
16:53Mais parce que ce voyage le renvoie à lui-même.
16:56Et il y a quand même des choses à dire.
16:57Et je vous jure, les lecteurs que j'ai eus,
17:00les premiers lecteurs ont été fascinés par ce texte.
17:02Vraiment, ça les a touchés profondément
17:04parce qu'on ressent vraiment ce que c'est que d'être handicapé
17:08à ce point, d'amener, se promener, comme il dit, son bocal.
17:12Aucun poisson rouge n'a jamais réussi à déplacer son bocal, sauf moi.
17:16Et ces ouvrages ont en commun la représentation d'un univers
17:20qui vous est particulier, je l'ai dit,
17:22couronné par des prix de poésie ou des prix culturels, évidemment.
17:25Qu'est-ce que vous voulez qu'on retienne de votre œuvre ?
17:28Ce n'est pas l'heure de la conclusion, bien évidemment.
17:30Mais à cette étape de votre travail,
17:33quel message ou quel livre souhaitez-vous mettre en exergue ?
17:37Certains disent, à votre place, d'ailleurs, que c'est le nez dans le soleil,
17:40qui était une sorte de monologue identitaire.
17:42Est-ce qu'ils ont tort ?
17:44Est-ce qu'ils ont raison ?
17:46Il est rattaché à la terre, oui, il est ancré dans son terroir.
17:50On a les deux mouvements, d'ailleurs, dans le livre, là,
17:54vous avez les deux mouvements.
17:55Celui qui est prisonnier dans ses handicaps, ses multi-handicaps,
17:59va vers le vaste monde et voyage.
18:01Et l'autre, Pépé, qui a son kilomètre et demi de bus, de bis, à renaturer,
18:06le bis, c'est une conduite d'eau à l'air libre pour irriguer les vignes et les champs,
18:12et qui, lui, va transformer ça en une sorte de jardin extraordinaire,
18:18pour s'y traîner,
18:20et il va ramener le monde entier sur son petit kilomètre d'enracinement.
18:24Donc, les deux mouvements sont possibles.
18:26Ce qui compte, c'est quoi, finalement ?
18:28C'est, comme c'était écrit dans le livre, redevenir comme les enfants.
18:32Ça veut dire quoi ?
18:34Quel est le plus grand danger pour la dictature, pour un dictateur ?
18:38Je l'avais décrit dans les derniers romans, la cendre rouge,
18:41c'est quand est-ce que l'interrogateur de la Tchéka,
18:45il perçoit la plus grande menace pour le système communiste,
18:49cette ingénierie parfaite qu'ils sont en train de créer.
18:52C'est lorsqu'il voit un enfant jouer dans un bac à sable.
18:56Il sait, enfant, ça, c'est la menace.
18:58L'enfant qui joue est libre, il est hors du monde,
19:02il est dans une autre dimension.
19:03Et il faut qu'on retrouve cette capacité, même en tant qu'adulte,
19:06d'être toujours avec cet enthousiasme de l'enfant qui joue,
19:10qui s'oublie lui-même qu'il est dans l'être, totalement dans l'être.
19:13Et ça, c'est la liberté.
19:15Et c'est la seule qui nous est accessible.
19:18Vouloir aller sauver le monde, franchement,
19:20ils ont essayé, là, mais ça donne toujours des catastrophes.
19:23On va tout essayer.
19:24Vous ne faites plus de politique, plus beaucoup,
19:27mais il y a eu, il y a quelques mois,
19:28je vois des élections législatives remportées par la droite populiste.
19:33Libéral-conservatrice, l'UDC avec près de 30% des voix,
19:36c'est quand même 12 points de plus que les socialistes.
19:38Est-ce que ces résultats, ça vous laisse indifférents ?
19:40Et surtout, est-ce que ça traduit un changement de politique en Suisse ?
19:44Ce n'est pas un changement parce que ça fait maintenant,
19:45depuis la première fois qu'on a fait des résultats de ce type-là,
19:48c'était, je crois, en 1999,
19:52et donc depuis, nous sommes restés invariablement premier parti de Suisse.
19:56Après, il y avait toujours des variations,
19:57mais en Suisse, les variations, c'est toujours 1-2%,
19:58donc ce n'est pas énorme.
20:00Mais on est le premier parti.
20:01On a toujours deux membres au gouvernement
20:02parce que chez nous, c'est un gouvernement collectif.
20:05Nous n'avons pas un Louis XIV qui dirige.
20:09Et puis, si Louis XIV est mauvais, tout le système en souffre.
20:12Chez nous, on a sept nains.
20:13Et plus les nains sont nains, mieux le système fonctionne
20:16parce que c'est le système qui est fort.
20:17Ce n'est pas les personnes qui le représentent.
20:19Et ça, c'est la force du système suisse par rapport à des présidents
20:22comme la France ou les États-Unis aussi.
20:26Vous avez une présidence très, très forte,
20:28dominante avec un type qui a presque tout pouvoir.
20:31Ça, nous, les Suisses, on a fractionné le pouvoir.
20:35Oscar Freisinger, vous notez quand même
20:40que vous ne m'indiquez pas si vous avez la capacité
20:43de faire bouger les lignes, faire bouger les choses en Suisse.
20:46C'est bien d'avoir deux nains sur sept, mais ici, c'est…
20:49D'accord, mais on a réussi à ne pas être membre de l'Union européenne
20:53parce qu'il y a la démocratie directe.
20:54Et puis, il fallait bien un parti qui porte ce combat.
20:57C'était en ce temps-là Christophe Blecher qui l'avait fait.
21:00Et maintenant, on est très, très, très content.
21:02Quand on voit l'évolution des choses, on est content d'être indépendant
21:05parce qu'on a notre propre politique monétaire.
21:08On a une certaine autonomie dans les décisions.
21:11On est 26 cantons, on est une confédération.
21:13Par contre, le modèle suisse pourrait être un modèle pour l'Europe.
21:17Vous pourriez organiser l'Europe comme la Suisse est organisée,
21:20sans concentration de pouvoir, avec une sorte de fédéralisme.
21:24Je crois que ça, ce serait un modèle possible.
21:26Moi, je ne suis pas contre le fait que les pays européens travaillent ensemble,
21:30mais pas le modèle actuel.
21:32Donc, ce modèle-là, à mon avis, il a vécu.
21:34Vous me rappelez Yvan Blau qui venait souvent.
21:36Je l'ai connu personnellement.
21:38Il est même venu me voir en Suisse.
21:40Il défendait cette notion-là d'essayer d'instituer en Europe le système suisse.
21:45Les élections européennes, elles sont quand même aussi une incidence.
21:47En Suisse, je lisais qu'un quart de la population résidant en Suisse
21:50aura son mois d'hier le 9 juin, s'il le veut bien sûr,
21:53soit parce qu'il s'agit de personnes ayant la double nationalité
21:55ou parce qu'elles sont actives dans l'un des États membres
21:58avec le droit de vote dans leur pays d'origine.
22:00La tribune de Genève, que vous appréciez certainement beaucoup,
22:03s'inquiète d'un glissement à droite du Parlement européen
22:07et dit, la tribune de Genève, et c'est ça qui m'intéressait,
22:10de ces répercussions sur la politique suisse en matière climatique et migratoire.
22:16Voilà une mauvaise nouvelle.
22:18Ah non, pas pour l'UDC.
22:20Pour moi, non.
22:22Évidemment que si l'Union européenne commence à peut-être
22:26réintroduire un minimum de contrôle aux frontières,
22:28ça pourrait arranger tout le monde,
22:30parce qu'à l'intérieur de l'espace Schengen,
22:32non mais attendez, ça ne peut pas fonctionner.
22:34Moi, j'ai combattu d'ailleurs Schengen,
22:36les Suisses ont décidé d'adhérer,
22:38mais maintenant on regrette parce que ça ne fonctionne pas.
22:40Schengen-Dublin ne fonctionne pas.
22:42Et puis ensuite aussi au niveau de l'écologie,
22:44on voit là actuellement, surtout la Suisse allemande,
22:48qui est assez centrée sur l'Allemagne,
22:52quand on voit la catastrophe des vers allemands,
22:56la Baerbock, Habek et Consorz,
22:58qui sont en train de faire de l'industrie allemande.
23:00Moi, je n'ai jamais vu
23:02un suicide économique collectif
23:04comme l'Allemagne est en train d'en pratiquer.
23:06Je connais bien puisque
23:08je suis assez ancré aussi sur la Suisse allemande.
23:10Peut-être pour les Français, c'est moins perceptible.
23:12Les Français, ils ont toujours été
23:14un peu dans la mouise.
23:16C'est l'oiseau qui chante
23:18les deux pieds dans le fumier.
23:20Donc on est habitué.
23:22Et puis ils se peignent tout le temps.
23:24Le Français, c'est bon, il reste fidèle à lui-même.
23:26Finalement, il n'y a pas grand changement.
23:28Mais en Allemagne,
23:30cette déconstruction d'une industrie
23:32qui était une des meilleures au monde,
23:34je prends juste de lâcher
23:36le moteur à explosion, où les Allemands,
23:38ils étaient de loin dominants
23:40au niveau planétaire.
23:42Et pour passer au moteur électrique
23:44à 70 pièces, où les Chinois sont
23:46dix fois meilleurs parce que ça fait 15 ans qu'ils font
23:48et puis ils ont les matières premières,
23:50ils ont la main d'oeuvre bon marché,
23:52donc ça, je ne comprends pas.
23:54Ça me dépasse.
23:56La Suisse, elle, elle a un tissu économique intéressant
23:58parce que c'est beaucoup de PME, de petites et moyennes entreprises,
24:00qui sont très dynamiques,
24:02qui ont beaucoup d'innovation.
24:04Si on maintient ce tissu-là,
24:06on ne fait pas la faute des Allemands, c'est mieux.
24:08Alors les Verts,
24:10les Verts, je ne peux pas.
24:14Et puis en plus,
24:16c'est des gens qui s'opposent au CO2
24:18et tout ce qu'on veut, mais à ce que je sache,
24:20les Leopard 2
24:22que Baerbock envoie en Ukraine,
24:24ce n'est pas des moteurs électriques.
24:26Donc, vous voyez, la contradiction.
24:28Et moi, j'ai toujours eu l'image,
24:30au moins, je trouvais ça sympathique,
24:32les petites fleurs, les Verts,
24:34vous voyez, c'était le biol.
24:36Et là, maintenant, c'est devenu
24:38des vatanguerres farouches,
24:40c'est envoyer des armes pour sauver la paix.
24:42Non mais attendez, moi, je ne comprends pas.
24:44Je ne comprends plus le monde.
24:46Et c'est ce que je vous disais, on bascule dans le grotesque.
24:48Et là, ça devient grotesque parce qu'on ne comprend plus rien.
24:50Donc, si on défend la paix maintenant
24:52et qu'on dit, non mais attendez,
24:54il faudrait que les Ukrainiens et les Russes s'asseyent
24:56à une table et qu'on les laisse finalement discuter
24:58et régler leurs problèmes,
25:00on est tout de suite un nazi, un fasciste,
25:02un pro-Poutine, je ne sais quoi.
25:04C'est désolant.
25:06On prôle la paix
25:08et ça devient quelque chose de condamnable.
25:10Dans ce conflit-là, la Suisse, est-ce qu'elle a son mot à dire ?
25:12Parce qu'elle pourrait jouer un rôle pivot.
25:14Mais elle aurait pu, oui.
25:16Et la neutralité, c'est notre meilleure protection.
25:18Et c'est ce que la Finlande n'a pas compris.
25:20Elle était mieux protégée par sa neutralité
25:22qu'elle l'est maintenant en tant que membre de l'OTAN.
25:24Mais si la Suisse ne le fait pas, c'est à faute à qui ?
25:26À l'UDC peut-être ?
25:28Non, parce qu'ils ont... Non, non, nous, alors,
25:30on est clair à ce niveau-là.
25:32C'est la première partie de Suisse.
25:34Ils n'arrivent pas à imposer quoi que ce soit ?
25:36Ah non, parce qu'on n'est pas majoritaire.
25:38Nous, nous ne sommes que 30% et il y a 70% qui font autrement.
25:40Parce que là, les socialistes et les centristes sont ensemble,
25:42sur ce truc-là.
25:44On n'a pas seulement suivi sur les sanctions.
25:46Il a fallu qu'on soit derrière, je crois, les Britanniques.
25:48On est ceux qui ont prononcé le plus grand nombre de sanctions
25:50contre les Russes.
25:52On a invité Zelensky, on lui a déroulé le tapis rouge.
25:54Maintenant, on fait une conférence au Birkenstock,
25:56les Russes ne sont pas invités.
25:58Non mais attendez, ce n'est pas ça la neutralité.
26:00Nous, il faut qu'on soit neutre si on veut
26:02amener les deux parties autour d'une table
26:04pour discuter sans a priori.
26:06Nous sommes les facilitateurs.
26:08Et la neutralité nous permettait d'offrir
26:10nos bons offices pour cela.
26:12Et en plus, d'agir dans le domaine humanitaire
26:14sur la planète entière.
26:16Et on a abandonné ça bêtement.
26:18Par peur, toujours, des Anglo-Saxons.
26:20Parce qu'évidemment, ils menacent constamment
26:22notre système bancaire.
26:24Ça, c'est uniquement du chantage.
26:26Parce qu'il faut reconnaître une chose aux Américains,
26:28pour le chantage, ils sont très forts.
26:30Et on a cédé à ça.
26:32Je trouve désolé.
26:34La Suisse, ce n'est pas une île.
26:36Cette neutralité, vous me dites,
26:38elle n'est pas conforme à vos aspirations.
26:40Ce pays, d'autres pays,
26:42ils se tournent vers qui ?
26:44Vers une France qui est dans la mouille,
26:46une Allemagne qui se désindustrialise,
26:48des États-Unis qui ne sont pas remarquables,
26:50une Russie avec qui on ne peut pas traiter.
26:52Est-ce qu'on peut continuer à vivre seul ?
26:54Non, mais on ne vit pas seul.
26:56Nous avons des relations économiques et diplomatiques
26:58mais multifactorielles avec le monde entier.
27:00Donc, c'est du multilatéralisme
27:02qu'il faut...
27:04Tout le monde peut négocier avec tout le monde,
27:06les yeux dans les yeux.
27:08Il n'y a pas de question de chantage,
27:10ou de dépendance, ou de post-colonialisme.
27:12Moi, je trouve ça assez intéressant comme modèle.
27:14Et la Suisse, on est un exemple.
27:16On était un exemple.
27:18Maintenant, on s'est embarqués dans ce...
27:20On fait des exercices avec l'OTAN.
27:22On essaie de se rapprocher.
27:24Mais l'OTAN n'est pas une protection
27:26contre les missiles atomiques russes
27:28le jour où ils devaient réellement être envoyés.
27:30On ne sait pas.
27:32J'espère pas, je le souhaite vivement pas.
27:34Mais là, actuellement,
27:36ils sont sur un volcan,
27:38et ils ne s'en remettent pas compte.
27:40Il y a une irresponsabilité assez étonnante.
27:42Donc, la neutralité, elle, par contre,
27:44ne vous fait pas bombarder par des missiles.
27:46Vous êtes neutre.
27:48Et ça a été respecté.
27:50Même la Russie,
27:52en 1815,
27:54lors du fameux
27:56congrès de Vienne,
27:58qui avait été un des moteurs
28:00pour ce pays indépendant et neutre
28:02qui est devenu ensuite la Suisse.
28:04Là, maintenant, on a pris parti
28:06alors qu'on commerce avec le monde entier.
28:08Avec les Allemands et tout le monde,
28:10on est ouvert.
28:12Nos frontières sont ouvertes.
28:14Vous savez combien d'étrangers on a.
28:16Sans parler de ceux qu'on a naturalisés,
28:18on a 25% d'étrangers.
28:20Les Allemands, ils sont, je crois, à 5%,
28:22les Français, à 8%, quelque chose comme ça.
28:24Nous, nous sommes à 25%.
28:26Il y a quelque chose qu'on fait juste.
28:28On les a intégrés, apparemment.
28:30En tout cas, ça joue pas si mal.
28:32Donc, qu'est-ce qu'on a fait juste ?
28:34Vous avez peut-être essayé de s'en inspirer.
28:36Mais c'est pas de...
28:38Parce que tout le monde
28:40est dans la mouise. Se mettre avec dans la mouise
28:42en disant comme ça, on est solidaires. Non.
28:44– Vous avez apporté la preuve que finalement,
28:46je vous voyais écrivain,
28:48en train de rédiger sur les hauteurs de Zermatt,
28:50ou d'Interlaken, ou à Sion,
28:52vos livres. Finalement,
28:54vous êtes encore et toujours un militant politique,
28:56passionné. – Je suis un peu le
28:58Waldganger, le...
29:00On pourrait dire ça, le
29:02coureur des bois d'Ernst Jünger.
29:04Je sais pas si vous vous souvenez d'Ernst Jünger,
29:06un auteur allemand qui avait écrit sur les
29:08falaises de Marbre. Et il avait écrit un livre qui s'appelle
29:10Waldganger, qui m'a inspiré d'ailleurs pour ce roman,
29:12où il dit
29:14mais quel est le moyen que nous avons
29:16de résister à ce totalitarisme
29:18latent
29:20et qui est doux. C'est pas
29:22la même chose que ce que George Orwell décrit
29:24dans 1984, le communisme pur et dur,
29:26le nazisme pur et dur. Non.
29:28C'est, on veut votre bien,
29:30on vous aime, c'est pour ça que c'est
29:32plutôt Aldous Huxley, quoi. Et lui,
29:34il a à ce moment-là
29:36postulé le Waldganger, c'est revenir
29:38à la forêt, revenir à la nature, revenir
29:40au naturel. Ici aussi, la nature
29:42va revenir à elle-même. Et c'est la seule
29:44chose qui peut nous sauver, parce que
29:46nous ne sommes pas Dieu,
29:48nous sommes des êtres humains faillibles,
29:50avec nos faiblesses, nos
29:52handicaps, et c'est notre fragilité
29:54qui nous donne notre humanité.
29:56Et chacun, s'il respecte la fragilité
29:58de l'autre, il va se retrouver avec l'autre.
30:00Mais dès le moment où on commence à faire le gorille,
30:02à se taper sur la poitrine,
30:04ça se termine mal.
30:06Il y en a un qui va écraser l'autre.
30:08Merci beaucoup, Oscar Freisinger. Bon retour
30:10dans votre Suisse et vos alpages.
30:12Pas que, le Valais, ce n'est pas que
30:14de la montagne.
30:16Surtout que là, ici, il y a les Jeux Olympiques
30:18qui menacent, je préfère être sur mes montagnes.
30:20Je comprends, si vous avez une place.
30:22Oui, parce qu'il faut aller nager dans la Seine. Non, non, c'est bon,
30:24je préfère mes ruisseaux de montagne.
30:26D'accord, je prends une place avec vous.
30:28Merci beaucoup, Oscar Freisinger.
30:30Et puis voilà, ces ouvrages, ils sont en vente sur le site tbl.fr.
30:32On vient de vous en parler, foncez l'acheter.
30:34Merci, au revoir.
30:36Merci.

Recommandations