Dessinateur de presse, Romée de Saint-Céran a illustré et co-écrit avec Arnaud Florac "Education minimum" (Editions Magnus). Ce recueil reprend les meilleures chroniques publiées dans le magazine "La Furia". Les auteurs nous offrent, avec humour et espièglerie, une arme d’instruction massive, un voyage dans ce que la culture a de meilleur et de plus accessible. Cet ouvrage tient du dictionnaire amoureux, du manuel de savoir-vivre et du livre de textes littéraires. Il dessine les contours d’un paysage qui nous reste familier : la France, la culture, la beauté, la grandeur. Ce livre commence par un hommage à Brigitte Bardot. Il se poursuit par des portraits d’hommes libres de Desproges à Jean-Pax Méfret, de Raspail à Céline et Evola. Mais parce que l’humour et la fantaisie sont le fil rouge de ces chroniques endiablées, Florac et Saint Céran répondent à des questions existentielles : "1314, début du bordel ?", "Chien et chat : qui est de droite ?", "Et si le Moyen Âge, c’était mieux que maintenant" ou encore "Du Guesclin, coach en séduction". "Education minimum" est un livre revigorant, tumultueux, un livre de rééducation… au minimum.
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00:00 Bonjour, Romain de Saint-Séran.
00:07 Bonjour, Marcien de Bilde.
00:08 Je fais mienne la présentation que vous faites de vous.
00:10 Vous avez 40 ans, vous êtes marié et père de cinq enfants et vous êtes chef d'entreprise.
00:15 Absolument.
00:16 Pas seulement.
00:16 Dessinateur, dessinateur de presse, vous avez coécrit ou plutôt illustré aussi avec Arnaud Florac
00:22 l'ouvrage "Éducation minimum" aux éditions Magnus.
00:26 Ce livre, vous le retrouvez bien évidemment dans la boutique de TV Liberté sur le site tvl.fr.
00:32 Vous en avez l'habitude.
00:34 Alors pour présenter l'ouvrage, les éditions Magnus parlent d'un dictionnaire amoureux
00:38 mais aussi d'un manuel de savoir-vivre et d'un livre de Michel Lanais.
00:43 C'est des recueils de textes littéraires.
00:45 On est loin de penser ou pas loin de penser que l'on est proche d'un genre d'ovni,
00:50 d'un objet non identifié.
00:52 Je vous remercie de cette définition.
00:54 Effectivement, j'aurais été bien en peine de présenter de façon aussi succincte cet ouvrage.
00:59 On est effectivement à mi-chemin du dictionnaire amoureux, du livre de Michel Lanais.
01:05 Ça a l'énorme avantage de pouvoir se lire de façon parcellaire ou totale, dans n'importe quel sens.
01:11 Tout est prenable.
01:13 Donc la présentation est bonne.
01:15 Ce recueil reprend les chroniques dans le magazine La Furia.
01:18 Entre autres.
01:19 Si je vous crois, il s'agit d'un voyage dans ce que la culture a de meilleur et de plus accessible.
01:26 C'est pour cela que vous commencez le livre par un hommage à Brigitte Bardot,
01:29 dont vous dites qu'elle est tout ce qu'il y a de plus français.
01:31 Absolument. Et non pas accessible.
01:33 Oui, Brigitte Bardot est une figure tutélaire de la culture française de l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui,
01:40 à qui on a souhaité rendre hommage en ouvrant cet ouvrage
01:45 puisque c'est un personnage qui a incarné une époque,
01:49 qui incarne encore aujourd'hui une forme de liberté,
01:51 même si, je le dis avec beaucoup de liberté, je mange de la viande.
01:55 Et Arnaud Florac aussi.
01:57 Mais c'est vrai qu'il nous a semblé que pour ouvrir l'ouvrage,
02:00 Brigitte Bardot pouvait être une bonne figure.
02:02 Et vous avez dessiné une Brigitte Bardot intemporelle, de toute éternité.
02:06 La beauté est intemporelle.
02:07 C'est une star, Brigitte Bardot ? C'est vraiment une star ?
02:10 Je pense, oui. Une icône.
02:11 Une icône. Et la liberté.
02:14 Elle a toujours incarné cela.
02:16 Je pense, oui.
02:18 Contre les uns et contre les autres d'ailleurs,
02:20 parce qu'elle a horrifié la droite, elle horrifie aujourd'hui la gauche.
02:24 Mais cette liberté, elle est toujours éternellement indiquée.
02:27 Je pense qu'elle a incarné une liberté dans les années 50-60.
02:30 Ses premiers films ont été des scandales,
02:33 peut-être au sein de notre famille politique d'ailleurs.
02:37 Aujourd'hui, elle scandalise effectivement une partie de la gauche
02:41 par des prises de position ou par des amitiés qui pourraient être contestées par ses anciens amis.
02:47 Elle incarne à ce sens, oui, une forme de liberté qui nous est chère.
02:51 L'icône et fantasme, c'est quoi fantasme pour vous ?
02:54 Fantasme, je pense que Brigitte Bardot a incarné pour beaucoup de Français,
02:58 et incarne toujours pour beaucoup de Français,
03:00 une forme de représentation de la femme française peut-être.
03:03 Et à ce titre-là, on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses propres dépens.
03:07 Donc on laisse le lecteur se faire une idée de ce qu'on met d'ailleurs le mot fantasme.
03:11 Voilà, Brigitte, et tout ce qu'il y a de plus français, et là nous sommes bien d'accord.
03:14 Dans le genre, libre et fier de l'être,
03:16 alors vous citez deux personnages dont l'humour restera à jamais,
03:20 Michel Audiard d'un côté et l'humoriste Pierre Desproges.
03:23 On est très loin de Guillaume Meurice dans vos choix.
03:27 Oui, on n'a pas pensé à faire un chapitre sur Guillaume Meurice, pour être honnête,
03:30 avec tout le respect qu'on a pour l'utilisation de nos impôts
03:35 par cet humoriste sur France Inter, je crois.
03:39 Non, non, on n'a pas choisi de parler de Guillaume Meurice.
03:42 On aime l'humour, on aime le rire,
03:45 on est peut-être moins sensibles à cette tendance,
03:48 oui, je vais dire au ricanement, à une forme de cynisme, de mépris
03:54 qu'on peut trouver sur certains humoristes des services publics
03:59 qui font qu'on avait 52 articles à faire
04:02 et c'est vrai que notre plume n'a pas été spontanément cherchée sur ce terrain-là.
04:07 C'est surprenant aussi parce que la France d'Audiard, elle est morte.
04:11 Pensez-vous ?
04:13 Un peu ? Beaucoup ?
04:16 Je ne sais pas. Je ne sais pas, non.
04:19 Je pense qu'on a tous en nous une forme de cet esprit,
04:23 cet esprit un petit peu bravache, cet esprit gaulois, cet esprit canaille aussi,
04:27 ce goût de la truculence, vous savez qu'on reste pour...
04:31 On est persuadé avec Arnaud de rester un peuple gaulois,
04:35 un peuple de bagarreurs, un peuple qui aime la belle vie, qui aime les bons mots.
04:40 Et je pense que non, cette France d'Audiard, alors oui, si on reste sur la forme,
04:44 les gens ne sont plus en costume croisé, en casquette, en tweed,
04:47 sur un coin de zinc à boire un petit noir et un calva à 7h du matin,
04:51 mais l'esprit, l'esprit qu'il y a derrière les films, les dialogues d'Audiard, les livres, etc.,
04:56 on peut le retrouver de nos jours, ou en tout cas nous,
04:59 on a aussi de nos acteurs à aller rechercher finalement cette flamme et cet esprit-là
05:03 pour le faire vivre en 2023.
05:05 – Et la liberté de ton déproche, elle, elle est bien morte ?
05:09 – Alors, c'est un lieu commun contre lequel je n'irai pas, effectivement...
05:13 – En fait, il y a des reproches à Guy Reusse, alors que "déproche" a fait 100 fois pire,
05:17 sans la même question.
05:18 – Effectivement, effectivement, aujourd'hui, on n'est plus à la même époque,
05:22 donc il est très possible qu'effectivement, cette liberté de ton qui existait à l'époque,
05:28 une époque où il n'y avait pas de réseaux sociaux,
05:30 il n'y avait pas de médias comme aujourd'hui aussi,
05:32 donc il n'y avait pas de tempête dans un verre d'eau à chaque pas de travers,
05:36 donc effectivement, il y avait une liberté de ton qui était peut-être plus autorisée.
05:40 Aujourd'hui, on vit une époque qui est peut-être aussi une forme de dictature
05:44 des émotions et des sensibilités, qui fait que, j'ai pas envie de tomber dans le
05:49 "on ne peut plus rien dire" parce qu'on a essayé de prouver
05:51 qu'on peut quand même essayer de continuer à dire beaucoup de choses,
05:53 mais effectivement, si on copie-colle ce qui a été fait à l'époque,
05:57 il faut le faire de façon différente aujourd'hui, je pense.
06:00 Quand vous évoquez Audiard, quand vous évoquez des proches,
06:02 est-ce que ce n'est pas quelque chose qui retient à évoquer la nostalgie ?
06:06 Est-ce que vous êtes des nostalgiques ?
06:09 J'espère pas. J'espère pas. On peut contempler le passé.
06:13 On peut contempler le passé, non pas pour le regarder, essayer de le reproduire,
06:19 mais plus, on essaye en tout cas, pour s'en inspirer.
06:22 Vous savez, je reprends les mots, je crois, de Paul Valéry,
06:25 on est plus des transmetteurs de flammes que des adorateurs de cendres.
06:30 On n'est pas là pour copier-coller.
06:32 D'ailleurs, dans cet ouvrage, on ne dit pas aux gens
06:34 "habillez-vous comme Michel Audiard" ou "faites les mêmes blagues que des proches".
06:39 On dit plutôt aux gens "regardez ce que ces personnes-là ont fait à leur époque
06:43 dans un contexte spécifique et l'esprit, le génie propre qui leur a fait faire
06:47 ce qu'ils ont fait, qui leur a fait dire ce qu'ils ont dit,
06:49 produire ce qu'ils ont produit, et vous, Français de 2023,
06:53 eh bien, inspirez-vous de cet esprit pour, à votre tour,
06:57 faire bouger les lignes et faire avancer vos idées.
07:00 – Alors, dans votre poteon, figure, et c'est bien ainsi, un chanteur,
07:03 Jean-Pax Méfray, faire l'éloge de ce monument intergénérationnel,
07:07 c'est se placer dans le camp des réactionnaires,
07:10 ce n'est pas un terme trop lourd à porter, suicide, pas nostalgique,
07:13 mais alors réactionnaire. La réaction, c'est la vie.
07:17 – On vit une époque où mettre une chemise, c'est de droite.
07:20 Pourquoi se battre contre les étiquettes qui peuvent nous être collées dessus ?
07:23 Oui, on écoute Jean-Pax Méfray, on écoute beaucoup de choses aussi.
07:26 On parle de Mozart, qui était un compositeur de génie,
07:31 franc-maçon à l'époque, on en parle avec beaucoup d'admiration aussi.
07:35 Donc, non, non, oui, l'étiquette réactionnaire, je ne repasserai même pas dessus.
07:43 Beaucoup de gens nous catégoriseront comme ils le souhaitent.
07:47 En revanche, effectivement, oui, on a attaché un ensemble de traditions,
07:52 de messages de valeur que les chansons de Jean-Pax portent
07:56 et qui ont marqué, je pense, notre jeunesse
07:58 et une partie de la jeunesse de nos auditeurs et de nos lecteurs, j'espère.
08:03 Après, il y a plein d'autres choses, mais ça tombe bien, il y aura plein d'autres tomes.
08:06 – Oui, vous dites que Jean-Pax, il est connu depuis quatre générations.
08:10 J'ai cherché laquelle j'appartenais, je vais dire la quatrième,
08:14 je n'y crois pas trop, mais Jean-Pax Méfray, qu'est-ce qui vous plaît ?
08:18 C'est le chanteur populaire, le chanteur de variété française,
08:22 c'est le chanteur politiquement incorrect, c'est le pied noir,
08:25 c'est celui qui s'est engagé aussi politiquement,
08:28 c'est le journaliste, c'est l'écrivain.
08:30 Quel est Jean-Pax que vous préférez ?
08:32 – C'est une bonne question, je ne vais répondre que pour moi.
08:35 Arnaud vous fera peut-être une autre réponse si vous voulez en parler.
08:38 Moi je pense que c'est le poète, on va dire le poète,
08:44 et il y a une forme de quête de vérité, de vérité je trouve dans ses chansons,
08:50 mise en poésie, peut-être aussi une forme de, on va dire de spleen,
08:56 qui moi me parle à titre personnel, donc mon Jean-Pax ça sera ça,
09:00 celui du lecteur ce sera peut-être autre chose.
09:03 – Oui, un peu de nostalgie, vous voyez ? – Oui, oui.
09:05 – On y revient, à la suite de Jean-Pax, il y a Raspail, Jean Raspail,
09:09 Vladimir Volkow, Nimier, Céline, et voilà Dominique Wehner et De Gaulle.
09:14 Est-ce qu'il était nécessaire de le placer au même niveau ?
09:17 Vous dites d'ailleurs "on peut penser ce qu'on veut de l'homme
09:19 mais on ne peut pas nier le talent de l'artiste et son statut de paysagiste de droite".
09:23 C'est un illusionniste, ajoutez-vous.
09:26 Le terme est assez ambigu, illusionniste.
09:29 – Oui, on ne peut pas nier qu'encore aujourd'hui en 2023,
09:33 le paysage politique français à droite est encore très marqué par la figure du général.
09:37 Les gens se positionnent, les otanistes, atlantistes se présentent comme gaullistes,
09:42 c'est assez amusant.
09:44 Donc oui, on ne peut pas nier que c'est une figure qui, quoi qu'on en pense,
09:47 a marqué l'histoire de la droite française sur les 50-70 dernières années même.
09:52 Donc oui, à partir de là, c'était compliqué de ne pas l'évoquer.
09:57 Après voilà, votre point, il est cité parmi d'autres figures littéraires,
10:01 artistiques ou politiques dans l'ouvrage, parce qu'une fois de plus,
10:04 on ne souhaitait pas l'éluder.
10:06 L'idée, mais comme dans tous les articles, n'est pas de faire un panégyrique
10:09 des personnes qu'on présente.
10:11 En revanche, oui, il est compliqué de nier l'influence qu'il a pu avoir sur son temps.
10:16 – Toujours est-il que De Gaulle, l'illusionniste,
10:18 nous plonge dans l'histoire de notre nation.
10:20 Et vous ne manquez pas d'aborder les dates clés pour mieux frapper fort
10:24 le génocide vendéen et la résistance dont vous dites "elle était de droite".
10:30 – Oui.
10:32 – Ce n'est pas politiquement correct.
10:34 – Je ne vous l'apprends pas.
10:36 – Ben, redites-moi clairement, en quoi elle est de droite ?
10:39 – La résistance est de droite, ben…
10:41 – Je pense que ça ne dure à peine nécessaire, vous savez, même au fond.
10:43 – Oui, sans doute.
10:45 Je pense que tous les historiens qui se sont renseignés sur la question…
10:49 Quand on dit que la résistance est de droite,
10:51 on ne dit pas que la résistance n'était que de droite.
10:53 Il est évident qu'il y a eu, notamment après la fin du pacte germano-soviétique,
10:59 un afflux de résistants communistes qui sont arrivés.
11:01 Donc je n'ai plus la date exacte, c'est en 1942 ou 1943, je ne sais plus.
11:04 Il y a effectivement des communistes qui ont rejoint les rangs de la résistance.
11:07 Donc je dirais en 1942, vous vérifierez peut-être au montage,
11:11 mais… ou en 1941 peut-être.
11:13 Pas de sujet là-dessus, la droite n'a pas l'exclusivité de la résistance.
11:17 En revanche, ce dont on se rend compte, c'est que, comment dire,
11:23 dès le début de la résistance, on a toute une partie de la droite issue de mouvements
11:28 tels que l'Action française, par exemple,
11:31 qui ont, sans concession et sans coup férir, choisi d'entrer en résistance.
11:37 Ce qui est assez intéressant, c'est que vous avez dans les mêmes familles
11:39 des gens qui ont eu les mêmes éducations et qui ont choisi un camp ou l'autre.
11:43 Lisons l'ouvrage, on ne peut pas prendre cette période
11:51 en mettant un camp blanc, un camp noir.
11:54 Les situations ont été grises, les familles ont été divisées.
11:57 Mais oui, il y a une grosse partie de la résistance qui, dès le début,
12:00 a été issue des milieux catholiques et des milieux catholiques de droite.
12:04 Vous le dites avec Arnaud Fleurac, pendant que le journal "L'Humanité"
12:07 faisait le trottoir auprès des nazis pour continuer à publier,
12:10 les premiers résistants étaient de droite à vérifier dans l'ouvrage.
12:13 Je citais Arnaud Fleurac, qui crie aussi pour la furia, je l'ai dit,
12:16 mais aussi pour "Boulevard Voltaire et l'incorrecte".
12:18 Vous abordez aussi le thème dangereux de la religion,
12:21 avec cette intégrogation catholique-français.
12:24 Pourquoi faire ? Et pourquoi pas ?
12:27 - Et pourquoi pas être catholique-français ?
12:30 - Oui, pourquoi pas faire être catholique ?
12:32 Vous dites même "existe-t-il des raisons d'être catholique en France ?"
12:35 Alors, est-ce qu'il existe des raisons, et est-ce que ça sert encore à quelque chose
12:38 d'être catholique ? Vous apportez des réponses ?
12:40 - Alors, plus que jamais. Après, on apporte...
12:42 Je ne sais pas si on apporte des réponses. On ouvre des portes.
12:45 On essaye d'ouvrir le cœur du lecteur sur ces questions-là.
12:48 On est, à titre personnel, convaincus que, oui, Dieu merci,
12:51 on est catholique en France, et que toute l'actualité nous le prouve,
12:54 nous y ramène, et c'est justement l'abandon,
12:57 l'abandon de la foi catholique qui fait qu'aujourd'hui,
13:01 on a, même dans nos camps, des petits ou des grands renoncements
13:05 qui sont des causes, ou en tout cas qui participent
13:09 à un renoncement plus global. Donc oui, on pense que...
13:12 On pense qu'être catholique en France, c'est plus que jamais nécessaire.
13:16 On reste la filiale de l'Église aussi, donc il ne faut pas oublier
13:20 qu'on est un pays qui a été placé dans les bras de la Vierge Marie
13:25 depuis Louis XIII au moins, en fait, beaucoup plus, depuis le début.
13:29 – Officiellement avec Louis XIII.
13:31 – Officiellement avec Louis XIII, et que, voilà,
13:33 on est sous la protection de la Sainte Vierge.
13:35 On traverse des périodes, on traverse des temps
13:38 qui ne sont pas forcément évidents, mais à vrai dire,
13:40 quelle période peut dire qu'elle a été particulièrement évidente ?
13:42 Quelle période peut dire que l'Église de France a été exceptionnelle en tous points ?
13:46 Voilà, on est, nous, confrontés à des problématiques spécifiques.
13:52 C'est à notre sens, en se recentrant sur l'essentiel,
13:57 en se concentrant sur la foi, qu'on traversera ces épreuves.
14:01 – C'est formidable, parce que là, vous évoquez tout cela,
14:04 mais dans l'ouvrage, vous dites que vous ne parlez pas de foi,
14:06 ni de conversion intérieure, vous répondez même,
14:08 "nous ne sommes pas prêtres".
14:10 Il suffit quand même pour consacrer un chapitre entier
14:12 à la défense de la messe en latin.
14:14 – On est tous prêtres, prophètes et rois, cher Marcien de Ville.
14:18 – Ah ben oui, mais vous avez dit tout ce que vous avez dit dans votre ouvrage,
14:20 il faudrait que vous nous entendiez sur le sujet.
14:23 Alors la messe en latin, il faut, si on ne dit pas la messe en latin,
14:25 elle n'a pas de valeur ?
14:26 – Pas du tout, je dis qu'il faut l'essayer.
14:28 On dit qu'il faut l'essayer, Arnaud dit qu'il faut l'essayer, c'est l'adopter.
14:30 Alors si on doit raconter nos vies, Arnaud est effectivement
14:32 plus traditionnaliste que je ne le suis.
14:34 Maintenant, effectivement, j'apprécie la messe en latin
14:37 quand j'ai l'occasion d'y aller.
14:39 Mais oui, l'essayer c'est l'adopter, c'est un rite.
14:41 Je ne sais pas si vous êtes vous-même catholique pratiquant
14:44 ou si vous avez eu l'occasion d'assister à des messes trinantines.
14:46 – Monsieur le journaliste, pour l'instant, c'est moi qui pose les questions.
14:49 Je m'aperçois que mes questions peuvent aussi tromper le téléspectateur
14:53 sur l'apprentissage de l'éducation minimum, parce que c'est vrai
14:56 que tout cela se fait avec l'humour, vous l'avez dit tout de suite d'ailleurs,
15:00 sans le cynisme, sans l'ironie, sans les grincements.
15:03 C'est pourquoi il me paraît-il de vous questionner sur des sujets
15:05 beaucoup plus importants que ceux que je vous ai évoqués.
15:07 1314, c'est le début de la chute de la France.
15:09 Comment vous le dites joliment, 1314, c'est le début du bordel.
15:13 – C'est évident, voilà, un vrai sujet.
15:15 – Voilà, et donc j'ai trouvé un vrai sujet.
15:17 Je vous écoute alors sur ce début du bazar général.
15:19 – Non, en fait, c'est une digression avec Arnaud, évidemment.
15:24 Il s'agit toujours de trouver la date du début de la chute.
15:28 Arnaud a proposé 1314, qui nous barressait très bien,
15:32 sans vouloir divulguer, pour plein de raisons que vous retrouverez dans l'ouvrage.
15:36 – On n'a pas le droit de dire pourquoi.
15:38 Bon, il faudra qu'on reléchette.
15:40 – Il faut spoiler, donc divulguer, il ne faut pas trop spoiler.
15:43 Il faut inciter le lecteur à découvrir pourquoi 1314 est le début de la fin.
15:46 – Bon, alors je vais poser une autre question,
15:48 sur laquelle je ne m'étais pas penché jusque-là,
15:51 et dont je ne peux pas moi-même être très catégorique.
15:53 C'est les chiens ou chats, propriétaires de chiens ou de chats,
15:56 qui est de droite.
15:58 En sachant que, par exemple, vous avez évoqué Céline,
16:00 et que le chat de Céline s'appelait Bébert, et qu'il était de droite, lui.
16:03 – On est plutôt d'accord, en l'occurrence.
16:05 Le chat est de droite et le chien est de gauche.
16:07 Donc c'est effectivement une question…
16:09 – Ça ne s'est pas vu aux yeux, pardonnez-moi de vous le dire.
16:11 – Non, non, c'est un point qui est très important, qui est très sérieux,
16:14 et qu'on a traité avec beaucoup de… – De minutie.
16:16 – Oui, de minutie.
16:17 C'était une démarche universitaire, quasiment.
16:20 Et on est arrivé à la conclusion suivante,
16:22 qui est que le chien, effectivement, est de gauche, vous voyez,
16:26 puisqu'il est prêt à renoncer à une partie de sa liberté
16:30 pour qu'une autorité supérieure lui donne la sécurité et la nourriture,
16:33 donc l'homme en l'occurrence, là où le chat, plus attaché à sa liberté,
16:37 est considéré comme de droite,
16:39 tandis que les propriétaires de chiens, eux, vont exploiter le travail du chien,
16:46 et donc sont des méchants capitalistes de droite,
16:49 tandis que les propriétaires de chats,
16:51 qui eux aiment bien se faire déchirer leur canapé, leur rideau,
16:54 par un être qui n'en a rien à faire d'eux, sont de gauche dans cette lecture.
16:58 Donc ça, ça a été notre… c'est une décision…
17:00 enfin, oui, c'est un titre qui est très catégorique, qui est très sérieux,
17:03 et on conclut en disant qu'on pourrait tout à fait prouver le contraire
17:06 en ayant autant raison, mais c'est un exercice de style.
17:09 – Alors on voit que sur ces thématiques-là,
17:11 vous avez vraiment un apport d'éducation, une valeur ajoutée sur l'éducation.
17:14 – C'est très important.
17:15 – J'ai bien compris.
17:16 Et derrière la fantaisie reste quand même la France au cœur de l'ouvrage,
17:19 et vous insistez, ceux qui aiment la France,
17:21 et vous invitez ceux qui aiment la France à faire sécession.
17:26 Le terme, vous le savez, est un peu important.
17:29 Vous dites que le misérabilisme, c'est pour ceux qui n'y connaissent rien.
17:33 Vous, vous avez reçu une éducation minimum, et vous devez donc faire sécession.
17:37 Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire dans votre esprit, Romain Saint-Séran ?
17:40 Faire sécession ?
17:41 – Alors, c'est un terme qui est fort.
17:43 C'est un terme qui est fort.
17:45 Je pense qu'on incite le lecteur à commencer par faire un travail sur lui.
17:50 Faire sécession, en fait, c'est…
17:53 si je devais le reformuler, c'est être du monde…
17:57 être dans le monde sans être du monde, pardon, je ne m'y retrouve plus non plus.
18:00 Être dans le monde sans être du monde, ça veut dire qu'on est à une époque,
18:03 on n'a pas forcément vocation à aller vivre comme des amiches,
18:06 à s'enfermer dans une ferme et à se couper du téléphone, de l'Internet.
18:10 On est dans une époque, on y vit, on prend ce qu'il y a à en prendre aussi.
18:16 On n'a pas vocation à sortir du monde.
18:18 En revanche, effectivement, faire sécession, ça veut dire rentrer dans un combat intérieur,
18:23 déjà peut-être dans un premier temps, pour essayer d'aller sortir,
18:28 comme disent les coachs en développement personnel, la meilleure version de nous-mêmes.
18:32 Et faire sécession, c'est ça, c'est en fait aller chercher le meilleur chez nous
18:37 et le meilleur dans notre entourage pour la plus grande gloire de la France, par exemple.
18:45 – Vous êtes dessinateur de presse. – Oui.
18:47 – C'est un métier en voie d'extinction, lui aussi.
18:50 – Dessin de presse, c'est la forme de la liberté d'expression.
18:53 Il n'y en a plus en France, on ne peut plus dessiner de presse.
18:55 Est-ce que par exemple, le New York Times, en 2019, a supprimé son dessin
19:01 sur sa pagination internationale ?
19:04 C'était le début de la fin, beaucoup de journaux l'ont supprimé,
19:07 Figaro et tant d'autres, seul dans le monde,
19:09 le journal d'extrême-gauche maintient son dessin de presse en une.
19:13 Est-ce que c'est un métier en voie de disparition ?
19:16 – Il faut être libre. – Dur à dire.
19:18 Pour l'instant, on a la chance de travailler avec des publications
19:21 qui continuent à nous faire confiance, qui continuent à nous faire travailler.
19:25 Je pense que le dessin de presse permet d'apporter un regard sur une thématique,
19:30 sur un article, un angle d'attaque qui va être plus impactant
19:34 qu'un article écrit puisqu'il demande peu ou pas de travail d'appréhension.
19:39 C'est-à-dire que le lecteur va voir le dessin et en 10 secondes,
19:43 aura même pas compris le message.
19:47 Évidemment, je prêche pour ma paroisse, mais persuadé et convaincu de l'apport
19:52 qu'un dessin de presse peut apporter par rapport à un article.
19:56 Est-ce qu'il disparaîtra ?
19:59 Vous évoquez le fait que des journaux ne fassent plus appel au dessin de presse.
20:02 Les dessins continuent à exister, en fait.
20:04 Les dessins continuent et existeront peut-être d'une autre façon,
20:07 en ligne, sur Internet, sur les réseaux sociaux.
20:12 J'ai pas forcément de réponse définitive à apporter sur la question.
20:15 En tout état de cause, vous illustrez cet ouvrage.
20:18 C'est un temps de parenthèse, un peu d'oxygène aussi, d'ailleurs, dans l'ouvrage.
20:23 C'est un plaisir que vous avez eu, réel, d'illustrer ça.
20:26 C'était la première fois que vous le faisiez ?
20:28 Non, je suis dessinateur de presse depuis une petite dizaine d'années
20:31 pour différents titres.
20:33 Et pour illustrer un ouvrage, un livre, vous l'aviez déjà fait ?
20:36 J'ai déjà un petit peu fait, un petit peu fait, pas dans de telles proportions.
20:39 J'ai illustré des couvertures de livres.
20:42 En revanche, oui, ça a été un plaisir de travailler avec Arnaud sur ce projet, déjà,
20:45 parce qu'on a construit ensemble le projet et les différentes thématiques.
20:49 J'ai choisi les articles que j'illustrerai avec lui.
20:52 Je ne pouvais malheureusement pas tout illustrer,
20:54 mais voilà, on a choisi une trentaine, je vous prie de m'excuser.
20:57 Et oui, bien sûr, c'est un plaisir, parce que, comme vous le disiez,
21:00 je trouve que ça apporte une respiration dans le texte.
21:03 Ça permet d'illustrer, de...
21:05 Alors, quoi, ce sont des portraits ? C'est un portrait,
21:07 mais ça permet d'avoir un regard aussi sur certains articles.
21:09 Donc oui, moi, ça a été un exercice très agréable.
21:12 Alors, il y a une trentaine de chapitres, trentaine de thématiques.
21:15 52 chapitres.
21:16 52, ah, moi j'ai un compté une trentaine.
21:18 Un par jour de la semaine.
21:19 Un par jour de la semaine, c'est pareil.
21:20 Un satépensé.
21:21 Voilà, exactement.
21:22 Et donc, il y a des sujets que je n'ai pas abordés,
21:23 mais qui me paraissent aussi importants.
21:25 Et si le Moyen-Âge, c'était mieux que maintenant, par exemple.
21:28 J'en ai vu un aussi qui me plaisait énormément,
21:30 qui est "Dioguet-Clinc, coach en séduction".
21:33 Moi, non plus, ça ne m'avait pas sauté aux yeux.
21:34 Et donc là, j'aurai toutes les réponses dans "L'Éducation minimum".
21:37 Et on a 300 thématiques déjà prêtes devant nous.
21:40 Ça veut donc dire que les éditions Magnus sortent le premier tome d'œuvres
21:45 qui vont à la Saint-Simon devenir une vingtaine.
21:48 En effet, on espère, si Dieu nous prête vie.
21:51 Oui, si le public est là et si on peut continuer,
21:55 on continuera en fait pour terminer de présenter "L'Éducation minimum".
22:00 C'est effectivement des portes qu'on ouvre au lecteur.
22:02 Donc on a aujourd'hui ouvert 52 portes avec 52 chapitres.
22:05 On a largement de quoi écrire au moins 4 ou 5 tomes à l'instant T.
22:09 On a 4 ou 5 fois 52 thématiques à aborder.
22:14 Votre auditeur est au courant ?
22:16 Un petit peu, ça dépendra des ventes.
22:18 Je fais un clin d'œil aux éditions Magnus.
22:21 Mais effectivement, on a de la matière.
22:23 Et l'idée, c'est effectivement d'ouvrir des portes,
22:26 d'ouvrir des fenêtres au lecteur.
22:27 Certains chapitres parleront à certains, d'autres pas du tout, et vice-versa.
22:30 Et en fait, c'est très bien ainsi.
22:33 Je suis bien d'accord.
22:34 C'est un livre revigorant, c'est un livre tumultué et drôle.
22:36 Drôle, sincèrement drôle.
22:37 C'est donc un bon bonheur, un bonheur simple.
22:39 Donc c'est bien un livre pour Noël, un livre de rééducation au minimum.
22:43 Merci beaucoup Romain Sincère.
22:44 Un grand merci, merci à vous.
22:45 à bientôt.
22:46 [Musique]