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Transcripción
00:00 Mon général, qu'est-ce que vous pensez de la situation de la France aujourd'hui ?
00:03 Premièrement, et deuxième question, le sujet le plus brûlant,
00:06 qu'est-ce que vous pensez de la volonté manifestée par le président de la République
00:10 d'intervenir peut-être en envoyant des troupes en Ukraine ?
00:13 Alors là, vous me posez plusieurs questions.
00:16 Je ne fais pas ce qu'on appelle la politique politicienne.
00:21 En revanche, je m'intéresse à la géopolitique et à la géostratégie.
00:24 Et là, on est servi.
00:25 Parce que ce qui se passe actuellement en Europe,
00:31 qui devait être théoriquement protégée de toute guerre,
00:35 est confrontée à un conflit, à ses limites nord, en Ukraine.
00:41 Mais ce n'est pas la première guerre de haute intensité en Europe
00:44 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:46 On pourrait parler de la Yougoslavie, la dislocation de la Yougoslavie.
00:50 Alors je fais d'ailleurs un rapprochement entre les deux.
00:52 La dislocation de la Yougoslavie, c'est en quelque sorte
00:56 les prémices de ce qui se passe en Ukraine.
00:58 Il fallait abaisser la Russie.
01:00 Et ce qui se passe en Ukraine, c'est aussi d'une certaine manière,
01:03 à l'origine, une tentative menée par la CIA,
01:07 aujourd'hui on le sait, et les États-Unis,
01:10 et l'OTAN, mais l'OTAN c'est le bras armé des États-Unis,
01:13 d'abaisser la Russie, voire,
01:16 c'est ce qui était dans les intentions premières,
01:19 de disloquer la Russie.
01:21 On voulait, les Américains avaient imaginé,
01:23 vous savez il y a des concepteurs de la géopolitique états-unienne,
01:30 et ça remonte à loin, mais il y a,
01:33 je passe là-dessus, mais vous le savez,
01:35 il y avait une volonté de disloquer la Russie
01:37 que les Américains considéraient comme l'héritière de l'URSS.
01:40 Elle l'est d'une certaine manière,
01:41 mais avec un abandon de l'idéologie communiste
01:44 et une volonté de se rapprocher de l'Europe.
01:46 C'était ça.
01:47 Et le danger était aussi là pour les États-Unis,
01:50 de voir une Russie se rapprocher des pays européens,
01:53 au plan économique, au plan politique, etc.
01:55 C'est ce qu'a essayé de faire Vladimir Poutine dans les débuts.
01:57 C'est exactement ça, lorsqu'il participait au G7+1, au G8,
02:01 et donc disloquer la Russie en une Russie d'Europe,
02:06 grosso modo, qui aurait été vaincue, donc malléable,
02:10 et puis deux ou trois territoires en Asie centrale, en Sibérie,
02:14 qui auraient été des protectorats américains.
02:15 Le but étant évidemment d'encadrer l'ennemi futur
02:20 des États-Unis, qui est déjà l'ennemi présent,
02:22 mais enfin pas de manière aussi exacerbée, la Chine.
02:27 La Chine avec la ceinture maritime au sud, la 7e flotte,
02:30 et puis le Japon, les alliés anglo-saxons,
02:33 Australie, Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud,
02:36 et Taïwan évidemment, qui est le prétexte à cette querelle
02:40 qui monte entre les États-Unis et la Chine.
02:44 Et donc, avec ces trois, deux ou trois protectorats étatsuniens,
02:48 il est évident que la Chine se trouvait à la fois
02:51 face à une menace maritime et face à une menace terrestre.
02:53 Voilà comment je fais l'analyse de l'Ukraine.
02:55 Alors le déclenchement, maintenant on le sait,
02:57 vous savez quand on regarde les choses,
03:00 on peut prendre un événement brut,
03:02 et à ce moment-là, on devient un idéologue
03:04 parce qu'on ne va pas à la racine des événements.
03:07 Si on regarde l'événement déclenchant de cette guerre,
03:11 c'est évidemment l'entrée en guerre de la Russie,
03:15 enfin en guerre, une opération militaire spéciale
03:17 de la Russie dans l'Est de l'Ukraine.
03:20 Ça c'est le 24 février 2022.
03:22 Tout à fait, c'est ça.
03:23 Mais pourquoi ? Comment ça s'est fait ?
03:26 Pourquoi les Russes sont entrés dans cette zone russophone
03:31 et peuplée de Russes, en tout cas favorable à la Russie ?
03:34 Pourquoi ?
03:35 Eh bien si vous regardez, c'est une affaire qui remonte à 2012-2014,
03:39 avec la manipulation des gouvernements successifs d'Ukraine,
03:45 les malignances de la CIA,
03:47 d'un personnage qui vient de démissionner,
03:50 Victoria Nuland, donc qui a agi...
03:53 Secrétaire d'État...
03:54 Secrétaire d'État américaine, bien sûr, adjointe.
03:57 Et donc cette préparation des Ukrainiens à cette guerre.
04:04 Comment ? Eh bien en massacrant,
04:06 parce qu'il n'y a pas d'autre terme,
04:07 en bombardant leurs propres compatriotes
04:09 dans cette zone du Donbass.
04:11 Donc évidemment, la Russie ne pouvait pas laisser faire de telles actions.
04:17 Non seulement ça, mais également l'OTAN.
04:20 L'OTAN qui n'aurait pas dû subsister à la fin de l'URSS.
04:25 L'OTAN, c'était face au pacte de Varsovie,
04:29 même si le pacte de Varsovie a été créé en 1955,
04:31 un peu plus tard que l'OTAN.
04:33 L'OTAN n'aurait pas dû subsister,
04:35 puisqu'il n'y avait plus de menaces.
04:38 Mais non, les États-Unis ont décidé que c'était un excellent outil
04:41 pour maintenir les Européens sous dépendance,
04:44 avec d'autres outils bien évidemment,
04:46 et considérant que la Russie était l'héritière de l'URSS,
04:50 d'encadrer la zone aujourd'hui conflictuelle
04:54 par des pays adhérents à l'OTAN.
04:57 Adhérents à l'OTAN et adhérents à l'Union Européenne.
04:59 Ce qui fait qu'aujourd'hui, Union Européenne et OTAN,
05:02 c'est un couple.
05:04 Voilà, donc si on ne regarde pas l'origine du conflit,
05:07 évidemment, on peut dire que Poutine est un agresseur,
05:10 mais qui a voulu qu'il agresse ?
05:12 Vous savez, je fais toujours quand on me pose cette question,
05:14 allusion à la dépêche d'Ems.
05:16 La dépêche d'Ems, donc en 1870,
05:20 qui a été à l'origine du conflit entre la Prusse et la France,
05:27 qui est à l'origine du conflit ?
05:29 C'est évidemment Napoléon III qui a déclaré la guerre à la Prusse,
05:32 à Bismarck et au roi de Prusse.
05:35 Eh bien, si vous analysez, il y a eu une manipulation,
05:39 voulu, une dépêche qui était tout à fait pacifique de la part du roi,
05:44 que Bismarck a totalement manipulé.
05:49 Ce qui fait que Napoléon III n'a pas eu d'autre solution
05:52 que d'entrer en guerre contre la Prusse.
05:54 Et Bismarck avait un intérêt,
05:55 et l'intérêt c'était d'assimiler l'Allemagne du Sud
05:58 pour en faire l'Empire Allemand
06:00 contre lequel nous nous battrons en 1914-1918.
06:03 Alors je bois vos paroles, mon général, parce que je dis la même chose que vous.
06:06 En fait, j'ai fait une réunion publique où je parlais de ça aussi.
06:10 Bismarck avait dit qu'il avait agité le chiffon rouge devant le taureau français.
06:16 Donc il l'avait fait délibérément.
06:18 Et il avait dit « Napoléon III est une grande incompétence méconnue ».
06:23 C'était un type très intelligent, mais redoutablement intelligent.
06:26 Alors que Napoléon III est tombé dans le panneau,
06:28 parce qu'il y avait une différence de préparation.
06:30 L'armée française avait, à part le chasse-peau qui était son avantage,
06:33 le fusil, l'armée française avait 250 000 hommes et encore,
06:36 alors que l'armée russienne qui avait fait les batailles du Danemark de 1864,
06:40 de Sadova de 1866, était suréquipée.
06:43 500 000 hommes qui venaient d'avoir remporté les batailles sur Bataille.
06:45 Absolument, elle était préparée.
06:46 Et en plus l'état-major, il n'y avait pas que Bismarck,
06:48 il y avait Molke, etc., qui étaient des gens très intelligents.
06:51 Alors que nous on avait Napoléon III,
06:52 et puis il y avait un type qui disait que c'était prêt,
06:55 on était prêt jusqu'au bouton de guêtre, c'était ça.
06:57 Oui absolument, c'est ça.
06:58 Et vous ne croyez pas qu'aujourd'hui...
07:01 Nous sommes dans une situation parallèle.
07:03 Macron est une grande incompétence méconnue.
07:05 Est-ce que celui qui agite le chiffon rouge, d'ailleurs qui peut être moins la Russie
07:10 que les États-Unis d'Amérique, agite le chiffon rouge devant le taureau français ?
07:13 Vous savez, je ne vais pas juger le président de la République,
07:17 parce que je vous l'ai dit, je ne fais pas de politique politicienne,
07:19 mais je constate les faits.
07:22 Nous avons une armée qui est excellente,
07:25 c'est probablement une des meilleures armées du monde.
07:27 Ce n'est pas parce que je suis officier français que je le dis,
07:29 c'est d'autres officiers étrangers qui le disent.
07:32 Cela dit...
07:33 L'armée française ?
07:34 L'armée française, d'autres officiers étrangers à l'armée française.
07:37 Cela dit, c'est une armée qui a maintenu des capacités dans tous les domaines,
07:43 et on dit qu'elle est échantillonnaire.
07:45 Elle a surtout été faite pour répondre à des situations extérieures,
07:48 à des situations d'opex, opérations extérieures.
07:51 Elle est très apte à rétablir la paix,
07:55 à maintenir, à séparer des belligérants,
07:58 à faire des interventions.
08:00 Elle l'a montré au Mali,
08:01 elle l'a montré auparavant dans d'autres pays.
08:05 Mais elle n'est plus, depuis la chute du mur de Berlin,
08:09 et plus précisément depuis la dislocation du pacte de Varsovie,
08:12 donc les années 91, 90-91,
08:14 elle n'est plus du tout une armée de haute intensité.
08:19 Ce que l'on appelle la haute intensité aujourd'hui,
08:21 c'est ce qu'on vit en Ukraine.
08:23 Je suis convaincu que si nous avions les moyens,
08:30 nous serions à la hauteur d'événements de ce type
08:34 qui sont à mon avis peu probables,
08:36 mais cela demanderait du temps.
08:38 On ne peut pas du jour au lendemain refaire une armée de blindés,
08:44 avec des drones, avec une artillerie,
08:47 elle est magnifique notre artillerie, mais elle n'est pas suffisante,
08:49 avec des lance-roquettes multiples,
08:51 avec le système informatique et électronique nécessaire,
08:54 il faut du temps, même si on accélère la production de tous ces matériels,
08:58 ce n'est pas du jour au lendemain.
09:00 Donc il est très difficile de jouer là-dessus.
09:04 Alors vous allez me dire, mais il y a la bombe nucléaire,
09:06 la bombe atomique.
09:07 La France est une des puissances nucléaires majeures,
09:10 mais cette bombe ne peut être dissuasive
09:13 que si elle assure la protection des intérêts français,
09:17 c'est-à-dire d'un pays souverain.
09:19 Sinon elle n'est plus dissuasive,
09:21 elle ne peut pas assurer la protection d'autres pays.
09:24 C'est incompatible, ça serait paradoxal.
09:28 La dissuasion nucléaire ne peut assurer que la protection des intérêts français
09:33 et surtout du territoire national.
09:36 Donc nous n'avons pas dans une opération qui ne serait pas la nôtre,
09:41 l'utilité de l'armement nucléaire.
09:44 Sauf si évidemment nous étions directement menacés,
09:47 ce qui pourrait être le cas.
09:49 Mais en l'occurrence, nous ne sommes personne de nos menaces.
09:53 Alors ça c'est une grande question,
09:55 mais en matière de matériel,
09:57 on a beaucoup parlé des canons César,
09:59 on parle beaucoup, je crois que les avions d'assaut sont parmi les meilleurs au monde.
10:02 Le Rafale est probablement le meilleur avion au monde.
10:04 Le Rafale est sans doute le meilleur avion du monde.
10:06 On a cette réputation, j'ai vu d'ailleurs qu'on est devenu
10:08 les deuxièmes exportateurs mondiaux d'armement.
10:10 Je ne sais pas s'il faut s'en féliciter ou le regretter,
10:12 il faut s'en féliciter en tout cas pour l'industrie de l'armement.
10:15 Si nous ne vendions pas notre armement,
10:17 nous ne pourrions pas équiper notre armée.
10:19 Néanmoins, on n'a pas les missiles hypersoniques,
10:22 on n'a pas les missiles Kinzhal, les missiles Zircon,
10:24 les trucs à 9900 km/h,
10:26 qui sont équipés par les Russes.
10:28 Je crois que c'est vrai et faux.
10:30 Nous sommes très performants,
10:32 par exemple dans les missiles à trajectoire aléatoire.
10:34 Les Russes le sont,
10:37 je crois que les États-Unis sont en retard,
10:39 et puis d'autres puissances aussi.
10:41 La Chine travaille là-dessus.
10:43 Mais nous avons une DGA et des chercheurs,
10:46 des ingénieurs militaires,
10:48 qui sont extrêmement performants.
10:50 Ce qui participe aussi au respect
10:53 que l'armée française suscite à l'étranger.
10:56 Elle n'a peut-être pas les effectifs,
10:58 elle n'a peut-être pas la quantité nécessaire,
11:00 mais elle a une technologie, des moyens technologiques remarquables.
11:03 – Mais vous n'avez pas répondu sur ma question,
11:05 sur les missiles hyper-véloces, à 10 000 km/h quand même.
11:07 – Oui, mais on travaille là-dessus.
11:09 Alors là, face aux États-Unis,
11:13 si on imagine un conflit direct entre les...
11:17 Car Dieu ne plaise, et puis surtout,
11:19 la logique, on y reviendra peut-être,
11:21 ne le veut pas, mais c'est vrai que
11:23 des missiles hyper-véloces, ça met New York,
11:26 Washington, toutes les villes d'Amérique,
11:30 enfin des États-Unis d'Amérique,
11:32 à portée immédiate et quasiment instantanée
11:34 de missiles russes.
11:36 – Et la France aussi, à partir de la base de Kaliningrad, par exemple.
11:39 – Par exemple, par exemple.
11:41 – Et par ailleurs, les missiles anti-missiles,
11:43 les SS-400 russes, ils sont super performants.
11:46 On dit qu'ils ont plusieurs dizaines d'années,
11:48 dix ans d'avance.
11:50 – Ça, ça fait partie de l'intox aussi.
11:52 – L'intox en russe ?
11:54 – Oui, l'intox est réciproque, un peu partout,
11:56 on fait de l'intox. C'est normal,
11:58 et ça fait partie aussi de la dissuasion,
12:00 c'est pas seulement nucléaire,
12:02 c'est aussi la qualité de l'armement,
12:04 c'est aussi la volonté, c'est aussi
12:06 un certain nombre de facteurs.
12:08 Non, je pense que nous avons,
12:10 on a des retards par exemple dans les drones,
12:12 on a des retards aussi dans les missiles anti-missiles,
12:14 c'est vrai, c'est vrai.
12:16 Mais dans d'autres domaines,
12:18 on a des qualités
12:20 qui nous sont enviées par d'autres.
12:22 Bon, je fais la défense de l'armée française,
12:24 c'est un peu normal,
12:26 allez-vous me dire.
12:28 Mais je pense que si nous étions engagés
12:30 dans un conflit aujourd'hui,
12:32 nous n'aurions pas les capacités suffisantes
12:34 pour durer.
12:36 Et c'est vrai qu'on n'a qu'une semaine de munitions ?
12:38 Alors là, vous abordez un vaste problème,
12:40 c'est vrai qu'il y a
12:42 une nécessité
12:44 de retour à la souveraineté.
12:46 Nous n'avons plus de production
12:48 par exemple de munitions de 5.56.
12:50 Vous vous rendez compte ?
12:52 Supposez qu'Israël fabrique
12:54 des munitions de 5.56,
12:56 est-ce que vous croyez
12:58 et que nous ayons besoin
13:00 de ces munitions maintenant ?
13:02 Vous croyez qu'Israël va nous en vendre ?
13:04 C'est un exemple, évidemment,
13:06 ce n'est pas la réalité.
13:08 Mais quand vous avez des pièces
13:10 détachées qui sont construites
13:12 à l'étranger,
13:14 croyez-vous que ça n'engage pas notre souveraineté
13:16 ou notre capacité à durer ?
13:18 Donc il y a, pour la défense,
13:20 pour la défense,
13:22 à moins que l'on change totalement de paradigme,
13:24 une nécessité de souveraineté.
13:26 Une nécessité de souveraineté.
13:28 C'est ce qui est incompatible avec notre appartenance à l'OTAN
13:30 qui nous force à morceler
13:32 entre les nations les programmes
13:34 de telle sorte que chacun fasse une partie d'un tout
13:36 et qu'on ne soit pas capable d'avoir une totale autonomie
13:38 et indépendance dans la fabrication de notre propre matériel militaire.
13:40 Vous savez, mon avis,
13:42 j'ai écrit là-dessus,
13:44 je crois que la réintégration
13:46 dans la partie intégrée de l'Alliance
13:48 dans l'OTAN
13:50 a été une très mauvaise chose pour nous.
13:52 Pour que les gens comprennent bien ce que vous dites,
13:54 la décision prise par Nicolas Sarkozy
13:56 en 2009-2010,
13:58 ça doit être ça.
14:00 De réintégrer le commandement militaire intégré de l'OTAN.
14:02 On a eu un commandement anecdotique en récompense,
14:04 mais ce n'est pas le commandement le plus intéressant.
14:06 On est subordonné
14:08 à un officier général américain.
14:10 Parce que l'OTAN est toujours dirigée par un Américain.
14:12 Oh, quelle surprise !
14:14 Ça vous étonne, moi non.
14:16 44 ans, nous avons passé,
14:18 depuis la décision du général De Gaulle,
14:20 de quitter l'OTAN.
14:22 Il s'est d'ailleurs adressé,
14:24 pas au président de l'OTAN à l'époque,
14:26 mais au président des États-Unis.
14:28 Vous savez que nous, on propose la sortie de l'OTAN.
14:30 D'ailleurs, De Gaulle avait dit,
14:32 lorsque le communisme s'effondrera,
14:34 l'OTAN devra disparaître.
14:36 C'est ce qui aurait dû se passer, l'Alliance atlantique.
14:38 Pour sortir de l'OTAN,
14:40 c'est l'article 13 du traité de l'Atlantique Nord,
14:42 du 99.
14:44 La sortie de l'OTAN se fait automatiquement.
14:46 Il suffit que l'État qui sort prévienne
14:48 le gouvernement des États-Unis d'Amérique.
14:50 Et donc, on en sort un an après, jour pour jour.
14:52 Donc le secrétariat de ce traité,
14:54 au moins ça a le mérite d'être clair,
14:56 c'est le gouvernement des États-Unis.
14:58 C'est exactement ce que je dis.
15:00 Le président Sarkozy nous a réintégrés
15:02 dans la partie militaire de l'Alliance.
15:04 Nous avions passé 44 ans
15:06 en dehors de l'Alliance.
15:08 Et tout s'était très bien passé.
15:10 On avait de bonnes relations avec les puissances otaniennes.
15:12 Mais on n'avait pas besoin, pour nos opérations
15:14 en Afrique,
15:16 d'être dépendant
15:18 d'un commandement étranger.
15:20 On avait parfois besoin d'avions.
15:22 On avait parfois besoin de renseignements.
15:24 Mais on échangeait.
15:26 On obtenait ce qui nous était nécessaire.
15:28 Il n'y avait nullement besoin
15:30 de réintégrer l'OTAN.
15:32 Ça c'est idéologique, cette réintégration.
15:34 Et cette réintégration va de pair, à mon avis,
15:36 avec cette espèce de...
15:38 comment dire... j'allais dire de collusion,
15:40 mais ce n'est pas le terme approprié,
15:42 entre l'OTAN et l'UE.
15:44 L'UE, c'est...
15:46 je suis désolé de le dire,
15:48 c'est en contradiction
15:50 avec
15:52 une défense souveraine.
15:54 Nous avons besoin, pour assurer
15:56 la protection de notre
15:58 immense propriété nationale,
16:00 si je puis m'exprimer ainsi,
16:02 d'une armée qui ne dépend
16:04 de personne,
16:06 de personne d'autre que du gouvernement français.
16:08 Je voudrais quand même, avant que nous nous quittions,
16:10 revenir un peu sur l'Ukraine.
16:12 J'appartiens à un groupe
16:14 de réflexion qui s'appelle le Cercle de Réflexion Interarmée.
16:16 Le CRI.
16:18 Nous sommes
16:20 60-70 officiers généraux
16:22 et hauts fonctionnaires civils qui réfléchissons
16:24 aux aspects géopolitiques.
16:26 Par exemple, on a fait une étude récemment
16:28 sur la bascule des Etats-Unis,
16:30 de l'OTAN, de l'Ukraine
16:32 sur Taïwan.
16:34 Et s'agissant de l'Ukraine,
16:36 alors que les Européens,
16:38 surtout les Français,
16:40 excitent le monde,
16:42 nous avons fait un appel
16:44 à un cessez-le-feu.
16:46 Le Pape aussi.
16:48 Le cessez-le-feu est une nécessité
16:50 pour préserver les vies humaines.
16:52 Après, il sera temps de dialoguer.
16:54 De toute façon, il faudra rétablir des relations
16:56 amicales avec la Russie.
16:58 Je rappelle quand même que nous avons toujours
17:00 un ambassadeur en Russie
17:02 et que, tôt ou tard,
17:04 il faudra à nouveau parler à M. Poutine.
17:06 Donc, cette guerre
17:08 ne sert plus à rien. La Russie a gagné.
17:10 C'est clair. D'ailleurs, les Etats-Unis
17:12 ont négocié avec la Chine
17:14 et la Russie, si j'en crois
17:16 l'information récente qui nous vient
17:18 de l'ONU, sur le désarmement.
17:20 Directement. Et nous, nous sommes en train
17:22 de manigancer
17:24 je ne sais plus quelle orientation.
17:26 Donc, je crois et je relaie, si vous le permettez,
17:28 l'appel de mes camarades
17:30 et de moi-même, du Cercle de Réflexion Interarmée,
17:32 pour un cessez-le-feu
17:34 en Ukraine.
17:36 (Générique)
17:48 (...)

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