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Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux élections européennes, est l'invitée de BFMTV-RMC ce jeudi.

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Transcription
00:00 Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Valérie Ayé.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci de répondre à mes questions ce matin dans ce studio.
00:06 Vous êtes la tête de liste Renaissance aux élections européennes,
00:10 les élections qui sont bien sûr dimanche.
00:12 Vous êtes déjà députée européenne.
00:15 Vous avez bien fermé la porte ?
00:17 La porte de ?
00:19 La porte du studio.
00:20 Pourquoi donc ?
00:21 Parce que je me dis qu'à tout moment il peut débouler.
00:23 Ah vous commencez par ça.
00:25 Non mais en fait je me dis, c'est vrai, qu'est-ce qu'on pense quand on est vous Valérie Ayé,
00:29 quand on est sur cette scène lundi matin,
00:31 qu'on s'apprête à prendre la parole, à être interrogée sur sa campagne
00:35 et qu'en fait on a tout d'un coup le Premier ministre qui déboule,
00:38 qui prend le micro et qui parle pendant quatre minutes sans vous laisser à parole.
00:41 Bon j'ai eu l'occasion de m'exprimer lundi, mardi et hier encore sur cette question,
00:45 je vous le redis, moi je suis très fière d'avoir Gabriel Attal à mes côtés, c'est une chance.
00:49 Ensuite, qu'est-ce qu'on pense ?
00:51 Moi je suis consternée par la manière dont mes adversaires font des polémiques sur RIRE.
00:58 Je vois particulièrement cette semaine Marine Le Pen très présente sur les plateaux.
01:02 Elle était chez vous hier soir je crois, elle fera encore des médias d'ici à la fin de la semaine.
01:06 Personne ne se pose la question de savoir si Marine Le Pen,
01:09 elle ne prend pas du temps de parole à Jordane Vardela.
01:12 Là on parle du Premier ministre.
01:14 Non mais en fait c'est juste, c'est moi un uniforme.
01:16 Vous ne vous dites pas que l'exécutif, vous n'avez pas…
01:18 J'en ai assez de ces polémiques, moi je suis là devant vous, on est bien là
01:23 et quand mes adversaires essaient de faire des coups politiques
01:26 sur des choses qui n'existent pas…
01:28 Mais précisément, vous êtes là ce matin, vous allez répondre à mes questions.
01:31 Mais Valérie Réillet, en vrai de vrai, vous n'avez pas ressenti de malaise.
01:34 C'est-à-dire qu'on le sent bien ce moment-là,
01:36 d'ailleurs les journalistes eux-mêmes à un moment finissent par dire
01:38 « vous allez peut-être nous laisser l'interroger ».
01:40 Je vous le redis, moi je suis très fière et très heureuse d'avoir le Premier ministre à mes côtés.
01:43 Je veux qu'on parle du fond, pendant qu'on parle de la forme
01:48 et qu'on répond aux polémiques des oppositions,
01:50 moi on ne parle pas de la réalité des enjeux de ces élections-là,
01:54 de ce que moi je porte pour les Français.
01:56 Le fait que je veux qu'on bâtisse ensemble une défense européenne.
01:58 Mais pour moi, ça fait aussi partie du fond,
02:00 parce qu'il va parler justement du fond ce soir Emmanuel Macron,
02:03 mais il va en parler en tant que Président de la République.
02:06 Et cette question, elle ne vient pas que de moi,
02:07 elle vient aussi par mail de Ludovic, qui habite à Évry-Courcouronnes
02:10 et qui vous pose cette question.
02:11 « Madame Meillet, pourquoi M. Attal et le Président interviennent concernant les Européennes ?
02:15 Est-ce que ce n'est pas un conflit d'intérêts
02:17 et inconsciemment du mépris pour votre campagne européenne ? »
02:20 Cette élection, elle est majeure.
02:22 Le Président de la République a eu l'occasion de le dire,
02:24 d'ailleurs l'Europe, elle est mortelle.
02:25 Et en fait, on a devant nous des défis qui sont colossaux.
02:30 Le retour de la guerre en Europe,
02:33 le changement climatique qui s'accélère,
02:35 la révolution de l'intelligence artificielle,
02:37 le risque de décrochage économique dans la compétition mondiale
02:41 entre les États-Unis et la Chine.
02:42 Ça, c'est le constat qu'il faut faire.
02:44 Et c'est ce qui fait que ces élections, elles sont importantes,
02:46 et elles sont d'autant plus importantes que,
02:48 au moment précisément où on n'a jamais eu autant besoin d'Europe,
02:51 il y a un risque de devoir arriver au Parlement européen
02:54 des gens qui détestent l'Europe et qui feront que
02:57 on ne pourra plus travailler comme on a travaillé jusqu'à présent
03:00 et qui vont faire que la machine, elle va s'enrayer.
03:02 C'est hyper concret pour les Français.
03:04 Je vous donne un exemple, deux exemples.
03:06 On va rentrer tout de suite dans le jour, même avec la voiture électromètre.
03:08 Sur le mandat qui vient de se terminer,
03:09 si on avait eu des gens en nombre suffisamment important
03:13 pour bloquer les décisions qu'on a prises sur le mandat qui vient,
03:16 on n'aurait pas eu le plan de relance qui a permis de sauver
03:18 des millions d'emplois en France et probablement
03:21 les téléspectateurs ce matin qui, au moment de la crise sanitaire,
03:24 ont pu garder un emploi, garder un salaire grâce à l'aide européenne.
03:28 On n'aurait pas eu encore récemment une décision de la Commission européenne
03:30 qui a interdit TikTok Lite.
03:32 Alors si vous ne savez pas ce que c'est, en fait c'est une nouvelle…
03:35 TikTok Lite, c'est ce système d'application mis en place,
03:38 qu'a tenté de mettre en place TikTok,
03:40 et qui rémunérait le temps passé devant l'application.
03:43 Exactement. Donc pour protéger nos enfants, on a dit non.
03:46 On ne fait pas de la marchandisation de nos ados, et donc on a dit non.
03:49 Ça par exemple, c'est quelque chose qu'on n'aurait pas pu faire
03:51 s'il y avait eu ce qu'on appelle les minorités.
03:53 C'est le Parlement qui l'a joué, c'est pas la Commission.
03:55 C'est la Commission qui a pris la décision, mais sur la base de loi
03:57 qu'on a votée sur le mandat précédent qui vient de se terminer.
04:00 Donc c'est ça, c'est quelques exemples très concrets du fait que
04:03 si demain, enfin si hier on avait eu une minorité de blocage,
04:06 des députés qui détestent l'Europe, en nombre suffisamment nombreux
04:09 au Parlement européen, qui nous auraient empêché de prendre
04:11 ces décisions majeures, on n'aurait pas pu avoir ces effets-là
04:14 pour mieux protéger les Français.
04:16 Et c'est ce qui peut se passer demain au Parlement européen
04:19 si on envoie un nombre élevé, peut-être même le contingent
04:22 le plus élevé de députés du Rassemblement national,
04:24 les amis de Marine Le Pen et de Jordane Bardella,
04:26 demain au Parlement européen.
04:28 On va rentrer dans le très concret, avec notamment la question
04:30 de la voiture thermique, mais quand même encore une question.
04:32 Je sens chez vous la volonté de dire tout va bien,
04:35 je suis très heureuse qu'ils me soutiennent.
04:37 Au fond, on dit beaucoup que si vous arrivez autour de 15, 16,
04:40 dimanche, alors que le Rassemblement national ferait
04:43 potentiellement 30 voire 32, ce serait une défaite.
04:46 Vous pourriez dire que c'est aussi leur défaite
04:48 et pas seulement la vôtre ?
04:49 Moi, je suis en campagne jusqu'à demain, 23h59,
04:52 je suis mobilisée.
04:54 23h59, c'est la fin officielle de la campagne.
04:56 Le résultat, c'est dimanche soir, c'est un enjeu important.
05:01 C'est l'avenir de la France qui se joue, l'avenir de l'Europe
05:03 qui se joue, l'image de la France demain.
05:05 La France, c'est un pays fondateur de l'Union européenne.
05:07 Si on envoie beaucoup, massivement des députés européens
05:11 qui détestent l'Europe au Parlement européen,
05:14 quelle image on renvoie ? Quelle image les Français renvoient ?
05:16 C'est notre capacité d'influence qui se joue aussi
05:18 dans les institutions européennes, dans le mandat qui vient
05:20 de se terminer.
05:21 Alors, il y a plein de choses qui ne vont pas encore
05:23 et il faut continuer de transformer l'Europe.
05:26 On a déjà commencé, il faut avancer.
05:28 Évidemment, l'Europe n'est pas parfaite,
05:29 mais fondamentalement, qui peut imaginer aujourd'hui,
05:31 face au chamboulement du monde, face aux défis qui sont les nôtres,
05:34 qu'on pourra y répondre en se repliant sur soi-même.
05:37 Et c'est pourtant ce que portent les députés d'extrême droite.
05:40 Les députés et j'imagine que vous parlez en particulier
05:43 de Jordan Bardella en France.
05:44 La vente des voitures thermiques.
05:45 Voilà une question que j'ai posée à tous les candidats
05:48 aux élections européennes parce qu'elle est extrêmement
05:50 concrète pour les Français, aussi parce que c'est la position
05:54 la plus défavorable, en tout cas à laquelle les Français
05:57 sont le plus défavorables.
05:59 C'est la position la plus impopulaire de l'Europe.
06:02 Interdire la vente de voitures thermiques neuves
06:05 à partir de 2035 en Europe.
06:07 Est-ce qu'on assume ? Est-ce qu'on ajourne ? Est-ce qu'on annule ?
06:10 On assume. Je voudrais dire aux Français qui nous regardent
06:13 que je comprends qu'ils se posent des questions.
06:16 Et d'ailleurs, moi j'habite en Mayenne, dans un territoire rural.
06:19 Je suis attachée à la voiture. Je sais qu'on a besoin de la voiture
06:22 pour aller au travail et pour aller faire ses courses.
06:25 Donc premièrement.
06:26 Deuxièmement, je comprends que les Français se posent des questions
06:28 parce qu'aujourd'hui, la voiture électrique, elle est hyper chère
06:31 et la voiture électrique, elle est largement produite en Chine.
06:34 Mais pourquoi c'est important...
06:36 Mais est-ce qu'en 2035, on sera prêts pour que ce soit ni trop cher,
06:39 ni uniquement chinois ?
06:40 Pourquoi c'était important de prendre cette décision ?
06:43 Et deux, pourquoi on va y arriver ?
06:44 La première, parce qu'aujourd'hui, la voiture thermique,
06:47 ça pollue la planète et donc ça contribue au réchauffement climatique.
06:50 C'est mauvais pour notre santé.
06:51 C'est 50 000 morts par an à la cause de la pollution de l'air.
06:54 Et puis, on est dépendant de puissances étrangères,
06:57 des pétromonarchies.
06:58 Et il faut dire la vérité aux Français.
07:00 Le prix du lit de décence, il ne va pas diminuer.
07:03 Mais alors, une fois qu'on a dit ça, on s'est fixé un objectif
07:06 de fin de la vente des véhicules neufs thermiques d'ici à 2035.
07:09 Ça veut dire qu'après 2035, il va quand même y avoir
07:12 des véhicules thermiques qui vont continuer de circuler.
07:14 Oui, ils ne seront pas obligés de marcher à l'occasion.
07:16 Et on ne fera pas le switch comme ça du jour au lendemain.
07:18 Ça sera progressif.
07:20 Et l'enjeu, c'est de pouvoir produire des voitures chez nous
07:23 à des prix abordables.
07:24 Donc un, il faut mettre de l'argent sur la table pour soutenir...
07:27 Combien ?
07:28 On verra en fonction de ces plusieurs...
07:30 Moi, je porte un plan d'investissement de 1000 milliards d'euros
07:33 pour soutenir le nucléaire et notamment les industries vertes,
07:35 dont le développement des voitures électriques chez nous.
07:37 Donc, c'est des sommes qui sont importantes,
07:39 mais on investira en européens.
07:40 Donc, c'est d'abord aider à se faire sortir de terre
07:43 des usines qui produiront des batteries
07:45 et des voitures électriques.
07:46 Ça a commencé déjà à Dunkerque, où j'étais au Havre lundi
07:49 avec Edouard Philippe.
07:50 Pour la Megafactory 2.
07:51 Exactement.
07:52 Et puis, par ailleurs, c'est des emplois à la clé.
07:54 Ensuite, donc un, mettre de l'argent sur la table
07:57 pour l'implantation d'usines.
07:59 Deux, aider les Français, évidemment,
08:01 à pouvoir s'acheter ou louer demain une voiture électrique
08:05 avec des crédits d'impôt ou avec du leasing social.
08:07 Moi, j'entends les inquiétudes des Français.
08:09 Je veux leur dire qu'on a pris cette décision
08:12 en connaissance de cause et avec du volontarisme.
08:15 Donc, on va y arriver.
08:16 Et je veux leur dire, n'écoutez pas ceux qui sont soit
08:19 les tenants du climato-scepticisme,
08:21 soit les tenants du défaitisme.
08:24 On va y arriver.
08:25 On va mettre les bouchées doubles.
08:26 Il nous reste un peu plus de dix ans aujourd'hui.
08:28 Et c'est au niveau européen qu'on va le faire.
08:30 Valérie Ayé, est-ce que vous êtes favorable
08:32 à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne ?
08:34 Alors, si la question, c'est est-ce que l'Ukraine doit adhérer
08:37 aujourd'hui ou demain matin à l'Union européenne, c'est non.
08:40 Mais si c'est dans un moyen temps,
08:43 vous étiez favorable à ce qu'elle pose la question,
08:45 à ce qu'elle rentre dans le processus ?
08:47 Bien sûr. L'Ukraine a un destin européen.
08:49 Et d'ailleurs, les Ukrainiens, aujourd'hui,
08:50 ils se battent pour leur intégrité territoriale.
08:54 Mais ils se battent aussi pour nos valeurs.
08:56 Et évidemment, ils ont un destin européen.
08:58 Après, il faut des conditions pour adhérer à l'Union européenne.
09:01 La première, c'est qu'ils ne soient plus en guerre.
09:03 La deuxième, c'est qu'ils se réforment
09:04 et qu'ils se mettent à niveau d'un point de vue social,
09:07 d'un point de vue économique,
09:08 d'un point de vue de la lutte contre la corruption aussi.
09:10 Ils font beaucoup en ce moment,
09:11 mais clairement, il y a une marge qui est grande
09:13 et ça prendra des années et des années
09:14 avant qu'ils n'atteignent le niveau.
09:16 Mais vous y êtes favorable.
09:17 Si je vous pose la question, au-delà de la question du timing,
09:19 si je vous pose la question, est-ce que pour vous,
09:20 l'Ukraine a vocation à rentrer dans l'Union européenne ?
09:23 Vous dites oui. Qu'en est-il de la Géorgie ?
09:25 Alors, pardonnez-moi, juste pour terminer sur l'Ukraine,
09:27 parce que je dis oui, mais je ne dis pas demain matin.
09:29 Non, mais j'ai bien compris.
09:30 Et troisième condition, et ça vaudra aussi pour d'autres,
09:33 troisième condition, c'est qu'il faut qu'on se réforme.
09:35 Nous, on voit bien qu'à 27,
09:37 parfois le processus de décision, il est compliqué.
09:39 Et donc, ça veut dire que nous aussi,
09:41 on doit améliorer nos processus de décision
09:42 pour être plus efficaces.
09:43 Donc, c'est ces trois conditions sine qua non.
09:45 Sur la Géorgie...
09:46 Ça vaudra aussi pour d'autres.
09:48 Vous pensez à la Géorgie ?
09:49 Non, mais vous citez la Géorgie.
09:50 Je vous réponds sur la Géorgie.
09:51 La Géorgie, on a aussi ouvert, il y a la Moldavie aussi,
09:54 on a ouvert le processus.
09:55 Je le redis, ça prendra des années et des années.
09:57 La difficulté aujourd'hui avec la Géorgie,
09:59 c'est que le pays...
10:00 En fait, il y a le gouvernement géorgien,
10:02 qui est très pro-russe,
10:03 et qui a adopté plusieurs lois qui vont dans le sens du Kremlin.
10:06 Et puis, il y a la présidente de Géorgie,
10:08 qui est pro-européenne,
10:09 et il y a les Géorgiens qu'on a vus en masse,
10:11 des milliers de Géorgiens manifestés contre le gouvernement,
10:14 avec des drapeaux européens.
10:16 Et donc, évidemment, la situation, elle est compliquée.
10:19 Il faut continuer d'aider le peuple géorgien,
10:21 mais là encore, il faut être extrêmement vigilant,
10:24 parce qu'on voit que le gouvernement, aujourd'hui,
10:26 a des accointances avec la Russie.
10:27 Donc, on va voir comment la situation politique va évoluer,
10:30 mais moi, je le dis, il faut aider le peuple géorgien.
10:33 Et là encore, sur tous ces sujets-là,
10:35 ça ne se fera pas demain matin, c'est un processus de très, très, très long cours.
10:38 Il y a Ali qui nous envoie un instant une question par mail.
10:41 Ma question sur l'élargissement de l'Europe.
10:43 Qu'apportent des pays comme la Hongrie, la Roumanie,
10:46 Chypre ou encore Malta, l'Union européenne ?
10:49 L'élargissement n'a-t-il pas affaibli l'Europe et noyé la France ?
10:53 Alors, l'élargissement, on le voit encore plus aujourd'hui,
10:56 avec l'influence de la Chine et de la Russie.
10:59 L'élargissement, c'est aussi un outil
11:01 au service de notre puissance politique.
11:05 Trop longtemps, on a vu l'élargissement comme un levier économique.
11:08 Je vais caricaturer un petit peu.
11:10 Les Allemands, à chaque fois qu'on élargissait,
11:12 ils se disaient "bon, on ouvre le marché unique
11:14 et c'est autant d'opportunités commerciales pour nos entreprises",
11:17 dont on a bénéficié par ailleurs, dont nos entreprises ont bénéficié par ailleurs.
11:21 L'Europe, c'est un processus politique.
11:23 C'est un processus qui est inédit au monde,
11:25 qui n'existe nulle part ailleurs.
11:27 Et on se dit "eh bien, on est des pays frères,
11:29 membres d'un continent avec des valeurs démocratiques qui sont partagées".
11:33 - Et je vous propose la question très précise, Dali.
11:35 Ils demandent "la Hongrie, la Roumanie, Chypre et Malte
11:38 comptent-ils apporter à l'Union européenne ?"
11:40 - On est plus forts ensemble.
11:41 On est tous membres très proches de ce continent.
11:44 Alors, si on parle de la Hongrie aujourd'hui, c'est intéressant
11:46 parce que la Hongrie, quand elle a adhéré à l'Union européenne,
11:49 elle respectait nos valeurs fondamentales.
11:51 Et aujourd'hui, on a un gouvernant qui piétine l'État de droit.
11:54 Un pays dans lequel les juges ne sont plus indépendants.
11:56 - Mais justement, c'est quand même...
11:57 - Mais c'est ça le sujet.
11:58 C'est ce que je vous disais sur les conditions si nécessaires
12:01 pour adhérer à l'Union européenne.
12:03 - Oui, mais vous n'avez pas de garantie sur l'évolution ensuite du pays.
12:06 Une fois que vous l'avez fait rentrer, vous n'avez pas fait rentrer le Loup-Ding à la Virginie.
12:08 - Mais ça, ça fait partie des sujets qu'il faut qu'on fasse évoluer
12:11 sur le mandat prochain.
12:12 Ce qui s'est passé sur la Hongrie et sur d'autres pays.
12:14 - Mais est-ce qu'il faut ouvrir la question ?
12:15 Et au fond, je tire un peu le fil de la question d'Ali.
12:18 Quand vous dites "bon, bah écoutez, oui, mais quand la Hongrie est rentrée,
12:21 elle cochait toutes les cases".
12:23 Si, par la suite, un pays qui est rentré ne coche plus les cases,
12:27 qu'est-ce qu'il faut lui dire ?
12:28 Au moins pour un temps, tu sors de l'Union.
12:30 - Alors, en fait, on a des...
12:31 - Ou est-ce que ça y est, c'est fichu une fois qu'ils sont rentrés ?
12:33 - Non, pas du tout.
12:34 - Même s'ils ne correspondent plus ?
12:35 - On a des leviers.
12:36 Je vais vous expliquer.
12:37 Alors, on a un levier juridique qu'on n'a pas pu mettre en oeuvre.
12:41 Parce que, en fait, l'Europe, c'est le Parlement européen.
12:44 C'est nous, c'est pourquoi vous allez voter.
12:46 Et puis, c'est aussi les États qui discutent entre eux.
12:48 Et on négocie ensemble les lois européennes.
12:51 Et la Hongrie, par exemple, elle a le droit de vote au Conseil.
12:55 Et donc, on a une règle qui dit qu'un pays qui ne respecte plus nos valeurs fondamentales
12:59 n'a plus le droit de vote au Conseil.
13:01 Sauf que pour la mettre en oeuvre, il faut l'unanimité des autres.
13:04 Et donc, évidemment, à chaque fois qu'on a examiné le cas hongrois,
13:07 à l'époque, les Polonais ont dit "non, on veut protéger nos copains hongrois"
13:10 et vice-versa.
13:11 Donc, ça, cette règle, il faut la changer.
13:13 Et malgré ça, on a réussi, sur le mandat qui vient de se terminer,
13:16 à utiliser le levier budgétaire.
13:19 On a dit "on ne donne pas d'argent au gouvernement qui ne respecte pas nos valeurs fondamentales".
13:23 Et donc, Victor Orban, il attend encore l'argent du plan de relance européen,
13:28 de l'aide européenne dont on a bénéficié, nous, Français.
13:30 Il attend encore l'argent européen, du budget européen,
13:33 qu'on ne lui a pas versé parce qu'il ne respecte pas.
13:35 Donc, c'est un levier budgétaire qu'on a, mais je suis d'accord avec vous.
13:38 Aujourd'hui, sur le prochain mandat, il faut qu'on aille plus loin,
13:41 probablement avec une réforme des traités,
13:43 pour faire que la situation qu'on connaît aujourd'hui ne se reproduise pas.
13:46 Et donc, la fin du veto.
13:47 Exactement, pour être beaucoup plus efficace et pour ne pas dépendre de se retrouver dans ces situations-là.
13:51 Valérie Ayé, il n'y a jamais eu autant de riches et jamais aussi riches.
13:56 Est-ce qu'il faut taxer les riches au niveau européen ?
14:00 Alors, que chacun doive contribuer au budget européen,
14:04 à nos dépenses communes et ce qui nous permettra de ramener de la justice fiscale, oui, bien sûr.
14:09 Moi, par contre, je pense qu'il faut porter le débat à l'échelle internationale.
14:13 Pourquoi ? Parce que les ultra-riches...
14:14 Donc, une taxe mondiale.
14:15 Exactement.
14:16 Vous y êtes favorable ?
14:17 Oui, je suis favorable.
14:18 De quoi ? De 2% pour les méga-riches ?
14:20 Ecoutez, ça, ce sera l'objet de la discussion à l'échelle internationale.
14:23 Déjà, sur le principe.
14:24 Moi, j'y suis favorable, mais pas à l'échelle européenne.
14:27 Parce que qu'est-ce qui va se passer si on la met à l'échelle européenne ?
14:30 Les ultra-riches dont on parle, ils sont hyper-mobiles.
14:32 Ils vont peut-être aller aux États-Unis, ils vont peut-être aller à Dubaï,
14:35 ils vont peut-être aller en Chine, que sais-je.
14:37 Et donc, moi, je dis "Ok, il faut qu'on taxe les ultra-riches,
14:41 mais il faut que les ultra-riches restent chez nous".
14:43 Est-ce que vous estimez d'ailleurs que l'Europe doit pouvoir lever l'impôt ?
14:46 Aujourd'hui, l'Europe ne lève pas l'impôt.
14:47 Donc, à ceux qui disent qu'on veut créer des impôts européens,
14:51 l'Europe ne lève pas l'impôt.
14:52 Oui, mais est-ce que vous souhaitez qu'elle puisse le faire ?
14:54 Moi, je pense qu'il faut que les parlements nationaux puissent continuer à dire
14:57 "On est d'accord ou on n'est pas d'accord"
14:59 pour mettre en place telle ou telle taxation à l'échelle européenne.
15:02 Non, non, mais est-ce que vous, vous y êtes favorable ?
15:05 Je vous réponds.
15:06 Non, non, vous êtes favorable au fait que les parlements puissent s'interroger sur cette question-là ?
15:10 Moi, je vous interroge sur cette question-là.
15:12 Valérie Heyer, est-ce que vous voulez que l'Europe puisse lever l'impôt ?
15:14 Matériellement, ce ne sera pas possible dans tous les cas.
15:17 Mais je pense qu'il faut qu'on avance sur la question de la taxation
15:20 et que les parlements doivent pouvoir continuer à dire "On est d'accord ou on n'est pas d'accord".
15:24 Donc, simplement, la question de lever l'impôt en tant que telle,
15:26 ça n'existera pas pour l'Europe demain.
15:27 J'ai une question sur les agriculteurs.
15:29 Elle vous est posée par Adèle.
15:30 Adèle a 23 ans.
15:31 Elle est étudiante.
15:32 Écoutez.
15:33 Bonjour Valérie Heyer.
15:36 Est-ce que vous continuez à soutenir le Green Deal
15:38 malgré les protestations des agriculteurs ?
15:40 Alors, il y a eu beaucoup d'amalgame qui ont été faits
15:44 entre le Green Deal et les manifestations des agriculteurs.
15:47 Les agriculteurs, ils ont demandé plus de simplification.
15:49 Et ça a été la demande qu'on a faite à l'Europe.
15:53 On a simplifié quelques règles de la politique agricole commune.
15:56 Les agriculteurs, ils ont demandé de meilleures rémunérations.
15:59 Ils ont demandé qu'on mette fin à la concurrence déloyale,
16:02 c'est-à-dire que les produits qui viennent de l'extérieur de l'Union européenne
16:05 ou même qui viennent de l'Union européenne, de la Pologne ou de la Roumanie,
16:08 par exemple, respectent les mêmes normes.
16:10 Évidemment, les agriculteurs doivent apporter des réponses.
16:14 Mais le Green Deal tel que vous l'aviez soutenu,
16:16 est-ce que vous le soutenez encore aujourd'hui ?
16:17 Oui, je le soutiens encore.
16:18 Le Green Deal, c'est quoi ?
16:19 Parce qu'on a parfois l'impression d'un paradoxe aussi sur votre liste,
16:22 sur des questions comme par exemple la reconnaissance de la Palestine
16:25 entre vous et votre numéro 2 Bernadette,
16:27 ou sur la question du Green Deal et de l'écologie entre vous,
16:31 qui est apparue aussi comme une forme de sauveuse
16:33 juste après la crise de l'agriculture,
16:35 revendiquant être issue d'une famille d'agriculteurs.
16:38 Et votre numéro 4 sur la liste, qui s'appelle Pascal Canfin,
16:41 qui est un écolo qui a lui-même porté le Green Deal.
16:45 Il en a été l'un des artisans puisqu'il était à la tête de la commission
16:48 qui a mis en place le Green Deal.
16:49 Et depuis 2019, on est au Parlement européen et on n'a jamais opposé agriculte.
16:53 Mais est-ce que ce n'est pas un problème le « et en même temps » à ce niveau-là ?
16:55 Mais non, au contraire.
16:56 Il ne faut pas opposer agriculture et environnement.
16:58 Moi, je connais le monde agricole.
17:00 J'ai grandi dans une ferme et j'ai dans mon entourage,
17:02 ma famille et mes amis qui sont agriculteurs.
17:04 Les agriculteurs, c'est les premières victimes du réchauffement climatique.
17:08 Ils sont aussi les premiers acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique.
17:11 Ils ont fait beaucoup.
17:12 On va les accompagner aussi avec des aides financières.
17:15 Mais la réalité, c'est quoi ?
17:16 Je vais vous donner un exemple.
17:17 Allez-y.
17:18 Une loi sur le Green Deal sur laquelle on n'a pas pu aboutir.
17:22 À cause de qui ?
17:23 À cause de la droite et de l'extrême droite au Parlement européen
17:25 et de la droite, l'extrême droite française.
17:26 À cause de Jordan Bardella, à cause de François-Xavier Bellamy.
17:29 On a en France un objectif de réduction de l'usage des produits phytosanitaires,
17:32 des pesticides.
17:33 En Europe, il y a seulement trois pays qui ont un plan de réduction des pesticides.
17:37 Et nous, on a dit, il faut que tous les agriculteurs, partout en Europe,
17:41 aient un objectif de réduction des produits phytosanitaires.
17:45 C'est dans l'intérêt des agriculteurs, c'est dans l'intérêt de notre santé à tous.
17:48 Et puis, ça permet à nos agriculteurs français d'être sur un même pied d'égalité.
17:52 On a eu une loi, on a voté, qui a été soumise au vote du Parlement européen
17:55 il y a quelques mois.
17:56 Elle a été tuée dans l'œuf à la faveur d'une alliance entre les Républicains,
18:00 la droite européenne et l'extrême droite européenne.
18:02 - Entre temps, c'est l'Union européenne tout entière qui a décidé d'abaisser
18:06 les exigences sur les réductions de pesticides, après la colère des agriculteurs.
18:10 Ils ont quand même relâché un tout petit peu les taux.
18:13 - Non, non, alors on a simplifié...
18:15 - Dites-le aux agriculteurs, ils vont être déçus si vous leur dites que ça n'a pas été fait.
18:18 Ils ont le sentiment que ça l'a été.
18:19 - Non, non, ça ne concerne pas du tout les produits phytosanitaires.
18:21 Pas du tout.
18:22 Sur la simplification qu'on a demandé au niveau européen,
18:25 ça concerne, je ne vais pas être trop technique,
18:26 mais ça concerne le sujet des achères.
18:28 Et globalement, effectivement, les agriculteurs, leur job et leur boulot,
18:33 c'est d'aller travailler la terre, c'est de s'occuper de leurs bêtes,
18:36 et ce n'est pas d'être toute la journée derrière des ordinateurs.
18:39 Donc là-dessus, on a négocié une politique agricole commune au début du mandat.
18:44 Donc on a négocié les règles de la PAC et puis on a négocié le budget.
18:47 Le budget, c'est 10 milliards d'euros de l'aide européenne
18:49 qui va chaque année aux agriculteurs français.
18:51 C'est à peu près 40 000 euros par exploitation.
18:54 Et puis il y avait les règles qu'on a votées en parallèle.
18:57 Et celles-ci, elles nous permettent de faire que la PAC est plus verte,
19:01 plus rémunératrice, et qu'elle garantisse notre souveraineté alimentaire.
19:05 Et là, sur le volet vert de la PAC, on a juste apporté des simplifications
19:08 pour répondre à la demande du monde agricole.
19:10 Valérie Ayé, Volodymyr Zelensky sera demain à l'Assemblée nationale,
19:14 notamment pour parler des besoins de l'Ukraine.
19:17 Marine Le Pen juge pas respectable cette invitation.
19:20 Elle accuse Emmanuel Macron d'instrumentaliser la guerre en Ukraine.
19:23 Manon Aubry dit également qu'on peut quand même s'interroger sur le timing
19:26 et la volonté d'instrumentaliser la guerre en Ukraine.
19:29 Qu'est-ce que vous répondez ?
19:31 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
19:33 On est dans un moment historique avec ces commémorations aujourd'hui.
19:39 Le président de la République invite Joe Biden, il invite Charles III,
19:43 il invite Volodymyr Zelensky.
19:45 Que Volodymyr Zelensky vienne en France à l'occasion de ces commémorations,
19:49 moi je suis fière qu'il vienne à l'Assemblée nationale
19:52 pour adresser un message aux députés français.
19:55 Je suis fière.
19:56 Évidemment que ça doit être source de fierté et pas source de ce type de polémique minable.
20:01 Merci Valérie Ayé d'être venue dans ce studio ce matin.
20:04 Valérie Ayé, tête de liste Renaissance aux élections européennes,
20:07 à ce même micro demain matin.
20:09 C'est Jordane Bardella qui répondra à mes questions
20:11 dans cette dernière ligne droite des élections européennes.
20:13 Il est 8h52 sur AMC BFM TV.

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