Valérie Hayer, tête de liste "Renaissance" aux élections européennes, tentera de relancer une campagne sans dynamique. Jordan Bardella, tête de liste RN, profitera de l'événement pour caractériser un peu plus son récit de campagne basé autour d'un vote sanction contre Emmanuel Macron. Les deux candidats débattent pour la première fois ce jeudi soir sur BFMTV. Parmi les thématiques prévues, la guerre en Ukraine, l'immigration, l'agriculture et le pouvoir d'achat.
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00:00 Comme vous avez commencé tout à l'heure le débat Valérie Ayé, c'est vous qui montrerez
00:08 en premier cette carte blanche et vous pourrez conclure avec votre propre carte blanche,
00:11 Jordan Bardella.
00:12 Quelle est votre carte blanche Valérie Ayé ce soir ?
00:14 Alors moi je voudrais revenir sur un sujet dont on parle finalement assez peu dans cette
00:19 campagne, c'est notre projet de société pour les Européens.
00:21 Le nôtre et puis le vôtre, Jordan Bardella.
00:24 Donc moi je suis venue avec une photo, cette photo, je pense que vous savez où c'était
00:32 M. Bardella.
00:33 C'était en Italie, à Florence, effectivement, au mois de décembre.
00:44 M. Bardella je vous ai entendu dire d'ailleurs que vous ne cautionniez pas, pardonnez-moi,
00:51 le terme d'extrême droite.
00:54 Mais moi je voudrais parler des gens et vous parler des gens qui étaient avec vous sur
00:59 cette photo.
01:00 Ce sont vos alliés, Jordan Bardella.
01:03 Vous avez sur cette photo Roman Fritz, polonais.
01:07 Je prends leur déclaration parce que évidemment je ne voudrais pas les écorcher.
01:11 Roman Fritz, polonais, il a déclaré que les femmes ne devraient pas avoir le droit
01:17 de vote et devraient être moins payées que les hommes.
01:20 Kostadinov, bulgare.
01:22 Il a dit que les Roms étaient des parasites et de la vermine inhumaine.
01:30 Sur cette photo, à vos côtés également, Gerold Hahnemans, belge, qui est président
01:36 de votre parti européen, M. Bardella.
01:40 Il a fêté sa victoire au municipal avec des saluts nazis.
01:43 Ce n'est pas le seul dans votre famille politique, je vous l'accorde, M. Bardella.
01:50 Il y a aussi Matteo Salvini, dont on a parlé.
01:53 Président d'un parti, et bien ça n'empêche, ce sont ses déclarations, saluts nazis.
01:58 Matteo Salvini, président d'un parti où on compare une ministre d'origine congolaise
02:04 à un orang-outan.
02:05 À vos côtés également, Tino Krupala.
02:09 Tino Krupala, il est allemand.
02:11 Il est à la tête d'un parti qui a déclaré que les personnes LGBT étaient, tenez-vous
02:17 bien, des baisers d'enfants, tolérés par les États.
02:22 Martin Helm, également à vos côtés sur cette photo, estonien.
02:26 Il a déclaré à la télévision "Vous êtes noir, repartez, parce que je veux une Estonie
02:33 blanche".
02:34 Tomio Okamura, tchèque, juge, je cite, que "l'intelligence humaine varie considérablement
02:41 entre les races et entre les hommes et les femmes".
02:45 Déclaration, je ne fais que reprendre les déclarations des personnes qui étaient à
02:50 vos côtés ce jour-là.
02:51 Et ce n'est même pas tout, j'en termine.
02:54 André Ventura, portugais, qui veut retirer leurs ovaires à celles qui avortent, aux femmes
02:58 qui avortent.
02:59 Et Christiane Anderson, qui est allemande, qui m'a dit personnellement, c'était dans
03:02 un hémicycle filmé, que l'avortement c'était de l'assassinat.
03:06 Évidemment, je termine avec Viktor Orban, le premier ministre hongrois, qui oblige les
03:11 femmes qui veulent recourir à une IVG à écouter battre le cœur de leur fœtus.
03:16 Et il a aussi fait mettre dans les manuels scolaires des collégiens que les garçons
03:21 et les filles n'avaient pas les mêmes aptitudes intellectuelles.
03:24 Monsieur Bardella, je vais vous poser une question très simple.
03:29 Kim Tarode…
03:30 Vous jouez bien la comédie, Madame.
03:32 Je vais poser la question quand même.
03:35 Ah pardon, c'est pas fini ? Ok.
03:37 La série était terminée.
03:38 Vous n'avez pas honte d'avoir ces alliés-là au Parlement européen ?
03:44 C'est fini ? Ok.
03:47 Madame, vous avez voté pour qui à la présidence du Parlement européen ?
03:54 Vous avez voté pour Mme Mezzola, Roberta Mezzola, qui j'ai beaucoup de respect et
04:01 de considération.
04:02 Mme Mezzola, elle a des positions très dures sur l'avortement.
04:06 Elle est opposée à l'avortement.
04:07 Elle en a fait un combat de société dans son pays, à Malte.
04:11 Ça ne vous a pas dérangé de voter pour elle ?
04:14 J'ai l'impression que vous avez un peu l'indignation à géométrie variable.
04:18 En réalité, le modèle européen que vous défendez ne peut pas fonctionner, Madame,
04:24 parce que vous cherchez précisément, non pas seulement à effacer les nations,
04:28 mais à essayer d'imposer à d'autres peuples européens, qui n'ont pas la même vision
04:35 de la société que nous, qui n'ont pas la même fougue et la même passion dans l'égalité
04:40 hommes-femmes, qui n'ont pas le même rapport aux questions de société, vous essayez précisément
04:45 de leur imposer notre modèle.
04:47 Vous cautionnez les propos de ses alliés, car les citations qui ont été dites d'une part sont fausses.
04:54 A aucune autre manière, je ne me serais permise d'utiliser de fausses citations.
04:58 Elles ont été contestées par les auteurs.
05:00 Non, elles sont véridiques, M. Bardella.
05:01 Troisièmement, dans ce meeting à Florence, il y avait 2000 personnes.
05:06 Croyez qu'en France comme en Europe, quand je me déplace dans des meetings,
05:10 je croise beaucoup d'élus, beaucoup de parlementaires, beaucoup de militants
05:14 et que je fais beaucoup de photos.
05:15 Ça m'a été assez reproché par vos amis, d'ailleurs, avec une forme de mépris.
05:20 L'Estonien, c'est ballot d'ailleurs, parce que l'Estonien dont vous avez parlé,
05:23 Martin Helmeux, me semble-t-il, il était ministre il y a cinq ans pendant la précédente
05:27 campagne européenne.
05:29 Et vous savez avec qui il était en coalition, madame ?
05:31 Avec vos alliés du groupe ALDE au Parlement européen.
05:34 Donc, si vous étiez cohérente dans votre indignation et dans votre numéro de Calimero,
05:38 alors il ne faut pas voter pour Mme Mezzola, qui a des positions très dures sur l'avortement,
05:41 à la tête du Parlement européen.
05:43 Alors, il ne faut pas partager le pouvoir avec M. Helmeux du parti Écreux en Estonie,
05:49 qui a été ministre il y a cinq ans.
05:51 Soyez cohérente.
05:53 Mais plutôt que… c'est dommage, parce que plutôt que de consacrer votre carte blanche
05:57 à ce qui intéresse les Français, à ce que vivent nos concitoyens,
06:00 vous préférez parler de ce qui se passe en Estonie, en Italie, en Hongrie.
06:04 Je ne suis pas leur avocat.
06:05 Et ce n'est pas parce que je me retrouve à un moment donné dans une pièce avec des gens
06:09 que je partage leurs convictions.
06:11 Au Parlement européen, on est assis à côté de beaucoup de gens
06:14 qui ont des convictions et des opinions très différentes.
06:16 Je suis l'avocat de mes propres convictions.
06:18 Je n'ai aucun problème avec le droit à l'avortement, qui doit être protégé,
06:22 défendu dans beaucoup de territoires d'ailleurs.
06:24 Vous devriez vous soucier notamment du manque, par exemple,
06:27 d'accès à des consultations de gynécologie pour les femmes.
06:30 Vous devriez parler de ces sujets-là,
06:32 plutôt que d'aller faire la police des mœurs dans des pays européens
06:36 avec qui, objectivement, il y a beaucoup de désaccords.
06:40 On a vu cet échange et par ailleurs, ceux qui nous regardent pourront vérifier la teneur...
06:43 - Monsieur Bardella... - Non, non, non, s'il vous plaît !
06:45 - S'il vous plaît, vous voulez que je vous fasse le...
06:47 - Non, non, non, s'il vous plaît !
06:48 - Si vous me permettez de répondre, quand même, sur cette question-là...
06:50 - On passe à la carte blanche.
06:51 Valérie, vous n'avez plus d'idées.
06:52 - C'est trop important, monsieur Bardella !
06:54 - Non, non, non, s'il vous plaît ! Valérie, j'insiste !