• il y a 4 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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TV
Transcription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:02 - J'ai rendez-vous avec Antoine.
00:04 ♪ ♪ ♪
00:08 - 37 minutes de musique live.
00:10 L'émission sympa de la télé pour les jeunes avec plein de musiques différentes.
00:13 ♪ ♪ ♪
00:16 - Une nouvelle émission humide, chaleureuse et indépendante.
00:20 ♪ ♪ ♪
00:22 - Bonjour et bienvenue dans l'émission qui nous oblige chaque semaine à nous poser la question
00:25 "Est-il dangereux d'être aussi heureux ?"
00:27 ♪ ♪ ♪
00:29 - C'est un plaisir, c'est-à-dire que tous les jours, chaque jour qu'ils se présentent,
00:32 on se demande quelle connerie on va bien pouvoir trouver.
00:34 (rires)
00:36 ♪ ♪ ♪
00:41 - Comme je dis toujours, il vaut mieux réussir la cérémonie que réussir un cérémonique.
00:45 (rires)
00:47 ♪ ♪ ♪
00:49 - J'ai déjà eu l'air plus con, moi.
00:51 ♪ ♪ ♪
00:52 - En fait, ce qui est marrant dans ce métier, c'est d'essayer des choses
00:55 et d'éviter de tourner en rond et de refaire toujours le même exercice.
00:58 ♪ ♪ ♪
01:00 - Je m'amuse comme un petit fou tous les jours.
01:02 Je me réveille le matin surexcité.
01:04 C'est une espèce d'adrénaline permanente.
01:06 ♪ ♪ ♪
01:09 - C'est pur, c'est mûr, c'est sûr, c'est dur, c'est la Gold d'Antoine.
01:12 ♪ ♪ ♪
01:17 (rire)
01:19 - Légère ralentie. - Quelle entrée.
01:21 - Ça va, Antoine ? - Ça va, Mouloud ?
01:23 - Bienvenue dans "Clique". - Merci de m'inviter.
01:26 - Le nouveau magazine "Vieux", dont Antoine Deconne est le conseiller éditorial.
01:30 C'est le magazine qu'on finira tous par lire.
01:33 Elle vient d'où, cette punchline, encore ?
01:35 - Elle est bonne, hein ? - Elle est pas mal.
01:37 - Elle vient de nos imaginations malades.
01:39 Non, elle vient de Romain Juber, qui est l'éditeur de chez Bayard,
01:42 qui est venu me chercher sur ce projet,
01:44 et qui avait cette idée à la fois de titre et de baseline.
01:47 - Le premier numéro est en kiosque depuis le 29 mai.
01:49 Il y aura quatre numéros par an.
01:51 Le premier numéro a été tiré à 100 000 exemplaires.
01:53 Ça marche.
01:54 - Qu'est-ce que vous avez trouvé dans l'état d'esprit de "Vieux" ?
01:56 - L'état d'esprit de "Vieux", c'est de se dire que...
01:58 Alors, moi, j'ai accepté ce projet parce que je suis vieux, déjà.
02:01 J'ai 70 balais et quelques poussières.
02:03 Et je me suis rendu compte d'un seul coup
02:05 que j'étais rentré dans la catégorie "vieux", biologiquement parlant,
02:08 alors que j'ai l'impression d'avoir 12 ans toujours dans ma tête.
02:11 Et donc, ça m'a intéressé de me questionner là-dessus
02:15 et d'essayer de questionner tous les gens qui sont dans mon cas,
02:18 mais aussi ceux qui me précèdent, qui sont un peu plus vieux,
02:21 ou ceux qui me suivent, qui sont un peu plus jeunes.
02:23 - C'est la vie quand on a 70 ans et qu'on n'est pas Antoine de Cône, normalement.
02:26 - Je ne sais pas, mais il y a plein de choses à faire.
02:28 Mais je sais que moi, Antoine de Cône, puisqu'on parle de moi aujourd'hui,
02:31 moi, je suis toujours aussi curieux de tout ce qui m'entoure.
02:34 J'ai toujours envie de savoir, d'apprendre, de communiquer,
02:37 de transmettre, surtout, aux générations d'après.
02:40 Donc, ce n'est pas du tout un journal qui est fait pour rester dans son coin
02:42 à lire entre "Vieux" en faisant des sudokus.
02:44 C'est un journal vivant et moderne.
02:47 - Je disais modèle avant que tu arrives, parce que tu es un modèle pour moi.
02:51 Tu as dit le mot que tu m'as transmis à nulle part ailleurs, c'est la curiosité.
02:54 La première fois que j'entendais parler de groupe obscur, c'était Antoine de Cône.
02:58 De réalisateur obscur, c'était Antoine de Cône.
03:00 Et souvent, quand on parle de choses obscures, un jour, elles passent à la lumière.
03:03 Et tu en as vu des choses passer à la lumière ?
03:05 - Oui, plein. Et puis, c'est le principe même de la pop culture.
03:08 La pop culture est un sujet qui me passionne.
03:10 On va même dire que c'est l'axe autour duquel je tourne
03:13 depuis que j'ai commencé à travailler.
03:15 Parce qu'on parle de choses qui sont considérées comme de la sous-culture
03:19 ou des trucs mineurs, et qui, finalement, viennent au centre du jeu.
03:25 Par exemple, les super héros américains, au départ, c'était des forzines.
03:29 Ça intéresse des mômes boutonneux, acnéiques.
03:32 Aujourd'hui, c'est la première franchise de cinéma mondiale.
03:35 - Et c'est ce qu'on appelait à l'époque une contre-culture.
03:37 - Oui, la contre-culture.
03:38 - Ça alertait sur des mouvements comme l'émergence du Black Panther Party,
03:41 les luttes antiracistes, la peur du nucléaire, de la guerre froide.
03:45 Et aujourd'hui, c'est digéré dans des franchises sans fin.
03:48 - Oui, alors aujourd'hui, il y a à nouveau une contre-culture.
03:50 Ça se renouvelle, heureusement.
03:53 Mais j'aime bien cette idée qu'il y a toujours des gens
03:57 qui viennent bousculer un peu la norme, l'ordre,
04:01 et essayer de remettre un peu de piment dans tout ça.
04:03 - Dans le magazine "Vieux", il y a aussi des femmes.
04:06 - Heureusement !
04:07 - Exactement, notamment Foresty.
04:09 Florence Foresty, qui écrit "Comment je sais que je suis devenue vieille".
04:12 J'aimerais qu'on l'écoute sur ce plateau.
04:14 Tu dis que tu es trans âge.
04:16 - Je suis trans âge ?
04:17 - Dans quelle catégorie ?
04:18 - Parce que je me définis, je m'identifie comme une femme de 30 ans.
04:21 Et je veux que tout le monde m'identifie comme ça.
04:23 C'est ça, la grande différence.
04:25 Je veux qu'on m'appelle mademoiselle.
04:27 Non, mais ça, c'est une vanne du spectacle, évidemment.
04:29 Je joue là-dessus.
04:30 Mais d'abord, parce que c'est une vérité, quand on est vieux,
04:33 maintenant, je peux dire que je suis vieille,
04:35 on se sent toujours plus jeune que ce qu'on est.
04:37 Et c'est vrai que je le comprends que maintenant.
04:39 Avant, quand les adultes me parlaient de ça, je leur disais...
04:42 Et puis, quand tu le vis, tu fais "Oui, en fait,
04:44 j'y arrive pas à avoir 50 ans dans ma tête".
04:46 Donc, j'ai rapproché ça de la transidentité,
04:48 parce que c'est une forme de transidentité,
04:50 de s'identifier comme une jeune femme.
04:52 - Est-ce que c'est une forme de transidentité
04:54 de ne pas s'identifier à son âge ?
04:56 - Je ne m'identifie pas comme une jeune femme, pour commencer.
04:59 - Encore ?
05:00 - C'était le cœur du spectacle de Florence, "Boys, Boys, Boys",
05:02 qui était absolument hilarant,
05:04 et qui questionnait justement sur ce qu'on devient.
05:06 Qu'est-ce qu'on devient une fois qu'on a passé la date de péremption
05:09 ou qu'on est censé l'avoir passé ?
05:11 - Ça ressemblait à quoi, un vieux, quand t'étais jeune ?
05:13 - Quand j'étais jeune, les vieux, c'étaient des vieux messieurs
05:16 avec un costard, bien dégarnis, un peu voûtés,
05:20 un peu résignés, et surtout, ils étaient vieux très tôt.
05:25 Pour moi, un vieux, quand j'étais bon, c'était 60 ans.
05:28 Même pas, 50, 60.
05:30 - Ça ressemble à quoi, un jeune, maintenant que t'es vieux ?
05:32 - Alors, ça ressemble à quoi, un jeune, maintenant que je suis vieux ?
05:35 C'est assez large, le spectre des jeunes.
05:38 D'abord, je vis entouré de jeunes,
05:40 parce que mon dernier fils va avoir 16 ans,
05:43 donc je suis un peu dans le cœur du réacteur,
05:45 la casquette, l'escalade, le parcours, etc.
05:49 - Ah, il fait du parcours ? - Ah, oui, oui.
05:51 - Yamakasi, quoi. - C'est pas ce qui m'emballe le plus, mais...
05:54 - T'es déjà vieux de dire Yamakasi, ça n'existe plus.
05:57 - C'est quoi, pardon ? - Yamakasi. Non, mais c'est un truc de vieux.
06:00 - Ah, pardon. Yamakasi ? - Oui.
06:02 - C'était les mecs qui sautaient, là, de toi en toi ?
06:04 - Oui, c'était les entre-tours. - Ah oui, je me souviens, ça avait été...
06:06 - Oui, c'est moi le vieux entre nous. - Oui, c'était il y a 15 ans.
06:09 - Dans le magazine "Vieux", on porte un regard différent sur cette génération.
06:16 On en parle juste après ce sujet.
06:18 - À partir de quand on est vieux ?
06:20 C'est une question qu'on est de plus en plus nombreux à se poser.
06:23 - Est-ce que je me ressemble vieux à toi ? - Non.
06:25 - Oui. - Et la réponse peut faire mal parfois,
06:28 car tout le monde n'est pas à l'aise avec le fait de vieillir.
06:30 - Vous direz à celui qui a inventé la vieillesse que c'est un pauvre con,
06:33 qu'il n'y a rien à y gagner, on devient gâteux, on marche mal, on perd la mémoire...
06:39 De Gaulle était poli, il disait que c'était un naufrage.
06:44 Pourtant, le regard de la société sur la vieillesse évolue,
06:47 parce qu'il y a de plus en plus de vieux déjà,
06:48 mais aussi parce que de nombreuses voix s'élèvent
06:50 pour dénoncer les stéréotypes et les discriminations qui frappent les seniors.
06:53 - Je ne m'en soucie pas. J'ai 65 ans. J'étais prête à être plus vieille à 60 ans.
06:59 Je ne voulais pas faire preuve de ne pas être quelque chose.
07:02 Et c'est sur ce vieillissement de la population que mise la silver economy,
07:07 car en attendant que le réarmement démographique se mette en marche,
07:10 il faut prendre soin de nos aînés.
07:11 Et paradoxalement, il représente un business d'avenir.
07:14 - Ça représente un chiffre d'affaires potentiel
07:16 qui est d'une centaine de milliards aujourd'hui en France,
07:19 et c'est ce qui n'a pas échappé aux entrepreneurs de la silver economy.
07:23 En France, on compte 7 millions de personnes de plus de 75 ans,
07:26 et on estime qu'elles devraient être 10,6 millions en 2040.
07:30 Alors à une époque où la question de la fin de vie est plus que jamais au cœur de l'actualité,
07:34 et où mal vieillir semble être l'une des préoccupations principales,
07:37 peut-être qu'il faudrait tout simplement…
07:39 - On devrait admettre que bien vieillir, ça n'est pas résister au temps,
07:42 mais davantage faire du temps qui nous reste, ce qu'on veut, et ce qui nous ressemble le plus.
07:48 - Antoine Deconne est-il le porte-parole de la silver economy ?
07:52 - Non, j'espère pas, je ne suis le porte-parole de personne,
07:54 je n'ai jamais été, je n'ai pas commencé à mon âge.
07:56 Non mais c'est très parlant ce que je viens d'entendre.
07:59 Effectivement, ça concerne un public considérable,
08:03 qui jusqu'à il n'y a pas très longtemps était laissé de côté,
08:06 considéré comme ayant dépassé la fameuse date de péremption,
08:10 ayant rendu les services à la nation,
08:13 une petite retraite sur la côte d'Azur, dans le meilleur des cas.
08:17 Non, en fait, les gens que je connais qui ont mon âge,
08:20 alors évidemment je vis dans un milieu particulier, je ne suis pas dans le bassin minier,
08:25 mais les gens que je connais sont débordent d'envie, de projets,
08:31 ce n'est pas du tout fini, ce n'est pas comme si on était en train de se raccrocher coûte que coûte,
08:36 pour éviter de dévaler la pente fatale.
08:39 Parce qu'en fait, quand on vieillit, on se rend compte qu'on a mûri,
08:44 on est apaisé d'une certaine manière,
08:47 c'est-à-dire qu'on n'a plus les mêmes enjeux qu'on avait il y a 30-40 ans,
08:50 et qu'on a le temps simplement de se consacrer à l'essentiel.
08:53 Et l'essentiel, il est vaste.
08:56 C'est quoi l'essentiel ?
08:58 C'est essayer de comprendre ce qu'on fait là,
09:02 pourquoi on est toujours là, à quoi ça sert,
09:05 qu'est-ce qu'on peut faire de ce temps, comment on peut s'amuser avec,
09:08 comment est-ce qu'on peut faire profiter les autres de l'expérience, du savoir-faire.
09:13 Moi, j'insiste beaucoup sur l'idée de la transmission,
09:16 parce qu'être vieux dans son coin, je m'en fous, ça ne m'intéresse pas.
09:19 Mais être vieux et être dans un dialogue avec les générations qui arrivent derrière,
09:23 qui ont plein de choses à m'apprendre,
09:25 moi j'ai peut-être deux-trois trucs à leur dire aussi, là c'est passionnant.
09:28 Alors j'ai une question, c'est hyper trivial, c'est quoi ta morning routine ?
09:32 Ma morning routine ?
09:34 Voilà, on veut comprendre.
09:36 C'est-à-dire qu'il y a un gars qui est à la quarantaine et un gars qui arrive à 70,
09:39 le jeûne, ce n'est pas celui qu'on croit.
09:42 Alors il y a moi dans la morning routine, il y a moi le morning glory qu'on a connu,
09:49 que vous connaissez encore j'espère.
09:51 Je ne sais pas ce que c'est.
09:52 Non, vous ne savez pas ce que c'est.
09:54 Je ne sais pas, alors je me laisse couler du lit,
09:56 parce que ça c'est un truc que j'ai appris, il ne faut jamais faire un lever brusque, jamais.
10:01 On se laisse couler du lit un peu comme on se débarrasse du trou plein d'huile dans une boîte de sardines.
10:05 On se laisse couler du pieu, et là un peu d'assouplissement,
10:09 une petite tasse de thé vert, on écoute les nouvelles et c'est parti.
10:13 Du sport ?
10:14 Un peu de sport, oui.
10:15 Beaucoup ?
10:16 Pas trop non plus, parce que c'est chiant le sport.
10:17 Moi j'ai vu les stories sur Instagram d'Antoine Decone, ça fait du sport.
10:20 Non, je fais un peu de sport, je fais un petit peu de boxe une fois par semaine,
10:23 et puis il faut faire un peu d'entretien tous les jours.
10:25 Du thé vert ?
10:26 Du thé vert.
10:27 Pas gaffe à la bouffe ?
10:28 Un petit peu, oui.
10:29 Oui, mais ce n'est pas non plus dogmatique.
10:31 On ne boit plus ?
10:32 On ne boit peu.
10:33 On ne fume pas ?
10:34 Ça a l'air terriblement ennuyeux.
10:36 Le mec ne boit plus, ne fume plus, ne prend rien.
10:39 Moi ça me fait envie.
10:40 Il boit du thé vert, mais c'est…
10:42 Moi je suis couché à 21h30.
10:44 Ah ouais ?
10:45 Oui.
10:46 Ah, c'est tard.
10:47 Antoine Decone est un véritable enfant de la télé.
10:51 Ton père Georges Decone était un journaliste et présentateur.
10:55 Ta mère Jacqueline Joubert est la première spickrin de l'ORTF
10:59 avant de devenir productrice d'émissions.
11:02 Comment est-ce qu'on est enfant de la télé ?
11:04 Comment est-ce qu'on arrive à la télé ?
11:06 En fait, la télé était en train de naître elle-même.
11:09 La question ne se posait pas en ces termes.
11:11 J'avais des parents qui étaient des saltimbanks dans l'âme.
11:15 Ma mère était comédienne, mon père journaliste,
11:18 mais il s'était révélé une vocation de chanteur d'opéra,
11:22 à côté de laquelle il est heureusement passé, pour nos oreilles.
11:25 Mais ils étaient là avec un média en train de naître
11:28 où il fallait tout inventer.
11:31 Donc ils étaient des couteaux suisses.
11:34 Mon père présentait le 20 heures, mais il faisait aussi le Tour de France,
11:37 les matchs de foot, de rugby, de catch.
11:39 Je me souviens qu'il m'emmenait à des matchs de catch.
11:41 Je me souviens avoir sauté sur les genoux du bourreau de Béthune.
11:44 Et ma mère continuait à jouer la comédie.
11:47 Je l'accompagne de moi.
11:49 Elle est géniale cette phrase.
11:50 "J'ai sauté sur les genoux du bourreau de Béthune."
11:52 Ça vaut cher, ça.
11:53 Ça vaut très très cher.
11:54 Et de l'ange blanc aussi.
11:56 En tant que biose, tout à l'heure.
11:58 Et ma mère était comédienne de formation.
12:01 Elle s'était retrouvée à la télé en passant le concours
12:03 parce qu'il cherchait des speak-reen.
12:05 Et puis après, elle a fait plein d'autres choses.
12:07 Elle réalisait, elle produisait.
12:08 Elle a même découvert des talents comme Dorothée.
12:10 Absolument, oui.
12:11 C'est elle qui a découvert Dorothée.
12:12 Et j'ai pas compris pourquoi, des années plus tard,
12:15 il y a eu un clash.
12:16 Mais un clash digne de grands rappeurs, des musclés,
12:19 contre Antoine Leconne.
12:27 Mais parce que...
12:28 Tu t'es fait clasher par les musclés ?
12:30 Oui, oui, mais avant.
12:31 Je les avais clashés un peu avant.
12:32 Ah ouais ?
12:33 Oui, oui, j'ai été un peu acharné.
12:34 C'est une bonne tête de Turc, les musclés.
12:36 C'était quand même une musique un peu simplonne, quoi.
12:39 Avec Bernard Minet, je pense que c'est...
12:41 Peu importe.
12:42 Respect, respect Bernard Minet.
12:43 Oui, oui, Bernard, respect éternel.
12:44 Ils étaient dans l'équipe Dorothée.
12:47 En fait, moi j'en voulais à Dorothée d'avoir quitté France 2,
12:51 Antenne 2 à l'époque, pour aller sur TF1.
12:54 Je trouvais que c'était déloyal vis-à-vis de ce que ma mère avait fait pour elle.
12:59 Mais voilà, affaire classée, on n'en parle plus.
13:01 Et donc c'était la guerre avec les musclés, ouais.
13:04 Comment on se réveille quand on se fait clasher par les musclés ?
13:06 Il n'y avait pas les réseaux sociaux à l'époque.
13:08 Non, on se réveille très bien.
13:09 Je trouvais ça philosophie et humour, d'abord.
13:13 En parallèle à ça, l'histoire continue.
13:16 T'es écrit pour la presse écrite de Rock'n'Folk,
13:18 à Zoom, Sauvage, Sciences et Vie,
13:20 et en 1982, Pierre Lescure, qui est actuellement chroniqueur dans cet avou,
13:25 vient te chercher pour Les Enfants du Rock sur Antenne 2,
13:29 et il te confie cette case, Ouba Ouba, 87, Rapido,
13:35 d'abord sur TF1, puis Canal+.
13:37 Pour moi, ça a été la révolution.
13:39 Et si vous ne connaissez pas Rapido, c'était ça.
13:41 Comment vous vous sentez aujourd'hui ?
13:43 Comment vous vous sentez, Bob Dylan, en 1984 ?
13:47 Je me sens comme en 1966.
13:50 On peut être exactement les mêmes.
13:53 Enfin, on peut être un peu les mêmes.
13:56 David, tu as été Ziggy, Thomas Newton, Aladin Sen, John Merrick.
14:02 Aujourd'hui, c'est David Bowie que je parle.
14:06 Je suis beaucoup plus confiant en tant que David Bowie ou David Jones.
14:12 J'ai l'impression que je peux écrire des chansons qui n'ont pas beaucoup à voir avec les personnages,
14:18 et plutôt avec des déclarations personnelles ou émotionnelles.
14:23 Happy birthday to you.
14:26 Happy birthday to you.
14:28 Happy birthday, dear Antoine.
14:30 Happy birthday to you.
14:34 Qu'est-ce qui reste après ça ?
14:39 La légende. Non mais sincèrement.
14:41 Dans la légende.
14:43 Dans le paradis.
14:45 Puisqu'on parle de l'interview et qu'on pratique tous les deux ce métier,
14:48 je vous conseille vivement d'essayer d'avoir un jour Bob Dylan.
14:51 C'est un régal.
14:53 Il ne répond pas. Ça le fait chier, mais à mourir.
14:56 Il répond par oui, par non, par je ne sais pas.
14:59 J'ai passé une demi-heure intense avec Bob Dylan.
15:02 J'avais préparé 400 questions parce que je savais qu'il était un peu mutique.
15:05 Puis finalement, j'ai réussi à le déverrouiller à un moment.
15:08 En lui parlant de la poésie française du 19e, ça a déclenché.
15:14 Dans le même genre, je te conseille Future.
15:16 Il nous a fait la même chose sur Click. Il ne parle pas, il est comme ça.
15:19 Mais ce n'est pas Bob Dylan.
15:21 Mais c'est Future.
15:23 De 1987 à 1995, c'est les années nulle part ailleurs.
15:27 Avec la légende Philippe Gildas, paix à son âme.
15:30 Vous incarnez des personnages devenus mythiques avec José Garcia.
15:33 Je voudrais revenir sur deux moments.
15:35 C'est toujours les mêmes qui passent, mais ce ne sont jamais mes deux moments.
15:38 Un miroir qui sont assez géniaux.
15:40 On commence par les nuls.
15:42 Nous sommes les trois animateurs de Les Nuls, le fan club.
15:47 Le fan club de Les Nuls.
15:49 Vous êtes nos héros, nos modèles, même si nous avons du mal à vous ressembler autant que nous le souhaiterions.
15:54 Je vous admire tant.
15:59 A propos, si Chantal connaît une fan à elle un peu plus présentable que ça,
16:04 Foufou là-bas et moi, Chacha, on est preneurs.
16:07 Avec, je serai preneur.
16:09 Alors, on gagne des adhérents, on se réunit, on joue au JTN.
16:14 JTN, JTNique, JTN, JTNique.
16:18 On va être une table, faire un JTN avec vous.
16:22 On voit que Dominique Farodien a clairement le seum.
16:26 Il ne rigole pas.
16:28 C'est très ressemblant à ce que faisait Alex Berger, son ami, son vieux pote, qu'il représentait.
16:34 Il y en a eu un qui m'a beaucoup amusé.
16:37 Les Nuls, mais celui avec les Inconnus.
16:40 Justement, c'est le deuxième que j'ai choisi.
16:42 Comme vous le voyez, notre carrière met vraiment du temps à démarrer.
16:46 Excusez-moi, il y en a un d'entre vous qui va dans les boîtes à partout.
16:50 Vous le connaissez ?
16:52 Mais ça, nono, on ne regarde pas.
16:56 Alors comme vous, vous êtes arrivé au sommet de la gloire.
16:59 Ce serait sympa de donner des conseils pour nous aider à progresser.
17:03 Parce que là, tout ce qu'on essaye rate.
17:05 Oui, c'est à cause du Shintok.
17:08 Excusez-moi, je vais te démonter ta gueule, tu ne vas pas comprendre.
17:12 Et ça, il est à cause de Citroën.
17:13 Allez, entre comiques, il faut s'entraîner. Merci d'avance.
17:16 C'était Antoine Deconne et José Garcia qui se moquaient des Inconnus,
17:22 se moquant des communautés imitant leurs accents.
17:25 Exactement.
17:26 Ça fait une mise en abîme.
17:28 Il y avait Albert Algoud qui faisait Bourdon à gauche.
17:31 Une mise en abîme.
17:32 Je ne l'avais jamais vu comme ça.
17:34 Mais c'est vrai, parce que ce n'est pas José Garcia qui se moque des Asiatiques,
17:38 c'est José qui se moque de ceux qui se moquent.
17:41 Voilà, exactement.
17:43 C'était assez dingue cette époque.
17:46 On a parlé de plein de moments de l'esprit canal, de ce que vous avez amené.
17:50 Avec du recul, est-ce que ça serait encore faisable ?
17:54 Je ne sais pas.
17:55 Je réponds toujours la même chose à cette question.
17:57 En fait, ça a été une parenthèse enchantée, ce moment.
18:00 Il y a eu quelques années où on était en clair, en accès,
18:04 tout le monde pouvait nous voir, il n'y avait pas besoin d'être abonné.
18:07 La raison pour laquelle on était là, c'était pour donner envie aux gens de s'abonner à cette chaîne.
18:11 Avec pour mot d'ordre, amusez-vous.
18:13 Amusez-vous, faites ce que vous voulez, le terrain de jeu est à vous,
18:16 faites-en ce que bon vous semble.
18:18 Et donc, on a poussé le bouchon.
18:21 On a poussé le bouchon, mais on a été poussé nous-mêmes par nos directeurs,
18:26 les secours de greffe qui nous disaient "Allez-y, n'ayez peur de rien".
18:29 Donc, ce moment-là, qui est un moment particulier dans l'histoire de la télévision,
18:34 qui je pense a peu de chances de se reproduire,
18:36 parce que là, on parle d'une télévision qui est avant Internet,
18:38 qui est avant les réseaux sociaux,
18:40 où vraiment on pouvait balancer de la grosse connerie
18:42 sans se taper 12 000 letters le lendemain matin.
18:47 Ce moment-là est clos.
18:50 C'est comme un film qui a été fait à une époque donnée
18:53 et qui ne pourrait pas être fait aujourd'hui.
18:55 - Il y avait plein de fantasmes à l'époque sur Canal.
18:57 - Oui, ben oui.
18:59 Là encore, parce qu'on parlait tout à l'heure de la télé de mes parents,
19:03 la télé des pionniers, des gens qui ont participé à inventer ce médium,
19:09 on avait ce sentiment-là avec Canal.
19:12 Il fallait faire une télé qui ne ressemble pas à ce qui se faisait ailleurs,
19:15 qui ne se faisait nulle part ailleurs.
19:17 C'était très enthousiasmant.
19:20 Et une fois de plus, encouragé par des patrons qui eux-mêmes venaient de la télé.
19:24 Ils connaissaient le besoin.
19:26 - Est-ce que c'était vraiment la fête dans tous les sens, à tous les étages ?
19:29 - Non, c'est de la légende urbaine.
19:31 - C'est ça, c'est pas vrai.
19:33 - C'était une époque joyeuse, beaucoup plus insouciante qu'aujourd'hui.
19:37 Mais non, on travaillait comme des malades.
19:40 On passait notre temps à bosser.
19:42 - Parce qu'il fallait délivrer tous les soirs un texte.
19:44 - Il fallait tous les soirs y aller.
19:46 - On se collait. - Laurent Chalumeau.
19:48 - Oui, Albert, on travaillait à trois sur les textes.
19:52 Enfin, il fallait les produire tous les jours.
19:55 - Il y avait aussi les guignols, à l'époque,
19:57 qui adoraient mettre en scène l'envie d'Antoine de Cône de reprendre nulle part ailleurs.
20:02 Et c'était le petit scarabée.
20:05 - Quel est le chôma qui conduit à la présentation de nulle part ailleurs ?
20:08 - Tu devrais être brisé comme le renard, rapide comme le serpent.
20:11 - Oui, mais...
20:13 - Essaye d'être pas brisé, vite.
20:16 Tu n'es pas encore prêt, petit scarabée.
20:21 Il faut t'entraîner dur, très dur.
20:24 - Bien, mais...
20:26 - Alors, les mains parallèles au corps.
20:40 Allez, allez, formidable. - Formidable.
20:42 - Plus vite. - Formidable.
20:44 - Plus vite.
20:46 Plus vite, allez, plus vite.
20:49 - Philippe a tant parlé.
20:54 - Antoine, je crois que tu es prêt.
20:58 Le moment est venu.
21:00 Tiens, les clés de nulle part ailleurs.
21:02 Gratté.
21:04 Mais encore trop lent, petit scarabée.
21:08 - Pourquoi est-ce que c'est plus émouvant de revoir le guignol de Gildas ?
21:12 Pourquoi ça nous émeut tant quand on voit le guignol et pas les images de Gildas ?
21:16 - Parce que c'était le génie des guignols.
21:20 Ils étaient très proches quand même de leur sujet.
21:23 Mais alors c'est marrant parce qu'on n'a jamais eu, évidemment,
21:28 cette relation du vizir qui veut devenir vizir à la place du vizir.
21:32 On n'a jamais joué à ça avec Philippe.
21:34 Les rôles étaient très bien distribués.
21:36 Et il y avait un équilibre, justement, dans l'équipe qui était dingue.
21:41 Parce que chacun venait avec son truc particulier à faire.
21:45 Et c'était la somme de tout ça qui faisait que l'émission
21:48 était ressemblée à rien d'autre.
21:50 - Ça n'a jamais été proposé de prendre nulle part ailleurs ?
21:53 - Non, parce que moi, j'ai quitté nulle part ailleurs en 95,
21:56 après sept ans de quotidienne.
21:58 Parce que j'avais l'impression d'avoir fait le tour
22:00 de ce que je pouvais y faire et j'avais surtout pas envie de me répéter.
22:04 Et donc, je suis parti de mon plein gré, non pas à l'insu de mon plein gré.
22:08 J'ai parti faire du cinéma, j'avais des envies de cinéma à l'époque.
22:11 Mais non, je n'avais pas envie de reprendre une fois de plus.
22:15 Parce que le rôle de Philippe était très spécifique.
22:18 Il était le chef de gare.
22:20 C'était lui qui distribuait, comme Michel l'a fait après,
22:23 avec Le Grand Journal. - Vous aussi ?
22:25 - Oui, je l'ai fait pendant deux ans.
22:27 Mais en fait, je préfère être en contre, moi.
22:29 Je préfère être le sparring que le MC.
22:31 - Si c'était à refaire, Le Grand Journal, non ?
22:34 - Non, non, non.
22:35 Non, parce qu'en fait, moi, Le Grand Journal,
22:37 que j'ai retrouvé dix ans après,
22:39 enfin, même plus de dix ans après, par ailleurs,
22:41 c'était devenu une émission qui s'était institutionnalisée,
22:45 qui était remarquablement faite d'ailleurs,
22:47 bien construite, séquencée et tout,
22:49 mais qui était très marketée, d'une certaine manière.
22:52 C'est-à-dire, voilà, il y avait des cases, on remplissait,
22:55 Michel faisait ça à merveille.
22:57 Mais moi, mon envie était passée.
22:59 J'avais plus envie de faire ça.
23:01 - En tout cas, nous, on a envie de faire un truc,
23:03 c'est de cliquer sur Antoine Decaune,
23:05 et on a cliqué, c'est le clic sûr.
23:07 - On a cliqué sur vous, Antoine Decaune,
23:13 et sur vos réseaux, on s'est rendu compte
23:15 que vous aviez interviewé du beau monde.
23:17 Avec une petite redondance pour un artiste suisse
23:19 qui, du coup, n'a plus du tout le temps de...
23:21 - Déjeuner en paix !
23:22 - Et c'est plus fort que vous,
23:23 dès que vous le croisez, vous faites la même photo.
23:25 - It's like I wanna take a mental picture of you all.
23:28 - En cliquant sur vous, on a découvert vos passions,
23:30 notamment pour les pixies,
23:31 ces petites figurines que vous collectionnez.
23:33 Et vous avez l'air d'en avoir quelques-unes.
23:35 Ça doit être sympa de faire la poussière chez vous.
23:37 On se rend aussi compte de votre passion pour Canal.
23:39 Là, on est sur l'employé du mois.
23:40 - Canal, c'est mon habitat naturel, mon biotope.
23:42 - Lèche-botte.
23:43 - Toujours aussi libre qu'à vos débuts sur Canal.
23:45 - On me fout une paire royale.
23:46 - Un lèche-cul.
23:47 - C'est vrai qu'à Canal, vous avez pu faire plein de choses
23:49 et tester plein de costumes.
23:50 - C'est sexy.
23:51 - Et bien, tout vous va.
23:52 - C'est sensuel.
23:53 - Vous avez fait de belles rencontres,
23:54 même dans le plus simple appareil.
23:56 - 3, 4...
23:57 - Bienvenue à Cotu !
23:58 - Et vous avez vécu de bien belles expériences,
24:00 mais toujours avec l'esprit Canal.
24:02 (Bruit de pet)
24:05 Mais Antoine, c'est aussi l'art de la cascade.
24:07 (Rires)
24:10 Et pour l'aventure, il y a votre jumeau.
24:12 C'est simple, c'est vous, mais avec des bras énormes.
24:14 Une grosse passion, mais bête flippante.
24:16 Impossible de passer aujourd'hui à côté de votre actu,
24:19 le magazine vieux que vous sortez.
24:20 Un sacré exercice pour vous,
24:21 car la vieillesse, on ne la voit pas du tout chez vous.
24:23 - Il y a un problème, je ne comprends pas, vous vieillissez pas.
24:25 - À tel point que j'ai l'air plus vieux que vous
24:27 après une saison entière de clics.
24:28 (Ronflement)
24:29 Ouais, ça fait mal, hein ?
24:30 Bon, allez, je vais me reposer.
24:32 - Antoine est dans "Clic",
24:35 et on adore faire découvrir des têtes à clics,
24:37 mais ce soir, c'est quelqu'un qu'on connaît très bien,
24:39 c'est Ariel Domballe.
24:40 balle.
24:42 Merci à tous !

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