Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des dysfonctionnements des prisons françaises après la révélation comme quoi Nawel, sa compagne et complice, se faisait passer pour sa sœur afin de lui rendre visite.
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NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:08 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:13 *Générique*
00:17 18h18, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:21 On va évoquer l'affaire Mohamed Amra, du nouveau, donc dans cette affaire,
00:24 des révélations de nos confrères du Parisien.
00:26 Il gérait son business depuis sa prison de la santé avec des téléphones,
00:29 mais en plus, sa petite amie marseillaise venait lui rendre visite au parloir.
00:34 Plus que ça, c'était une véritable complice pour certains des méfaits de cet individu.
00:39 Explication Marine Sabourin.
00:42 Elle dit aujourd'hui avoir été manipulée par Mohamed Amra.
00:46 Nahuel, 31 ans, a pourtant prêté main forte à de nombreuses reprises à la mouche,
00:50 selon les informations du Parisien.
00:52 Quatre ans plus tôt, en 2020, elle rencontre dans la rue celui qui deviendra son amant.
00:56 C'est un coup de foudre, dit-elle.
00:58 Un certain Yanis, dont elle découvrira plus tard le vrai prénom,
01:02 qui ne donne que très peu d'informations sur sa vie.
01:04 Rapidement, elle loue des voitures à son nom qu'elle met à disposition de l'homme.
01:08 L'une d'entre elles reviendra avec des impacts de balles dans la carrosserie.
01:12 En juin 2022, alors que la mouche est soupçonnée d'avoir commandité l'enlèvement
01:16 et le meurtre d'un rival, le salon de massage où travaille Nahuel
01:19 devient un lieu de transit pour le corps de la victime.
01:22 Une demande télécommandée depuis la cellule d'Amra, déjà incarcérée.
01:26 Une relation entretenue via les réseaux sociaux, mais aussi au parloir.
01:31 Depuis fin 2022, Nahuel utilisait le permis de visite de la sœur du détenu pour lui rendre visite.
01:36 « J'avais terriblement honte de le voir. J'ai honte de ce que j'ai fait »,
01:40 affirme la jeune femme après avoir été démasquée.
01:43 Les enquêteurs découvriront qu'elle n'était pas la seule
01:46 à prendre l'identité de la sœur du fugitif.
01:49 Toujours selon nos confrères du Parisien, Amra avait un surnom attribué par sa petite amie Nahuel,
01:54 le vendeur de rêves.
01:56 Voilà, le vendeur de rêves qui a transformé la vie d'agent pénitentiaire en cauchemar.
02:01 Mais c'est surréaliste, encore une fois, Louis de Ragnel.
02:05 On a l'identité usurpée, au vu et au su de toute l'administration pénitentiaire.
02:11 Comment c'est possible ?
02:13 Quand on vous contrôle votre identité, on vérifie.
02:15 Est-ce que ça correspond avec la photo ?
02:17 Il y a des endroits où on peut usurper sans aucun problème son identité.
02:21 Parce qu'en fait, il y a plusieurs choses.
02:23 Il y a le laxisme, et ce n'est pas de la faute des agents pénitentiaires.
02:26 Ah mais je n'ai pas dit ça.
02:27 Dans un cadre défini qu'on leur donne, qu'on leur fixe,
02:30 et ensuite ils se débrouillent.
02:31 Ils doivent en plus composer avec la gestion de la vie sociale de la prison,
02:35 ce qui est très compliqué.
02:37 Pourquoi ? Parce qu'il y a une idéologie laxiste qui a conduit à respecter
02:42 et à appliquer les demandes de la Cour européenne des droits de l'homme,
02:45 notamment pour éviter les palpations systématiques.
02:48 Mais là, on parle d'un contrôle d'identité,
02:49 ce n'est pas la bonne personne qui se présente avec la carte d'identité ?
02:52 Comment c'est possible ?
02:54 Ils ont beaucoup de difficultés, ils n'ont pas les moyens,
02:57 les pouvoirs d'investigation, les pouvoirs de contrôle.
02:59 Et tout ça est permis.
03:00 Je ne vous dis pas que...
03:02 On va les entendre, les agents pénitentiaires.
03:04 Je vous dis simplement...
03:06 Une carte d'identité ou un passeport, on regarde la photo.
03:08 Je sais bien, mais...
03:10 Surtout normalement pour une prison.
03:12 Je pense qu'il faudrait avoir un moyen de contrôler l'identité,
03:14 de doubler.
03:15 Vous avez rendez-vous dans une banque,
03:17 il y a des moyens de contrôler que c'est vraiment Éric Rembien en face de moi.
03:20 Vous allez voter, il y a des moyens de vérifier que c'est vraiment vous.
03:23 Et dans une prison, il n'y a pas de problème.
03:24 Donc, premièrement, effectivement, il y a l'illustration d'une faille,
03:27 l'usurpation d'identité, donc n'importe qui potentiellement
03:30 peut venir rendre visite à quelqu'un dans une prison.
03:33 Et en plus de ça,
03:34 dans la mesure où il n'y a pas de fouilles systématiques des gens
03:36 qui viennent au parloir,
03:37 vous avez une personne que vous ne connaissez pas
03:39 qui peut rentrer dans vos murs et qui peut apporter,
03:42 en prison, apporter des objets.
03:45 De la drogue, des téléphones.
03:47 Surtout beaucoup de drogue et des téléphones.
03:49 Et donc c'est ça ce qui est le plus scandaleux.
03:51 Et je termine simplement parce qu'on en avait parlé la semaine dernière,
03:54 mais pas beaucoup.
03:55 Éric Dupond-Moretti au Sénat la semaine dernière,
03:57 qui explique qu'il a découvert par la presse
04:01 le fait que la cellule de Mohamed Al-Nahra
04:04 avait été sonorisée par sa propre administration.
04:06 Alors là, les bras m'en tombent.
04:08 C'est impossible qu'Éric Dupond-Moretti ait découvert tout ça
04:13 par l'opération du Saint-Esprit et de la presse.
04:15 À un moment donné, je pense qu'il faut que les gens prennent leur responsabilité.
04:18 Il l'a su forcément après la commission des faits,
04:21 après l'évasion de Mohamed Al-Nahra.
04:23 Je trouve que tout le monde veut se déresponsabiliser dans cette histoire
04:26 et c'est ce qu'il y a de plus énorme.
04:27 On écoute un agent de la pénitentiaire,
04:30 Wilfried Funk, secrétaire national du syndicat UFAP.
04:32 Ça c'est important de désentendre parce qu'ils disent
04:34 qu'ils ne sont pas évidemment les responsables,
04:35 ce sont ceux qui nous gouvernent depuis 30 ans, dit-il.
04:38 Les responsables sont ceux qui nous gouvernent depuis 30 ans
04:41 et qui n'ont jamais mis les moyens nécessaires sur les prisons françaises
04:45 pour que l'on puisse à la fois assumer les missions de garde et de sécurité
04:50 et aussi celles de réinsertion.
04:52 Donc cette histoire, une fois encore, je le répète,
04:55 c'est un arbre de puce qui cache la forêt
04:57 et derrière, cette forêt, elle est loin d'être verte.
04:59 C'est la forêt plutôt des désolations pour les personnels au quotidien
05:03 qui eux sont obligés quelque part de faire avec les moyens du bord.
05:07 Absolument, ils font avec les moyens du bord, Joséphe Lassis-Carron.
05:10 - Ils font certainement avec les moyens du bord. - C'est la réalité.
05:12 Mais vous savez, ce qui me choque,
05:14 ce qui vient de me choquer vraiment profondément dans cette histoire,
05:16 c'est qu'il y a des prisonniers en France
05:20 qui vivent, eux, dans la désolation.
05:22 Il y a des prisonniers qui vivent dans une situation de précarité totale.
05:26 Mais il y en a d'autres qui vivent dans l'opulence.
05:29 Et qu'est-ce que cet épisode AMRA va révéler à l'opinion,
05:33 va dire à l'opinion ?
05:34 Elle va dire que finalement, comme je dis,
05:36 AMRA, bon, il n'y a pas de problème, il est en télétravail,
05:38 il fait ce qu'il veut, il reçoit sa petite amie,
05:40 enfin, vraiment, c'est open bar.
05:42 Alors que la situation en prison,
05:44 dans les prisons françaises, est réellement,
05:46 pour les personnes, dramatique.
05:48 Donc il y a quelque chose vraiment d'injuste dans cet élément.
05:50 - Allez, rapidement, Eric, et on avance. - Juste une remarque sur ce que disait Louis Dragnel.
05:53 Pourquoi est-ce que le ministre de la Justice feint de découvrir l'affaire ?
05:58 Parce que s'il admet qu'il était au courant,
05:59 alors on lui pose d'autres questions.
06:00 On lui dit "Mais monsieur, comment se fait-il que, par exemple,
06:03 le cortège avec cette personne donc dangereuse que vous écoutiez,
06:07 vous le saviez, n'ait pas eu une escorte plus conséquente ?"
06:10 Donc il est obligé de dire "J'ai découvert l'affaire".
06:12 - Se protéger, je veux dire. - Mais quand on dit "En nous faisant croire
06:13 qu'il a découvert l'affaire", mon cher Louis, pardonnez-moi,
06:16 ou il prend une partie des Français pour des idiots,
06:19 ou alors il n'est pas à sa place.