Demain l'Europe : Guillaume Lacroix (liste Europe Territoires Ecologie)

  • il y a 3 mois
Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.

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00:00Guillaume Lacroix, c'est à votre tour d'entrer sur scène, vous êtes la tête de liste d'Europe, territoire, écologie, qui rassemble six formations politiques de centre-gauche, qui défendent une Europe fédérale, je vous en prie, installez-vous, Saliha, Nicolas, c'est à vous.
00:16Guillaume Pelletier, bonjour, alors votre liste... Guillaume Lacroix.
00:20Et ça fait beaucoup de Guillaume en très peu de temps.
00:22Guillaume Lacroix, votre liste rassemble plusieurs formations politiques, notamment le parti radical de gauche que vous dirigez, mais aussi le parti Volt, qui existe dans d'autres pays européens, et qui veut une Europe fédérale, avec un Premier ministre européen, un gouvernement européen, et vous, vous ne voulez plus de Président de la République, ça veut dire qu'avec vous, il n'y aurait plus d'élection pour notre chef de l'État.
00:41Alors je ne sais pas où vous avez lu ça dans le projet d'Europe, territoire, écologie, mais je pense que, comme beaucoup d'entre vous ici, vous découvrez notre liste, qui vous a d'ailleurs permis de m'appeler autrement que par mon nom, ce qui prouve peut-être que vous ne m'invitez pas assez.
00:53Vous dire honnêtement, aujourd'hui c'est un rassemblement à la fois effectivement de femmes et d'hommes de gauche, de centre-gauche, qui sont ancrés dans les territoires, parce que le rassemblement c'est les régionalistes, c'est aussi effectivement le parti Volt, c'est aussi des sociodémocrates venus de la convention de Bernard Cazeneuve, c'est le parti radical de gauche, le plus vieux parti de France, en tout cas son émanation, qui a fondé la République laïque en France.
01:17Notre projet c'est une Europe qui protège, notre projet c'est une Europe qui parle du quotidien, c'est une Europe qui parle de la problématique des médicaments dans les pharmacies avant de commencer à poser des questions institutionnelles qui n'intéressent personne.
01:29Ça compte quand même, Guillaume Lacroix, parce que quand vous dites on veut un gouvernement européen, qu'est-ce qu'on fait des instances nationales ?
01:36Notre projet c'est de dire aujourd'hui un des grands problèmes c'est la déconnexion entre les peuples et les institutions européennes. Aujourd'hui vous êtes dans un débat dans lequel 55% des Français pensent qu'ils vont s'abstenir, dans lequel une part non négligeable, près de 40%, s'apprête à voter pour une solution de repli identitaire, de repli nationaliste.
01:56Qu'est-ce que ça raconte ? Ça raconte que nous ne parlons pas des sujets dont parlent les gens et ça raconte que quand on parle d'Europe, les Françaises et les Français que je côtoie tous les jours et pas seulement pour cette élection, sentent qu'il y a un vrai éloignement, une vraie différence entre ce qu'ils voudraient et ce qui se passe.
02:13Ce que nous proposons nous, avant de proposer des modifications institutionnelles ou des modifications de traités, ce que nous proposons nous c'est de travailler sur des solutions concrètes qui effectivement permettront de renforcer l'Europe et permettront à terme d'avoir une vision démocratique et politique de l'Union Européenne qui ne soit pas hors sol, stratosphérique par rapport à ce que nos concitoyens attendent.
02:35Alors justement Guillaume Lacroix, on rentre dans le détail de vos propositions, vous voulez un revenu de base européen qui serait financé notamment par la lutte contre la fraude à la TVA, c'est 50 milliards d'euros, c'est quoi ce revenu de base européen, ça concerne qui, ça serait combien ?
02:48C'est un mécanisme de compensation, en gros c'est de se dire, on se met d'accord au niveau de l'Union Européenne sur un revenu de base, c'est-à-dire un revenu minimum mais on ne peut pas l'appeler salaire minimum, un revenu de base minimum qui fait que si vous ne l'atteignez pas il y a une compensation qui est faite pour que chacune et chacun en gros en Europe vive avec 500 euros pour faire clair.
03:06Attendez, là vous dites 500 euros, c'est un montant que vous dites au hasard, parce que vous savez que les salaires moyens d'un pays à un autre parmi les 27, ça change radicalement, ça peut être 200 euros en Estonie et 1300 euros en France.
03:23C'est pour ça que je ne vous parle pas d'un salaire minimum madame, vous avez parfaitement raison, il n'y a pas de salaire minimum possible aujourd'hui, d'ailleurs on ne l'a pas proposé parce que ça ne sert à rien de raconter des choses qu'on ne peut pas faire en l'état.
03:33La question aujourd'hui en Europe c'est d'avoir un minimum vital, c'est-à-dire un revenu minimum, un revenu de base qui vous permette d'avoir de quoi vivre et surtout d'éviter qu'on se retrouve dans des situations où le dumping social s'accroît.
03:46Moi ce que je veux vous dire surtout c'est que l'Europe ne parle pas de pouvoir d'achat et que ces salles font du problème.
03:51Aujourd'hui l'Europe est complètement éloignée de ces problématiques qui pourtant sont celles de nos concitoyens tous les jours.
03:57Elle ne parle pas de logement, nous on en parle, il y a une crise du logement historique, il y a une incapacité à se loger aujourd'hui dans les métropoles, dans les zones touristiques, personne n'en parle au niveau européen.
04:07Parce que c'est la compétence des états Guillaume Lacroix. Pardon je reste sur votre idée de revenu de base européen, qui va payer en fait le complément, parce qu'on l'a dit la fraude à la TVA c'est 50 milliards d'euros, si on divise par le nombre d'européens ça va faire 9 euros par mois, c'est-à-dire qu'il va falloir beaucoup beaucoup beaucoup compenser.
04:26D'abord vous n'êtes pas tous et ni vous ni moi Madame ne sommes soumis aux besoins d'un revenu de base. On est d'accord, je vous l'ai dit c'est ceux qui gagnent moins de 500 euros dans leur activité qu'on compense, c'est-à-dire qui arrivent à 500 euros, c'est un minimum vital, si vous voulez l'appeler autrement, c'est pas un salaire.
04:44C'est une forme de RSA européen ? C'est pas un RSA parce que le RSA c'est l'idée que vous ne pourrez pas être en activité. Le revenu de base c'est que vous pouvez avoir un salaire par exemple à 200 euros et on vous compense pour être à 500 euros minimum pour tout le monde en Europe.
04:59Ça n'est pas un minima social, c'est l'idée de dire qu'il faut réduire aujourd'hui drastiquement le dumping social qui est une des grandes problématiques mais derrière le dumping social on parle de la vie de femmes et d'hommes, on n'est pas en train de parler techniquement d'un sujet financier.
05:15Donc ça concerne que les gens qui ont un salaire inférieur à 500 euros ?
05:19Ça veut dire qu'aujourd'hui quand votre revenu est inférieur à 500 euros en Europe...
05:22C'est très peu de monde et d'ailleurs le nombre de personnes peut différer selon les pays.
05:26En France, je vous le confirme, mais ça n'est pas un débat franco-français.
05:30D'accord, donc oui, ça concerne les Européens plus que les Français.
05:32C'est un projet européen.
05:34On parle toujours de revenu, vous voulez une convergence des salaires par le haut, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, comment un smicard bulgare à 477 euros va rejoindre un smicard belge qui gagne 4 fois plus, à savoir 1994 euros ?
05:48C'est bien pour ça que pour l'instant, c'est le grand sujet.
05:50C'est bien pour ça que nous, on n'a pas proposé un salaire minimum parce qu'on sait que ça n'aurait finalement aucune réalité.
05:55On peut toujours se faire plaisir, c'est un peu comme depuis ce matin, le concours Lépine, des taxes dont on ne verra jamais le jour.
06:01Vous savez, moi je suis né, je suis d'une génération qui est née avec la taxe Tobin et on l'attend toujours.
06:06Vous savez, cette idée qu'on va taxer le capital.
06:08Moi, je crois que dans cette élection, le problème est qu'on ne parle que de choses qui sont irréalisables ou irréalistes.
06:14Pardon, juste une dernière précision, il faut être en activité.
06:18Le revenu basse, oui, c'est un revenu.
06:20D'accord, donc oui, les étudiants, les jeunes ne sont pas concernés.
06:22On n'est pas sur le revenu universel proposé par Benoît Hamon.
06:25Non.
06:26D'accord.
06:27Et qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vont vous dire que c'est de l'assistanat ?
06:30C'est-à-dire que quand vous êtes sur un revenu, je ne vois pas en quoi on parle d'assistanat.
06:33D'ailleurs, quand vous êtes dans les minimas sociaux, moi je considère qu'on a le droit d'avoir un accident de la vie en général, ça peut arriver.
06:38Vous savez, moi je fais partie de cette génération dont l'un des parents est tombé au chômage.
06:42C'était quelqu'un qui avait mon père, il avait travaillé à 14 ans.
06:45Ça peut arriver dans la vie d'avoir un accident de la vie.
06:47Si vous n'avez pas à un moment un filet de sécurité, c'est un problème.
06:50Mais là, je ne vous parle pas de minima sociaux, je vous parle de revenu de base.
06:53Laissez quelques minutes.
06:54Guillaume Lacroix, il y a une autre idée de votre part qui est assez généreuse, qui s'adresse aux collégiens.
06:59Chaque collégien devrait passer un trimestre dans un autre pays.
07:02C'est dans votre programme, on l'a lu, mais comment on fait et qu'est-ce qu'on fait par exemple si les parents ne sont pas d'accord ?
07:08La citoyenneté européenne, c'est un fondement aujourd'hui sur lequel nous devons travailler.
07:13Tout le monde parle de lutter contre l'extrême droite.
07:15Tout le monde parle de lutter contre le sentiment de repli.
07:17Tout le monde parle d'être dans une Europe qui se renforce, qui grandit.
07:20Et personne ne veut voir que fondamentalement, c'est là que ça se joue.
07:24Avec des générations qui se construisent, qui apprennent à avancer, à aller parcourir l'Europe.
07:30Aujourd'hui, vous avez dans tous les collèges, dans tous les lycées, des voyages collègres.
07:34Quasiment.
07:35Aujourd'hui, dans ce pays, on se dit c'est bien que mon gamin aille passer 8 jours, 10 jours et si possible même que ce soit un échange.
07:43Le fait de dire après la troisième, sans dire quelle année spécifiquement, un trimestre de scolarité pourra être et devra être fait dans l'Union européenne.
07:51C'est fabriquer de la citoyenneté européenne.
07:54C'est fabriquer des gens qui arrêtent d'avoir peur du voisin.
07:57C'est fabriquer des générations qui comprendront qu'il y a aussi des choses à apprendre ailleurs.
08:01Et que c'est cela si on veut construire l'Europe.
08:03Moi, je ne fais pas ce débat délirant de l'Europe qui se construit contre les gens par le haut.
08:08Je crois que tout démarre de la base.
08:10On comprend bien l'idée, mais comment on fait concrètement ?
08:12Qui va loger ces jeunes-là ? Qui va les nourrir ? Qui va payer ?
08:16Ça s'appelle les échanges, monsieur. Je suis sûr que vous avez des enfants.
08:19Je suis certain que vous en avez peut-être même qui sont allés dans une famille, dans un autre pays de l'Union européenne.
08:25Je ne suis pas sûr d'être en train de vous parler de quelque chose.
08:28Un trimestre pour les collégiens, ça c'est inédit.
08:31Après la troisième, si vous avez lu le programme correctement.
08:36Vous disiez, Guillaume Lacroix, on a commencé cet entretien en parlant d'architecture européenne.
08:41Vous disiez, c'est annexe sur des sujets aussi sensibles que la défense, que la politique étrangère.
08:46On voit bien aujourd'hui que ça peut poser problème au niveau des 27.
08:49Tout le monde n'a pas la même position par rapport à la guerre en Ukraine.
08:52Tout le monde n'a pas la même position au sein de l'Union européenne par rapport à ce qui se passe à Gaza.
08:57Vous proposez quoi ? Vous proposez un ministre des Affaires étrangères pour tous les Européens ?
09:03On propose effectivement d'avoir une diplomatie commune. Il va bien falloir y venir.
09:07Les désordres du monde sont partout, aujourd'hui même aux portes de l'Europe.
09:11Chacune et chacun d'entre nous observe, horrifié, ce qui se passe partout dans le monde avec des innocents qui tombent, qui meurent.
09:18Dès qu'un conflit naît aujourd'hui dans une violence qu'on ne pensait plus voir.
09:22Et on a une Union européenne qui est censée être le premier continent mondial, la plus grande puissance, incapable de peser.
09:29Incapable même de parler d'une seule voix sur un conflit.
09:33Donc oui, il faut une diplomatie commune et pour la défense, il faut qu'on parle aussi de vérité.
09:37On ne va pas faire demain matin une armée européenne.
09:40On ne saurait pas à qui la confier, on ne saurait pas dans quelle langue on lui parlerait, on lui donnerait des ordres.
09:45On n'est même pas foutu aujourd'hui d'acheter les mêmes armes.
09:48On n'est même pas foutu aujourd'hui d'acheter des armes fabriquées dans l'Union européenne.
09:53C'est pour ça que ce que vous proposez semble utopiste en fait, parce que ne serait-ce que sur la nomination d'un ministre des Affaires étrangères,
09:59vous voyez bien les lignes qui sont différentes, on le voit sur le conflit au Proche-Orient.
10:0411 pays européens ont reconnu l'État de Palestine.
10:07Ce n'est pas le cas de la France aujourd'hui.
10:09Donc on va nommer par exemple un ministre des Affaires étrangères qui lui va annoncer la reconnaissance de l'État de Palestine.
10:15Si vous lisez le programme par le bon bout, on commence par un pilier européen de la défense dans l'OTAN.
10:19On est les seuls à le proposer, c'est prévu dans les statuts de l'OTAN depuis 1996.
10:23Ça n'a jamais été mis en œuvre.
10:25C'est-à-dire que notre projet, je vous le redis, ça n'est pas j'arrive avec une vision utopique et idyllique par le haut,
10:30tout notre projet c'est l'inverse.
10:32Nous on est les seuls qui commencent au premier point du projet dont vous ne me parlez pas,
10:35c'est de mettre des médicaments dans les pharmacies.
10:37Ça c'est un vrai sujet.
10:39Donc tout le monde me parle moins sur le terrain depuis deux mois et demi.
10:41Personne ne vient me demander s'il y aura un ministre des Affaires étrangères.
10:44Parce que notre projet, nous l'avons construit en repartant de ce que les Français veulent entendre comme débat.
10:55Et sur la défense, nous disons nous, un pilier européen de l'OTAN,
10:59parce qu'il faut se désolidariser clairement d'une mainmise américaine.
11:03Deux, armement commun.
11:05Trois, préférence communautaire pour l'armement dans l'Union Européenne.
11:09Construisons les choses par la base.
11:11Arrêtons de vouloir inventer une Europe qui est purement fictive et dont on ne parle qu'au moment des élections européennes
11:17et qui ne voit jamais le jour dans les cinq ans qui suivent.
11:20Guillaume Lacroix, une question politique.
11:22Vous nous avez dit au début de cet entretien que c'était vous la liste,
11:25la vraie liste de centre-gauche social-démocrate et universaliste.
11:28Pourquoi vous n'avez pas fusionné avec celle de Raphaël Glucksmann ?
11:31Il y a quelques mois en arrière, j'ai été très clair.
11:34J'ai dit s'il y a une grande liste de rassemblement, d'une gauche claire.
11:37Alors pour faire simple, une gauche claire c'est quoi ?
11:39C'est une gauche républicaine, laïque, universaliste qui est clairement pro-européenne
11:43et qui ne veut pas travailler avec la France insoumise.
11:45Nous avons été, dès le début, la seule famille politique représentée au Parlement français
11:50qui a dit non à un accord avec la France insoumise.
11:52J'ai tendu cette main.
11:54Elle n'a pas été prise.
11:56Et je comprends pourquoi elle n'a pas été prise.
11:58Parce que depuis des semaines et des semaines,
12:00on assiste aux énièmes épisodes permanents des feux de l'amour de la nupes qui se meurent,
12:06aux énièmes épisodes d'une gauche qui ne parle que de son nombril, jamais de la vie des gens,
12:11d'une gauche qui n'est jamais dans les territoires relégués, éloignés,
12:14où moi je suis seul depuis deux mois et demi.
12:17Je peux vous dire qu'à Douai, qu'à Tourcoing, qu'à Montargis,
12:20que dans l'Aude, dans un village de pêcheurs,
12:22ils ne verront jamais une tête de liste de gauche.
12:24Que les têtes de liste de gauche dont vous parlez,
12:26celles qui agitent le débat médiatique,
12:29elles sont dans l'entre-soi des salles de meeting des métropoles.
12:32Et bien moi je n'y suis pas.
12:34Et je n'y suis pas parce qu'aujourd'hui pour moi, l'urgence,
12:37ce n'est pas de me battre avec la gauche, j'ai des différences, et je l'ai dit,
12:41mais aujourd'hui l'urgence, c'est d'aller voir ces Françaises et ces Français qui toutent,
12:45d'aller voir celles et ceux qui veulent s'abstenir, qui veulent voter pour l'extrême droite,
12:49et pas pour leur parler de concepts abscons comme ceux dont on parle depuis tout à l'heure,
12:53mais pour leur parler d'un réel...
12:54Vous êtes en train de dire que Raphaël Glucksmann est déconnecté des préoccupations des Français ?
12:57Bah écoutez madame, moi je regarde l'ensemble de ce qui se dit aujourd'hui,
13:01j'étais encore hier en Bourgogne, en Côte d'Or, en Saône-et-Loire,
13:07avec des femmes et des hommes qui sont dans le terrain,
13:10et honnêtement, les gens ce qu'ils vous disent c'est qu'on ne s'y reconnaît pas.
13:15Qui me parle du fait qu'il n'y a pas d'amoxycilline et de paracétamol dans nos pharmacies,
13:19dans la première puissance mondiale ? Nous, à part nous, personne.
13:22Si dans les programmes il y a plusieurs propositions...
13:25Les seuls à proposer un airbus, les seuls à dire,
13:27on a su faire des avions dans l'Union Européenne ensemble,
13:30en dérogeant en règle du marché commun, en permettant les ententes,
13:33en faisant des brevets, et on ne sait pas le faire sur des médicaments...
13:35Ça peut faire un point commun avec les communistes ?
13:37Moi je crois qu'il y a beaucoup de points communs.
13:39À gauche, j'ai pas d'ennemis à gauche, j'ai des désaccords et des différences.
13:42Guillaume Lacroix, on va passer aux questions des jeunes, des étudiants et des lycéens.
13:46On va démarrer avec Julie, qui est stagiaire de l'agence Erasmus.
13:52Julie qui prend un micro, allez-y !
13:54Bonjour M. Lacroix, ma question de base c'était sur une armée européenne,
13:58mais vous avez déjà répondu, donc je vais plutôt parler d'écologie.
14:02Est-ce que pour vous le Green Deal en a fait assez, en fait assez,
14:06dans l'Union Européenne actuellement, pour l'écologie ?
14:09On ne va pas assez loin notamment sur l'harmonisation des normes de production,
14:13notamment en matière agricole.
14:14Pour dire les choses, j'étais il n'y a pas très longtemps dans le Limousin.
14:17Dans le Limousin, vous avez des producteurs de pommes, Golden du Limousin,
14:20qui respectent la règle simple française d'absence de néonicotinoïdes dans nos pommes.
14:25Aujourd'hui dans vos compotes, vous avez des pommes qui arrivent de pays européens,
14:29qui elles n'ont pas les mêmes contraintes de production.
14:31Si on veut avancer sur une Europe qui soit beaucoup plus respectueuse du vivant et de l'environnement,
14:36il faut qu'on commence par harmoniser par le haut les normes de production,
14:39notamment en matière agricole.
14:41Et puis ça permettra par ailleurs qu'on arrête d'avoir des concurrences entre agriculteurs,
14:45dont aujourd'hui les difficultés de vie sont considérables.
14:48Vous avez un suicide d'agriculteurs dans ce pays tous les deux ou trois jours.
14:51Est-ce qu'on mesure ce qui se passe dans notre pays avec des femmes et des hommes qui nous nourrissent ?
14:55Et donc cette question est essentielle de la même manière que je pense
14:58qu'il faut qu'on ait des coopérations renforcées beaucoup plus fortes,
15:02c'est-à-dire des pays qui avancent plus vite que d'autres,
15:04si on veut par exemple mettre en place une première zone sans glyphosate.
15:07Voilà, ça ce sont des vrais sujets possibles qui sont prévus par les traités aujourd'hui.
15:11La coopération renforcée ça existe, c'est juste pas mis en oeuvre sur des sujets comme ceux-là.
15:15Et c'est dommage, nous nous porterons ce message d'une Europe qui sait aussi faire la différence
15:20entre un grand continent de paix et de sécurité qui s'élargit
15:24et des capacités à aller plus vite, plus fort, peut-être moins nombreux, mais c'est pas grave.
15:29Ça donnera l'exemple et ça donnera l'exemple par le haut.
15:31C'est exactement ce qu'a promis le gouvernement récemment avec les manifestations agricoles.
15:36Oui, alors moi je fais partie des Français qui observent les promesses du gouvernement depuis sept ans et j'en suis revenu.
15:42C'est au tour d'Anka, élève au lycée professionnel de Jean Macé,
15:45choisi le roi dans le Val-de-Marne, de poser sa question. Allez-y Anka.
15:48Bonjour monsieur Lacroix, alors comment comptez-vous lutter pour protéger les industries,
15:53les savoir-faire européens face aux menaces de la concurrence mondiale ?
15:57C'est ce que je vous disais, je crois qu'il y a un certain nombre de sujets stratégiques à commencer par là.
16:01Je pense à la pharmacie parce que c'est fondamental.
16:04Il y avait quand même cette semaine 90% des pharmacies ont grève.
16:07Enfin on n'est pas à côté de la plaque quand on parle de ces sujets-là.
16:10Il y a des sujets stratégiques sensibles sur lesquels on sait et on a su dans le passé déroger aux règles de la concurrence aujourd'hui,
16:18c'est-à-dire nous permettre d'être compétitifs.
16:20C'est exactement ce qu'on a su faire avec Airbus.
16:22C'est pour ça que je prends cet exemple en permanence en disant on va faire l'Airbus du médicament.
16:27Mais cette question elle se pose de la même manière en matière de production énergétique.
16:31C'est un vrai sujet aujourd'hui de pouvoir améliorer le mix énergétique, le mix électrique,
16:35de faire monter en puissance les énergies renouvelables dans le territoire européen,
16:40d'avoir la main sur à la fois notre capacité à produire mais aussi la main sur les prix.
16:44Parce qu'aujourd'hui on a quand même une vraie fragilité.
16:47On est indexé notamment encore pour deux ans sur le prix du gaz,
16:51ce qui nous a amené à des augmentations faramineuses il y a peu.
16:54Nous on propose de poursuivre d'un euro l'investissement dans le nucléaire quand on met trois euros dans les énergies renouvelables.
17:00Le sujet ce n'est pas d'opposer les énergies décarbonées.
17:04Le sujet aujourd'hui c'est de sortir du fossile, surtout d'assurer de la production et des prix.
17:08Pour vous répondre, il y a, quand on a la volonté, dans les textes aujourd'hui,
17:12la possibilité de créer la compétitivité européenne.
17:15Encore faut-il le vouloir et sortir de cette idée que le libéralisme absolu qu'on nous vend depuis des années
17:22c'est uniquement et seulement la libre concurrence sans régulation.
17:26Ça c'est un problème.
17:27Et Guillaume Lacroix on peut être compétitif et écolo ?
17:30Ah mais on doit, c'est même pas on peut.
17:33Je vous prends un exemple, carbone.
17:35Immense projet qui rapatrie de Chine la création et la production de panneaux photovoltaïques.
17:401,7 milliards.
17:41On est typiquement sur le type de projet public-privé, en tout cas privé,
17:44mais soutenu par l'Union Européenne en dehors des règles de la concurrence.
17:47Vous allez créer de la richesse, vous allez créer de la croissance,
17:50et vous allez créer de l'énergie verte.
17:52Donc vous êtes dans ce type d'industrialisation ou de réindustrialisation
17:56qui est respectueuse de l'environnement mais qui crée aussi de l'emploi.
17:59On n'est pas très écolo non plus.
18:00Si on importe de Chine, on n'est pas très écolo non plus.
18:02Je venais de vous dire, le projet carbone, c'est qu'on rapatrie de Chine
18:04la production de panneaux photovoltaïques en France et en Europe.
18:07Et donc on rembourse la dette carbone avant même de l'avoir consommée.
18:12Merci beaucoup Guillaume Lacroix, tête de liste Europe Territoires et Ecologie.
18:15Merci de m'avoir écouté.

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