Olivier Cohn (Best Western) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 01/06/2024)

  • il y a 3 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcript
00:00 On va vous dire comment l'hôtellerie se prépare aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:04 On en parle avec la chaîne Best Western. Merci d'être avec nous,
00:08 chaîne américaine dirigée en France par Olivier Kohn.
00:10 Alors, les JO, on s'y prépare, mais on dit qu'il y aura finalement
00:14 moins de touristes internationaux que prévu. Est-ce que c'est vrai cette remarque ?
00:18 Alors, on dit beaucoup de choses, et parfois un peu tout et son contraire sur les JO.
00:21 Alors, la population qui va assister aux JO, assez logiquement,
00:24 elle sera majoritairement française, certainement de l'ordre de 70%.
00:27 Après, quand on regarde l'hébergement, et quand on regarde notamment dans nos établissements,
00:31 on est plutôt sur une part de clientèle internationale qui, elle, se représente 70% de notre activité.
00:37 Oui, ça c'est sur l'année, bien sûr. Mais on ne va pas profiter des JO pour un boom de fréquentation.
00:42 Non, ce n'est pas tout à fait la réalité des chiffres, en tout cas.
00:45 On est aujourd'hui sur des taux d'occupation entre 60 et 80% en fonction des quartiers de Paris.
00:50 Donc nous, on a l'impression d'être un peu en surperformance par rapport au reste du marché,
00:54 de part la notoriété de notre marque, mais c'est vrai qu'on attendra beaucoup de clientèles françaises partout.
00:59 Et c'est une surprise ou pas ? C'est un peu décevant quand même, non, de voir ce chiffre ?
01:03 Écoutez, quand on regarde l'historique, quand on regarde ce qui s'est passé à Rio,
01:06 quand on regarde ce qui s'est passé à Pékin ou même à Londres,
01:09 on est sur des tendances qui sont à peu près similaires.
01:11 En tout cas, la France reste attractive sur le plan du tourisme.
01:14 Je crois qu'on parle de 100 millions de touristes chaque année.
01:17 Oui, ce n'est pas rien. La France reste une des grandes destinations du tourisme mondial.
01:22 Et on peut espérer, bien entendu, qu'avec les Jeux olympiques,
01:24 dans les prochaines années, on continue à avoir cette croissance.
01:27 Et votre chaîne se développe sur cette clientèle, justement, assez américaine,
01:31 puisque la chaîne est d'origine américaine.
01:32 La chaîne est d'origine américaine, mais on est implantée partout en France.
01:35 En fait, on a une clientèle qui, pour le coup, est assez majoritairement française.
01:38 Alors, on accueille beaucoup de clients étrangers parce qu'on a une notoriété internationale.
01:41 Mais la clientèle principale, on le sait, reste la clientèle française.
01:45 D'accord. Le tourisme, ça marche, d'accord, très bien.
01:48 Mais est-ce que les affaires, le business, aujourd'hui, ça marche toujours ?
01:51 On parle du télétravail, on parle de moins de transport aérien.
01:54 Est-ce que ça a un impact ?
01:56 Ça reste la première clientèle de nos établissements.
01:58 C'est 60 % de notre activité, le tourisme corporate.
02:02 C'est un secteur qu'on cherche, nous, à continuer à développer en termes de parts de marché.
02:06 Donc, on est très actifs sur la commercialisation de nos établissements sur ce marché-là,
02:10 parce qu'on pense qu'il y a du potentiel et qu'on a encore des parts de marché à aller chercher.
02:14 C'est ça. Donc, le tourisme d'affaires reste fort.
02:16 Ça reste fort.
02:17 Est-ce qu'il y a un changement avec les locations saisonnières qui vont être un peu mieux contrôlées ou, disons, limitées ?
02:23 Ça va jouer pour vous ?
02:25 Ça peut potentiellement jouer.
02:26 Alors, c'est quelque chose qu'on appelle de noveux depuis des années,
02:28 où, en fait, on a besoin sur notre secteur d'avoir une offre assez large.
02:32 Et donc, les locations saisonnières ont leur place sur le marché.
02:34 Ceux qui sont entre particuliers, précisément.
02:36 Oui. Mais après, ce qui nous posait souci, c'était un peu l'inéquité de traitement entre les réglementations
02:41 qui sont afférentes aux hôtels, notamment, et qui manquaient de ce côté-là.
02:45 Donc, arriver à un certain équilibre à ce niveau-là était pour nous extrêmement important.
02:49 C'est bien de limiter le nombre de jours ?
02:51 C'est bien de limiter le nombre de jours parce qu'en fait, ce qu'il faut prendre en compte,
02:54 c'est que ces locations saisonnières, elles ont un impact sur les Français.
02:58 Elles ont un impact sur le logement.
03:00 Elles ont un impact sur le sur-tourisme.
03:02 Et donc, si on veut pouvoir développer un tourisme durable, il faut pouvoir réglementer autour de ça.
03:06 D'ailleurs, certaines villes ont interdit carrément la location saisonnière entre particuliers.
03:11 C'est vraiment...
03:11 Oui, oui, oui. Ça se développe de plus en plus.
03:12 Ou alors, il y a des taxes très lourdes.
03:14 Il y a des taxes très lourdes qui arrivent.
03:15 Et puis, c'est vrai qu'on voit des destinations où la population commence à demander
03:19 à ce qu'il y ait une véritable régulation de ce marché-là.
03:21 Est-ce que les comparateurs que l'on trouve sur Internet,
03:24 où on vous conseille tel ou tel ou tel hôtel, ça bénéficie à votre marque, ça ?
03:28 Parce qu'il y a tellement de concurrence, on ne sait plus où aller.
03:30 À la limite, c'est le prix qui est privilégié.
03:32 Alors, le prix est un des facteurs de sélection, mais heureusement pas que,
03:35 puisque justement, c'est pour ça qu'une marque est là.
03:38 C'est possible qu'on a des programmes de fidélité.
03:40 C'est pour amener les clients vers nos propres plateformes de distribution.
03:44 C'est à nos clients les plus fidèles et porteurs de notre carte de fidélité
03:47 qu'on réserve nos meilleurs tarifs.
03:49 Donc, ça fait partie des gens qui nous apportent du trafic dans nos établissements.
03:53 Mais en même temps, on a, pour vérité, à accroître notre distribution directe.
03:57 Mais est-ce qu'on réserve encore en direct
03:59 ou est-ce qu'on passe par ces comparateurs ou ces plateformes de localisation ?
04:02 De plus en plus, on pousse à la réservation en direct.
04:05 On voit d'ailleurs dans nos chiffres que cette part...
04:07 On a moins le réflexe aujourd'hui.
04:08 Oui, mais en fait, les clients se rendent compte
04:10 que les tarifs sont plus intéressants lorsqu'ils passent en direct avec les hôtels.
04:13 Donc, c'est quand même un élément extrêmement important.
04:15 Et c'est vrai que la réglementation européenne qui a évolué en début d'année
04:19 ne nous a pas forcément accompagnés sur le sujet.
04:22 Et donc, ça fait partie des choses qu'on travaille pour essayer de rééquilibrer
04:25 cette situation entre les différentes plateformes en ligne sur Internet.
04:28 C'est l'objet d'une bagarre.
04:29 C'est une grosse bagarre.
04:31 Et est-ce que, justement, vous manquez de main d'œuvre ?
04:33 On n'arrête pas de dire partout que l'hôtellerie, la restauration
04:36 n'arrive pas à trouver suffisamment de bras.
04:38 Vous en êtes victime aussi ?
04:40 Oui, oui, notre secteur est en effet un secteur sous tension.
04:42 On a du mal à recruter.
04:44 Alors, ça dépend un peu des régions et des endroits où c'est encore plus difficile.
04:46 Vous savez, quand vous êtes sur des bassins d'emploi,
04:48 vous êtes sur des taux de chômage qui sont inférieurs à 4 ou 5 %,
04:52 ça devient extrêmement difficile de recruter.
04:54 Mais est-ce qu'il faut justement faciliter les permis de travail,
04:56 faire de l'intégration ? On en parle beaucoup.
04:57 C'est vrai que l'annonce il y a trois semaines que l'hôtellerie
05:00 se fasse enfin partie des métiers en tension pour qu'on puisse bénéficier
05:03 de la circulaire Valls et pour nous extrêmement important pour justement
05:07 pouvoir continuer à développer nos entreprises et que ces entreprises
05:10 puissent aussi accompagner le développement territorial.
05:13 Alors, j'avais aussi une question sur votre fonctionnement.
05:15 Vous êtes une coopérative, c'est-à-dire que les hôtels appartiennent à qui ?
05:18 Les hôtels appartiennent à leurs propriétaires.
05:21 Ce sont des indépendants.
05:22 Ce sont des indépendants et en fait,
05:24 ils sont les seuls actionnaires de notre entreprise.
05:26 Et en fait, en tant que coopérative, on est sur un principe de mutualisation
05:30 d'un indépendant qui travaille ensemble pour qu'un siège,
05:32 que j'ai le plaisir de diriger, transforme leurs cotisations,
05:35 leurs commissions sous forme de services à leurs bénéfices exclusifs.
05:38 Et tout ce qu'ils gagnent, ils le reversent dans une caisse commune, c'est ça ?
05:41 Pas tout ce qu'ils gagnent, mais une partie de leur chiffre d'affaires
05:45 est pilotée par la coopérative pour développer des services à leurs bénéfices.
05:49 C'est pas un peu soviétique comme système pour une entreprise américaine ?
05:52 Alors, c'est assez original pour une entreprise américaine.
05:55 Je vous l'accorde, c'est assez rare aux Etats-Unis.
05:57 C'est beaucoup plus commun en Europe et notamment en France.
05:59 Vous avez quasiment 30% du commerce français qui est structuré en coopérative.
06:03 C'est l'équité, tout le monde gagne la même chose finalement.
06:06 C'est pas de l'équité, c'est de la mutualisation, c'est pas pareil.
06:08 Et des coûts aussi, ce qu'il y a de mieux qu'on investit, c'est dans la même caisse.
06:11 Exactement.
06:11 D'accord. Merci beaucoup, merci d'être venu avec nous.
06:14 Donc on parlait de Best Western avec Olivier Koun.
06:16 Merci de rester sur CNews.
06:19 [Musique]
06:23 [SILENCE]

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