Alors que les agences Fitch et Moody's avaient maintenu, en avril, la note souveraine de la France, S&P Global Ratings a décidé ce vendredi 31 mai, au vu de son examen, de baisser la sienne, en la faisant passer de AA à AA-.
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00:00 -Sandra Denpourze, la principale agence de notation, a donc abaissé cette nuit la note de la France.
00:05 Ça signifie que notre pays est considéré comme un emprunteur un tout petit peu moins fiable qu'hier.
00:10 -Alors quelles conséquences ? On va regarder un petit peu en arrière Frédéric Simotel.
00:13 Le vendredi 13 janvier 2012, la France perdait son prestigieux triple A, la note maximale.
00:20 Ça nous avait coûté cher ?
00:22 -En fait, pas tant que ça. Que ce soit à court ou à plus long terme, l'impact est resté très limité.
00:28 Nous avions 20 sur 20, on est passé à 17, 18 sur 20.
00:31 Alors certes, la Bourse de Paris avait affiché un léger repli, le taux d'emprunt 10 ans de la France avait un peu progressé,
00:37 mais il est quand même resté à un niveau très bas.
00:39 Les économistes de l'époque ne voyaient d'ailleurs pas d'impact dramatique sur la dette française, pas de quoi s'alarmer.
00:45 Mieux, la France avait même profité d'injections massives de la part des banques centrales européennes et américaines.
00:51 Notre position économique restait plutôt favorable par rapport à nos grands voisins, hors l'Allemagne.
00:57 Ce qui est encore le cas aujourd'hui.
00:58 Les investisseurs étrangers continuent d'acheter de la dette française,
01:02 un placement relativement plus sûr que les dettes espagnoles et italiennes par exemple.
01:06 Et nous avons beau afficher notre cinquantième budget dans le rouge,
01:09 être en déficit perpétuel avec une dette de 3100 milliards d'euros,
01:13 avec encore un récent dérapage du déficit qui a été annoncé,
01:17 on continue à nous prêter de l'argent.
01:19 Alors pourquoi ? Il y a cinq raisons.
01:20 La première, c'est le parapluie de l'euro et le rôle de la Banque centrale européenne qui rachète une bonne partie de notre dette.
01:26 La deuxième, cette dette justement, elle est très liquide, elle peut s'acheter, se revendre dans la journée.
01:30 Autre raison qui rassure, la capacité de la France à lever de l'impôt.
01:34 Il y a aussi notre stabilité politique.
01:36 Et puis enfin, la dernière question, c'est nous.
01:38 Ce sont les épargnants des Français.
01:40 Si ça allait encore plus mal, faisons confiance au gouvernement
01:43 pour aller prendre l'argent là où il est et ponctionner les épargnants.
01:46 Bon là, ça râlerait quand même un peu.
01:48 Mais nous n'en sommes pas là.
01:49 Ces dégradations ont certes un effet politique,
01:51 mais doivent surtout avoir comme vertu d'accélérer le plan de rétablissement des finances publiques.
01:56 Car rappelons que Bruno Le Maire maintient une ambition de revenir sous 3% de déficit en 2027,
02:02 comme le demandent les règles budgétaires européennes.