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L'agence de notation Standard & Poor's livre sa sentence ce vendredi. Si l'inquiétude d'une dégradation est de mise chez certains observateurs, l'agence pourrait se montrer clémente. 

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Transcription
00:00Nicolas Dos, Standard & Poor's, va se prononcer ce soir sur la dette souveraine de la France. Que va dire l'agence de notation américaine ?
00:08Forcément, je n'en sais rien. Alors, je vais prendre un pari. Je prends le pari qu'elle ne nous dégradera pas. Il y aura un avis plutôt négatif, mais pas de dégradation de note.
00:17Je prends ce pari parce qu'une dégradation de la note de la dette souveraine de la France qui s'accumule, mais qui s'ajouterait à tout ce qui nous pèse en Europe,
00:25la récession de l'Allemagne, la guerre en Ukraine, la baisse de l'euro face au dollar, Trump et le protectionnisme, là, il y a vraiment le risque de basculer dans la crise financière de la dette française,
00:35car ce risque, il ne faut jamais l'exclure. En résumé, je pense que c'est tellement stressant et tellement inquiétant ce que l'on vit aujourd'hui en Europe, mais surtout chez nous,
00:43que Standard & Poor's va éviter d'en rajouter pour éviter d'être accusé de pyromanie, si vous voulez. Et puis, la deuxième raison qui fait prendre le pari que nous ne serons pas dégradés,
00:52hyper basique cette raison, S&P nous a dégradés il y a six mois, je crois qu'ils ne vont pas remettre le couvert maintenant.
00:58Mais en gros, on est des mauvais élèves, mais la prof ne va pas nous mettre une bonne note pour ne pas nous désespérer, parce qu'en théorie, on la mérite la mauvaise note, la dégradation ?
01:05Évidemment qu'on la mérite. On a les comptes publics les plus dégradés de l'ensemble de l'Europe. La moyenne des déficits en Europe en 2024, c'est 3%. On est à 6,1 ou 6,2.
01:16Mais S&P sait qu'elle, Standard & Poor's, elle est l'agence la plus écoutée du monde, beaucoup plus que Fitch, beaucoup plus que Moody's. Et si elle nous dégrade ? On est AA moins.
01:26On passe à A+. Donc, 12 ans après avoir quitté le club des AAA, on sort du club des AA. Et bien là, vous avez mécaniquement plein d'investisseurs dans le monde qui ont pour doctrine de ne plus descendre sous du AA.
01:38Alors, ils n'achètent plus notre dette. Donc là, vous avez un effet d'accélération, parce qu'on quitte les AA pour se retrouver à A moins, même si c'est encore 15 ans.
01:47Le problème, c'est que la France a prévu d'émettre 300 milliards d'euros de dette l'an prochain.
01:52C'est du délire. Mais c'est vrai. Alors, ces 300 milliards d'euros, c'est la dette neuve et le refinancement de la dette ancienne. On a un nouveau record pour l'agence France Trésor.
02:00Et on garde le podium de l'Europe sur les émissions de dette souveraine en euros. Et j'ajoute que derrière, il faut sortir 55 milliards au minimum en cash pour payer les intérêts l'année prochaine.
02:1055 milliards d'euros en cash. Voilà. Non, la France n'est pas la Grèce. Il n'y a aucun problème là-dessus. Moi, je n'ai jamais vu, ça fait quoi, 30 ans que je vais se mettre ?
02:18Je n'ai jamais vu un tel niveau de stress quand même démarcher sur la dette française. Donc, on n'est pas la Grèce. Mais le risque de crise financière, il ne peut jamais être totalement écarté.
02:26On a deux pays très proches de nous qui l'ont vécu il n'y a pas longtemps. Italie 2011 et UK 2022. Alors, on a deux cordes de rappel. Le fait que la France est énorme maintenant avec l'Allemagne
02:38et que si la France est attaquée globalement, il y a vraiment un risque de trépas de la monnaie unique. Et notre autre corde de rappel, c'est justement qu'on a l'euro et la BCE.
02:47Merci, Nicolas.

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