• il y a 6 mois
Transcription
00:00 - Bonjour Ariel Domballe. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes une artiste à part, atypique. Ici ou là, vous ne faites que ce qui vous inspire,
00:08 que ce qui vous donne envie, c'est par le biais des films d'Eric Rohmer, des séries télé.
00:11 Alors on pense évidemment à Miami-Dix ou encore à d'autres séries ou encore des films devenus cultes.
00:17 Un indien dans la ville, Astérix et Obélix contre César, que le public vous a découvert.
00:20 Et puis la musique est entrée dans votre carrière.
00:22 Aujourd'hui, vous sortez votre nouvel album, Iconique, un album en forme d'hommage, j'ai envie de dire,
00:28 à des personnalités, des figures féminines emblématiques telles que Judy Garland,
00:32 je vais en citer quelques-unes, Marlene Dietrich, Shirley Bassey, Joséphine Baker.
00:36 Vous avez avoué que l'une des personnalités les plus importantes de votre vie était une poupée, Barbie en l'occurrence,
00:42 parce qu'elle était à la fois féminine et féministe. Ça veut dire quoi ?
00:44 - Oui, ça c'est-à-dire que c'est quand j'étais enfant, en effet, j'ai aimé immensément ma poupée Barbie,
00:50 parce que c'était une poupée très futuriste, très d'avant-garde et la première poupée féministe,
00:56 parce que ça donnait envie aux petites filles d'être toutes sortes de choses, à cause des panoplies qu'avait la poupée Barbie.
01:04 - À quoi vous réviez alors, enfant, vous, Ariel Domben ?
01:07 - Moi, j'ai commencé par être un bébé, et puis tout de suite, j'ai dansé, j'ai chanté,
01:15 j'ai toujours imaginé que je serais sur scène et sous les projecteurs. Je savais ça.
01:23 - Au départ, il y a effectivement la danse, c'est l'un des points d'ancrage, j'ai envie de dire,
01:27 qui va vous mener à la scène, au théâtre, à l'expression finalement scénique.
01:31 Il faut dire aussi que vous avez quand même des "ancêtres", que ce soit vos parents d'un côté et vos grands-parents de l'autre,
01:37 notamment votre grand-père, qui lui était un homme qui disait les choses.
01:41 Il était consul de France à Calcutta, ensuite il a été l'un des premiers à rejoindre le général de Gaulle
01:47 quand il était en exil à Londres, il a créé la France libre. Est-ce que vous avez gardé ça aussi, finalement ?
01:52 - Écoutez, oui, mais j'étais un peu intimidée par le milieu dans lequel je suis née,
01:58 parce que c'était les ambassades, que des gens très brillants, que des gens remarquables,
02:03 et mon grand-père, on l'appelait son excellence, et c'était en effet quelqu'un de remarquable,
02:09 qui a sauvé un nombre considérable de gens pendant la guerre, qui a reçu tous les artistes exilés en Amérique,
02:18 et qui a été donc un héros. Et le général de Gaulle lui a fait fonder la France libre en Amérique,
02:28 ce n'était pas rien. Et c'est lui qui a les premiers traités commerciaux entre la France et l'Amérique,
02:37 c'est mon grand-père. Donc voilà, c'est un homme remarquable.
02:41 Et sa femme, Mana Garodambal, qui est la personne qui a le plus compté dans mon existence.
02:47 - Une poétesse écrivaine ? - Voilà, poétesse écrivaine et femme de lettres,
02:53 et femme avec ce magnétisme qui faisait qu'elle était entourée d'artistes.
03:00 - En tout cas, vous avez effectivement récupéré ça d'eux, obtenu ça d'eux, c'est ce qu'on appelle la transmission.
03:06 La musique, elle est arrivée finalement très tôt, quand on regarde aussi, puisqu'il y a eu le Conservatoire de Musique,
03:11 et finalement j'ai été choisie par Éric Rohmer pour Perceval Le Gallois.
03:21 - Dans lequel vous chantez les arts médiévaux. - Voilà, les arts médiévaux, j'ai commencé comme ça.
03:25 La musique m'a permis le cinéma. - C'est quoi être une femme aujourd'hui, Arielle Dombel ?
03:31 Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait d'être une femme ?
03:33 - Eh bien, ce qui me plaît, c'est qu'elles ont déjà une position un peu plus enviable que 21 siècles de domination masculine.
03:45 Alors maintenant, il y a un courant extrêmement dogmatique, et toute cette mouvance #MeToo,
03:57 qui n'est évidemment pas agréable pour de nombreux hommes, mais on est obligés d'aller aux extrémités pour se faire entendre.
04:05 Parce qu'il ne faut pas oublier que les premières femmes à l'académie, c'est il y a 50 ans avec Marguerite Dior-Zonard,
04:11 la première femme qui a osé conduire un bus, c'est il y a 100 ans, le droit de vote, c'est très récent,
04:19 l'idée d'avoir un carnet de chèques, c'est aussi extraordinairement récent, ça a 100 ans.
04:25 - Qui représente quoi cet album pour vous ?
04:27 - Un hommage aux femmes qui auraient pu être des mères, en tout cas qui moi m'ont élevée.
04:32 Et j'aime reprendre par exemple Diamonds Are Forever, Shirley Bassey, parce que j'admire cette voix, ce timbre,
04:40 cette femme qui a incarné par exemple les nouvelles figures féminines des James Bond,
04:48 qui sont des femmes fortes, qui sont des femmes qui sont espionnes, mais c'est des combattantes.

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