Face à Philippe de Villiers (Émission du 24/05/2024)

  • il y a 4 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcript
00:00 Un peu plus de 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe
00:04 Devilliers.
00:05 Cher Philippe, bonsoir.
00:06 Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:07 Geoffroy Lejeune est avec nous.
00:09 On pourrait faire cette émission tous les jours, Philippe.
00:14 Tous les jours, avoir des thématiques.
00:16 Vous savez, dans la rue, les gens m'interpellent en disant "il faudrait plus de Face à Philippe
00:20 Devilliers".
00:21 Je dis "mais c'est compliqué quand même".
00:22 Les allers-retours, la Vendée, Paris, Paris-La Vendée.
00:26 Moi je rappelle qu'au début l'émission devait être mensuelle, elle est devenue
00:28 hebdomadaire.
00:29 Bon, vous savez Philippe, que l'équipe prend de l'ampleur.
00:33 Que la semaine dernière j'avais lancé un appel aux informateurs bien informés.
00:39 Oui, j'ai reçu un nombre de messages.
00:44 C'est un collectif désormais d'informateurs bien informés.
00:47 Et donc j'ai décidé, jusqu'à la fin de la saison, que chaque semaine on commencerait
00:53 par une petite photo de famille.
00:54 Une photo historique.
00:56 Regardez cette photo.
00:57 Vous allez me dire où est-ce que c'est et quand est-ce que c'était.
01:00 Alors vous me racontez ou pas ?
01:05 C'est drôle, chez moi à la Bralière, il y a Bertrand, l'ancien père système de
01:14 la promotion maréchal de Turin.
01:16 Et il y a le chef d'état-major des armées, Pierre.
01:21 Et alors moi j'ai revêtu mon uniforme de sous-préfet.
01:27 À la sous-préfecture, en fait, la sous-préfète, sous l'illustre à facettes, il pleut des
01:32 oranges-âdes et des champagnes tièdes de femelles mégères de fonctionnarisés.
01:37 Je suis un soir d'été, Jacques Brel.
01:40 Et le petit, je pense que c'est mon petit-fils, Jacques.
01:44 Vous l'avez gardé le costume ?
01:46 Mais comment vous pouvez avoir accès ?
01:48 Je ne vous dirai jamais.
01:49 Je ne vous dirai jamais.
01:51 Où est la taupe ?
01:52 Et bien il n'y a aucune taupe.
01:53 Il n'y a que des informateurs bien informés.
01:56 Et jamais, je vous dirai.
01:57 Vous voyez, si j'étais à Talves, vous savez ce que je vous dirais ?
01:59 C'est encore un coup de Poutine.
02:01 Bon, Philippe Devilliers, une actualité triste puisque Marie-France Garot, que vous avez
02:08 si bien connue, est décédée ce jeudi à l'âge de 90 ans.
02:11 Elle a marqué la politique française.
02:13 Le dire de Georges Pompidou, de Jacques Chirac, sa mort n'a valu qu'une brève au journal
02:19 de 20 heures jeudi soir.
02:21 A-t-on oublié le poids de cette femme politique que vous avez, je le disais, si bien connue ?
02:25 Je vous propose une séquence de Marie-France Garot.
02:28 Nous sommes en 1981.
02:30 À l'époque, elle est candidate à la présidentielle.
02:33 Elle est l'invitée de Duhamel et d'Elkabach.
02:35 Écoutez, puisqu'elle va donner une leçon de Gaullisme.
02:39 Vous voyez, moi j'avais 6 ans en 1940.
02:44 Par conséquent, je n'ai pas connu ce qui pour moi est probablement ce qu'il y a de
02:51 plus grand et de plus beau et de plus exigeant, c'est-à-dire le Gaullisme de la guerre,
02:58 le Gaullisme de l'ondre et de la résistance, le Gaullisme intransigeant, exigeant et solitaire.
03:07 C'est pour cela que quand on me demande si je pense que je suis gaulliste, je réponds
03:15 que je n'oserais jamais le dire.
03:18 Il y en a beaucoup qui n'ont pas cette humilité.
03:20 Écoutez, ils sont responsables de leurs propres propos.
03:23 En ce qui me concerne, j'ai trop de respect pour ce qu'a été le Gaullisme à cette époque
03:30 pour oser me dire gaulliste.
03:32 Si certains me font l'honneur de penser que parfois dans ce que je fais, il peut y avoir
03:35 quelque chose qui peut faire penser au Gaullisme, eh bien c'est bien de l'honneur pour moi.
03:39 Pour le Gaullisme tel qu'il est actuellement, je ne peux m'empêcher quand on en parle de
03:50 penser à ce que disait M.
03:52 Pompidou quand on lui en parlait.
03:53 Il citait le cardinal de Retz qui disait « Les grands hommes sont souvent des grandes raisons
04:04 pour les petits génies ». C'est tout.
04:07 Geoffroy Lejeune.
04:08 C'est vrai que c'est impressionnant.
04:10 Eliott l'a dit, vous l'avez très bien connu, vous avez fait de la politique avec elle,
04:14 avec Marie-France Garaud.
04:15 Vous la citez d'ailleurs souvent dans cette émission, ses formules mémorables.
04:19 Selon vous, que les Français doivent-ils retenir du personnage politique qu'elle a
04:23 été ? Elle avait l'instinct du bien supérieur de la France.
04:28 Elle mettait tout en perspective.
04:30 Oui, je l'ai très bien connu.
04:35 Nous étions proches.
04:38 Nous étions voisins.
04:42 J'allais souvent à Saint-Pompein où elle avait sa propriété.
04:47 Elle avait une bergerie.
04:48 On se retrouvait là-bas avec Pierre-Juillet.
04:51 J'ai passé des moments incroyables, des moments de France, de grande France.
04:56 Et de temps en temps, elle mettait ses bottes et disait tiens, je me ferais une paire de
05:04 bottes et je l'accompagnais à la bergerie.
05:06 Elle avait un petit panier avec du maïs, j'imagine.
05:09 Elle jetait ça à ses moutons qu'elle appelait les moutons de Panurge et elle les appelait
05:16 ses parlementaires.
05:17 Elle était parlementaire, vous n'êtes pas parlementaire.
05:20 C'est dire, elle n'était pas parlementariste.
05:24 Mais le moment clé dans notre histoire commune, Marie-France Garot, Philippe Seguin, Charles
05:37 Pasquoie, le général Gallois, Alain Cotat, tous ceux qui se réunissaient chez elle qu'à
05:42 Nathole France, sur un grand tapis vert qui recouvrait une grande table, ce fut Maastricht.
05:49 Elle fut l'homme fort de Maastricht.
05:53 C'est-à-dire, c'était elle qui commandait les divisions du nom.
05:56 Nous étions les conscrits, elle était le chef de guerre.
06:03 Et alors, elle comparait le traité de Maastricht au traité de Troyes en disant, les enfants,
06:11 nous sommes en 1420.
06:12 Le traité de Troyes.
06:16 Il a fallu qu'une reine de France, Isabelle Bavière, elle en parlait comme s'il était
06:23 morte la veille.
06:24 Il a fallu que cette reine, plissée de gras sous le hennin, cette femme brutale et si
06:34 abondante, qui était la femme d'un roi fou, Charles VI, transfère la souveraineté de
06:43 la France à l'Angleterre.
06:45 C'était ça, le traité de Troyes.
06:47 Eh bien, le traité de Maastricht fait de même.
06:50 Et elle s'arrêtait et elle reprenait.
06:54 Pauvre Charles VI.
06:56 Un instant, elle nous regarde et elle poursuit.
07:00 Pauvre Chirac.
07:02 On a trouvé une photo du 12 septembre 1992.
07:08 On voit Marie-France Garot, on voit Charles Pasquois, on voit un certain Philippe Devilliers
07:13 à côté d'un monsieur Séguin.
07:15 C'était le 12 septembre, à quelques jours du référendum.
07:18 Oui.
07:19 Alors en fait, le référendum, on l'a préparé qu'à Natol France.
07:28 Et donc, en fait, c'est elle qui était à la manœuvre.
07:32 C'est elle qui fabriquait les formules.
07:36 Elle avait le curare facile et la colère joyeuse.
07:42 Et chacun avait peur du bon mot.
07:47 Parce qu'elle était capable de décocher plus vite que son nombre.
07:51 C'est-à-dire qu'un jour, par exemple, elle était en colère après Séguin et dit
07:55 "de toute façon, regardez-le, c'est le croisement de Raymond Barre et Enrico Macias".
08:03 Mais Maastricht a été préparée dans son bureau.
08:09 C'est là qu'elle a dit "il faut une exception d'irrécevabilité.
08:12 Ce sera vous, Philippe".
08:14 Et c'est elle qui a écrit sous nos yeux la phrase célèbre d'une actualité saisissante.
08:22 La droite et la gauche sont les deux détaillants qui se fournissent au même grossiste qui
08:35 tient boutique à Bruxelles.
08:38 Quelle actualité.
08:41 - Et on parlera de ça, justement.
08:43 - Parce qu'en fait, on n'a plus que des Bruxellois.
08:47 - C'est tellement contemporain.
08:49 - Et donc voilà.
08:50 Marie France, elle m'a soutenu en 1995 à l'élection présidentielle.
08:59 C'est elle qui a eu l'expression sur TF1 "il est droit dans ses bottes".
09:04 Après, ça a été repris pour Juppé.
09:05 On n'a pas la même pointure.
09:07 Les bottes de Juppé ne sont pas les miennes.
09:10 - Philippe De Villiers, voilà pour l'hommage.
09:13 Ce qui m'a marqué, par exemple, le jeudi soir, c'est lorsque je regarde le journal,
09:17 je le disais, de 20 heures.
09:18 C'est le service public.
09:19 Et sa disparition n'a été traitée qu'en quelques phrases.
09:25 C'était une brève dans le journal.
09:26 - Il ne faut pas oublier aussi un moment clé que j'ai vécu.
09:29 C'est l'appel de Cochin.
09:32 - Ah oui, qui est un tournant, bien sûr.
09:37 Qui faisait dire ensuite à Jacques Chirac, quand j'étais avec lui en Corrèze,
09:42 "je ne suis pas anti-européen ou pro-européen, je suis à européen".
09:51 Donc il envoyait le cochonnet assez loin.
09:54 Et c'était Marie France, en fait.
09:57 - Philippe De Villiers, dans l'actualité cette semaine également,
10:00 le Fonds monétaire international anticipe un déficit public
10:05 nettement supérieur aux prévisions gouvernementales françaises en 2027.
10:10 Et appelle la France à mettre en place des mesures dès cette année
10:15 pour ramener la dette sur une trajectoire décente.
10:18 Cette alerte rejoint l'analyse de Jérôme Fourquet au Figaro cette semaine.
10:23 Voilà ce qu'il disait, l'État guichait un modèle à bout de souffle
10:26 dans une France qui a cessé de produire.
10:30 Pessimiste Jérôme Fourquet,
10:31 est-ce que son pessimisme vous semble fondé ?
10:34 Comment est évitée cette grande dégringolade ?
10:38 - Non, Jérôme Fourquet est un esprit subtil et pénétrant.
10:44 Et cette double page est magnifique, tout est dit.
10:53 Mais je vais aller un petit peu plus loin que ces deux pages,
10:56 en soulevant le journal.
10:58 Qu'est-ce qu'il y a dessous ?
10:59 Quel est le corpus idéologique qui explique cette faillite de notre pays ?
11:08 Alors, en fait, ce qu'il dit, c'est que depuis 40 ans,
11:12 les majorités politiques qui se sont succédées ont appliqué et vanté
11:20 un modèle économique qui était établi sur deux postulats.
11:28 1) l'extension de la sphère publique et donc de la dépense publique.
11:35 2) le choix de la consommation comme moteur économique
11:40 au détriment de la production.
11:42 Conséquence de ce choix des deux postulats,
11:50 le déficit budgétaire depuis 40 ans et l'endettement.
11:55 Première conséquence et deuxième conséquence,
11:59 notre appareil de production s'étiole, finit par disparaître,
12:04 puisque nous décidons d'importer plutôt que de produire.
12:13 C'est la fin de la production.
12:15 La France, qui était un pays de producteurs, devient un marché de consommateurs.
12:22 Ce que je voudrais maintenant ajouter au papier remarquable de Jérôme Fourquet,
12:29 c'est la chose suivante, c'est que moi, j'ai vécu la bascule.
12:35 La grande bascule politique et métapolitique, c'est le 14 avril 1994.
12:43 C'est là que tout se joue.
12:46 Ce jour-là, c'est la signature du traité de Marrakech.
12:49 Le traité de Marrakech met fin au GATT et crée l'Organisation mondiale du commerce,
12:58 que j'ai appelée par des raisons l'organisation commerciale du monde.
13:02 L'OMC a vocation à abattre toutes les frontières et toutes les douanes.
13:11 C'est l'idée que le système global sera désormais supérieur à tous les marchés locaux.
13:19 Deux conséquences de l'institution du commerce mondial généralisé,
13:30 avec les chaînes de valeur globale.
13:33 Première conséquence, la nation est déclarée espace économique non pertinent.
13:46 Et deuxième conséquence, le protectionnisme devient un péché.
13:52 Le cercle de la raison traque les protectionnistes.
13:59 Et donc, le vocabulaire change.
14:04 Ça m'avait beaucoup frappé.
14:06 En 1992, 93, 94, du temps de Schengen, Maastricht et l'OMC,
14:14 tout à coup disparaît le mot "préférence européenne".
14:17 C'est drôle parce que hier, dans le débat entre Bardella et Attal,
14:22 Attal a fait allusion à la préférence européenne
14:24 comme si c'était une pépite sortie de son cerveau.
14:31 Mais la préférence européenne, elle est née avec le traité de Rome le 25 mars 1957.
14:36 Sinon, de Gaulle n'aurait pas accepté en 1958 de poursuivre l'œuvre.
14:42 Et deuxièmement, le mot qui a disparu, c'est le mot "marché commun".
14:45 Alors c'est très important en ce moment où on parle des élections européennes.
14:49 Marché commun, ça voulait dire, c'était une communauté de producteurs et de consommateurs
14:54 qui donnent la préférence aux produits qui sont produits chez nous.
14:58 Si vous voulez, Eliott, manger du miel,
15:01 il faut d'abord manger le miel produit en Europe.
15:05 Et si vous voulez, vous, je crois, pourfuir l'Arkhom en hélicoptère,
15:13 eh bien il faut acheter un hélicoptère en Europe.
15:17 Vous voyez, donc les producteurs, les consommateurs sont ensemble.
15:19 Ça s'appelle un marché commun.
15:21 Tout ça s'effondre.
15:23 Conséquence ?
15:24 Conséquence, on fait le choix de l'importation.
15:28 C'est-à-dire qu'en fait, on va produire là où c'est le moins cher
15:32 et on vient vendre là où il y a encore du pouvoir d'achat.
15:35 Mais ça ne dure qu'un temps, parce que les consommateurs s'appauvrissent.
15:40 Donc l'importation, choix de l'importation.
15:44 L'importation, c'est un binôme.
15:46 Importation, grande distribution.
15:49 Eh oui, la grande distribution émerge.
15:52 C'est les nouveaux riches, c'est les grands bénéficiaires.
15:56 Toute la classe politique droite et gauche confondue a joué la carte de la grande distribution
16:00 qui était hantée sur l'importation.
16:04 Troisième conséquence, qui a été très bien vue par Pierre Wermeren,
16:10 qui est un juste complément à ce qu'a dit Jérôme Pourquet.
16:13 Troisième conséquence, on manque de consommateurs.
16:16 Donc on va chercher des immigrés.
16:18 On va chercher des consommateurs.
16:21 Et dernière conséquence, comme on ne peut pas payer,
16:24 que les consommateurs eux-mêmes sont souvent chômeurs
16:26 et que les immigrés n'ont pas les moyens,
16:28 alors on fait donner le guichet.
16:32 Et en réalité, c'est l'endettement permanent.
16:36 L'endettement et le déficit.
16:40 Quel est le corpus qui est derrière tout ça ?
16:43 Et j'en termine.
16:46 Le corpus qui est derrière tout ça,
16:50 c'est l'idée qu'il faut abandonner
16:56 la fameuse théorie de Jean Fourastier,
16:58 qui était mon professeur d'économie à Sciences Po,
17:01 un homme éminent, et qui disait
17:05 "Une économie prospère s'établit toujours sur trois secteurs,
17:12 le secteur primaire, agriculture-pêche,
17:15 le secteur secondaire, l'industrie,
17:16 le secteur tertiaire, les services."
17:19 Et qu'est-ce que disaient Édouard Balladur, Alain Madelin et tous les autres ?
17:25 Je cite les plus connus et les plus militants.
17:28 Ils disaient "Mais Philippe, on a eu des débats entre nous,
17:31 vous ne pouvez pas savoir, donc je les reproduis sous vos yeux.
17:34 Vous allez voir, beaucoup d'hommes politiques qui nous regardent vont se dire
17:38 "Ah ben c'était exactement ça, on a tous cru à ça."
17:41 Bon, ne me réaccule pas.
17:45 Ils disaient "Mais Philippe, tu es retardataire.
17:50 On va t'expliquer pourquoi.
17:51 La mondialisation heureuse, c'est quoi ?
17:54 C'est qu'en fait, il faut accepter d'abandonner notre secteur primaire,
17:59 notre secteur secondaire, la pêche, l'agriculture, l'industrie.
18:05 Pourquoi ?
18:06 Parce qu'on ira produire dans les pays émergents à bas coût de main d'œuvre.
18:13 Et nous, on va se concentrer sur ce qu'ils ne savent pas faire.
18:18 C'est tout ce qui est matière grise et services.
18:21 Parce que, Philippe, tu ne crois tout de même pas que les Chinois et les Indiens,
18:24 ils vont devenir informaticiens et ingénieurs.
18:28 Et que demain, on aura là-bas des boîtes de batteries électriques.
18:33 Je ne sais pas, on est loin de tout ça.
18:36 Bon, et puis qu'est-ce qui s'est passé ?
18:40 Les mâchoires se referment.
18:42 Les deux mâchoires se referment.
18:44 Premièrement, qu'est-ce qu'on entend avec M. Attal hier ?
18:49 Le protectionnisme chinois, le protectionnisme américain avec l'Ira, l'infection, etc.
18:57 Pour être du protectionniste, c'est du protectionniste qu'on n'a jamais vu.
19:03 Protectionnisme à l'aller et au retour, pour se protéger et pour vendre.
19:07 On encourage le dumping, ça c'est des Chinois, et on empêche de rentrer en Amérique.
19:14 Et puis, deuxième mâchoire, on produit les batteries électriques,
19:19 on produit les panneaux foltaïques, on produit les voitures électriques, etc.
19:23 Profitant du pacte vert, qui est en fait un système d'importation de ce qu'on ne produit pas chez nous.
19:29 Voilà, les deux mâchoires.
19:31 Et donc en fait, on est dans une économie mondialisée, mais qui est protectionniste.
19:38 Les derniers qui ne sont pas protectionnistes, c'est l'Europe, les Européens et la France.
19:44 Et les derniers qui courent maintenant après la matière grise et les secteurs de haute technologie,
19:52 c'est l'Europe et c'est la France.
19:54 Bien joué les mecs.
19:56 Vous avez fait allusion, Philippe de Villiers, au débat jeudi soir tant attendu
20:00 entre deux figures montantes de la politique française, à savoir Jordan Bardella et Gabriel Attal.
20:06 Un débat suivi par 3 600 000 téléspectateurs, rudes mais corrects.
20:13 Alors on n'a pas besoin de passer de séquence, il nous reste deux minutes avant la publicité.
20:17 Vous en avez pensé quoi de ce débat, rapidement ?
20:19 En deux minutes, c'est difficile, mais en gros, il y a deux enjeux.
20:26 Premier enjeu, depuis hier, le débat, on sait que l'élection européenne est une motion de censure.
20:36 Puisque la présence du Premier ministre envoyée par le Président,
20:41 ça veut dire qu'en fait on nationalise le débat et que le résultat du 9 juin est indexé sur cette idée-là.
20:51 Donc s'il y a défaites et si elle est lourde, c'est la défaite d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, le débatteur.
20:58 Donc ça c'est la première chose.
21:01 La politique c'est la bêtise minérale de la boule de billard.
21:05 Et deuxième chose, on voit bien qu'en réalité, il y a un clivage très net dans l'hélice de droite et l'hélice de gauche.
21:16 Il y a la souveraineté nationale et la souveraineté européenne, avec toutes les nuances des deux côtés.
21:22 Mais si vous prenez Jean-Nan Bardella, Marion Maréchal ou François-Xavier Bellamy,
21:30 en gros il y a deux choses qui leur tiennent à cœur, c'est la question des frontières,
21:36 parce qu'un État sans frontières n'existe plus, ça tout le monde l'a compris.
21:39 Et deuxièmement, la supériorité du droit national sur le droit européen.
21:45 Et en face, on a les tenants du sceau fédéral, c'est-à-dire l'élargissement à 37 et la fin du droit de veto.
21:52 Voilà, pour résumer l'enjeu de l'élection qui est devant nous.
21:57 Messieurs la publicité, on revient dans un instant, on partira 30 ans en arrière.
22:02 Élection européenne 1994, vous êtes la surprise de cette élection, vous êtes le troisième homme, Philippe Devilliers.
22:11 Et au lendemain de l'élection...
22:12 - Il y a un côté qui me dérange dans cette émission...
22:16 - C'est quoi ?
22:17 - C'est que vous êtes deux espiègles maintenant.
22:19 - Mais non ! Attendez, mais ce qui est intéressant, vous allez voir.
22:23 Pourquoi c'est intéressant ?
22:25 Parce que, déjà ce que vous allez dire, 30 ans plus tard, 100 ans, évidemment, mais pas que.
22:30 C'est qu'à l'époque, au lendemain de l'élection, vous êtes invité au JT de 20 heures de TF1.
22:35 Patrick Poivre d'Arvor, pardonnez-moi, il y a 10 millions de téléspectateurs à l'époque.
22:40 Là, pour suivre le débat, il y en avait trois fois moins hier.
22:43 C'est intéressant de voir ça.
22:45 La publicité, on revient dans un instant.
22:47 A tout de suite.
22:48 19h30 sur CNews, la suite de Face à Philippe Devilliers.
22:54 "Chers Philippe, repartons 30 ans en arrière.
22:57 Au lendemain des élections européennes, je le disais avant la publicité, nous sommes donc en 94.
23:02 Vous êtes la surprise de ce scrutin, le troisième homme avec plus de 12% des suffrages.
23:07 Et au lendemain des élections, vous êtes l'invité du JT de 20 heures de TF1.
23:11 C'est Patrick Poivre d'Arvor qui vous interroge.
23:14 Plus de 10 millions de Français suivent ce rendez-vous quotidien chaque soir.
23:18 Et à l'époque, voilà ce que vous dites.
23:21 Vous savez, moi, j'avais dit pendant la campagne des européennes
23:24 qu'il fallait la diversité parce qu'il s'agissait d'un scrutin proportionnel
23:28 et qu'il faut l'unité de candidature pour la présidentielle.
23:31 Je n'ai pas changé d'avis.
23:33 Et ce n'est pas parce que le score que nous avons fait est plus important que prévu
23:36 qu'il faut pour cela, comme on dit chez nous, prendre la grosse tête.
23:40 Simplement, ce que je voudrais dire à Édouard Balladur, Premier ministre de la France,
23:45 dont je souhaite le succès parce que son échec serait l'échec de la France,
23:48 c'est que l'Europe est à la dérive.
23:53 Et que les deux questions qu'il faut inscrire au cœur des mois qui viennent
23:58 pour l'action gouvernementale, pour le Parlement et pour les Français,
24:03 c'est la question de la souveraineté de la France.
24:05 Est-ce que la France est une queue de comète de l'histoire ?
24:07 Ou est-ce qu'elle va franchir le siècle ?
24:10 Et la question de la corruption.
24:12 Est-ce que la société politique va accepter, oui ou non,
24:15 de donner à la justice les moyens de lutter contre ce fléau ?
24:20 J'offre le jeune.
24:22 C'est drôle parce qu'on ne peut pas dire que vous ayez beaucoup changé
24:23 sur la question de la souveraineté.
24:25 On croit que c'est aujourd'hui que vous parlez.
24:28 Et sur la corruption, les gens ne le savent pas.
24:31 En tout cas, vous n'avez plus cette image-là aujourd'hui,
24:33 mais en fait, vous êtes un des premiers chevaliers blancs de l'anticorruption
24:36 dans la classe politique française, dans les années où vous êtes actif.
24:41 Un peu le Mediapart, le Redouane Plenel de l'époque.
24:44 Et vous avez eu des vrais combats.
24:45 Est-ce que vous pouvez nous raconter ça ?
24:47 Très rapidement, le 17 octobre 1990,
24:55 je monte à l'assaut dans l'hémicycle
25:00 et je vois les regards qui se tournent vers moi,
25:04 des visages blêmes, des fronts moites,
25:07 une assemblée qui transpire d'angoisse
25:11 parce que je viens de prononcer un mot
25:15 qui va faire chanceler la météorologie, l'affaire Urba.
25:22 En fait, j'ai découvert, grâce à l'inspecteur Godineau,
25:28 devant une classe politique affolée,
25:31 qu'il y avait tout un système de raquettes,
25:34 de fausses factures, avec des réseaux incroyables.
25:38 Mais je tenais la preuve matérielle avec les cahiers d'Elcroix,
25:41 je ne m'en rentais même pas compte que c'était de la nitroglycérine.
25:46 Il y avait tous les noms, il y avait tous les mécanismes.
25:49 Et en fait, la conclusion, c'était qu'en fait,
25:52 François Mitterrand avait été réélu avec de l'argent sale.
25:56 Donc là, on me met sous protection policière
25:59 et très vite, je m'aperçois,
26:02 j'étais soutenu par François-Olivier Gilbert du Figaro, formidable,
26:06 patron du Figaro à l'époque, par Louis Powell de Figaro Magazine
26:10 et Philippe Tesson, patron du Quotidien de Paris,
26:14 le papa de Sylvain, qui était un ami et un grand journaliste.
26:20 Et donc, je ne me rendais pas compte de ce que je faisais.
26:23 En fait, je marchais sur la queue du serpent.
26:26 Et alors, à un moment donné,
26:29 je m'aperçois qu'il y a la droite et la gauche.
26:31 Alors la droite, ils se sont spécialisés en fait.
26:34 La gauche allait vers les grandes surfaces,
26:37 en fait, les petites surfaces, c'était les petits bénéfices au passage,
26:40 pour implanter les grandes surfaces
26:42 et en finir avec le petit commerce et avec tous nos villages.
26:46 Et puis la droite, elle faisait le pont de...
26:51 Voilà, les travaux publics, c'était plus noble.
26:54 La droite, en économie, est quand même meilleure.
26:58 Mais à ce moment-là, c'est la panique à bord.
27:04 Casque à pointe, tout le monde aux abris.
27:06 Pourquoi ? Et à ce moment-là, ça ne s'appelle plus l'affaire Urba,
27:09 ça s'appelle l'affaire Urba et Torbi.
27:13 Et aujourd'hui...
27:16 - Ça, c'est la corruption d'hier. - Oui, la corruption d'aujourd'hui.
27:19 - Aujourd'hui, c'est quoi ?
27:20 - Alors d'abord, il y a la corruption.
27:21 Il y a Étienne Blanc, le sénateur,
27:24 qui met en exergue la corruption des agents
27:28 qui est en train de venir avec le narcotrafic.
27:31 - Vous racontez, je me souviens avoir lu une scène dans un de vos livres,
27:35 où vous racontez la corruption qui est quand même un peu la corruption d'aujourd'hui,
27:37 en arrivant au Parlement européen, où vous découvrez les lobbys.
27:40 - Alors voilà, en fait, à Bruxelles, il y a 50 000 lobbyistes.
27:46 Alors, c'est plus de la corruption.
27:48 Je vais vous expliquer pourquoi.
27:50 C'est qu'en fait, la pression des intérêts privés
27:56 est partie intégrante du processus de décision,
28:02 ce qu'on appelle la polyarchie délibérative.
28:05 Et donc, en fait, le lobbying fait partie de la décision
28:12 et les lobbyistes, ils frappent à votre porte et après, c'est les services rendus.
28:16 Alors, un exemple de services rendus,
28:19 la campagne de Mme Hayé.
28:23 Elle fait partie de Rénew, c'est ça ?
28:30 Le groupe Rénew, voilà.
28:32 Et le groupe Rénew, lui, est allié avec un parti qui s'appelle ALDE.
28:38 Et ce parti ALDE, j'aurais pu vous apporter les documents,
28:41 mais s'il y a des gens qui les réclament, je les donnerais.
28:45 D'ailleurs, ils avaient été montrés par M. Bardella dans le débat avec Mme Hayé.
28:52 Donc, Rénew a reçu des subventions, des concours de Microsoft, Uber, Amazon, Facebook, Meta, etc.
29:10 En d'autres termes, les lobbyistes américains, ils ne sont pas stupides.
29:16 Eux, ils veulent une Europe fédérale qui soit un marché de masse complémentaire.
29:22 Et sous la coupe de l'ONU, ça se paye.
29:27 Donc, on ne peut pas appeler ça corruption, on peut appeler ça lobby.
29:33 Moi, j'avais pris une précaution, parce que j'avais compris ça très rapidement.
29:37 J'avais pris une précaution quand j'allais à Strasbourg et à Bruxelles.
29:41 J'avais fabriqué un petit panneau que j'avais accroché à ma porte,
29:49 interdit aux chiens et aux lobbyistes.
29:51 - Et ça avait marché ? Il n'y en avait aucun qui rentrait ?
29:54 - J'étais très impopulaire.
29:55 Et alors, ils avaient, je l'ai déjà raconté, mais ils avaient un système,
30:00 les lobbyistes, avec une carte et sur la carte, il y avait trois points.
30:07 Rouge, jaune, quatre points et noir.
30:12 Et le noir, ça voulait dire "ce n'est pas la peine d'y aller".
30:16 - Vous savez où vous étiez, vous ?
30:17 - Et en noir, on était trois.
30:20 - Ça ne fait pas beaucoup quand on connaît le nombre de députés européens.
30:24 Philippe Devilliers, dans l'actualité, cette semaine également,
30:27 il y a eu le déplacement express du président de la République en Nouvelle-Calédonie,
30:31 dans un contexte de guérille urbaine qui dure depuis plus de dix jours.
30:35 Alors que le chef de l'État était en train de rentrer,
30:39 on apprenait ce vendredi la mort d'une septième personne.
30:44 Que pensez-vous de ce voyage ?
30:45 Et on a presque envie de se dire tout ça, pourquoi Philippe Devilliers ?
30:49 - Alors en fait, il était allé en Nouvelle-Calédonie,
30:51 comme il était allé au salon de l'agriculture.
30:56 Il adore les palabres, les palabres gesticulatoires.
31:03 Et donc le seul résultat, c'est 40 000 kilomètres de traînées de carbone.
31:13 Parce que pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de cap.
31:16 En fait, il a trouvé son territoire durant le même temps.
31:22 C'est une colonie qu'on a décolonialisé, mais on a colonialisé l'Etat de Carrefour.
31:27 L'indépendance dans l'interdépendance.
31:29 C'est ça qu'il est en train de nous faire.
31:31 On voit bien.
31:33 Et donc, pour éclairer les Français qui nous regardent,
31:38 je dirais la chose suivante.
31:42 Il faut choisir maintenant.
31:44 Ou bien la Nouvelle-Calédonie est une colonie.
31:48 Et si c'est une colonie, on la donne aux canaques.
31:52 Il la réclame, les indépendantistes.
31:55 Ça irait bien avec la phrase d'Emmanuel Macron,
31:58 qu'il traîne derrière lui comme un boulet.
32:01 La colonisation est un crime contre l'humanité.
32:07 Ou bien alors, c'est la France.
32:10 C'est un morceau de la France.
32:11 Et dans ce cas là, il y va parce qu'il applique l'article 5.
32:16 Il est le garant de l'intégrité du territoire.
32:20 Si c'est la France, alors il faut qu'il légalise les citoyens devant le suffrage.
32:28 Il faut la force pour éviter la violence.
32:31 Et je voudrais juste ajouter ceci.
32:35 D'abord, les Calédoniens, il faut leur dire ceci.
32:40 Si la France s'en va, elle sera remplacée.
32:44 Donc, vous voulez vous débarrasser de notre tutelle,
32:49 qui est protectrice et salvatrice.
32:51 Vous aurez demain les Chinois à notre place.
32:55 Ce sera autre chose.
32:57 Vous serez bien plus malheureux.
32:58 Là, vous serez une colonie, une colonie chinoise.
33:02 Et puis la deuxième chose que je voulais dire,
33:04 c'est que tout ça est une préfiguration.
33:07 Aujourd'hui la Kanaki, demain la Seine-Saint-Denis.
33:11 Vous voyez ce que je veux dire ?
33:13 Parce que si on va comme la gauche dans une démarche ethnique,
33:17 ce qui est leur cas, on va aller jusqu'au bout.
33:21 Hélas.
33:23 Et la France métropolitaine est en danger.
33:26 Et donc, c'est pour ça qu'il ne faut pas céder, je le répète.
33:29 Ne pas céder.
33:31 Sinon, les quartiers Kanak vont donner le mot aux quartiers souverains
33:39 et aux narcotrafiquants en disant "vous pouvez y aller, ils sont faibles".
33:42 - Tout autre sujet, Philippe Devilliers.
33:47 Il y a 18 000 pèlerins lors du week-end de la Pentecôte
33:52 à marcher entre Paris et Chartres.
33:54 Et il se dit qu'un certain Geoffroy Lejeune est allé les accueillir.
33:57 Vous étiez présent dimanche dernier à Chartres ?
34:00 - Je n'ai pas marché malheureusement, mais par contre, je suis allé offrir
34:02 le journal du dimanche aux pèlerins qui prenaient le train après.
34:04 - 2 000 pèlerins de plus que l'année précédente.
34:09 C'est un record.
34:10 C'est un moment qui a d'ailleurs...
34:12 Vous avez pu suivre ce pèlerinage sur les antennes de CNews.
34:15 Tout un symbole, Philippe Devilliers, dans un contexte où les chrétiens
34:18 sont souvent agressés, où l'on s'en prend régulièrement aux édifices religieux.
34:23 Et peu de gens en parlent.
34:25 - Alors, doit-on parler de tabou, de déni, d'omerta ?
34:30 Pourquoi personne ne parle de la christianophobie ?
34:33 - Ah, c'est une vaste question, comme aurait dit le général de Gaulle.
34:39 Alors d'abord, je voudrais féliciter les pèlerins qui sont dans ce studio.
34:47 Même s'ils n'ont pas marché, ils ont quand même accompagné.
34:55 C'est le pèlerinage de Péguy, qui a commencé en 1912.
34:58 C'est une tradition, en fait.
35:04 Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
35:08 un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
35:12 Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux
35:20 un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
35:31 Et pour l'âme solitaire.
35:36 C'est Péguy, c'est le grand Péguy.
35:40 En fait, là, on est devant un surjon.
35:43 On est devant un bouton, c'est le greffon sur le pied-mer.
35:50 Et il y a des gens qui désespèrent, qui viennent me voir et qui disent
35:53 "de toute façon, c'est foutu".
35:54 Non, c'est pas foutu, parce que ce sont toujours les minorités qui gagnent.
35:58 Et là, on a quelque chose qui se passe.
36:00 Il n'y a pas que là, d'ailleurs.
36:01 C'est Newes.
36:03 C'est aussi un greffon sur le pied-mer.
36:06 Greffon de la vérité.
36:09 Greffon de la beauté, greffon de la vérité, greffon de la spiritualité.
36:12 Il y a aussi tous les établissements scolaires sous contrat, hors contrat.
36:18 Les établissements catholiques ou juifs qui sont hors normes, indépendants.
36:26 Vous voyez, c'est très Saint-Dominique, c'est très Opec,
36:32 qui est un établissement absolument remarquable.
36:35 Stan, sous contrat, une école hors contrat que je recommande à tous les parents,
36:40 c'est les Dominicaines Saint-Esprit de Pontcalec.
36:43 C'est remarquable.
36:45 Les élèves qui sortent de cet établissement sont des champions dans la vie.
36:51 Ils surclassent les autres, c'est comme ça.
36:54 Et donc, en réalité, il y a, qui est en train de s'organiser,
36:59 toute une mouvance avec de nouvelles élites et des jeunes qui disent "nous, ça marche plus".
37:10 On se laissera plus faire.
37:11 Alors la christianophobie, pour répondre à votre question, c'est incroyable,
37:14 parce qu'il y a une journée de l'islamophobie le 15 mars.
37:19 L'ONU, la Commission de Bruxelles, le Conseil de l'Europe.
37:23 Ah, attention, l'islamophobie, par exemple,
37:28 quelqu'un qui parlerait de la mouvance arabo-musulmane,
37:32 oh là là, l'Arkham, etc.
37:36 Alors que la christianophobie, on n'en parle pas.
37:39 Celui qui a inventé le mot, c'est Michel de Gégère, l'historien.
37:44 Et la christianophobie, ça veut dire une chose,
37:47 ça veut dire qu'il y a 5000 morts par an,
37:50 l'année dernière, 5000 morts dans le monde, chrétiens.
37:55 Et il y a 1000 attentats contre les lieux de culte chrétiens, en 2023.
38:04 C'est news sonore d'avoir fait sur ce sujet un édito,
38:08 Dimitri Pavlenko, il y a quelques semaines, brillantissime.
38:14 Alors en fait, tout le monde s'en prend à la chrétienté,
38:18 le laïcisme du vide qui conduit au nihilisme d'État,
38:23 pour arracher les derniers marqueurs de la chrétienté,
38:27 avec la statue de Saint Michel, etc.
38:30 Et moi, je pense, comme l'avait proposé Marion Maréchal,
38:35 qu'il faudrait tout simplement mettre dans la Constitution,
38:39 puisque Macron a beaucoup changé la Constitution,
38:42 mettre dans la Constitution les racines chrétiennes de la France.
38:44 Pourquoi ? Pour faire ce que René Rémond avait demandé à la fin de sa vie,
38:48 c'est-à-dire installer la primogéniture de la chrétienté
38:53 sur toute autre forme de culte, sur le territoire de la fille aînée de l'église.
39:00 - Philippe Devilliers, comme chaque semaine,
39:02 vous terminez cette émission par un apologue.
39:05 Le 24 mai, le maire de Paris sauve sa ville.
39:09 Alors j'avoue, Philippe Devilliers, être perdu, c'est une énigme ou un apologue ?
39:15 Faites-vous, Philippe Devilliers, allusion à Madame Hidalgo,
39:19 qui espère faire trempette dans la Seine en juin prochain.
39:23 - Qu'est-ce qui se passe-t-il ?
39:25 - Je prends le dessus, là.
39:27 [Rires]
39:29 Alors voilà, le maire de Paris est en difficulté.
39:39 Le bruit court que le roi des Huns se rapproche de l'île de la Cité.
39:48 La peur se répand partout.
39:54 Une peur hideuse, une peur poisseuse, une peur aveugle.
40:01 Elle se répand dans les ruelles.
40:05 Et on entend des clameurs désordonnées.
40:10 "Il faut l'acheter à la Seine !"
40:13 De qui parle-t-on ?
40:15 De la curieulisse, Geneviève, le maire de Paris.
40:21 Et on ajoute "et il faut traiter avec lui".
40:26 Lui, c'est qui ? Attila, tout simplement.
40:32 Toutes les bourgeoisies des beaux quartiers de l'Utès
40:39 ont la tête en feu et virulent comme des hondelles affolées.
40:45 Elle, Geneviève, elle se dresse et elle les appelle à la résistance.
40:54 Elle prie, mais ils arrivent.
41:03 Le 24 mai 451, nous y sommes.
41:09 Les Parisiens savent très bien qui ils sont.
41:16 Puisque partout on sait que dans les pays traversés,
41:22 le sol est rasé et l'herbe glacée des froids ne repousse plus.
41:31 On dirait de ces vols de sauterelles qui s'abattent sur les moissons
41:37 avec une irrésistible impétuosité d'une force de la nature.
41:41 Voilà, ils sont là, au pied des remparts.
41:44 Ce sont des petits hommes rabelés, couverts de peau d'ras.
41:51 Dès leur naissance, les pères ont déformé les crânes des bébés, des mâles,
41:58 pour qu'ils puissent plus tard s'emboîter plus facilement dans les casques.
42:05 On sait aussi que ces brutes se nourrissent de viande à demi crue,
42:13 de n'importe quel animal,
42:18 et qu'ils attendrissent cette viande entre les cuisses et la croupe du cheval.
42:27 Donc il ne faut pas tomber entre leurs mains.
42:31 Ils sont là, et le face à face est là.
42:36 Attila, elle est en haut des remparts.
42:41 Elle le regarde, il la regarde.
42:46 Elle le dévisage, elle le trouve petit, trapu,
42:54 et sa hautainerie, quand il promène le regard autour de lui,
43:03 donne une semblance de puissance manifeste à chacun des mouvements de son corps haltier.
43:13 Ces hommes ont des têtes de gargouilles, ils galopent,
43:20 mais de loin, on a une curieuse impression.
43:23 On a l'impression que les membres du cheval et du cavalier sont liés,
43:29 tant le cavalier demeure, si l'on peut dire, constamment cloué sur sa monture.
43:37 Geneviève a compris.
43:42 La foule est transie.
43:44 C'est la confrontation.
43:48 Elle voit arriver vers elle doucement, depuis le haut des tours, Attila.
43:57 Elle prie, elle étend les bras, que faire d'autre ?
44:03 En signe d'appel, en appel au secours de la Providence,
44:11 il s'arrête, il retient sa monture, il hésite, et soudain, il fait de métours.
44:24 C'est incompréhensible.
44:26 Il s'en va, il renonce, et il va vers sa défaite au champs catalonique.
44:35 Alors, les bras de Geneviève retombent, la foule tombe à genoux,
44:42 elle se tourne vers Geneviève, elle la célèbre.
44:47 Au moins, cette fois-là, dans l'histoire de Paris,
44:52 le maire de Paris aura sauvé sa ville.
44:56 – Merci pour cet apologue, Philippe Devillers, pour cette émission.
44:59 Merci à vous, Geoffroy Lejeune, dont vous ne parliez pas d'une mère
45:03 ou d'un maire qui allait faire trempette en juin prochain.
45:08 Merci à tous les deux, on se retrouve la semaine prochaine, bien sûr.
45:12 Je salue les informateurs bien informés, j'ai hâte de voir les prochaines photos.
45:17 Et nous, on se retrouve dans un instant pour l'heure d'Epo, à tout de suite.
45:20 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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