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00:00 [Musique]
00:18 J'apprends sur le tas et juste après je me forme à l'université de Californie à Los Angeles, UCLA,
00:25 où je me forme au métier du court métrage, donc le court métrage et son marketing.
00:32 Donc faire un film ne suffit pas, après il faut savoir le vendre.
00:35 Et donc je découvre que le cinéma est un métier complexe, fait de beaucoup de métiers.
00:42 Je fais deux, trois courts métrages, dont un qui s'appelle "Circonstances atténuantes"
00:47 sur le phénomène des enfants dissorciés.
00:50 Et à la suite de ça, je refais un long métrage, "Bozoba" en 2003,
00:53 qui me conduira aux écrans noirs de Yaoundé, grâce à l'appui de la maison de production
00:59 Terre africaine de BASSEC Bacobio.
01:01 Et de là, je rencontrerai d'autres producteurs qui sont Idrissa Ouetraogo,
01:04 Rasmane Ouetraogo, Henri-José Koumba du Gabon, Moussa Touré du Sénégal.
01:08 Donc en fait, voilà mon parcours.
01:10 Mon parcours, c'est que je suis entourée de bonnes personnes au bon moment.
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01:15 J'ai toujours été très curieuse de mon environnement, enfin de tout ce qui m'entourait.
01:20 Et lorsque je suis rentrée définitivement dans mon pays, aux alentours de l'an 2000-2001,
01:25 au Congo, Brazaville, je le répète souvent,
01:29 on était assez abreuvés de toutes les séries qui nous venaient d'Afrique de l'Ouest.
01:31 Ce qui était bon, ce qui n'était pas de mauvaise série,
01:33 mais qui m'ont profondément interrogée sur l'intérêt qu'il y avait à relancer le cinéma du Congo-Brazaville.
01:40 Parce que, évidemment, quand on regarde ce que font les autres,
01:42 on a envie de regarder ce qu'on fait en Chine.
01:44 Ça s'appelle plus ou moins du patriotisme.
01:47 Et donc, c'est peut-être par patriotisme que je me suis remise à faire des films.
01:53 Et là, petit, venant en mangeant, comme on dit,
01:57 j'ai dû développer ça et apprendre que c'était un vrai métier.
02:01 Et dans la foulée, j'ai dû entraîner avec moi bon nombre de jeunes qui se cherchaient un peu dans cette voie-là.
02:08 Et ensemble, on a créé une association en août 2002,
02:12 Clap Congo, pour la relance du cinéma congolais.
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02:16 Le vrai déclencheur de ce que je suis devenue se passe ici, au Cameroun.
02:21 C'est vraiment au Cameroun, à Yaoundé, aux Écrans Noirs, avec M. Bassek Bakobio,
02:26 que je prends conscience de l'ampleur de la chose et du travail qu'il y a derrière.
02:32 Et c'est très exactement à ce moment-là que je décide de me faire accompagner.
02:36 Donc, ma chance à moi me vient de mes mentors.
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02:41 Quand j'ai démarré, c'est ce que je vous dis, l'univers du cinéma africain
02:45 était à 70-80% masculin.
02:48 Ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui.
02:50 Il y a un bel équilibre qui se refait,
02:52 parce que la sensibilité et le regard d'une femme à travers la caméra
02:56 n'est pas forcément le même.
02:58 Donc, le traitement n'est pas le même.
03:00 Et on apprend, au fur et à mesure des projets,
03:02 que l'on fait soi-même ou qu'on épaule.
03:04 Aujourd'hui, je pense que le débat homme-femme au niveau du cinéma
03:07 est en train de se réduire, en parlant comme d'un problème.
03:11 Je pense que ce n'est plus tout à fait ça.
03:14 Même si, au niveau des financements, oui, ça joue encore énormément.
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03:20 Moi, je suis une indépendante.
03:22 Je fais des films depuis l'an 2000.
03:24 Et moi, au plus haut d'un projet,
03:27 je n'ai pas dépassé 200 000 euros.
03:29 Donc, vous voyez comment d'un pays à l'autre, ça peut varier,
03:33 et d'un projet à l'autre.
03:34 Donc, voilà, la plus grosse difficulté à l'heure actuelle, c'est le financement.
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03:39 Quand j'ai créé le festival d'Azamal,
03:41 c'est un festival avec un but caritatif dedans.
03:45 C'est-à-dire, il y a le soutien à la lutte contre le cancer en Afrique.
03:53 Et donc, c'est vrai que c'est un festival de cinéma avec un format un peu particulier.
03:57 Nous avons soutenu la création du premier registre des cancers du CHU de Rois-de-Gilles.
04:02 Nous avons soutenu l'association Action Cancer
04:06 d'une artiste, Nassou Traoré de Côte d'Ivoire.
04:11 Nous avons soutenu une maison de 100 ans,
04:13 le centre de sa vie, basée à Brazzaville encore.
04:15 En fait, c'est-à-dire, je peux vous dire que je suis engagée grâce à ce festival-là.
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04:24 Dans mes productions, on m'a souvent rappelé que je parlais beaucoup des femmes,
04:26 et c'est en m'assayant que je réalise ce que vous, c'est le cas.
04:29 Dans Brazzaville, c'était une jeune fille qui voulait chanter.
04:32 Dans Bozoba, c'était une jeune fille qui laissait son jeune fiancé aller en guerre.
04:37 Dans Mayuya, ce sont des femmes qui pourraient qu'une banque ou faire un film.
04:41 Donc oui, dans mon documentaire "Mère-Chef", bien évidemment, je parle des femmes et du handicap.
04:47 Donc oui, à l'arrivée, je vais vous dire que je suis engagée.
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04:52 J'ai beaucoup de mal à me demander ou à me dire que je serai à tel ou tel endroit demain.
04:56 J'ai refait un film, une fiction, parce que j'avais envie de vérifier si j'en étais encore capable.
05:01 Et Mayuya se passe bien, Dieu merci.
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05:06 Ce que ce métier m'a apporté, c'est que j'ai pu me construire une famille, une famille de cinéma, mais pas que.
05:12 Donc voilà, j'ai des frères, des sœurs, des tontons, des tatas, des grands frères, un peu partout sur le continent.
05:18 Et de me rendre compte que je l'ai obtenu à force de travail, c'est très intéressant.
05:23 Parce que ce que vous recevez gratuitement, c'est la lignée C200.
05:26 Mais ce que vous gagnez, c'est le travail.
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05:30 Je dirais qu'il faut faire preuve de patience, qu'il ne faut en aucun cas se compromettre,
05:35 quelle que soit la beauté du projet ou de ce qu'on vous propose derrière.
05:38 Dites-vous que si c'est trop beau, c'est qu'il y a un piège derrière.
05:41 Et avec tous les mouvements actuels du MeToo et du Meme pas peur en Afrique et tout,
05:46 c'est vraiment très très important de rester droit dans ce que vous faites.
05:49 Donc c'est la patience, la ténacité et surtout l'idée de toujours rester droit dans ce qu'on fait.
05:55 Et le potentiel au Cameroun pour les arts, pour la culture est impressionnant.
06:00 En Afrique centrale, je crois que c'est le pays avec la RDC qui honnêtement me font vibrer culturellement.
06:07 Et donc je pense qu'il y a encore tout, il y a encore tout un tas de choses à explorer.
06:11 Et je suis sûre que votre jeunesse a tout ce qu'il faut pour, tout comme la jeunesse du Congo-Brazaville.
06:16 Une fois qu'on nous mettra les choses en main, on sera tous au même niveau je pense.
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