TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 – Voilà, merci Jacques en tout cas d'être là.
00:01 – Avec plaisir.
00:02 – Une souche policière m'indique que Mohamed Amra
00:04 aurait bénéficié de la complicité d'un surveillant de prison.
00:06 C'est grâce à vous que j'ai eu l'info, oui ou pas ?
00:08 C'est vrai cette histoire ou pas déjà ?
00:11 – Moi j'ai, hier vers 15h, j'ai à la fois la vidéo
00:16 et j'ai une source très très bien placée
00:18 qui me donne énormément d'informations.
00:20 – D'accord.
00:20 – Et le premier sentiment de la police,
00:23 et ce n'est pas un petit gradé, c'est quelqu'un qui compte,
00:29 c'est qu'ils sont venus d'abord pour tuer,
00:32 qu'ils ont laissé absolument aucune chance
00:35 et que c'est un événement qu'on n'avait pas vu
00:37 de mémoire de policiers depuis très longtemps, voire jamais.
00:39 – 92.
00:40 – Oui mais je pense que c'était très très différent
00:43 parce que là ils arrivent et ils défouraillent tout de suite,
00:45 ils ne laissent absolument aucune chance.
00:47 En général des saucissonnages, on les met dans les coins,
00:49 on demande de l'argent, ça ne se passe jamais comme ça.
00:52 Donc il y a un sentiment d'effroi à l'intérieur de la police
00:54 et je pense que moi dans cette conversation-là,
01:00 je reçois la vidéo à peu près vers 15h,
01:02 je décide de tout diffuser vers 16h30,
01:05 je décide de tout diffuser après avoir communiqué
01:07 avec plusieurs médias, avoir proposé gratuitement,
01:09 j'ai vu que j'étais traité de charognard
01:12 mais j'ai proposé la vidéo gratuitement,
01:14 sans être cité, sans rien, à plusieurs médias.
01:18 Certains l'avaient, d'autres ne l'avaient pas,
01:20 je l'ai envoyé à certains médias, peu importe, je ne vais pas citer,
01:24 mais je décide de le faire et de le faire dans l'intégralité
01:27 parce que j'estime que c'est d'utilité publique.
01:29 Pourquoi ? Parce que moi ça fait 30 ans
01:31 que j'entends des gens critiquer les journalistes sur le thème
01:34 "Ah mais là, vous avez coupé, on ne sait pas exactement ce qui se passe,
01:39 vous ne nous montrez que les 15 secondes,
01:40 pourquoi il n'y a pas la suite, etc."
01:42 Et en fait avec la source, je comprends énormément de choses.
01:45 Il y a des choses qui n'ont pas été dites,
01:47 par exemple à la 8e seconde,
01:48 on voit quelqu'un qui indépendamment de la voiture noire,
01:51 arrive par la barrière et on me dit qu'il y aurait peut-être une deuxième équipe,
01:56 enfin en tous les cas que l'équipe était scindée en deux.
01:59 Donc en fait ce que je veux dire c'est que
02:02 le fait de diffuser ces trois minutes en intégralité,
02:04 sans coupure et brute, tel que la caméra de surveillance l'a prise,
02:08 c'est une façon de dire au public,
02:11 vous allez pouvoir vous rendre compte à la fois de la gravité,
02:15 de la violence, du guet-apens,
02:19 et je pense que c'est d'utilité publique au sens où à la fois pour les politiques,
02:23 mais aussi pour l'opinion et pour tout le monde,
02:25 qu'on se rende compte de ce que c'est aujourd'hui que du grand banditisme.
02:28 Que se serait-il passé si on avait diffusé que les 10 premières secondes ?
02:31 Moi j'entends des gens dire "ah non mais à partir du moment où ça défoura,
02:34 il ne faut pas diffuser".
02:36 Alors il y a un certain nombre de chaînes qui ont décidé de s'arrêter
02:39 dès l'instant où la police, enfin où la voiture noire bloque le fourgon.
02:43 Enfin ça n'a pas de sens, ça veut dire quoi ?
02:45 Ça veut dire qu'on tronque la réalité ?
02:47 Et puis je suis signalé par des gens à Pharoes,
02:49 il y a eu une espèce de délation hier.
02:51 Pharoes c'est la plateforme numérique dans laquelle on doit signaler,
02:55 faire de la délation et dire "ah bah regardez, ce sont des contenus choquants,
03:01 ce personnage accompagne ces images d'un contenu choquant avec la vidéo,
03:07 c'est scandaleux, il faut le dénoncer".
03:08 Donc il y a eu hier un appel à la délation,
03:11 y compris par un député qui me traite de connard.
03:14 - C'est qui ?
03:14 - Je ne connais pas son nom, Boffrel il s'appelle, Botterel,
03:17 et il fait partie de la majorité.
03:19 Aujourd'hui il y a un député qui, parce que je diffuse des informations
03:23 et des vidéos, qui fait partie de la majorité, qui me traite de connard.
03:27 Enfin je veux dire, c'est dément quoi.
03:29 Je travaille, je suis journaliste, cette vidéo-là,
03:33 que je la diffuse ou que je ne la diffuse pas, c'est zéro euro moi.
03:36 Je n'ai pas de… il n'y a rien.
03:38 Et pour compléter la raison pour laquelle je diffuse ça,
03:42 Cyril, c'est parce que, encore une fois, j'ai raconté
03:45 cette nécessité pour moi d'importance de transparence,
03:49 mais aussi parce que je pense que le récit n'est pas le même.
03:51 C'est-à-dire que dans le feu de l'action,
03:53 lorsque tu diffuses la totalité,
03:55 à ce moment-là, M. Dupond-Moretti ne s'est pas encore exprimé,
03:59 il a eu une première déclaration, je dirais, d'émotion,
04:02 mais on n'a pas encore le volet enquête à ce moment-là.
04:04 Je pense qu'à partir du moment où tu places un certain nombre
04:08 d'informations dans le débat public, ça oblige les autorités
04:12 à répondre d'une certaine façon à toutes les interrogations
04:15 qu'il peut y avoir.
04:15 Donc moi, j'ai accompagné tout ça de d'éléments de contexte
04:19 avec tout ce que j'avais, pas tout ce que j'avais,
04:21 parce que j'avais notamment les noms des planques,
04:25 enfin les lieux des planques, les plaques d'immatriculation.
04:27 Je ne les ai pas données, donc ce n'est pas inconsidéré.
04:30 J'ai mis une heure trente avant de diffuser l'image.
04:32 J'ai contacté trois médias d'importance.
04:36 Et à ce moment-là, il y a un des trois médias d'ailleurs
04:37 qui m'a dit "t'embête pas, nous on l'a et on va la diffuser".
04:40 Ok, très bien.
04:41 Je note quand même que tout le monde a repris ces images-là.
04:44 Donc voilà, je ne comprends pas très bien cette polémique.
04:46 Je ne la comprends pas et en tous les cas,
04:48 elle pose à mon avis un débat de fond qui est hyper important,
04:51 qui est de savoir si on vit vraiment en démocratie,
04:55 pardon d'utiliser des termes vraiment forts,
04:57 mais pour moi, c'est hyper important.
05:00 Je veux dire, pourquoi on tronquerait des images ?
05:02 Pourquoi je serais signalé à Faros ?
05:03 Je veux dire, on n'est pas à Pyongyang, on n'est pas en Iran.
05:06 C'est de la folie quand même.
05:07 Moi, c'est mon sentiment.
05:08 – Gilles Verdin, qu'est-ce qui est reproché à Jacques Cardoze ?
05:10 – Alors moi, ce que je lui ai reproché,
05:12 ce qui est reproché, c'est par exemple un des scoops suivants,
05:17 ce n'est pas la vidéo, un des scoops suivants,
05:18 deux planques situées à moins de 100 km du lieu du péage.
05:22 Et là, pour moi, et pour les gens qui signalent aussi,
05:25 il interfère dans le déroulé de l'enquête.
05:28 C'est-à-dire que là, mais c'est ce qui lui est reproché,
05:30 là, à ce moment-là, il peut gêner le travail des enquêteurs
05:36 et il peut donner des informations aux gens qui sont en fuite.
05:38 – Tant mieux du coup.
05:39 – Mais non, on a pris les dizaines de…
05:41 – Non mais chut, je donne les raisons pour lesquelles il y a certaines critiques.
05:47 Et donc, à ce moment-là, c'est compliqué parce que
05:50 quand on interfère dans le déroulé d'une enquête
05:53 qui est une affaire d'État et légitimement puisqu'il y a des morts,
05:56 on peut se voir reprocher de divulguer des informations sensibles
06:00 qui sont l'apanage des enquêteurs.
06:03 – Mais ce qui lui a été reproché aussi, c'est de dire "scoop".
06:06 – Oui, c'est scoop, planque, scoop, scoop.
06:08 – C'est le mot scooper.
06:09 – Ah le buzz, c'est ça l'histoire.
06:12 – C'est sur les planques, Cyril.
06:14 – Parce qu'il y a le traumatisme, rappelons-nous de l'hypercachère en 2015.
06:17 – Il y a ça, mais le truc qui a été reproché à Jacques,
06:19 c'est le terme "scoop" aujourd'hui.
06:21 – Sensationalisme.
06:22 – Voilà, exactement.
06:23 – C'est le terme scoop.
06:24 – Alors, qu'est-ce que vous répondez à ça Jacques ?
06:25 – Le terme scoop ?
06:26 – Non, le terme scoop, c'est ce qu'a dit Gilles Verdes.
06:28 – Ah non, alors je ne suis pas du tout d'accord.
06:29 D'abord, moi je pense aussi aux dizaines de milliers de gens
06:31 qui sont dans cette région.
06:33 On a quatre mecs avec des armes automatiques très récentes,
06:36 je ne sais pas si ça a été dit, mais je le sais, elles sont très récentes.
06:40 Donc, elles arrivent de circuits qui sont très très récents,
06:44 quelques mois de fabrication.
06:46 On se demande comment ils font pour avoir ça.
06:49 Ils ont encore des armes, ils ont encore des munitions
06:51 au moment où ils prennent la fuite.
06:54 J'avais la plaque d'immatriculation et j'avais le nom de la voiture.
06:58 Moi, j'ai connu, j'ai vécu, j'ai été marqué par les États-Unis,
07:01 la Grande-Bretagne, où on n'a absolument jamais ce genre de choses.
07:04 Au contraire, quand ces informations sont là,
07:06 on demande à la population de les donner pour protéger la population.
07:10 Je ne l'ai pas fait parce que, voilà, je suis citoyen français,
07:13 on est en France et je respecte les lois françaises.
07:15 Mais j'estime qu'il y a des gens qui étaient en danger.
07:19 Je n'ai pas donné les noms des villes,
07:21 mais oui, je donne moins de 100 kilomètres parce que je me dis,
07:24 s'il y a des gens qui sont dans cette région-là,
07:27 ils peuvent peut-être prendre un peu plus de précautions.
07:30 Et je ne vois pas le rapport avec l'entrave de l'enquête.
07:32 Je ne vois pas en quoi ça entrave.
07:33 - C'est des informations sensibles.
07:34 - Non.
07:35 - En quoi ?
07:36 - Jean-Michel.
07:37 - Il est 16h, le truc a eu lieu à 11h30,
07:39 les unités d'élite, elles sont déjà sur les lieux
07:41 que je vais donner à 16h.
07:42 - Elles ne sont pas retrouvées encore ?
07:44 - Non.
07:45 Je peux dire que si j'ai les lieux à 15h,
07:48 que je les donne à 16h30, c'est qu'ils sont déjà intervenus.
07:51 - Pour moi, c'est que les réflexions de jaloux,
07:52 je ne connais pas un journaliste digne de ce nom
07:54 qui, ayant cette vidéo, ne l'aurait pas diffusée.
07:56 C'est une vraie information, voilà,
07:58 une vraie information d'utilité publique pour tout le monde.
08:01 Et franchement, ça n'a pas gêné les enquêteurs, excuse-moi,
08:04 et tout le monde l'aurait diffusée.
08:05 Il n'y a que des jaloux qui râlent
08:07 parce que les autres les auraient diffusées, évidemment.
08:09 - Franchement, c'est un procès soviétique.
08:13 Quand vous faites Jacques Cardoze,
08:14 on se croirait à l'Assemblée nationale ou au Sénat
08:15 pendant la commission d'enquête.
08:16 Petit à un journaliste, il a le droit de tout dire
08:19 à partir du moment où il a une information.
08:20 Il n'a pas à faire de la rétention de l'information.
08:22 - Même son devoir.
08:23 - Sauf s'il met en danger.
08:24 - Il n'est pas aux ordres.
08:25 Il n'a mis personne en danger.
08:26 - Tu ne le sais pas.
08:27 - A ce moment-là, tu ne le sais pas.
08:28 - Ce qui est bien, c'est que Jacques...
08:29 - Est-ce que la police t'a appelé pour dire
08:30 "Ouh là là, enlève ton tweet tout de suite, c'est catastrophique".
08:31 - Pas du tout.
08:32 - Bon, alors, il n'y a que ça qui compte.
08:33 Le député, s'il n'est pas content,
08:34 il n'a qu'à aller vivre en Corée du Nord.
08:35 Comme ça, les médias sont à sa solde,
08:36 les journalistes sont à sa solde
08:37 et comme ça, il sera très content.
08:58 Ensuite, moi, je pense qu'il y a une vraie note aussi très importante.
09:04 Je pense que si Jacques Cardoze est un complément d'enquête,
09:07 il n'y a pas de polémique.
09:08 On n'en parle pas.
09:09 On ne dit pas que c'est un charognard.
09:10 On dit au contraire, c'est incroyable,
09:12 journaliste d'investigation,
09:13 il a été sur les terrains de guerre et tout ça.
09:15 Mais c'est juste parce qu'en fait,
09:16 c'est le label TPMP et Anouna
09:17 et on va encore plus lui chercher des bris.
09:20 Et excuse-moi, Gilles, je trouve...
09:22 Excuse-moi pour critiquer Jacques Cardoze.
09:24 Moi, je suis 100%-ici.
09:25 - Je n'ai pas critiqué Jacques Cardoze.
09:26 - Si, tu as eu des petites critiques.
09:28 - Non, j'ai dit qu'il a fait une erreur sur les planques.
09:30 Voilà, c'est ce qui lui est reproché.
09:32 Pour moi, c'est une faute journalistique.
09:34 - La faute journalistique, c'est le seul journaliste autour de la table.
09:36 Donc excuse-moi, déjà, il n'a pas dit trop de...
09:38 - Ah non, non.
09:39 - Je le veux.
09:40 - Elle est Paul Skaïl.
09:41 - Elle est aussi journaliste.
09:42 Et j'estime que nous, le soir, quand on parle de faits divers,
09:45 alors qu'il y a encore du sang et c'est encore tiède,
09:47 excuse-moi, nous aussi, parfois, on dit des choses,
09:50 on convoque des gens, on parle de choses et tout ça,
09:52 alors qu'on ne sait pas et c'est aussi très limite.
09:54 - Quand on le fait, on sait.
09:56 - Exactement, ça n'a rien à voir.
09:58 - Le sergent James, on le savait.
10:00 - Le sergent James, il a été contacté par la famille.
10:02 Donc vous dites une énorme connerie, une fois de plus,
10:04 quand on est au rendez-vous de Marguerite de Paris.
10:06 - J'ai un peu des axes.
10:07 - Excusez-moi, je trouve ça incroyable.
10:09 - Moi, je vous le dis.
10:10 - Moi, l'info, on est même...
10:11 - Contacté par la famille.
10:12 - Eh bien tant mieux alors.
10:13 - Je vous le dis.
10:14 - Tant mieux.
10:15 - Vous verrez, quand vous aurez un malheur,
10:16 vous serez bien content de trouver des gens qui vous répondent.
10:18 - Vous ne le savez pas.
10:19 - Oui, mais la famille l'a contacté.
10:20 - Eh bien tant mieux alors.
10:21 - Voilà.
10:22 - Tant mieux pour la famille.
10:23 - Vous êtes meilleur sur les infos du Parc des Princes.
10:24 - Moi, l'info en elle-même ne me choque pas,
10:25 mais il y a des gens qui m'ont envoyé le tweet
10:26 et qui se sont un peu rigolés du mot "scoop".
10:28 Et donc ma question, Jacques, c'est, est-ce que, avec le recul,
10:30 est-ce que tu trouves que ce terme est approprié ?
10:32 Parce que quand j'entends "scoop",
10:33 je m'attends plutôt à une info people, légère,
10:35 plutôt que sur un drame comme celui-ci.
10:36 C'est une question.
10:37 - Non, oui, c'est légitime.
10:38 C'est vrai qu'à postériori, je me dis "scoop",
10:40 c'est peut-être pas exactement le terme que j'aurais dû utiliser.
10:43 Mais aujourd'hui, c'est difficile de trouver le ton juste,
10:46 à la fois pour se démarquer,
10:48 montrer que c'est une information solide, vérifiée
10:51 et qu'on va donner, et qu'en même temps,
10:54 elle est contextualisée.
10:55 L'une des critiques qu'on peut faire aux médias,
10:57 en règle générale, c'est de dire,
10:59 lorsque vous diffusez quelque chose,
11:00 l'Arkom insiste beaucoup là-dessus,
11:02 c'est sur la contextualisation.
11:04 Et c'est la raison pour laquelle je l'ai fait en série,
11:06 pour donner, pas en frais, mais en série.
11:09 Donc oui, je voulais marquer le coup avec ce mot "scoop",
11:12 peut-être qu'effectivement, c'est pas très adroit.
11:14 Mais je voudrais rajouter un point,
11:16 parce que ça m'a été beaucoup reproché,
11:17 c'est la question, on m'a dit, et à mon avis,
11:20 c'est un prétexte et de l'hypocrisie
11:22 de la part de ceux qui, éventuellement, sont jaloux
11:24 ou de ceux qui, politiquement,
11:26 ne veulent pas voir ce genre d'image in extinso,
11:29 parce qu'on a une période électorale,
11:31 parce que ça fait le jeu de je-ne-sais-pas-qui.
11:33 Moi, je ne rôle pour personne.
11:34 Je m'en tape. Je ne roule pour personne.
11:36 Je diffuse ces images, parce qu'on m'a aussi expliqué
11:39 pendant des années à France 2,
11:40 "Ah, mais tu comprends, on ne fait pas de faits divers,
11:42 "parce que ça fait monter le Front National."
11:44 Moi, je n'en peux plus d'entendre ça.
11:45 Il y a des réalités aujourd'hui.
11:46 -T'as sérieux ? C'est très...
11:47 -Mais voilà, et ça, moi, je pourrais balancer
11:50 le présentateur qui m'a dit ça pendant des années.
11:52 Je ne le fais pas. Mais je veux dire...
11:53 Non, je ne le fais pas, mais bon, je veux dire...
11:55 Voilà, c'est...
11:56 (Rires)
11:57 Une autre fois...
11:58 -Monsieur France 2, il est toujours à l'antenne ?
12:00 -Non, non, Jean-Noël. Oui, non.
12:01 -Il est toujours à l'antenne ?
12:02 -Non, il n'est plus à l'antenne.
12:03 -Pas à l'antenne, bon.
12:04 -Il n'est plus à l'antenne.
12:05 Mais en tous les cas, il n'y a pas que ce présentateur-là.
12:07 C'est quelque chose qui est très fréquent, le fait de dire
12:09 "Non, non, on ne fait pas, on dose, etc.
12:11 "Les faits divers, tu comprends, ça fait le jeu de la droite
12:13 "en règle générale, donc non, on ne le fait pas."
12:15 Non, il y a un point que je voulais ajouter,
12:17 c'est le cadrage fait que je ne me...
12:20 Enfin, on ne voit pas les victimes
12:23 au sens où il n'y a pas d'image dégradante.
12:25 J'ai oublié de préciser, et pour moi, c'était hyper important,
12:28 sur les 3 minutes, c'est une image fixe,
12:30 il n'y a pas le son, puisque c'est de la vidéosurveillance,
12:33 et donc, voilà, il n'y a pas de supplice,
12:36 on n'entend pas, etc.
12:38 On se souvient qu'à l'époque où les journalistes
12:40 étaient pris en otage en Syrie ou ailleurs,
12:43 et qu'on les voyait avec une menace de se faire couper la tête,
12:46 il y avait un supplice qui était absolument horrible,
12:48 on se mettait à la place, enfin, il y avait quelque chose
12:50 de profondément dégradant.
12:52 Là, c'est terrible, c'est horrible ce qui se passe, évidemment,
12:55 mais ils ne sont jamais en plan serré, jamais reconnaissables.
12:59 Voilà, donc, je considérais que, de ce point de vue-là,
13:03 ça n'était pas dégradant pour eux.
13:04 Et l'autre point, c'est que je pense que la pénitentiaire,
13:07 les gens qui vivent ça, il faut aussi penser à eux,
13:10 c'est qu'eux, ils en ont peut-être marre,
13:12 ils ont peut-être besoin que ces images soient diffusées.
13:15 Pourquoi ? Pour qu'on voit la réalité des choses.
13:17 Il n'y avait pas d'unité spéciale,
13:19 il y avait des voitures qui n'étaient pas blindées.
13:21 – Moi, je suis d'accord, tu avais tout à fait la légitimité de le faire,
13:24 tu l'as contextualisé là, ce qui me…
13:27 Et effectivement, ça a eu lieu à 11h du matin,
13:29 tu le postes à 16h30, donc les effectifs de police
13:32 ont eu largement le temps de faire leur travail, etc.
13:34 Moi, je reviens sur, en revanche, ce qu'a dit Gilles,
13:36 qui me semblait important, et on voit que tu as pesé
13:39 ce que tu donnais comme information, et ce que tu retenais
13:42 pour justement ne pas entraver l'enquête,
13:44 pour ne pas faire d'erreur, etc.
13:46 Moi, je n'aurais pas eu le même arbitrage que toi sur les planques.
13:49 Mais ça, c'est une question, chacun peut réfléchir.
13:52 – Moi, j'ai estimé que les planques, c'était aussi une forme de précaution
13:56 pour les gens qui sont susceptibles d'être dans les ambiants.
13:58 – Oui, mais je pense que les policiers, eux, auraient décidé,
14:02 s'il y avait eu une urgence et un besoin de protéger la population,
14:05 de le diffuser, de le divulguer.
14:07 Parce que souviens-toi, effectivement, il y a eu un grand grenelle
14:10 de la presse après ça, parce que, après l'affaire Mohamed Mera
14:13 et après l'hyper-cacher, etc., la presse, BFM entre autres,
14:17 et toutes les chaînes d'info, ont donné des informations
14:20 qui auraient pu mettre en danger à la fois les gens sur place et les policiers.
14:23 Et donc, voilà, là, c'est le seul, pour moi, le seul endroit
14:27 où je n'aurais pas eu la même réflexion que toi.
14:29 – J'entends ce que tu dis, mais c'est très important les cas que tu prends,
14:32 parce que ce sont des cas qui relèvent du terrorisme.
14:34 Le droit de la presse, qui date de 1881, il a été modifié en 2014
14:38 par Casesneuve, ministre de l'Intérieur à l'époque,
14:40 à la suite des attaques, notamment de Bruxelles.
14:43 Et dans le cadre d'affaires de terrorisme, c'est différent.
14:46 – Effectivement, dans le cadre d'affaires de terrorisme,
14:49 un certain nombre d'informations que j'ai pu donner,
14:51 notamment l'histoire de La Planque, effectivement, alors ça, pour le coup,
14:54 je pense que ça peut tomber sous le coup de la loi.
14:57 Là, moi, je suis… – Mais tu parles de localité.
15:00 Les gens, ça peut créer un effet de panique.
15:03 – Oui, oui, c'est loin. Oui, Madame.
15:06 – Alors moi, bizarrement, ce qui m'a gênée, tu pensais aux gens de la pénitentiaire,
15:11 c'est de dire qu'ils auraient bénéficié de la complicité d'un surveillant de prison.
15:14 Parce que ça, excuse-moi, c'est 4 heures après, quelque chose qui a traumatisé
15:18 tous les gens de cette prison, parce qu'on a tué 2 de leurs collègues.
15:21 Et tu mets en cause l'honnêteté d'un des surveillants, forcément, de cette prison.
15:26 Et ça, moi, ça me gêne énormément humainement.
15:29 – Sauf que c'est un élément d'information.
15:31 – Non, mais c'est… – Or sujet, je vais dire.
15:34 – Non, non, ce jour-là… – Daniel, sujet total.
15:36 – Non, ça m'a choqué, peut-être que je suis la seule.
15:39 – Daniel, tu te rends compte de la gravité de l'information ?
15:41 – N'importe quoi. – Je te rends compte de la gravité
15:43 de l'information ? – C'est l'une des informations
15:45 les plus importantes. – Il y a quelqu'un qui prend le risque.
15:47 – Mais tu dis de complicité, beaucoup de gens disent évidemment
15:49 qu'il y a eu des complicités. – Mais non, mais…
15:51 – D'un surveillant de prison, 4 heures après, c'est traumatisme.
15:54 – Mais qu'est-ce que tu racontes ? – Moi, ça m'a gênée humainement.
15:57 – Daniel, le guet-apens, le fait qu'il n'y ait que 2 véhicules,
16:01 le fait que tu as une personne qui arrive derrière, devant, etc.
16:05 Tout ça montre que, évidemment, que c'était préparé.
16:08 Si c'est préparé, ça veut dire qu'il y a une source.
16:11 Donc, en fait, ce que je dis, il y a aussi des gens qui m'ont dit
16:13 "bah oui, évidemment, on s'en doute, ton info là, on s'en doute".
16:17 – Une complicité, oui, mais moi, ça m'a choqué.
16:19 – Oui, mais c'est très grave, parce qu'il y a 3 mecs…
16:21 – Humainement, ce n'est pas parce que l'info te gêne qu'il ne faut pas le donner.
16:23 – Mais qu'est-ce que… – Je suis peut-être hors-jeu.
16:25 – Mais Daniel Moreau, je ne comprends pas ce que vous racontez là, en fait.
16:27 – En fait, je ne comprends pas ce qu'elle… Excusez-moi.
16:29 – Non, mais en plus, moi, je pense exactement le contraire.
16:32 Ça veut dire que la pénitentiaire, et elle le sait très bien, la pénitentiaire,
16:36 il y a malheureusement des gens qui jouent contre elle à l'intérieur du système.
16:40 Mais c'est hyper grave.
16:42 – Je ne dis pas que c'est faux, je dis que 4 heures après,
16:44 alors que c'est un traumatisme, on n'y est pas.
16:46 – Mais qu'est-ce que vous racontez ?
16:48 – C'est extrêmement important, qu'est-ce que vous racontez ?
16:50 – Mais bien sûr, j'ai dit que c'était humainement que ça me gênait.
16:52 Journalistiquement, tu as peut-être fait vraiment ton boulot.
16:54 – Humainement, de quoi ? – Humainement, moi, je me gêne.
16:56 Excusez-moi de me mettre à la place de ces gens de maison qui sont traumatisés.
17:00 – Il n'a pas donné le nom, il n'a pas dit le signe.
17:02 – Bien sûr, mais en même temps…
17:04 – Ce qui aurait été terrible, c'est d'avoir pensé un nom.
17:06 – De toute façon, tu penses que dans la pénitentiaire,
17:08 tu penses que tous les survivants de prison,
17:10 ils ne se sont pas demandé, posé la question de qui avait pu aider parmi…
17:14 – Bien sûr, plus vite tu le trouves, mieux c'est.
17:16 – Peut-être qu'ils n'ont pas attendu Jacques dans la pénitentiaire.
17:18 – Plus vite tu le trouves la personne qui a balancé et qui a fait ce drame,
17:21 qui a fait que ce drame a pu exister, plus vite tu le trouves,
17:23 plus vite tu le dénonces, mieux c'est.
17:25 Moi, sur Jacques, peut-être les 4 scoops, à la limite, après 100 km,
17:29 moi je ne suis pas gêné qu'ils disent, deux localités,
17:32 ils ne donnent pas les noms des villes, et ils disent 100 km.
17:34 Amusez-vous à trouver 100 km autour de Rouen, vous allez voir, c'est très grand.
17:37 Et moi, ce que je ne comprends pas, c'est que toutes les vidéos qu'on voit,
17:40 quand c'est des mecs qui font de la motocross et qui renversent des policiers,
17:43 ça ne vous dérange pas de les passer les vidéos ?
17:45 Toutes les chaînes info, les passe, ça ne dérange personne.
17:47 Là, ça ne dérange personne.
17:48 Là, c'est un truc qui est grave, qui nous a traumatisés.
17:51 C'est des mecs qui se sont payés 1500 balles,
17:53 qui sont canardés comme des chiens.
17:54 Il ne faudrait pas montrer les vidéos, il faudrait cacher,
17:56 il faudrait laisser sous le silence.
17:57 Alors bien sûr, sans entraver l'enquête de la police,
17:59 mais moi, à partir du moment où on montre des vidéos,
18:01 que toutes les petites racailles font des merdes,
18:03 et à chaque fois, tous les sites télé les reprennent,
18:05 quand il y a des manifs, on voit des cons qui cassent tout,
18:07 tous les sites télé les reprennent, ça ne dérange personne.
18:09 Ce n'est pas Jacques Cardo, c'est des mecs, vraiment, même des chaînes info,
18:12 ça ne dérange personne.
18:13 Et là, on tombe sur Jacques Cardo, pourquoi ?
18:15 Parce qu'en plus, il est journaliste,
18:17 donc à la limite, il a une petite légitimité à le faire.
18:20 Et là, on lui tombe dessus parce qu'il a montré ça.
18:22 Moi, je n'ai pas attendu Jacques Cardo pour les avoir, les images.
18:24 On me les a envoyées toute la journée, les images.
18:26 Toute la journée, j'ai eu.
18:27 Je ne savais même pas, moi, qu'il s'était mis dans la sauce avec ça.
18:29 Je ne savais même pas.
18:30 Donc ça, les images, là, moi, je veux les voir.
18:32 Et le mec qui a balancé, là, que toi, tu dis, ça me choque.
18:35 Je veux le voir aussi, lui.
18:36 En plus, qu'on le trouve comme les autres.
18:38 S'il existe vraiment, si Jacques, il donne une info,
18:41 qui dit qu'il y a un gars dans la surveillance pénitentiaire
18:43 qui a balancé, s'il existe vraiment ce mec-là,
18:45 je veux qu'il soit attrapé comme les autres.
18:47 Et je veux qu'il prenne autant que les autres.
18:48 - Bien sûr, mais que l'enquête fasse son travail.
18:50 - L'enquête ne fasse pas son travail.
18:51 Ce n'est pas parce qu'il a dit à 100 km aux alentours,
18:54 il y a des gars qui se sont cachés.
18:56 Il n'a pas donné les plaques des bagnoles.
18:57 - Il ne s'est rien mangé.
18:58 - Il n'a pas donné la plaque des bagnoles.
18:59 - Mais qu'est-ce que vous racontez ?
19:00 - Vous ne voulez pas qu'on donne le nom des gens ?
19:01 - Vous ne voulez rien.
19:02 Vous ne voulez pas qu'on dise comment il s'appelle, le mec ?
19:03 Vous ne voulez pas qu'on dise où il s'habite ?
19:05 Vous ne voulez pas qu'on dise qui a fait le coup ?
19:07 Les mecs, arrêtez.
19:08 - Ce n'est pas parce que l'info te fait de la peine ?
19:09 - Bien sûr.
19:10 - Il ne faut pas donner l'info.
19:11 - Je comprends ce que tu veux dire.
19:12 - Tu vois ce que je veux dire quand même.
19:13 - Il faut raconter.
19:14 - Il peut être un peu dans l'humain.
19:15 - Il n'y a pas d'humain.
19:16 - Mais dans l'humain, de quoi ?
19:17 - Mais qui a été dans l'humain ?
19:18 - Mais dans l'humain de ce traumatisme.
19:19 - Mais va dire aux enfants des mecs qui sont partis,
19:21 d'être dans l'humain.
19:22 Ils tapent un fourgon, ils ne cherchent même pas à négocier.
19:25 - Arrête d'humain.
19:26 - Daniel, c'est juste de l'accomplice.
19:27 - Il n'y a pas de négociation.
19:28 - Je ne dis pas qu'il ne faut pas enquêter.
19:31 - Quel humain avec un mec qui a permis de faire ça ?
19:33 Je n'ai aucune humanité avec un mec.
19:35 - Je parle de ces gens dans cette corporation,
19:39 ces gens dans cette prison, le traumatisme 4 heures après.
19:43 - C'est les premiers à vouloir s'enfuir.
19:45 - C'est les premiers à vouloir s'enfuir.
19:46 - Ils veulent le trouver.
19:47 - Bien sûr.
19:48 - Ce qui est toujours extraordinaire dans ces histoires-là,
19:51 c'est qu'il y a toujours de l'hypocrisie.
19:53 - Il y a toujours de l'hypocrisie d'une façon générale
19:55 des médias et de la presse.
19:56 - Ah oui.
19:57 - Évidemment, comme tu le disais, Jean-Michel, tout à l'heure,
19:59 il y a beaucoup de journalistes qui m'ont dit,
20:01 qui m'ont essayé de me tacler parce que je pense
20:04 qu'il y avait une forme de jalousie en se disant
20:06 "Attends, Jacques Cardos, t'es PMP, d'où ça sort ?
20:08 Pourquoi il sort l'image ? Etc."
20:10 - Bien sûr.
20:11 - Donc je pense que déjà, il y a ça,
20:12 mais surtout là où ce que dit Raymond est essentiel.
20:15 Je veux dire, on vit dans un monde
20:17 où il y a une quantité d'images sur des choses
20:19 parfois beaucoup plus graves, avec des affaires de terrorisme.
20:21 Et d'autres fois, entre guillemets,
20:23 des choses moins graves parce qu'il n'y a pas mort d'homme.
20:25 - Ici, des gamins qu'on tabasse à 15, il y a mort d'homme.
20:28 Des adolescents qu'on tabasse à 15, qu'on laisse mort comme ça,
20:31 qu'on fait voir les images, tout le monde a le droit de les passer.
20:33 Vous êtes mis à 15 sur le gamin, on les voit partir,
20:35 on voit qui c'est, ça n'entrave pas l'enquête.
20:37 - Et qui sont des éléments pour la justice.
20:39 - Bizarre.
20:40 - Aujourd'hui, les éléments de vidéo, ça fait partie
20:42 de l'appréciation du juge.
20:43 - Exact.
20:44 - Donc je veux dire, je ne vois pas en quoi ce qui pourrait
20:46 être valable pour la justice et pour la police
20:48 ne serait pas valable pour les Français,
20:51 pour qu'on se rende compte de la violence, du quai tapant,
20:53 du degré qu'on a franchi.
20:55 Donc je pense que c'est hyper important.
20:57 - Rémon, moi, je tire une clé.
20:59 - J'ai non plus suvisé que ça a pu contrecarrer
21:01 et ralentir l'enquête, entraver l'enquête.
21:03 Je suis désolé, mais la personne, la source qui a donné
21:05 l'information à Jacques, quelqu'un de très haut placé,
21:07 ce n'est pas quelqu'un, je pense, qui veut jouer
21:09 contre son camp, qui veut faire du mal à la police.
21:11 C'est quelqu'un qui pense que ça peut être utile à l'enquête.
21:13 - Ah bah oui.
21:14 - Et si je peux dire quoi ?
21:15 - C'est intéressant, c'est le délire.
21:17 - Attendez, Rémon, si je peux dire un truc, 10 secondes.
21:19 Ne pensez pas, vous prenez la police de ce pays
21:21 pour des baltringues, ne pensez pas que parce que
21:23 Jacques Cardoze, il a fait un tweet là,
21:25 la police, "merde, Jacques Cardoze, il nous a grillé."
21:27 Ils sont sur les côtes de ces mecs-là,
21:29 ils ne vont pas les lâcher.
21:30 Ils ont fait une erreur, ils ont fait un meurtre,
21:32 plusieurs meurtres répétés, ils ne vont pas les lâcher,
21:34 ils vont les traquer.
21:35 Et ils sont déjà, même, même, je suis sûr,
21:37 déjà presque sur leurs côtes, et ils ne vont pas aller bien loin.
21:39 Donc ne pensez pas que Jacques Cardoze,
21:41 il a foutu en l'air l'enquête.
21:43 Il a fait un tweet comme plein de gens,
21:45 il a dit à 100 km, il y a des gens qui traînent,
21:47 il n'a rien de... Je ne vois pas.
21:48 Il y a les 4 scoops, voilà.
21:49 Tout ce que je peux dire droit dans les yeux, Jacques,
21:51 les 4 scoops, peut-être, c'est des trucs de daron,
21:53 peut-être tu as fait ça comme ça, il fallait l'enlever, ça.
21:55 Tu mettais 1, 2, 3, 4, ça suffit largement.
21:57 - Et d'ailleurs, Jacques, par rapport à la transparence des médias,
21:59 hier, la photo de Mohamed Amra, par exemple,
22:01 hier, par exemple, BFM l'a floutée.
22:03 Il y en a plein qui l'ont montrée.
22:04 - C'est vrai.
22:05 - Nous, par exemple, on l'a montrée.
22:06 - C'est intéressant.
22:07 - Moi, j'ai envie qu'on le montre, en fait.
22:08 - Bien sûr.
22:09 - Il n'y a pas de raison qu'on le floute,
22:10 c'est incroyable qu'on le floute.
22:11 - On montre toujours les victimes et jamais...
22:12 - Les victimes, on les montre.
22:13 - C'est ça.
22:14 - Les monstres, les violeurs d'enfants,
22:15 on les montre jamais.
22:16 - Jamais.
22:17 - On les montre, on les montre.
22:18 - Les victimes, ça, tiens, les victimes en pâture,
22:19 la famille où ils habitent, on sait tout.
22:21 Les enfants, regardez, son fils, ça, c'est son fils.
22:23 Et le violeur ? Ah non, non, le violeur, attention, c'est Patrick F.
22:26 On n'a pas le droit de...
22:27 - Aujourd'hui, il a arrêté les conneries.
22:28 - Si aujourd'hui, les gars, ils n'ont pas flouté.
22:29 Mais hier, il a été flouté toute la journée.
22:30 Et ça m'a révolté le film.
22:31 - Alors, on va lui laisser répondre.
22:32 - Moi, je suis totalement d'accord avec toi.
22:33 Je trouve qu'il y a là aussi une forme d'hypocrisie.
22:34 Ce sont les patrons de presse qui décident.
22:35 Ils ont le droit de le faire.
22:36 Certains estiment qu'il ne faut pas porter atteinte à la personne.
22:37 Et que donc, même dans le cas où il est coupable,
22:38 il reste de toute façon présumé innocent
22:39 jusqu'au moment du jugement, et éventuellement, etc.
22:51 - C'est pas parce qu'on montre sa tête qu'il ne sera pas présumé innocent.
22:53 Il sera toujours présumé innocent.
22:54 - Ne serait-ce que pour les citoyens, pour savoir qui c'est.
22:57 - De toute façon, il y a une alerte rouge qui a été lancée.
22:59 D'ailleurs, je l'ai reçue également cet après-midi.
23:01 Je ne l'ai pas diffusée.
23:02 Avec tous les numéros de téléphone qui vont, etc.
23:04 L'alerte rouge, elle diffuse plein pot l'image.
23:10 - C'est la fiche rouge d'Interpol.
23:12 - La fiche rouge d'Interpol.
23:13 C'est-à-dire qu'on passe d'un degré.
23:14 C'est-à-dire qu'ils estiment que, comme le disait Gilles tout à l'heure,
23:16 évidemment, il a pu tout de suite regagner d'autres frontières.
23:19 Pourquoi pas le Portugal, l'Espagne.
23:21 - C'est la fiche de moi, Madame.
23:23 - Oui, c'est la fiche.
23:24 C'est la fiche avec tout ce qu'il a fait, les plaques d'immatriculation,
23:27 les deux voitures, la noire, la blanche, etc.
23:30 Tout ce qui a été cramé derrière.
23:32 Il y a tous les éléments d'information.
23:34 - Je vais jouer au vieux con.
23:35 Il faudra m'expliquer comment un mec qui avait 13 ou 18 condamnations...
23:37 Je vous avais expliqué, Michel-Marie, hier.
23:39 13 ou 18 condamnations, vous lui faites encore des tours de camion.
23:42 13 ou 18 condamnations, il se balade encore sur la rue.
23:44 - Alors c'est beaucoup plus que ça, parce que c'est 13 condamnations
23:46 de 11 à 15 ans pour des vols...
23:48 - Et il se balade encore sur l'autoroute.
23:50 À quoi ça sert qu'il se balade sur l'autoroute après 13 condamnations ?
23:52 Pourquoi faire ? Il a été le voir 18 fois, le juge.
23:54 - Oui, c'est vrai.
23:55 - Il va en avoir 50 fois, il va aller voir le juge.
23:56 - Je sais, je sais.
23:57 - Voilà, il a été le voir 18 fois.
23:58 Regarde comment ça a fini.
23:59 Il va une fois, deux fois, cinq fois.
24:00 - Il ne s'est pas lui répondu.
24:01 - Cinq fois, terminé.
24:02 On t'a fait sortir.
24:03 On ne va pas te promener toute la journée sur la 13.
24:04 C'est fini, terminé.
24:05 - Et Jacques ?
24:06 - Aucune suite judiciaire sur les 11 infractions qu'il a commises
24:08 entre l'âge de 11 ans et l'âge de 14 ans.
24:10 - 19 de 11 ans à 14 ans.
24:11 - Oui, mais après...
24:12 - Non, il y a un deuxième volet.
24:13 - Il y a un deuxième délit de 11 à 14 ans.
24:14 - Un deuxième volet, oui.
24:15 - Il a passé son suite les 19 de 11 à 14 ans.
24:16 - Oui, oui.
24:17 Il était les trois semaines, il prenait l'autoroute.
24:18 - Ils sont...
24:19 - Non, mais c'est vrai.
24:20 - Je n'ai pas entendu Géraldine.
24:21 - C'est vrai que ça, c'est...
24:22 - C'est aberrant.
24:23 C'est aberrant.
24:24 C'est facile après de faire...
24:25 Alors, je n'en veux pas aux ministres de la Justice,
24:26 je n'en veux pas aux états-majors, tout ça, aux institutions,
24:28 mais c'est facile de venir à la télé après dire
24:30 "Oui, vous savez, c'est triste, c'est dommage,
24:32 on va faire des marches blanches, on va faire des...
24:33 On en a marre de faire des marches blanches.
24:34 Tous les jours, on fait des marches blanches,
24:35 on en a marre des marches blanches.
24:36 Là, le mec, moi, hier, quand Michel Marais m'a dit ça,
24:39 18 condamnations, j'ai dit "18 condamnations,
24:41 vous le sortez encore ?"
24:42 Moi, je ne le sors pas.
24:43 Je suis peut-être un connard, je suis peut-être un débile,
24:46 18 condamnations, il ne sort plus, il reste en prison.
24:48 Si quelqu'un veut le voir, il est là.
24:49 Venez, déplacez-vous, vous.
24:50 Moi, je ne le sors plus, j'en ai marre de sortir.
24:51 - Est-ce que le personnel pénitentiaire veut changer
24:52 le juge, doit aller en prison ?
24:53 - Eh bien, peut-être.
24:54 - Les juges sont déjà débordés, c'est ça ?
24:57 - C'est l'une des deux manières de la pénitentiaire.
24:58 - Les juges d'adoption, ils sont débordés,
24:59 mais les juges, c'est important.
25:00 - Chut, Valéry, c'est bon, on ne va pas aller faire
25:01 une gifle fondable.
25:02 - Non, mais c'est vrai, la raison de Bernard Montiel...
25:03 - Juste un détail, je sais qu'ils sont à la recherche de quelqu'un,
25:09 un complice, je dirais, à la sortie du tribunal
25:11 qui a donné le top départ, pour donner précisément quand,
25:15 au retour du tribunal.
25:16 - Mais ça, c'est très facile, il y a un fourgon qui sort comme ça,
25:18 le tribunal qui prend l'autoroute, tu suis le fourgon,
25:20 il n'y a pas 50 fourgons qui vont aller à 1/4 ville,
25:22 il n'y en a qu'un, tu sais que ton gars, il est dedans,
25:24 c'est au retour du tribunal, tu attends devant le tribunal,
25:28 tu arrêtes les deux voitures, tu vas à 1/4 ville,
25:31 à 1/4 ville, il n'y a pas 400 fourgons qui passent en journée,
25:33 tu sais que ton gars, il est là, à l'heure qu'il s'est passé,
25:35 tu sais que c'est lui.
25:36 - Oui, mais il recherche quelqu'un au sein du tribunal.
25:38 - Pourquoi tu ne peux pas attendre ?
25:39 - Tu sais que le tribunal, tu peux passer la journée.
25:42 - Tu ne peux pas attendre pour aller faire pipi.
25:43 - Tu peux mettre l'alerte roule, M. Carpolle, si vous le faites.
25:45 - Les policiers qui se dirigent, tu ne peux pas attendre très longtemps
25:47 comme ça à un péage, il faut avoir un goût, les gens, ça va être...
25:50 - Mais quel goût ?
25:51 - Chiant, hein.
25:52 - Évidemment, ils ont donné un départ.
25:53 - Ce qui est sûr, c'est que...
25:55 Là, voilà.
25:56 Ce qui est sûr, c'est que c'est une attaque préparée, mais alors...
26:01 - Bien sûr.
26:02 - Par plusieurs équipes.
26:03 C'est-à-dire que pour avoir un dispositif,
26:06 pour pouvoir faire ça, c'est une sacrée organisation.
26:09 - C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui détenait le marché de la drogue
26:13 sur une grosse région, Normande, et qui avait réussi à constituer...
26:18 J'allais dire depuis l'âge de 11 ans, non, mais enfin,
26:21 il a quand même un maillage extrêmement important de connaissances
26:25 et qui s'est constitué des relais extrêmement importants.
26:28 C'est ce qu'on m'a expliqué dans le...
26:30 - Un pays est très malade.
26:31 - Proche de l'enquête.
26:32 - Un pays est très malade parce que si lui, c'était un cador,
26:35 et tu as pris juste un Citroën Berlingo et un Renault Trafic
26:37 pour le faire transporter, il n'y a rien d'autre autour.
26:39 Le pays est très malade.
26:40 - Ce qui frappe énormément...
26:41 - Le pays est très malade.
26:42 - Ce qui frappe énormément et choque énormément les policiers,
26:45 c'est que la volonté, encore une fois, de vouloir défourailler,
26:49 alors qu'ils sont encore à 10 mètres,
26:51 que les gars de la pénitentiaire sont là,
26:53 qu'ils peuvent tout à fait être désarmés, saucissonnés,
26:56 et qu'on leur préserve la vie.
26:58 - C'est pas mal, le sondage.
26:59 - Et il y en a un des trois...
27:01 - Il a enlevé l'inchâte.
27:02 - Il y en a un des trois où on lui tire une balle,
27:06 alors qu'on a déjà lancé la grenade à l'intérieur du véhicule.
27:10 - Non, comprenez-vous les critiques, c'est dément.
27:12 - Merci Jacques Cardo, d'avoir été avec nous.
27:14 Merci d'avoir été là, Jacques.
27:15 C'était vraiment une belle séquence.
27:17 [Musique]