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Lundi 13 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) , Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) et Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco)

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Transcription
00:00 (Générique)
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Alain Dubruel est avec nous, le directeur de la gestion de Claresco. Bonsoir Alain.
00:16 Bonsoir Grégoire.
00:17 Louis De Fels nous accompagne également, directeur général et directeur de la gestion de Guelussac Gestion. Bonsoir Louis.
00:22 Bonsoir Grégoire.
00:23 Merci d'être là et merci à Florian Hielpaud nous accompagne également. Bonsoir Florian.
00:26 Bonsoir.
00:27 Vous êtes responsable macro chez Lombard Audier IM. C'est peut-être un des adages boursiers les plus connus au monde.
00:33 « Sell in May and go away ». Je crois que l'idée c'est de revenir un peu plus tard, septembre ou octobre, nous dit l'adage boursier.
00:38 Pourquoi est-ce que ce mois de mai est un peu différent visiblement ? En tout cas sur les 15 premiers jours, il fallait être plutôt acheteur de risques, acheteur d'actions sur le mois de mai.
00:47 Pourquoi est-ce qu'il y a ce « buy in May » qui semble se profiler en 2024 aujourd'hui Florian ?
00:53 C'est avant tout une séquence. C'est-à-dire qu'on a eu un premier trimestre, vous en avez beaucoup déjà parlé à cette antenne,
00:59 où on a eu un remarquable alignement entre la micro et la macro pour une fois.
01:02 Les gens qui font du top-down et du bottom-up arrivent à se parler et dire la même chose.
01:06 C'est mieux qu'attendu, c'est mieux que prévu. On parlait précédemment de la fantastique saison des résultats qu'on a pu avoir, surtout outre-Atlantique.
01:13 À la fin de ce mieux micro macro, on s'est retrouvé face à une situation où on s'est dit peut-être que ça va être un petit peu trop bien.
01:20 Et puis nos banquiers centraux ont commencé à dire peut-être que ça va être un peu trop bien et peut-être qu'on n'est plus en mesure de délivrer autant de baisse de taux que prévu.
01:28 Et là on a commencé à avoir un petit peu des montées d'anxiété de la Fed.
01:32 Ça c'est ce qu'on a vu au mois d'avril.
01:34 Exactement. Ce qu'on observe plus récemment, on a commencé à en parler hors plateau, c'est qu'on observe en ce moment une forme de stabilisation,
01:42 un tassement de l'activité économique. Et c'est une bonne nouvelle. C'est ça qui est fantastique.
01:47 C'est que jusqu'à présent on a eu une vaste majorité d'indicateurs en progression.
01:51 On voyait ça partout aux États-Unis, même en Europe.
01:54 En Europe, on a beaucoup parlé de la terrible récession allemande des -0,3%.
01:58 Aujourd'hui, on a à peu près 60% des données économiques qui sortent qui sont en baisse et en plus qui déçoivent les attentes.
02:06 Donc on a des indices de surprise aux États-Unis qui sont maintenant négatifs.
02:10 Alors il y a plein d'indices de surprise différents, mais les indices Citi qui sont les plus suivis, eux, sont en territoire négatif pour la première fois depuis début janvier.
02:19 Et ça le marché apprécie. C'est une bonne nouvelle.
02:22 C'est une bonne nouvelle parce que ce ralentissement de la croissance présage aussi d'une stabilisation des taux.
02:27 Et cette stabilisation des taux présage d'une poursuite de la narration du soft landing, voire du no landing, si cela était possible.
02:34 À ce stade, cette dégradation, cette détente, cette décélération de l'activité américaine n'est pas trop forte pour ne pas générer une angoisse qui serait peut-être légitime.
02:45 Si on voyait l'activité s'effondrer, malgré des banques centrales, j'imagine, prêtes à intervenir, ça pourrait être un moment douloureux pour les actifs risqués.
02:53 On n'est pas à ce moment-là encore, Florian.
02:56 Alors c'est difficile à dire, évidemment, mais pour l'instant, en tout cas, on ne semble pas y être.
03:00 Quand on regarde la majorité des indicateurs qu'on peut collecter aujourd'hui, on est toujours dans cette espèce de petite top trend qu'on voit depuis novembre dernier dans la macro US.
03:08 On voit la même chose dans la macro chinoise et encore en décalage, on voit la même chose dans la macro européenne.
03:12 Il y a un poisson pilote, ça reste comme les États-Unis et puis ça cascade, disons, de zone en zone.
03:18 Tant qu'on n'aura pas une majorité de zones qui sont ensemble en train de décélérer très fort, pas de raison fondamentale d'être inquiet.
03:26 Et l'un des meilleurs marqueurs de ça, c'est la stabilisation des prix du pétrole.
03:30 C'est-à-dire que si on a une majorité de zones qui sont en train de s'effondrer dans l'ensemble, la demande prend la main sur le marché du pétrole.
03:35 On voit un effondrement des prix du pétrole. C'est le meilleur indicateur de nos castings de marché qu'on peut trouver.
03:40 On n'est pas encore là, on n'est pas encore à ce stade.
03:42 Il n'y a pas de synchronisation. C'est plutôt un décalage de cycle aujourd'hui qu'une synchronisation autour du ralentissement américain.
03:50 Un heureux décalage de cycle. On le voit aussi dans les earnings.
03:53 C'est-à-dire qu'aux États-Unis, on a sanctionné la progression plus forte qu'attendue.
03:57 En Europe, on a sanctionné le fait qu'on ait enfin atteint un bottom et qu'on soit en train de former une forme de reprise.
04:02 Et ce décalage, US, Chine, Europe, en fait, ils serrent en ce moment le monde de l'investissement remarquablement.
04:07 C'est un guide là, pour vous. Sanction positive, j'entends effectivement.
04:11 Les résultats ont été sanctionnés positivement aux États-Unis et l'Europe, le point bas, est passé.
04:16 Ce buy-in, qu'est-ce qu'il vous inspire, Louis ?
04:19 Et qu'est-ce qu'on observe peut-être de différent ? Parce qu'on a quand même un rallye conséquent qui a commencé en fin d'année dernière,
04:26 sur les deux derniers mois, novembre-décembre, qui s'est prolongé au moins jusqu'au mois de mars 2024.
04:32 Il y a eu ce petit creux en avril et ça semble repartir. Avec quel type de moteur ça repart ?
04:37 Le petit creux qu'on a vu en avril, je pense que c'était la désynchronisation entre les banquiers centraux.
04:42 Rappelez-vous, c'est qu'en avril, on s'est dit "ah zut, il n'y aura pas de baisse de taux en 2024 aux États-Unis",
04:49 alors que dans tous les autres pays, notamment l'Angleterre et la BCE, c'était pour juin ou cet été.
04:54 Et je pense que les derniers chiffres macroéconomiques, il y a deux semaines, qui étaient un peu inférieurs aux attentes,
04:58 à savoir des créations d'emplois un peu inférieures, un taux du chômage qui reprenait qu'un petit bip de 3,8 à 3,9.
05:04 Voilà, ce n'est pas grand-chose, comme vous dites très justement tout à l'heure.
05:07 C'est un petit ralentissement des États-Unis qui vient se recaler sur la croissance mondiale.
05:14 Et en fait, il y a une recorrelation des banquiers centraux.
05:19 Et ça, c'est le marché à vraiment apprécier.
05:22 La divergence sera peut-être moins forte que ce qu'on imaginait il y a encore 3 ou 4 semaines entre la Fed et le reste du monde.
05:28 Exactement. Donc c'est vrai que ce qui est très bien, c'est que la croissance des États-Unis ralentit un petit peu.
05:32 Donc on va voir cette semaine avec les chiffres clés de l'inflation.
05:35 C'est vrai que les trois derniers chiffres de l'inflation avaient surpris positivement au-dessus des attentes.
05:39 Là, on peut penser que ce sera un peu en dessous. On attend +0,3 mois sur mois, alors qu'on était à +0,4.
05:44 Donc voilà, ça revient. Les États-Unis, qui étaient peut-être un peu en surchauffe, se recalment et se remettent sur une Europe,
05:50 comme je disais tout à l'heure, qui est en réaccélération. Même la Chine va un peu mieux.
05:54 UBS parlait ce matin de 3,1% de croissance au niveau mondial.
05:58 On sent que ça repart. Et surtout, ce qui est très important, c'est que pour la première fois, la microéconomie va pouvoir reprendre le relais.
06:06 On en a parlé très souvent avec des très bonnes publications du premier trimestre,
06:10 et qui devraient accélérer normalement tout au long de l'année.
06:14 Donc ce qui reste très positif pour la classe d'Axif Action.
06:17 On reviendra un peu sur les détails de cette saison de publication, ce que vous en retenez.
06:21 Mais pour finir le tour de table sur l'ambiance de marché, cette atmosphère du mois de mai, qui est plutôt positive,
06:27 favorable, qu'est-ce qu'elle vous inspire Alain ?
06:31 Et est-ce que c'est le démarrage d'un nouveau schéma de marché peut-être devant nous ?
06:37 Disons que les multiples de valorisation des entreprises étant relativement raisonnables,
06:41 les résultats étant tout à fait corrects, même en Europe, en dépit d'une conjoncture à taux,
06:46 en théorie, les entreprises se portent bien. Donc le marché, ce qu'il attend, c'est la baisse des taux, la baisse des taux, la baisse des taux.
06:52 Et c'est pour ça qu'il s'est envolé en fin d'année dernière.
06:55 Et puis on a vu que finalement les Etats-Unis étaient quand même un peu trop robustes au goût de chacun,
06:59 donc ça a repoussé les espoirs de baisse de taux. Et puis finalement, comme vient de le dire Louis,
07:04 on craigne que les Etats-Unis soient trop tard. Et là ils sont en train de...
07:08 Peut-être pas en juin, en tout cas le BCE en juin c'est quasi certain.
07:11 Et les Etats-Unis, ça sera finalement pas si longtemps non plus.
07:15 Donc le narratif baisse des taux, il revient.
07:17 Et il est très puissant à mon avis.
07:19 On était en train de parler d'un possible mouvement à la hausse.
07:22 Pour dire l'exacerbation, jusqu'où on est allé dans l'exacerbation de ce narratif.
07:29 Oui, oui, bien sûr.
07:31 Le chiffre pré-Powell n'était pas très rassurant.
07:34 Et le marché guettait, quel banquier central va nous dire qu'il pense que...
07:38 Et il avait un discours qui est assez constructif sur une potentielle baisse,
07:41 que les chiffres qui sont arrivés depuis, donc dans les derniers jours, étaient plutôt dans ce sens-là.
07:46 Donc le narratif est positif, puisqu'à priori il n'y a pas d'obstacle majeur à la baisse des taux.
07:51 L'économie résiste, alors elle va peut-être ralentir un peu aux Etats-Unis.
07:54 Elle aurait dû le faire depuis longtemps, mais elle restera quand même supérieure à ce que nous voulons ici.
07:58 Ici, on est au plus bas, mais l'idée c'est que ça va plutôt s'améliorer.
08:02 En Chine, on ne sait pas très bien, mais ça a l'air quand même de s'améliorer aussi.
08:05 Donc au global, je ne sais pas si on peut parler d'un soft landing,
08:08 mais on devrait avoir une baisse des taux dans une économie qui sera résistante.
08:12 Voir pour l'Europe, en relative amélioration, ce n'est pas difficile vu de là où on part.
08:17 Donc ça, tout ça, c'est très favorable en soi.
08:19 Parce qu'on a une conjonction de planètes qui fait que, à très très court terme,
08:23 je ne suis pas certain que l'inflation qui va être publiée aux Etats-Unis cette semaine va être évidente.
08:29 Elle pourrait être un petit peu mauvaise malgré tout.
08:31 Mais ça peut faire un ou deux jours difficiles, mais globalement le mouvement est là.
08:35 C'est-à-dire que les baisses de taux auront lieu, et si elles ont lieu,
08:39 compte tenu de valorisations qui ne sont pas très, de multiples qui ne sont pas extravagants, c'est bon pour les marchés.
08:44 - Sur l'inflation américaine, est-ce que c'est encore un obstacle pour la Fed, Florian ?
08:49 Si on voit le marché du travail se détendre un peu sur un rapport,
08:53 est-ce que c'est suffisant pour donner ou apporter ce dernier kilomètre de confiance
09:00 que recherchent les banquiers centraux américains ?
09:03 Ou est-ce que ce n'est pas évident encore ?
09:05 - J'ai mis à l'idée de l'alignement de planètes.
09:07 Il y a deux planètes à aligner. Il y a le planète inflation et le planète emploi.
09:10 Côté outre-Atlantique, évidemment, la problématique est différente.
09:14 Côté inflation, on sera capable d'accepter un peu plus d'inflation.
09:18 Encore un petit mauvais moment à passer, aussi longtemps que le marché de l'emploi américain
09:22 continue à donner des signes de normalisation, de stabilisation.
09:26 Ce sont les marqueurs dont Powell a besoin pour nous bercer suffisamment,
09:32 pour qu'on oublie l'éventualité d'une hausse de taux.
09:35 Si le marché de l'emploi reprenait des forces, des poils de la bête,
09:40 la situation serait vraiment très, très différente.
09:42 - Là, il y aurait une forme d'impatience qui pourrait se manifester du côté de la Fed.
09:45 - La courbe du Philippe, c'est difficile d'aller contre.
09:49 Si on reste à des niveaux de plein emploi tels qu'on les a aujourd'hui aux Etats-Unis,
09:54 au final, les salaires vont progresser, les salaires progressants.
09:56 L'inflation va devenir auto-entretenue.
09:58 Là-dessus, c'est un peu textbook economics.
10:01 C'est le danger auquel on est confronté.
10:03 Le dernier meeting de la Fed, on nous a dit que ce n'était pas le cas.
10:06 Rassurez-vous, on ne songe pas à monter les taux. Pourquoi ?
10:09 Parce qu'à l'énivenement de la planète, le marché de l'emploi est ralenti et l'inflation est encore là.
10:13 - Il y a une forme d'asymétrie dans la fonction de réaction de la Fed aujourd'hui ?
10:16 Elle sera beaucoup plus réactive pour baisser les taux qu'elle ne le serait pour continuer de les maintenir,
10:22 voire imaginer les relever d'un cran supplémentaire ?
10:25 - Oui, clairement. Même s'il y avait force du marché de l'emploi,
10:29 imaginons qu'il y ait encore une ou deux hausses de taux.
10:31 On imagine que ce nombre serait relativement limité.
10:34 Au contraire, s'il y a vraiment des rapages de croissance,
10:36 qu'on n'a pas vu la deuxième partie de l'année catastrophique,
10:39 alors là, il va y avoir un ajustement de la politique monétaire ultra rapide.
10:42 Et là, le réel pivot de la Fed sera bériche.
10:46 Il ne sera plus du tout bouillie.
10:47 Ce sera une vraie raison de s'éloigner des marges d'action pour aller chercher ce bon niveau.
10:50 - Ce serait bad news is bad news.
10:52 - Bad news is bad news, exactement.
10:53 Pour l'instant, on n'est pas encore dans ce créneau-là.
10:55 On essaie de nous piloter justement ce soft landing,
10:57 au travers de ces deux éléments, de ces deux planètes à aligner progressivement.
11:01 Attention quand même, mercredi...
11:04 - Oui, alors ?
11:05 - Dans l'ensemble...
11:06 - Surprise à la hausse ou à la baisse ?
11:07 - Euh...
11:08 - Moi, je suis du côté contestataire, donc je vais être contestataire.
11:13 Ce qu'on imagine depuis les trois quarts de dernière publication,
11:18 c'est qu'on est en train de passer d'une désinflation linéaire,
11:20 qui nous a beaucoup beaucoup plu, et qui a servi aussi le discours de la Fed,
11:23 à une désinflation plus chaotique.
11:25 C'est-à-dire qu'on n'est pas en train de se dire que l'inflation va remonter à 8-9%
11:29 dans les deux années à venir.
11:31 Par contre, ce qu'on peut imaginer, c'est qu'aujourd'hui,
11:34 avec la progression des prix des matières premières,
11:36 avec les différentes négociations salariales,
11:39 les effets de ce formidable premier trimestre qu'on a eu,
11:42 on est très content d'avoir eu beaucoup de croissance,
11:44 mais on se rend compte que ça vient avec quelques défauts.
11:46 On peut avoir un deuxième, voire troisième trimestre,
11:49 un peu plus douloureux en termes d'inflation.
11:51 Alors, 0,3 core, 0,4 headline, la progression des prix attendue,
11:57 ça semble déjà relativement ambitieux, relativement élevé.
12:01 Mais attention, la mauvaise surprise serait plutôt négative pour les obligations,
12:05 mais plutôt positive pour les actions.
12:07 Ne l'oublions pas, à cause de cet alignement de planète.
12:09 On l'expliquait dans l'émission, un des grands facteurs
12:12 qui a permis aussi la désinflation immaculée aux Etats-Unis,
12:16 c'est la réparation des chaînes de valeur, de l'offre,
12:19 et notamment de l'offre sur le marché du travail grâce à l'immigration.
12:22 Les millions d'immigrés qui ont pu venir sur le marché du travail américain,
12:26 truc tout bête, il faut qu'ils se logent.
12:28 Et avant d'être propriétaires, il faut qu'ils prennent des appartements en location.
12:31 Et donc, on a une résistance, notamment du prix des loyers,
12:34 qui est la composante un peu clé aujourd'hui, cœur, dans le CPI américain.
12:39 La contrepartie, c'est ça, voilà.
12:41 Juste pour terminer, si on s'éloigne de la composante purement US,
12:45 un autre élément qui explique cette désinflation immaculée,
12:48 c'est aussi le fait que les prix ont plutôt tendance à être globaux,
12:51 alors que la croissance est locale.
12:52 Et cette tendance globale à la désinflation, tout le monde en a profité.
12:57 Ça, c'est peut-être plutôt dérrière nous.
12:59 Moi, ce que j'aime beaucoup, c'est toujours le consensus, on l'a un peu dit tout à l'heure.
13:03 En avril, on pensait même qu'il allait y avoir une hausse de taux.
13:05 Rappelez-vous, on s'est fait peur, les taux sont à 4,70.
13:08 On s'est dit, si les taux remontent à 5%, qu'est-ce qui va se passer ?
13:11 Les QE, les primes de risque, ça va être catastrophique.
13:13 Le Nasdaq va reperdre 20%.
13:15 Ça y est, on a ressorti les gros chiffres.
13:16 On a eu notre 5% de baisse, qui est une baisse totalement classique
13:19 dans un marché qui est plutôt assez sain.
13:22 Mais voilà, comme je l'ai dit tout à l'heure,
13:24 moi, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est la réaction des taux.
13:26 Parce qu'on était à 4,70, donc il y avait quasiment 220,
13:30 entre 220 et 230 points d'écart entre le taux disant allemand et le taux disant allemand.
13:35 Donc 4,70 et on était à 2,50.
13:37 La courbe américaine du 2 ans à 10 ans a complètement,
13:41 s'est recalée de quasiment 30 à 40 points de baisse,
13:44 sachant que la courbe européenne n'a pas bougé d'un yota.
13:47 Comme par exemple, ce matin, on était sous les 200 points de base.
13:50 Et qu'est-ce qu'il fait ? Comme par magie, qu'est-ce qu'il se passe ?
13:52 L'euro remonte, on est remonté à 0,8.
13:54 Donc c'est assez classique.
13:56 Donc c'est plutôt assez rassurant.
13:59 Concernant l'inflation, nous, on est plutôt, bon, on n'est pas économiste,
14:02 mais on pense que ça devrait, après trois mauvaises nouvelles,
14:04 je pense que le marché devrait bien la prendre.
14:06 Mais la vraie date qu'on regarde beaucoup, c'est en Europe.
14:08 Vous savez, pour la BCE, c'est le 23 mai.
14:10 Ça va être la publication des salaires pour le premier trimestre.
14:13 Donc depuis le T3, c'était quasiment le pic.
14:16 T4, ça avait ralenti.
14:17 Là, le 23 mai, ça devrait encore ralentir.
14:19 Donc normalement, bon, c'est complètement dans le marché.
14:21 La BCE devrait baisser ses taux, mais ça devrait...
14:24 Toutes les planètes s'alignent au fur et à mesure pour la BCE,
14:27 en tout cas selon les critères qui ont été dictés par la BCE
14:29 pour une baisse de taux le 6 juin prochain.
14:31 Au moment où la croissance européenne remonte.
14:33 +0,3 comme on dit au premier trimestre.
14:35 Bien sûr. Et si on baisse les taux en juin, on les baisse aussi en juillet ?
14:38 Alors, moi, je suis le date qui dépend.
14:40 Quitte à en débattre.
14:42 Le vrai débat, c'est trop de baisse de taux n'est pas toujours bon pour le marché.
14:46 Ce qui est bien, c'est que là, rappelez-vous, ça fait depuis septembre que l'on parle...
14:50 Octobre, pardon, quand le président Powell a dit qu'il y avait une baisse de taux,
14:54 le marché s'est emballé, puis il est revenu un peu en arrière.
14:57 Ce qui est bien, c'est que tant que le marché monte,
14:59 alors qu'il y a la croissance avec des bénéfices par exemple, c'est top.
15:01 Parce que rappelez, il y avait eu ce qu'on appelle le Powell put.
15:04 C'est que si demain l'économie devrait trop ralentir,
15:06 il y aurait cette fameuse baisse de taux qui soutiendrait le marché.
15:09 Donc pour le moment, si c'est un petit peu décaillé,
15:12 ou s'il y a juste une petite baisse de taux symbolique,
15:14 et puis on peut refaire un... on va dire un...
15:18 un Satuko pendant longtemps, nous ça nous va très bien.
15:20 Oui, c'est la différence.
15:22 Il y a des baisses de taux qui sont une simple recalibration,
15:24 un recalibrage de la politique monétaire,
15:26 et il y a des baisses de taux en urgence, en soutien d'une économie défaillante.
15:30 On n'est pas dans ce schéma là aujourd'hui.
15:32 Proactif, pas réactif.
15:33 Oui, c'est ça.
15:34 Si on en train d'avoir une réaction, on serait plus rapide,
15:36 et ça serait un peu de fun, mais pour le marché, on aurait du tout faire.
15:38 Oui, mais c'est deux poutes de natures différentes.
15:41 Qu'est-ce qui vous a marqué dans la saison de publication, Alain,
15:44 puisqu'on arrive quasiment au terme,
15:46 dans les grands secteurs que vous suivez,
15:48 les grandes thématiques, côté consommation, industrie, etc.,
15:51 qu'est-ce que vous en retenez ?
15:52 Déjà, globalement, les recettes étaient quand même assez bonnes.
15:54 En Europe notamment aussi ?
15:55 En Europe, même en Europe.
15:56 Même en Europe, c'est ça, oui.
15:57 C'est vrai qu'il y a des sociétés qui sont internationales, etc.,
15:59 mais c'était quand même plutôt pas mal.
16:00 Je crois qu'aux US, on attendait -3 sur la séquence,
16:02 on finit peut-être à +5, c'est ça ?
16:04 Non, dans l'ensemble, c'était plutôt pas mal.
16:06 Les boîtes restent toujours évasives sur l'avenir,
16:09 mais elles n'ont pas été particulièrement prudentes.
16:12 Alors, dans certains cas, il y avait un bon T1
16:14 et on ne changeait pas l'objectif de l'année,
16:16 ce qui prouve qu'elles restent prudentes.
16:17 Mais dans l'ensemble, le discours était plutôt constructif,
16:19 il n'y avait aucune alerte particulière.
16:21 Alors, on parle beaucoup des cycliques qui pourraient rebondir,
16:24 mais je note quand même que, en gros,
16:26 quand on fait des machines-outils,
16:28 quand on vend des équipements CAPEX industriels,
16:31 là, on sent que c'est dur.
16:33 Donc, avant, ce n'était pas terrible.
16:35 Là, il y avait des warnings.
16:37 Ce sont vraiment les seuls secteurs où,
16:39 dans le bon vieil industriel,
16:41 capital goods, mais pas type Schneider,
16:44 qui sont dans la transition énergétique,
16:45 mais quand on fournit des machines-outils, etc.,
16:47 on sent que le monde des entreprises est un petit peu prudent.
16:51 Et dans la chimie aussi, on sent que c'est compliqué.
16:54 Dans la vieille old industry, ce n'est pas facile.
16:59 La consommation, ça reste un peu entre deux eaux,
17:01 notamment la consommation durable.
17:04 On sent que le consommateur, certes, l'inflation baisse,
17:07 mais on sent qu'il faut encore attention,
17:08 aux États-Unis notamment aussi.
17:10 Là où ça va bien, c'est dans tout ce qui est…
17:13 Les banques, c'était quand même plutôt pas mal dans l'ensemble.
17:16 Les assurances, c'était pas mal non plus.
17:18 Tout ce qui est lié au cycle d'investissement,
17:22 type Schneider, etc., ça reste très solide.
17:25 Il y a un petit ralentissement en Chine sur une toute petite activité,
17:28 mais dans l'ensemble, les méga-trends sont à l'œuvre.
17:31 On sent un petit peu de prudence aussi dans les ESN.
17:34 Ça reste numérique.
17:35 Mais là encore, de l'Ecapgemini, on sent que ça ralentit,
17:38 mais c'est plus une petite prudence.
17:40 C'est quelque chose qui peut repartir très vite, à priori.
17:42 Enfin, très vite, pas en un trimestre,
17:43 mais on sent qu'il n'y a pas de crash, à priori.
17:46 Donc, dans l'ensemble, quand même,
17:48 les tendances de fond sont toujours là.
17:52 Et globalement, je suis plutôt constructif, on va dire.
17:56 En revanche, la question qui peut se poser maintenant,
17:58 c'est si on va vers un mode baisse des taux,
18:00 avec une sorte de nouvel enthousiasme général,
18:04 est-ce qu'on aura un rallye, entre guillemets,
18:06 cyclique ou des boîtes un peu délaissées ?
18:08 Est-ce qu'on semble voir poindre, quand même,
18:11 sur ces dernières séances et ces dernières semaines ?
18:14 Les stars de la cote, est-ce qu'elles ne vont pas être un petit peu,
18:17 pas forcément baissées,
18:19 mais est-ce qu'il n'y aura pas un rattrapage des moins bons ?
18:22 C'est la question.
18:24 Je pense qu'il faut être relativement sélectif,
18:26 parce que je ne pense pas que ce sera aussi basique que ça.
18:28 Un rallye cyclique, oui d'accord.
18:30 Il faut se méfier de l'idée d'un rallye cyclique général.
18:32 L'idée que les stars ont bien brillé,
18:36 et qu'il est peut-être temps de regarder un peu au-delà,
18:38 ça je suis d'accord.
18:40 Maintenant, au-delà, ça ne va pas forcément être un rallye global.
18:44 Oui, je comprends.
18:45 Qu'est-ce que vous retenez de ces publications de résultats,
18:48 notamment en Europe, Louis,
18:50 pour les secteurs et les entreprises que vous suivez de près ?
18:52 Ce qui est assez intéressant,
18:54 c'est qu'on peut parler aussi de la console ou de la logistique.
18:57 On a vu que le T1 était encore un peu mou,
19:00 notamment en termes de volume.
19:01 Dans la logistique, ce qui compte, ce n'est pas le prix,
19:03 c'est les volumes transportés.
19:04 Et on sent que le T1, c'était peut-être le point bas.
19:07 Il faut rappeler que depuis la guerre en Russie,
19:08 les volumes ne font que baisser depuis deux ans.
19:10 Ça a été compensé par les prix.
19:11 Maintenant, comme il y a plutôt la désinflation dans les prix,
19:14 pour la première fois, vous allez voir les sociétés de consommation
19:16 qui vont repartir en volume.
19:18 Et ça, c'est plutôt bien pour la logistique.
19:20 On revient assez confiants dessus.
19:22 On parle des ESN.
19:23 Il faut se rappeler que ça fait déjà…
19:24 Maintenant, ça va faire quatre trimestres de suite
19:26 qu'on a entendu ce que ça décroît.
19:28 Donc, le T2, c'est le dernier effet de base compliqué.
19:31 Après, ça devrait accélérer.
19:33 Dans l'ensemble, c'est plutôt assez bon.
19:35 Mais c'est vrai que si on regarde dans sa globalité,
19:39 dans toutes les publications, notamment sur les small caps,
19:42 il faut savoir que les analystes, pour la première fois
19:44 depuis cinq trimestres, ont révisé à la hausse,
19:47 un, les bénéfices par action.
19:49 Ils ont fait trois fois plus de révisions à la hausse
19:51 de target price que de baisse de target price.
19:54 Donc, ce qui est assez intéressant,
19:55 ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps.
19:57 Il faut savoir aussi, quand on regarde les différents indices,
20:00 qu'est-ce qui fait qu'un bull market repart
20:02 dans les large caps pour nier ?
20:03 C'est la participation haussière.
20:05 Il y a une hausse de titres qui sont au-dessus des moyens de mobile.
20:07 Et depuis très longtemps, on l'est sur les large caps.
20:09 C'est pour ça que même la baisse d'avril
20:11 n'a absolument pas entaché le bull market.
20:14 Et pour la première fois depuis longtemps,
20:16 on commence à voir ça sur les small caps.
20:18 Je crois qu'il y a 54% des valeurs dans les indices small
20:21 qui sont au-dessus de la moyenne mobile 50 jours,
20:23 ce qui n'était quasiment jamais arrivé.
20:25 Ce qui est un indicateur favorable pour continuer ce bull market.
20:29 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, vous savez que les attentes
20:32 des analystes sont assez hautes pour les large caps,
20:34 mais elles sont toutes aussi, même plus hautes pour les small.
20:36 Des niveaux de valorisation bien inférieurs.
20:38 Je pense que les small caps américains,
20:40 on est autour de 15,7 fois le PE,
20:42 ce qui est quasiment plus de 30% de décote par rapport au S&P.
20:46 C'est vrai que certes, il n'y a pas l'intelligence artificielle, etc.
20:49 Mais dans pas mal de valeurs small caps,
20:51 il y a la dérivée seconde de l'intelligence artificielle
20:53 qui est l'électrification.
20:55 Tu parlais tout à l'heure de Schneider Electric,
20:57 mais il y a beaucoup de très belles valeurs small caps
20:59 dans lesquelles vous pouvez jouer cette thématique
21:01 d'électrification qui est en plein boom.
21:04 - Et donc là, il y a quand même un alignement de planètes.
21:06 Ça fait des mois qu'on parle avec vous,
21:08 small cappeurs spécialistes, small cappeurs Louis et Alain,
21:12 mais ça fait des mois qu'on en parle.
21:14 Il y a quand même des facteurs techniques,
21:16 des facteurs fondamentaux de valorisation
21:19 qui justifient vraiment ce qu'on observe déjà sur quelques semaines, Louis.
21:24 C'est-à-dire l'idée d'un rattrapage
21:26 après des années de sous-performance
21:28 pour les small caps françaises, voire européennes.
21:30 - C'est vrai qu'il y a deux grandes années de sous-performance.
21:33 Après, pour mettre les choses dans le contexte,
21:35 c'était peut-être nous, small cappeurs,
21:37 qui visions un peu trop avec nos lunettes roses.
21:40 Mais c'est normal un peu qu'elles aient sous-performé depuis deux ans
21:43 au Sdeto classique,
21:45 mais surtout il n'y avait pas les thématiques
21:47 intelligence artificielle, obésité.
21:49 - Et la dynamique des résultats n'était pas là.
21:51 - Et surtout, il n'y avait pas eu de raw rating.
21:53 Je vous rappelle que les marchés large cap depuis octobre,
21:56 ça s'est fait sur le raw rating des multiples
21:58 et pas par les earnings.
22:00 Les small caps sont au fond du trou.
22:02 Ce qui est intéressant, c'est que très souvent,
22:04 on ne regarde que les multiples de valorisation,
22:06 donc liés au PNL, donc au compte de résultat.
22:09 Il faut savoir que quasiment au plus bas,
22:11 en octobre l'année dernière, le price to book,
22:13 donc les ratios de fonds propres des small caps,
22:15 étaient tombés au même niveau que mars 2020
22:18 et pas loin que 2011-2012,
22:20 c'est quasiment le même niveau.
22:22 Tout ça parce que le marché est tellement momentum.
22:24 Aujourd'hui, les sociétés tombaient quasiment
22:26 à 1,10 fois les fonds propres.
22:28 1,10 fois les fonds propres, sachant qu'il y a quasiment
22:30 très peu de sociétés deep value ou value dans les small caps,
22:33 comme les bancaires, les propriétaires
22:35 qui se baissent sous les fonds propres.
22:37 C'était pour vous dire à quel point les small caps
22:39 ont réussi. Pour le moment, clairement,
22:41 le point bas, c'est le premier trimestre.
22:43 Beaucoup même qui ont un peu déçu sur le terrain,
22:45 mais qui ont dit "le point bas, c'est là"
22:47 et sont repartis.
22:49 Ça a plutôt bien réagi. C'était la même chose
22:51 sur les large caps avec STMicro, Infineon,
22:53 qui pareil, avaient sorti des terrains pas bons,
22:55 ils ont dit que ça allait mieux. Voilà, ça réagit.
22:57 Ça n'a pas baissé.
22:58 Ça n'a pas baissé, ça m'a monté.
23:00 Et normalement, on doit avoir une accélération
23:02 de la croissance des bénéfices par action.
23:04 Pour l'instant, le marché ne paye pas encore
23:06 et c'est pour ça qu'on ne voit pas encore le retour des flux.
23:08 Mais vous savez comment ça se passe,
23:10 je pense que les gens vont attendre que ça revienne
23:12 et l'accélération des flux, je pense qu'elle n'arrivera
23:14 que, malheureusement pour nous, dans la deuxième partie de l'année.
23:16 Sur le rattrapage.
23:17 Sur les small caps, ça fait déjà à peu près 6 mois
23:19 que les stratégistes commencent à dire qu'il y a une énorme décote.
23:22 C'est un risque de ne pas en avoir.
23:24 Globalement, les valorisations, normalement,
23:26 les small caps, d'habitude, ont des croissances
23:28 de résultats qui sont supérieures aux large caps
23:30 et des multiples qui sont également légèrement supérieures,
23:32 mais au final, la croissance l'emporte
23:34 et donc ça fait mieux.
23:36 On a des croissances de résultats qui ont un petit peu fléchi
23:39 et qui n'étaient pas tellement meilleures que les large caps,
23:41 mais ça pourrait changer, surtout s'il y a une accélération de l'économie,
23:44 et des multiples de valorisation qui, au lieu d'être avec une prime,
23:47 sont devenues au même niveau, voire maintenant, décote.
23:50 Ce qui est tout à fait inhabituel.
23:52 Donc, en top down, c'est clair, les small caps ne sont pas chers,
23:54 mais aux Etats-Unis, rappelons-nous, même le Russell 2000,
23:56 jusqu'à il y a un mois, il était en baisse.
23:58 Donc, ce n'est pas qu'européen.
24:00 Et la deuxième chose, c'est qu'en termes de flux,
24:03 on voit des flux qui arrivent, mais aujourd'hui,
24:05 c'est plutôt top down quand même.
24:07 On dit, il faudrait avoir des small caps.
24:09 C'est des allocataires qui viennent chercher une brique.
24:11 Ça arrive par haut, ça arrive plutôt sur les ETF,
24:13 donc ça bénéficie d'abord au mid et pas encore vraiment au small.
24:16 Moi, dans les fonds vraiment micro small cap,
24:19 il y a encore des boîtes où ce n'est pas cher du tout,
24:22 et il n'y a pas de flux.
24:23 Donc, les flux vont finir par arriver,
24:25 mais ils arrivent d'abord par le haut et ça descend progressivement.
24:27 Sur l'échelle du risque, il y a effectivement un chemin,
24:29 enfin, il y a une progressivité à respecter.
24:31 Dans le fonds mid cap, on a six points d'écart entre l'un et l'autre.
24:34 Donc, les mid cap ont déjà commencé à baisser de la vague.
24:36 Les small, pour l'instant, ça va arriver, mais ça prend encore pas de temps.
24:40 Ce rattrapage, des small versus large,
24:42 mais on peut regarder aussi d'autres types de segments de marché retardataires,
24:46 comme on dit, Florian.
24:48 Voir un rattrapage de ces retardataires,
24:50 ce serait cohérent dans l'environnement macro qu'on a décrit avec vous ?
24:54 Oui, c'est bien.
24:55 Je pense que la grande différence entre l'an passé et cette année,
24:58 c'est que l'an passé, c'était du ou-ou,
25:00 et cette année, ça peut être du hé-hé.
25:01 C'est-à-dire que l'an passé, on avait de la peine à se dire,
25:03 il y a autre chose que les US large tech,
25:08 que tout le reste ne servait pas grand-pas à grand-chose dans nos portefeuilles.
25:11 Et pendant deux années, c'était extrêmement frustrant.
25:12 Vos choix de sélection faisaient votre performance multi-asset.
25:15 Cette année, la situation est très différente.
25:17 Au close de vendredi, le Nasdaq faisait la même perf que le MSCI World.
25:21 On est loin des small.
25:23 Mais en tout cas, on est dans des styles bien plus brillants.
25:25 Il n'y a plus 20 points d'écart.
25:26 Exactement.
25:27 Il n'y a plus 20 points d'écart.
25:28 Ce qu'on pense, c'est qu'il y a de bonnes raisons
25:30 qu'on ait une poursuite du rallye des larges.
25:33 L'une de ces raisons assez essentielles,
25:36 c'est qu'elles ont fait un grand travail de nettoyage en termes de marge.
25:39 Elles ont largement amélioré leur marge,
25:41 comme si elles avaient connu une récession,
25:43 alors qu'elles n'ont pas vu de contraction de la demande.
25:45 Lorsqu'on regarde d'un point de vue très agrégé,
25:47 je suis en train de ne pas regarder boîte par boîte,
25:49 mais d'un point de vue très agrégé,
25:50 les ventes n'ont pas fléchi, ou très peu,
25:53 en tout cas, elles ne sont pas devenues négatives,
25:54 comme dans une récession.
25:55 Mais par contre, les marges, elles, elles ont fait le pattern cyclique.
25:58 Donc elles se sont largement améliorées,
26:00 leur productivité est très forte,
26:01 alors que, et du coup, elles sont prêtes à servir une demande
26:03 qui est en train de reprendre.
26:04 Et cette demande qui est en train de reprendre,
26:06 elle va aussi servir le case, justement, des mid, des small,
26:10 des émergents, de l'Europe,
26:11 de ce qui a été un petit peu délaissé l'an passé.
26:13 Le dernier ingrédient, c'est que,
26:15 enfin, je vous l'ai déjà dit à cette antenne,
26:17 mais la phrase est toute bête,
26:19 c'est de dire, ce qui a souffert quand les taux étaient élevés
26:22 et l'inflation était forte,
26:23 lorsque l'inflation va se modérer et que les taux vont baisser,
26:25 ça devrait faire mieux.
26:26 Et c'est justement tout ce qui gravite à l'extérieur
26:28 de ce complexe US-centric, large-centric et tech-centric.
26:33 Donc pour nous, il y a un vrai cas,
26:35 ça va être diversifié aujourd'hui en action,
26:37 et vos choix de sélection seront bien moins importants
26:39 qu'ils ne l'ont été au cours des deux dernières années.
26:42 Ce qui est, d'un point de vue d'allocateur d'actifs,
26:44 de caisse de pension, ça reste très bonne nouvelle.
26:47 - C'est beaucoup plus confortable,
26:49 effectivement, la diversification paye.
26:51 Enfin, il y a encore quelques mois,
26:53 sortir des MAC7, ça payait pas,
26:55 pour dire les choses.
26:56 - Au sein des actions.
26:57 - Au sein des actions, oui, j'entends.
26:59 Il y a toute la partie cash, crédit, obligations.
27:02 Sur les smalls, toujours, ou sur les actions,
27:04 mais le thème MNF, fusion acquisition,
27:07 le thème opération sur capital, introduction en bourse,
27:11 ça participe à soutenir ou à...
27:15 ou l'idée que le rattrapage peut être un peu plus conséquent, quand même, Louis ?
27:19 - Oui, clairement, on voit que les fonds de préalité equity,
27:22 ils ont un dry powder, donc encore combien de cash à investir,
27:25 qui est juste colossal.
27:27 Aujourd'hui, je pense qu'ils font le tour
27:29 de toutes les pop-up, de toutes les sociétés.
27:31 Et vous savez ce qu'on aime bien, nous, dans les small caps,
27:33 c'est que la plupart des sociétés dans lesquelles on investit
27:35 sont des sociétés familiales,
27:36 et/ou propriétaires de deuxième, troisième génération.
27:39 Donc souvent, elles, en plus, avec les nouvelles normes,
27:41 qui sont assez compliquées, vous savez, avec le SSFRD qui va arriver,
27:44 elles se disent, bon, allez, on peut sortir de bourse,
27:47 on a l'argent, même s'il est un peu remonté, c'est faisable,
27:50 et ça arrive. Malheureusement, c'est avec des primes
27:52 beaucoup trop faibles encore, à notre goût,
27:55 et c'est vrai que c'est souvent les plus belles sociétés
27:57 qui disparaissent.
27:58 Bon, là, il y a eu Voyageurs du Monde,
28:00 heureusement, c'était juste une opéra.
28:01 - Qui sortent de la cote, hein, enfin, quand on dit qu'ils disparaissent,
28:03 ils disparaissent pas.
28:04 - Qui sortent de la bourse, oui, pardon.
28:05 - Qui sortent de la bourse, oui, mais c'est le match, hein.
28:07 - Non, mais c'est vrai que ce qui est terrible,
28:08 c'est que dans l'électrification, qu'on parlait tout à l'heure,
28:10 on a une société, une small capitalienne,
28:12 qui est le sale chef, qui fait l'électrification des rails,
28:14 qui a un contrat, qui avait des backlogs de plusieurs années.
28:17 Malheureusement, elle est sortie avec une prime
28:19 beaucoup trop faible de 18%.
28:21 Malheureusement, on pouvait pas faire grand-chose,
28:23 parce que la société avait une structure de capital
28:26 un peu spécifique, on pouvait pas faire grand-chose.
28:28 Là, on a une autre en Grèce, qui s'appelle Epsilon,
28:31 pareil, donc là, on se bat, heureusement,
28:33 il y a un grand fonds américain qui a 8% et demi du capital.
28:35 Donc, c'est comme en Europe, la Grèce, c'est tout.
28:37 C'est si vous avez 90% du capital, vous pouvez forcer...
28:40 - C'est oublié de faire, votre oublié de faire.
28:41 - C'est obligatoire.
28:42 - D'accord.
28:43 - Mais c'est vrai que c'est un peu...
28:44 - Bah, nous, on a Uberleaf chez nous, effectivement,
28:45 qui, finalement, va garder une partie du capital coté,
28:48 a priori.
28:49 - C'est un peu la difficulté, c'est-à-dire que
28:50 quand on entend M&A dans les small cap,
28:51 en théorie, c'est une opportunité, mais moi, je vois plutôt...
28:54 Enfin, c'est une opportunité qui est un petit peu amère,
28:56 parce qu'en fait, aujourd'hui, les trucs sont tellement pas chers,
28:58 qu'on comprend très bien que les entreprises
29:00 souhaitent sortir de la bourse à un prix...
29:02 Regardez Micropole, par exemple.
29:04 Micropole, bon, c'est pas une société extraordinaire,
29:06 mais il y a une OPA qui est annoncée,
29:08 ça la met à des multiples, à peu près...
29:11 On voit que la société Obey, par exemple,
29:13 a pris un petit ticket pour voir.
29:14 Mais les multiples de Micropole post-OPA,
29:16 c'est les multiples d'Obey aujourd'hui.
29:18 Et Obey, il y a 3 mois, nous disait
29:20 "Oui, on essaie d'acquérir des sociétés,
29:22 mais ça fait 3 ans que les multiples sont beaucoup trop chers,
29:25 et là, c'est en train de s'améliorer,
29:26 mais les gens vendent encore entre 10 et 12 fois les bits d'EA."
29:29 - Oui, oui, oui.
29:30 - Là, cette société, au prix proposé par ceux qui veulent la sortir,
29:32 est à 7 fois, qui est, au passage, le prix à peu près au code Obey.
29:35 Donc, on comprend qu'eux, à leur place,
29:38 qui regardent, c'est normal.
29:39 - Bien sûr.
29:40 - En fait, le prix des trucs en bourse,
29:42 par rapport à ce que ça vaudrait dans le private equity,
29:45 je comprends que les familles veulent sortir,
29:47 elles ont raison.
29:48 Malheureusement, SOMFI, par exemple, est sorti l'année dernière.
29:50 - L'écart, c'est pas résorbé.
29:51 Parce que dans le private equity, j'imagine quand même que les multiples...
29:53 - Ça baisse un peu.
29:54 - Oui, d'un côté, les multiples, quand même, soutiennent un peu.
29:56 - Dans le private equity, ça se tasse,
29:57 mais quand même, c'est pas la même situation.
29:59 En revanche, en bourse, ça va très vite,
30:00 c'est un peu quand c'est pas liquide,
30:01 et là, on est sur des valorisations de dément.
30:03 Donc, moi, le M&A, j'ai pas mal de sociétés dans le portefeuille.
30:06 Je dis, bon, si un M&A, c'est super, parce que je vais faire 30 %,
30:09 et je tiens bon, parce que je... Voilà.
30:11 Mais en même temps, c'est pas ce que j'espère vraiment.
30:13 Parce que si ça repart,
30:14 elle va pouvoir aller beaucoup plus loin
30:15 que les 30 % de primes qu'on pourrait proposer.
30:17 - Bien sûr.
30:18 - C'est vrai qu'il y a un vrai problème de réallocation du cash,
30:20 surtout sur les belles valeurs, notamment en France.
30:22 Parce que le problème, c'est que la plupart des sociétés
30:25 qui sont étées introduites en bourse depuis 4-5 ans,
30:27 ça a été plutôt catastrophique.
30:29 Et c'est vrai qu'on se dit, avec l'argent qu'a le M&A,
30:32 c'est que très souvent, les belles sociétés se refont...
30:35 Pardon, prêt-être-écouti sur prêt-être-écouti.
30:37 Donc, on les voit pas en bourse.
30:38 La bonne nouvelle, c'est qu'il y a quand même
30:40 des nouvelles belles sociétés en Suisse.
30:42 Il y a eu Galdermin, il y a eu Planister, je crois.
30:45 - Planister, en France, ouais.
30:46 - Il y a eu Putsch aussi.
30:49 - Il y a eu Puig, en Espagne.
30:50 Oui, c'est ça, oui.
30:51 Il y a eu quelques opérations un peu emblématiques.
30:53 - On souffre un peu d'IPO qui n'était pas de très bonne qualité.
30:56 Par exemple, les biothèques, aujourd'hui,
30:57 on a du mal à voir dans les dernières années.
30:59 - Ça ne revient pas.
31:00 - Bon, il y a Médincel qui commence à sortir un petit peu du truc bien.
31:02 Mais ce n'est pas évident de trouver une success story,
31:04 alors que de temps en temps, on apprend que là,
31:06 il y a encore une société qui vient de se vendre
31:07 pour un milliard directement en prêt-être-écouti.
31:09 On a l'impression que les bonnes, elles n'arrivent pas par la bourse.
31:11 - Oui, mais on a manqué de succès.
31:13 - Oui, mais c'est pour ça quand même,
31:15 en France, il y a vraiment un travail à faire.
31:17 Mais heureusement, quand vous allez en Italie,
31:20 dans le nord de l'Italie, il y a quand même énormément
31:22 de très, très belles sociétés familiales.
31:24 Vous pouvez aller en Angleterre.
31:25 L'Angleterre, c'est un vivier de très, très belles sociétés
31:28 qui ont été complètement délaissées de par le Covid.
31:31 Et surtout, notre Nasdaq à nous, c'est la Suède.
31:33 La Suède, je crois qu'il y a plus de 1 000 ou 2 000 valeurs cotées.
31:37 - Une cote profonde, large aussi.
31:39 - Une énorme cote.
31:40 - Oui, bien sûr.
31:41 - C'est vrai qu'il faut sortir un peu de la France.
31:42 - Ah oui.
31:43 - Il y a tout un travail à faire.
31:45 C'est vrai que ce n'est pas facile.
31:46 Sur les small caps, il faut y aller, il faut se déplacer.
31:48 Mais bon, on est payé pour ça.
31:50 - Bien sûr.
31:51 Mais il y a encore un vrai marché.
31:53 Parce qu'à un moment, on se demande s'il n'y a pas
31:55 presque une remise en cause structurelle de la bourse
31:57 pour des acteurs du non-coté, etc.
31:59 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de fonctionnement boursier
32:02 qui fait que, justement, certaines familles se disent
32:06 que peut-être que j'aurais pu espérer plus en bourse.
32:09 Mais si la bourse ne fonctionne pas comme avant,
32:11 autant prendre ce qu'on propose dans le non-coté.
32:14 - L'élection d'une part, mais également la progression
32:16 de la gestion passive.
32:18 Et donc des ETF qui cherchent, même Renext
32:21 avec la gestion des indices, par exemple l'indice CAC Small.
32:24 On a eu l'occasion d'en parler.
32:25 Mais comme ils veulent gagner de l'argent surtout
32:27 par les ETF qu'ils peuvent faire dessus,
32:29 le CAC Small a été furieusement nettoyé en septembre dernier
32:31 d'un certain nombre de valeurs, même des valeurs importantes,
32:33 de 500 millions, voire de 1 milliard de capi.
32:36 Hop, ils ont dégagé.
32:37 Non pas parce que c'était une mauvaise société,
32:39 le titre n'étant pas assez liquide,
32:41 ils ne pouvaient pas faire...
32:42 Ce n'est pas un support pour un ETF.
32:44 C'est sur les ETF qu'il y a de l'argent
32:45 en vendant des données, etc.
32:46 Et du coup, ça balance dans une sorte de marée barométrique,
32:49 un centre de société de très bonne qualité,
32:51 mais sur lesquelles la liquidité était faible
32:52 et ça n'a fait que la détériorer encore.
32:54 Donc après que les dirigeants familiaux se disent
32:56 "Mais qu'est-ce que je fais en bourse ?
32:57 A quoi ça sert ? Je suis sous-valorisé,
32:59 mon titre n'est pas liquide, je peux emprunter."
33:01 Alors, il se dit aussi que les taux vont baisser prochainement.
33:03 Donc ils peuvent se dire aussi
33:04 "Je pourrais refinancer ma dette."
33:06 Donc c'est peut-être le moment,
33:07 alors que le marché n'y croit plus,
33:08 de faire une offre et de sortir.
33:10 C'est ce qu'expliquait Dominique Séolin,
33:12 le patron d'ABC Arbitrage aussi,
33:13 qui était venu présenter ses résultats il y a quelques semaines.
33:15 Il y a eu un gros décrochage du titre ABC Arbitrage.
33:17 Il expliquait que très peu liquide,
33:19 sauf qu'il se retrouvait dans l'ETF MSCI Small France
33:23 avec un poids qui n'était pas du tout
33:25 la réalité des échanges quotidiens de ABC Arbitrage.
33:28 Et quand l'ETF a commencé à vendre,
33:30 ça a décalé très très fort sur le prix
33:33 et sur le cours de bourse.
33:34 C'est les conneries des ETF,
33:36 pardon, des créations sur les small caps.
33:38 Il faut savoir que la société Boiron...
33:40 Personne pour défendre les ETF.
33:41 C'est vrai qu'il y a eu une OPA de la famille,
33:43 pareil, avec un fonds sur la société Boiron.
33:47 L'OPA n'est pas arrivée à son terme
33:50 parce que l'offre était quand même trop chiche.
33:52 Pas très généreuse.
33:53 Pas très généreuse.
33:54 Le titre vient de nous reperdre 15-20%.
33:56 Pourquoi ?
33:57 Parce qu'il y avait encore un ETF qui était dedans,
33:59 qui a dû sortir,
34:00 et il y a eu du vendre, vendre, vendre, vendre.
34:01 Donc aujourd'hui,
34:02 je conseille aux gens qui nous écoutent,
34:04 il faut acheter du Boiron,
34:05 ça se paie 20% sous la décote.
34:07 Maintenant que l'ETF a liquidé,
34:09 techniquement c'est nettoyé.
34:12 Sauf accident, d'ici un ou deux ans,
34:14 ils vont finir par sortir complètement.
34:16 De toute façon.
34:18 Mais c'est un peu triste.
34:19 Le seul espoir, c'est que les boîtes sortent.
34:21 Parce qu'avec une prime, c'est pas l'idée.
34:23 Et on avait essayé de faire un peu de lobbying aussi.
34:25 Et que les marchés de capitaux soient un vrai soutien.
34:28 Mais ça ne bouge pas beaucoup.
34:30 Dernière chose aussi,
34:32 ce qui va être intéressant de voir,
34:34 c'est qu'il y a une énorme dispersion de performance
34:36 dans le prêt-écouty.
34:37 Depuis 10 ans, c'était facile,
34:38 les taux ont baissé.
34:39 Quand vous regardez nos fonds small cap,
34:41 pareil, il y a tous des théories,
34:42 entre 7 et 15% annualisés depuis 10 ans.
34:44 Rappelez-vous, en 2012, ça se payait.
34:46 Ou entre 2012 et 2013, 2014, ça ne se payait rien.
34:48 On a des très très beaux théories.
34:50 Et c'est toujours intéressant de le comparer.
34:52 Je pense que tous les fonds qui ont été lancés
34:54 au pic des valorations en décembre 2021,
34:56 attention de voir les théories,
34:58 comment ça va être mis.
34:59 C'est pour ça que je pense que nous, les small cap,
35:01 on fait bien notre travail.
35:02 Les frais sont déjà beaucoup plus faibles
35:04 que dans le prêt-écouty.
35:06 Nos performances sont endittées.
35:07 Et on invite sur 3-5 ans à regarder nos théories
35:09 annualisées, nettes de frais.
35:11 - Comme vous disiez,
35:13 vous faites parfaitement la reprise.
35:15 Il n'y a pas de problème.
35:17 Comme vous disiez,
35:18 c'est vrai que le prêt-écouty,
35:19 à la fois beaucoup de dry-poder,
35:20 il y a beaucoup d'argent à investir.
35:22 Et dans le même temps,
35:24 il y a aussi en face,
35:25 beaucoup de clients qui attendent
35:27 quand même de la part des Jeepees
35:30 après plusieurs années d'investissement pour certains.
35:33 - L'endettement est plus cher.
35:35 Et les multiples d'entrées étant plus élevées,
35:37 c'est plus compliqué à la sortie.
35:38 - Ceci étant dit,
35:39 je pense que ça vous inspire,
35:40 en reflourant cette discussion,
35:41 je voulais bien qu'on dise un mot un peu spécifique
35:43 de la Chine parce que Pauline le signalait
35:45 dans son point bourse en introduction.
35:47 Oui, il y a beaucoup d'indices
35:49 pour mesurer la performance des actions chinoises.
35:51 Mais on a des indices qui ont repris 20-30%
35:53 depuis les points bas de fin janvier maintenant.
35:55 - Et pas que les larges.
35:56 - Les spoils également ont fondu hyper bien
35:58 depuis février.
35:59 - Donc c'est le combo Chine + small.
36:02 Là, ça surperforme largement tout le reste.
36:05 - Alors, on écrit avec un collègue côté Equities
36:09 il n'y a pas très longtemps.
36:10 En gros, on regarde à quel moment,
36:12 quel type de demande intérieure
36:14 a généralement stimulé les reprises justement small et mid.
36:18 Dans l'ensemble,
36:19 ce n'est pas du tout la consommation américaine.
36:21 C'est plutôt la consommation européenne.
36:22 Et si elle se combine à la consommation chinoise
36:24 qui s'améliore,
36:25 généralement, c'est le bingo gagnant.
36:27 Et on voit justement la progression des smallers
36:30 être plus forte qu'attendue en tout cas.
36:33 On croit qu'on est un peu dans ce genre d'environnement-là
36:35 en ce moment.
36:36 Le point d'interrogation,
36:38 il n'est peut-être pas si fort qu'on ne le pense côté chinois
36:41 pour le côté de demande intérieure.
36:42 Là où la Chine va avoir plus de mal,
36:44 c'est s'il y a un ralentissement.
36:45 Pour revenir aux discussions du début,
36:47 c'est côté États-Unis.
36:48 S'il y a un ralentissement,
36:49 là, les Chinois sont quand même toujours très exportateurs
36:52 vers les États-Unis.
36:53 Ralentissement + regain de tension sur le front douanier.
36:58 C'est un peu le sujet du moment à 6 mois de l'élection présidentielle.
37:01 Encore de la pression, oui.
37:02 Oui, c'est une taxe sur le consommateur américain en plus.
37:05 Exactement.
37:06 Ce double effet-là, il peut peser.
37:07 Mais il ne faut pas sous-estimer la force du consommateur chinois
37:10 qui peut contrebalancer ces effets-là.
37:11 En tout cas, les small limits chinoises
37:13 exploitent plutôt cette force-là davantage que les larges.
37:16 Donc il y a quand même des forces domestiques
37:18 dans cette économie chinoise
37:20 qui peuvent, au-delà du trou noir immobilier,
37:23 il y a quand même quelque chose en Chine
37:25 qui peut permettre de justifier un re-rating de ces segments de marché.
37:29 Et même sur le trou noir immobilier,
37:30 on commence à voir en séquence une légère amélioration sur le front des prix.
37:34 C'est vraiment très, très, très, très embryonnaire.
37:36 Mais au moins, on a une forme de stabilisation,
37:38 si ce n'est d'une mini amélioration de ce côté-là.
37:40 Alors, inutile d'annoncer une énième fois
37:42 que ça va aller mieux sur ce front-là.
37:44 Mais en tout cas, la Chine va peut-être moins mal qu'on ne le pense.
37:46 Les États-Unis vont peut-être moins bien qu'on ne le pense.
37:48 Et le mélange des deux peut servir assez bien
37:50 au jeu des marchés plutôt actions,
37:52 plutôt small, plutôt mid,
37:53 plutôt les retards d'adapteurs et les émergents.
37:55 Avec un petit coup de pouce du dollar qui serait un petit peu en baisse
37:58 parce que les taux seraient un peu plus bas que prévu,
38:00 on aurait un alignement fantastique de ces fameuses planètes.
38:04 On suivra ça.
38:05 En tout cas, c'est l'inspiration de ce début de mois de mai,
38:08 effectivement, qui donne l'idée
38:11 que peut-être que le schéma de marché est en train de changer
38:14 avec un équilibre toujours Goldilocks, de ce point de vue-là.
38:17 Nous, on connaît moins bien chez Guillusac les marchés émergents.
38:21 Mais je me rappelle, en début d'année,
38:23 tout le monde disait "la Chine, c'est fini, il faut aller sur l'Inde".
38:25 Je ne sais pas ce que l'Inde a fait depuis le début de l'année.
38:28 Je sais que ça cartonnait l'Inde l'année dernière.
38:30 Et comme d'habitude, quand les flux se réinversent, on voit le résultat.
38:32 C'est-à-dire qu'il y en a un qui a 30 fois le résultat
38:34 et l'autre était à moins de 30 fois.
38:35 L'Inde, c'est cher.
38:36 C'est croissant, c'est cher.
38:37 En Chine, les valeurs étaient quand même très très faibles.
38:40 Il y a aussi un certain nombre d'investisseurs
38:41 qui ne veulent plus investir en Chine.
38:42 C'est un peu comme la défense.
38:44 On ne veut plus investir et le jour où ça repart, finalement...
38:47 C'est ESG.
38:48 Il faut que la défense devienne ESG.
38:50 Oui, non mais l'Inde.
38:51 Le Japon aussi, dit-on, a beaucoup bénéficié du "not China".
38:55 Alors, je ne sais pas, est-ce que ça peut être des mouvements de renversement aussi ?
38:57 Si, au fur et à mesure, la Chine réattire un peu de flux étrangers,
39:02 est-ce que ça peut se faire au détriment d'autres grands marchés, Florian ?
39:05 Il y a quand même un investisseur qui n'est encore pas convaincu.
39:08 L'investisseur retail est très convaincu qu'il faut aller dans les marchés actions.
39:11 Il y a un investisseur qui n'est pas convaincu, qui est de ce côté-là de la table.
39:14 C'est-à-dire que les investisseurs institutionnels aujourd'hui, les caisses de pension,
39:17 ne sont pas du tout à fond sur leurs expositions actions.
39:21 L'on s'en fout.
39:22 Parce que quoi ? Le cash et le crédit restent très confortables en termes de risque-rendement ?
39:26 C'est même ce qu'on conseille à nos clients, c'est de se dire, côté privé,
39:29 si votre horizon d'investissement est suffisamment lointain,
39:31 vous avez bien meilleur temps d'aller chercher des obligations longues
39:34 et d'attendre le temps qu'il faudra.
39:37 Les institutionnels aujourd'hui, leur bêta au marché actions,
39:41 il est loin d'atteindre les bêtas des investisseurs retail.
39:44 Et il y a encore cette poche-là d'argent qui n'est pas déployée.
39:47 C'est du dry powder aussi.
39:48 C'est ça, exactement.
39:49 C'est un réservoir pour peut-être la poursuite et la suite du mouvement
39:53 sur les actifs risqués et sur les actions.
39:55 Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
39:57 Florian Riellepot, responsable de la macro chez Lombard au DIM,
40:00 Louis Defelt, directeur général et directeur de la gestion de Gaelus Sacgestion,
40:03 et Alain Dubrulle, directeur de la gestion de Claresco.

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