• il y a 7 mois
Avec Christophe Eoche-Duval, conseiller d'État, auteur de "L'inflation normative. Quand la France crève de trop de lois !" publié aux éditions Plon.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##LE_FACE_A_FACE-2024-05-07##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, le face à face.
00:06Le face à face d'André Bercoff avec Christophe Ehoch-Duval, conseiller d'état pour son livre
00:12L'inflation normative par Richelieu Plon. Bonjour Christophe Ehoch-Duval.
00:16Alors voici ce que un certain président de la République disait en 1966.
00:221966, je répète évidemment, Georges Pompidou.
00:26Mais arrêtez donc d'emmerder les Français.
00:29Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays.
00:33On en crève.
00:35Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux.
00:38Foutez-leur la paix, il faut libérer ce pays.
00:41En 1966, et que croyez-vous qu'il arriva ?
00:44Eh bien le tsunami des mots législatifs
00:48ont continué de déverser dans ce cher et doux pays.
00:51Et effectivement, Christophe Ehoch-Duval, qui est chercheur et haut fonctionnaire,
00:54le raconte dans cette inflation normative,
00:57quand la France crève de trop de lois.
01:00Et justement, Christophe Ehoch-Duval, vous nous avez envoyé aujourd'hui,
01:03il y a un bilan qui vient de sortir, aujourd'hui le 7 mai.
01:07Vous avez énormément de chance, à mon avis vous avez des tuyaux.
01:09Parce que c'est aujourd'hui qu'effectivement est sortie la statistique des normes
01:14préparée par le Scritteria Generale du Gouvernement.
01:17Alors c'est un document qui souvent passe un peu inaperçu,
01:20sauf de la part des chercheurs, comme je le suis effectivement,
01:23des chercheurs et des hauts fonctionnaires,
01:24et qui donne, grâce à un logiciel, un algorithme qui a été monté en 2018,
01:30le nombre, alors plein d'enseignements,
01:32le nombre de textes, le nombre de pages au JO,
01:34le nombre de mots, d'articles...
01:36Les textes officiels venant de l'État, c'est bien ça.
01:38Ce ne sont que les textes de l'État,
01:39c'est-à-dire ceux qui paraissent au journal officiel,
01:41les lois, les ordonnances, les décrets parlant un peu de cette technicité.
01:45Non mais il faut le dire.
01:46Et en réalité, dans cette statistique, il y en a une
01:49qui m'a, comme chercheur, absolument très intéressé,
01:53c'est le volume des mots.
01:55Pourquoi je dis ça ?
01:57Normalement, je pourrais vous montrer, vous vous appelez André et pas Thomas,
02:01mais regardez, vous pourriez presque toucher le Code Rural de 1961,
02:06ou 62, vous étiez né, moi aussi d'ailleurs,
02:09c'est celui qu'appliquait nos agriculteurs il y a de ça 40 ans.
02:13Le Code Rural, Code Forestier.
02:15Voilà, Code Rural, Code Forestier.
02:16Exactement, 1961.
02:17Voilà, 1965, pardon, il est marqué 1965, voilà.
02:20Vous pouvez le toucher si vous voulez, comme Thomas.
02:23Et voilà celui aujourd'hui que sont obligés d'appliquer et de connaître les agriculteurs.
02:28Évidemment, vous avez vu la différence.
02:31Voilà, on le voit peut-être...
02:32Mettez-le ensemble, mettez-le ensemble, c'est pas mal.
02:34Pour ceux qui sont effectivement en même temps à la...
02:36Le premier, en 65, c'est celui-là, on va vous montrer le 65.
02:41Le petit, et l'enflé, ou l'enflure.
02:46Alors évidemment, bien sûr, ça c'est anecdotique et c'est pas scientifique.
02:50C'est pour ça que ma méthode a consisté,
02:53après étude de toutes les statistiques du gouvernement,
02:56des différents autres chercheurs,
02:58je suis arrivé à un critère qui est celui du volume des mots légiférants.
03:02C'est parce que vous écrivez, vous êtes un écrivain, un journaliste,
03:05vous savez qu'on peut traduire un article de presse ou un roman en nombre de signes.
03:10Ça c'est pas pertinent.
03:11Mais en nombre de mots, bien sûr.
03:13Et alors, c'est là où on en arrive, au 25 janvier 2024,
03:17le bilan de Légifrance, les mots de l'État, paru au journal officiel,
03:23sont de 46.495.144 mots.
03:29C'est incroyable, c'est incroyable.
03:31C'est-à-dire plus de près de 46.000, pas loin, 46.500.000 mots.
03:38Alors, c'est aujourd'hui qu'est franchi quelque chose que j'avais annoncé dans le livre,
03:43à la fin de mon ouvrage, je disais, je prédis que quand les chiffres 2024 vont sortir,
03:49nous ferons au moins 46.000.000, c'est dépassé,
03:53et nous dépasserons, pour la première fois,
03:55le doublement du nombre de mots, du volume de notre droit depuis 2022.
04:00Depuis 2002.
04:02Le droit administratif, on peut dire, c'est ça.
04:04C'est le droit, c'est tout droit.
04:05C'est tout le droit, c'est tous les codes, tous les textes de loi et d'ordonnances non codifiés,
04:08c'est tout le droit.
04:09Ça comprend bien sûr le code rural des pêches.
04:11Ça veut dire qu'on a fait plus de 104% depuis 2002.
04:17La courbe ne freine pas et ne se ralentit pas,
04:21même si aujourd'hui, bien sûr, il y a peut-être un peu moins de textes
04:24parce que le gouvernement a des difficultés de régner.
04:27Je voudrais revenir à la base, justement, parce que beaucoup de choses...
04:31On a reçu beaucoup d'agriculteurs, vous le savez récemment,
04:35et ils disent qu'on crève sous les normes.
04:39C'est ça.
04:40Comment définiriez-vous les normes ?
04:44D'abord, les normes...
04:46C'est quoi une norme ?
04:47Je vais revenir un instant.
04:48Le volume, ça ne dit rien au français.
04:50C'est ça le problème.
04:51Moi, j'ai trouvé un autre agrégat.
04:53Je transforme tout ça en heures de lecture.
04:55Aujourd'hui, il faudrait 2583 heures de lecture
05:00pour lire tout le droit.
05:01Or, nul n'est censé ignorer la loi.
05:03C'est ce qui se passe pour les agriculteurs.
05:05Nul n'est censé ignorer la loi.
05:06Par exemple, pour tailler une haie, simplement, une haie agricole,
05:09il y a au moins dix régimes d'autorisation...
05:12Différents.
05:13Différents, ou déclarations administratives préalables,
05:15différents auprès de...
05:16Pour tailler une haie.
05:17Pour tailler une haie.
05:18Auprès d'administrations qui peuvent être différentes.
05:20Le génie, c'est qu'une loi de simplification,
05:24on va dire qu'on va créer un guichet unique.
05:26On crée un guichet unique, mais on ne supprime pas
05:29neuf des déclarations sur les dix.
05:32C'est ça le problème.
05:33C'est l'empilement.
05:34Il y a un guichet unique, mais c'est le...
05:36C'est l'astrate, c'est le sandwich.
05:38Et c'est ça qu'on constate, c'est-à-dire que
05:40quinquennat, septennat, après quinquennat,
05:43ou septennat après septennat,
05:44en fait, on rajoute à chaque fois une couche,
05:47et on ne diminue pas la précédente.
05:50Pourquoi ? Parce que les chiffres que je vous donne,
05:51c'est un peu technique,
05:52mais c'est en volume de mots consolidés.
05:54C'est-à-dire, c'est le mot en vigueur.
05:56C'est le droit en vigueur.
05:57Et malheureusement, ce n'est qu'une toute petite partie du droit.
06:00Parce que, comme je vous l'explique aussi
06:02dans mes différentes études,
06:03je dessine ça sous forme d'un iceberg.
06:05Peut-être que les auditeurs ne verront pas tous,
06:09mais vous voyez, c'est par là, un iceberg.
06:11Il y a une partie émergée,
06:12c'est celle que je viens de vous annoncer.
06:14C'est les 46,5 millions de mots.
06:16Mais en même temps, il y a la partie émergée.
06:18Il y a la partie en dessous.
06:20C'est quoi la partie en dessous ?
06:21C'est les normes des collectivités territoriales,
06:24de monsieur le maire,
06:25de monsieur le président de la région, du département.
06:27C'est les normes des autorités de régulation.
06:29Vous êtes bien au courant, bien sûr, des autorités de régulation.
06:32Celle, par exemple, de l'audiovisuel, etc.
06:35Et tout ça est en dessous.
06:37Et on ne connaît pas le nombre.
06:38Et les normes internationales également.
06:40Les 46,5 millions de mots.
06:41Absolument.
06:42Les normes internationales ne sont pas aujourd'hui chiffrées.
06:43On ne sait pas combien il y a de normes internationales
06:45qui s'appliquent dans notre pays.
06:47Et ce qu'on connaît, les normes européennes,
06:49puisque Europe, il y a ?
06:50Alors, les normes européennes, effectivement, c'est un sujet.
06:52Mais comme elles sont fondues dans les normes nationales,
06:54on va dire que les normes nationales sont conformes aux normes européennes.
06:57Il n'y a pas à les rajouter.
06:58Mais, ceci dit, les normes européennes, vous avez tout à fait raison,
07:00on est frappé d'une chose.
07:02C'est-à-dire, j'ai un doigt de réserve.
07:04Je ne prends pas parti, bien sûr, à propos des élections européennes.
07:08J'ai un constat.
07:09Un constat de chercheur.
07:11Personne n'a évoqué, d'aucun camp,
07:13personne n'a évoqué le problématique de l'inflation normative européenne.
07:17Vous êtes d'accord avec moi ?
07:18Tout à fait.
07:19Tout à fait.
07:20Personne n'en parle.
07:21Alors qu'il y a cette tsunami,
07:23cette espèce de blob et de monstre.
07:25Mais je voudrais revenir.
07:26La norme.
07:27La norme.
07:28La norme.
07:29Il y a une définition juridique.
07:30Elle est un peu complexe.
07:31C'est de dire que c'est une norme.
07:33C'est toute règle juridique,
07:35à caractère général,
07:37et contraignant.
07:38C'est dans le « et contraignant »
07:40que tout est la nuance.
07:41C'est-à-dire qu'évidemment,
07:42ce n'est pas une recommandation,
07:44ce n'est pas un avis,
07:45ce n'est pas une pratique.
07:46C'est l'exécutoire.
07:47C'est l'exécutoire.
07:48Par combien d'incriminations pénales
07:50c'est exécuté en France ?
07:51On ne le sait pas.
07:52Parce qu'effectivement,
07:53on a conscience que du petit code pénal,
07:56rédigé d'abord par Napoléon,
07:58puis réécrit par Boninter,
07:59et qui fait environ 2000 articles.
08:02Mais ce n'est pas la vérité.
08:03Il y a une base informatique
08:05qui sert aujourd'hui aux policiers
08:06et aux magistrats,
08:07parce qu'il y a tellement d'incriminations pénales
08:10que sans l'informatique,
08:11ils ne peuvent pas s'en sortir.
08:12C'est déjà l'intelligence artificielle
08:13qui les aide.
08:14Eh bien, j'ai décompté,
08:15il y a 16374 incriminations pénales en France.
08:20Par an ?
08:21Surtout.
08:22Au total.
08:23Un stock.
08:24Ah oui, 16374.
08:25Règlement contraignant.
08:26Voilà.
08:27Donc, on peut vous obliger bien sûr
08:29à respecter les normes
08:30par l'intermédiaire soit d'une incrimination pénale,
08:32parmi l'une de ces 16374,
08:35et aussi parce qu'il y a tout le volume non chiffré,
08:38et que je ne peux pas arriver à chiffrer
08:40en tant que chercheur,
08:41des sanctions administratives.
08:42Alors, qu'est-ce qu'on appelle une sanction administrative ?
08:44Ce n'est pas une sanction pénale,
08:45c'est par exemple le retrait de points.
08:47Vous connaissez le retrait de points, malheureusement.
08:49Nous l'avons tous un peu vécu.
08:51C'est un régime de sanctions administratives.
08:53Il est très efficace.
08:54Tous les ans,
08:55il y a environ 15 millions de points
08:57qui sont retirés aux automobilistes.
08:58Ils ne le savent pas,
08:59c'est une sanction d'une norme du Code de la route.
09:02Très intéressant.
09:04Alors justement,
09:05donc il y a ces normes-là,
09:06ce sont des normes contraignantes,
09:07je vous le rappelle,
09:08vous le rappelez.
09:09Et ce qui est incroyable,
09:11c'est que quand vous allez un peu partout,
09:13vous vous interrogez les Français,
09:15vous interrogez effectivement les gens,
09:17que ce soit dans les bistrots,
09:19que ce soit dans les champs,
09:21que ce soit dans les villages, etc.,
09:23ils disent qu'on crève sous les normes.
09:25On crève sous la paprasse.
09:26Alors, ils appellent ça la paprasse.
09:28La paprasse.
09:29Effectivement.
09:30Et qu'est-ce qui fait qu'au fond,
09:32tout le monde dit qu'il faut simplifier,
09:34vous savez, on parle beaucoup de simplification,
09:36mais qu'au fond,
09:38jamais il n'y a une véritable simplification.
09:40Comment vous expliquez ça ?
09:41Vous, le chercheur, l'homme de l'art,
09:43comment on dit ?
09:44Eh bien, c'est un triste échec,
09:46effectivement, de l'État
09:48et de la confiance publique.
09:50Parce qu'effectivement,
09:51quand Gabriel Attal a fait son discours
09:53de politique générale,
09:54il a annoncé à nouveau une simplification,
09:56il n'est jamais que le énième Premier ministre
09:58qui l'annonce.
09:59Vous prenez le discours de politique générale
10:01de Jacques Chirac, 1974,
10:03c'est presque les mêmes mots.
10:05Il y a donc une sorte d'impuissance
10:07du politique à mettre au pas,
10:09j'allais dire, peut-être,
10:11aussi la machine bureaucratique.
10:13Et en vérité, à la fois,
10:15il donne des instructions de simplifier,
10:17mais comme, par ailleurs,
10:18il laisse filer la complexification,
10:20eh bien, à la fin,
10:22ce sont deux lapins qui se courent
10:24l'un derrière l'autre
10:25et aucun ne se rattrape.
10:26Mais la complexification gagne.
10:28Et la complexification, au final, gagne.
10:30On va en parler tout de suite,
10:31on va rentrer dans le vif du sujet,
10:33on y est déjà,
10:35avec Christophe Juvel,
10:36après cette petite pause.
10:37A tout de suite.
10:38Sud Radio.
10:39Parlons vrai.
10:40Sud Radio.
10:41Sud Radio.
10:42Parlons vrai.
10:44Ici Sud Radio.
10:48Les Français parlent au français.
10:51Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:54Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:57Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
11:00Et un livre à lire.
11:01Et nous sommes avec l'auteur,
11:02Christophe et Eugène Juvel,
11:03l'inflation normative.
11:04Et surtout, retenez cela.
11:06Et vraiment, lisez-le.
11:07Parce que vous verrez à quel point,
11:09et on se dit,
11:11on parle très peu de cela,
11:13à quel point,
11:14on est écrasé par les normes.
11:16D'ailleurs, vous le dites,
11:17c'est le sous-titre,
11:18quand la France crève de trop de lois.
11:20Et justement,
11:21ce qui est étonnant,
11:22et essayons d'entrer,
11:24et avoir des exemples,
11:25Christophe et Eugène Juvel,
11:26vous en parlez beaucoup dans votre livre,
11:28dans divers domaines d'ailleurs.
11:29Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
11:31si je veux entreprendre,
11:33si je veux changer mon petit bout de terrain,
11:35si je veux faire telle ou telle chose,
11:37si je veux agrandir,
11:39attention,
11:40si je veux, effectivement,
11:42je ne parle même pas de la transition énergétique
11:44sur les appartements, etc.
11:46Enfin, dans tous les domaines,
11:48qu'ils soient environnementaux,
11:50géographiques,
11:52automobiles,
11:54et autres, twist et autres.
11:56Tout de suite,
11:57si je vais comme ça bouger,
11:59alors avant on disait, vous savez,
12:00si vous voulez régler un problème,
12:01vous faites une commission,
12:02on n'en parle plus.
12:03Aujourd'hui,
12:04avant de pouvoir bouger un petit doigt,
12:06il faut que je regarde
12:08l'extraordinaire
12:10pyramide des normes
12:12qui gère ce pays.
12:14Effectivement.
12:16C'est une vraie...
12:18C'est une inflation qui n'a pas toujours existé,
12:20en tout cas au point où nous en sommes aujourd'hui.
12:22Il faut être quand même franc.
12:23Quand on est chercheur,
12:24on regarde l'histoire.
12:25Malheureusement,
12:26je ne cherche pas à aller remonter au-delà de 1958
12:28parce que ça n'a pas de sens.
12:29C'est la Ve République qui est notre référence.
12:33Et on voit,
12:35peut-être que les auditeurs qui sont sur YouTube verront,
12:38ce graphique rapide,
12:39c'est l'évolution par le critère du journal officiel.
12:42Et on voit que de De Gaulle...
12:44Parce que tout passe par le journal officiel.
12:46Tout passe par le journal officiel.
12:48De De Gaulle jusqu'à Destin,
12:50jusqu'en 1981,
12:51on n'avait qu'une petite pente,
12:53une petite pente,
12:54une petite côte.
12:55Plus de 29% d'inflation normative.
12:58C'est pour ça que quand Pompidou dit,
13:00en 1966,
13:01de quoi on crève, etc.
13:03De quoi il se plaignait ?
13:04Il avait 11 000 pales au journal officiel.
13:06On en a 27 000 maintenant.
13:07De quoi il se plaignait.
13:09Le démarrage,
13:11c'est à partir de 1981,
13:13et plus encore à partir de 2002.
13:16Pourquoi à partir de 2002 ?
13:18J'explique ça dans mon livre.
13:19Les chiffres le montrent et le prouvent.
13:2281 d'abord et 2002 ensuite.
13:24Deux côtes différentes.
13:26Une côte vraiment accélérée à partir de 2002.
13:29Pourquoi ?
13:30Pour une raison institutionnelle.
13:31Vous savez, je fais appel dans mon livre
13:33à deux grands penseurs
13:35qui me sont très proches par la pensée.
13:37Montesquieu, d'une part,
13:38et Tocqueville, d'autre part.
13:40Montesquieu disait que tout pouvoir
13:42doit trouver une limite à son pouvoir.
13:44Il a institué la théorie de la séparation des pouvoirs.
13:49Aujourd'hui, cette séparation des pouvoirs,
13:52depuis la réforme de 2000 de la Constitution,
13:56je dirais qu'elle ne fait plus trouver
13:58de limites aux pouvoirs normatifs.
14:00D'abord, tout pouvoir aime créer des normes.
14:02Il ne peut pas en être autrement.
14:04C'est humain et c'est décrit par Montesquieu.
14:07Ça date de 1748.
14:09Et tu s'y dis déjà des milliers d'années.
14:12Remontant encore avant.
14:14En tout cas, Montesquieu, dans l'esprit des lois,
14:16l'a bien explicité.
14:18Et qu'est-ce qui se passe en 2000 ?
14:20On crée l'emboîtement entre la majorité présidentielle
14:24et la majorité législative.
14:26Et en plus, l'inversion des élections.
14:30Autrement dit, une majorité présidentielle
14:34trouve une majorité législative
14:36non plus séparée mais emboîtée
14:38qui lui vote tout ce que la majorité présidentielle lui demande.
14:41Donc le pouvoir législatif est soumis au pouvoir exécutif.
14:44C'est ce que j'appelle dans mon livre
14:46le pouvoir exécutif trait d'union législatif.
14:49Normalement, du point de vue français,
14:52de la Révolution française et de Montesquieu,
14:54ça ne devrait pas exister.
14:56C'est une contradiction dans les termes.
14:58Et donc, le Parlement n'est plus un frein
15:00à la production ou à la volonté
15:02de demande de production normative.
15:04Ajoutez à cela le fait que la Constitution de 1958
15:07est une Rolls Royce
15:09avec des tas de gadgets et d'options extraordinaires.
15:13Je donne un chiffre.
15:15Normalement, le débat parlementaire
15:17doit suivre un certain délai.
15:19Sauf si le gouvernement décide de ce qu'on appelle
15:21la procédure accélérée.
15:23C'est-à-dire qu'au début,
15:25le prix du général de Gaulle, puis de la réforme de 2008,
15:27c'était parce qu'il y avait vraiment un motif type Covid
15:29ou type crise sociale.
15:31Il fallait un peu plus vite.
15:33Qu'est-ce que fait la procédure accélérée ?
15:35C'est diviser par deux le temps parlementaire.
15:37Si vous divisez par deux le temps parlementaire,
15:39vous multipliez par deux le temps de production normative.
15:42C'est une question de flux.
15:44Vous ouvrez les robinets,
15:46il n'y a pas de réducteur de pression.
15:48Eh bien, depuis 2002, 51% des lois
15:50sont adoptées en procédure accélérée.
15:52Et pour quelles raisons ?
15:54Donc, on cadence par deux.
15:56Parce que c'est par tel et mon bon plaisir,
15:58dit l'exécutif.
16:00Alors ça, je laisse à chacun l'appréciation,
16:02évidemment.
16:04Donc, 51% des lois
16:06depuis 2002
16:08adoptées par voie de procédure accélérée.
16:10Et vous en parlez aux députés,
16:12aux sénateurs,
16:14ils le reconnaissent eux-mêmes.
16:16C'est une vraie problématique.
16:18Mais on ne sait plus freiner, quelque part,
16:20et c'est une marche en avant
16:22qu'on ne sait pas arrêter.
16:24Et pourtant, il faut que les concitoyens,
16:26nos citoyens, nos concitoyens,
16:28reprennent la maîtrise de la production normative.
16:30Parce qu'elle est faite en leur nom.
16:32Oui, sauf que ça, vous dites
16:34que les citoyens reprennent le pouvoir.
16:36Mitterrand disait,
16:38je reprends le pouvoir pour vous le rendre.
16:40C'était toujours...
16:42C'est le grand mantra.
16:44C'est la grande antienne.
16:46Mais alors, pour revenir à cela,
16:48la production normative,
16:50comment peut-on, en tout cas,
16:52je ne dirais pas l'arrêter,
16:54ce serait un grand mot,
16:56essayer de la ralentir.
16:58Parce que, comme vous dites vous-même,
17:00ça a été une augmentation exponentielle.
17:02C'est ça, c'est une...
17:04Aujourd'hui, oui, c'est exponentiel.
17:06Il n'y a aucune raison que dans 2-3 ans,
17:08on n'ait pas 50 millions de mots.
17:10Dans 5 ans, on en ait 100 millions.
17:12Il faut mettre un stop.
17:14Mais pour mettre ce stop,
17:16c'est là où mon livre est utile,
17:18je pense, peut-être au débat public.
17:20C'est qu'aujourd'hui, bien sûr,
17:22les spécialistes savent ce problème.
17:24Mais ce n'est pas sur la place publique.
17:26Nos concitoyens en ont
17:28une impression subliminale,
17:30mais ne la matérialisent pas.
17:32Vous savez, chacun des mouvements qui ont eu lieu récemment...
17:34Mais ils le sentent.
17:36Absolument.
17:38C'est le flair, les gilets jaunes,
17:40les bonnets rouges,
17:42les pigeons, etc.
17:44Ils sont nés à chaque fois de la découverte
17:46d'une norme
17:48qui leur est tombée dessus.
17:50Elle n'était pas prévenue, elle a mal été évaluée
17:52et elle était mal représentative.
17:54Cette irritation du corps social
17:56est très largement liée
17:58à l'inflation normative.
18:00C'est un thermomètre de la démocratie.
18:02Méconnu.
18:04Il faut d'abord qu'on connaisse ce thermomètre.
18:06J'ai une suggestion dans mon livre.
18:08Elle fait peut-être un peu rigoler, je n'en sais rien.
18:10Je dis, après tout, on nous fait bien pour les aliments
18:12un Nutri-score.
18:14Avec le rouge
18:16et le vert.
18:18Faisons pour chaque norme qui sort
18:20un norma-score.
18:22Qu'on voit réellement les normes vertueuses
18:24qui en ont supprimé 2 ou 3.
18:26Et au contraire
18:28mettons un rouge
18:30à celles qui n'ont fait qu'enfler
18:32le nombre de codes
18:34et l'épaisseur du code rural pour nos agriculteurs.
18:36Voilà. C'est un exemple
18:38parmi d'autres.
18:40C'est consultatif et non exécutoire.
18:42Comme vous le savez.
18:44C'est déjà une avancée.
18:46Mais je voudrais revenir à ça.
18:48Il n'y a pas, à votre connaissance,
18:50et ce qu'il y a eu des hommes politiques,
18:52qui soient d'ailleurs du législatif ou de l'exécutif,
18:54qui ont dit,
18:56qui ont essayé, et n'ont pas le dire,
18:58parce que ça tout le monde le dit,
19:00encore une fois la simplification, on en a parlé,
19:02qui ont essayé de faire aboutir
19:04un projet de loi qui consisterait
19:06à, justement, commencer à
19:08limiter les dégâts.
19:10Vous parlez d'un projet de loi. Il y en a bientôt au Parlement.
19:12Projet de loi de simplification.
19:14C'est, selon mon décompte,
19:16le 38e, la 38e
19:18loi depuis 1969 dite de simplification.
19:2038e loi depuis
19:221969.
19:24Le premier à avoir fait une loi de simplification, c'est Georges Pompidou.
19:26Voyez, loi de 1969,
19:28loi de simplification.
19:30Ça ne suffit pas.
19:32Il y a un problème de confiance publique, effectivement.
19:34C'est qu'à force de le répéter, on n'y croit plus.
19:36Vous prenez des discours parfaitement
19:38excellents. Vous prenez celui de Jacques Chirac
19:40en 1974. En 1995, devant le Congrès,
19:42c'est lui le premier qui emploie l'expression
19:44inflation normative. Elle est de lui.
19:46Vous prenez
19:48le discours d'Emmanuel Macron
19:50aujourd'hui, qui a été fait
19:52en 2017 devant le Congrès
19:54aussi. Je le cite après mémoire.
19:56Cette maladie, nous la connaissons,
19:58l'inflation normative. J'y ai contribué
20:00d'ailleurs moi-même quelque peu. Il parle
20:02à la façon de Jean de La Fontaine, la peste.
20:04Et il annonce, bien sûr,
20:06qu'on va essayer de faire quelque chose.
20:08Le choc de simplification, c'est François Hollande.
20:102013, ça a fait un succès
20:12fou, un tabac démentiel.
20:14Ça a été cité et repris je ne sais pas
20:16combien de fois, mais ça n'aboutit pas.
20:18C'est la volonté politique, soutenue
20:20par l'aiguillon des citoyens
20:22qui peut peut-être faire bouger les choses.
20:24Et aussi des entreprises.
20:26On va continuer d'en parler après cette petite
20:28pause. C'est vraiment un problème
20:30capital. C'est pour ça que je vous recommande
20:32le livre de Christophe
20:34Ejduval, l'inflation normative.
20:36Et vous avez la parole sur Sud Radio pour réagir
20:38au 0 826 300 300.
20:40On attend vos appels. 0 826
20:42300 300. A tout de suite
20:44sur Sud Radio.
20:46Sud Radio. Parlons vrai.
20:48Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai.
20:52Ici Sud Radio.
20:56Les Français parlent au français.
20:58Les carottes
21:00sont cuites.
21:02Les carottes sont cuites.
21:04Sud Radio Bercov dans tous
21:06ses états. Christophe
21:08Ejduval, l'inflation normative. Quand
21:10la France crève de trop de lois.
21:12Mais justement, est-ce qu'il n'y a
21:14pas une fabrique extraordinaire
21:16à faire des normes, même si ça passe par
21:18le journal officiel évidemment et d'abord.
21:20Mais enfin, ce mille
21:22feuilles français. Municipalité,
21:26agglomération,
21:28communauté de communes,
21:30villes,
21:32départements,
21:34régions, etc.
21:36Est-ce que chacune, d'une manière
21:38ou d'une autre, à l'insu de son plein gré,
21:40comme on dit, ne fabrique-t-elle pas
21:42ses normes ? Et ça arrive
21:44à la haie, vous parlez de la haie,
21:46ça arrive aux champs, ça arrive
21:48à la rivière, ça arrive à tout.
21:50C'est tout à fait vrai. Et en plus, je dirais
21:52qu'on a deux catégories de concitoyens.
21:54Les entreprises,
21:56artisans, commerçants, etc.,
21:58vont être beaucoup plus sensibles aux normes dites nationales.
22:00Elles vont être vraiment
22:02prégnantes pour eux. Mais finalement, monsieur, madame,
22:04tout le monde, c'est souvent la norme
22:06créée par le conseil municipal
22:08sur son permis de construire,
22:10sur sa possibilité de construire un cabanon.
22:12C'est vraiment
22:14les normes de terrain et de subsidiarité
22:16qui le concernent plus et qui les aperçoient.
22:18Or, effectivement, comme vous le dites,
22:20on est un vrai mille feuilles. C'est encore
22:22une exception française.
22:24D'aucuns n'arrivent à s'attaquer.
22:26Alors, bien sûr,
22:28Hollande a créé la région,
22:30les a rassemblés, on en a fait plus nombreuses.
22:32On essaie de pousser à l'intercommunalité,
22:34mais on ne cherche pas à supprimer.
22:36Or, chacune d'entre elles est
22:38productive de normes. Encore une fois,
22:40on en revient à Montesquieu. C'est une tentation du pouvoir.
22:42Ces normes se coordonnent
22:44très mal entre elles, en plus.
22:46Et puis aussi, ce mille feuilles est budgétivore.
22:48Parce qu'on a tous vu dans nos campagnes
22:50qu'il y a l'hôtel de ville de notre
22:52commune, et puis on a vu la construction
22:54comme un champignon
22:56de l'hôtel d'intercommunalité
22:58qu'il a fallu doublonner
23:00avec, évidemment, un nouveau recrutement de fonctionnaires
23:02et d'agents publics tout à fait
23:04sympathiques. Et voilà, moi-même
23:06un fonctionnaire, donc je suis tout à fait
23:08respectueux des fonctionnaires, mais c'est un mille feuilles.
23:10D'ailleurs, il y a
23:12un lien indéniable,
23:14selon moi, et c'est un de mes chapitres dans mon livre,
23:16entre l'inflation normative
23:18et l'inflation des prélèvements obligatoires.
23:20Ah oui, voilà.
23:22Je pense que les deux courbes...
23:24Voilà, les deux courbes
23:26de toute façon sont toutes les deux ascendantes
23:28à partir des mêmes périodes.
23:30Aujourd'hui, vous savez qu'on est à
23:32j'ai pas le chiffre en tête exact, mais c'est
23:34entre 45 et 46%
23:36de prélèvements obligatoires.
23:38On est parti du général De Gaulle
23:40avec 31%.
23:42Et encore une fois,
23:44ce que disait Georges Pompidou de De Gaulle...
23:46Et ce que disait Giscard, à plus de 35%
23:48on est dans le socialisme.
23:50C'est la poule et l'œuf, c'est-à-dire que
23:52l'inflation des normes
23:54engendre des coûts. Il faut augmenter le
23:56nombre de fonctionnaires qui évidemment vont
23:58être chargés de les contrôler, les appliquer, etc.
24:00Donc il y a une sorte de poule et l'œuf.
24:02Tout ça n'est pas fait pour ralentir
24:04les prélèvements obligatoires, parce qu'il faut
24:06bien appliquer ces normes, les surveiller,
24:08les mettre en vigueur, etc. Et elles vont
24:10coûter aux entreprises.
24:12Parce qu'il y a un phénomène qui n'est mal
24:14souvent compris de nos concitoyens.
24:16Quand ils sont cliquinés par les normes qui leur sont
24:18vraiment les plus visuelles, les normes de la mairie,
24:20les normes peut-être du département, de la région, je n'en sais rien,
24:22ils aperçoivent moins
24:24l'impact des normes nationales.
24:26Pourquoi ? Parce qu'elles s'incorporent
24:28dans le prix de revient
24:30des produits qu'ils achètent comme
24:32consommateurs. S'il y en a un qui ne peut
24:34pas faire autrement que de se mettre aux normes,
24:36c'est l'entreprise, ou le commerçant.
24:38Donc ils répercutent ça sur les prix.
24:40Évidemment, vous n'imaginez pas qu'il prend de sa poche.
24:42Il incorpore
24:44l'augmentation du coût des normes
24:46dans le prix de revient.
24:48Et évidemment, ça peut avoir un effet inflationniste,
24:50ça peut avoir un effet aussi concurrentiel.
24:52C'est-à-dire qu'évidemment,
24:54c'est bien, c'est gentil, tant que
24:56les concurrents n'ont pas les mêmes normes.
24:58Ils ne sont pas asseints aux mêmes normes.
25:00C'est aussi un élément de la compétitivité française.
25:02C'est tout le problème des agriculteurs par rapport
25:04aux pays voisins, etc.
25:06Évidemment,
25:08quand les fraises de Bretagne sont
25:10à 12 euros alors que les fraises d'Espagne
25:12sont à 4, allez chercher derrière.
25:14Ce sont des normes sociales, de fiscalité
25:16environnementale, foncières,
25:18etc. qui, additionnant,
25:20donnent des centimes additionnelles
25:22en plus ou en moins.
25:24C'est tout à fait...
25:26C'est tout à fait...
25:28Non, non seulement c'est tout à fait parlant,
25:30mais c'est un vrai problème qui se passe là.
25:32C'est un vrai problème, et alors je vais en profiter
25:34pour interpeller en quelque sorte, grâce
25:36à nos auditeurs de Sud Radio,
25:38j'ai constaté par mon livre et par mes recherches
25:40que jamais la Cour des Comptes
25:42française n'a été saisie
25:44du problème de chiffrer le coût des normes.
25:46Voilà que...
25:48Alors que François Hollande
25:50a créé le choc de simplification
25:52qui a fait Flores,
25:54il était de la Cour des Comptes,
25:56il aurait pu demander à la Cour des Comptes de faire des études.
25:58Il n'y a pas d'études aujourd'hui.
26:00Tout projet de loi qui sort
26:02est muni d'une étude d'impact qui est faite
26:04par les fonctionnaires qui sont les auteurs de la loi.
26:06Et donc leur seul
26:08instrument technocratique qui existe, c'est la louche.
26:10Je n'ai pas apporté,
26:12mais vous voyez tout ce que c'est qu'une louche.
26:14Ils évaluent à la louche,
26:16comme on dit, ce que pourrait être le coût d'une norme.
26:18Ce mélange extraordinaire
26:20d'impréparation
26:22ou d'amateurisme, je ne sais pas comment on l'appelait,
26:24mais quand même, quand vous dites à la louche,
26:26ça veut dire... Parce qu'après,
26:28moi je paye, enfin moi, le citoyen...
26:30Alors quand je vous dis à la louche,
26:32ça peut être polémique, mais en réalité il y a un rapport
26:34du Conseil économique et environnemental,
26:36du Conseil social et environnemental
26:38de 2019, qui a fait
26:40toute une étude sur les études d'impact
26:42préalables aux lois, et qui a démontré
26:44que souvent, malheureusement, elles sont
26:46totalement
26:48approximatives
26:50et décevantes
26:52pour la réalisation future. C'est-à-dire qu'effectivement,
26:54les entreprises ont raison de dire
26:56on nous impose des normes, sans calculer
26:58préalablement ce qu'elles coûteront,
27:00et le bilan n'est pas fait.
27:02Je crois que nous
27:04avons des auditeurs.
27:06Oui, beaucoup de gens appellent, et on va commencer
27:08avec Philippe de Nice, qui nous a appelé
27:10au 0826 300 300.
27:12Bonjour Philippe.
27:14Oui, bonjour M. Bercoff,
27:16et bonjour M. E. Duval.
27:18Écoutez, j'ai une anecdote, mais qui est
27:20trop rigolote, parce que
27:22j'ai fait de la moto,
27:24malgré mes 74 ans,
27:26et j'habite Nice,
27:28et donc, en tant que
27:30compatriote, qui sont
27:32fonctionnés, et qui sont
27:34partie des faibles, alors que les fours
27:36ne payent rien, bon, enfin, bref,
27:38j'ai fait mon contrôle technique de ma moto,
27:40et au moment de la mettre sur le pont,
27:42le
27:44mécanicien a s'est remonté, entre guillemets,
27:46a pris sa lampe de poche, et puis
27:48il a regardé la roue arrière, et il a dit, oh,
27:50il y a des garnitures de freins qui sont usées,
27:52il faut vite les faire réparer. Alors,
27:54je le règle, je m'en vais, je vais chez mon
27:56réparateur, il me dit, ben, ils sont neufs.
27:58Elles sont neuves,
28:00les garnitures. Je vous jure,
28:02mes pireurs, je trouve ça tellement
28:04stupide, ce contrôle technique, c'est que
28:06le par-choc,
28:08avec un deux-roues, c'est notre corps, donc on confie
28:10notre vie, et c'est ça que je
28:12ne comprends pas, cette absurdité
28:14de cette paperasse
28:16européenne.
28:18C'est une bonne anecdote,
28:20Philippe. Je crois que nous avons
28:22marqué...
28:24Voilà.
28:26Merci.
28:28...de Nice, et on va à Bergerac
28:30désormais avec Marie.
28:32Bonjour Marie.
28:34Bonjour. Bonjour André, bonjour votre invité.
28:36Bonjour Marie. Bonjour.
28:38Alors, je voulais vous dire
28:40que je suis un peu énervée.
28:42En effet,
28:44le peuple aujourd'hui,
28:46entre parenthèses, indépendant,
28:48n'existe plus.
28:52Votre invité ne mentionne pas
28:54les traités de Maastricht et les traités
28:56de Kingston.
28:58Oui, vous dites que ça introduit
29:00d'autres normes, ça, au niveau...
29:02On va en parler, on va en parler, vous avez raison.
29:04On ne peut pas tout dire, mais c'est vrai que vous avez raison, madame.
29:06On ne peut pas tout dire, mais elle a raison, Marie.
29:08Parce qu'effectivement, ça introduit
29:10une sacrée tsunami de normes, quand même.
29:12Je l'ai chiffrée.
29:14Marie, allez-y. Vous avez les chiffres ?
29:16Je gifle le nombre de règlements et de directives.
29:18Allez-y, allez-y. Alors, depuis
29:201990,
29:22il y a eu 10 474
29:24lois de nature
29:26législative européenne, faites
29:28à Bruxelles.
29:30C'est une moyenne de 317
29:32règlements ou directives par an.
29:34Voilà.
29:36Madame a raison, effectivement.
29:38Pourquoi ? Ce qui se passe, c'est que
29:40c'est par des référendums,
29:42peu importe le résultat,
29:44mais c'est par des référendums.
29:46On a eu les résultats.
29:48C'est par des référendums, ou par des lois ratifiées par le Parlement
29:50dans son consultation du peuple,
29:52la plupart du temps, que les
29:54textes de l'Union Européenne
29:56ont obligé et obligent
29:58la transposition d'un
30:00flot de normes communautaires.
30:02Donc, nous n'en pouvons mais, si je
30:04puis dire, et effectivement,
30:06ça s'impose. Voilà, ça s'impose.
30:08Et ça s'incorpore dans notre droit national
30:10si fait qu'on ne le voit plus.
30:12C'est-à-dire qu'en fait, on dit normes
30:14nationales, ce qui sont en grosse
30:16partie aussi des normes européennes.
30:18À 80%, disait Jacques Delors,
30:20personne n'a jamais pu
30:22ni prouver qu'il avait raison, ni
30:24contredire qu'il avait raison. Et je pense
30:26qu'il a raison, effectivement. Mais ces normes
30:28sont incorporées.
30:30Les normes nationales sont à 80%
30:32d'origine européenne.
30:34Ou conformes à un règlement, ou conformes
30:36à une directive communautaire. Comme je l'ai dit,
30:3810 477 actes
30:40législatifs européens se sont incorporés
30:42depuis 1990.
30:44Mais ça, c'est l'arbre qui cache la forêt.
30:46Alors, j'écoute la dame, bien sûr, elle a raison,
30:48c'est quelque chose. Malheureusement,
30:50ces textes, c'est très dégueu. Il faudrait les réviser.
30:52Si on ne les révise pas, ça s'impose à nous.
30:54En revanche, il y a une chose qui n'est pas naturelle
30:56en soi. C'est que le Parlement,
30:5841% des lois
31:00chaque année,
31:02sont des
31:04lois de ratification volontaire
31:06de traités
31:08ou d'accords internationaux non-européens.
31:10Donc, on se rajoute une couche.
31:12Après, la couche est imposée.
31:14On a la couche européenne
31:16qui s'impose à nous parce qu'on a ratifié
31:18des traités. Bon, point final.
31:20Je ne dis pas point final, mais en tout cas, c'est comme ça.
31:22Mais en revanche, chaque année, on se rajoute
31:24la couche volontaire, consciente
31:26et conscientisée
31:28de voter que 41% des lois
31:30sont des ratifications de normes internationales
31:32qui peut-être sont des normes
31:34qui concernent Madame ou qui concernent Monsieur
31:36sur les contrôles techniques, je viens d'enseigner les motos.
31:38Voilà. Ça, ça se rajoute
31:40au précédent.
31:42Marie voulait y ajouter quelque chose.
31:44Moi, je vous remercie
31:46pour votre émission.
31:48Merci Marie.
31:50Nous avons, je crois,
31:52nous allons dans le Calvados avec
31:54Philippe. Bonjour Philippe.
31:56Bonjour Philippe.
31:58Bonjour André, bonjour
32:00votre invité. Alors là, écoutez, je vais manger
32:02mon chapeau. Moi, ce que je veux,
32:04c'est du caton et du Zola.
32:06Alors,
32:08parce que là,
32:10on en crève. Moi, je vais être
32:12en désaccord avec votre invité,
32:14mais je lui poserai une question.
32:16Moi, je propose
32:18une suppression de l'ENA.
32:20C'était fait, mais Sciences Po et Consor
32:22la fabrique des petits hommes
32:24gris, comme dit cher Gab, là, il faut arrêter.
32:26Parce que là, on n'en peut plus.
32:28On en crève.
32:30Arrêtez les promotions
32:32dans les écoles, l'administration supérieure,
32:34etc. Alors moi, j'ai une question pour votre invité.
32:36Allez-y. Que pensez-vous
32:38de mettre
32:40des objectifs
32:42de résultats
32:44pour les
32:46administratifs, pour
32:48les hauts fonctionnaires. Un fonctionnaire
32:50qui n'est pas rentable,
32:52on s'en sépare.
32:54Une évaluation,
32:56on s'en sépare.
32:58Et puis, c'est tout.
33:00Je vais vous raconter quelque chose, André, mais brièvement.
33:02Moi, j'ai travaillé dans le domaine
33:04de la machine. Machine agroalimentaire.
33:06On avait donc des machines
33:08qui étaient
33:10labellisées GS,
33:12une norme allemande,
33:14l'équivalent des APAV.
33:16Vous prenez cette machine
33:18qui franchit la frontière française,
33:20elle n'est plus aux normes
33:22françaises.
33:24C'est complètement contradictoire.
33:26On empêche les industriels
33:28de travailler correctement.
33:30Alors qu'on est dans un pays
33:32européen, avec des normes européennes,
33:34vous franchissez la frontière française,
33:36les normes électriques,
33:38la machine n'est plus conforme.
33:40Alors, il faut arrêter. On n'a pas besoin
33:42de ces fonctionnaires.
33:44Merci, Philippe.
33:46Plus besoin de fonctionnaires,
33:48il en faudra toujours. Mais,
33:50monsieur a raison sur un point. Aujourd'hui,
33:52il n'y a pas, finalement, de notation
33:54de notre législateur,
33:56avec un grand L. Il n'y a pas de notation
33:58des normes qu'on nous fait,
34:00en notre nom, pourtant.
34:02Il n'y a pas de surveillance.
34:04Il n'y a pas de repérage
34:06de ce qui est vertueux
34:08et de ce qui n'est pas vertueux.
34:10Quand je propose de normes à score,
34:12on peut peut-être en rigoler,
34:14mais c'est une façon de dire
34:16carton rouge ou carton vert,
34:18ou carton jaune. Aujourd'hui,
34:20on ne distribue pas.
34:22Personne ne note quoi que ce soit.
34:24Et ça, c'est peut-être un appel que je lance
34:26aux organisations professionnelles,
34:28qui en ont les moyens, peut-être de mieux surveiller
34:30les normes en notre nom.
34:32Les branches professionnelles, du bâtiment,
34:34de l'agriculture, etc.
34:36Des loisirs. De nous surveiller les normes
34:38et de nous faire des indices
34:40de satisfaction,
34:42ainsi que des indices...
34:44Ça me paraît tout à fait pratiquement et pragmatiquement intéressant.
34:46C'est une idée, mais ça sera un aiguillon,
34:48peut-être, à réfléchir. Et puis, bien sûr,
34:50monsieur a raison, le problème principal,
34:52c'est un problème institutionnel.
34:54C'est ce que je disais. Quand le pouvoir,
34:56à la manière de Montesquieu, de Tocqueville,
34:58aujourd'hui, il reviendrait,
35:00ils prennent un ABC tout de suite.
35:02Ça, ça veut dire qu'il n'y a plus de contre-pouvoir.
35:04C'est le problème de la séparation des pouvoirs,
35:06des pouvoirs équilibrés, des pouvoirs
35:08qui s'équilibrent les uns les autres.
35:10Ça n'est plus le cas aujourd'hui, entre le pouvoir exécutif
35:12et le pouvoir législatif.
35:14Et c'est ce qui produit de la norme,
35:16à gogo, depuis 2002, au moins.
35:18Et disons-le, cette norme est anormale.
35:20Disons-le.
35:22On se retrouve tout de suite et vous continuez de nous appeler
35:24au 0 826 300 300.
35:26Vous avez la parole sur Sud Radio.
35:280 826 800 300.
35:30303.
35:32Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
35:34Appelez maintenant pour réagir.
35:360 826 300 300.
35:40Ici Sud Radio.
35:44Les Français parlent au français.
35:48Je n'aime pas la blanquette de veau.
35:50Je n'aime pas la blanquette de veau.
35:52Sud Radio Bercov,
35:54dans tous ses états.
35:56Vous êtes bien sur Sud Radio,
35:58dans Bercov, dans tous ses états,
36:00le face-à-face et vous avez la parole
36:02au 0 826 300 300.
36:04Et on accueille tout de suite Guy de Paris.
36:06Bonjour Guy.
36:08Bonjour Sud Radio, bonjour à votre ami,
36:10M. Louis de Duval.
36:12Vous avez dit tout à l'heure
36:14que ces normes enclenchées du consumérisme,
36:16du gâchis, c'est tout à fait vrai.
36:18On parlait de la moto.
36:20Un casque ne peut pas durer plus de 5 ans.
36:22Au bout de 5 ans, quel que soit son état,
36:24quoi qu'il ait subi, il doit être détruit.
36:26Il ne peut plus servir, il n'est plus
36:28sous caution des assurances.
36:30D'accord. Ah c'est obligatoire.
36:32Un casque doit être remplacé au bout de 5 ans, c'est ça ?
36:34Oui tout à fait.
36:36Voilà, si vous avez un accident
36:38et qu'il a perdu le casque,
36:40qu'il n'a pas résisté, qu'il n'a plus de 5 ans,
36:42l'assurance peut se retourner contre vous.
36:44Je prends un autre cas,
36:46parce que les fabricants
36:48s'enfoncent dans la brèche.
36:50Pour eux c'est une aubaine ça, bien sûr.
36:52Dans le bâtiment c'est la même chose.
36:54Il y a des normes qui changent
36:56et c'est le fabricant
36:58qui impose sa loi,
37:00qui agit par derrière
37:02pour que les normes soient changées,
37:04de manière à pouvoir vendre
37:06tout ce qui est électricité,
37:08par exemple un fameux Legrand.
37:10Je vais prendre le cas aussi dans la sécurité.
37:12Là on vient d'avoir une commission de sécurité
37:14et les pompiers qui sont arrivés.
37:16Moi j'ai fait l'unification
37:18d'un local, entre autres un atelier.
37:20C'était aux normes,
37:22ça a été réceptionné par la commission de sécurité,
37:24c'était impeccable,
37:26ça résistait bien.
37:28Il y a une nouvelle commission de sécurité
37:30qui est arrivée quelques années après
37:32et on change tout.
37:34Les normes changent.
37:36Non, les normes ne changent pas.
37:38Pourquoi ?
37:40Il y a une petite partie de la norme.
37:42Il y a une toute petite partie
37:44de la norme qui change.
37:46Tout ça c'est pour
37:48faire du consumérisme, de la consommation.
37:50D'accord.
37:54Je réagis à ce que vient de dire
37:56cet auditeur.
37:58Il y a un triptyque qu'il faut avoir en tête.
38:00Ça ne veut pas dire que les normes ne sont pas forcément
38:02inutiles évidemment. Dans toute civilisation
38:04il faut des normes.
38:06Mais il faut des normes dans une démocratie
38:08qui soient évaluées,
38:10transparentes et représentatives.
38:12Pour moi ces trois axes,
38:14je les ressors de mes différents travaux de recherche.
38:16Et vous en parlez.
38:18Il ne faut pas que ça surgisse
38:20comme ceci sans avoir été consciencieusement.
38:22Comme à l'attaque de la boîte.
38:24Peut-être qu'on peut avoir un projet de normes
38:26qui s'est abandonné parce que l'évaluation
38:28de son impact montre son inefficacité
38:30ou son coût exorbitant.
38:32La transparence, ce qu'a dit monsieur, c'est vrai.
38:34Il peut y avoir des lobbies pro-normes,
38:36des lobbies anti-normes.
38:38Peu importe, n'oubliez pas les mouvements
38:40gilets jaunes, bonnets rouges, etc.
38:42sont nés de la découverte
38:44de normes qui s'imposent à vous
38:46qui étaient surgies d'on ne sait où,
38:48en tout cas du journal officiel.
38:50Et qui tombent comme une épée de Damoclès
38:52sur les acteurs économiques
38:54ou sur les simples destinataires de normes.
38:56Et troisièmement, la représentativité
38:58de normes. Ça c'est un sujet
39:00dont personne ne parle.
39:02Mais aujourd'hui, la représentativité,
39:04ça veut dire qu'on accepte
39:06d'autant plus facilement
39:08que des normes s'appliquent et s'imposent à vous
39:10que finalement elles sont leur représentativité
39:12démocratique.
39:14On est dans une démocratie, donc les normes sont faites
39:16en notre nom, par nos représentants,
39:18à la condition qu'évidemment, bien sûr,
39:20ils fassent des choses qui soient représentatives
39:22de ce qu'on souhaite. Alors je vais vous donner
39:24un exemple. Vous en direz
39:26ce que vous voudrez, bien sûr.
39:28On a 103%
39:30d'augmentation des normes
39:32depuis 2002. C'est le chiffre
39:34que j'ai révélé, grâce aujourd'hui, ce matin,
39:36à la publication des chiffres.
39:38104%, arrondissons.
39:40Et dans le même temps,
39:42dans le même temps, la représentativité
39:44du Parlement
39:46législateur a baissé
39:48de 30%.
39:50Comment ? Prenez,
39:52et là aussi ce sont deux courbes qui sont inversées,
39:54mais c'est très intéressant,
39:56le nombre de majorité des suffrages
39:58exprimés au second tour
40:00des législatives, depuis
40:022002, ils ne cessent de s'effondrer.
40:04Et aujourd'hui,
40:06aujourd'hui, un chercheur,
40:08Paul Séby, un chercheur en
40:10sondage, a
40:12démontré par un panorama
40:14de toute la représentativité des
40:16Parlements, Parlements
40:18européens en Europe,
40:20eh bien, nous sommes le dernier Parlement
40:22en termes de représentativité.
40:24La majorité législative...
40:26On est dans un terme rouge en matière de représentativité.
40:28Il n'y a aucune polémique dans ce que je dis, c'est factuel.
40:30La majorité législative,
40:32donc celle qui, appuyons sur le bouton,
40:34fait des lois, a
40:3612,5% des inscrits
40:38en représentativité.
40:40Or, moins
40:42une démocratie qui est représentative, plus
40:44le produit est énorme. Et c'est ça qui crée
40:46Gilets jaunes, bonnets
40:48rouges,
40:50les salariés dans la rue
40:52contre la réforme des retraites,
40:54les salariés dans la rue contre la réforme des retraites,
40:56réforme des retraites, peu importe
40:58ce qu'on en pense, elle est
41:00adoptée avec 175 heures
41:02de débats,
41:04en 1949-1943.
41:06Quelle est sa représentativité ?
41:08Pour qu'ensuite les salariés
41:10en acceptent, en acceptent
41:12qu'elle s'impose à eux
41:14normes contraignantes,
41:16on me le rappelle tout à l'heure.
41:18Et ça crée des mouvements sociaux.
41:20Absolument, contraignantes, il faut
41:22surtout se rappeler de ça.
41:24Merci beaucoup Guy, on va à Montpellier avec
41:26Pierre, bonjour Pierre.
41:28Bonjour Pierre.
41:30J'écoute ce débat et je suis
41:32déçu qu'un chercheur
41:34tourne un peu autour du pot.
41:36Je vais introduire
41:38une notion... Allez Pierre, ne tournez pas autour du pot,
41:40allez-y Pierre. Exactement,
41:42il y a deux types de dictatures,
41:44les dictatures dures, qui utilisent la matraque,
41:46et puis les dictatures
41:48démocratiques, qui utilisent les normes.
41:50Et ça, le Parlement le sait très bien.
41:52Et pour
41:54asseoir le discours,
41:56les démocraties utilisent la notion du
41:58bien, on doit aimer tout le monde,
42:00la notion de la peur, on va tous
42:02mourir avec le climat, et
42:04le mensonge, on a toujours fait ça.
42:06Donc, ça serait intéressant quand même
42:08que ce chercheur
42:10fasse un livre qui explique
42:12cette notion de démocratie
42:14basée sur des dictatures
42:16qui tombent à l'étranger. Pierre, ce sera
42:18son second bouquin, mais il en parle très vite.
42:20Très vite, page 203 de mon livre,
42:22effectivement, j'invoque Tocqueville
42:24et toute l'analyse qu'il a pu faire
42:26en 1831 sur la
42:28démocratie, et j'aboutis
42:30effectivement à un concept, je dis aujourd'hui, il faut dire
42:32non à la société de normalisation
42:34démocratique servile.
42:36Alors, allez lire mon livre, effectivement,
42:38j'en fais un élément de philosophie politique.
42:40C'est un outil, il faut
42:42expliquer aux gens que la norme, c'est une dictature
42:44démocratique. Alors, je n'entends
42:46pas le mot dictature démocratique.
42:48Si c'est trop intellectualisé,
42:50personne ne comprendra.
42:52Non, mais là, ça n'est pas, lisez le livre,
42:54franchement, c'est pas...
42:56J'ai déjà communiqué avec le Parlement
42:58sur ce sujet, ils sont
43:00tous bien au courant.
43:02Oui, mais c'est ce qui...
43:04Mais relisons Tocqueville et demandons à ce que
43:06nos députés, effectivement, relisent Tocqueville sur
43:08le despotisme,
43:10le risque de despotisme de toute démocratie,
43:12effectivement, c'est un vrai problème.
43:14En permanence, monsieur Bercoff, vous faites référence
43:16à De Gaulle, qui est
43:18le dernier moment où il y a
43:20une démocratie en France.
43:22Vous en faites référence en permanence, et vous en avez
43:24donc conscience.
43:26Il vous le dit souvent aussi, il faut
43:28bien nommer les choses.
43:30Ne pas nommer les choses, c'est ce qu'il y a de pire.
43:32Et on ne parle pas suffisamment
43:34de la dictature démocratique.
43:36Si toutes les démocraties occidentales
43:38se comportent exactement de la même façon,
43:40c'est pas parce que tout le monde pense
43:42exactement la même chose. C'est parce que
43:44ceux qui dirigent ont tous le même
43:46objectif. Bien sûr, mais parce que
43:48ça leur convient, aujourd'hui,
43:50et tout le problème, c'est le problème du référendum,
43:52on va en parler, mais je reviens simplement...
43:54Bien sûr, le dernier référendum
43:56n'a pas été écouté.
43:58On ne va pas reprendre la discussion,
44:00nous arrivons en fin d'émission.
44:02On reprendra cela, mais je voudrais
44:04vous dire que le livre de Christophe et Hoche du Val
44:06vous permet un livre, il est
44:08fait aussi pour prendre conscience
44:10pour un certain nombre de gens, et je vous assure
44:12qu'un certain nombre de gens ne prennent pas conscience de ce
44:14poids des normes. Les chiffres qu'a donnés
44:16Christophe et Hoche du Val sont
44:18très importants. La représentativité,
44:20etc., et c'est à nous
44:22de prendre conscience, et puis, c'est à nous d'agir.
44:24Chacun, aussi, doit faire
44:26sa part.
44:28Prendre sa part, comme disait Michel Roucard.
44:32Merci beaucoup, chers auditeurs,
44:34d'être toujours aussi nombreux à nous écouter, et merci
44:36à Christophe et Hoche du Val pour son livre
44:38L'inflation normative, par
44:40Echeplon. Tout de suite, l'émission de Brigitte Lahaye,
44:42à tout de suite sur Sud Radio.
44:50Avec Aper, la marque de vêtements
44:52qui respecte votre identité,
44:54en vente exclusive sur
44:56aper-mod.com

Recommandations