• il y a 5 mois
Dans cet épisode, nous continuerons à explorer la signification du courage et de la sagesse du général De Gaulle, ainsi que les raisons pour lesquelles il a choisi un tel moment historique pour établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Il ne s'agit non seulement de son courage et de sa sagesse, mais aussi de sa vision profonde du monde et de sa compréhension précise des intérêts nationaux de la France. Grâce à de précieuses images historiques, nous nous efforçons de restituer autant que possible l'environnement international de l'époque, afin que le grand public puisse mieux comprendre le contexte de la décision du général De Gaulle et sa sagesse diplomatique, en vue d'en tirer des enseignements profonds pour les relations internationales contemporaines.

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Transcription
00:00 De Gaulle disait lui-même, mon flambeau sera un jour repris par quelqu'un qui me prolongera.
00:09 La seule querelle qui vaille, c'est celle de l'autre.
00:13 C'est cette capacité à être ouvert sur les autres et de considérer que l'autre
00:20 n'est pas un danger mais une chance.
00:21 Un pays peut-il accepter qu'un pays étranger puisse prendre les décisions à sa place ?
00:29 Charles de Gaulle n'est pas un idéologue, c'est un pragmatique.
00:33 Il s'adapte aux situations.
00:35 Il y a bien ce sentiment que le monde ne peut pas se limiter à simplement les Etats-Unis d'un côté
00:41 et le bloc soviétique de l'autre.
00:43 Il faut lire les premières lignes de ses mémoires.
00:46 De tout temps, je me suis fait une certaine idée de la France.
00:57 Pékin et Paris sont donc convenus d'échanger les ambassadeurs.
01:05 La France ne fait que reconnaître le monde tel qu'il est.
01:10 Ici, nous y avons l'établissement de relations diplomatiques entre la Chine communiste et la France
01:16 énerve considérablement les Américains.
01:18 Il n'y a qu'à lire la presse américaine ou à discuter avec les diplomates à Washington pour en être convaincus.
01:23 Les Etats-Unis dévoient d'un très mauvais oeil la reconnaissance de la Chine communiste par la France
01:29 et l'établissement de relations diplomatiques.
01:31 Le contexte global, c'est la presse 61-62.
01:34 Vous avez eu la crise de Berlin, vous avez eu la crise de Cuba.
01:37 Vous avez été convaincu de la destruction de l'indépendance cubaine, de l'extension de la puissance soviétique dans l'hémisphère occidental,
01:52 de la défaite de l'inter-américainisme et de la Chine communiste,
01:59 qui a décidé de transformer Cuba en un lieu pour mettre tous les Américains sous la fusil nucléaire
02:09 et ainsi intensifier la diplomatie soviétique de l'homme noir dans chaque partie du monde.
02:26 On est sortis de l'idée que la guerre froide ne déboucherait vraisemblablement pas sur une guerre chaude,
02:33 c'est-à-dire sur un affrontement nucléaire généralisé,
02:35 puisque alors que la tension montait au maximum entre Washington et Moscou,
02:39 il y a un processus de désescalade qui s'est engagé.
02:50 Sous de Gaulle, la France distingue beaucoup plus les nuances au sein du bloc de l'Est que les États-Unis.
02:58 Le monde n'est pas simplement d'un côté le bloc américain et de l'autre côté le bloc soviétique à l'époque.
03:04 C'est en ce sens-là qu'il va oser aller prendre ou décider de reconnaître certains pays que les autres ne reconnaissent pas encore.
03:12 Ils le feront derrière, mais il n'y a pas de contrainte dans la tête de de Gaulle.
03:15 Pour les Américains, c'est une initiative qui peut apparaître hardie et même dans un premier temps relativement inquiétante,
03:21 parce qu'en 1962, c'est le moment où on est vraiment bloc contre bloc,
03:26 où effectivement toute tentative de prendre un petit peu de distance peut paraître comme extrêmement dangereuse.
03:33 Mais finalement, le raisonnement de de Gaulle est un petit peu différent.
03:54 Il est de dire qu'au contraire, il faut jeter des ponts par-delà les blocs.
03:59 Du point de vue français comme du point de vue chinois, il y a une espèce de champ des possibles qui s'est ouvert.
04:05 Puisque quelque part, les blocs restaient, mais que l'affrontement, la perspective de l'affrontement s'éloignait,
04:10 mais il y avait un espace de liberté pour aller chercher d'autres types de relations, pour nouer des liens, peut-être par-delà les blocs, qui était important.
04:18 La Chine et la France, qui appartenaient à deux camps, s'efforçaient pourtant d'explorer une voie de développement indépendante et autonome pour leurs intérêts nationaux respectifs.
04:31 La politique d'indépendance, c'est l'un des tournants de 1958.
04:40 Quand il décide qu'il faut que la France soit indépendante sur le plan de l'énergie, et qu'il lance une filière nucléaire,
04:49 quand il dit qu'il faut que la France ait une décision militaire indépendante, qu'elle soit propre, elle est la première.
05:01 Le moment de friction avec les Américains, c'est la deuxième moitié de l'année 1962,
05:08 quand Kennedy va avoir la tentation de proposer la force multilatérale,
05:14 c'est-à-dire qu'il va tout faire pour empêcher la dissuasion française de devenir autonome, et là, de Gaulle dit non.
05:20 Il dit qu'il faut que la France soit elle-même qui décide pour son propre sort.
05:26 Et ça, c'est de Gaulle.
05:29 De Gaulle est de tous les chefs d'État occidentaux le premier qui dit qu'il y a une très forte divergence entre Pékin et Moscou,
05:35 et quelque part, ça nous crée un champ des possibles.
05:39 Il y a bien un monde qui est globalisé, même si le terme n'existe pas à l'époque,
05:43 il y a d'autres espaces avec lesquels on doit pouvoir dialoguer et échanger.
05:48 Il tenait compte des faits. Il n'était pas dans l'idéologie, il n'était pas dans les rêveries.
05:55 Il dit d'ailleurs dans sa conférence de presse, où il annonce qu'il va reconnaître la Chine sur le plan diplomatique,
06:04 il dit "ce pays plus vieux que l'Histoire".
06:09 Magnifique description de la Chine.
06:11 La Chine, un grand peuple, le plus nombreux de la Terre, un État plus ancien que l'Histoire.
06:26 Comme c'était un homme pragmatique, il considérait que le grand pays qui était la Chine avait un rôle important à jouer dans le concert international.
06:38 Il y a chez lui déjà, par les lectures qu'il a faites, cette idée que pour bien gouverner la France, il faut s'adapter aux circonstances.
06:47 La Chine elle est là, avec sa puissance, son innombrable population, son histoire, sa culture.
06:56 Donc c'était normal que la France la reconnaisse.
07:00 Il a le pressentiment qu'encore une fois, on ne peut pas exister au niveau d'une planète où les échanges s'accélèrent à ce moment là,
07:15 où le développement maritime, le développement aérien fait que les distances se raccourcissent de plus en plus,
07:20 les échanges sont de plus en plus importants, on ne peut pas occulter une partie de la population.
07:24 La reconnaissance de la Chine, il le fait encore une fois, non pas pour dire "je suis le premier à l'avoir fait",
07:29 ça ne rentre absolument pas en ligne de compte dans ce que peut décider le général de Gaulle,
07:34 mais en revanche, il a ce pressentiment très fort que le monde se frein avec tout le monde,
07:41 et donc aussi bien la Chine que l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale, etc.
07:46 On a vu de nouveaux pays s'affirmer de façon très très forte sur la scène internationale.
07:59 La Chine, on est l'exemple le plus spectaculaire, le plus brillant.
08:08 C'est pourquoi il a pris cette décision assez solitaire et très courageuse à l'époque
08:14 de décider la reconnaissance de la République populaire de Chine,
08:20 et surtout d'échanger des ambassadeurs.
08:23 La mise en place de relations avec la Chine, c'est effectivement un secret
08:27 qui est progressivement éventé, progressivement révélé.
08:35 C'est pour ça qu'en 1957, Edgar Ford a envoyé au général de Gaulle "Le serpent et la tortue",
08:40 qui était un livre bilan sur l'état de la Chine et plaidoyer pour l'établissement de relations diplomatiques.
08:47 Et c'est Edgar Ford que le général de Gaulle va mandater à l'automne 1963
08:54 pour entrer en communication avec les ministres de Mao Zedong
08:59 et conclure le fameux accord de janvier 1964.
09:04 L'accord de janvier 1963
09:08 A l'automne 1963, lorsqu'il a appris la volonté d'Edgar Ford de venir en Chine,
09:20 le premier ministre Zhou Enlai a pressenti avec perspicacité le caractère officiel de ce voyage
09:29 et a personnellement pris des dispositions pour l'accueillir.
09:34 Ford, c'est un petit peu, si vous voulez, de poisson pilote,
09:40 puisqu'en fait, au tout début du mois de janvier, il donne un long entretien au Figaro
09:46 dans lequel en fait il annonce énormément de choses, justement,
09:50 et en gros il annonce à peu près ce qui va se passer.
09:53 Alors évidemment, ça a un impact énorme.
09:55 C'est considéré à l'époque comme une espèce de choc,
09:58 mais il ne s'est pas forcément vu comme quelque chose de négatif.
10:02 Quand on sonde les gens, en fait, il y a une assez large majorité de Français,
10:06 55% des gens qui sont favorables.
10:09 Psychologiquement, dans la tête de l'opinion publique, la Chine c'est plus loin.
10:19 Donc il y a moins ce danger immédiat.
10:21 Si tant est qu'il y a un danger, il y a moins cette notion de danger immédiat.
10:25 La Chine ne fait pas peur, parce qu'il y a une fascination pour la Chine en France,
10:29 et parce qu'ils comprennent en fait la politique du général de Gaulle.
10:32 C'est-à-dire qu'à ce moment-là, elle a un degré, disons, de cohérence que les gens comprennent.
10:37 Ils comprennent sa volonté de chercher des marges de manœuvre,
10:40 ils comprennent sa volonté de replacer en quelque sorte la France sur plusieurs continents,
10:45 et donc de retrouver un rôle.
10:47 La voix du général de Gaulle est une voix qui compte dans le pays.
10:51 Là on est sur un personnage qui incarne ce que l'on a appelé une certaine idée de la France,
10:56 mais du coup quand il fait ça, je pense que l'opinion publique a tendance à lui faire confiance.
11:01 On fait confiance parce qu'il a montré par le passé que quand il prenait des décisions, c'était des bonnes décisions.
11:06 C'est quelqu'un qui arrive à projeter son pays à 10, 20 ou 30 ans, en lui donnant un horizon d'avenir.
11:14 La Chine est un très grand pays,
11:18 et tous les grands pays, à partir du moment où il arrivera à mettre en place les réformes,
11:22 occupera le devant de la scène internationale.
11:25 Et voilà pourquoi je dois, en janvier 1964, m'entendre avec lui.
11:31 [Musique]
11:49 Pour la Chine, cela a ouvert la voie à l'établissement des relations diplomatiques
11:54 au niveau d'ambassadeurs avec les grands pays occidentaux.
11:58 Pour la France, cela a renforcé sa position stratégique
12:03 et lui a permis de parler directement avec les grands pays des deux camps,
12:09 lui donnant plus d'espace et de poids sur le plan diplomatique.
12:15 [Musique]
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12:47 L'établissement des relations diplomatiques chino-françaises a eu un impact
12:53 qui dépassait de loin le cadre bilatéral.
12:57 Le secrétaire d'État américain de l'époque, Dean Rusk, a dit que cet événement
13:05 a fendu une entaille dans une plaque de fer.
13:09 [Musique]
13:14 De Gaulle connaît Nixon de très longue date.
13:17 Lors d'un des derniers entretiens qu'ils ont tous les deux, en 1969,
13:20 pour les obsèques d'Eisenhower, il parle de la Chine.
13:23 C'est là que De Gaulle dit qu'il faut miser sur la Chine.
13:27 C'est le moment, regardez, on vous a ouvert la voie,
13:30 on a établi des relations diplomatiques, vous avez tout intérêt à nous suivre
13:36 parce qu'actuellement il n'y a que des avantages, c'est un pari sur l'avenir
13:40 et c'est ce qui influence, en quelque sorte, Nixon quand en 1972,
13:46 il vient à Pékin et qu'à son tour, justement, c'est un petit peu le tournant
13:50 qui débloque le camp occidental et il établit des relations diplomatiques avec Pékin.
13:54 [Musique]
14:12 Donc pour les Américains, il y a une façon de se dire,
14:15 on voit ce qu'ils peuvent faire et on va voir ce que ça donnera derrière.
14:18 Et donc c'est cette force qu'a De Gaulle, c'est d'imposer ses points de vue.
14:21 C'est-à-dire que quand De Gaulle décide de quelque chose,
14:24 les autres pays ont tendance à écouter parce que c'est la stature du général De Gaulle,
14:27 parce que c'est l'histoire qu'incarne le général De Gaulle
14:29 et c'est ce que le général De Gaulle a réussi à faire sur les 20 dernières années
14:33 avant la connaissance de la Chine.
14:35 [Musique]
14:41 Je pense que quelque part, l'indépendance de De Gaulle,
14:45 c'est aussi la capacité à créer des voies,
14:47 à inventer des chemins qui ont été suivis par d'autres à un bon moment après.
14:52 C'est un petit peu, si vous voulez, le précurseur,
14:54 celui qui débrousse ça et justement qui va le premier,
14:56 mais qui ouvre aussi le chemin pour les autres.
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15:10 De Gaulle était fasciné par les civilisations en général
15:15 et donc par la civilisation chinoise,
15:18 puisque dans sa conférence de presse,
15:20 il dit que la Chine est un pays plus vieux que l'histoire.
15:24 Ce qui est important, c'est que très vite,
15:26 De Gaulle a privilégié le volet culturel de la coopération entre les deux pays.
15:31 Le passeur de culture chinoise, c'est André Malraux.
15:34 [Musique]
15:37 C'est André Malraux dont il a lu La Condition Humaine, bien évidemment,
15:40 et qui lui a énormément parlé, qui l'a initié en fait à la culture chinoise,
15:44 parce que De Gaulle lisait beaucoup,
15:46 mais pour tout ce qui relevait des arts visuels, de la peinture, de l'opéra, du théâtre,
15:51 c'était Malraux qui était un petit peu son pourvoyeur.
15:54 Je pense que c'est assez largement Malraux ensuite,
15:56 qui a été un petit peu son professeur de Chine, disons,
15:59 qui l'a initié véritablement à la diversité et à la richesse de la culture chinoise.
16:03 Dans la tête de De Gaulle, Malraux est un élément essentiel
16:07 de son dispositif politique et de son dispositif culturel.
16:11 Malraux et De Gaulle partagent une vision commune de l'importance des cultures,
16:16 de toutes les cultures.
16:18 Il n'y a pas de culture mineure par rapport à d'autres,
16:20 il n'y a pas d'art majeur, il n'y a pas d'art premier,
16:22 toutes les cultures sont intimement liées les unes aux autres.
16:25 [Musique]
16:29 André Malraux a écrit, et c'est le roman qui lui a valu une notoriété internationale
16:35 et le prix Goncourt, La Condition Humaine.
16:38 [Musique]
16:40 Alors, quand André Malraux entre dans la vie du général De Gaulle,
16:44 c'est bien évidemment bien plus tard, nous sommes dans les années 1950,
16:49 et nous savons que, par André Malraux, André Malraux aimait à se raconter
16:54 et aimait à raconter les conversations qu'il avait en privé avec le général De Gaulle.
17:00 [Musique]
17:11 Ce qui est certain, c'est que cet homme de culture et ce très fin connaisseur de la Chine
17:16 a forcément influencé le général De Gaulle dans sa décision.
17:21 Et Malraux a certainement eu un effet éclairant là-dessus.
17:26 Il a dû peut-être approfondir les connaissances du général sous l'Orient.
17:31 Premier ambassadeur français nommé à Pékin, Lucien Paye, c'était un universitaire, justement.
17:39 [Musique]
17:44 Là, on est plus dans quelqu'un qui va être là pour comprendre,
17:47 pour aller expliquer les choses, pour aller partager sa compréhension du territoire.
17:52 Le général De Gaulle a prôné le non-alignement, c'est-à-dire l'autonomie diplomatique de notre pays.
18:00 Et il avait bien conscience que dans cette diplomatie, il y avait certes la politique,
18:06 l'économie, le commerce, les échanges, la politique tout simplement,
18:11 mais que la culture allait compter également.
18:15 [Musique]
18:28 Une diplomatie culturelle ne consistait pas à vouloir imposer aux autres sa propre culture,
18:36 mais consistait, en tout cas visait, à inviter les autres à partager le meilleur de notre culture
18:44 dans le même temps où nous étions disposés à partager le meilleur de leur culture.
18:50 [Musique]
18:59 Ce n'est pas uniquement un échange marchandises qu'on va faire.
19:01 On ne va pas uniquement construire des relations économiques,
19:03 on ne va pas uniquement construire des relations politiques,
19:05 on va construire un tissu commun de relations.
19:08 Et c'est ce qui fait, je pense, aussi la spécificité des relations
19:11 qui existent encore aujourd'hui entre la France et la Chine.
19:13 On peut se dire un certain nombre de choses, d'accord, de désaccord, de points de vue différents,
19:17 mais en revanche, il y a toujours, moi ce qui m'a toujours frappé
19:20 dans les visites qui ont pu être faites par les présidents de la République successives,
19:23 c'est qu'il y a une racine culturelle qui est très importante dans ces relations encore aujourd'hui.
19:28 [Musique]
19:31 [Musique]
20:00 60 ans plus tard, le peuple chinois garde toujours en mémoire
20:06 la contribution historique du général de Gaulle, pionnier des relations sino-françaises.
20:12 Partir de de Gaulle, ça permet de comprendre comment on est arrivé où on en est,
20:16 ça permet de voir où on en est arrivé.
20:19 C'est un espèce de point de départ clair parce que de Gaulle pose des bases.
20:22 [Musique]
20:26 Quand on regarde l'histoire de la France au XXe siècle,
20:30 on trouve de Gaulle à chaque moment et que ces moments ont encore un rôle dans notre histoire récente.
20:36 [Musique]
20:39 L'hypothèse de Gaulle, il est à l'origine de choses qu'on utilise encore au quotidien,
20:43 Ariane-Espace, Airbus, le TGV, bien évidemment la dissuasion nucléaire,
20:48 ce sont des choses qui sont fondamentales aujourd'hui dans l'existence de la France.
20:51 C'est grâce à lui, grâce aux armées françaises de la France libre,
20:57 grâce aux résistants qui étaient à l'intérieur de la France,
21:01 que la France a aujourd'hui un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
21:10 Quand on travaille sur la France, quand on réfléchit sur le modèle français,
21:14 on tombe toujours sur quelque chose qu'on lui doit ou alors on tombe sur quelque chose qu'il a défini.
21:20 [Musique]
21:23 En politique étrangère comme en politique économique et sociale,
21:27 aujourd'hui encore le débat français s'est assez largement situé par rapport à ce qu'il a défini.
21:33 [Musique]
21:35 C'est la raison pour laquelle oui la recherche sur le gaullisme se renouvelle toujours,
21:39 qu'il y a régulièrement des publications, des biographies, des essais,
21:44 qu'il y a régulièrement des films aussi qui sont réalisés
21:47 parce que c'est une espèce de figure dans laquelle on trouve toujours une espèce de source première
21:52 justement pour de nouveau éclairer un petit peu le récit et le débat national.
21:57 Et c'est pour ça que du coup oui effectivement c'est quelque chose qui est toujours présent je dirais dans l'État.
22:02 C'est un homme qui n'était pas un idéologue, c'était un homme pragmatique
22:07 dont le moteur était l'amour de la France et la passion de la liberté humaine.
22:15 Et je crois que c'est la raison pour laquelle il a eu cet écho dans le monde.
22:21 Donc cet homme est apparu comme un symbole dans le monde entier
22:27 et je pense que son image rayonne encore.
22:31 [Musique]
22:33 De toute façon il y a un inconscient gaullien dans la population française
22:37 et même au sein de l'État français je pense qu'il y a une forme d'inconscient gaullien,
22:41 c'est-à-dire que cette idée d'État efficace, cette idée de constitution administrative forte,
22:46 c'est des choses qui se réveillent parfois, particulièrement au moment des crises
22:51 où dans ce cas-là on se souvient de tout ce que de Gaulle a mis en place,
22:54 de cette espèce de squelette en quelque sorte justement qui permet au pays de rester debout.
22:58 Charles de Gaulle a été un géant de l'histoire, parce qu'il a eu le courage de dire non en 1940.
23:06 [Musique]
23:08 Ce qui fait la force de de Gaulle, c'est sa capacité à oser de dire non et de s'opposer.
23:14 Encore une fois pas de dire non pour le principe de dire non,
23:16 mais de dire non pour construire quelque chose de nouveau.
23:19 Il y a dans toutes les décisions qu'on va prendre de Gaulle tout au long de sa vie,
23:22 le fait de placer l'intérêt du pays avant tout.
23:26 [Musique]
23:31 Et ça j'aime cette dimension chevaleresque,
23:33 j'aime cette dimension qui est de dire j'incarne quelque chose et je vais au bout de mon idée.
23:40 De Gaulle ne se laisse pas dicter la temporalité,
23:43 qui est la possibilité du coup de voir loin,
23:45 mais il voit loin parce que ce n'est pas un technicien de la décision publique,
23:49 ce n'est pas un économiste, c'est un historien à la base justement.
23:52 Donc il a toujours cette obsession du temps long,
23:55 ce en quoi d'ailleurs il retrouve je pense une certaine culture chinoise de la permanence et de la stabilité.
23:59 Ce qui va le motiver c'est d'être en capacité d'avoir une vision vraiment importante de ce qu'est la France.
24:09 Une vision que c'est un pays qui est un pays millénaire,
24:13 qui est un pays qui a une histoire, qui a un passé, mais qui a aussi et surtout un avenir.
24:19 L'héritage le plus important du général de Gaulle pour le monde,
24:23 c'est l'affirmation que nous ne sommes plus dans un monde où deux blocs s'affrontent,
24:31 où deux blocs dominent le monde,
24:33 nous sommes rentrés dans un monde ouvert, dans un monde multipolaire.
24:37 Le général de Gaulle, tout général qu'il était,
24:40 est marqué et entré dans la carrière par la deuxième guerre mondiale,
24:43 et avant tout un homme de paix.
24:45 C'est quelqu'un qui veut pacifier les relations internationales.
24:49 Ce tableau des trois visions du général sur la paix,
24:55 elle est là, il est là.
24:57 Entente, détente, coopération, c'est tout.
25:00 Et aujourd'hui effectivement, on sent bien qu'il manque cette volonté d'entente et de détente.
25:07 Mais on y arrivera.
25:09 Le général de Gaulle était un pèlerin de la paix.
25:13 Toute sa politique étrangère est motivée par cette idée de paix.
25:20 C'est peut-être parce qu'il était un militaire qu'il ne voulait pas la guerre.
25:26 C'est cette capacité à être ouvert sur les autres,
25:30 et de considérer que l'autre n'est pas un danger mais une chance.
25:33 C'est un homme de compromis,
25:35 et lorsqu'on fait de la diplomatie des relations internationales,
25:38 il faut faire bien évidemment des compromis.
25:40 Le rétablissement des relations avec la Chine en est un exemple.
25:44 Le général de Gaulle a pris l'initiative de tendre le rameau d'olivier à la Chine,
25:52 avec un courage politique et une clairvoyance extraordinaire qui force l'admiration.
26:00 La paix, et donc le bonheur de l'humanité, ont besoin du dialogue des cultures.
26:07 Tout ce que nous pouvons faire aujourd'hui dans le cadre de nos responsabilités professionnelles,
26:13 politiques, associatives, en faveur de la compréhension mutuelle,
26:20 en faveur du dialogue des cultures, sera positif pour la paix.
26:24 Il apparaissait dans les moments difficiles du monde,
26:28 parce qu'il avait des positions qui étaient les siennes,
26:33 il avait des positions qui lui soient propres.
26:35 Mais lorsqu'il était en état de paix, et au fond sous de Gaulle on a été en paix,
26:42 c'était l'homme des tempêtes mais c'est aussi l'homme des ocam,
26:46 ils étaient les deux, sur le monument à la croix de lorraine de Colombay et de Zéglise,
26:54 la phrase est celle-ci, "la seule querelle qui vaille c'est celle de l'homme".
27:03 Tout le monde est, a été ou sera un jour gaulliste.
27:08 Ça montre très très bien la grandeur du personnage.
27:12 La dernière idée gaullienne c'est qu'il ne faut jamais désespérer.
27:22 C'est-à-dire qu'on peut partir de bas et toujours remonter,
27:27 à condition de garder en tête une idée centrale de De Gaulle, c'est-à-dire la notion d'effort.
27:32 Effort pour la nation, effort de redressement,
27:35 et c'est aussi paradoxalement dans De Gaulle qu'on se trouve justement ces raisons d'espérer.
27:41 Le jour où De Gaulle se rendra en France
27:45 Le jour où De Gaulle se rendra en France
27:51 Le jour où De Gaulle se rendra en France
27:55 Demain, du sang noir s'achèrera au grand soleil sur les routes
28:03 Si plus de compagnons dans la nuit de la liberté nous écoutent
28:15 Le jour où De Gaulle se rendra en France
28:19 Le jour où De Gaulle se rendra en France
28:24 [Musique]

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