3615 écran santé, ça vous dit quelque chose ? Si vous êtes de la génération minitel, alors certainement. Cet outil informatique, précurseur de la téléconsultation, a été crée à l’époque par le Dr Loïc Etienne. Ce médecin, pionnier de la e-medecine mais également urgentiste, a continué sur cette lancée puisqu’il est actuellement à la tête de MedVir, une solution d'aide à la décision médicale qui utilise l’I.A.
Un urgentiste connecté qui n’est d’ailleurs pas déconnecté de la réalité. Conscient de la crise des urgences et de la désertification médicale, il a voulu aider à son échelle avec son livre « Urgences Santé », dans lequel il répond à 3 questions : est-ce grave ? Que faire ? Et qui appeler ? En bref, tout ce qu’il faut savoir avant de courir aux urgences.
Un urgentiste connecté qui n’est d’ailleurs pas déconnecté de la réalité. Conscient de la crise des urgences et de la désertification médicale, il a voulu aider à son échelle avec son livre « Urgences Santé », dans lequel il répond à 3 questions : est-ce grave ? Que faire ? Et qui appeler ? En bref, tout ce qu’il faut savoir avant de courir aux urgences.
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00:00 A horizon 5 ans, il va y avoir 25% de médecins en moins.
00:04 Vous avez des concentrations hospitalières de plus en plus importantes,
00:06 donc vous avez des territoires qui se désertifient.
00:09 Il va falloir 10 à 12 ans pour fabriquer des cohortes de médecins.
00:12 C'est en fait un concept qui consiste à dire,
00:22 quand j'ai un problème de santé, est-ce que c'est grave ?
00:26 Qu'est-ce que je peux faire ? Et qui je dois appeler ?
00:28 Nous sommes dans un contexte de désertification médicale absolument colossale.
00:32 Les gens ne savent pas quoi faire.
00:34 Souvent, ils peuvent aller aux urgences alors que ce n'est pas nécessaire,
00:37 ou au contraire, ne pas s'arrêter alors que ça devrait l'être.
00:40 On estime qu'il y a 3% des appels qui sont des urgences,
00:43 et parmi ces 3%, il y a 3% qui sont des urgences vitales.
00:46 Ce livre n'est pas du tout fait pour remplacer le médecin,
00:49 c'est simplement se rassurer quand c'est possible et s'alerter quand c'est nécessaire.
00:53 C'est ce que j'appelle la régulation citoyenne.
00:55 Les symptômes
00:58 Une partie centrale qui est les symptômes.
01:01 Nous avons 200 symptômes, c'est assez étonnant, pour arriver à exprimer notre mal.
01:04 Mais avant, vous avez une partie qui va vous décrire le corps humain,
01:08 en vous décrivant de l'anatomie très simplifiée, l'anatomie pour les nuls,
01:11 mais également les organes et puis des notions de physiologie.
01:13 Et puis vous avez à la fin des petites annexes qui correspondent à
01:16 les médicaments de médication familiale que vous pouvez avoir dans votre armoire à pharmacie,
01:20 en évitant bien sûr les éléments de l'armoire à pharmacie qui sont un piège.
01:25 La musique
01:28 Ce qui m'angoisse, c'est le fait que nous nous trouvions dans une situation
01:33 qui va aller en empirant, puisqu'on sait qu'à horizon 5 ans,
01:37 il va y avoir 25% de médecins en moins.
01:40 Vous avez des concentrations hospitalières de plus en plus importantes,
01:42 donc vous avez des territoires qui se désertifient.
01:45 Il va falloir 10 à 12 ans pour fabriquer des cohortes de médecins.
01:48 La musique
01:52 Moi ma vie c'était de faire de la musique de film.
01:54 Et en fait je me suis dit, puisque j'ai mon diplôme de médecin, qu'est-ce que je pourrais faire ?
01:58 Et en fait je suis rentré dans les urgences totalement par hasard et ça m'a passionné.
02:01 J'ai fait ça pendant 40 ans, à la fois la médecine d'urgence,
02:04 donc aux urgences médicales de Paris, SOS médecins,
02:06 et puis en même temps en régulation.
02:08 Et la régulation ça a été un travail absolument passionnant,
02:11 parce que grâce à la régulation vous avez en face de vous des gens que vous ne connaissez pas,
02:15 et à chaque patient qui vient, que ce soit au téléphone ou en visite,
02:18 vous rejouez votre crédibilité.
02:21 Les urgences c'est avant tout, avant tout, je pense, une médecine lente.
02:24 Il faut accepter de s'asseoir, de prendre son temps, d'écouter.
02:28 Le lieu-itel que j'ai créé c'était en 1987, ça s'appelait 3615 Écran Santé.
02:35 On a eu des millions de connexions, on a fait 450 000 téléconsultations,
02:38 à une époque où le mot n'existait pas.
02:40 L'écoute
02:43 En écoutant justement la parole de ces patients,
02:46 ça m'a permis d'essayer de comprendre l'univers de la parole et de la pensée du patient.
02:51 Après, nous avons été obligés, toute l'équipe de médecins,
02:53 de réfléchir à notre propre façon de penser,
02:55 à essayer de comprendre comment nous arrivions à raisonner.
02:58 Et on a fini par comprendre, avec beaucoup de temps,
03:01 que finalement un urgentiste n'est pas là pour poser un diagnostic,
03:04 il est là pour prendre une décision.
03:06 Le diagnostic faisant partie bien sûr de la décision, mais pas que.
03:10 Et donc on s'est dit, il faut concevoir une intelligence artificielle,
03:13 c'est ce qu'on a fait dans le système Medvir.
03:16 L'intelligence artificielle
03:19 C'est une intelligence artificielle qui se base sur la parole du patient,
03:23 qui est en mesure d'envisager 1200 hypothèses diagnostiques
03:27 en faisant du diagnostic différentiel.
03:29 Le but n'est pas de faire du diagnostic,
03:31 mais à chaque fois de recueillir de la donnée.
03:33 Pourquoi ? Parce que si les pouvoirs publics,
03:35 l'ACNAM, les autres intelligences artificielles,
03:38 disposent de données qui sont certaines,
03:41 des données fiables, ce qu'on appelle des datas,
03:43 on va comprendre beaucoup de choses sur la vie des patients,
03:45 sur les mots qu'ils utilisent, sur leur pathologie.
03:48 Et si vous le géolocalisez en respectant ce qu'on appelle le RGPD,
03:51 à ce moment-là, vous allez avoir une cartographie,
03:54 en temps réel, de toutes les pathologies urgentes existantes en France.
03:58 L'intelligence artificielle
04:01 On ne pourra pas se passer d'intelligence artificielle dans des tas de domaines.
04:04 Le risque qu'il y a, c'est d'imaginer que l'intelligence artificielle est intelligente.
04:09 L'intelligence artificielle ne peut pas rivaliser avec l'intelligence humaine.
04:13 L'automédication
04:17 L'automédication, c'est essayer d'amener les gens
04:20 à prendre les médicaments, qu'on appelle les médicaments de médication familiale,
04:25 et qui sont des médicaments sans ordonnance,
04:27 mais qui permettent de gérer à peu près 30, 40, 50% des problèmes.
04:32 L'automédication, ce n'est pas un but en soi, et ce n'est pas une finalité.
04:35 C'est juste un chemin pour amener les gens à être plus autonomes.
04:38 Rendre le patient autonome
04:41 Rendre le patient autonome et renforcer la relation médecin-patient.
04:45 Rendre le patient autonome et renforcer la relation médecin-patient.
04:50 L'intelligence artificielle est-elle intelligente ?