• il y a 3 mois
Manque de personnel, manque de lits, temps d'attente... La situation des urgences en France est un sujet récurrent, d'autant plus qu'à l'automne, 1.510 postes d'internes en médecines en moins seront ouverts, comparés à 2023.

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00:001500 internes en moins l'année prochaine, est-ce que c'est vraiment problématique pour les urgences ? On imagine que oui.
00:06Mais alors, c'est problématique, mais le pire, c'est que ce soit un problème.
00:11Ça ne devrait même pas être un problème.
00:12Je tiens juste à rappeler que selon les textes de loi, un service ne devrait pas avoir à tourner grâce aux internes.
00:19Les internes, c'est des médecins en formation.
00:21Ce n'est pas normal que lorsque je suis dans mon hôpital, l'interne, je considère que c'est de la main d'œuvre,
00:25qu'il est censé voir des patients et que s'il ne les voit pas, potentiellement, il y a des patients qui vont mourir.
00:29C'est un médecin en formation.
00:31C'est-à-dire que même le fait qu'on ait à poser la question de « Vous trouvez ça normal qu'il y ait des postes d'interne ? »
00:36En fait, déjà de base, les internes ne devraient pas être le moteur d'un service.
00:42Ça veut dire qu'il y a un vrai problème de fond.
00:43Je tiens juste à dire que les cas de décédés, c'est l'arbre qui cache la forêt.
00:47Vous savez, ce qu'il y a d'intéressant avec les morts, c'est qu'au moins, mort, c'est une réponse binaire.
00:51Oui, non.
00:52La qualité de prise en charge, clairement, c'est des critères qui sont beaucoup plus complexes.
00:55C'est des critères composites.
00:57Alors que je peux vous dire que ce qu'ils disent depuis tout à l'heure,
00:59et là, ce qu'a dit le responsable syndical où il a raison,
01:02c'est qu'une grand-mère qu'on fait poireauter 40 heures sur un brancard,
01:05et elle a été bien vue d'un point de vue médical et par les paramédicaux, les infirmiers, les aides-soignants, etc.
01:11Mais quand on n'a pas de place pour l'hospitaliser, on la met sur un brancard, on attend qu'il y ait une place.
01:15Et ça, généralement, ce n'est pas tenu en compte.
01:17Et puis, ce qui est très drôle, c'est que la direction aime beaucoup une chose.
01:20C'est qu'il faut savoir qu'aux urgences, vous êtes tellement sous l'eau que vous faites un signalement une fois,
01:24vous voyez qu'il n'y a rien qui change, vous n'allez pas faire le signalement tous les jours.
01:27Et donc, ils se mettent des œillères, ils savent très bien.
01:29C'est-à-dire que vous, vous vous appelez la première fois, on dit « ah non, mais on va essayer de faire quelque chose le lendemain, il y a le même problème »
01:33– Vous vous appelez le directeur ou la directrice de l'hôpital ?
01:36– On va appeler le cadre de santé de nuit, on va appeler des responsables, on va leur transmettre nos problèmes.
01:40Ils disent « on va transmettre ».
01:41Mais je peux vous dire qu'après, vous n'appelez plus.
01:43Et quand il y a un problème comme ça et qu'il y a des décès, ils disent « ah ben non, on n'était pas au courant ».

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