• il y a 7 mois
Avec Jean-Marc Dumontet, président des Molières / propriétaire de théâtres

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-04-30##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07 Bonjour Valérie.
00:08 Et bonjour à Jean-Marc Dumontel qui ne va pas tarder à arriver, président des Molières lundi prochain 6 mai.
00:16 La 35e cérémonie des Molières, il sera avec nous dans un instant.
00:20 Ce sera en direct des Folies Bergères et ce sera présenté par l'humoriste et comédienne Caroline Vignault.
00:27 Je peux vous dire, elle était dans cette avoue, elle a peur, parce que c'est une première pour elle.
00:31 Et c'est très rare qu'on donne l'animation à une femme.
00:34 Il n'y avait pas eu Valérie Lemercier, non il n'y avait pas eu les Césars, c'est vrai.
00:39 Mais c'est vrai que c'est très rare dans une cérémonie qu'on donne, on pourra en parler avec Jean-Marc Dumontel.
00:45 On va en parler avec lui dans un instant, ça roule très mal, si vous voulez la météo, on a Rémi André qui est là.
00:50 Pour ceux qui habitent Paris.
00:51 Pour ceux qui habitent Paris, effectivement, mais même le sud n'est pas terrible.
00:55 Ah bon ?
00:55 Ouais, pas terrible, en Bretagne en revanche c'est pas mal.
00:58 Allez, on va passer au zapping.
01:00 Il faut vous faire embaucher par AutorouteFM ?
01:06 Absolument, je vais y penser.
01:09 Déjà les courses, je suis en train d'acquérir une certaine notoriété dans mon lancement de Jean-Paul Delperrier.
01:15 Donc...
01:16 Vous jouez aux courses ?
01:17 Non.
01:18 Et vous ?
01:19 Non, non, non, non, non.
01:20 Allez, le zapping.
01:21 Hier, dans cet "À vous", la journaliste Anne Sinclair est revenue sur les violences à Sanspeau.
01:26 Et elle a trouvé qu'on oubliait un petit peu dans cette histoire ce qu'il se passait là-bas, sur place.
01:33 Et en particulier les otages dont on a tendance à oublier l'existence.
01:37 On doit garder espoir, évidemment, on va découvrir, on ne sait pas combien.
01:41 On dit qu'il y en a peut-être plus que 40 vivants.
01:44 Le plus jeune otage du monde a aujourd'hui 18 mois, il s'appelle Khirbi Bass.
01:51 Il a eu un an en captivité.
01:53 Comment peut-on imaginer ça ?
01:55 Est-il vivant ? Est-il mort ?
01:58 Est-ce qu'on peut rendre leur corps, leur dépouille, au moins aux familles ?
02:03 Et si le Hamas qui a voulu cette guerre, qui l'a entretenue, qui l'a cherchée,
02:09 qui avait la possibilité de l'arrêter à tout moment en libérant les otages ?
02:15 - Il faut savoir que tous les vendredis, Anne Sinclair est au Trocadéro
02:20 avec des gens qui se mobilisent et qui viennent lire des textes en soutien aux otages.
02:27 - Hier, elle a expliqué qu'elle était contre la politique des Taniyahou
02:31 et qu'en effet, il faudrait des élections en Israël.
02:35 Ce qui était intéressant, c'est qu'elle n'était pas à fond, entre guillemets,
02:41 par rapport à ce qui se passe là-bas.
02:43 Et elle a même critiqué le fait qu'on tapait un peu fort sur Gaza.
02:49 C'est un sujet évidemment délicat.
02:51 Et je ne pourrais pas faire réagir M. Dumonté là-dessus,
02:54 mais revoilà Gérard Depardieu à la une de l'actualité.
02:58 Après le tribunal médiatique, Valérie, c'est le tribunal judiciaire
03:03 pour lequel il va avoir affaire au mois d'octobre.
03:06 Reportage de France 2.
03:07 - À 75 ans, Gérard Depardieu, icône du cinéma français,
03:11 doit répondre de nombreuses accusations de nature sexuelle.
03:14 Sur le tournage, Desvol et Vert, l'une d'elles, âgée de 53 ans,
03:19 affirme à Mediapart que Gérard Depardieu l'a bloquée
03:23 en refermant ses jambes sur elle comme un crabe
03:26 et qui lui a ensuite pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à ses seins.
03:30 L'actrice Anouk Grimbert dit avoir été témoin de ce comportement sur le tournage.
03:35 - Vraiment, je n'exagère pas, du matin au soir, on avait droit à ces salaceries.
03:41 On l'a tous vu, on l'a tous entendu.
03:43 Je l'ai toujours entendu avoir des propos sexuels graveleux,
03:47 mais oui, ça s'est très gravement empiré avec la permission du métier
03:52 qui permet ça, qui le paye pour ça.
03:54 - C'était sur France 2 et donc il y aura un procès au mois d'octobre.
04:02 Chacun son camp, Valérie, chacun son ambiance.
04:05 Tel un match de boxe hier soir sur les antennes de télévision.
04:09 Alors à ma gauche, très à gauche parfois, quotidien,
04:12 qui recevait Inès Reg, à ma droite, très à droite parfois, touche pas à mon poste,
04:17 recevait Natacha Saint-Pierre.
04:18 Alors combat à distance, on commence par Natacha Saint-Pierre,
04:22 très calme, très posé, très réfléchi.
04:25 Elle a raconté sa peur.
04:27 - Elle était très agressive, elle a eu des propos qui font peur.
04:32 Moi, j'ai grandi dans une famille plutôt respectueuse, plutôt calme.
04:36 On n'a jamais crié. Donc j'avoue, quand les gens élèvent le ton,
04:40 je suis jamais très à l'aise.
04:42 Et là, ça a été violent.
04:45 Il n'y avait pas de violence physique, évidemment.
04:47 C'était violent verbalement, c'était intimidant pour Anthony et pour moi.
04:53 J'ai pleuré après.
04:54 J'ai appelé ma manageuse un peu inquiète après.
04:58 Tout le monde a essayé de me rassurer.
05:00 Et j'ai cru que les choses allaient s'arranger, mais ça ne s'est pas arrangé.
05:06 - Alors de l'autre côté, Inès Regg a fait comprendre que ses accusations étaient ridicules.
05:12 Quoi, quoi, quoi ? T'as un souci, Natacha ?
05:15 - 22 heures, je suis comme ça, au 128, en train de répéter
05:18 "Inès Regg menace de mort Natacha Saint-Pierre".
05:20 PLS, tremblote, je suis pas bien, je me dis "Qu'est-ce qui se passe ?"
05:23 "Appelle Natacha Saint-Pierre".
05:25 Je l'appelle direct, parce que j'avais son numéro.
05:26 Je l'appelle, elle me répond à la première sonnerie.
05:28 Je me dis "Hum, à mon avis, elle a vraiment fait cette dinguerie, la dame".
05:31 Mais vas-y, ok.
05:32 Donc je lui dis "Natacha, excuse-moi, il y a le Parisien qui est en train de me dire
05:36 "Je suis désolée, j'ai honte de te dire ça, parce que je sais que c'est pas vrai,
05:39 "mais le Parisien me dit que t'as posé ma courante".
05:41 Elle me dit "Ah oui, c'est vrai, j'ai posé ma courante".
05:43 Et je lui dis "Mais ma courante de quoi ?"
05:45 "De quoi ?"
05:47 Et elle m'explique "En fait, c'est des ressentis, c'est pas des faits, c'est des ressentis.
05:51 Et le fait que tu n'aies pas réagi et que tu étais toute sourire, en fait j'ai eu peur.
05:56 Toi et ton équipe, vous me faisiez peur".
05:58 Moi, je lui dis "A quel moment, avec mes 1,50 m, mes hugs et mes joggings, je peux te faire peur ?"
06:03 Alors comme Monsieur Dumontel est arrivé en studio,
06:06 je ne sais pas si vous avez suivi l'affaire Natacha Saint-Pierre-Anais-Rex,
06:08 c'est un peu à la comédie Adèle Arte, vous qui êtes spécialiste du théâtre.
06:11 Oui, c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose quand même.
06:15 Je trouve que c'est pas du tout passionnant.
06:18 Voilà, c'est de la mousse qui n'en finit pas de faire de la mousse.
06:21 Mais ça demeure de la mousse, et encore on est gentil.
06:24 Absolument, oui, on voit l'image.
06:27 Et hier, ça a été très violent pour elle sur les réseaux sociaux.
06:30 Oui, c'est assez incroyable.
06:33 J'ai passé également un son sur Gérard Depardieu, que vous avez connu.
06:38 Comment vous suivez cette histoire à distance
06:40 et est-ce que vous regrettez que Emmanuel Macron ait tenté de le protéger ?
06:46 Comment vous avez regardé tout ça ?
06:48 Vous venez juste d'arriver, je vous prends un peu à chaud.
06:51 Gérard Depardieu, c'est une immense tristesse.
06:55 D'abord, pour toutes les femmes avec qui il a eu un comportement
07:00 qui est extrêmement inconvenant.
07:02 Ensuite, moi j'en sais pas plus que personne.
07:05 Tout le monde commente, mais personne sait.
07:07 Il y a quand même un certain nombre de femmes qui ont entamé des démarches
07:10 qui sont des démarches lourdes et douloureuses pour porter plainte.
07:13 Donc c'est entre les mains de la justice.
07:15 Il y aura un procès, il a été entendu.
07:18 Je crois qu'il faut en rester à ça.
07:20 Il faut aussi chérir un état de droit, c'est-à-dire respecter.
07:23 Mais c'est vrai qu'au travers de plein de déclarations, d'images,
07:27 on se rend compte qu'il y avait quand même un comportement
07:29 qui était tout à fait inconvenant, des propos assez obscènes.
07:32 Donc ça engendre une grande tristesse.
07:36 Je le répète, pour toutes les femmes d'abord qui ont eu à subir ça,
07:41 et je ne mets absolument pas en cause ce qu'elles disent,
07:44 même si je dis si c'est vrai, évidemment,
07:47 parce qu'on n'a pas assez érigé en juge, je le répète,
07:49 on est dans un état de droit.
07:51 Il a été hier en garde à vue, il y aura un jugement.
07:54 Il a été mis en examen, et c'est ça qui est important.
07:58 Et puis aussi une tristesse pour l'acteur,
08:00 pour l'acteur phénoménal que c'est,
08:02 et qui voit à cause de lui, sans doute, une carrière fracassée,
08:07 à cause de ses comportements, une carrière fracassée
08:10 pour un des plus grands comédiens français.
08:12 Vous aviez travaillé, vous, avec lui ?
08:14 On avait eu la chance de faire Love Letters,
08:17 avec Anouk Emmeh, au Théâtre Antoine.
08:19 C'était un moment tout à fait suspendu et extraordinaire.
08:22 Cet homme est un très très grand acteur.
08:27 Il l'avait fait d'ailleurs, et c'était élégant de sa part,
08:30 il l'avait fait pour Anouk Emmeh,
08:33 parce que c'était un moment où elle en avait besoin pour plein de raisons.
08:37 Donc il avait été avec elle d'une grande élégance.
08:40 Tout ce qu'on a entendu, tout ce qu'on a vu,
08:42 malheureusement, c'est des propos très inélégants, salaces, obscènes,
08:46 qui de toutes les façons, qui de toutes les façons,
08:48 ne sont pas à la hauteur de son talent.
08:50 Les résultats de ce combat d'Inès Reg et de Natacha Saint-Pierre,
08:55 c'est TMC qui a gagné, mais alors les scores sont dingues,
08:59 2 497 000 téléspectateurs, 11,8% de part de marché, c'est énorme,
09:05 à ce temps-là, par rapport à habituellement,
09:08 et 2 155 000 par C8, ils ont tous les deux dépassé les 2 millions,
09:12 avec 10,2% comme quoi, les jeux du cirque, ça marche toujours,
09:17 des années et des années après.
09:19 - De la mousse qui...
09:21 - Qui rapporte de l'argent, et de la publicité.
09:23 - Et puis qui attire les gens.
09:24 - Alors pour finir, un petit clin d'œil, je fais à John,
09:27 notre réalisateur, blessé, parce que c'est un grand sportif,
09:30 il s'est blessé le doigt, mais bien aimé,
09:33 il a rentré trois phrases dans l'Intelligence Artificielle,
09:36 c'est pour parler de l'intelligence artificielle,
09:39 pour créer un nouvel habillage.
09:40 Un habillage, en radio, c'est quelque chose qui coûte très cher,
09:43 il faut de la musique, il faut des auteurs, il faut des chanteuses,
09:46 il faut des choristes, il faut beaucoup de monde,
09:48 et lui, il a supprimé tout ça, et voilà ce que ça a donné,
09:51 en trois minutes, avec nos noms dedans.
09:54 C'est un petit clin d'œil que je fais à John,
09:56 mais c'est aussi très inquiétant pour l'avenir.
09:59 À 10h pile sur Sud Radio,
10:03 enfin juste après les infos avec Valérie Expert et Gégé Gansman,
10:08 ça part médias et ça se vanne,
10:11 entre le zapping et les invités.
10:15 On parle de l'actualité, donc n'hésitez pas à y commenter,
10:19 on lit vos messages en entier.
10:22 Vous vous rendez compte que cette chanteuse n'existe pas ?
10:25 Oui, je ne suis pas non plus impressionné,
10:28 je ne sais pas si j'ai envie d'entendre ce dingue-là tous les jours.
10:31 C'est une habitude un peu limitée pour l'instant.
10:34 Oui, mais je pense qu'il y a moyen d'affiner les choses.
10:37 Oui, mais ce sera toujours l'être humain malgré tout qui continuera,
10:40 parce que ce premier G n'est pas super convaincant,
10:43 donc je pense qu'il sera retravaillé, et qu'il va le retravailler,
10:46 c'est quand même un homme derrière les machines aussi.
10:48 Donc, à la fois, il faut se dire,
10:50 on avance vers quelque chose qu'on ne connaît pas, ça fait toujours peur,
10:53 et à la fois, on a eu ça souvent avec beaucoup de progrès,
10:56 qui nous faisaient peur, et on a heureusement abandonné la carriole,
11:00 on est passé au train, et on est allé à la voiture.
11:02 Vous croyez qu'un jour, il y aura un robot comédien sur scène ?
11:04 Il y a déjà des hologrammes, vous savez, il y a un spectacle à Abba à Londres,
11:08 qui fait un carton, et ça n'empêche pas Mamma Mia à Mogador cette année
11:14 d'avoir fait un carton.
11:15 Donc, je crois qu'il faut toujours voir l'avenir aussi avec optimisme,
11:19 c'est mieux, et ça ouvre peut-être plein de perspectives,
11:22 même si ça pose de vraies questions, sur les droits d'auteur,
11:25 qui sont menacés, sur les interprètes, mais ça développera
11:29 peut-être plein de nouveaux projets aussi.
11:31 On va parler des Molières, la 35e cérémonie des Molières,
11:35 qui aura lieu lundi prochain au Folies-Berger,
11:38 et on va en parler avec vous Jean-Marc Dumontey, dans un instant.
11:53 - L'invité du jour, c'est Jean-Marc Dumontey,
11:56 producteur, président des Molières.
11:59 - Oui, reçois un président !
12:00 - Président des Molières, lundi 6 mai, c'est lundi prochain,
12:04 35e cérémonie des Molières, et vous produisez vous-même
12:07 un certain nombre de spectacles et d'humoristes.
12:09 - Oui, j'ai la chance de produire effectivement aussi des spectacles,
12:13 dont trois d'ailleurs sont en lice.
12:15 - Le Cercle des Poètes Disparus.
12:16 - Le Cercle des Poètes Disparus, Interruption et Vidéoclub.
12:19 - Et puis vous produisez aussi des artistes sur scène,
12:23 comme...
12:24 - Comme Alex Lutz, comme Paneai Eutyspasco,
12:26 - Farid.
12:27 - Farid, oui, en tournée cette année, oui, oui, un certain nombre d'artistes.
12:30 - Et alors, il n'y a pas un petit conflit d'intérêts ?
12:33 - Non, il n'y a pas de conflit d'intérêts.
12:35 - Parce que vous ne votez pas ?
12:36 - Je vote comme tout le monde, mais je suis une voix sur 3000,
12:39 donc on ne peut pas dire que j'ai une influence colossale.
12:41 C'était d'ailleurs quelque chose de très important pour nous
12:45 quand on a repris les Molières il y a 10 ans,
12:47 parce qu'en 2012-2013 il n'y avait pas eu de Molière,
12:49 donc il y a eu une nouvelle équipe qui a repris les Molières,
12:53 qui a relancé les Molières,
12:55 et c'était très important que ce soit assez incontestable
12:58 sur les règles de vote, et sur qui pouvait voter,
13:01 et comment, avec une très très grande clarté,
13:04 parce que ça paraît toujours nébuleux quand on ne le connaît pas,
13:06 ça paraît toujours complexe,
13:08 et donc il fallait, sur ça, qu'il n'y ait pas la moindre subjectivité,
13:11 et on a d'une part mis en place des critères de renouvellement,
13:15 parce qu'il faut toujours ceux qui sont en activité,
13:17 et d'autre part, le vote pour les Molières, c'est pas un vote à vie,
13:21 c'est-à-dire que vous votez pour 5 ans si vous pouvez justifier d'une activité théâtrale.
13:25 Si au bout de ces 5 ans vous ne pouvez pas justifier d'une activité théâtrale,
13:28 vous n'avez plus le droit de vote,
13:29 ce qui est toujours triste pour ceux qui quittent ce moment-là,
13:34 mais qui nous paraît justifié pour pas qu'il y ait des espèces de "petites rentes"
13:38 et de gens dont la présence ne serait pas pertinente.
13:41 - C'est ce qui est le cas au César, non ?
13:43 - Oui, c'est ce qui est le cas au César, et déjà il faut aussi être bien chez soi avant de regarder chez soi.
13:47 - Mais ça aurait été bien, il y a des gens qui ont des abonnements au théâtre,
13:50 moi je trouverais bien que parmi les gens qui sont abonnés au théâtre,
13:53 ça veut dire qu'ils ont une certaine fidélité, qui sont des téléspectateurs,
13:57 ça serait bien parmi les abonnés d'en prendre une vingtaine,
14:00 qui fassent partie du comité, puisqu'ils sont abonnés,
14:02 et qu'ils ont fait un effort pour aller au théâtre.
14:04 - Oui, mais c'est une académie de professionnels,
14:08 c'est-à-dire que ce sont des gens dont le travail,
14:11 c'est d'être soit sur scène, soit d'être un créateur,
14:14 au sens large, au sens très large.
14:16 Donc les spectateurs n'ont pas leur raison d'être,
14:20 ça pourrait être autre chose, mais ce n'est pas le cas des Molières,
14:23 c'est un vote de 3000 professionnels.
14:26 - Alors, cette 35e cérémonie, qu'est-ce qu'elle va avoir de nouveau,
14:31 puisqu'on cherche toujours de la nouveauté,
14:33 déjà la présentation, c'est une femme, c'est Caroline Vigneault.
14:36 - C'est Caroline Vigneault qui relève ce défi,
14:39 et j'en suis assez heureux, parce que c'est quelqu'un d'assez engagé,
14:42 de fort, et aussi de serein.
14:45 C'est-à-dire que, vous savez, être devant tout votre métier,
14:48 enfin tout votre milieu, ce soir-là,
14:51 ce pensée, parce qu'au fond c'est souvent du fantasme,
14:54 mais ce pensée jugée par ses pairs, c'est une énorme pression.
14:57 Et elle y va avec beaucoup d'appétit, beaucoup d'enthousiasme,
15:01 une série de curiosités, de voir comment ça va se passer,
15:04 et cet appétit est très fort, et elle a une très grande envie.
15:08 Et à la fois, elle sait ce qu'elle veut,
15:11 parce que c'est une femme de tête, et c'est en ça que c'est intéressant,
15:14 elle sait ce qu'elle veut, et donc je pense qu'on va avoir,
15:17 comme les précédentes cérémonies, parce qu'on a eu beaucoup de chance
15:20 sur toutes nos cérémonies, il y a eu très peu de cérémonies des Molières décriées
15:23 sur ces dix dernières années, pour ne pas dire qu'il n'y en a pas eu,
15:26 donc on a cette chance d'avoir la volonté de faire une soirée,
15:30 qui va être festive, qui va mettre en avant le théâtre,
15:33 et au fond, si on parle ce matin de théâtre,
15:37 c'est un peu aussi grâce aux Molières,
15:39 et les Molières, c'est le 6 mai au soir,
15:41 mais c'est aussi avant, c'est aussi après,
15:43 et ce sont des coups de projecteur sur le théâtre.
15:45 - Elle était avec vous dans cet avoue, Caroline Vigneault,
15:47 et elle a expliqué hier soir qu'elle avait envie que ça soit Champs-Élysées.
15:52 - Au niveau d'un souvenir, on est bien,
15:54 il y a des moments où on se dit "mais pourquoi j'ai dit oui ?"
15:57 et au moment où ça va être chouette, en plus c'est un vrai challenge,
16:00 je sais qu'on attend, on va se dire "mais qu'est-ce qu'elle a fait ?
16:03 Est-ce que c'est bien ? Si c'est pas bien, je vais vite le savoir,
16:06 si c'est bien, je touche du bois, ça va bien se passer."
16:09 - Pourquoi Youpi ? Pourquoi c'était un truc qui vous bottait tant de présenter cette cérémonie ?
16:13 - Parce qu'honnêtement, j'adore cette cérémonie,
16:15 je la regarde depuis toujours, depuis même très longtemps,
16:18 et j'avais envie de créer la cérémonie que j'aimerais voir en tant que spectatrice.
16:22 - Et qui serait comment ?
16:23 - Eh bien qui serait une vraie fête, un vrai divertissement,
16:25 parce que non seulement c'est une cérémonie de remise de prix,
16:27 mais c'est aussi, et il ne faut pas l'oublier, une émission de télé.
16:30 Et moi, j'avais très envie que les gens qui regardent cette émission
16:33 passent une bonne soirée, raison pour laquelle j'ai demandé à tous les gens
16:36 qui recevront un prix de ne pas remercier.
16:39 - De ne pas remercier du tout ? Ils disent pas merci du tout ?
16:42 - C'est ce que je leur ai demandé, on verra bien ce qui sera fait.
16:44 - Et qu'est-ce qu'ils vont raconter ?
16:46 - Oh, plein de choses sur le théâtre, sur l'envie,
16:48 et puis moi j'ai fait venir plein de surprises, plein d'artistes,
16:50 pour montrer à quel point le spectacle vivant, c'est plein de choses.
16:53 - Vous croyez vraiment qu'ils vont pas dire "je remercie machin du théâtre machin,
16:59 je remercie ma mère, mon père, mes soeurs, etc." ?
17:03 - Je suis pas naïf, mais en tout cas c'est une bonne idée.
17:06 L'idée de Caroline, et j'y adhère totalement,
17:09 c'est que lors des remerciements, personne ne connaît le père et la mère du récipiendaire.
17:14 En revanche, si chacun nous explique quel a été son coup de cœur sur cette pièce,
17:18 la pièce pour laquelle il est couronné, quel a été son parcours,
17:21 quelle est la jeunesse de la pièce, et toutes ont des histoires,
17:24 parce qu'on pense que les chemins sont linéaires, non.
17:27 Vous savez, moi pour monter le cercle des Poètes disparus,
17:29 j'ai mis 6 ou 7 ans, ça a été semé d'embûches.
17:32 Et il y a un an, et ça c'est extraordinaire,
17:35 les gens me disaient "bon, mais c'est peut-être pas une bonne idée,
17:37 et fallait pas le faire."
17:38 Quand on était vraiment dans les derniers mètres,
17:40 et qu'on n'y arrivait pas forcément, et on y est parvenu.
17:43 Donc il y a plein d'histoires à raconter, plein d'histoires assez enthousiasmantes,
17:47 et aussi on peut parler du jeu, on peut parler de ses rapports avec les autres comédiens,
17:52 donc on peut lancer beaucoup d'éclairages qui donneront envie au public de venir.
17:57 Or, si je remercie mes parents, mes cousins, ou mon metteur en scène,
18:01 ça ne donnera pas forcément envie de venir.
18:03 Alors je ne crois pas que c'est un vœu pieux,
18:06 je pense qu'elle va orienter vraiment un certain nombre de lauréats,
18:09 qui iront dans son sens, et puis ceux qui auront envie aussi de remercier,
18:13 y remercieront.
18:15 C'est des moments de vie, si vous voulez, c'est des moments,
18:17 mais on a envie que ce soit une fête du théâtre,
18:19 donc que ça mette en avant le théâtre.
18:20 Que ce soit un spectacle, un vrai spectacle, une vraie émission.
18:23 Et qu'on apprenne des choses, qu'on apprenne des choses,
18:25 parce qu'autour de chaque spectacle, il y a beaucoup d'histoires à raconter,
18:28 et on a la chance d'être en prime time sur France 2,
18:31 autant en profiter pour se dire qu'on a un réservoir de public extraordinaire,
18:35 et que c'est le moment de mettre des coups de projecteur sur le théâtre.
18:38 Ça marche jamais en audience, Monsieur Dumontel.
18:40 Écoutez, je ne sais pas si France Télé est suicidaire, mais on est en prime.
18:45 C'est le rôle du service public, et on a des émissions qu'on vient de rater.
18:49 On a des émissions qu'on vient de rater, on a de très très belles courbes à chaque fois.
18:52 C'est vraiment une émission où tout dépend de la concurrence.
18:55 Parce qu'on va prendre un bassin, et ce bassin, on ne va pas en perdre un.
18:58 Vraiment, les courbes sont magnifiques chaque année.
19:00 On ne va jamais perdre un spectateur.
19:02 C'est-à-dire que les gens restent jusqu'au bout.
19:04 Il y a évidemment le suspense qui va gagner,
19:06 mais il y a aussi une cérémonie qui a toujours de la tenue.
19:09 On peut penser à Nicolas Bedos, qui a toujours été un formidable maître de cérémonie.
19:13 C'était un showman, c'était le premier à relever le défi en 2014 et 2015,
19:18 et ensuite il est revenu en 2017.
19:20 Mais ça a été un formidable showman autour de ces cérémonies.
19:24 Et là, vous avez eu envie de changer, ou pour des raisons d'actualité,
19:29 pour lui, c'était compliqué de présenter cette cérémonie ?
19:32 Pour lui, on sait clairement que c'est compliqué,
19:36 que là aussi, il y a un train judiciaire qui est en cours,
19:39 et qui doit passer de toutes les façons.
19:41 Donc, ce n'est pas le moment où il doit être exposé,
19:44 et ce serait mal vécu, on ne comprendrait pas.
19:46 Et puis, il faut renouveler.
19:48 Et puis, on avait envie vraiment d'avoir...
19:50 On a eu déjà Zabou, en 2018,
19:53 on a eu un épisode avec Marie-Sophie Lacaro,
19:59 mais ça, c'était pendant le Covid.
20:00 On avait envie quand même, à nouveau, d'avoir une femme.
20:03 Et donc, c'est pour ça que notre choix s'est porté sur Caroline.
20:06 Est-ce qu'il va y avoir des discours politiques ?
20:08 On sait que souvent, les comédiens profitent de ces cérémonies,
20:12 on l'a vu au César, pour faire passer des messages.
20:16 Est-ce que ça va être le cas ou pas ?
20:18 Est-ce que vous arrivez à contrôler ce genre de choses ?
20:22 Alors, on contrôle sans contrôler.
20:25 C'est-à-dire que c'est une cérémonie qui est organisée par l'Académie des Molières,
20:29 donc à partir de là, on a évidemment un droit de regard.
20:32 Et quand il y a des interventions, notamment d'organisations syndicales,
20:36 on essaye...
20:37 Moi, la première cérémonie, c'était 2014,
20:40 c'était Aurélie Filippetti qui était ministre.
20:43 Il y avait déjà, c'était il y a 10 ans,
20:46 mais tout se répète et le monde est un perpétuel recommencement.
20:49 Et il y avait déjà des mouvements sociaux et la CGT qui voulaient parler.
20:54 On avait calibré l'intervention,
20:56 parce que moi, je considère qu'il y avait une élue,
20:58 enfin une ministre, qui est légitime, on est en République,
21:01 et qu'à partir de là, ça ne pouvait pas être la la lie,
21:04 ça ne pouvait pas être des démonstrations assez violentes ou virulentes
21:07 qui n'étaient pas respectueuses de sa fonction.
21:09 Donc, j'ai été intervenu et on avait discuté avec les organisations syndicales
21:15 pour qu'ils puissent prendre la parole, mais que ça demeure digne.
21:18 On peut être en désaccord, on peut vouloir prendre la parole,
21:21 on peut vouloir mettre en accusation un pouvoir.
21:24 En revanche, on doit toujours être respectueux,
21:26 parce que dans un État républicain, il y a une légitimité,
21:29 et là aussi, on doit la chérir.
21:30 - Et il y aura Rachida Dati.
21:32 - Et il y aura Rachida Dati.
21:33 - Qui sera là, qui sera dans la salle.
21:36 On va revenir dans un instant sur les différentes catégories,
21:41 les pièces qui ont marqué l'année.
21:43 Et puis, les auditeurs nous disent qu'il n'y a pas assez de théâtre à la télévision.
21:47 Pourquoi pas mettre une super pièce de théâtre avant la cérémonie
21:50 pour attirer les gens et avoir plus d'audience ?
21:52 - Il y en a eu déjà.
21:53 - Il y a le service public, mais c'est vrai, c'est après ?
21:57 Il y a une pièce de théâtre après ?
21:58 - Alors, en règle générale, il y a eu...
22:00 Cette année, honnêtement, je ne sais pas.
22:02 Honte à moi, honte à moi, mais il y a eu très souvent des pièces après la cérémonie.
22:08 - En tout cas, on continue de parler des Molières avec vous.
22:13 - Et puis moi, je voudrais savoir, et on s'en parlera après la pub,
22:16 de savoir comment le théâtre va vivre au moment des Jeux Olympiques.
22:19 - C'est déjà compliqué de se déplacer aujourd'hui.
22:22 Donc, effectivement, les Jeux Olympiques,
22:25 ça va être une problématique, en tout cas, pour les théâtres.
22:30 A tout de suite.
22:32 - Le 10h30, Sud Radio Média.
22:35 Valérie Expert, Gilles Gansman.
22:38 Sud Radio, le supplément média.
22:42 - On est ensemble avec vous sur Sud Radio, parce qu'on parlait hors antenne,
22:46 avec Jean-Marc Dumontey, notre invité, président des Molières.
22:51 Vous êtes également producteur, directeur de théâtre,
22:54 et donc lundi prochain, sur France 2, en prime time,
22:57 la 35e cérémonie des Molières.
22:59 C'était pas sur France 3 avant ?
23:00 - Ça a été sur France 3 l'année dernière, et on est revenu sur France 2.
23:04 - Sur France 2, donc cette cérémonie qui va décerner,
23:07 il y a 19 catégories, qui va décerner,
23:11 donc meilleurs comédiens, le théâtre public, le théâtre privé.
23:14 - C'est très paritaire entre le théâtre public et le théâtre privé,
23:17 parce que c'est pas du tout les mêmes logiques,
23:19 et d'ailleurs les critères sont pas tout à fait les mêmes.
23:21 Donc on est très paritaires pour saluer et le théâtre public et le théâtre privé,
23:25 qui, contrairement à toutes les légendes, ne sont absolument pas en guerre,
23:28 qui sont chacun dans leur sillon.
23:30 - Pourquoi il y a cette séparation public-privé ?
23:33 - Parce que les processus de création sont pas du tout les mêmes,
23:36 on joue beaucoup plus dans le théâtre privé,
23:38 c'est-à-dire qu'une pièce dans le théâtre privé,
23:40 ça fait régulièrement 100 dates, ce qui n'est pas du tout le cas dans le théâtre public,
23:43 donc c'est sûr que si c'était mélangé,
23:45 le théâtre privé serait très privilégié,
23:47 puisque les pièces ont beaucoup plus longtemps à l'affiche.
23:51 Donc ça nous a paraissé logique qu'il y ait deux catégories,
23:55 parce qu'autrement je pense que le théâtre public aurait été lésé,
23:58 et c'est pas du tout le but, le but c'est qu'on célèbre les théâtres,
24:01 qu'on célèbre tous les talents dans les théâtres,
24:03 et donc qu'on n'évince pas l'un ou l'autre.
24:05 - Est-ce que ça a un impact sur la fréquentation, la soirée des Molières ?
24:08 - Oui, bien sûr.
24:10 - Vous avez remarqué, oui, je vois pas...
24:13 - Oui, parce qu'il y a des pièces...
24:15 - Parce qu'il y a des extraits qu'il faut raconter.
24:17 - Ah, pardon, en tant que telle, sur la soirée et l'impact,
24:22 pas forcément, mais sur les récompenses, bien sûr,
24:25 une pièce qui va avoir déjà au premier tour 3, 4, 5, 6 nominations,
24:29 il est évident que c'est un outil de promotion formidable,
24:33 parce que, vous savez, le public,
24:36 quand il va acheter une place de théâtre,
24:38 il a envie d'être rassuré,
24:40 et les Molières, ça offre un label supplémentaire,
24:43 donc le meilleur label, c'est le bouche-à-oreille,
24:45 c'est quand votre meilleur ami vous dit que vraiment, c'est formidable cette pièce,
24:48 mais dire que les professionnels considèrent que cette pièce mérite d'être en lumière,
24:54 et sélectionnée, c'est quand même un gage de qualité pour le public,
24:59 donc ça concourt à des taux de remplissage plus importants pour les salariés.
25:02 - J'ai une question sur le salaire des comédiens,
25:05 j'en connais quelques-uns...
25:06 - Vaste question ! C'est très inégalitaire.
25:08 - C'est très inégalitaire.
25:10 Un comédien qui jouait une pièce dans un théâtre un peu connu,
25:14 il fait payer 160 euros la représentation ?
25:18 - Ça dépend des théâtres, dans les grands théâtres, c'est pas le cas.
25:22 Et les grandes stars du théâtre, elles gagnent très bien leur vie.
25:26 Toutes les têtes d'affiches qu'on voit dans le théâtre privé gagnent très bien leur vie.
25:29 En revanche, dans le théâtre public, effectivement, les tarifs sont moins élevés.
25:33 - On gagne sa vie, mais aujourd'hui c'est compliqué de...
25:36 - Si on n'est pas une tête d'affiche, les autres comédiens c'est compliqué,
25:39 on va prendre des comédies musicales,
25:41 ils sont mal payés, ils sont payés 80 euros à 120 euros...
25:44 - Ils sont payés plus que 80 ou 100 euros,
25:46 ils sont payés 130 ou 150 euros dans les comédies musicales,
25:49 et là je parle pour ce qu'on appelle les ensembles.
25:52 Les ensembles et ensuite, pas les solistes,
25:55 mais ceux qui ont déjà des rôles un peu significatifs,
25:58 ils gagnent 200, 300, 400 euros.
26:00 Donc les salaires sont quand même assez confortables,
26:03 à partir non pas de la notoriété,
26:05 mais de la place que vous occupez dans une comédie musicale.
26:09 Il y a beaucoup de monde dans une comédie musicale,
26:11 c'est des économies extrêmement lourdes,
26:13 extrêmement lourdes,
26:14 et vous avez par exemple un théâtre qui est le théâtre Mogador,
26:17 qui fait le Roi Lion, mais qui a produit aussi Mamma Mia,
26:20 qui a produit Spamalot...
26:21 - On a Laurent Bentata qui est ici...
26:23 - Voilà, mais qui sont des gens extrêmement sérieux,
26:25 entreprenants, actifs, et très très professionnels,
26:28 et qui délivrent de très très beaux spectacles,
26:30 parce que moi un de mes credos,
26:32 c'est que c'est quand même la qualité des spectacles qu'on offre,
26:34 qui suscite le désir et rencontre le public,
26:37 et Mogador en est l'illustration parfaite,
26:40 qu'avec un travail très sérieux et actif,
26:43 on arrive à faire de très grands spectacles...
26:44 - J'espère que Spamalot aura le Molière...
26:46 - Vous êtes un certain nombre, espérez cela,
26:48 maintenant il y a 4 spectacles en lice,
26:50 il y a Mamma Mia, il y a Molière,
26:52 et non le 4ème, pardon, c'est le...
26:55 - Mamma Mia, Molière, l'Opéra de Katsou...
26:57 - L'Opéra de Katsou avec Christian Hayk...
26:59 - Voilà, oui...
27:00 - Donc c'est très large et très riche,
27:02 et il y aura un seul lauréat.
27:03 - 3 000 votants...
27:04 - 3 000 votants, on a l'impression tout de même
27:06 que le théâtre se passe à Paris,
27:08 quid du théâtre en province ?
27:10 - Alors, ce n'est pas tout à fait vrai...
27:11 - Non mais c'est pour ça que je pose la question...
27:13 - Bien sûr qu'il y a une résonance particulière,
27:14 parce que Paris, avec le gisement de population énorme,
27:17 parce que c'est 15 millions,
27:18 pourquoi ça se passe à Paris ?
27:19 C'est parce que vous avez un gisement de population très fort,
27:22 donc c'est vrai qu'il y a beaucoup plus de retentissement,
27:24 ensuite, dans les pièces par exemple du théâtre public,
27:26 il y a beaucoup beaucoup de pièces
27:28 qui sont issues des régions,
27:29 mais qui ont moins de retentissement
27:31 par la force des choses,
27:32 qui ont été moins vues, moins médiatisées,
27:34 parce que les médias sont à Paris,
27:36 c'est aussi bête que ça,
27:37 mais un spectacle, la comédie de Saint-Étienne,
27:40 a moins de chances de susciter l'intérêt des médias
27:43 qu'un spectacle qui va se jouer à Paris,
27:45 à la comédie française,
27:46 au rond-point, pour parler du théâtre public,
27:48 à la colline...
27:50 - Mais il y a des tournées aussi, il faut le dire...
27:52 - Bien sûr, il y a beaucoup de tournées,
27:53 et les spectacles vont beaucoup en tournée.
27:55 On a la chance, vous savez, dans ce pays,
27:57 d'avoir un maillage extrêmement fort,
27:59 et donc nos spectacles partent beaucoup en tournée.
28:01 - Et il faut savoir que souvent,
28:03 beaucoup de spectacles perdent de l'argent à Paris,
28:06 et gagnent de l'argent grâce à la tournée,
28:09 grâce à la province, on est d'accord ?
28:10 - Oui, c'est exactement ça.
28:12 Paris, c'est la vitrine, effectivement,
28:14 c'est ce qui vous permet souvent
28:15 de faire découvrir vos spectacles.
28:17 - Et on perd de l'argent à Paris.
28:19 - Oui, parce que l'exposition est lourde,
28:21 et que le temps qu'on soit connu,
28:22 que le spectacle soit révélé,
28:23 il y a tellement de spectacles à Paris,
28:25 on a cette chance-là,
28:26 il y a énormément de spectacles.
28:27 Mais quand vous êtes une jeune compagnie,
28:29 ou même quand vous êtes un théâtre,
28:31 c'est difficile de surnager,
28:33 et il faut vraiment que votre spectacle
28:35 puisse faire son chemin.
28:36 Et ça, ça met du temps,
28:38 donc ça coûte de l'argent.
28:39 - Et après, c'est la province qui vous fait gagner de l'argent.
28:40 - C'est effectivement en province qu'on peut gagner de l'argent.
28:42 - Votre nom a circulé pour être ministre de la Culture,
28:45 vous auriez aimé ?
28:47 - C'est une histoire ancienne, oui.
28:48 Oui, ça a circulé, j'ai postulé en 2022.
28:51 - Ah, vous avez postulé ?
28:53 - Oui, bien sûr, et ça ne s'est pas fait.
28:55 - Et vous auriez aimé, c'est un poste qui vous aurait...
28:57 - Quand vous postulez, c'est que vous avez envie.
28:58 On peut penser.
29:00 Maintenant, il faut être serein par rapport à ça.
29:03 Quand vous postulez, on a le droit de vous dire non.
29:05 Et ce n'est pas un drame.
29:06 Et la vie continue.
29:08 - Et pourquoi on vous a dit non, d'après vous ?
29:09 - Je n'en sais rien, parce que, vous savez,
29:12 un gouvernement, c'est plein d'équilibres.
29:14 C'est plein d'équilibres.
29:16 Et le gouvernement qui va être annoncé le mardi après-midi,
29:20 par exemple, le mardi à midi,
29:22 il y a un certain nombre de personnes qui sont encore sur la liste,
29:24 et qui trois heures après n'y sont plus.
29:27 Donc c'est des équilibres politiques,
29:29 c'est des équilibres sur les origines territoriales,
29:31 parce qu'il faut que le centre soit représenté,
29:33 mais il ne faut pas oublier le nord.
29:35 Et puis il faut des parisiens, et puis il faut des femmes,
29:37 et puis il faut mixer beaucoup de critères.
29:40 - Moi, Jean-Marc, je vous nomme premier ministre de la culture.
29:43 Quelles sont les choses que vous changez ?
29:45 Qu'est-ce qui ne va pas dans la culture dans ce pays ?
29:47 Ou quelles auraient été vos deux premières mesures ?
29:50 - Là, je ne vous répondrai pas,
29:52 parce que je n'en sais rien, et puis c'était en 2022.
29:55 - Commence pas le monde !
29:57 - Non, non, ce dont on a besoin, c'est de stabilité.
30:00 Ça fait dix ans que je m'occupe des Molières,
30:02 et huit ministres.
30:04 C'est quand même assez dingue, huit ministres, dix ans.
30:06 - Vous avez eu huit ministres ?
30:08 - Oui, je peux vous faire la liste, si vous voulez.
30:11 - Une liste de la culture ?
30:13 - Oui, ça a commencé avec Philippe Ety, Fleur Pellerin,
30:15 Audrey Azoulay, Madame Nyssen,
30:17 Franck Rister, Madame Bachelot,
30:19 Rima, Abdelmalak, et maintenant, M. El-Temmah.
30:22 - Incroyable.
30:24 - Et ces huit ministres, c'est personne qui peut imprimer sa marque.
30:27 Et il y a des viviers extraordinaires en France,
30:33 dans le milieu culturel.
30:35 Il y a des grands acteurs culturels,
30:37 qui sont l'Opéra de Paris,
30:39 des très grands acteurs, la Biotech Nationale de France,
30:42 et qui ont besoin d'avoir des directions,
30:46 même si leur patron, ou patronne,
30:48 souvent c'est des femmes, d'ailleurs,
30:50 à la tête de cet établissement.
30:52 On a besoin d'une impulsion politique.
30:54 Et elle n'est pas donnée.
30:56 Même si ces grands professionnels
30:58 savent très bien faire leur travail,
31:00 mais il y a besoin d'une impulsion politique.
31:02 - Vous vous êtes éloigné d'Emmanuel Macron ?
31:04 - Je conserve toute mon estime pour lui,
31:09 toute mon affection,
31:11 et tout mon soutien.
31:13 Ensuite, j'ai été très actif sur la première campagne,
31:16 sur la deuxième campagne où j'étais son référent culturel.
31:19 J'ai aussi des théâtres à faire tourner,
31:22 mais mon soutien demeure,
31:24 sans aucune ambiguïté.
31:26 - Un auditeur demande quand reviendra Nicolas Contleau sur scène ?
31:29 - Quand reviendra Nicolas ?
31:31 - Parce que vous êtes le producteur de Nicolas Contleau ?
31:34 - Bien sûr, depuis 25 ans, ça ne m'en rajeunit pas,
31:36 ni à l'un ni à l'autre.
31:38 Quand Nicolas en aura envie,
31:40 Nicolas, sa grande passion, c'est l'équitation.
31:43 Donc il s'y adonne énormément,
31:45 sa fille est une grande championne.
31:47 C'est beaucoup son horizon aujourd'hui.
31:50 Et c'est vrai que,
31:52 quand vous avez la chance,
31:54 on a fait pendant 16 ans Europe 1,
31:56 et puis maintenant ça fait 13 ans sur TF1,
31:58 quand vous avez cette chance-là,
32:00 ça vous rend peut-être un petit peu paresseux.
32:02 Et c'est vrai qu'écrire un spectacle,
32:04 c'est des mois et des mois de travail, de rodage.
32:07 Et c'est vrai que quand vous êtes happé comme lui,
32:10 par une grande passion qui est l'équitation,
32:12 quand vous avez à côté de ça, TF1,
32:14 qui lui prend aussi beaucoup de temps,
32:16 il arrive un moment où peut-être vous privilégiez
32:18 un peu trop votre confort personnel,
32:20 et vous n'avez pas envie de repartir sur les routes,
32:22 vous n'avez pas envie de rejouer votre titre.
32:25 Mais moi je l'encourage depuis longtemps.
32:27 Ça lui trotte vraiment dans la tête,
32:30 mais on n'est pas encore passé sur scène.
32:33 C'était une erreur de quitter Europe 1,
32:35 parce qu'il a moins de visibilité,
32:37 forcément qu'on est toujours à la radio.
32:39 Il a été viré, il n'a pas quitté.
32:41 Voilà, quand il y a eu un changement d'actionnaire,
32:45 même si ce n'était pas encore fait,
32:47 mais quand Arnaud Lagardère a commencé à faire des alliances,
32:54 et notamment avec le groupe Vivendi,
32:57 effectivement on a été poussé vers la sortie,
33:01 alors qu'on avait un an de contrat.
33:03 - Et pourquoi ?
33:05 - Je ne sais pas.
33:07 En tout cas nous on a été très tristes,
33:09 parce que ça a été un moment de grande liberté,
33:12 que ce soit avec Jean-Pierre Elkabach,
33:14 qui est venu nous chercher,
33:15 avec Alexandre Bompard, avec Denis Oliven.
33:17 Ça a été des moments de très grande liberté,
33:20 où on s'est beaucoup amusé,
33:22 où on pouvait brocarder vraiment tout le monde,
33:24 et c'était génial d'avoir les invités politiques en face.
33:26 C'était génial aussi de pouvoir se moquer d'Arnaud Lagardère,
33:29 de Denis Oliven, d'Alexandre Bompard,
33:31 ou de Jean-Pierre Elkabach,
33:33 qui au début ne comprenait pas.
33:34 Jean-Pierre m'appelait en me disant
33:35 "Vous ne pouvez pas me paroder derrière,
33:37 parce que moi je suis avec mon invité derrière,
33:39 et ça ne va pas."
33:40 Et je disais "Si, si Jean-Pierre, on va continuer."
33:42 Et c'est déstabilisant pour moi,
33:44 et puis ça me décrédibilise,
33:45 mais ce n'est pas grave, c'est le jeu.
33:47 Et Jean-Pierre avait accepté.
33:48 J'aurais pu vous le faire avec l'accent de Jean-Pierre.
33:50 Jean-Pierre avait accepté.
33:53 Donc on a eu tous ces moments de bonheur,
33:55 et c'est vrai qu'au bout de 16 ans,
33:57 partir par la petite porte,
33:59 ce n'était vraiment pas agréable,
34:01 et c'était triste, je pense, pour les auditeurs,
34:04 parce que tout de suite il y a quand même eu une perte colossale.
34:06 C'était triste pour la radio,
34:07 pour la dynamique de la radio,
34:09 et c'était triste pour ceux que ça voulait dire.
34:11 Ça voulait dire qu'au fond,
34:12 l'impertinence n'avait plus de raison d'être.
34:14 Donc ça, c'était dommage.
34:16 Gilles avait une question sur les Jeux Olympiques,
34:19 les théâtres pendant les Jeux Olympiques.
34:20 Qu'est-ce qui va se passer ?
34:21 C'est bien, vous posez ma question.
34:23 Vous l'avez annoncé tout à l'heure.
34:25 Qu'est-ce qui va se passer ?
34:27 Est-ce que vous pourrez continuer à jouer ?
34:30 Un lieu comme le Point Virgule va continuer à jouer
34:32 parce que le Point Virgule est ouvert 365 jours par an.
34:35 Et il y a un certain nombre de théâtres
34:36 qui sont ouverts toute l'année.
34:38 Ça sera accessible ?
34:39 On pourra aller au théâtre facilement ?
34:41 Vous êtes dans une zone compliquée ?
34:42 Il faut arrêter de penser.
34:44 Je crois que ce pays doit changer de logiciel.
34:47 Donc oui, il y aura des contraintes.
34:49 Mais oui, c'est génial d'avoir les Jeux Olympiques à Paris.
34:51 Et ça doit être un moment de fête,
34:53 et ça doit être un moment dont on se rappelle.
34:55 On nous rabat les oreilles avec les Jeux Olympiques
34:57 qu'il y avait il y a un siècle,
34:59 ou je ne sais pas combien de temps, en France.
35:01 Et pourquoi là, ce serait la catastrophe annoncée ?
35:03 Pourquoi c'est ça, notre logiciel dans ce pays,
35:05 de toujours penser que ça va être le pire ?
35:07 Parce que c'est Emmanuel Macron.
35:09 Parce qu'il y a Emmanuel Macron, et qu'Emmanuel Macron...
35:11 Ah, alors s'il y a Emmanuel Macron, qu'est-ce qu'il fait ?
35:13 Il fait des épreuves olympiques ? Il fait quoi ?
35:15 Non, vous comprenez qu'il focalise beaucoup de choses ?
35:19 Mais ça, ce n'est pas Emmanuel Macron.
35:21 On est dans un système de monarchie républicaine
35:24 depuis 1965 et l'élection au suffrage universel du président,
35:28 qui sacralise, comme le Saint-Créme à Reims,
35:30 sacraliser l'élection.
35:32 Donc on sacralise l'élection,
35:33 et il y a une détestation farouche de tout président.
35:36 Au bout d'un an, Sarkozy...
35:39 Sarkozy, c'était impossible, mais c'était vraiment impossible.
35:42 Là, ça fait sept ans, c'est au bout de sept ans Macron.
35:44 Au bout de trois mois, François Hollande était totalement décrédibilisé.
35:48 Donc il y a une détestation absolue du pouvoir en France.
35:51 Faudra un jour qu'on sorte d'ailleurs de ce réflexe anti-élite primaire,
35:55 qui ne nous fait pas de bien,
35:57 et n'augure pas de jours excellents.
36:00 Donc fait-on les JO ?
36:01 Mais fait-on les JO ?
36:03 Et pour les théâtres, on avisera, peut-être que ce sera compliqué.
36:06 Si c'est compliqué, les spectateurs arriveront un quart d'heure en retard.
36:09 C'est pas très grave.
36:10 Pas avec Fabrice Luchini.
36:11 Ça m'est arrivé une fois d'arriver une minute en retard,
36:13 je n'ai pas pu rentrer.
36:14 Lui, il ferme les portes, il bouche.
36:15 Oui, mais parce qu'il a le luxe absolu d'être archi plein,
36:21 et donc à partir de là,
36:22 et puis de vouloir sacraliser ce moment de partage qu'il a,
36:24 parce que c'est un moment de partage extraordinaire
36:26 qu'on vit quand on est avec Luchini sur scène.
36:28 De toute raison, vous étiez énervée quand même.
36:30 Je vous ai eu au téléphone, Valérie.
36:32 Non, parce que quand vous êtes dans la salle
36:34 et que vous êtes dérangé par des spectateurs qui arrivent
36:36 et qu'il est dans un seul en scène, dans une toute petite pièce,
36:40 voilà, oui, on est en colère et on se dit,
36:41 "La prochaine fois, j'arriverai avec de l'avance."
36:44 Donc, grande soirée, lundi soir, les Molières, vous allez voir.
36:48 Et puis, on peut citer juste, parce qu'on doit rendre l'antenne,
36:51 mais la 9e édition du Festival d'Humour de Paris,
36:54 qui va avoir lieu du 13 au 25 mai à Bobineau,
36:57 il y aura Pierre Richard et Guenel Malet.
36:59 Pierre Richard...
37:00 Pierre Richard, 89 ans, et nous avons créé son spectacle
37:04 avec Christophe Duturon,
37:06 enfin, c'est Christophe Duturon et Pierre qui ont créé ce spectacle
37:08 le 15 janvier en région parisienne.
37:10 Et Pierre est parti à 89 ans sur les routes de France
37:14 avec un appétit, avec une jeunesse que je nous souhaite à tous.
37:19 Mais que je nous souhaite déjà à nos âges respectifs,
37:22 d'avoir cette légèreté, cette énergie, cet enthousiasme
37:27 et cet optimisme dont on parlait à l'instant
37:30 sur la façon d'appréhender la vie.
37:32 Et Pierre, il a ça, et c'est une grande leçon.
37:34 - Et on a fait la trouvée d'assurance pour un comédien de 89 ans.
37:36 - On trouve une assurance, mais c'est pas ça le débat.
37:38 Moi, mon débat, c'est quelle grande chance d'accompagner Pierre depuis 20 ans.
37:42 Et à partir de là, on trouve les moyens.
37:44 Le but, c'est de le faire.
37:45 - Du 13 au 25 mai à Bobineau,
37:47 donc la 9e édition du Festival d'Humour de Paris,
37:51 les Molières, lundi, grande soirée,
37:53 beaucoup de promesses et de surprises avec Caroline Vignaud.
37:56 Tous les comédiens seront là, et comédiens et comédiennes.
37:59 - Oui, il y a quelques exceptions.
38:00 - Charles Garling, Laurent Laffitte, Roch Diset, Michel Esco,
38:04 qui sont dans le théâtre public.
38:07 - Et puis Molières de l'Humour, Elodie Pouf, Fabrice Ebboué, Pablo Mira et Sofia Aram.
38:12 - Ah, Sofia Aram, vous avez adoré.
38:15 - C'est large et riche.
38:16 - Absolument, il y a plein de choses, c'est très éclexique.
38:18 - Sofia Aram, c'est votre chouchou, vous avez adoré son spectacle.
38:20 - Moi, j'ai beaucoup aimé son spectacle.
38:22 Merci beaucoup Jean-Marc Dumontel, on serait bien restés encore avec vous.
38:24 - Oui.
38:26 - On vous souhaite une bonne cérémonie des Molières lundi sur France 2 à 21h.
38:30 Merci à vous.
38:31 À suivre sur Sud Radio, mettez-vous d'accord, Valérie Experts.

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