Autopsie d'un meurtre Une scène de crime gore

  • il y a 5 mois
Sam Gore, un militaire de carrière, est retrouvé poignardé chez lui ; Hetrick, le médecin légiste du comté, enquête afin de savoir si le meurtre était prémédité.
Transcript
00:00 [Générique]
00:10 Sur une scène de crime, je dois avoir tous les sens en éveil.
00:14 [Générique]
00:15 Il y avait des taches de sang un peu partout.
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00:19 Chaque trace, chaque empreinte, chaque éclaboussure.
00:23 [Générique]
00:26 On n'a pas trouvé l'arme du crime.
00:28 [Générique]
00:29 Ce sont les pièces d'un puzzle complexe.
00:32 [Générique]
00:33 Samy n'avait aucun ennemi.
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00:36 C'est un homme bon.
00:38 [Générique]
00:39 Qui peut révéler un crime passionnel.
00:41 [Générique]
00:45 Il avait été poignardé avec un objet pointu.
00:47 [Générique]
00:49 Ou l'acte d'un tueur expérimenté.
00:51 [Générique]
00:57 J'ai grandi dans une entreprise de pompes funèbres.
01:00 Côtoyer les morts fait partie de ma vie.
01:03 [Générique]
01:06 En 26 ans de carrière comme coroner en Pennsylvanie,
01:09 [Générique]
01:11 j'ai pratiqué près de 3000 autopsies.
01:14 On dit souvent "si les mûrs pouvaient parler".
01:17 Moi je dis "si les morts pouvaient parler".
01:19 Eh bien ils le peuvent.
01:21 Et mon rôle, c'est de les écouter.
01:23 [Générique]
01:35 À Harrisburg en Pennsylvanie,
01:38 le soleil est encore haut dans le ciel.
01:41 [Générique]
01:46 Quand le service d'urgence médicale est appelé pour une agression par arme blanche aux abords de la ville.
01:51 [Générique]
01:53 Un samedi de la fin juin, police secours a reçu l'appel...
01:56 [Générique]
01:58 ...d'une femme affolée.
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02:04 Elle avait trouvé son petit ami dans leur appartement,
02:07 et il était gravement blessé.
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02:11 Samuel Gore, 38 ans, est dans un état critique.
02:16 [Générique]
02:19 Il était couvert de sang et il avait du mal à respirer.
02:22 [Générique]
02:27 Il avait des blessures sur le torse et dans le dos.
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02:32 Il avait été poignardé avec un objet pointu, sans doute un couteau.
02:36 [Générique]
02:43 Quelques instants plus tard, la police arrive sur les lieux.
02:47 Il y avait des taches de sang un peu partout sur les murs et sur le sol.
02:51 Il y avait des meubles renversés et des objets cassés.
02:54 [Générique]
02:58 La victime a été emmenée à l'hôpital,
03:01 et son état empire.
03:02 [Générique]
03:04 "Stay with me."
03:06 "Sam."
03:09 "Sam, stay with us."
03:11 "Sam, can you hear me?"
03:13 "We're losing him."
03:14 "Clear."
03:15 [Générique]
03:32 Le 29 juin 1991 à 18h50,
03:36 Samuel Gore est déclaré mort.
03:38 [Générique]
03:44 Robin Browning était la petite amie de Samuel Gore.
03:49 Ils étaient ensemble depuis un an et demi.
03:51 Elle était enceinte de lui.
03:54 "He was just too far gone."
03:57 "We did everything we could."
03:59 "No."
04:01 "No, please don't say that."
04:02 "I'm so sorry."
04:04 "No."
04:05 "It was horrible."
04:07 "It was terrible."
04:11 "When a family member dies,
04:14 we can't deal with it."
04:16 "But when Sammy got killed,
04:19 I was devastated."
04:21 "I just remember being left without words."
04:25 "No one deserves a violent death."
04:29 [Générique]
04:36 Comme tout porte à croire qu'il s'agit d'un homicide,
04:39 les inspecteurs appellent le coroner du comté de Dauphin, Graham Etrick.
04:43 [Sonnerie de téléphone]
04:46 "Graham here."
04:48 "All right, I'm on my way."
04:50 On a reçu un signal 12 à Lower Paxton.
04:53 Ils voulaient la présence du coroner sur les lieux.
04:55 L'inspecteur m'a dit au téléphone qu'il s'agissait d'une agression par arme blanche
04:59 et qu'il y avait beaucoup de traces de sang.
05:02 Les traces de sang sont ma spécialité.
05:06 Je dois arriver au plus vite sur les lieux pour examiner les traces avant qu'elles ne soient altérées.
05:11 Que ce soit par les agents en quête d'indices ou par leur exposition à l'air libre.
05:16 [Sonnerie de téléphone]
05:22 Graham Etrick arrive chez Samuel Gore, où les agents de police s'affairent déjà.
05:27 Le rôle du coroner est d'examiner les traces de sang,
05:31 afin de reconstituer ce qui est arrivé.
05:34 Une scène de crime doit donner lieu à un examen aussi bien macroscopique que microscopique.
05:40 Par macroscopique je veux dire observer la scène dans son ensemble
05:45 pour voir apparaître une certaine logique.
05:48 "Robert, Dryer, comment ça va?"
06:01 "Je procède toujours du centre vers la périphérie.
06:06 Le centre pour moi c'est l'emplacement du corps.
06:09 Je dois déterminer ce qu'il y a à proximité de la victime.
06:14 On appelle ça le périmètre distal du cadavre.
06:18 Le sang a des choses à dire.
06:22 Il raconte une histoire.
06:25 Il illustre ce qui est arrivé à la victime.
06:28 En l'occurrence la plus grande tâche de sang se trouvait là où M. Gore s'était vidé.
06:35 Si quelqu'un a du cambouis sur les mains, qu'il rentre chez lui et pose ses mains sur la table
06:43 ou touche ses vêtements, il y a transfert par contact.
06:47 C'est pareil avec le sang.
06:49 Sur cette scène de crime j'ai constaté qu'il y avait des traces de transfert sur la porte."
06:54 Le coroner suit les traces et constate qu'elles changent de forme.
06:58 "Les projections à basse vélocité sont souvent produites par des plaies profondes.
07:11 Quand la victime bouge, sa plaie s'ouvre et projette le sang à basse vélocité."
07:17 "Aaah!"
07:19 Les traces de sang près de la porte indiquaient que l'agression avait commencé au niveau du seuil de la porte.
07:45 Un peu plus loin près de l'étagère où se trouvait la principale mare de sang,
07:50 on distinguait un autre type de goutte,
07:54 correspondant à une deuxième blessure.
07:58 "C'est là qu'il a été frappé à l'arrière."
08:00 "Et puis il a tombé dessus."
08:03 "Oui, et je suis arrivé ici."
08:06 Pendant que les agents cherchaient des indices, le téléphone a sonné.
08:14 Le lieutenant Gary Trowbridge a déterminé que le téléphone avait été déconnecté.
08:21 Il a donc décidé de déconnecter le téléphone.
08:24 Le lieutenant Gary Trowbridge a déterminé qu'il s'agissait d'Ursula Gore,
08:28 la femme de Sam dont il était séparé.
08:31 "Quand j'ai appris qui c'était, je lui ai dit que Samuel Gore était décédé."
08:52 "On n'a pas trouvé l'arme du crime,
08:56 mais au pied du mur, on a trouvé un emballage qui avait contenu un couteau."
09:02 En dehors des signes de lutte, l'appartement de Samuel Gore est en ordre.
09:11 "L'appartement n'avait pas été fouillé pour trouver des objets de valeur.
09:19 Cela indiquait qu'il ne s'agissait pas d'un cambriolage.
09:23 La porte n'avait pas été forcée,
09:27 elle avait été ouverte de l'intérieur."
09:47 "Je n'étais pas en mesure de dire s'il s'agissait d'un crime passionnel
09:51 ou si c'était l'oeuvre d'un tueur.
09:54 Mais je savais que le but de la personne qui était entrée dans cet appartement
10:03 était de tuer Samuel Gore."
10:07 "Le but de Samuel Gore était de tuer Samuel Gore."
10:12 "Le but de Samuel Gore était de tuer Samuel Gore."
10:15 "Le but de Samuel Gore était de tuer Samuel Gore."
10:20 Le coroner grammétrique continue d'examiner l'appartement où Samuel Gore a été agressé au couteau.
10:31 "L'usage d'un couteau implique une relation de proximité avec la victime,
10:37 ce qui m'a fait penser à un crime passionnel ou à l'acte d'une personne violente."
10:45 La famille de Samuel Gore est sous le choc lorsqu'elle apprend la triste nouvelle.
10:52 "Ce soir-là, ma mère m'a appelée et elle m'a dit comment il était mort.
11:02 Ça a été la descente aux enfers depuis.
11:07 On a l'impression de perdre la boule.
11:11 On sait que ces choses-là arrivent et que la vie continue,
11:17 mais pas quand ça concerne votre famille."
11:20 "Il n'aurait fait de mal à personne. Il n'était qu'amour."
11:27 "Samuel était mon petit frère."
11:30 "Il a été choyé toute sa vie.
11:43 Il avait beaucoup d'amis. Il adorait le football américain."
11:50 "Il a été un grand fan de football."
11:55 "Il avait beaucoup d'amis. Il adorait le football américain."
11:58 "Ses amis l'appelaient Samy la tornade."
12:04 "Il se couchait et se réveillait avec son chewing-gum. Il adorait mâcher du chewing-gum."
12:16 Samuel Gore était attaché à sa famille, mais il rêvait aussi de voir le monde.
12:25 Après le lycée, il s'est engagé dans l'armée.
12:29 Et à la fin de chaque contrat, il se réengageait.
12:34 Samy n'avait aucun ennemi.
12:39 On se demandait, mais pourquoi ? Pourquoi ?
12:44 Leur histoire
12:48 Graham Etrick est chargé de répondre aux questions de la famille
13:01 et de découvrir les circonstances de sa mort.
13:05 "Mon rôle est de réunir, de répertorier et d'analyser les indices."
13:12 "Ces éléments forment comme une partition de musique."
13:16 "Et en la jouant, on allait découvrir l'histoire que Samuel Gore aurait voulu pouvoir nous dire."
13:24 "La victime est un homme noir de 38 ans, de 5,7 mètres, de 150 pouces."
13:35 "Des évidences de blessures sur le visage, pas de blessures fraîches."
13:42 "Une victime d'agression par arme blanche présente généralement des blessures de défense sur les mains."
13:51 "Or, il n'y en avait pas."
13:55 "J'en ai déduit qu'il avait été pris par surprise et ne s'attendait pas à être agressé."
14:02 Le coroner remarque autre chose en examinant les mains de la victime.
14:08 "Malgré la manque de blessures de défense, il y a des quantités de sang copieuses sur les mains."
14:13 "C'est un instinct naturel de protéger les blessures."
14:16 "Si on me poignardait à la poitrine, j'aurais le réflexe de me protéger et de reculer."
14:21 "Les pattes de sang sur le corps font du sens, en considérant les pattes de transfert que nous avons vues."
14:26 "Il a semé les mains sur la murée en essayant de s'en aller."
14:30 "Et les pattes de sang sur ses jambes ?"
14:37 "Les traces de sang sur ses jambes et sur ses pieds indiquaient qu'il était debout au moment de l'agression."
14:43 "Ce que confirmaient les taches de sang qu'on avait vues près de la porte."
14:47 "Les transferts par contact me signalaient qu'il avait plutôt essayé de se battre que de fuir."
14:54 Graham et Trick examinent ensuite les blessures par armes blanches.
15:01 La première sur le torse de la victime.
15:04 "Ils sont extrêmement lents et précis."
15:07 "Une lame à lames uniques ?"
15:09 "Oui, sans serrage."
15:12 "La profondeur de la plaie était de 14 à 15 centimètres."
15:17 "Il était clair qu'elle avait été faite avec une arme à lame monoface qui mesurait entre 14 et 15 centimètres de long."
15:25 Le coroner se penche ensuite sur la deuxième plaie.
15:33 "On a examiné la plaie qu'il avait à l'épaule."
15:36 "Et on a constaté que la profondeur de la perforation était aussi de 14 à 15 centimètres."
15:44 "On va enlever la plaie."
15:46 "C'est mieux ?"
15:53 "Et le coeur."
16:00 "Ce sont deux coups séparés ?"
16:10 "Il y a en fait deux blessures internes."
16:14 "Donc même s'il n'y a qu'une blessure extérieure, il a été coupé deux fois dans le coeur."
16:20 "Un des coups a pénétré le ventricule gauche du coeur qui joue un rôle important."
16:28 "L'autre a effleuré le coeur et a sectionné l'artère interventriculaire antérieure qui est la principale artère qui alimente le coeur."
16:39 "Un coup de couteau porté à la poitrine, notamment dans le coeur, est mortel."
16:46 "La cause de la mort, un coup de couteau porté à la poitrine, manière de la mort, homicide."
17:14 "Cet homme a ouvert la porte et en l'espace d'une minute, il a reçu trois coups de couteau qui lui ont coûté la vie."
17:27 "Le tueur était déterminé à tuer et viser le coeur."
17:39 "Il y avait deux plaies par arme blanche, une dans l'artère principale du coeur et l'autre dans le ventricule gauche."
17:51 "Le ventricule qui a été perforé est celui qui propulse le sang dans tout l'organisme."
17:57 "Et là, il était endommagé."
18:00 "Ses blessures étaient tellement profondes qu'il s'est vidé de son sang."
18:06 "C'était ça, le combat de Samuel Gore."
18:13 "Chaque battement de son coeur propulsait le sang dans le péricarde et le sang stagnait dans cette cavité."
18:23 "Ce qui l'empêchait d'irriguer les poumons et de remonter dans le coeur pour réoxygéner les cellules du cerveau."
18:33 "Ce coup porté dans le coeur a dû immédiatement l'affaiblir."
18:39 "C'est sûrement pour ça que Samuel Gore ne présentait pas de blessures défensives."
18:45 "Il ne pouvait plus riposter, ni se défendre."
18:50 "Je pense qu'il n'a pas eu d'autre choix que de s'agripper à son agresseur jusqu'à ce qu'il n'en ait plus la force."
19:02 [Musique]
19:12 Les enquêteurs interrogent Robin Browning dans l'espoir qu'elle puisse les mettre sur une piste.
19:25 "La perte de Samuel a été un choc pour la famille, mais aussi pour Robin qui portait un enfant qui n'allait jamais connaître son père."
19:35 [Musique]
20:03 "Quand on a vérifié son alibi, on n'a pas eu de mal à confirmer qu'elle disait la vérité."
20:09 "Elle a déclaré qu'il était apprécié par ses collègues et tous ceux qui le connaissaient, et aussi qu'il était très sociable."
20:27 "Avez-vous eu des arguments avec quelqu'un ? Quelque chose comme ça ?"
20:31 "Bien, il y a... Je suis sûre que c'est rien."
20:40 "Qu'est-ce qui n'est pas rien ?"
20:42 Elle explique que son compagnon avait un enfant d'une union précédente, un garçon appelé Dwayne, âgé de 15 ans.
20:48 "Samuel et son fils, Dwayne, ils ne se sont jamais rencontrés."
20:54 Les amis de Samuel Gore le considéraient comme un homme conciliant, mais son fils n'était pas de cet avis.
21:00 Il leur arrivait d'en venir aux mains.
21:03 Il finissait par se réconcilier, mais pas cette fois.
21:20 "Vous comprenez ?"
21:21 "Dis-moi ce que tu fais."
21:22 "Mais pourquoi tu ne me prends pas les mains ?"
21:24 Le jour avant, son fils a fait son sac et il est parti.
21:30 "C'est un délire, je m'en vais."
21:32 Dwayne avait disparu et on savait qu'il occupait une place importante dans la vie de Samuel.
21:37 Il nous fallait découvrir s'il avait joué un rôle important dans sa mort.
21:41 "Aaah !"
21:42 Graham et Trick pensent que l'agression à l'arme blanche de Samuel Gore n'était pas un crime passionnel.
22:08 "Aaah !"
22:10 Un assassinat a prémédité.
22:12 A ce stade de l'enquête, le fils de la victime, Dwayne Gore, est un suspect potentiel.
22:18 La petite amie de Samuel a déclaré qu'il se disputait parfois pour des questions de discipline.
22:24 La situation a dégénéré et le fils est parti.
22:27 "Merci."
22:33 "Vous avez quelque chose ?"
22:34 "Il a l'air d'être à la maison de sa grand-mère."
22:36 "Merci."
22:37 "Merci, madame."
22:44 "Quand a-t-il été la dernière fois que vous avez vu votre père, Dwayne ?"
22:49 "Dwayne s'est renfermé quand la police l'a interrogé. Il était distant."
22:56 "Dwayne."
23:01 "Il y a quelques jours, j'étais comme paralysé, j'étais très perturbé."
23:08 Les inspecteurs se demandent si l'adolescent est rongé par le chagrin ou par le remords.
23:14 "Dis-nous de votre relation avec votre père."
23:17 "Il était un type de personne de l'amour difficile."
23:20 "Des fois, mon père s'en portait. On se disputait. Et parfois ça dégénérait."
23:26 "Dwayne, nous devons savoir où tu étais le jour où ton père a été tué."
23:30 "J'ai toujours amené lui ici pour qu'il se calme quand lui et son père s'en sont occupés."
23:35 "Il était là."
23:36 "J'étais là. J'étais là les derniers jours."
23:41 "Il parle de la vérité."
23:43 "On a vérifié que la grand-mère avait bien récupéré le fils la veille et l'avait ramené en Virginie, d'où il n'avait pas bougé."
23:55 De son côté, Graham Etrick conclut que le fils n'a pas pu commettre ce crime pour une toute autre raison.
24:01 "Les blessures que j'ai examinées ne correspondaient pas à une agression familiale."
24:07 "Le mobile était clair."
24:10 "Le but n'était pas de blesser, mais de tuer."
24:19 "Je savais que je n'y étais pour rien et je voulais savoir ce qui était vraiment arrivé."
24:25 Pendant que les inspecteurs cherchent d'autres pistes,
24:29 la famille organise les obsèques de Samuel Gore, auquel assiste Ursula, l'épouse du défunt.
24:40 "On est ici aujourd'hui pour célébrer la vie du Maître-Sargent Samuel Gore."
24:49 "À l'enterrement, j'étais à côté d'Ursula, qui était assise entre moi et mon frère."
24:55 "C'était un moment solennel, parce qu'on ne savait pas ce qui était arrivé."
25:07 "C'est normal de vouloir savoir qui a fait ça à un membre de sa famille."
25:11 "Mon père dirigeait une entreprise de pompes funèbres, tout comme moi pendant quelque temps."
25:24 "J'ai toujours considéré que les enterrements permettent aux proches d'exprimer leurs émotions, leurs doutes, leur colère."
25:32 "Il faut les aider à faire leur deuil."
25:36 "Quand j'enquête sur un crime, je veux apporter des réponses à la famille, pour qu'elles puissent enfin tourner la page."
25:45 De retour à la morgue, Graham Etrick s'interroge.
26:00 "Cet homme était un militaire et il savait se défendre."
26:05 "Pourtant, il n'a pas pu arrêter ni empoigner son agresseur."
26:11 "Et il a succombé à ses blessures."
26:15 Un coroner analyse non seulement le comportement de la victime, mais aussi celui du tueur.
26:21 "Il me semblait que l'agression était chirurgicale."
26:26 "Les deux coups portés à la poitrine étaient profonds et débilitants."
26:30 "Le coup à l'épaule paraissait superflu."
26:33 Pendant ce temps, les enquêteurs suivent la piste de l'arme du crime, grâce à l'indice trouvé sur les lieux.
26:48 Les inspecteurs ont utilisé l'emballage qui semblait avoir contenu un couteau, pour retracer un numéro d'article qui les amenait à un magasin local.
26:56 "On y est allé pour éplucher l'étiquette caisse, et on a fini par tomber sur la vente de deux couteaux."
27:04 "On a découvert que deux couteaux avaient été vendus le jour du meurtre."
27:16 "Le jour du meurtre."
27:17 En retournant au magasin, les inspecteurs tombent sur une des employées.
27:27 "Bonjour."
27:28 "Bonjour."
27:29 "Est-ce que je peux vous poser quelques questions ?"
27:31 "Bien sûr."
27:32 "Avez-vous travaillé lundi dernier ?"
27:34 "Je travaille chaque lundi."
27:35 "Vous vous rappelez d'aucun homme qui a pu venir et acheter deux couteaux ?"
27:39 "En fait, oui."
27:45 Ils ont interrogé l'employé, qui leur a dit que des clients noirs de taille moyenne avaient acheté les couteaux.
27:53 "Merci, monsieur."
27:55 "Merci, monsieur."
27:56 Les couteaux vendus dans ce magasin correspondaient aux plaies sur le corps.
28:05 Et le fait que deux couteaux étaient impliqués confirmait ma théorie qu'il y avait eu plusieurs agresseurs.
28:13 Le coroner fait une autre constatation.
28:18 "Il y a une brise ici et ici."
28:21 "Presque indétectable."
28:23 "J'ai décelé deux légers hématomes à droite et à gauche de son cou."
28:33 "Comme si on avait empoigné Samuel à la gorge pour le maîtriser avant de porter deux coups de couteau dans sa poitrine."
28:41 "Pour être sûr d'atteindre les organes internes."
28:49 Cette découverte décisive permet de réduire la liste des suspects potentiels.
29:05 Il y avait une forte probabilité que celui ou ceux qui avaient agressé Samuel évoluait dans un milieu violent et savait combattre au couteau.
29:14 Samuel était sergent.
29:21 Il occupait un poste d'autorité qui peut créer des animosités ou des conflits.
29:26 Samuel Gore était militaire.
29:29 Or l'armée entraîne les soldats au maniement du couteau.
29:32 Et au combat rapproché.
29:37 Les soldats sont formés à tuer.
29:39 Donc si Samuel s'était mis un militaire à dos, ce dernier aurait su riposter.
29:44 [Musique]
30:09 Quelques jours après le début de son enquête, le coroner a une nouvelle théorie concernant le tueur.
30:16 "Vu l'emplacement et la gravité des blessures ainsi que l'absence de marques défensives sur le corps de Samuel,
30:25 j'en ai déduit qu'il avait été agressé par une personne aguerrie au combat.
30:35 Étant donné que le magasin a vendu deux couteaux identiques et que deux personnes peuvent être impliquées dans l'affaire,
30:40 les inspecteurs pensent savoir où les trouver.
30:43 Samuel était sergent instructeur.
30:55 On sait qu'un instructeur est sévère avec les recrues.
30:58 Peut-être que l'une d'elles l'a mal pris et en voulait à Samuel.
31:03 "Aucun recrutement qui n'a pas aimé son style ?
31:06 "Pas que je puisse penser à ça. Mais peut-être qu'il faut parler à des hommes de son équipe."
31:10 "Alors, quelle a été la réponse des hommes ?"
31:17 "Les gars de l'équipe étaient en fait assez déroulés."
31:20 "Il devait y avoir quelqu'un qui avait un affaire avec le gars.
31:25 Je n'ai jamais entendu parler d'un sergent qui était si aimé."
31:29 "Ça a l'air bizarre, je sais. Mais tout le monde aimait ce gars."
31:32 "Rien ne nous permettait de conclure que quelqu'un le détestait au point de le tuer."
31:39 "Ça ne ressemblait pas à un règlement de compte professionnel.
31:44 La nature des blessures m'évoquait un problème d'ordre personnel."
31:50 L'enquête piétine.
31:57 Les inspecteurs sont à court de piste.
31:59 "On était dans une impasse. On manquait de pistes solides."
32:04 "Les mois passaient et on n'avait toujours pas de réponse."
32:10 "C'était frustrant de ne pas savoir qui avait fait ça."
32:15 Les inspecteurs reprennent l'enquête à zéro et retournent sur les lieux du crime.
32:26 C'est en interrogeant les voisins qu'ils trouvent une nouvelle piste à creuser.
32:30 "Un voisin leur a dit avoir vu deux hommes noirs dont le signalement correspondait à la description donnée par l'employé du magasin."
32:39 Une personne a déclaré aux inspecteurs avoir vu deux hommes noirs traverser la rue
32:47 et monter dans une voiture bleue immatriculée dans l'état de géorgie.
32:55 L'état est à plus de 800 km au sud, mais cela rappelle quelque chose aux inspecteurs.
33:00 "La police savait qu'Ursula, la femme dont il était séparé, habitait là-bas."
33:06 "C'était une raison suffisante pour creuser cette piste."
33:10 Le lendemain, l'agent géorgien Alan Davis est chargé de l'affaire.
33:23 Ursula a déclaré qu'elle était en bon terme avec son mari même s'ils étaient séparés.
33:27 L'agent Davis pensait qu'elle ne disait pas tout.
33:51 "Je pense que vous savez plus que ce que vous me dites, Mme Gore."
33:54 "Il y a une chose...
33:59 Je ne sais pas pour être certaine, mais j'ai peur que Harry ait été en colère et ait fait quelque chose de stupide."
34:06 "Harry?"
34:07 "Harry Beckett était le petit ami d'Ursula. Il avait 25 ans et avait été caporal-chef dans l'armée."
34:18 "Harry Beckett avait une formation militaire et savait manier le couteau."
34:22 "Harry a dit à Ursula qu'il allait en Floride avec deux amis, Isaac Williams et Louis Maynard."
34:36 "Babe, tu sais qu'on va être en colère pendant quelques jours, n'est-ce pas?"
34:39 "Je vais te manquer, mon amour."
34:41 "Tu sais que je vais être là."
34:43 "Vos garçons ne font rien de trop fou."
34:45 "Tu entends?"
34:47 "Pourquoi Harry ferait quelque chose à Sam?"
34:50 "Je ne veux pas parler mal au père, mais Harry n'aimait pas Sam."
34:53 "Elle a expliqué que Sam l'avait maltraitée...
34:58 ...et quand Harry l'avait appris, il lui avait dit qu'il allait le faire payer à M. Gore."
35:05 "Quand Ursula a avoué qu'Harry avait proféré des menaces contre Samuel, les inspecteurs ont décidé qu'il fallait convoquer Harry pour l'interroger."
35:23 "L'agent ne ménage pas Harry Beckett."
35:27 "On a un témoin qui dit qu'ils t'ont vu dans un meurtre à Pennsylvania le 29 juin."
35:33 "Je ne sais pas ce que tu as entendu."
35:35 "Ce que je sais, c'est que si tu veux te sauver, tu devrais commencer à parler."
35:41 "Et là, putain blanc, Harry a déclaré à l'agent qu'il était allé à Harrisburg...
35:48 ...parce que ses deux amis avaient proposé de remettre Sam en place."
35:52 "On est allé à la maison de Sam ensemble.
35:55 On allait juste se parler un peu."
35:57 "Et puis Harry a continué à parler."
36:01 "Ok, je vais te dire quelque chose."
36:03 "S'il te plaît."
36:04 "J'essayais de protéger mes garçons, mais je dois aussi me protéger, alors c'est parti."
36:08 "Je n'ai rien à voir avec ça."
36:11 "Avec quoi ?"
36:12 "De tuer quelqu'un."
36:14 "C'était ce type-là."
36:16 "Donc tu n'avais rien à voir avec ça."
36:22 "Non, mec."
36:25 "On devait interroger Isaac et Louis, les deux amis qui étaient avec lui."
36:30 Quand l'agent Davis a interrogé Isaac, ce dernier a déclaré qu'il s'était rendu en Pennsylvanie.
36:39 Isaac a dit qu'Harry leur avait demandé de l'accompagner...
36:45 ...pour ramener une voiture en Géorgie.
36:50 "Harry nous a dit qu'il avait acheté Samus' voiture et qu'il ne pouvait pas la récupérer."
36:55 Isaac a confirmé qu'ils avaient acheté des couteaux au magasin...
37:01 ...au cas où ils auraient eu du mal à récupérer la voiture en Géorgie.
37:06 "Ils étaient juste là pour le faire peur."
37:16 Isaac a dit que son ami et lui étaient restés en retrait pendant qu'Harry frappait à la porte.
37:23 L'affrontement a été immédiat.
37:38 Les deux hommes ont reculé dans l'appartement...
37:46 ...puis Samuel s'est retrouvé contre l'étagère.
37:50 Isaac a dit que Louis et lui avaient entendu des bruits de bagarre.
37:59 Ils sont entrés dans l'appartement...
38:10 ...puis il a dit avoir vu Samuel essayer de repousser Harry.
38:15 Alors il a sorti son couteau et poignardé Samuel.
38:22 Il a dit qu'après avoir poignardé Samuel, il avait couru vers la voiture avec Louis.
38:37 Quelques instants après, Harry les avait rejoints.
38:41 Lors de son interrogatoire, Louis Menor raconte la même histoire qu'Isaac Williams, presque mot pour mot.
39:01 Avec quelques variantes, les témoignages d'Isaac et de Louis...
39:05 ...confirmaient ce qu'on avait constaté sur la scène du crime et sur le corps de Samuel Gore.
39:11 Mais l'affaire n'en reste pas là, car Louis Menor a d'autres révélations à faire.
39:17 Louis Menor a déclaré que même si Harry avait porté les coups de couteau...
39:25 ...le mobile provenait d'une autre personne.
39:30 Louis a affirmé qu'Ursula avait commandité le meurtre de Samuel.
39:56 Il a constaté plus tard que le sac contenait une photo de Samuel Gore ainsi que son adresse et un plan.
40:03 Louis a fourni une autre information.
40:07 Quand ils ont lavé la voiture, Harry s'est changé et il a appelé Ursula d'une cabine téléphonique.
40:24 Suite aux déclarations de Louis Menor et d'Isaac Williams...
40:27 ...les deux hommes ainsi que Harry Beckett sont arrêtés pour le meurtre de Samuel Gore.
40:32 Les inspecteurs ont voulu creuser les informations obtenues lors de l'interrogatoire concernant Ursula Gore.
40:39 Ils ont parlé à ses collègues et l'un d'eux a déclaré qu'Ursula avait dit à plusieurs reprises...
40:47 ...qu'elle souhaitait la mort de son mari.
40:52 De plus en plus d'éléments incriminent Ursula Gore.
40:56 Les relevés téléphoniques ont confirmé qu'ils avaient fait des achats...
41:05 ...et avaient lavé la voiture près d'une cabine téléphonique d'où avait été appelée Ursula Gore.
41:11 Les inspecteurs n'ont pas de mal à trouver le mobile du crime.
41:16 Après la mort de Samuel, Ursula avait touché 130 000 dollars d'une assurance vie dont elle était la bénéficiaire.
41:24 Et elle avait dépensé l'argent à tout va.
41:27 Les inspecteurs ont suffisamment de preuves pour arrêter Ursula Gore...
41:36 ...qui continue d'accuser Harry Beckett.
41:42 Vous êtes en arrestation pour le tueur de Sam Gore.
41:45 Je n'ai rien à voir avec ça.
41:47 La famille est sidérée par la nouvelle.
41:58 On a été atterrés d'apprendre qu'une personne aussi proche était impliquée.
42:06 C'était désolant.
42:10 Je n'ai rien vu venir.
42:12 Je ne la pensais pas capable de faire du mal.
42:16 Je ne pensais pas qu'une femme ferait du mal à mon père.
42:19 En juillet 1992, Ursula Gore et Harry Beckett sont jugés ensemble pour le meurtre de Samuel Gore.
42:32 Le procès a duré environ une semaine...
42:35 ...et le jury a mis du temps à délibérer avant de rendre son verdict.
42:39 Harry Beckett a été reconnu coupable de meurtre avec préméditation...
42:43 ...et a été condamné à la prison à vie.
42:45 Mais Ursula Gore a été déclarée non coupable.
42:49 Pour la famille de Samuel Gore...
42:59 ...cette décision a un goût amer.
43:04 Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressentais pour mon oncle.
43:09 J'aime à croire que mon oncle est au ciel en train de nous regarder et de plaisanter.
43:23 Je m'en sors bien.
43:26 Je m'occupe de ma famille.
43:28 J'ai terminé mes études.
43:30 Mon père aurait été fier de moi.
43:33 Grâce à ce que j'ai constaté...
43:37 ...Samuel a parlé.
43:40 Et j'ai pu ainsi retracer ses derniers instants...
43:44 ...ce qui a permis à la famille de faire son deuil.
43:47 Le jour où Samuel a été déclaré coupable de meurtre avec préméditation...
43:51 ...et a été condamné à la prison à vie.
43:55 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
43:58 "La vérité, c'est de ne pas croire en elle." - Albert Einstein
44:02 "La vérité, c'est de ne pas croire en elle." - Albert Einstein
44:05 "La vérité, c'est de ne pas croire en elle." - Albert Einstein
44:09 "La vérité, c'est de ne pas croire en elle." - Albert Einstein
44:12 *Bruit de voiture qui s'éloigne*

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