• il y a 7 mois
Le quotidien économique sort d’un an de crise, après l’approbation massive par les journalistes du candidat proposé par l’actionnaire LVMH.

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00:00 Votre invité média Céline Baydercourt est le PDG du groupe Les Echos le Parisien.
00:04 Il a choisi France Info pour réagir à la sortie de crise au sein du quotidien économique Les Echos.
00:08 Un directeur de la rédaction a été enfin désigné hier soir.
00:12 Bonjour Pierre Louet.
00:13 Bonjour.
00:13 C'était un poste vacant depuis un an, depuis l'éviction de Nicolas Barret.
00:17 Puis le rejet du nom de François Vidal proposé par l'actionnaire LVMH.
00:20 De la fumée blanche est donc sorti du vote de la rédaction hier.
00:24 Elle a approuvé la nomination de Christophe Jacubizine.
00:27 213 voix pour, 20 contre. Que dites-vous ce matin ? Ouf, il était temps que ça s'arrête.
00:32 Je dis qu'on est très content qu'on soit sortis de cette phase-là,
00:36 dans laquelle il s'est quand même passé plein de choses, on y reviendra.
00:38 Je salue l'arrivée de Christophe Jacubizine qui est un très très grand professionnel,
00:42 qui a été visiblement complètement adoubé par la rédaction, donc ça c'est vraiment bien.
00:46 Et puis au fond c'est tout un processus de gouvernance qui a bien fonctionné,
00:50 dans lequel Antoine Arnaud a eu un rôle important.
00:53 Il a été très impliqué dans cette solution.
00:56 Et Mathieu Gallet, que cette maison connaît bien, et que je connais bien également depuis quelques années.
01:00 - Merci à Patron de Radio France.
01:01 - Voilà, donc ça s'est bien passé, je trouve que ça a été mené avec beaucoup d'efficacité.
01:05 Et puis voilà, Christophe a fait un peu campagne, s'est fait connaître de ceux qui le connaissaient pas dans la rédaction.
01:10 Et le vote, et celui que vous avez indiqué, il est très très favorable.
01:13 - Christophe Jacubizine, ancien directeur de la rédaction de BFM Business,
01:16 il est aussi passé par Le Monde, RMC, TF1, on le voyait dans les JT en tant que spécialiste politique.
01:20 Est-ce que le côté "vue à la télé" a joué en sa faveur ?
01:23 Ça donne une visibilité aux échos ?
01:25 - Je pense que c'est la... Vous avez raison, c'est le côté double culture.
01:28 C'est quand même 13 ou 14 ans au Monde, donc un grand journal de la presse écrite.
01:33 Et puis à peu près autant d'années dans le monde de la télévision, la télévision économique en particulier.
01:39 Donc cette double culture, ça plaît parce que le journal a déjà commencé
01:45 et va encore certainement évoluer vers la vidéo, vers l'image.
01:48 Le Parisien l'a beaucoup fait, vous savez que le Parisien est très fort, il est vraiment le leader aujourd'hui en vidéo.
01:52 Par exemple sur Youtube, on a cette fois 8 fois plus de vidéos vues que nos grands concurrents, le Figaro ou Le Monde.
01:58 Et les échos ont envie de faire un peu pareil maintenant.
02:00 Ça tombe bien, on a un homme d'image et d'écrit qui arrive.
02:04 - Quelles conséquences aura eu cette année chahutée, vacances du pouvoir pendant un an aux échos ?
02:10 - Alors c'était pas tout à fait une vacance, je comprends bien l'expression.
02:13 Heureusement, on a eu François Vidal qui a été un peu intérimé à un moment.
02:17 Bon, sa candidature a été, malheureusement pour lui, n'a pas été approuvée.
02:21 Et puis on a eu une rédaction en chef qui a été assez irresponsable tout le temps,
02:24 c'est-à-dire qui a travaillé, qui s'est succédé, qui a fait un peu une sorte de permanence.
02:28 Moi ce que je constate à la fin de l'année, et ça ne mineure pas le rôle des chefs, que ce soit clair,
02:33 mais ce que je constate c'est qu'on a encore augmenté la diffusion.
02:36 Ce journal, ça fait 14 années d'affilée que sa diffusion globale augmente, c'est un record en France.
02:41 - Mais vous n'avez pas pu lancer de projet pendant un an ?
02:43 - Alors voilà, ça par contre, ce qui est tout à fait vrai, c'est qu'on a sorti des choses qui étaient programmées,
02:48 on a sorti un nouveau site, une nouvelle application pour investir, qui fait partie du groupe.
02:52 Mais un nouveau projet impliquant complètement la rédaction aux échos, ce n'était pas tout à fait possible.
02:58 Donc moi je suis ravi de ça, on prend ce nouveau départ, on s'appuie sur le socle qui est très costaud,
03:03 qui a été constitué, et puis on va aller de l'avant.
03:06 - Alors aux échos, on vient de le voir, les journalistes ont un droit de veto depuis 2007,
03:10 pour nommer le directeur de la rédaction. Est-ce que ça devrait être le cas pour tous les médias ?
03:13 Faudrait-il une loi par exemple, pour contraindre les médias à faire ça ?
03:16 - Alors moi je suis de ceux qui, dans ce domaine comme dans le domaine de la planète, aiment la diversité.
03:20 Donc il y a plusieurs solutions qui existent. D'ailleurs dans mon propre groupe,
03:23 celui que j'ai l'honneur de présider depuis 6 ans, le parisien n'a pas ce dispositif, les échos l'ont.
03:29 Donc il y a toute cette diversité.
03:31 - Et le parisien ne l'aura pas ce dispositif ? C'est pour pas envisager ?
03:34 - Je suis pour, je l'ai dit beaucoup dans le cadre des états généraux de la formation,
03:38 qui sont un système qui se déploie encore aujourd'hui et qui va arriver bientôt à ses conclusions,
03:42 je suis pour un vrai équilibre entre un propriétaire actionnaire qui finance l'ensemble du show,
03:48 donc qui a peut-être quand même quelques droits, et puis la rédaction.
03:52 Je suis pour l'indépendance des journalistes, très fortement.
03:55 L'indépendance des rédactions pour moi ce n'est pas un concept que je maîtrise bien.
03:59 Le journaliste oui, mais ça ne donne pas un droit collectif.
04:02 De ce point de vue là, on verra ce que les états généraux diront.
04:05 On a, je pense, tous contribué à ce que les états généraux de la formation
04:07 parlent de plus en plus de la filière économique.
04:09 S'il n'y a pas des actionnaires, s'il n'y a pas des revenus,
04:12 il y aura de moins en moins de journalistes, je pense que personne n'y gagnera.
04:14 - Voilà, donc c'est Bernard Arnault, le groupe LVMH, qui est l'actionnaire du groupe Les Echos le Parisien,
04:18 mais quand on a un tel actionnaire, comment on peut tout de même garantir aux journalistes
04:23 une indépendance éditoriale ? Comment est-ce possible ?
04:26 - Écoutez, je pense que les journalistes du groupe l'ont.
04:29 D'ailleurs, dans la gouvernance des Echos, il y a un comité d'indépendance,
04:32 il y a une capacité de saisie de l'idée ontologique.
04:35 Ça s'est extrêmement peu passé depuis que Bernard Arnault et sa famille sont proposés le journal.
04:39 - Ils ont senti la main de Bernard Arnault dans l'éviction de Nicolas Barré.
04:42 - Chacun a pu interpréter les choses comme il a voulu, mais en tout cas, il n'y a pas eu beaucoup de saisine.
04:47 On constate qu'il n'y en a pas eu beaucoup.
04:49 On constatera aussi qu'il y a forcément une grande vigilance de la part de la rédaction,
04:54 et c'est bien normal, mais que le journal se développe, grandit, ça fait 14 ans d'affilée,
04:59 est reconnu en permanence comme le journal qui est le journal de la place économique,
05:03 qui est au centre du débat sur l'économie, et donc c'est une preuve de qualité.
05:06 - Je voudrais qu'on parle de l'intelligence artificielle, Pierre Louet,
05:09 de plus en plus utilisée dans tous les secteurs, et les médias n'y échappent pas évidemment.
05:13 Dans le groupe Les Echos Le Parisien, c'est un usage à quelle dose et pour quelles tâches ?
05:17 - Alors, on a commencé par poser une charte pour dire qu'il n'y aura pas d'article écrit par des IA.
05:23 Rien ne sortira, rien ne sera publié sans avoir été relu par une femme ou un homme de la rédaction.
05:28 Ça, ça a été fait il y a déjà un an, on a été les premiers à le faire.
05:31 Et puis depuis, on a beaucoup travaillé sur différents systèmes.
05:35 Par exemple, chez Investir, il y a une routine informatique basée sur de l'IA,
05:39 qui fait qu'à l'occasion de chaque franchissement de seuil pour une entreprise cotée,
05:43 il y a un article qui est produit, qui est relu par un rédacteur et qui est publié.
05:47 Ça, c'est quelque chose que, au fond, l'informatique peut mieux faire
05:50 parce qu'elle détecte tout ça en permanence et elle peut être programmée pour ça.
05:53 Et puis on a analysé énormément de cas d'usage,
05:55 on verra comment peu à peu les mettre en œuvre au sein des rédactions.
05:58 On a environ 700 journalistes en groupe,
06:01 donc ça fait quand même beaucoup de journalistes qui sont intéressés par le sujet.
06:04 On va mettre ça en œuvre peu à peu en concertation avec eux.
06:07 Est-ce que vous envisagez un partenariat avec une entreprise qui fait de l'IA
06:10 comme vient de faire Le Monde avec la maison mère de Chad Jipiti ?
06:13 Nous, en général, on est partenaire et on est plutôt de ceux qui poussent des partenariats globaux
06:19 avec l'Alliance pour la presse, avec le syndicat de la presse nationale.
06:22 Il y a des gens qui choisissent des voies un peu solitaires, c'est grand bien leur face.
06:25 Moi, j'essaie toujours de penser à tous les journaux plus petits
06:28 qui n'ont pas ces moyens de naviguer dans ces univers compliqués.
06:31 On travaille activement, d'ailleurs aujourd'hui, sur un partenariat avec un grand acteur français de l'IA.
06:36 On verra dans quelques semaines comment ça pourra se déployer.
06:39 Et puis OpenAI, il viendra.
06:41 La bonne nouvelle dans la façon dont Le Monde a procédé,
06:43 c'est que si OpenAI fait un partenariat ici ou en Allemagne avec Springer ou avec Prisa en Espagne,
06:48 ça veut dire qu'il en fera.
06:50 Donc il y aura d'autres partenariats et j'espère bien avec l'ensemble des acteurs de la presse.
06:53 Vous parlez de l'actionnaire Bernard Arnault LVMH,
06:56 qui a eu des rumeurs ces derniers mois sur une possible cession du Parisien.
07:00 Ah pas du tout.
07:02 Il y a peut-être des rumeurs, je ne sais pas s'il y a eu des rumeurs, mais il n'en est pas une question.
07:05 Vous avez un commentaire à faire sur ces rumeurs qui ont circulé,
07:07 que Vincent Bolloré pourrait être notamment intéressé par cet actif.
07:11 En fait, ce qui se passe, c'est que Vincent Bolloré est en train de nous céder Paris Match.
07:14 Mais de cession du Parisien à Vincent Bolloré, je n'en ai jamais entendu parler.
07:19 C'est un nouveau cycle qui démarre dès lundi pour Les Echos.
07:23 Les Stoves à Cuisine sera lundi à pied d'oeuvre aux Echos.
07:26 Merci d'être venu ce matin Pierre Louet.
07:28 Merci.
07:29 Et merci Céline Bidart-Court, Pierre Louet, PDG du groupe Les Echos, le Parisien.

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