• il y a 6 mois
Peut-être un début de riposte israélienne à l'attaque iranienne du weekend dernier: 3 explosions se sont produites vendredi matin dans la région d'Ispahan. En Inde, 970 millions d'électeurs appelés aux urnes pour des législatives hors-normes. Le parti nationaliste hindou, incarné par le Premier Ministre sortant Narendra Modi est pour beaucoup, assuré d'arriver en tête. Et J-100 avant les JO de Paris: 15 millions de visiteurs attendus, les défis restent nombreux, la France sera-elle prête?
Une émission préparée par Amar Al Hameedawi, Achren Verdian, Tatiana Gerster et Mariam Tovmassian. 

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News
Transcription
00:00 Et bienvenue à tous dans "Une semaine dans le monde",
00:03 retour sur trois grandes actualités qui ont marqué cette semaine,
00:05 avec à mes côtés ce soir Ziad Limam, directeur du mensuel Afrique Magazine.
00:09 Bonsoir Ziad.
00:10 Également à mes côtés Richard Verly, correspondant France-Europe pour le quotidien suisse Blic,
00:15 auteur d'ailleurs de plusieurs articles sur les thèmes de ce soir,
00:18 notamment sur l'escalade au Proche et Moyen-Orient,
00:20 et également auteur du livre "Le bal des illusions"
00:23 co-écrit avec François D'Alençon.
00:25 Bonsoir Richard. - Bonsoir.
00:26 Et puis Lorcy Moës, directrice éditoriale de Cartooning for Peace.
00:29 Bonsoir à vous aussi.
00:31 Lor, au sommaire donc ce soir d'une semaine dans le monde,
00:34 peut-être un début de riposte israélienne à l'attaque iranienne
00:36 contre l'État hébreu du week-end dernier.
00:38 Trois explosions se sont produites dans la région d'Ispahan.
00:41 Un haut responsable américain a reconnu qu'Israël avait prévenu d'une possible riposte.
00:46 Pas de réaction officielle du côté d'Israël.
00:48 L'Iran dit ce soir ne déplorer ni victime ni dégâts.
00:51 Coup d'envoi des législatives en Inde,
00:53 970 millions d'électeurs appelaient aux urnes sur six semaines.
00:56 Pas de grande surprise à attendre, tant la victoire du parti nationaliste hindou de Narendra Modi,
01:02 le BJP, semble assuré de sa victoire.
01:05 Et puis J-100, avant les JO de Paris, 15 millions de visiteurs attendus,
01:08 15 000 athlètes aussi.
01:10 Les défis sont innombrables, le budget lui augmente.
01:13 La France sera-t-elle prête ? On en parle dans un instant.
01:16 Et le premier thème donc ce soir d'une semaine dans le monde,
01:21 cette attaque, cette riposte probable d'Israël sur l'Iran.
01:26 La région disparante donc ciblée par une attaque de drone tôt ce matin,
01:29 mais qui n'a pas fait de dégâts majeurs.
01:31 Plusieurs explosions ont été entendues.
01:33 On ne connaît pas véritablement l'ampleur de cette attaque.
01:36 La région abrite en tout cas plusieurs sites militaires, balistiques et nucléaires iraniens.
01:41 S'agit-il donc d'une riposte d'Israël qui n'a toujours pas confirmé ?
01:45 L'État hébreu a prévenu en tout cas les États-Unis et le monde d'une riposte à venir
01:48 après l'attaque de drone et de missiles du week-end dernier.
01:52 Depuis les incidents de ce matin, innombrables appels à la retenue.
01:55 Après ces événements, on va écouter Ursula von der Leyen.
02:01 C'était aujourd'hui.
02:02 Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir
02:12 pour que toutes les parties s'abstiennent de toute escalade dans cette région.
02:15 Nous avons vu l'attaque massive d'environ 300 drones et missiles de l'Iran contre Israël.
02:21 Il est absolument nécessaire que la région reste stable
02:24 et que toutes les parties s'abstiennent de toute nouvelle action.
02:27 Zia d'explosion entre autres près de l'une des bases.
02:34 D'où seraient partis les drones et les missiles ayant visé le week-end dernier Israël ?
02:39 Les informations sont toujours partielles et confuses.
02:42 Néanmoins, il semble qu'il s'agirait bel et bien d'une riposte israélienne.
02:47 A priori, c'est relativement signé.
02:50 C'est dans la presse américaine qui en général a ses informations au bon endroit.
02:54 Après, on voit bien à quel point il y a beaucoup de précautions pour dire qu'on ne sait pas qui c'est.
03:00 Ça permet aux Iraniens de dire qu'on ne sait pas qui c'est et que ça vient peut-être de l'intérieur.
03:03 Ce qui est une drôle d'affirmation,
03:06 parce que ça voudrait dire qu'on pourrait faire voler des choses de l'intérieur de l'Iran.
03:10 Mais ça, ce ne sera pas une première, le cas échéant.
03:12 Parce qu'Israël a déjà mené des actions depuis le sol iranien.
03:14 Oui, mais en termes de solidité du régime,
03:17 si on peut faire voler des drones de l'intérieur du pays, c'est quand même assez particulier.
03:21 Mais je pense que tout ça a été calibré, un, pour ne pas ouvrir une porte à une deuxième escalade,
03:27 deux, pour répondre à la pression américaine, qui, je pense, a été très importante sur ce dossier.
03:32 Je pense que clairement, les Américains ont dit "il ne faut pas".
03:36 Et donc, ils ont dû essayer de trouver un espèce d'entre-deux dans tout ça.
03:40 Mais néanmoins, le message est très, très parlant.
03:44 Ils ont été capables, si c'est les Israéliens ou X, de toucher une ville qui est quand même très au centre,
03:51 qui n'est pas aux frontières, qui est une ville importante, d'abord sur le plan religieux,
03:55 qui est une ville importante parce qu'il y a une centrale nucléaire,
03:58 qui est une ville importante parce qu'il y a une base militaire.
03:59 - C'est le pays Natanz qui est à proximité.
04:00 - Oui, et donc, ils ont envoyé un message très clair,
04:03 c'est "nous sommes capables de vous toucher jusque là et jusque là-bas".
04:07 Comme les Iraniens avaient envoyé un message en disant "on peut arriver à Israël",
04:11 mais on avait vu à ce moment-là que la défense, j'allais dire le dôme israélien, fonctionnait très bien,
04:16 que l'appui américain, anglais et même français, et même de certains pays arabes,
04:20 avait créé une espèce de barrière.
04:22 Donc, je pense que sur le plan stratégique, on a bien compris les messages,
04:25 on s'est bien échangé les missiles, mais quand même,
04:29 je trouve que sur un plan purement militaire et stratégique,
04:33 le message israélien est quand même assez précis.
04:36 - Richard, ce soir, à travers une déclaration du ministère des Affaires étrangères iranien,
04:42 Léandi, voilà, pas de victimes, pas de dégâts après ces incidents tôt ce matin.
04:48 On essaye de sauver la face et de dire "bon allez, on passe à autre chose maintenant".
04:53 - Mais effectivement, et ça pose pour moi la question la plus importante,
04:56 c'est est-ce que ce régime iranien peut supporter, au fond,
05:01 à la fois le camouflet de son attaque qui a échoué,
05:05 son attaque, sa riposte contre Israël a échoué,
05:08 et maintenant, une intrusion, je ne sais pas comment l'appeler,
05:11 on l'a comme ça, une intrusion de drones sur une ville comme Ispahan,
05:16 dont on ne connaît pas l'origine, mais il est clair que c'est un problème.
05:20 Et moi, ma grande interrogation, c'est est-ce que ce régime peut arriver à semer un écran de fumée,
05:24 est-ce que c'est suffisant ?
05:25 Parce qu'il est soumis, on le sait, à une pression populaire très forte,
05:29 il y a une opposition très forte en Iran.
05:31 Donc, il va quand même falloir que les mollahs arrivent à, je dirais, quelque chose de concluant,
05:40 pour montrer que l'assassinat des officiers qui se trouvaient dans le consulat iranien à Damas,
05:46 eh bien, cet assassinat ne reste pas impuni.
05:48 Donc, en fait, en réalité, on est toujours... l'affaire n'est pas conclue.
05:52 Moi, je pense qu'effectivement, les États-Unis font une pression énorme,
05:55 ça, on comprend pourquoi.
05:56 Israël, pour l'instant, a marqué des points, à la fois en se protégeant
06:00 et en faisant cette éventuelle démonstration de force.
06:03 Le perdant, pour l'instant, c'est l'Iran,
06:05 et ils vont sûrement peut-être être tentés de faire une autre forme de riposte.
06:10 Il y a d'autres possibilités.
06:12 Il y a la frontière nord du Liban, il y a les proxys, il y a les outils.
06:17 Il y a eu des frappes aussi contre la Syrie.
06:19 Mais je pense quand même...
06:20 Je veux dire, en termes de réponse à Israël, il y a d'autres manières.
06:24 Il y a la guerre de l'ombre qui se livre depuis des années.
06:27 Je pense quand même que même si l'attaque du week-end dernier a échoué militairement,
06:32 je pense qu'en termes symboliques, le fait que le régime iranien dise "on va la faire",
06:37 alors que tout le monde pensait qu'il ne la ferait pas,
06:40 je pense qu'ils ont essayé de montrer que sur le plan de la déterrence,
06:45 ils étaient capables de prendre ce type de décision.
06:47 Et je pense que c'est là que...
06:48 - Donc tout le monde s'estime gagnant, en fait ?
06:51 Israël et l'Iran.
06:52 - Sur la fin, je pense quand même que le message israélien, comme je l'ai dit, est très précis.
06:56 Ce qui est très inquiétant, c'est qu'on a monté le niveau du possible conflit
07:01 de deux, trois étages d'un coup.
07:03 Et puis on oublie aussi qu'il y a des pays au milieu qui sont fragiles.
07:06 Je pense en particulier à la Jordanie, je pense à l'Irak,
07:09 qui ont des intérêts très très complexes.
07:11 L'Irak a des intérêts et en Iran et avec les États-Unis.
07:14 Et donc tout ça, le fait qu'on joue avec les missiles quand même,
07:20 même si c'est très mesuré, on ne sait jamais ce qui peut se passer.
07:22 Un missile peut tomber, un missile peut tomber là où il ne devait pas tomber.
07:26 Ça peut mal tourner.
07:27 Il peut y avoir des victimes.
07:28 Il peut y avoir des militaires qui s'énervent.
07:31 Moi, ce qui me fascine dans ce genre d'opération,
07:34 c'est qu'on a l'impression que tout est comme dans un film.
07:35 C'est maîtrisé au millimètre, au centimètre,
07:38 mais il y a plein de choses qui peuvent mal tourner.
07:40 Comme on dit en anglais "misfire", c'est-à-dire un truc qui…
07:43 Et là, on ne sait pas où on va.
07:44 Donc je pense que c'est pour ça aussi que les Américains,
07:46 qui ne cachent pas leur inimité pour l'Iran et leur amitié pour Israël,
07:51 je pense que c'est là aussi pourquoi il y a cette pression très forte,
07:54 parce qu'ils savent que les choses peuvent mal tourner.
07:56 – Il y a un cabinet de guerre israélien qui est quand même assez divisé.
08:00 On sait que Tamar Ben Gvir a critiqué sur Twitter
08:04 le fait qu'Israël n'aille pas beaucoup plus loin.
08:06 On peut s'attendre à davantage ?
08:09 – Du côté d'Israël, je ne pense pas.
08:11 Encore une fois, il faudrait savoir exactement ce qui s'est passé là,
08:15 au-dessus de l'Isparan, parce que c'est peut-être en fait beaucoup plus grave.
08:19 La faille des services de sécurité iranienne
08:21 est peut-être beaucoup plus grande qu'on ne le sait aujourd'hui.
08:24 Mais je ne pense pas qu'Israël va aller plus loin.
08:26 Et au sein du cabinet de guerre, le grand vainqueur,
08:28 c'est quand même Netanyahou, il faut le dire.
08:30 L'homme qui aujourd'hui sort renforcé de cette épuisade,
08:33 dans des conditions tragiques pour tout le monde et inquiétantes pour tout le monde,
08:38 c'est quand même Benyamin Netanyahou, qui est à nouveau chef de guerre.
08:42 Il était chef de guerre contre le Hamas à Gaza,
08:44 il est maintenant chef de la guerre contre l'Iran.
08:46 Et on le sait tous, et on l'a souvent dit ici,
08:48 tant qu'il y a une guerre, Netanyahou survit.
08:51 C'est une règle douloureuse, mais c'est la réalité.
08:54 – Et d'ailleurs, la perspective de son offensif sur Rafa reste réelle.
08:58 Et dans cette perspective, il n'a pas forcément intérêt à démultiplier l'effront ?
09:04 – C'est compliqué parce que l'effront, il n'a pas intérêt à le faire,
09:07 et l'effront s'impose à lui.
09:08 C'est-à-dire que la centralité de la question palestinienne, elle est là.
09:13 Alors Bourla, pendant une semaine, on est parti en Iran,
09:16 on a échangé les missiles, etc.
09:17 Mais la vraie, la question fondamentale, c'est la question palestinienne,
09:23 c'est la question de l'offensive,
09:24 c'est la question de la situation humanitaire dans la bande,
09:27 c'est la question de qu'est-ce qu'ils vont bien faire à Rafa,
09:30 c'est la question de pourquoi on bombarde encore le Nord.
09:33 Tous les jours, il y a des victimes.
09:35 Il y a eu une séquence qui est passée sur CNN,
09:37 qui est d'une violence absolument insoutenable sur un missile
09:41 qui est tombé sur des enfants qui jouaient au baby-foot.
09:44 Et ça, ça se diffuse dans le monde.
09:46 Il y a des conflits absolument invraisemblables sur les campus américains,
09:50 entre pro et anti.
09:51 La police intervient à Columbia, ce qui ne s'est pratiquement jamais vu depuis…
09:55 Excuse-moi, tu me corrigeras, depuis 1968 ou quelque chose comme ça.
09:59 Donc ce conflit avec des ramifications partout,
10:03 avec des victimes tous les jours, avec aucune sortie politique,
10:06 avec des élections américaines dans 5-6 mois.
10:08 Donc c'est ça l'enjeu central et qui va revenir au devant de la scène
10:13 parce que ce n'est pas réglé.
10:15 Richard, un mot de cette pression exercée par les États-Unis sur Israël.
10:20 On avait le sentiment ces dernières semaines que Israël n'écoutait en fait personne,
10:24 pas même son allié américain.
10:26 Là, on a l'impression que les États-Unis ont plus de pression,
10:29 notamment du fait qu'ils ont participé à arrêter nombre de drones
10:34 lancés le week-end dernier sur Israël.
10:36 Sur tout conflit régional, les Américains ont un levier beaucoup plus important.
10:42 Ça ne veut pas dire que Netanyahou fera ce que disent les Américains.
10:46 Ça ne veut pas dire qu'il va les prévenir.
10:48 Mais de facto…
10:48 Il dit qu'il va prendre ses propres décisions.
10:50 De facto, dès que le conflit déborde des frontières d'Israël et de la bande de Gaza,
10:57 les Américains ont quand même un levier beaucoup plus important,
10:59 ne serait-ce que pour une raison,
11:00 c'est parce qu'ils sont sans doute sollicités d'une manière ou d'une autre par les Israéliens
11:04 pour un appui logistique ou de surveillance.
11:07 Donc on peut faire confiance à l'administration Biden
11:10 pour exercer cette pression parce qu'elle en a besoin.
11:12 Il faut absolument qu'elle arrive à calmer ce jeu.
11:15 En plus, à un moment donné,
11:16 il me semble que ça commence peut-être à déboucher sur l'aide à l'Ukraine.
11:20 On va voir, il y aura un vote demain, samedi.
11:23 Donc après, il y a l'équation Netanyahou, je le répète.
11:27 Netanyahou est en phase de survie politique.
11:29 C'est une survie politique qui dure et il ne va jamais lâcher prise.
11:33 On le sait, tout le monde le sait, tout le monde le dit.
11:37 Jusqu'où est-il prêt à aller pour sa survie politique ?
11:40 Pour l'instant, les faits lui sont plutôt favorables,
11:43 même si c'est une tragédie affreuse pour tout le monde.
11:46 Ziad, Richard parlait d'une grande victoire à titre personnel pour Benyamin Netanyahou
11:50 à l'issue de l'attaque repoussée du week-end dernier.
11:55 Une victoire d'autant plus éclatante que les États arabes voisins ont participé
12:01 à la protection de l'État d'Israël, notamment, vous l'évoquiez,
12:04 la Jordanie, mais aussi les Émirats.
12:07 Victoire éclatante, moi, je serais un tout petit peu moins...
12:12 Ce qui est sûr, c'est que sa capacité de survie, il l'approuve, il la montre.
12:15 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une espèce de jeu entre lui et les soi-disant
12:20 ministres réfractaires d'ultra droite.
12:23 Mais en fait, on est dans une espèce d'entre-soi qui, au fond,
12:30 pour ces ministres de l'ultra droite, le principal est là.
12:34 Bon, après, on pourrait discuter.
12:35 Alors, quand Benvir dit qu'on aurait dû bombarder l'Iran,
12:39 on sent bien qu'il y a une forme de jeu et de provocation interne.
12:44 C'est quand même quelqu'un qui est menacé par ses propres juges.
12:47 Netanyahou, c'est dans plus de 15 jours, trois semaines.
12:50 C'est quelqu'un qui a quand même des manifestations d'une bonne partie
12:54 de l'opinion publique de son pays et en particulier de l'opinion publique
12:57 à Tel Aviv, qui est un peu, disons, l'opinion de centre gauche,
13:01 même si sur le côté palestinien, il y a une espèce d'unanimité.
13:03 Mais il y a toujours des manifestations.
13:05 Donc, victoire, oui, il est là, il est vivant.
13:09 Mais en même temps, il y a zéro solution, il y a zéro avenir,
13:11 il y a zéro perspective, à part la guerre.
13:13 Donc moi, je veux bien qu'on se contente de ça.
13:15 Mais il y a quand même des limites à cet exercice.
13:18 Et puis, il faut dire la vérité, sans les États-Unis,
13:23 tout ça, c'est une discussion.
13:24 Sans le pont militaire américain pour soutenir l'offensive
13:29 dans les territoires, enfin à Gaza, sans, j'allais dire,
13:34 le silence plus ou moins tacite de beaucoup de gens
13:39 sur ce qui se passe en Cisjordanie.
13:43 Oui, bon, c'est plus simple.
13:45 C'est plus simple.
13:46 Et puis, c'est vrai que l'Iran a le mérite de faire en sorte
13:49 que des pays comme la Jordanie, des pays comme ça,
13:52 mais les pays du Golfe, c'est complexe, leur relation à l'Iran.
13:54 Ils sont quand même en face de l'Iran.
13:56 C'est-à-dire qu'on n'est pas là pour avoir des positions tranchées.
14:00 Les Émirats ont beaucoup d'argent iranien chez eux.
14:03 Dubaï est une place financière de toute la région,
14:06 y compris de l'argent iranien.
14:07 Le Qatar a des relations très étroites avec l'Iran.
14:10 Ils partagent le Northfield, le fameux champ gazier.
14:14 Les Omanais ont des relations.
14:15 Les Séoudiens se sont réconciliés avec l'Iran.
14:20 Donc l'Iran, pour les pays du Golfe, c'est une présence,
14:23 j'allais dire, incontournable.
14:25 C'est un pays de 70, 80 millions d'habitants en phase 2,
14:28 à 20 kilomètres, avec qui ils devront vivre.
14:31 Donc, même s'ils ne sont pas, j'allais dire,
14:36 en accord absolu avec l'islamisme à l'iranienne,
14:40 ils ne sont pas non plus en faveur d'une déstabilisation
14:43 de ce pays si grave qu'elle pourrait les impacter.
14:46 Et je rappelle qu'un missile qui partirait d'Iran
14:48 pour arriver à Dubaï, ça ne prendrait pas très longtemps.
14:50 Donc, il faut bien comprendre la psychologie des pays du Golfe
14:53 sur ces affaires-là, où ils doivent se ménager
14:56 d'un voisin extrêmement puissant et à leurs frontières.
15:00 Richard, vous avez commencé à évoquer le parallèle
15:03 avec l'Ukraine dans le soutien de l'Occident.
15:06 Donc, pour revenir sur cette attaque iranienne
15:08 du week-end dernier, 99% des projectiles lancés
15:12 ont été déjoués et en grande partie grâce, on le disait,
15:15 à la collaboration, entre autres, des pays occidentaux,
15:18 américains et britanniques en tête.
15:20 Ce que l'Ukraine regarde avec amertume.
15:25 Oui, mais c'est très intéressant parce que d'un côté,
15:28 c'est une forme de gifle adressée à Zelensky.
15:31 Il l'a très bien dit.
15:32 Il l'a dit.
15:33 Vous aidez au Dôme de fer, vous faites en sorte
15:35 que le Dôme de fer au-dessus d'Israël soit inviolable.
15:38 Vous, mes alliés, donc les Occidentaux.
15:41 Mais quand il s'agit de l'Ukraine, de Kiev, de Kharkiv, d'Odessa,
15:46 le Dôme de fer que vous nous aidez à constituer,
15:48 il est largement incomplet puisqu'on n'a pas assez
15:50 de batteries de missiles patriotes.
15:51 Il réclame 25 systèmes patriotes et je crois
15:54 qu'ils en ont aujourd'hui neuf.
15:55 Mais ce qui est intéressant, c'est que politiquement,
15:58 cette situation donne à Zelensky un argument majeur.
16:02 La preuve, c'est que l'OTAN, on l'a entendu,
16:04 va maintenant faire les efforts, enfin annonce des efforts
16:07 en matière de défense antiaérienne.
16:08 Donc finalement, c'est dur à vivre pour Zelensky
16:12 face à son opinion publique, mais c'est aussi
16:14 une opportunité politique qu'il a saisie pour rappeler
16:17 les Occidentaux, ses alliés, à l'ordre.
16:20 Et c'est très difficile maintenant pour des pays,
16:23 y compris pour la France, pour dire on ne vous donne pas
16:25 le matériel antiaérien dont vous avez besoin parce qu'alors là,
16:28 le deux poids et deux mesures, il serait flagrant.
16:31 Laure, le regard des dessinateurs de presse sur cette escalade
16:36 des derniers jours au prochain Moyen-Orient ?
16:38 Je vais vous montrer tout ça.
16:41 On va commencer par un premier dessin du dessinateur français
16:44 Urbz, qui essaie, dans une situation aussi complexe
16:49 et tendue, de nous aider à y voir plus clair.
16:52 Résumons deux points.
16:54 1. Hamas-Israël.
16:56 2. Israël-Gaza.
16:59 Tout le monde comprend.
17:00 3. Iran-Israël.
17:01 4. Champignons.
17:03 Voilà. Merci à lui de nous avoir éclairés.
17:07 Nous voilà désormais beaucoup plus rassurés.
17:09 Je vous montrerai deux autres dessins.
17:11 C'est quelque chose qu'on aime beaucoup faire
17:13 à Cartooning for Peace, c'est de montrer une même situation
17:16 vue des deux côtés.
17:18 Donc un premier dessin qui nous vient d'Israël,
17:20 du dessinateur israélien Uri Fink sur cette riposte israélienne.
17:25 On pourrait l'appeler la parabole de la piscine.
17:27 Bon, inutile d'insister sur ce que le mullah iranien
17:31 est en train de faire dans la piscine.
17:32 Tout le monde l'aura compris à sa position
17:34 et au liseré jaune dans la piscine.
17:36 Mais c'est une façon de montrer que Netanyahou
17:38 a évidemment évité l'humiliation grâce au dôme de fer.
17:41 On en a parlé.
17:42 Et puis aux parapluies de ses alliés,
17:45 mais aussi de la Jordanie et de tous ces États arabes qu'on a cités,
17:49 ce qui est quand même assez inédit.
17:52 Et puis voilà, d'où Biden, qui on le voit dans le dessin,
17:56 essaie de le dissuader, de riposter.
17:59 Et puis parallèlement, vu de Jordanie,
18:01 un dessin d'Osama Ajaj qui ne raconte pas tout à fait la même chose.
18:05 On pourrait l'appeler la parabole de l'abeille.
18:07 On voit le Premier ministre israélien
18:09 qui est juché sur papy Biden, qu'on reconnaît,
18:12 qui titille les seins d'abeilles.
18:14 Donc, c'est une allusion très claire, évidemment,
18:16 à la frappe israélienne contre le consul à l'Iran à Damas
18:19 du 1er avril dernier.
18:21 Et puis, qui s'étonne ensuite de voir que les abeilles attaquent.
18:24 Donc, compliqué dans une région.
18:27 Et étant donné la tension du moment,
18:30 d'essayer de réconcilier, n'est-ce pas, ces divisions.
18:35 Une chose est sûre, par contre, et ça, c'est le dessinateur KAC,
18:38 dessinateur français pour l'opinion qui nous le montre,
18:40 c'est que tout le monde, évidemment, est d'accord pour éviter l'escalade.
18:45 Et là, on voit Poutine qui dit à Netanyahou,
18:48 ce serait bien d'éviter l'escalade.
18:50 Pourquoi donc ? J'ai besoin des drones iraniens.
18:52 On parlait de l'Ukraine. Voilà l'allusion qui est très bien faite.
18:55 On aurait pu parler aussi des intérêts de Vladimir Poutine aussi,
18:58 dans toute cette histoire. Merci beaucoup, Laure, pour ces dessins.
19:02 Autre thème d'une semaine dans le monde ce soir,
19:04 le coup d'envoi aujourd'hui des législatives en Inde.
19:07 970 millions d'électeurs rappelés aux urnes sur six semaines.
19:11 Pas de grande surprise à attendre cette année
19:13 dans la victoire du parti nationaliste hindou.
19:15 Le BJP, principalement incarné par le Premier ministre Sotrand Narendra Modi,
19:19 semble assuré de sa victoire.
19:21 Narendra Modi qui serait donc reconduit le cas échéant pour un troisième mandat.
19:25 Il mène depuis des années maintenant une politique islamophobe, on peut le dire.
19:29 Par ailleurs accusé de dérive autoritaire.
19:32 On va écouter tout de suite le Premier ministre indien.
19:34 - Notre focus est sur la dignité de la vie.
19:42 Nous mettons l'accent sur la qualité de la vie.
19:52 Et nous mettons l'accent sur les possibilités d'emploi grâce à l'investissement.
20:03 Nous allons maintenant nous efforcer de réduire à zéro les factures d'électricité
20:07 pour des millions de familles et de créer des possibilités
20:10 de gagner de l'argent grâce à l'électricité.
20:15 Nous avancerons également sur l'initiative visant à soutenir l'idée d'une nation,
20:22 une élection.
20:27 Le BJP considère que le peuple civil unique est également essentiel
20:32 pour le bien-être de la nation.
20:37 - Arrivé à la tête de l'Inde il y a 10 ans, élu en 2014 et reconduit en 2019,
20:42 il bénéficie d'une très forte popularité à tel point que certains parlent d'un culte de la personnalité.
20:48 Zia, de quels en sont les ressorts ?
20:54 - Clairement une certaine efficacité.
20:57 Après, on pourrait la discuter sur un certain nombre de points majeurs.
21:01 Mais disons qu'il est un peu le Premier ministre qui a fait rentrer l'Inde
21:06 dans le club des grands, dans cette dialectique de l'emergence,
21:10 de la nation au cœur des suds globaux, de l'interlocuteur des Etats-Unis,
21:15 de l'interlocuteur de l'Europe, de la France.
21:18 On se bouscule à New Delhi, signer des contrats.
21:21 C'est un grand pays.
21:23 Et quand il arrive, c'était un grand pays aussi, mais peut-être plus fragile.
21:27 Encore que là aussi, on pourrait discuter.
21:29 Et puis la deuxième chose, c'est que malgré tout, il y a une forme de populisme
21:34 qui, on le sait malheureusement, est une valeur montante de la politique mondiale.
21:39 Donc, là, j'étais assez fasciné par cet extrait.
21:43 On va rendre l'électricité gratuite.
21:44 Bon, OK, moi, je veux bien.
21:45 - Ça, ça participe de sa politique de "New Welfarism",
21:48 donc la distribution d'aides concrètes aux plus démunis.
21:51 - Je vais rendre l'électricité gratuite.
21:53 Bon, c'est clair que c'est des arguments assez simples.
21:55 Bon, peut-être que ça marchera ou ça marchera pas.
21:57 Mais il y a une forme de populisme.
21:58 Et troisièmement, il y a cette...
22:03 C'est clairement cette hindouisation, c'est-à-dire qu'ils parlent à la grande masse
22:08 de la population hindoue en leur disant "l'Inde est un pays hindou".
22:11 D'abord, tout le rêve laïque, Gandhi, tout ça, c'est de la littérature.
22:18 La vraie puissance, c'est de revenir, je pense, à notre histoire,
22:21 notre glorieuse histoire de l'hindouisme.
22:25 Et donc, voilà, on veut changer le nom.
22:27 Il y a eu l'histoire de la mosquée à Doya.
22:29 Il y a tout un...
22:32 - Donc, mosquée qui avait été détruite et sur les ruines de laquelle on a construit un temple,
22:39 donc qui l'a inaugurée en tout début de campagne.
22:41 - Voilà, donc tout ça joue un peu en sa faveur.
22:44 Après, dans la discussion, je pense qu'on aura l'occasion de voir les limites
22:46 de ce genre de raisonnement.
22:47 - Absolument. Peut-être un mot, tout d'abord, de cette campagne électorale,
22:53 largement dominée tant dans les médias que dans la rue,
22:55 concrètement à travers les affiches par, justement, cette personne de Narendra Modi
22:59 qui est absolument partout et avec des moyens colossaux.
23:03 Comment expliquer cette omniprésence ?
23:08 - Pour deux raisons.
23:08 D'abord, parce que Narendra Modi a réussi à former,
23:14 constituer une machine politique, le BJP, qui lui est entièrement dévouée.
23:19 Le parti a été construit autour de lui.
23:21 Et pour l'instant, la force de Modi, c'est que personne, et pourtant en Inde,
23:26 les divisions, les guerres de clans, ça a beaucoup scandé la politique indienne.
23:32 Là, il a réussi à maintenir intact sa férule sur ce parti qui lui est entièrement dévoué.
23:36 Ça, c'est la première raison.
23:38 La deuxième raison, c'est que, symétriquement, il a réussi à éviter
23:42 ou à faire en sorte que le parti du Congrès, l'historique parti du Congrès,
23:46 la relève Gandhi, ça ne marche plus.
23:48 Il a désamorcé, on a l'impression que les Gandhis parlent,
23:51 mais que plus personne ne les écoute, même s'ils ont encore des dizaines de millions
23:56 d'électeurs ou des centaines de millions dans cet énorme pays qu'est l'Inde.
23:59 Voilà les deux éléments centraux.
24:01 C'est-à-dire qu'il a privé le clan Gandhi d'une certaine manière de sa légitimité politique.
24:06 - Il était aussi à coup d'arrestation, il leur a aussi coupé les financements.
24:10 - Oui, mais à une différence près qu'il faut noter quand même,
24:13 si on regarde vers d'autres démocraties autoritaires,
24:17 il y a un durcissement du régime, c'est évident, mais il y a une presse,
24:21 il y a des médias encore très très divers
24:25 et il y a une société civile indienne qui est extrêmement dynamique.
24:29 Donc, pour moi, comme observateur, ça reste quand même,
24:32 si on devait mettre le curseur, le curseur démocratique en Inde, la vie démocratique.
24:37 Alors, bien évidemment, c'est difficile parce qu'il y a de telles inégalités sociales
24:41 que ça ne joue pas pour toute la population,
24:43 mais tout de même, c'est un pays dont le cœur bat encore de manière démocratique, il faut le redire.
24:49 - Démocratie toutefois imparfaite, on va y revenir.
24:54 Vous le disiez Ziad, son fonds de commerce, c'est donc le nationalisme hindou,
24:58 au concept de majoritarianisme, j'ai du mal à le dire, hindou.
25:02 Sa matrice idéologique, c'est donc l'hindoute voix, l'hindouïté.
25:06 C'est quoi son ambition pour l'Inde de demain ? C'est plus de musulmans ?
25:09 Clairement, il a mené une politique islamophobe depuis des années, ça on peut le dire.
25:13 - Je ne suis pas dans l'esprit de Narendra Modi,
25:17 mais ce qui est sûr, c'est que, comme je l'ai dit, on sort du modèle Gandhi-Neru,
25:24 je parle de Gandhi et du Mahatma, et de Neru, et de cette première période d'un grand pays laïque,
25:30 dans lequel, multiculturel, multireligieux, multilingue,
25:35 une espèce de nation arc-en-ciel, un peu comme l'Afrique du Sud aurait pu l'être,
25:40 sauf qu'elle fait un milliard d'habitants.
25:42 Donc ça, c'est très, très clair.
25:43 Et puis, je pense quelque chose de très profond.
25:45 Ils veulent changer le nom du pays.
25:47 Il y a beaucoup de choses.
25:49 Il y a une discussion, moi, je ne suis pas un très grand spécialiste,
25:52 mais il y a une discussion sur la période moghole.
25:54 Est-ce que c'était une invasion ? Est-ce que c'est indien ? Est-ce que ce n'est pas indien ?
25:57 Donc, on voit que tout ça est lié à l'histoire.
26:00 Donc là, ça joue.
26:01 Après, moi, je suis un peu moins optimiste que Richard.
26:04 Je pense que c'est aussi des gens qui ont compris que pour garder le pouvoir,
26:08 le populisme, ça fonctionne très bien, que de matraquer une opposition,
26:11 certes, qui a un problème, qui n'arrive pas à générer un héritage très complexe.
26:18 Mais le parti du Congrès a gagné des élections dans des grands Etats
26:22 et ça leur pose un problème.
26:24 Donc, quand vous arrêtez tous les leaders du Congrès qui sont dans ces Etats,
26:28 c'est un problème.
26:28 Quand toute la presse, moi, je suis moins d'accord avec Richard.
26:31 La presse, oui, d'accord, il y a quelques titres indépendants,
26:36 mais l'argent du BJP a aussi racheté les deux tiers des médias de la presse en Inde.
26:40 Donc, il y a quand même...
26:41 Cet argent vient d'où, d'ailleurs, de...
26:43 Bah, des fortunes BJP, c'est à dire...
26:44 De grands milliardaires, notamment du Gujarat, qui étaient...
26:46 Alors là, vous m'emmenez dans des détails que je ne sais pas forcément.
26:50 Mais ce que je veux dire, c'est que ce qui est gênant, en fait, aussi,
26:55 c'est que l'Inde, pour une grande partie des pays du Sud, c'était aussi un exemple.
27:00 C'est à dire...
27:03 Ceux qui me connaissent, mon beau-père, Béchir Benyam,
27:05 il était déjà en Afrique, disait "l'Afrique, c'est l'Inde".
27:07 C'est la même population, c'est la même diversité culturelle, religieuse, etc.
27:12 Donc, imaginez ce que c'est l'Inde si vous connaissez l'Afrique.
27:14 Mais pour beaucoup de gens, l'Inde, c'était cette espèce d'horizon démocratique.
27:18 C'était cette espèce de capacité à vivre ensemble, de s'imposer dans la diversité.
27:23 Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est un message qui repart dans l'autre sens
27:26 vers les pays du Sud pour dire finalement,
27:29 c'est un peu comme la Chine, on va fermer les robinets,
27:31 on va serrer les...
27:35 On va aller vers les démocraties autoritaires, autoritaristes,
27:38 et ça fonctionne très bien.
27:40 - Richard Villerejean ?
27:40 - Oui, je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que je trouve que...
27:45 Vous savez, la société indienne, ne l'oublions pas,
27:48 c'est une société extrêmement diverse.
27:51 C'est une société qui, d'abord, selon les régions, est extrêmement différente.
27:57 C'est une société où les associations, la société civile,
28:00 comme on l'entend, les ONG, sont très puissantes.
28:04 C'est une société qui pense et qui parle anglais,
28:07 ce qui fait quand même une énorme différence.
28:09 Donc elle est naturellement intégrée dans le monde de tous les jours,
28:12 qui est aussi notre monde.
28:14 Donc oui, il y a cette phase autoritaire.
28:17 Oui, il y a des tentations autoritaires.
28:19 Attention, dans les régimes qui ont précédé Modi,
28:21 il y avait aussi des arrestations.
28:23 Il y avait aussi des coups de force politique.
28:25 Là, il y a quand même une mainmise, à cause notamment sur le judiciaire,
28:28 qui fait qu'on est à côté de plus grande démocratie du monde.
28:33 Tout à fait, mais je dirais que la partie n'est pas jouée.
28:37 Et moi, j'ai plutôt confiance dans cette élite indienne moderne,
28:41 qui est une élite qui, pour l'instant, accepte la férule de Modi
28:45 parce qu'elle pousse le pays de l'avant et, je dirais,
28:49 elle apporte au pays l'image et donc à ses dirigeants,
28:52 l'image de réussite, etc.
28:54 Mais ce pays a des ressources fantastiques
28:57 et une bonne partie de ces ressources viennent du fait,
29:00 encore une fois, que son cœur, je trouve, est démocratique.
29:04 Et je ne crois pas qu'un régime comme Modi pourrait le faire basculer
29:08 dans un autoritarisme qui virait à la dictature.
29:12 N'oublions pas, par exemple, l'armée.
29:13 Vous savez, l'Inde, c'est un pays où vous avez plusieurs lieux et relais de pouvoir.
29:18 Donc oui, c'est un homme autoritaire.
29:20 Oui, c'est un populiste.
29:22 Oui, il a une politique ethnique et identitaire.
29:26 Mais l'Inde reste quand même, je crois, un espoir dans ce sud global
29:31 très compliqué et très éclairé.
29:32 Alors, dictature, peut-être ?
29:33 Déjà, économiquement, on est quand même passé d'un monde à l'autre.
29:39 Les satellites, le business, le software, tout ça,
29:44 c'est une économie qui est sortie de...
29:46 Et encore une fois, si on compare à la Chine,
29:51 qui sont maintenant deux rivaux en plus,
29:53 l'accélération de l'Inde n'est pas comparable à l'accélération de la Chine.
29:57 C'est un sujet qui fascine beaucoup les gens qui s'intéressent au sud global.
30:00 C'est qu'est-ce qui fait les différences entre l'accélération des années chinoises
30:03 et pourquoi l'Inde, c'est plus compliqué.
30:05 Et il y a des tas de gens qui disent qu'il faut une phase de modisme.
30:08 Il faut une phase de durcissement pour qu'on puisse avoir...
30:13 C'est un raisonnement très fréquent dans les pays émergents,
30:15 qu'on aurait besoin de cette phase de centralisme.
30:19 Allez, on ne va pas dire autoritarisme, de centralité pour que les pays démarrent.
30:23 C'est un raisonnement très court.
30:24 On parlait d'un bon bilan, notamment économique, pour l'Inde,
30:28 devenue ces dernières années la cinquième puissance économique mondiale.
30:31 Ça masque mal les très, très fortes inégalités qui s'accroissent encore
30:35 ces dernières années dans le pays.
30:37 Sa politique, Anarind Ramody, a encore accentué ces inégalités.
30:43 Les bénéfices de cette croissance, c'était surtout au bénéfice des castes supérieures.
30:48 Ce qui est en train de se produire en Inde, c'est l'habitude lorsqu'un pays émergent
30:55 voit son niveau de vie et sa prospérité augmenter,
30:58 c'est que naturellement, ça profite à une caste d'oligarques.
31:02 On les appelle oligarques quand ils sont en Russie,
31:03 on peut les appeler d'un autre mot, qui sont étroitement associés au pouvoir
31:07 et qui profitent évidemment de cette prospérité en premier.
31:10 Cela dit, regardons les infrastructures.
31:13 Au fond, c'est ça.
31:14 Sortir les gens de la pauvreté, les Chinois l'ont bien compris,
31:17 c'est les sortir via les infrastructures, c'est moderniser le pays.
31:21 Ça ne se fait pas au rythme de la Chine, mais ça se fait néanmoins.
31:24 Donc, encore une fois, je ne suis pas du tout en train de dire que Modi est un modèle,
31:30 mais je crois que vu les enjeux, l'Occident a intérêt à avoir des partenaires de ce type,
31:37 des partenaires solides, parce qu'à côté, vous avez la Chine.
31:40 La Chine, c'est peut-être une formidable réussite économique,
31:43 mais c'est un pays absolument totalitaire.
31:46 Zia, justement, je voulais vous faire réagir là-dessus.
31:48 L'Inde courtisée, on peut le dire, par l'Occident,
31:51 vu comme un contrepoids aussi au rapprochement Chine-Russie actuel.
31:56 Oui, de toute façon, j'allais dire, les frictions entre l'Inde et la Chine,
32:00 maintenant, c'est très clair.
32:01 Il y a les problèmes de frontières.
32:03 Il y a eu des morts.
32:04 Il y a eu des affrontements sur la ligne montagneuse.
32:07 Il y a une compétition économique aussi très claire pour les Chinois.
32:10 C'est-à-dire, ils voient émerger à leur côté un pays qu'ils devaient considérer
32:14 un petit peu comme une espèce de périphérie de l'émergence,
32:17 qui devient au cœur de l'émergence.
32:18 Donc, c'est clairement un rapport de puissance à puissance.
32:21 Il y a un troisième joueur, c'est la Russie.
32:24 Il y a aussi des liens très importants avec les deux grands géants.
32:28 Donc, on voit bien qu'ils sont au cœur du monde.
32:33 Et les Occidentaux, ils ont toujours deux intérêts.
32:36 Ils ont des intérêts stratégiques,
32:38 puis ils ont des intérêts un peu purement économiques et commerciaux.
32:41 Donc, encore une fois, ça vaut le coup de prendre l'avion.
32:43 On ne sait jamais si on peut leur vendre 50 Rafales, 35 Airbus,
32:47 une autoroute, un aéroport, etc.
32:49 On est très fort, nous, en Europe, pour faire ce genre de choses,
32:51 en essayant de contourner les questions qui fâchent.
32:54 Mais je veux dire, pour moi, ce n'est pas choquant.
32:56 On le fait avec d'autres.
32:58 On le fait en Inde, on le fait ailleurs.
32:59 Bon, très bien. Si ça peut aider d'une manière générale, pourquoi pas ?
33:03 Juste sur l'aspect politique, parce que je pense qu'on arrive au bout du chapitre un,
33:07 je suis curieux quand même des résultats de cette élection.
33:10 Alors, il faut un certain nombre de semaines.
33:12 Il y a plus de suspense quand on le dit, c'est ça ?
33:13 Je ne sais pas, parce que souvent, quand ces régimes, on leur dit
33:17 "vous allez tout gagner, de toute façon, vous allez tout nettoyer",
33:20 il peut y avoir ce que disait tout à l'heure Richard,
33:22 il peut y avoir une réaction d'une partie de la société pour dire
33:26 "il faut un contrepoids".
33:28 Alors, je ne pense pas que le Congrès puisse gagner avec son alliance,
33:32 mais le nombre de députés du Congrès et qu'est-ce qu'ils vont faire
33:35 en termes de résultats est quand même extrêmement important.
33:38 Et ce n'est pas sûr que ce soit un tel débâcle.
33:43 - Lorsque ces législatives ont inspiré les dessinateurs aux prêtes ?
33:47 - Vous allez voir ça, je vais vous montrer deux dessins sur le sujet.
33:51 Un premier dessin du dessinateur belge Kroll pour le soir qu'on ne plaisante plus.
33:54 Sans entrer dans l'analyse politique, il nous montre d'abord
33:58 le défi d'organiser des élections en Inde, Zia vient de le dire.
34:03 Inde, une file d'un milliard d'électeurs.
34:06 Ceci arrive, ceux-là ont encore à faire le tour de la planète.
34:10 Parce qu'effectivement, s'il fallait une queue,
34:12 je pense qu'on pourrait faire plusieurs fois le tour de la planète.
34:15 Et puis un dessin pour terminer de Rodot, dessinateur français.
34:20 Inde, 970 millions d'électeurs pourraient lire 573 députés.
34:24 On n'a pas besoin de tout ce millefeuille administratif
34:28 pour que j'impose ma politique.
34:31 Ou comment en un seul dessin raconté la dérive autoritaire
34:34 qu'on vient de mentionner, nationaliste aussi.
34:38 Et puis quand même la menace, je rejoins un petit peu Ziad,
34:40 que Narendra Modi constitue pour la plus grande démocratie du monde.
34:45 Vous voyez l'Indo-Indien, la petite affiche qui raconte aussi cette dérive.
34:49 Merci Laure.
34:51 On en vient à notre dernier thème ce soir d'une semaine dans le monde.
34:53 J-100, en tout cas c'était cette semaine avant les JO de Paris.
34:57 15 millions de visiteurs attendus, 15 000 athlètes également.
35:01 Temps fort, cette semaine la cérémonie d'allumage de la flamme
35:03 sur le site antique d'Olympie en Grèce.
35:06 À moins de 100 jours maintenant de l'événement,
35:08 la France est-elle prête ?
35:10 On va écouter à ce sujet Tony Estanguay.
35:14 100 ans après la dernière édition d'été dans notre pays,
35:18 le peuple français aura l'honneur et le bonheur
35:22 d'accueillir cette 33e Olympiade.
35:27 Aujourd'hui, la France est prête à prendre le relais.
35:30 Après la première participation des femmes aux JO de Paris 1900,
35:34 le premier village des athlètes à Paris 1924,
35:37 nous sommes prêts à écrire une nouvelle page de la grande histoire olympique
35:40 avec les 3e JO d'été en France à Paris.
35:44 Ziad, en termes de timing et d'infrastructure, on se veut rassurant.
35:49 Oui, moyen quand même.
35:51 Il n'a pas l'air convaincu, c'est ça ?
35:52 Non, non, je ne sais pas.
35:53 Moi, je ne suis pas au cœur de l'organisation,
35:55 mais je vois les débats sur les transports,
35:58 je vois surtout une opinion qui est bizarrement...
36:05 Enfin, je veux dire, la communication officielle,
36:07 à part M. Tony Estanguet qui dit "super, on y va",
36:10 la communication officielle, c'est "il faut aller regarder la carte sur Internet
36:13 pour voir si votre station de métro est fermée,
36:14 si vous pouvez accéder à votre bureau, si vous pouvez sortir de chez vous,
36:18 est-ce que vous avez votre téléphone à portée d'armoire,
36:20 est-ce que vous êtes tout le monde en télétravail,
36:22 est-ce que votre ordinateur va fonctionner ?"
36:23 Enfin, il y a un moment, on se dit "mais qui communique là-dessus ?"
36:27 Je trouve que la communication est extrêmement...
36:30 Alors peut-être que c'est vrai...
36:31 Ça va venir, peut-être.
36:32 On ne s'attend pas à la vague qu'on va prendre,
36:34 les nombres de visiteurs, tout ça,
36:36 mais ce n'est pas non plus une petite ville,
36:38 ce n'est pas non plus un petit pays,
36:39 et comme on disait avant d'entrer sur le plateau,
36:41 ce n'est pas tous les jours qu'on fait les Jeux Olympiques,
36:43 et je trouve que tout ça manque allègrement d'allégresse et un peu de sourire.
36:47 C'est vrai que la situation internationale n'est pas très gaie,
36:50 c'est vrai que les menaces terroristes sont là,
36:51 mais les menaces terroristes sont là sur n'importe quel grand événement,
36:55 et donc pourquoi ?
36:56 Oui, les Jeux Olympiques, mais ça peut être la Coupe du Monde,
36:58 ça peut être une Ligue des champions,
37:00 ça peut être un championnat du monde d'athlétisme.
37:02 Voilà, donc moi je trouve qu'on manque un peu d'allégresse,
37:05 et peut-être que c'est, comme disait un de nos confrères qui est sur l'autre plateau,
37:10 "ce n'est pas les Français, c'est les Parisiens qui sont comme ça",
37:13 et j'ai trouvé que cette remarque venant d'un Anglais était assez intéressante.
37:16 - C'est juste.
37:17 Richard, un manque d'enthousiasme sans doute.
37:19 Alors peut-être que les choses vont évoluer une fois que la flamme sera sur le sol français ?
37:23 - Oui, pour l'instant, la mayonnaise ne prend pas.
37:26 Posons les choses comme ça.
37:27 Emmanuel Macron fait la méthode Coué,
37:29 donc il répète en permanence, et il fait le job,
37:32 il répète que ça va, vous allez voir ce que vous allez voir,
37:34 les Français vont adorer CGO, ça sera formidable, ce sera une fête, etc.
37:39 Il le répète à chaque inauguration de nouveaux bâtiments,
37:42 mais une fois qu'il a terminé son discours,
37:45 les applaudissements sont relativement limités,
37:47 et personne n'a l'engouement généralisé, on l'attend.
37:51 Alors, il y a deux théories.
37:52 Première théorie, c'est toujours comme ça,
37:54 c'est au dernier moment que ça va démarrer.
37:56 La deuxième théorie, c'est que...
37:56 - Il y a toujours beaucoup de polémiques aussi à chaque jour.
37:58 - Oui, mais 100 jours, c'est quand même pas beaucoup.
38:00 100 jours, c'est demain.
38:01 Donc, passer de cet état de scepticisme à l'état d'euphorie,
38:05 j'avoue que personnellement, j'ai des doutes, franchement, en aussi peu de temps.
38:09 Après, il faut voir les bonnes choses.
38:11 Les bonnes choses, c'est que les infrastructures, en tout cas,
38:13 les constructions, les édifices,
38:16 tout ce qu'il fallait soit construire, soit réhabiliter,
38:19 ça semble être fait en temps et en heure.
38:22 Le village des athlètes, le centre aquatique, etc.
38:25 Le gros problème, et là, c'est quand même un nœud
38:28 qui va être aussi un nœud sociétal, c'est les transports.
38:31 Parce que si vous voulez mettre les gens hors d'eux,
38:34 vous bloquez les transports.
38:35 Et c'est ça, la grande inquiétude que j'ai à regarder ce qui se passe,
38:38 c'est qu'au dernier moment, pour rendre toute cette organisation fluide,
38:42 on va bloquer des routes, on va bloquer des quartiers,
38:44 on va bloquer peut-être des métros,
38:46 déjà qu'ils ne sont pas gratuits comme on l'avait promis,
38:48 mais qu'au contraire, ça va être plus cher.
38:50 Et alors, si vous touchez aux transports à Paris
38:52 au nom des Jeux olympiques, attention, risque maximal.
38:55 - Et urgence notamment de terminer cette fameuse ligne 14.
38:58 - Absolument.
38:59 - Voilà, autre point de doute et de crispation,
39:03 vous avez commencé à l'évoquer, la sécurité.
39:05 Et vous parliez, Richard, d'Emmanuel Macron.
39:08 Il évoque à chaque fois des plans B et des plans C,
39:11 en fonction justement de l'état de la menace terroriste,
39:14 notamment pour cette fameuse cérémonie d'ouverture,
39:17 ce qui n'est pas pour rassurer.
39:19 - Non, alors je ne sais pas à quel point les plans B et les plans C
39:23 sont des instruments de communication ou des instruments réels.
39:26 Je pense que l'État français est un État suffisamment organisé
39:29 pour prévoir des solutions B et C.
39:35 Ce que tout ça montre quand même, c'est l'état de tension
39:38 dans lequel le monde d'aujourd'hui est.
39:40 Et quand on a fait, quand on a eu ces Jeux,
39:42 on était comme toujours dans un état de tension,
39:44 mais nettement moins élevé.
39:46 Il n'y avait pas de guerre en Ukraine.
39:48 On n'était pas dans une guerre quasiment ouverte au Moyen-Orient.
39:52 Bon, donc, on avait ces grands plans très français,
39:55 encore une fois, la Seine, tout ça, etc.
39:58 Le problème maintenant, si vous reculez trop,
40:01 vous dévoilez votre faiblesse.
40:03 C'est-à-dire, certes, il y a des risques,
40:05 mais si on plie tout et on va faire ça dans un village à Saint-Denis
40:09 ou dans le village olympique,
40:11 parce qu'on ne peut pas utiliser le grand stade
40:12 puisqu'il est occupé par des compétitions déjà.
40:16 Voilà, donc c'est quand même un aveu de faiblesse.
40:18 Donc, on comprend la situation extrêmement complexe
40:20 dans laquelle sont le gouvernement,
40:24 mais c'est aussi tout l'appareil,
40:25 parce qu'on pense souvent que c'est Macron, trois ministres, etc.
40:27 Mais c'est un appareil.
40:29 C'est-à-dire l'appareil de police, l'appareil de sécurité,
40:31 l'appareil du renseignement extérieur,
40:32 l'appareil de renseignement intérieur.
40:34 Tous ces gens-là qui bossent 24 heures sur 24,
40:36 je pense, depuis des mois et qui vont bosser 48 heures sur 24
40:39 dans les semaines à venir,
40:40 ils sont soumis à cette pression.
40:43 Donc, on va voir, mais ça ne peut pas,
40:44 je ne pense pas qu'on puisse passer du grand défilé sur la Seine
40:48 à un truc au village olympique.
40:50 Je n'y crois pas.
40:50 Ou alors, ce n'est plus ce pays, ce n'est plus la France.
40:54 Menace donc terroriste qui existe, on le sait.
40:57 Menace cyber aussi.
40:58 Le comité d'organisation des JO indique que cette menace cyber
41:03 pourrait être multipliée par 10 en provenance du...
41:06 Oui, et alors imaginez, par exemple,
41:09 on a eu un exemple il n'y a pas si longtemps avec des,
41:11 vous savez, des vrais phobiés.
41:12 Vous vous souvenez de ce match de foot
41:14 où des gens sont arrivés avec des vrais phobiés
41:15 et ça a été une galère abominable pour des tas de gens.
41:19 Imaginez que via des piratages de systèmes informatiques,
41:22 il y ait des gens qui arrivent avec des phobiés
41:23 et que ce soit la cohue,
41:25 parce que les problèmes cyber,
41:27 ce n'est pas seulement de ne pas pouvoir accéder
41:29 aux portails électroniques,
41:31 c'est aussi tout ce que ça peut causer
41:32 comme conséquence en aval.
41:34 Et puis, c'est aussi des attaques diverses d'administration.
41:37 Ecoutez, moi, je souhaite,
41:41 de toute façon, je ne vois pas ce qu'on peut souhaiter d'autre
41:42 que la réussite de ces Jeux.
41:44 Il faut les souhaiter pour les Jeux,
41:45 il faut les souhaiter pour la France qui,
41:46 quand même, a candidaté,
41:47 il faut le rappeler, qui les voulait.
41:49 Mais n'oublions pas que ces Jeux,
41:52 plus personne n'en veut.
41:53 Il faut quand même le dire,
41:54 parce que Los Angeles était le seul candidat
41:56 pour les Jeux suivants et Melbourne,
41:57 si je ne me trompe pas, était aussi la seule candidate
41:59 pour les Jeux qui suivront en 2032.
42:02 Donc, posons-nous quand même la question.
42:04 Si plus personne ne les veut,
42:06 il y a peut-être une raison.
42:08 Des Jeux qui vont coûter,
42:10 selon les estimations actuelles,
42:12 près de 9 milliards d'euros,
42:13 soit 2 milliards de plus que ce qui était initialement...
42:17 Non, presque le double déjà.
42:18 ...prévu.
42:20 D'accord, je me trompe peut-être.
42:22 En tout cas, c'est les moins chers de l'histoire récente,
42:25 a priori, de ces 20 dernières années.
42:27 On se rappelle notamment des 40 milliards des JO de Pékin.
42:30 Oui, mais nous, on avait des infrastructures
42:32 qui étaient déjà là.
42:33 Donc, on a été obligé de moins construire.
42:35 Et puis, on a un petit peu appris quand même
42:38 de toutes les opérations précédentes,
42:40 donc les stades démontables.
42:41 Moi, j'en ai un pas loin de chez moi.
42:43 J'ai vu sortir un truc de terre d'un seul coup
42:45 de 10 000 places en plein cœur de Paris.
42:48 Mais tout ça sera démonté.
42:49 Donc, il y avait une préparation.
42:52 On avait déjà les grands stades.
42:53 On a pris la décision d'exfiltrer
42:57 un certain nombre de compétitions
42:58 justement pour utiliser des infrastructures.
43:01 Donc, je pense que tout ça a été relativement bien pensé
43:05 et que de toute façon,
43:06 à partir du moment où vous faites les Jeux,
43:08 c'est vrai qu'il y a une com nécessaire pour dire
43:10 on ne va pas jeter l'argent par les fenêtres.
43:12 Et je ne pense pas qu'on le jette vraiment par les fenêtres.
43:14 Mais c'est clair qu'il faut dire la vérité aux gens,
43:17 ça va coûter 9 milliards ou 10.
43:20 Mais c'est des installations qui seront réutilisées.
43:23 D'autres seront réutilisées, d'autres seront enlevées.
43:25 Mais encore une fois, on a appris.
43:27 On a appris que construire des Jeux ex Nilo,
43:29 presque comme Athènes,
43:30 c'était probablement mettre un pays en faillite.
43:32 Le Brésil paye encore des factures des Jeux de Rio.
43:35 Il y a des installations qui sont en déshérence.
43:37 La vraie question qu'a souligné Richard,
43:41 c'est dans le monde moderne,
43:43 est-ce que ce genre d'événements,
43:45 je parle des Jeux olympiques,
43:46 mais on peut parler de la Coupe du monde de football,
43:48 est-ce que c'est des événements qui sont toujours
43:52 faisables et nécessaires ?
43:53 On s'aperçoit que le débat est toujours ouvert,
43:55 mais qu'à un moment ou un autre,
43:57 on dit on veut une Coupe du monde
43:58 et on veut des Jeux olympiques,
43:59 comme si c'était cette espèce de bulle
44:02 dans laquelle à un moment ou un autre,
44:03 tout le monde peut se retrouver
44:06 et partager quelque chose
44:07 et en enthousiasme.
44:08 Donc on verra, après les Jeux olympiques de Los Angeles,
44:11 effectivement, il y a un trou,
44:12 mais on voit maintenant des candidatures du Sud
44:15 qui disent "oui, moi, je veux bien claquer 9 milliards".
44:18 Il y a une candidature, je crois, en Égypte pour 2040.
44:20 Il y a des candidatures des pays des Sud globaux
44:22 qui disent "nous, on veut bien essayer aussi
44:25 d'avoir des JO ou la Coupe du monde",
44:27 comme l'a montré le Qatar l'année dernière.
44:29 Laurent, un coup d'œil rapide au dessin.
44:31 J'y étais même.
44:33 Ce dessin de Soulcier, dessinateur français pour Marianne,
44:35 voilà, dans ce contexte international ultra tendu.
44:39 On va peut-être...
44:40 Alors, ce n'est pas celui-ci, mais...
44:42 Ah oui.
44:42 On est revenu en un de leurs.
44:45 Dans ce contexte international ultra tendu,
44:48 pas facile d'envisager la trêve olympique
44:51 voulue par le président français.
44:53 Pousse, venez, on va regarder la finale du 100 mètres.
44:58 Ce n'est pas forcément le moment d'essayer de se détendre.
45:02 Et pourtant, on a cet autre dessin aussi
45:05 de Wado, dessinateur belge qu'on ne présente plus,
45:08 puisque vous le voyez souvent sur ce plateau pour l'écho.
45:11 La menace terroriste, elle oblige les autorités à prévoir,
45:14 on l'a dit, des plans B, C, voire Z.
45:17 Wado l'imagine, cérémonie d'ouverture des JO olympiques.
45:19 Finalement, elle aura lieu à l'Elysée.
45:21 On n'est jamais trop prudent.
45:23 Ce serait quand même très dommage.
45:25 Et puis, pour terminer, un petit bonus avec ce dessin
45:27 drôlement savoureux de Kroll, dessinateur belge,
45:31 on le sait, pour le soir.
45:34 On a choisi à parler du dernier défi à surmonter
45:36 pour ces Olympiades.
45:38 Et non des moindres, c'est l'humeur des Parisiens.
45:40 JO de Paris, J - 100, c'est nul, ça va nous ruiner.
45:45 Tout pour les touristes, on ne pourra plus circuler.
45:48 La scène est dégueu, ils vont mourir là-dedans.
45:50 Il y aura des attentats, ça va péter partout.
45:52 De toute façon, on n'aura pas une seule médaille.
45:54 Ils vont me mettre à la fourrière, moi dans un camp.
45:57 Bref, voilà. Vive la France.
45:59 - Vive la France et vive Paris.
46:01 - Oui, comme on parlait de l'anglais qui est plus belgique.
46:05 - Il a raison sans doute.
46:06 Merci beaucoup Laure, merci Richard, merci Zia
46:09 d'avoir participé à Une semaine dans le monde.
46:11 Restez avec nous sur France 24.
46:13 Prochain point complet sur l'actualité internationale
46:15 dans quelques minutes.
46:16 [Musique]

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