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Transcription
00:00A mes côtés Tarek Kaïb, bonsoir à vous Tarek.
00:02Alors avant, Géna que l'on vient de voir, c'était vous qui étiez l'un des envoyés spéciaux de notre chaîne
00:07pour le canal francophone mais aussi arabophone.
00:11Vous êtes resté deux semaines au Liban.
00:13Vous êtes, on va le voir, rendu dans différentes parties du pays
00:17mais notamment évidemment à Beyrouth.
00:19Vous avez été témoin de ces frappes quotidiennes, récurrentes
00:22et pour certaines particulièrement intenses.
00:25On était ensemble d'ailleurs sur l'une d'entre elles
00:28qui visait à l'époque Hachem Safietine dont Israël annonce la confirmation, la mort ce soir.
00:35Absolument, je suis arrivé à Beyrouth deux jours après l'assassinat du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah
00:41et peut-être quelques jours après l'entrée, on peut dire, du Liban dans ce long et sombre tunnel
00:47qui avait commencé avec cette opération des pagers qui avaient visé des milliers de membres du Hezbollah.
00:55Et donc à Beyrouth, cette situation et ces frappes, comme vous l'avez dit, ne s'arrêtaient pas.
01:02De nuit comme de jour, des frappes qui visaient essentiellement la banlieue sud de Beyrouth.
01:07On était basé avec Cyril Paillin pas loin de cette banlieue sud
01:12et on était vraiment témoin de ces frappes incessantes, d'une brutalité extrêmement importante
01:19et d'une intensité vraiment très, très, très forte de nuit comme de jour, comme je le disais.
01:24Comme vous le dites, l'une des frappes les plus importantes, c'était celle qui avait visé vraisemblablement Hachem Safietine,
01:30le successeur pressenti de Hassan Nasrallah, où on était témoin de ces dizaines de secondes interminables
01:38d'explosions extrêmement brutales, où la nuit devenait jour à Beyrouth.
01:45On dit même que ces explosions étaient encore plus importantes que celles qui avaient visé Hassan Nasrallah.
01:52Il n'y a pas eu un seul jour ou une seule nuit où la banlieue sud de Beyrouth n'a pas été visée.
01:59Essentiellement, on parle de quartiers comme ceux de Harat Harek, Bojabarajne, Mreijé,
02:05avec ces frappes qui visent, comme le dit l'armée israélienne, des infrastructures qui appartiennent au Hezbollah,
02:12mais aussi certains bâtiments civils, on peut dire.
02:16La banlieue sud de Beyrouth est complètement vidée de ses habitants.
02:21Il y a eu une semaine de répit, de silence et de calme qui s'est imposée à la banlieue sud de Beyrouth,
02:29mais les frappes ont repris il y a à peine une semaine et qui ont visé certains quartiers qui étaient encore épargnés,
02:36comme hier le quartier de Jenar, par exemple, où l'hôpital de Rafik Hariri aurait été endommagé en raison de ces frappes.
02:45Des frappes qui auraient fait 18 morts, selon les documents.
02:48Tout à fait. Non seulement la banlieue sud de Beyrouth a été touchée,
02:51mais c'est aussi le cœur même de Beyrouth qui a été touché pendant qu'on était au Liban.
02:57Je pense à deux frappes.
02:59Une frappe à Kola, le quartier de Kola, pas loin de cette autoroute qui mène vers le report de Beyrouth.
03:05Une autre frappe à Bachoura.
03:07Et là, on est à une centaine de mètres à vol d'oiseau du serrail,
03:12donc du siège du Premier ministre, du Parlement, du centre-ville de Beyrouth.
03:17Et d'autres frappes aussi qui auraient visé des immeubles résidentiels.
03:23C'est justement ces frappes-là qu'on voit où on a été sur place,
03:27et on voit qu'il s'agit vraiment de quartiers résidentiels.
03:31Et là, la personne qui aurait été ciblée, c'est Wafik Safa,
03:34donc aussi en haut gradé du Hezbollah.
03:37Mais malheureusement, ces frappes ont fait aussi beaucoup de victimes civiles.
03:41On parle de 22 personnes qui auraient trouvé la mort dans des quartiers
03:45qui étaient encore épargnés justement par les frappes israéliennes.
03:50Pour cette mission, vous vous êtes rendu à Beyrouth.
03:53On l'aura compris, mais pas uniquement dans la capitale.
03:56Vous avez pris aussi la direction du nord du Liban.
03:59Exactement. On a été avec Cyril Payen, que ce soit dans le nord, dans le sud ou dans l'Abeka.
04:04Dans le nord, on a été au niveau de cette frontière entre le Liban et la Syrie,
04:10et ce poste frontière, le poste frontière de Masna, qui relie Beyrouth à Damas.
04:16Une frappe israélienne a visé cette autoroute.
04:19On voit, il y a un trou béant qui empêche le passage d'un côté à l'autre de cette frontière.
04:26Ceux qui insistent toujours et qui comptent se déplacer du Liban en Syrie font ce trajet à pied.
04:34Donc, ça se fait dans des conditions très difficiles.
04:37On a vu des personnes âgées, des enfants portés avec des valises.
04:43Et ce qui est frappant, c'est que cette autoroute est toujours en l'état,
04:47c'est-à-dire que l'État libanais n'a toujours pas fait le nécessaire pour le réparer,
04:53de crainte qu'il ne soit bombardé ou que ceux qui se chargent de le réaménager soient la cible des frappes israéliennes.
05:02On a rencontré beaucoup de Syriens. Certains n'avaient pas mis les pieds en Syrie depuis 7 ans, 10 ans.
05:10On a également vu des Libanais qui se disaient qu'ils étaient peut-être en un lieu plus sûr en Syrie qu'au Liban.
05:18Mais justement, c'est une situation extrêmement difficile.
05:21Et on voit en quelque sorte les prémices d'un blocus qui commence à se mettre en place,
05:27que ce soit par voie terrestre ou peut-être aussi par voie maritime.
05:30Mais précisément, parce que vous êtes allé dans le sud du pays aussi.
05:33Vous êtes allé à la rencontre de ces pêcheurs qui sont, eux, victimes de ce blocus maritime imposé par Israël.
05:38Exactement. Donc on a été dans la ville de Saïda, qui est une des principales villes au sud du Liban.
05:45Et là, depuis plus de deux semaines, les autorités israéliennes ont imposé une sorte de blocus maritime
05:51qui empêche toute personne qui veut prendre la mer de le faire.
05:56Donc là, les principales personnes qui sont sanctionnées par cette mesure sont les pêcheurs.
06:03Leur unique gagne-pain, c'est la pêche.
06:05Et là, on parle de centaines de familles qui se retrouvent sans rien,
06:11puisque ces pêcheurs n'ont pas le droit de prendre leur bateau.
06:13Et là, on parle de toute la zone sud qui part de Saïda jusqu'à la frontière libano-israélienne, donc jusqu'à Nakora.
06:21C'est des situations extrêmement difficiles aussi.
06:23Il y a des témoignages très forts qu'on a recueillis des pêcheurs qui n'ont aucune aide.
06:30Ces difficultés durent depuis des semaines et sont appelées à perdurer,
06:35puisqu'il n'y a aucune solution à l'horizon.
06:38Alors, ça fait un mois maintenant que le Liban est bombardé.
06:411552 morts selon un des comptes de l'AFP,
06:43des blessés par milliers, des centaines de milliers de déplacés.
06:47On l'a vu, une situation humanitaire, on le sait, alarmante.
06:51Vous avez pu d'ailleurs constater dans un hôpital de la vallée de la Békape, finalement,
06:54à quel point soigner était devenu mission impossible.
06:57Exactement. Donc on a été à Riak, dans la Békape,
07:00et on a été dans un des principaux hôpitaux de la région qui accueille,
07:04depuis des semaines, beaucoup de blessés.
07:06On a été au plus près de ces blessés.
07:09On a rencontré des personnes âgées, des enfants, des adolescents.
07:13Et peut-être, je vous propose d'écouter certains des témoignages qu'on a recueillis.
07:20Comment a eu lieu la frappe ?
07:22C'était des missiles, des avions, des drones ?
07:27Il n'est perdu rien ni personne.
07:31Il est extrêmement difficile de voir cette fille,
07:34qui était comme un papillon à la maison,
07:36et qui est soudainement devenue halitée, sans même pouvoir parler.
07:41J'ai foi en Dieu que ma fille pourra marcher à nouveau.
07:44Elle était arrivée à l'hôpital sans vie.
07:47Grâce à Dieu, elle a progressé.
07:49J'espère vraiment qu'elle pourra à nouveau se mettre debout et jouer.
07:54Ce patient était loin, comme il nous l'a dit, du lieu de la frappe.
07:58Il était entre 20 et 30 mètres du bâtiment visé.
08:02Il était chez lui, et il a quand même perdu une jambe,
08:06un rein, une partie de l'intestin.
08:09Vous pouvez donc imaginer la force et l'intensité des missiles qui tombent sur ces maisons.
08:13Les maisons de l'Abeka sont plus petites en comparaison avec la force de ces explosions.
08:18Il ne reste plus rien de ces maisons.
08:22Si les pierres s'effritent, qu'en sera-t-il alors du corps d'un jeune de 16 ans ?
08:30Un mois de guerre. Liban, un pays en guerre, en proie depuis des années.
08:34On le sait, une crise économique, très instable aussi sur le plan politique.
08:37Vous avez pu rencontrer, vous vous êtes entretenu avec le Premier ministre Najib Mekati.
08:41Tout à fait, Najib Mekati, qui est de passage à Paris
08:44pour prendre part à la conférence internationale de soutien au Liban
08:48qui sera jeudi à l'invitation d'Emmanuel Macron.
08:52Nous avons rencontré cet après-midi même Najib Mekati.
08:55On s'est attardé sur les solutions qui pourraient mettre un terme à cette guerre.
09:00On a beaucoup parlé de la résolution 17-01 du Conseil de sécurité de l'ONU.
09:04Je vous propose peut-être d'écouter un petit extrait de cet entretien
09:07que nous avons effectué cet après-midi.
09:11Le plus important aujourd'hui, c'est d'arriver à un cessez-le-feu.
09:16Et puis d'appliquer la résolution 17-01 du Conseil de sécurité de l'ONU
09:21et de se mettre d'accord sur la manière de la mettre en œuvre.
09:24Cela ne peut se faire que par le biais de l'État et de l'armée libanaise
09:27qui imposerait son pouvoir sur le sud du Liban.
09:31L'armée libanaise a un pouvoir limité aujourd'hui.
09:34Quels seraient les moyens de pouvoir s'appuyer sur d'autres forces comme la Finul
09:38pour appliquer ceci le plus vite possible
09:41que par la suite l'armée libanaise et tous les pouvoirs dans le sud du Liban,
09:44c'est ce qu'on est en train d'examiner aujourd'hui.

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