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Transcription
00:00Notre correspondant qui nous affirmait que 226 personnes restaient hospitalisées après ces attaques attribuées à Israël.
00:07Et vous êtes donc avec un médecin qui, Serge, a pu vivre de près ce drame.
00:14Effectivement, Julien, je me trouve à côté de Dr Marc Matta, inflexologue. Bonjour docteur.
00:22Alors, 48 heures après la première vague d'explosion, on se trouve aujourd'hui dans une situation un peu chaotique au Liban,
00:32notamment les blessés dans les hôpitaux. Ici, à l'hôpital du Levant aujourd'hui, quelle est la situation ?
00:37Combien de patients sont encore hospitalisés ?
00:40Bonjour à tous. On a reçu les nouvelles des explosions multiples.
00:46On a commencé alors à se préparer pour savoir qu'on va recevoir beaucoup de patients.
00:50Comme il s'est passé il y a quatre ans avec l'explosion du port de Beyrouth, la situation était catastrophique.
00:57Alors, on a commencé à en déclencher le plan blanc à l'hôpital. C'est un plan pour gérer les crises.
01:03On a averti tous les médecins de toutes les spécialités, inclus les spécialités médicales,
01:08mais surtout les chirurgiens, les orthopédistes, les hôpitaux, les chirurgiens en général.
01:14Tout le personnel, les infirmières, les aides-soignants, les personnels des services administratifs, techniques et logistiques,
01:22ont été présents avant que les patients n'arrivent au point d'encharge.
01:26On a essayé de faire un tri, d'avoir les blessés qui sont stables.
01:30On les a fait monter directement à l'étage.
01:33Les autres, on a essayé de faire des chirurgies urgentes au bloc. Il y avait douze choix.
01:38Parlez-nous un peu des cas les plus graves que vous avez ici enregistrés.
01:41Il y a des cas graves. Par exemple, il y a beaucoup de blessés qui ont perdu la vue.
01:47Il y a pas mal qui ont perdu les doigts et la main.
01:50La plupart des blessés, les lésions, c'était surtout au niveau de la taille, du visage et des mains.
01:56Il y a des gens qui sont plus graves qui ont eu des hémorragies cérébrales.
02:00Parlez un peu aussi des familles des blessés. Ce contact avec les familles, ce n'est pas évident dans ce genre de situation.
02:09Oui, c'est vrai. Le contact avec les familles, ce n'est pas aussi évident. Les familles sont tristes, dévastées.
02:15Comment faire pour annoncer, par exemple, à un parent que leur fils a perdu la vue ?
02:20Au patient lui-même. Parfois, c'est trop difficile, mais ils veulent savoir la vérité.
02:27Il y a un patient qui a demandé « Dites-moi la vérité. Est-ce que je peux voir de nouveau ? »
02:32Oui, c'était toute ma vie comme ça. En fin de compte, il faut dire la vérité et il faut expliquer aux familles.
02:37Ce n'est pas évident pour les familles, mais c'est un rapport psychologique et médical.
02:47Vous êtes infectiologue. En temps de guerre, on pratique la médecine de guerre.
02:53Une médecine rapide pour venir en aide aux blessés le plus rapidement.
02:58Doit-on craindre des surinfections et une nouvelle vague d'arrivée du décès pour un retour à l'hôpital ?
03:07Oui, c'est ça. En cas de guerre, c'est toujours la médecine. C'est une médecine d'urgence.
03:13Même les chirurgies, c'est des chirurgies d'urgence. Parfois, on est obligé de faire des gestes qu'on ne fait pas d'habitude.
03:20Surtout avec la sepsi. On essaie de respecter les normes autant que possible.
03:25Surtout ici, dans notre hôpital, parce qu'après, les infections sont des clés ouvertes.
03:31Il y a des gens qui avaient des débris du bipère à l'intérieur, dans l'abdomen, dans les yeux.
03:38Il faut les enlever. Après, il y a le risque que c'est des clés ouvertes.
03:41Les bactéries peuvent se proliférer rapidement et ce sont des bactéries résistantes.
03:45La plupart du temps, ce sont des bactéries qu'on n'attrape pas tous les jours.
03:48C'est pour cela qu'on a commencé les antibiotiques prophylactiques.
03:51Le suivi à l'antenne est aussi important parce qu'il y a des gens qui sortent d'ici.
03:55Ils peuvent refaire l'infection après un mois, deux mois ou même plus.
03:59Il y a des clés ouvertes qui ne se cicatrisent pas facilement.
04:03Il faut mettre des appareils spécifiques à long terme et tout ça.
04:07Alors, on a essayé de gérer tout ça.
04:09On a encore maintenant une cinquantaine de patients qu'on est toujours en train de traiter.
04:14On est toujours en alerte. Le plan blanc est toujours activé, on ne sait jamais.
04:19Il y a parfois des gens qui arrivent encore pour les traiter et prendre soin.
04:25En tout cas, merci beaucoup, docteur Mata, pour votre intervention sur France 24.
04:31Voilà, Julien, pour ces informations, les dernières à prendre en provenance de Beyrouth.

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