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00:00Vous êtes accompagné d'Hervé Kempf, directeur de la rédaction, de reporter, le média de l'écologie, bonjour, merci beaucoup de venir chez nous ce matin
00:08pour parler notamment du Groenland, mais pas que. Est-ce qu'on peut avoir un regard écologique sur cette actualité ?
00:16Parce qu'elle est éminemment écologique, cette question des terres rares au Groenland, des terres rares et des hydrocarbures.
00:20– Oui, tout à fait, et ça a été relancé par l'éposition de Donald Trump qui a dit
00:25qu'on pourrait s'approprier, nous les États-Unis, le Groenland, la raison cachée c'est quand même le fait que le Groenland,
00:32rappelez-vous, une île de 2 millions de kilomètres carrés, 60 000 habitants, glace recouvrant 80% du territoire,
00:39mais des terres rares de l'uranium, du lithium, du cobalt, on dit que ça serait la deuxième réserve de terres rares du monde
00:48et peut-être la sixième réserve d'uranium et puis d'autres terres, donc c'est un enjeu extrêmement important
00:54au moment où on a besoin de ces terres rares pour des éoliennes, pour des smartphones, pour des voitures électriques,
00:58aussi pour des équipements militaires, donc il y a cette pression qui est très forte des États-Unis.
01:04– Et Donald Trump a menacé de s'approprier donc le Groenland.
01:07– Voilà, c'est une position on va dire assez fantasque de M. Donald Trump,
01:11ceci dit il faut voir que d'abord il l'avait déjà dit en 2019, il revient donc à la charge,
01:16au Canada aussi on l'a vu pour d'autres raisons, mais il n'y a pas que les États-Unis qui sont intéressés par ça,
01:21l'Union Européenne aussi est très intéressée par ces terres rares et puis par exemple la compagnie australienne
01:28qui visait la grande mine d'uranium qui se trouve à Narsac, dans la montagne de Kuan Air Suite,
01:34j'espère que je prononce bien le Groenlandais, état capitaux chinois,
01:38donc il y a vraiment un intérêt, pas seulement des États-Unis mais de nombreuses puissances pour cette île.
01:44– Beaucoup d'appétit, est-ce que les Groenlandais vont céder ?
01:48– Alors écoutez, moi je ne suis quand même pas un expert génial de la politique de Groenland.
01:52– Il ne doit pas y en avoir beaucoup.
01:53– Voilà, il ne doit pas y en avoir beaucoup, donc ce que je comprends c'est qu'il y a une volonté d'indépendance
01:57qui est réelle notamment par rapport au colonialiste, il faut l'appeler le Danemark depuis longtemps,
02:02notamment parce qu'il y a eu des révélations, notamment sur le fait que dans les années 70 je crois,
02:09beaucoup de femmes Groenlandaises avaient été stérilisées, enfin il y a eu vraiment quelque chose
02:13qui a beaucoup ému les 60 000 habitants Groenlandais, donc il y a une volonté d'indépendance,
02:19surtout par rapport au Danemark, mais en même temps une réserve par rapport aux États-Unis.
02:24Le précédent Premier ministre était un ministre de gauche écologiste, il avait mis le frein à toutes les réserves.
02:30Monsieur Jens-Frédéric Nielsen, le probable nouveau Premier ministre, un homme de 33 ans,
02:36joueur de badminton au passage, était ministre des ressources minières,
02:41donc il aura sans doute une attitude plus ouverte, mais je pense quand même dans un état d'esprit très indépendantiste.
02:47Une dernière remarque, ce n'est pas tout à fait simple d'exploiter des mines dans une terre lointaine,
02:54avec beaucoup de glace, avec un hiver qui reste quand même important.
02:57– Et donc voilà pour le sujet du Groenland, on en vient à un autre sujet qui est celui du Maroc
03:07où la pluie est revenue herver, et en fait il y a un lien entre le Maroc et le Groenland, expliquez-moi tout ça.
03:12– Alors on va le réserver pour la fin parce qu'on va d'abord donner la bonne nouvelle,
03:15mais vous allez voir le lien entre le Maroc et l'Arctique et le Groenland.
03:19Mais d'abord rappelons que depuis plusieurs jours il y a eu des pluies très intenses au Maroc,
03:25quasiment dans toutes les régions du pays, on a même vu apparaître des lacs au Sahara,
03:30dans des régions du Sahara, donc voilà, c'est un soulagement, même s'ils sont de pluies du coup très violentes,
03:35ça remplit les barrages et ça permet aux cultures printanières, elles vont pouvoir se développer,
03:40en même temps comme c'est très violent, ça nuit à des infrastructures,
03:44il y a même une petite fille qui s'est noyée dans une canalisation,
03:47en fait tout ça n'est pas très simple, mais surtout ça vient après des années de sécheresse.
03:52Des années de sécheresse, on était dans la 6ème ou 7ème année de sécheresse au Maroc,
03:56une sécheresse très durable, au point qu'il y a quelques semaines le roi du Maroc, Moët d'Etzis,
04:02a dit cette année, je demande au peuple marocain de ne pas abattre les moutons
04:07dans le sacrifice rituel qui a lieu au moment de la fête de l'Aïd al-Adha, qui a lieu en juin.
04:13C'était vraiment un grand choc, et pourquoi ?
04:15Et bien parce que du fait de cette sécheresse continue, les éleveurs de moutons manquent de fourrage,
04:22l'écheptel au vin a diminué de près de 40% en plusieurs années,
04:27et puis maintenant ça devient absolument impossible.
04:30Donc même en important des bêtes d'autres pays,
04:34il y a même une délégation qui s'est rendue en Australie à 16 000 km de là
04:38pour éventuellement introduire, importer 100 000 au vin,
04:41même en achetant du fourrage très cher à l'étranger,
04:44il y a une vraie impossibilité pour les éleveurs et les agriculteurs marocains
04:50de fournir ces quelques 6 millions de têtes au moment de l'Aïd.
04:54Donc là on sent que la question de la sécheresse et du changement climatique
04:57interfère beaucoup avec la situation agricole et la situation économique en général.
05:03– On a vu d'ailleurs l'article de votre correspondante au Maroc sur le site reporter,
05:09vous évoquez aussi de possibles solutions.
05:12– Oui, mais aussi un petit point, je vais répondre à votre question,
05:15quel est le rapport entre le Groenland en Arctique et le Maroc ?
05:18Et bien le Maroc est un pays méditerranéen.
05:20En janvier dernier, un institut scientifique, le Plan Bleu,
05:24a publié une étude sur comment le changement climatique
05:28va impacter les pays méditerranéens.
05:32Il se trouve que la région méditerranée
05:34est celle qui se réchauffe le plus avec l'Arctique, avec le Groenland.
05:38Donc vous voyez qu'il y a un lien dans tous les pays du monde avec ça
05:41et qu'est-ce que recommande le Plan Bleu en disant
05:43la question de l'eau dans les pays méditerranéens au Maroc,
05:47comme en Algérie, comme en Tunisie, comme en Égypte, comme en Libye,
05:50va devenir absolument cruciale.
05:52On s'achemine vers des pénuries d'eau et une solution,
05:55une politique essentielle à mener, c'est changer les pratiques agricoles,
05:59économiser l'eau, récupérer l'eau pluviale
06:01et aller vers une agriculture beaucoup plus sobre, moins productiviste
06:05et où on fait très attention aux petits paysans
06:07et aux moyens de bien gérer l'eau et les ressources.
06:10– S'adapter à une agriculture raisonnée, est-ce que la pluie va revenir ?
06:15– Écoutez, elle est là depuis dix jours,
06:16c'est des pluies qu'on n'avait quand même pas vues
06:18depuis de très longs mois, voire années.
06:22Je ne sais pas si elle sera durablement là.
06:24Ce qui est certain, et les scientifiques marocains aussi le constatent,
06:28c'est qu'il peut y avoir maintenant, et ça c'est le changement climatique,
06:30vous avez des périodes de sécheresse forte et puis la pluie revient,
06:32mais généralement elle revient de manière brutale,
06:35comme une tempête, comme des pluies torrentielles,
06:37ce qui peut aussi créer beaucoup d'inconvénients.
06:40– Merci beaucoup Hervé Kemps d'être venu sur ce plateau.
06:42Je rappelle que vous êtes directeur de l'information, de reporter,
06:48le Média de l'écologie, et on aura probablement l'occasion
06:51de se revoir très bientôt sur ce plateau, merci encore.
06:54Dans l'actualité de ce mercredi également…