• il y a 7 mois
Le député LFI, président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, était l'invité du "8h30 franceinfo" samedi 13 avril.

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00:00 [Musique]
00:06 Bonjour Eric Coquerel.
00:07 Bonjour.
00:08 Le risque d'escalade entre l'Iran et Israël.
00:11 L'Iran qui menace toujours Israël de représailles après cette frappe sur le consulat iranien à Damas en Syrie il y a bientôt deux semaines.
00:17 Frappe meurtrière et donc menace de représailles.
00:20 Des tirs de roquettes du Hezbollah libanais hier soir sur des positions israéliennes.
00:24 Les Etats-Unis s'attendent à une menace, à une attaque à court terme même.
00:28 Que doit faire la France en cas d'attaque iranienne sur Israël d'une manière ou d'une autre ?
00:33 Mais pour l'instant ce n'est pas tant des attaques iraniennes.
00:35 C'est surtout Israël qui est en train de mettre le feu à la région.
00:38 Tout ça pour permettre à monsieur Netanyahou de continuer sa politique de génocide à Gaza et de déstabilisation de toutes les régions.
00:48 Je vous rappelle qu'Israël se permet de frapper sur des pays qui sont des pays souverains.
00:54 Le Liman, la Syrie.
00:56 Donc il faut qu'Israël arrête. C'est surtout ça.
00:58 Il faut que la France, surtout, fasse en sorte d'exiger qu'Israël reconnaisse le droit international.
01:03 On ne peut pas d'un côté expliquer que, par exemple, et à juste titre, la Russie n'a pas à attaquer un pays voisin comme l'Ukraine.
01:12 Et puis penser qu'Israël peut se permettre de bombarder qui il vole n'importe où.
01:16 Vous avez bien vu, Eric Coquerel, les réserves de Joe Biden sur la politique israélienne à Gaza.
01:21 Mais Joe Biden, qui d'un autre côté affirme un soutien américain inébranlable en cas d'attaque de l'Iran.
01:26 C'est bien le problème.
01:27 On parle de l'Iran.
01:28 C'est bien le problème. C'est bien le problème des États-Unis depuis le début.
01:30 C'est un problème de soutenir Israël en cas d'attaque de l'Iran ?
01:34 Oui. Ce qui est un problème, c'est d'envoyer le message à monsieur Netanyahou que quoi qu'il fasse, il sera soutenu.
01:39 Parce que Joe Biden, par exemple, sur la question, a fini par accepter que les États-Unis s'abstiennent sur une résolution de l'ONU
01:46 vers un cessez-le-feu pérenne à Gaza.
01:51 Mais d'un autre côté, il continue en réalité à vendre des armes à Israël, à alimenter Israël en munitions, en armement.
01:59 Sans quoi Israël ne pourrait pas continuer son offensive absolument meurtrière sur Gaza.
02:04 Et vous venez de le dire, à l'avance, il assure Israël d'un soutien.
02:10 Aujourd'hui, quel pays, quel État, quel gouvernement est en train de risquer une guerre généralisée au Proche-Orient ?
02:17 Donc la France ne devrait pas soutenir Israël en cas d'attaque de l'Iran ?
02:21 Mais pour l'instant, on n'en est pas... Arrêtons de nous faire peur.
02:25 Pour l'instant, on n'en est pas à une attaque à l'Iran.
02:27 Tout le monde savait que l'Iran allait devoir répliquer par rapport à ce qui s'était passé vis-à-vis de son consulat, plus son général qui a été tué.
02:33 Tout le monde le savait.
02:34 Pour l'instant, on est à des tirs de roquettes.
02:36 On n'est pas dans la situation où c'est l'Iran, tout d'un coup, qui devient agresseur, quel que soit par ailleurs le mal que je pense sur le régime des Ayatollahs.
02:43 Mais la question n'est pas là. La question est géostratégique.
02:45 Ce n'est pas l'Iran qui menace aujourd'hui la paix dans la région.
02:48 Aujourd'hui, c'est Israël.
02:49 Et plus précisément, je le dis très clairement, c'est M. Netanyahou, qui est d'ailleurs très largement contesté dans son pays,
02:55 qui est dans une espèce de fuite en avant pour rester au pouvoir,
03:00 qui consiste à risquer non seulement le génocide des Palestiniens à Gaza et d'éliminer toute possibilité pacifique à ce conflit avec deux États.
03:12 Parce que si, au bout d'un moment, tous les Palestiniens sont soit éliminés physiquement, soit invités à l'exil de Gaza,
03:18 il n'y aura plus de possibilité d'un État palestinien.
03:20 Donc, c'est les chances de paix et qui déstabilisent la région.
03:23 Donc, la pression internationale, elle doit se faire sur M. Netanyahou, pas sur l'Iran aujourd'hui.
03:28 – Juste d'un mot, Récoquel, vous venez de dire un génocide israélien dans la bande de Gaza, ce n'est même plus un risque.
03:32 Ça veut dire que pour vous, on en est là, c'est un mot que vous assumez…
03:35 – Bien sûr, 42 000 morts.
03:36 – Il y a une intention derrière.
03:39 – Oui, oui, et je vous rappelle qu'on est maintenant…
03:41 C'était en janvier où la Cour de justice internationale parlait de risque et demandait des preuves d'Israël qu'ils allaient éviter ce risque.
03:47 Et depuis, on a quasiment doublé le nombre de morts.
03:50 La plupart sont des femmes et des civils.
03:52 En tout cas, très peu de combattants du Hamas, tout le monde est d'accord là-dessus.
03:56 Et en plus, un génocide, ce n'est pas seulement une élimination physique, c'est un mot de par la famine, c'est surtout le fait,
04:02 et ça, M. Netanyahou l'a redit, que l'objectif, c'est que les palestiniens sortent de Gaza, qu'il y ait une deuxième Nakba.
04:07 – Dans le cas d'un objectif militaire, c'est-à-dire que vous ne vous faites pas différence entre énormément de pertes civiles,
04:12 c'est incontestable et dramatique dans la bande de Gaza et une intention génocidaire.
04:15 – Non, non, ce n'est pas une question collatérale.
04:17 Moi, je pense depuis toujours que vis-à-vis des massacres du 7 octobre,
04:21 l'intention première n'est pas de se venger ou d'en finir avec le Hamas,
04:25 l'intention première de M. Netanyahou, c'est d'en finir avec les entités palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie.
04:31 – L'attention diplomatique, cette fois, est toujours très forte entre France et Russie.
04:35 Moscou annonce convoquer l'ambassadeur français sur place après les propos du ministre des Affaires étrangères.
04:41 La France n'a plus intérêt à discuter avec les responsables russes, c'est ce qu'a estimé cette semaine Stéphane Séjourné.
04:47 On parle de cette discussion qu'il y a eu notamment sur les sujets antiterroristes, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
04:53 – Moi, je ne suis pas d'accord avec tout ce qui, de la part de la France, vise à durcir encore plus le conflit
05:02 et à éloigner toujours plus les conditions possibles, espérées,
05:06 parce que je ne vois pas d'autre solution qu'un jour que la diplomatie reprenne ses droits.
05:11 Je pense que la France doit être dans ce rôle-là.
05:13 – Il doit y avoir des canaux.
05:14 – Il doit y avoir des canaux et tout ce qui va à l'encontre de ça, tout en affirmant son soutien aux Ukrainiens,
05:19 ce n'est pas discutable pour moi, mais tout ce qui est à l'encontre de ça n'est pas bon, donc je le dis.
05:25 Il y a quand même un paradoxe dans cette histoire, c'est qu'on nous vend, donc M. Attal nous vend quasiment M. Poutine
05:32 comme un nouveau risque d'Hitler, puisqu'il fait des fois des comparaisons entre certaines parties politiques françaises
05:38 et leur alliance avec Poutine en disant…
05:41 – La conférence à Munich.
05:42 – La conférence à Munich, mais d'un autre côté on pense quand même que vis-à-vis du terroriste islamiste,
05:46 là par contre on a un adversaire plus grand, est-ce qu'on imagine que avant la seconde guerre mondiale
05:51 on aurait discuté avec Hitler d'ennemis communs qu'on aurait pu avoir ?
05:55 Vous voyez bien qu'il y a quand même un paradoxe dans toute cette affaire, que je trouve,
05:59 ça n'empêche pas que la Russie est l'agresseur de l'Ukraine et qu'il faut défendre l'Ukraine,
06:04 leur permettre de ne pas être envahis, etc.
06:07 Mais ça veut dire aussi très certainement qu'on n'est pas dans la même situation qu'avant la deuxième guerre mondiale
06:12 vis-à-vis de la Russie et qu'il faut donc laisser, et la France doit avoir ce rôle-là, les chances pour la paix.
06:18 – Alors à propos de l'aide à l'Ukraine, justement il y a ces jusqu'à 3 milliards d'aides pour l'année 2024,
06:24 l'aide française, vous aviez émis des doutes et les Insoumis, on votait d'ailleurs contre le texte
06:30 qui a été évoqué au Parlement, vous aviez émis des doutes et vous aviez aussi demandé des documents
06:34 – J'ai eu deux pages hier – Du côté du ministère des Armées, effectivement.
06:38 Alors est-ce que vous avez obtenu une réponse ? Qu'est-ce que vous avez appris ?
06:41 – Déjà, premier constat, c'est une ambition, ils le disent.
06:44 Donc là, tel qu'on l'entend, on a l'impression qu'il y a 3 milliards d'aides qui sont données à l'Ukraine.
06:48 Bon, c'est une ambition, une ambition ça ne veut pas dire que vous êtes sûr de l'atteindre.
06:51 Deuxièmement, il y a beaucoup de redéploiements, de reconditionnements de matériel français
06:57 que la France de toute façon s'apprêtait à soit mettre au rebut, soit à céder, etc.
07:02 Bon, il y a quand même des dépenses publiques prévues, notamment dans les années à venir.
07:06 – Combien ? – Il y a quand même, de mémoire, vous avez…
07:12 Combien c'est compliqué ? Parce que c'est une ambition, vous voyez ce que je veux dire.
07:15 C'est-à-dire, cette année, de mémoire, parce que je crois que cette année, il y a à peu près un milliard qui est prévu,
07:20 mais dont une grande partie, c'est ce reconditionnement militaire.
07:24 Donc c'est très compliqué de savoir exactement où est le financement public, mais il y a du financement public.
07:30 – On peut se le permettre ça financièrement ?
07:33 – Écoutez, ça c'est le sujet qu'on va avoir.
07:37 Moi, je n'ai pas de problématique au fait, à un moment donné, d'aider l'Ukraine.
07:42 Je ne suis pas d'accord d'aller engager des troupes, maintenant, aider l'Ukraine en termes d'armes de défense.
07:47 Ce n'est pas un problème, mais ce qui est un problème, c'est par rapport à des politiques,
07:51 ou par ailleurs, on ne met plus d'argent sur la transition.
07:54 On baisse les budgets de la transition écologique, de l'emploi, de l'éducation.
07:58 Là, il y a soucis.
08:00 – D'un mot rapide, Éric Coquerel, parce qu'en effet, on va passer après au budget et aux finances de la France,
08:04 mais est-ce que la France a raison de remobiliser son industrie de l'armement,
08:08 par exemple, Emmanuel Macron dans une usine de poudre jeudi ?
08:10 Est-ce qu'on a raison à cet égard de relancer cette industrie ?
08:13 – On a en tout cas raison de revenir à une souveraineté,
08:15 qu'elle soit une souveraineté en termes d'armement ou industrielle.
08:17 Oui, ça, on a raison.
08:19 Après des années où on a tout laissé partir, y compris, je vous rappelle,
08:22 on n'était même plus capable de produire les munitions pour nos propres armements.
08:27 – Éric Coquerel, président de la commission des finances à l'Assemblée nationale.
08:31 On va donc parler de ces finances publiques dans un instant, du budget des déficits.
08:34 Ce sera juste après le Fil info, 8h41, Minute Claire chez Caglini.
08:37 [Générique]
08:39 – Le mal qui touche la profession est un mal bien plus profond et global
08:42 que celui du harcèlement sexuel.
08:44 L'avis d'Anna Boctor, vice-présidente du syndicat des jeunes médecins.
08:47 Elle était ce matin l'invité de France Info.
08:49 Elle déplore la persistance de nombreuses discriminations envers les femmes,
08:53 notamment dans l'accès aux carrières médicales.
08:55 Le MeToo de la santé a été initié cette semaine par les accusations de l'infectiologue
09:00 Karine Lacombe concernant Patrick Pelou.
09:02 Intensification des attaques d'US Bollah, le mouvement chiite financé par Téhéran
09:06 a tiré des dizaines de roquettes hier soir depuis le sud-Liban.
09:09 L'État hébreu n'a fait état d'aucun blessé.
09:12 Si l'Iran venge ainsi la destruction attribuée aux Israéliens de son consulat à Damas,
09:16 un affrontement direct avec l'État hébreu reste toujours plus redouté.
09:20 Paris a demandé aux familles de diplomates en poste en Iran de quitter le pays.
09:24 Alerte maximale aux Bahïnes sur les côtes girondines.
09:27 Ces courants marins entraînent chaque année des noyades.
09:30 La joie des basketteuses de Villeneuve-Dasques hier soir.
09:33 Les nordistes accèdent aux finales de l'Euroleague après avoir éliminé Prague.
09:37 84 à 78, tels affrontements.
09:39 Demain, Fennerbatsche ou Mersin.
09:42 France Info.
09:47 Le 8.30, France Info.
09:49 Adrien Bec, Gilles Dequise.
09:51 Et toujours avec Eric Coquerel, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis,
09:55 président de la commission des finances de l'Assemblée.
09:57 Et justement, le budget, on a commencé à l'esquisser avant le Filinfo,
10:01 avec ce dérapage budgétaire.
10:04 Mais l'exécutif qui a présenté cette semaine un programme de stabilité
10:08 où il s'engage à revenir à 2,9% de déficit public en 2027.
10:14 C'est réaliste ça ?
10:15 Non, tout le monde sait que ce n'est pas réaliste.
10:17 Pour bien comprendre ce qui se passe, c'est qu'on avait un projet,
10:20 une trajectoire qui a été votée l'an dernier, un programme de stabilité.
10:23 D'ailleurs, on nous disait, si le programme de stabilité n'est pas voté,
10:26 parce qu'il n'y avait pas de majorité à l'Assemblée,
10:28 enfin la loi de programmation des finances qui découle du programme de stabilité,
10:31 ça va être un drame, etc.
10:33 Bon, le bilan, c'est qu'un an après, il est complètement bouleversé.
10:35 Ce qui laisse quand même un peu de mesure vis-à-vis de ces alertes.
10:41 L'an dernier, on prévoyait 4,4% de déficit en 2024,
10:48 pour aller vers 2,7%, la fameuse règle en dessous des 3%, en 2027.
10:54 Là maintenant, on nous explique que l'année prochaine, ça sera 5,1%.
10:57 Donc on laisse filer la dette, notamment pour éponger le fait qu'il y a moins de croissance que prévu,
11:04 puisque tout le monde savait, mais le gouvernement a fait mine de ne pas le voir dans son budget,
11:09 plus le déficit de l'an dernier.
11:11 Donc il laisse filer la dette.
11:13 Et il nous explique qu'en deux ans, deux années présidentielles,
11:15 ils vont baisser comme ça la dette de deux points.
11:19 Tout le monde sait que c'est impossible, ça ne se fera pas.
11:22 C'est vrai que c'est impossible, mais ça serait une telle cure d'austérité,
11:25 ils sont capables de le faire, puisqu'ils ont déjà décidé,
11:28 quand même, déjà 20 milliards de moins cette année, de baisser.
11:31 C'est presque une goutte d'eau, Eric Coquerel, finalement.
11:33 De quoi ?
11:34 20 milliards, 10 milliards, les 10 milliards de cette année.
11:36 Non mais à l'échelle de ce qu'il faudrait faire, finalement.
11:38 À l'échelle de ce qu'il faudrait faire pour arriver à leur objectif, oui.
11:41 Là, on a une austérité astronomique.
11:46 Donc je n'y crois pas, je crois qu'ils n'attendront pas cet objectif.
11:48 Je pense que, tout simplement, ils continuent à donner des chiffres,
11:51 parce qu'il faut les donner vis-à-vis de l'Union Européenne, vis-à-vis des marchés,
11:53 mais que ça, ça marque surtout l'échec de leur politique.
11:56 Parce que moi, les déficits, pour moi, je l'ai toujours dit,
11:58 j'ai toujours assumé que la dette, je pense qu'on en fait trop.
12:01 Je veux dire que la dette est assumable, il faut regarder les intérêts de la dette.
12:04 On n'est pas un Etat du tout, contrairement à ce qu'on dit, en faillite.
12:08 La preuve, c'est que là, on vient de mettre des bons sur les marchés.
12:12 Tous les financiers sont venus, parce que la France est un pays sûr.
12:16 Donc on prête à la France, donc il n'y a pas un drame.
12:19 Je ne dis pas qu'il faut créer pour les déficits, mais quand c'est difficile pour investir,
12:23 pour permettre à la France de fonctionner, et donc pas faire des cadeaux plus riches,
12:26 ce n'est pas négatif.
12:28 Mais eux, ce n'est pas ça, leur problème.
12:30 Eux, ils disent que c'est le problème numéro un, et ils sont incapables de l'atteindre.
12:34 Il faut des recettes face à cela, vous préconisez toujours une augmentation d'impôt,
12:38 surtout pour les plus riches, ou alors ça peut concerner tout le monde ?
12:40 Alors déjà, les recettes, je suis bien content, parce qu'Emmanuel Macron nous donne raison.
12:43 On me donne raison, parce que moi, ça fait des années que j'explique que le problème,
12:45 c'est les recettes, ce n'est pas les dépenses.
12:47 Et vous avez vu que…
12:48 Et Emmanuel Macron dit pas d'augmentation d'impôt.
12:49 D'accord, mais je pars du…
12:50 Mais son constat, après qu'Emmanuel Macron est en contradiction,
12:53 qu'il explique que c'est le problème des recettes et pas des dépenses,
12:56 la première chose qu'ils font, c'est baisser les dépenses,
12:58 ça, ça montre la contradiction de sa politique et le fait qu'ils sont en impasse.
13:01 Mais moi, à partir du moment où c'est des recettes,
13:03 ça veut dire qu'il faut peut-être réfléchir à comment on fait re-rentrer des recettes.
13:07 Et donc la question, ce n'est pas, contrairement à ce qu'est le but du gouvernement,
13:10 d'augmenter les impôts pour tout le monde.
13:12 La question, c'est d'arrêter de mal les baisser, comme on l'a fait pendant cinq ans.
13:15 Parce qu'en réalité, on a baissé principalement les impôts des plus riches,
13:19 des même des ultra-riches dans ce pays.
13:21 Quand je vous dis des ultra-riches, c'est parfois les 0,1%…
13:25 Le taux d'imposition augmente tant qu'on est riche,
13:28 mais c'est vrai qu'à partir d'un certain palier, très petit mais symbolique…
13:31 Ce n'est pas qu'il n'augmente plus.
13:32 En effet, il baisse.
13:33 Pour les milliardaires de ce pays, sachez qu'ils payent moins de 2% d'impôt sur le revenu.
13:36 Selon plusieurs études.
13:37 Et qu'ils ont transféré une grosse partie de leur revenu vers leur revenu professionnel,
13:41 leur revenu du capital, qui a été moins imposé par Emmanuel Macron.
13:44 Et que donc, on estime qu'à l'État, par rapport à ce que vous,
13:47 enfin à ce que n'importe quel Français, j'allais dire, paye par rapport à l'impôt sur le revenu,
13:52 on paie environ 18 milliards d'euros par an.
13:54 Donc, nous, ce que nous disons, c'est d'abord des recettes.
13:57 Par exemple, 15 milliards, très facilement atteignables,
14:00 en taxant les superdividendes, les rachats d'actions, etc.
14:02 C'est évoqué dans la majorité.
14:04 Oui, on l'a même voté dans ma commission avec des gens du Modem, etc.
14:08 Donc, on aurait mieux fait de nous écouter.
14:10 C'est de faire un état des lieux des niches fiscales.
14:13 On pense qu'il y en a beaucoup à récupérer,
14:15 la niche copée, les niches polluantes et autres.
14:17 Et des aides aux entreprises sans condition.
14:19 Moi, je pense que… Nous, on a regardé, je termine là-dessus,
14:22 le groupe France Insoumise, on peut récupérer, on pense,
14:24 150 milliards par an.
14:25 J'ai regardé de mon côté ce que je pense pouvoir être majoritaire à l'Assemblée,
14:29 parce que dans ma commission, je vois bien qui est prêt à voter quoi.
14:32 Je pense que très facilement, il y aurait plus de 40 milliards à récupérer.
14:35 Eh bien, c'est mieux que de baisser les dépenses publiques.
14:37 Emmanuel Macron, à propos de rentrée fiscale,
14:40 il veut une contribution sur le marché du livre d'occasion.
14:43 Il l'a évoqué hier.
14:44 Une sorte de taxe, car selon lui, le livre d'occasion,
14:47 sur certaines plateformes, peut être un contournement du prix unique du livre.
14:51 Est-ce que vous soutenez cette idée ?
14:53 On ne baisse pas les impôts.
14:55 Pas qu'ils sont touchés aux impôts, mais on augmente les taxes.
14:58 C'est un peu comme l'histoire de la TVA sociale.
15:00 On ne baisse pas les impôts, mais on assure que peut-être qu'à l'avenir,
15:03 c'est Bruno Le Maire qui parle d'une TVA sociale qui est l'impôt le plus injuste.
15:07 Non, je ne suis pas d'accord avec cette optique.
15:09 Je pense que c'est bien que des livres d'occasion se vendent, personnellement.
15:12 Voilà.
15:13 Parce que je pense qu'il faut que les gens livrent.
15:15 Donc, je pense que ce n'est pas ça, les solutions.
15:17 Les solutions, je vous dis, c'est de revenir à un impôt plus juste,
15:20 plus redistributif, et puis aussi de considérer qu'il faut très certainement
15:25 une politique de sériété, une politique de relance de l'activité économique
15:29 par la transition écologique, parce que le grand absent,
15:32 en plus de leur politique, dans ce qui est annoncé,
15:34 c'est la transition écologique.
15:35 Et c'est ça, la dette la plus importante.
15:37 Éric Coquerel, puisque vous parlez de justice économique, de justice sociale,
15:39 qu'est-ce que vous pensez de cette annonce du ministre du Logement,
15:42 Guillaume Gasparian, qui annonce que c'est fini, le logement social à vie.
15:46 Si on commence à gagner trop, eh bien, on devra quitter son HLM.
15:50 Est-ce que c'est une mesure en faveur des plus modestes ?
15:53 C'est surtout une mesure pour éviter de se poser les vrais problèmes.
15:55 Les vrais problèmes, c'est qu'il y a moins dix pour cent d'investissement public
15:58 dans le logement depuis 2017, et qu'on n'a jamais construit aussi peu
16:02 de logements sociaux en France depuis trente ans.
16:04 Le problème, ce n'est pas les huit pour cent de personnes qui…
16:06 Il faut juste construire plus.
16:08 Comment ?
16:09 Il faut construire plus.
16:10 Il faut construire plus.
16:11 Il faut arrêter de faire des politiques qui désagrègent le logement social.
16:14 C'est normal que quand on a les moyens de ne pas être dans un logement social,
16:17 on y soit.
16:18 Ce n'est pas normal, sauf qu'aujourd'hui, les huit pour cent en question, déjà,
16:21 la plupart payent des surloyés.
16:23 Ne croyez pas, mais ils payent des surloyés.
16:25 Ça existe déjà.
16:26 Qu'est-ce qui se passe ?
16:27 On pense que c'est 400 000 personnes.
16:29 Beaucoup sont des personnes âgées.
16:31 On pense qu'on doit mettre aujourd'hui 400 000 personnes sur le logement privé.
16:36 Au-delà de 75 ans, on ne peut pas exclure des habitants de leur HLM.
16:40 En réalité, ce que vous êtes en train de dire, c'est que non seulement la loi,
16:44 aujourd'hui, oblige les offices de HLM à une révision annuelle,
16:47 que, en fonction de ça, vous avez des décisions soit de surloyer,
16:51 soit même un locataire peut déjà, aujourd'hui, par la loi,
16:54 ne plus pouvoir rester dans son loyer si le cas est vraiment trompé.
16:58 Pourtant, ça se concentre, en plus, sur Paris.
17:00 Donc, c'est un effet d'annonce qui est fait pour éviter le vrai problème.
17:03 C'est qu'on ne construit plus assez de logement social dans ce pays.
17:06 Merci beaucoup, Éric Coquerel, député de la France Insoumise,
17:08 de Seine-Saint-Denis, président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale,
17:12 invité du 8.30 France Info, ce matin.

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