Bilan des émeutes de l’été dernier : 50.000 émeutiers et plus de 30% de mineurs pour un coût des dégradations d'environ 1 milliard d'euros..

  • il y a 5 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 - Jean-Claude Dacy, Olivier Dartigolles, le dernier sujet que je voulais aborder avec vous, c'est ce bilan des émeutes de Nanterre.
00:05 Quel bilan justement en tirer ? 793 millions d'euros, l'addition est salée.
00:10 Et quels enseignements peut-on en tirer ? Eh bien avant d'en discuter avec vous, écoutez François-Noël Buffet.
00:16 Il est sénateur Les Républicains, président de la Commission des lois et auteur de ce rapport du Sénat.
00:21 - Quelques chiffres. Des actes de violence ont été recensés dans 672 communes.
00:26 Soit deux fois plus de communes qu'en 2005. Un milliard d'euros de dommages aux biens au global.
00:32 793 millions d'euros, d'ailleurs comptabilisés pour les assureurs, pour l'indemnisation de 16 400 sinistres.
00:38 Quand même 50 000 émeutiers estimés. 45 000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés.
00:44 Ce bilan, je tenais à vous le faire parce qu'il traduit l'ampleur du phénomène.
00:48 Plusieurs parties du territoire semblaient prêtes pour un affrontement avec les forces de l'ordre.
00:52 Comme en témoignent d'ailleurs les importants stocks préconstitués de mortiers d'artifices,
00:57 ainsi que la coordination qui a pu être constatée et le modus operandi des participants.
01:02 C'est un point essentiel de ces événements.
01:05 - François-Noël Buffet, sénateur LR, qui a donc rédigé ce rapport sénatorial sur le bilan des émeutes de Nanterre.
01:11 Un chiffre qui interpelle 50 000 émeutiers liés à Artigone.
01:15 - Merci aux parlementaires parce que ce n'est pas l'exécutif qui nous a permis d'avancer sur nos connaissances fines de ce qui s'est passé.
01:22 C'est de mémoire en juin dernier, ça je viens de ça.
01:24 Donc là le parlement fait son travail.
01:27 On avait discuté, beaucoup débattu et réfléchi à l'époque sur une cartographie un peu nouvelle.
01:33 Notamment sur ces villes moyennes qui avaient défrayé la chronique.
01:38 Où au petit matin la population se réveille en disant "mais qu'est-ce qui est en train de nous arriver ?"
01:42 Et après ce à quoi je pense toujours c'est que ce sont souvent des quartiers prioritaires de la ville
01:46 qui accumulent un très grand nombre de difficultés.
01:49 Quand il y a des équipements publics qui partent dans les flammes.
01:54 C'est toujours des services en moins pour une population déjà fragilisée.
01:58 J'ai souvenir de ces émeutes, vous vous souvenez cette dame d'un quartier populaire
02:01 qui va vers l'école et qui dit aux émeutiers "non pas l'école, pas l'école, ne touchez pas l'école".
02:06 Donc au final c'est un coup monstrueux et qui tape des territoires qui sont déjà en difficulté.
02:11 - 243 établissements scolaires effectivement endommagés ou très abîmés.
02:14 - C'est ça qui est une horreur absolue et qui démontre hélas le malaise profond
02:18 qui existe dans notre pays. On en a parlé tout au long de cette émission.
02:23 La France, l'état français est en pleine déliquescence sur ce terrain.
02:28 Ils refusent même de voir la vérité.
02:31 Je parlais tout à l'heure des statistiques ethniques, non pas pour recenser tout le monde
02:34 mais pour savoir un peu à quoi on a affaire.
02:37 On a une jeunesse de descendants et enfants de migrants qui sont, pour beaucoup d'entre eux, pas tous évidemment,
02:44 mais pour beaucoup d'entre eux qui sont dans une situation compliquée.
02:48 Certains en France disent "mais c'est du culturel et c'est du social, circulez, il n'y a rien à voir,
02:52 il faut aider la famille, il faut aider les enfants, il faut soigner leur éducation sûrement".
02:57 D'autres, dont je suis, disent qu'à côté de ça, il y a urgence.
03:02 Et il y a urgence à avoir pour la justice française un certain nombre de moyens et de politiques pénales.
03:08 - Claire ou il faire les deux Jean-Claude ?
03:11 - Je suis d'accord mais là il y a urgence, soignons l'urgence.
03:13 - Préconisation du Sénat, le blocage de certaines fonctionnalités des réseaux sociaux en cas de grande tension.
03:18 Vous approuvez Olivier Dertigold ?
03:20 - Oui parce que bien sûr c'est sur des boucles où...
03:22 - Ça avait été le cas d'ailleurs dans la foulée.
03:24 - Oui bien sûr mais j'ai envie de dire que c'est une partie du problème et c'est loin de recouvrir tout le problème.
03:32 - Pour vous c'est pas la solution ?
03:33 - Non c'est pas une solution.
03:34 - Parce qu'il y a eu un effet Meute qui s'est créé par votre boulet.
03:36 - Non mais c'est pas une solution, quelque part ils trouveront d'autres moyens,
03:39 ils prendront le téléphone classique ou ils trouveront d'autres systèmes pour.
03:42 C'est un moyen de limiter peut-être la casse, pourquoi pas.
03:46 - En tout cas c'est une idée.
03:47 - Les Chinois font ça. Dans les pays non démocratiques on fait ça régulièrement.
03:50 - Oui on stoppe carrément.
03:51 - En France ce sera peut-être plus compliqué.
03:53 - Plus compliqué.
03:54 - Encore une fois le malaise n'est pas là, même si les réseaux sociaux font partie des difficultés qui sont les nôtres, évidemment.
04:00 - Merci beaucoup Jean-Claude Dacier, Olivier Dertigold.
04:02 - Merci.
04:03 - C'est passé à la vitesse de la lumière une fois encore.
04:04 On se retrouve demain dès 13h pour de nouvelles aventures et un décryptage de l'actualité avec vous chers auditeurs d'Europe 1
04:10 On vous remercie pour leurs interventions précieuses aujourd'hui.
04:12 C'était Céline Giroux sur Europe 1, de retour demain entre 13h et 14h.

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