"Il y a plein de raisons pour lesquelles l'écologie est difficile à aborder en politique mais ce n'est pas les écologistes le problème . Ce sont les seuls, qu'ils soient élus, associatifs, qui se bougent", assure Marine Tondelier. "On peut toujours faire mieux mais certains font vraiment pire", dit-elle. Selon la secrétaire nationale du parti "Les Ecologistes", "l'écologie c'est le sujet du siècle". "Il y a plein d'autres sujets mais celui-là prédétermine toutes les autres batailles que l'on a à mener. Si on perd la bataille du climat, alors les autres sujets, on n'aura plus à s'en préoccuper", juge-t-elle.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00 Ce devrait être le sujet central, au moins l'un des sujets centraux de la vie politique.
00:04 Et pourtant, entre crise agricole, coupe budgétaire ou remise en cause du pacte vert européen,
00:10 l'écologie passe clairement au second plan.
00:13 Est-ce la preuve d'ailleurs de ce phénomène ? A deux mois des élections européennes,
00:16 deux mois tout juste aujourd'hui, la liste écolo est bloquée dans les sondages, dans
00:20 les intentions de vote en quatrième position.
00:22 Marine Tendelier, vous êtes la secrétaire nationale du parti Les Écologistes, anciennement
00:26 Europe Écologie Les Verts.
00:28 Bonjour !
00:29 Vous êtes également élue municipale à Hénin-Beaumont, le fief électoral de Marine
00:32 Le Pen et conseillère régionale des Hauts-de-France.
00:35 Le standard est ouvert, 0,1, 45, 24, 7000, ainsi que l'application France Inter pour
00:41 nous écrire et vous interpeller, Marine Tendelier.
00:44 Alors l'écologie au second plan, quelle est votre part de responsabilité à vous,
00:49 parti écologiste ?
00:50 J'espère que vous voyez le problème dans votre raisonnement quand même, parce qu'il
00:53 y a plein de raisons pour lesquelles ce sujet est difficile à aborder en politique, on
00:57 en parlera, mais je voudrais bien qu'on m'explique pas ce matin que c'est les écologistes
01:01 le problème, alors que ce sont les seuls qui soient écologistes politiques, élus,
01:05 je pense notamment à nos maires écolos qui font un travail fantastique, qu'ils soient
01:08 associatifs, qu'ils soient entrepreneurs.
01:10 Les écologistes, c'est ceux qui se bougent aujourd'hui, et donc peut-être qu'on pourrait
01:13 plutôt poser la question à celles et ceux qui ne se bougent pas, voire qui bougent dans
01:16 le sens inverse.
01:17 On peut toujours faire mieux, mais certains font vraiment vraiment pire et peut-être
01:22 que c'est à eux qu'il faut poser la question.
01:23 Il peut y avoir un problème de positionnement qui vous est reproché d'ailleurs ?
01:26 Bien sûr, c'est nous le problème, il n'y a pas de problème.
01:28 Moi ce que je vous dis c'est que ce sujet, c'est le sujet du siècle.
01:31 Il y a plein d'autres sujets, mais celui-là prédétermine toutes les autres batailles
01:36 qu'on a à mener.
01:37 Si on perd la bataille du climat, alors les autres sujets, bientôt on n'aura plus à
01:41 s'en préoccuper.
01:42 Samedi 6 avril, on a enregistré les températures jamais enregistrées, températures jamais
01:48 aussi chaudes, depuis le début des relevés météo, avant un 15 avril.
01:52 On était le 6 avril.
01:53 Le début d'année a été le plus chaud de l'histoire, des relevés météo aussi.
01:57 Et quand on prend les 12 derniers mois, chaque mois, chaque mois était un record en lui-même.
02:02 Donc oui c'est dramatique.
02:03 Et vous savez, il y a beaucoup de chercheurs, y compris en neurosciences, qui ont étudié
02:07 ce qu'ils appellent le syndrome de l'autruche.
02:09 C'est-à-dire pourquoi le cerveau humain est conditionné pour ne pas réussir à appréhender
02:12 ce sujet.
02:13 C'est trop gros, c'est trop énorme, on ne sait pas quoi faire, on est tous un peu
02:16 responsables.
02:17 Donc il y a du déni, il y a de l'éco-anxiété.
02:19 Chacun réagit comme il peut à ce sujet, mais il est éminemment difficile.
02:24 C'est le défi le plus immense que l'humanité n'ait jamais eu à relever.
02:26 Et vous avez raison d'alerter sur le fait que c'est mal parti.
02:30 Et que moi je me rappelle, en 2019, la campagne européenne, on parlait beaucoup de ce sujet.
02:34 Nous sommes 5 ans après, le sujet est plus urgent, il se pose de manière encore plus
02:39 dramatique.
02:40 Moi je pense aux inondés, dans Nord Pas-de-Calais, dans la Creuse, dans notre région.
02:43 Je pense aux agriculteurs dont les rendements ont baissé de 20 à 30% à cause du changement
02:46 climatique.
02:47 Je pense à toutes les personnes qui sont déjà impactées dans leur vie quotidienne.
02:50 Et vous avez raison, on en parle moins.
02:52 Mais je vous repose la question, vous avez forcément une part de responsabilité, vous,
02:57 dans ce phénomène-là.
02:58 En tout cas, vous avez l'air de vouloir le penser.
03:01 Plus de 13% avec Yannick Jadot il y a 5 ans aux élections européennes.
03:06 8,5% pour l'alice de Marie Toussaint aujourd'hui dans les intentions de vote.
03:10 Encore une fois, est-ce que votre positionnement, qui est considéré par certains comme déconnecté,
03:16 est-ce que vous êtes retourné vers les privilégiés qui habitent dans les villes ? Est-ce que
03:20 ce positionnement est à la hauteur de l'enjeu ?
03:23 On mélange beaucoup de choses.
03:24 La première chose c'est que les bookmakers, c'est pas le match.
03:27 Les bookmakers c'est pas le match.
03:29 Et vous allez un peu vite en besogne en expliquant qu'en 2019 tout allait bien, Yannick Jadot
03:34 car à Cône et en tête, et puis que là ça va pas.
03:35 Marie Toussaint elle est au-dessus dans les sondages aujourd'hui que Yannick Jadot à
03:39 la même époque.
03:40 Elle est à 8,5, il était à 6.
03:41 Le matin même de l'élection, où il termine à 13,75, les sondeurs le donnent à 6.
03:46 Donc bookmaker, match, différence.
03:48 Deuxième chose, ce serait de notre faute, on s'y prendrait pas bien, etc.
03:52 En plus vous me parlez de l'écologie des centres-villes.
03:54 L'écologie c'est pour tous les territoires.
03:56 Moi je rentre de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, je vais à la Réunion et
04:00 à la Mayotte parce que je n'oublie pas les Outre-mer et les écologies se battent,
04:04 on le fait depuis des mois partout en France.
04:05 Dans la ruralité, dans les quartiers populaires, évidemment que ces territoires délaissés,
04:10 parfois un peu oubliés, sont en première ligne du changement climatique.
04:12 Donc je ne veux pas vous entendre dire ce matin qu'on ne s'occuperait que des bobos
04:16 des centres-villes, c'est faux.
04:17 Je relaie une reproche qui vous est souvent faite.
04:19 Et bien oui, mais alors vous le relayez, vous pourriez le faire avec nuance.
04:22 Et puis surtout, vous savez, être écologiste, c'est être un élu à la fois du quotidien
04:28 et du lendemain.
04:29 Bien sûr qu'il y a plein d'autres sujets tout le temps, on va en parler d'ailleurs
04:32 aujourd'hui, mais le propre des écologistes, c'est que jamais on oublie qu'on se bat
04:37 pour le lendemain, pour les générations futures et on ne se laisse pas aspirer par le quotidien
04:40 ce que fait le gouvernement, ce que font tous les partis politiques, par manque de temps,
04:43 par manque de formation ou parfois par malhonnêteté intellectuelle, ça c'est plus grave.
04:46 Mais vous voyez évidemment qu'on ne peut compter à la fin que sur les écologistes
04:50 pour faire de l'écologie.
04:51 On parlera sans doute ce matin des batailles qu'on vient de gagner à l'Assemblée
04:54 nationale, des réalisations de nos maires sur tous les territoires, de ce que les associations
04:58 nous aident à faire.
04:59 On se bat tout le temps.
05:00 Et donc je veux bien entendre à la fin que c'est de notre faute.
05:03 Moi je dis à tous ceux qui veulent nous rejoindre pour nous aider, faites-le, vous avez raison,
05:07 on n'est pas assez nombreux.
05:08 A tous ceux qui pensent que peut-être il fait mieux que nous, eh bien venez, remplacez-nous,
05:11 il n'y a pas de problème.
05:12 Je vous demande qu'est-ce que les sujets avancent.
05:13 En attendant, on est là, ça fait 40 ans et vous savez, on va fêter bientôt les 50
05:17 ans de René Dumont, sa première candidature écologiste à la présidentialité avec son
05:21 verre d'eau, comme ça, et il disait "regardez c'est un verre d'eau et vous savez, bientôt
05:25 on en manquera".
05:26 Tout le monde avait rigolé.
05:27 Il avait d'ailleurs écrit un programme qui s'appelait "L'utopie ou la mort".
05:29 Et à l'époque on disait "oui les écologistes c'est des utopistes".
05:32 Mais aujourd'hui c'est plus nous les utopistes.
05:34 Aujourd'hui les utopistes, ce sont toutes celles et ceux qui pensent qu'on va pouvoir
05:37 tout continuer sans rien changer, comme avant, et que ça va bien se passer.
05:40 Désolée de vous le dire ce matin.
05:41 - Alors justement, comme vous le voyez, par exemple, que le pacte vert européen, qui
05:45 est censé tendre vers la neutralité carbone en 2050, est remis en cause, que beaucoup
05:51 de pays, de dirigeants de l'Union Européenne veulent le détricoter.
05:55 Comment vous expliquez cela ?
05:56 - Bah parlons-en justement.
05:58 Il faut se dire ce que c'est l'Europe depuis des décennies.
06:00 C'est une cogession entre les socialistes en gros et les libéraux, j'y inclue la droite
06:05 et les macronistes pour la France.
06:07 Ils sont en cogession.
06:08 C'est le ventre mou de l'Europe.
06:09 Ils sont là, selon les résultats, ils sont toujours un peu là au milieu et puis ils
06:12 sont aux manettes.
06:13 Et qu'est-ce qu'ils font, comme ce ne sont pas des gens très courageux, en fait ?
06:17 Ils regardent un peu le sens du vent.
06:18 Et donc quand le sens du vent va vers plus d'écologie, que c'est ça que réclament
06:22 les citoyens, alors ils y vont.
06:24 Et puis quand il y a ce qu'on appelle des backlashs, où on demande plus de sécurité,
06:28 plus de rigueur, la xénophobie monte, c'est dur, pour tout le monde ça se tend, alors
06:32 là ils font comme ils vont le faire cette semaine.
06:33 Ils s'apprêtent à voter un pacte sur asile et immigration avec des choses terribles,
06:38 très régressives, qui vont mettre en danger des gens, il faut le dire, c'est plus de
06:41 gens qui vont mourir dans la Méditerranée et qu'on va laisser à leur triple sort en
06:46 ne s'en préoccupant pas ou en laissant en première ligne les gens à Lampedusa, Mayotte,
06:49 qui vont devoir se débrouiller comme ils peuvent.
06:50 Et ça c'est inadmissible.
06:52 Et donc ce qui va se passer le 9 juin avec l'élection européenne, c'est que vous
06:55 pouvez voter pour que ce soit tout comme avant, les socialistes, les macronistes, la droite,
06:59 ça c'est le ventre mou de l'Europe, ou vous pouvez faire un choix radicalement différent.
07:02 Certains prendront un bulletin à un rassemblement national, mais toutes celles et ceux qui veulent
07:06 mettre la barre de l'autre côté, pour plus d'espoir, pour de la joie, de l'enthousiasme,
07:11 des mesures qui soient positives, qui se battent pour la justice environnementale, sociale,
07:15 alors il y a un bulletin qui permet de le faire dans toute l'Europe, c'est le bulletin
07:17 vert.
07:18 Et s'il y a la tentation de remettre en cause ce Green Deal, ce pacte vert européen, c'est
07:22 aussi parce que les normes environnementales sont de plus en plus contestées dans ces
07:27 pays.
07:28 Et d'ailleurs, ces normes environnementales sont de plus en plus décrites aujourd'hui
07:33 comme un carburant au populisme et aux extrêmes droites.
07:37 Un carburant renouvelable, j'espère, car nous sommes contre les énergies fossiles.
07:39 J'imagine que ça doit vous poser question.
07:42 Vous avez raison de dire qu'il y a un problème d'acceptabilité sociale, de la manière
07:45 dont ça fonctionne aujourd'hui sur l'écologie.
07:47 Moi ce que je vous répondrais, c'est qu'il n'y a rien de pire, rien de pire, que l'écologie
07:52 quand elle n'est pas faite par des écologistes.
07:53 Parce que ça se transforme en mesures péremptoires, punitives.
07:57 Parfois c'est l'écologie punitive.
07:58 Mais l'écologie punitive, c'est pas la mienne, c'est pas la nôtre.
08:01 Nous c'est l'écologie de la joie, de justice, d'espoir, de redistribution, de
08:05 renaissance du pouvoir de vivre.
08:06 Leur écologie, ils ne savent pas le faire.
08:08 Donc sinon ils ne font rien pendant des années, puis d'un coup ils paniquent, paf, punition.
08:12 Paf, ah tiens les agriculteurs, les petits, puis c'est jamais contre les gros, c'est
08:15 pas contre Total, contre les hauts, c'est contre les petits agriculteurs.
08:18 Allez hop, 3 centimes de plus par litre pour votre tracteur, alors qu'évidemment celui
08:22 qui a un tracteur il ne va pas les moissonner en vélo, donc il n'a pas trop d'alternatives,
08:24 et on s'en prend aux plus petits.
08:26 C'est un système qui est fort avec les faibles et faible avec les forts.
08:29 Qui à aucun moment ne se pose la question de l'acceptabilité sociale, de la justice
08:32 des mesures qui sont mises en œuvre.
08:34 Et donc ça, c'est l'écologie quand elle n'est pas faite par les écologies.
08:36 - Qu'est-ce que vous feriez différemment vous aujourd'hui ? Comment vous metriez en
08:41 œuvre ces politiques-là de manière plus progressive, moins brutale ?
08:45 - Mais nous en fait déjà on n'est pas là pour, je vais être un peu vulgaire, excusez-moi
08:48 par avance, mais on n'est pas là pour emmerder les gens.
08:50 On n'est pas là pour emmerder les gens qui galèrent déjà du fait des mêmes politiques
08:53 d'ailleurs qui en général cumulent les emmerdements envers les gens.
08:57 Il y a des mesures assez simples que Marie Toussaint, notre tête de liste, propose.
09:00 Par exemple l'ISF climatique.
09:02 Parce qu'aujourd'hui c'est Robin des Bois à l'envers, c'est-à-dire qu'on taxe de
09:05 plus en plus, on demande plus d'efforts en France aux chômeurs, aux gens qui ont l'allocation
09:09 logement, aux personnes, aux petits retraités.
09:12 Alors là c'est toujours plus d'efforts.
09:13 Par contre les grands on ne leur demande jamais rien.
09:15 Et bien nous on propose l'inverse, ça paraît assez simple en fait.
09:18 Donc c'est l'ISF climatique.
09:19 - C'est ce que proposait l'économiste Jean Pisaniferi dans son rapport l'année dernière.
09:22 - C'est ce que proposent les écologistes depuis des décennies.
09:24 Et même le conseiller économie de Macron, celui qui a écrit son programme en 2017,
09:29 finit par dire "non, en fait c'est une bonne idée, je le propose aussi".
09:32 Bon ben voilà, encore une consécration pour les écologistes, maintenant il faut le faire.
09:35 On propose aussi, c'est une proposition de Marie Toussaint, elle est la seule à le proposer,
09:39 que les Etats, mais en fait via l'Europe, prennent des parts dans toutes les boîtes
09:45 pétrolières que compte notre Europe.
09:48 C'est-à-dire qu'ils montent la participation publique à 51% pour qu'on prenne le contrôle,
09:53 qu'on les force à faire du renouvelable.
09:54 Parce qu'aujourd'hui, ces boîtes sont dans l'impunité la plus totale.
09:56 Et en plus ils s'appellent "total", mauvais jeu de mot.
09:58 Mais vous savez, "total", où tous les autres pétroliers, dans les années 70, ils ont commencé
10:02 à avoir les premiers rapports qui leur disaient l'impact qu'avait leur activité potentiellement
10:06 sur l'avenir de l'humanité.
10:07 Non seulement ils n'ont rien fait, ce qui est déjà un problème, mais en plus ils
10:11 ont mis en place ce qu'on appelle la fabrique du doute.
10:12 Ils ont dénigré, manipulé, ils ont vraiment mis en place des campagnes de diffamation.
10:18 Ils ont intimidé les scientifiques qui sortaient ces chiffres et ils ont tout fait pour les
10:21 dissimuler, ce qui est extrêmement grave.
10:23 Et aujourd'hui, ça va encore être de la faute des écologistes.
10:25 Donc ça commence un peu un bienfaire et ces gens-là doivent répondre à leurs actes et
10:28 doivent payer.
10:29 - Alors dans ce contexte, la Cour européenne des droits de l'homme rend aujourd'hui une
10:33 décision très attendue.
10:35 Pour la première fois, elle se prononce sur la responsabilité de plusieurs États, 32
10:40 États, face au changement climatique.
10:42 Pourquoi ça tourne cette décision ?
10:44 - Ce qui est extrêmement intéressant, c'est qu'on reconnaît que oui, le droit à un avenir
10:49 climatique est un droit humain.
10:50 Ce n'est plus juste une question écologique, c'est une question d'avenir de l'humanité.
10:54 Donc oui, c'est un droit humain.
10:55 Je remercie énormément toutes celles et ceux qui se battent, y compris en justice, parce
10:59 que j'ai parlé de l'action de nos élus, j'ai parlé des associations, j'ai parlé
11:02 des partis politiques, j'ai parlé des entrepreneurs, mais il y a aussi des justiciables qui finissent
11:06 par aller contester devant la justice.
11:08 Et souvent, ils gagnent.
11:09 La France a quand même été condamnée par la justice française pour inaction climatique.
11:13 Alors, ce n'est pas juste des procédures judiciaires qui vont faire gagner la bataille,
11:19 mais chacun est à son poste et tous les moyens qu'on peut employer pour gagner cette bataille
11:22 du climat doivent être mis en œuvre, parce que comme je vous l'ai dit, c'est la bataille
11:25 du siècle qui prédétermine toutes les autres.
11:27 - Une question Marine Tondelier, chef du parti des écologistes, pour vous au Standard d'Inter.
11:31 Bonjour Didier.
11:32 - Bonjour Didier.
11:33 - Bonjour.
11:34 - Nous vous écoutons.
11:35 Alors, j'ai une question.
11:37 Moi, j'entends que vous défendez et vous luttez contre les énergies fossiles.
11:42 Ça, je le comprends forcément, puisque c'est ce qui participe au réchauffement climatique.
11:46 Mais vous défendez du coup le nucléaire, puisque quand on défend l'électricité, on va forcément
11:52 utiliser beaucoup d'énergie nucléaire.
11:55 - En France.
11:56 - En France, avec la relance des EPR, tout ça.
12:00 Donc, c'est un sujet où on n'entend pas beaucoup.
12:03 Et du coup, en plus, moi, c'est lié aussi au train.
12:07 On nous dit toujours que les écologistes sont favorables au train.
12:10 Mais nous, en Provence, je suis à Toulon, et on a un gros projet de ligne nouvelle qui
12:15 va marcher à l'électricité, certes, mais qui demande des travaux énormes et qui ne
12:20 seront pas équilibrés au niveau CO2 avant 2050, voire 60.
12:23 Donc, je voulais savoir un petit peu quelle était votre vision.
12:26 - Marine Tondelier, sur le nucléaire d'abord.
12:29 - J'entends que toutes les personnes qui se disent "comment on fait, comment on fait,
12:32 se disent que le nucléaire va nous sauver, comme certains agriculteurs pensent que les
12:36 mégabassines vont les sauver".
12:37 Moi, j'appelle ça des objets traditionnels.
12:39 C'est comme les doudous pour les enfants.
12:40 On leur dit "prenez ça, ça va bien se passer".
12:42 C'est un peu plus compliqué que ça, et personne n'est obligé de choisir entre la peste et
12:46 le choléra.
12:47 Je le formulerai comme ça.
12:48 On voit bien que les promoteurs du nucléaire proposent ça comme la solution magique.
12:52 Malheureusement, on n'a pas de solution magique pour traiter ces déchets, qui ne sont pas
12:56 vraiment meilleurs que le changement climatique pour les générations futures.
12:58 Ce n'est pas une énergie indépendante, et au moment où on doit sanctionner réellement
13:02 Poutine pour ce qui est en train de se passer à Gaza, et on continue de dépendre de lui
13:10 pour l'approvisionnement en uranium enrichi et pour le traitement de nos déchets, c'est
13:14 quand même un vrai sujet.
13:15 Et puis, celles et ceux qui vous disent que le nucléaire va nous sauver, il faudrait
13:19 qu'ils m'expliquent comment ils vont.
13:20 - Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre, drastiquement, sans le nucléaire
13:23 aujourd'hui ?
13:24 - Sur le nucléaire, il faut dire les choses.
13:25 C'est extrêmement long à développer.
13:26 L'EPR de Flamanville, ça fait combien d'années qu'on l'attend, et ça fait combien de milliards
13:30 de déplacements en plus ? On ne sait pas le faire.
13:32 On ne sait pas encore le faire.
13:33 Et celles et ceux qui vous disent "ne vous inquiétez pas, des nouveaux EPR vont arriver",
13:36 ils n'arriveront pas avant 2040-2045.
13:38 C'est les faits.
13:39 Et donc, ils seront en fonction jusqu'à 2100-2110.
13:41 Emmanuel Macron, qui vous a dit qui aurait pu prévoir ce qui se passerait l'été prochain
13:44 sur le climat, il sait prévoir en 2100-2110 où sera le niveau de la mer, quand le niveau
13:50 du Rhône sera 40% moins élevé en 2050, il sait comment il aura assez d'eau pour
13:53 ses centrales.
13:54 Il sait ce qui fera des déchets qu'il n'arrive toujours pas à enterrer à Burre.
13:57 Voilà.
13:58 Moi, je vous dis, c'est un choix entre la peste et le choléra.
14:00 Je n'ai pas envie d'être anti-nucléaire par principe, comme si c'était ma raison
14:03 de vivre, mais franchement, je n'ai pas de raison d'être rassurée non plus, et
14:05 je ne le suis pas.
14:06 Quand le gouvernement, qui mise donc très fortement sur l'eau nucléaire, vous dit
14:09 "on a baissé les émissions de gaz à effet de serre en France de près de 5% l'année
14:13 dernière", en 2023 par rapport à 2022, ils n'existent pas.
14:17 Et on nous dit qu'on va réviser les accords de Paris en 2030 grâce à des EPR qui mirent
14:22 en 2040.
14:23 Donc si vous voulez déployer vite, faites des éoliennes, ça va beaucoup plus.
14:25 Mais mettez en avant ce chiffre, donc 4,8% de baisse de gaz à effet de serre.
14:28 Mais ça n'a rien à voir avec le nucléaire, vous savez d'où vient ce chiffre.
14:30 Il vient du fait qu'il a fait moins froid, on en a parlé tout à l'heure, et donc
14:33 que les gens ont dépensé moins de chauffage.
14:35 Il vient aussi du fait que les factures énergétiques étaient telles que certaines entreprises
14:40 ont tourné au ralenti, voire ont dû changer leur process de production, ça c'est bien,
14:43 ou ont dû fermer et délocaliser.
14:45 Qui va s'en réjouir ? Pendant le même temps, les vols domestiques, par exemple en avion,
14:50 ont augmenté de 21%.
14:52 Les vols internationaux de 27%.
14:54 C'est une aberration.
14:55 Et ça c'est leur responsabilité.
14:57 Pendant le même temps, alors qu'ils nous disent qu'il faut faire 10 milliards d'économies,
15:00 bon bah ok, où les prenez-vous ? Le premier poste d'économie, ça va être le ministère
15:05 de l'environnement.
15:06 2 milliards d'économies.
15:07 Par exemple, ils vont prendre 1 milliard sur la rénovation thermique des logements.
15:11 Vous savez ce que ça représente ? C'est 150 000 logements qui vont être rénovés
15:14 en moins.
15:15 C'est l'équivalent de toute la ville de Lille ou de toute la ville de Rennes.
15:17 Et donc non seulement c'est une aberration climatique, mais c'est en plus des personnes
15:20 qui vont continuer à ne plus savoir comment payer leurs factures de chauffage et qui seront
15:24 dans des bouilloires thermiques l'été.
15:25 C'est inadmissible.
15:26 En 2024, c'est inadmissible de faire ça et c'est irresponsable.
15:29 On parle du gouvernement, vous l'avez pris, disons-le, à son propre piège la semaine
15:33 dernière à l'Assemblée nationale en faisant adopter une proposition de loi prévoyant
15:37 d'instaurer des prix planchers pour les agriculteurs.
15:40 Ce qu'avait proposé Emmanuel Macron au salon de l'agriculture avant d'estimer que finalement
15:44 c'était une usine à gaz.
15:45 Est-ce que c'est juste une…
15:46 Enfin, on ne l'a pas fait pour piéger Macron, on l'a fait pour aider les agriculteurs,
15:48 je précise quand même.
15:49 De votre part, où est-ce que vous pensez que cette mesure peut réellement entrer en
15:53 vigueur ? Beaucoup d'experts disent que c'est très très compliqué à mettre en
15:57 œuvre.
15:58 Bien sûr que c'est compliqué.
15:59 Et aucun des problèmes que vivent les agriculteurs ne se résoudra simplement.
16:02 Donc déjà, moi je suis assez en colère de voir que toutes celles et ceux qui ont
16:06 été précipités sur les barrages en disant "mais nous on est avec vous depuis le début",
16:09 c'était les mêmes quand même qui votaient la PAC, en juste au niveau européen, en
16:12 nous disant qu'on était irresponsables de ne pas la voter.
16:14 C'est les mêmes qui votent et qui mettent en place les accords de libre-échange.
16:17 Et là, après cette moquée de nous sur cette mesure de prix plancher pendant des mois,
16:22 Emmanuel Macron, acculé, fini par lâcher au sein de l'agriculture qu'en fait c'est
16:25 une bonne idée.
16:26 Donc on dit "d'accord, ça tombe bien, on avait préparé une proposition de loi donc
16:28 on la remonte dans nos priorités, puisque même le président de la République dit
16:30 que c'est une bonne idée, mettons-là".
16:32 Et là les macronistes ne la votent pas.
16:34 La droite, ils ne sont pas là.
16:36 Ils avaient pitié le signe, il y avait quand même zéro député de droite au moment du
16:40 vote de cette mesure.
16:41 Et ils en ont quand même quelques-uns.
16:42 Donc c'est vraiment, c'est hypocrite et lâche, je le dis.
16:45 Et alors au Rassemblement National, ils étaient 11 sur 88 et puis ils étaient là, ils ne
16:48 savaient pas trop quoi faire.
16:49 Donc franchement, les masques tombent.
16:50 - Mais vous dites que c'est possible techniquement aujourd'hui de mettre en place ces prix planchers.
16:54 Ce n'est pas juste une tactique.
16:55 - Je vous rappelle déjà qu'impossible n'est pas français.
16:56 - Encore une fois, pour regagner des points vis-à-vis des agriculteurs.
17:00 - Je ne vous dis pas que ça suffira pour que les agriculteurs aient un revenu digne.
17:03 Je ne vous dis pas que ça suffira parce qu'il faut réformer la PAC, il y a cette histoire
17:06 de traité libre-échange sur lequel on se bat aussi depuis des décennies, comme sur
17:09 les prix planchers.
17:10 Il faudra aussi s'attaquer aux marges de la grande distribution parce que si on garantit
17:14 un prix plancher aux agriculteurs, un revenu digne, sans s'occuper des marges de la grande
17:19 distribution, alors il y a un risque d'inflation.
17:21 Et je vous rappelle que les agriculteurs et les consommateurs sont les deux dindons d'une
17:24 même farce, puisqu'ils sont payés moins cher pour leur production ces derniers temps.
17:27 Et nous, on achète plus cher les produits agroalimentaires.
17:29 Donc c'est bien que quelqu'un au milieu prend plus d'argent qu'avant.
17:32 Il se trouve que c'est la grande distribution de l'industrie agroalimentaire et les gens
17:35 qui se font des marges entre les deux.
17:36 Et donc cette mesure sur les prix planchers, c'est une énorme avancée.
17:40 Je remercie Marie Pochon qui l'a portée à l'Assemblée, la députée de la DROM, d'ailleurs
17:44 qui est fille et petite-fille d'agriculteurs, et qui ne lâchera rien comme Benoît Habitaud
17:48 au Parlement européen, comme Daniel Samon au Sénat pour défendre les agriculteurs.
17:51 Et puisqu'on parle de l'agriculture, sur le projet de loi agricole qui a été présenté
17:54 il y a quelques jours et qui, dans son article 1, place l'agriculture au rang d'intérêt
18:00 national majeur, au même titre que l'écologie, qu'est-ce que vous pensez de cela ? Vous
18:06 dites que c'est dangereux, ça vous inquiète ?
18:07 Il est grande parole, franchement.
18:08 Moi, ça m'exaspère.
18:09 Cette loi, elle est vide, il faut le dire.
18:11 Elle arrive très tard puisqu'elle était prévue en décembre dernier.
18:13 Moi, je m'étais dit que si c'est pour attendre et que ce soit mieux, pourquoi pas ? Mais
18:15 là, elle est arrivée, c'est pire.
18:16 Les syndicats agricoles disent qu'elle va plutôt dans le bon sens.
18:18 D'ailleurs, la FNSEA se réjouit que le gouvernement ait adopté une partie de son discours.
18:22 Elle va changer quoi cette loi pour le revenu des agriculteurs ? J'aimerais beaucoup que
18:24 Arnaud Rousseau me l'explique, parce qu'il n'y a rien concernant les revenus des agriculteurs.
18:28 Le patron de la FNSEA ?
18:29 Rien.
18:30 Donc c'est vide, on va gagner du temps, on ne va pas en parler, et on va parler des
18:32 vrais sujets sur lesquels on peut avancer.
18:33 Sur l'agriculture, pardon de vous en reparler, mais sur l'agriculture…
18:38 Ah non, moi c'est un plaisir, j'adore les agriculteurs et j'adore en parler.
18:41 Sujet d'intérêt national majeur, au même titre encore une fois que l'écologie, vous
18:46 craignez que l'un se fasse au détriment de l'autre ?
18:49 Déjà, si l'agriculture est un sujet d'intérêt majeur, ce n'est pas parce qu'Emmanuel
18:52 Macron décide de le mettre dans un article 1 de je ne sais quelle loi.
18:55 C'est parce que les Français aiment les agriculteurs, que les agriculteurs font partie
18:59 de notre patrimoine, c'est grâce à eux qu'on mange tous les jours, c'est eux
19:02 qui façonnent nos territoires.
19:04 Et quant à opposer agriculture et écologie, j'espère qu'on n'en est plus là, parce
19:08 que chacun l'a bien compris, et moi vous savez, avec tous les parlementaires que je
19:12 viens de citer, on a fait une tournée des fermes, on en a visité une quarantaine depuis
19:15 des mois, et tout le monde a bien compris, même les agriculteurs, on pourrait penser
19:18 qu'ils ne sont pas forcément écolos en premier, ils ont bien compris que si on ne
19:21 protège pas les sols, que si on ne protège pas l'eau, alors on ne protège pas l'avenir
19:24 de leur métier.
19:25 Il n'y aura pas d'écologie sans les agriculteurs, on doit faire la transition avec tout le monde,
19:29 mais il n'y aura pas non plus d'agriculture sans écologie.
19:31 Vous avez réussi aussi la semaine dernière à faire adopter un texte sur les polluants
19:34 éternels pour les interdire, on les appelle les PIFAS, les interdire dans les produits
19:39 cosmétiques ou certains vêtements.
19:40 Les polyfluoratilés, je vois que vous avez peur de le dire, je vous donne le nom scientifique.
19:43 Je préfère dire PIFAS, je vous remercie.
19:44 Les polluants éternels aussi, on peut les appeler.
19:46 Interdits, mais pas dans les ustensiles de cuisine, quand le gouvernement dit qu'il
19:50 n'y a pas d'études scientifiques montrant leurs dangerosités, par exemple dans une
19:55 poêle téfale, qu'est-ce que vous répondez ?
19:57 Déjà que ce n'est pas à nous de prouver la dangerosité, c'est aux producteurs,
20:02 aux industriels, à l'État de prouver que ça n'est pas dangereux.
20:04 C'est le premier principe, ça s'appelle le principe de précaution et c'est dans
20:07 la constitution.
20:08 Pour que chacun comprenne bien de quoi on parle, les PIFAS, c'est des molécules de
20:12 carbone fluore qui ont été développées dans les années 40 parce qu'elles sont
20:15 anti-adhésives, elles sont imperméables et elles aident à résister aux fortes chaleurs.
20:21 Et donc progressivement, on les a retrouvées partout.
20:23 Aujourd'hui, à chaque fois que vous respirez, que vous mangez, que vous buvez, quand vous
20:27 portez certains vêtements, quand vous utilisez certains cosmétiques, quand vous utilisez
20:31 certains essentiels de cuisine, n'en déplaise au gouvernement et à leurs fabricants, vous,
20:35 vous exposez aux PIFAS.
20:36 Et il y a une étude, non pas d'écologistes, mais de Santé publique France, qui est quand
20:39 même un peu sérieux, qui a montré dans sa cohorte Esteban que 100% de la population
20:43 française était imprégnée.
20:44 On a fait des tests sur les cheveux, même ceux de Guillaume Meurice.
20:46 On a fait des tests dans l'eau du robinet, nous les écologistes, partout en France.
20:49 Et on a montré qu'il y en avait partout, tout le temps.
20:52 Et il se trouve que, par ailleurs, c'est une substance qui est nocive, puisqu'elle
20:55 cause des problèmes endocriniens sur la thyroïde, des cancers, des problèmes de fertilité,
20:59 la grande cause d'Emmanuel Macron, vous savez, mais dès qu'il faut passer à l'action,
21:02 il n'est plus là.
21:03 Des problèmes cardiovasculaires, des problèmes de développement, j'en passe, c'est des
21:06 meilleurs.
21:07 Donc là aussi, vous allez continuer à vous battre pour que ce soit interdit, y compris
21:11 dans les ustensiles de cuisine.
21:12 Oui, mais parce que vous savez, ce sujet, là où c'est important, c'est qu'on dit
21:14 parfois "les écologistes, ils râlent", etc.
21:15 Moi, je veux bien entendre ça, mais ce n'est pas qu'on râle, c'est qu'on agit.
21:18 Et on n'agit pas seul.
21:19 On a réussi, sur un sujet qui n'était pas gagné d'avance, à mobiliser la société
21:23 civile écolo.
21:24 Je remercie beaucoup Camille Etienne qui a fait beaucoup aussi en sens, et à obtenir
21:27 à la fin une unanimité sur ce texte.
21:29 Une unanimité de tout l'hémicycle.
21:30 C'est très fort et ça ne s'arrêtera pas là, je peux vous le dire.
21:32 Une question de Clément pour vous, Marine Tourdelie, au Standard Inter.
21:35 Bonjour Clément.
21:36 Bonjour Clément.
21:37 Votre question.
21:38 Bonjour.
21:39 Moi, je suis agriculteur dans l'Ain.
21:40 Je suis la réaliste sur que c'est bien le programme des Insoumis et des Écolos qui
21:44 est le seul valable pour l'agriculture.
21:45 Du coup, qu'est-ce qu'il reste de divergence entre les écologistes et les Insoumis pour
21:50 faire une alliance ? Vu qu'on savait qu'il manquait dix voix aux dernières élections
21:54 pour être au deuxième tour.
21:55 Voilà.
21:56 Il manquait dix voix ? J'ai pas compris, à quelle élection il manquait dix voix pour
21:59 être au deuxième tour ? Ça m'a échappée.
22:01 En 2022, deuxième tour.
22:02 Dix voix ?
22:03 Un peu plus.
22:04 À la Nivelle, pour être au second tour.
22:05 Par commune.
22:06 Ah, chez vous.
22:07 Ah oui, d'accord.
22:08 Chez vous, chez vous.
22:09 Donc, dix fois trente-huit mille voix.
22:10 C'est ça.
22:11 Et ça rejoint la question de Nadia qui nous dit, merci Clément, qui nous dit "je vous
22:24 en veux d'avoir tourné le dos à l'Union de la Gauche sur l'application d'Inter".
22:27 Alors écoutez, la première chose, c'est que je remercie Clément qui nous appelle
22:31 en disant qu'il est agriculteur et qu'il trouve que le meilleur programme pour répondre
22:34 aux agriculteurs, c'est le programme des écologistes.
22:37 C'est bien la preuve que les agriculteurs comprennent cela, contrairement à ce qui
22:40 a été affirmé tout à l'heure.
22:41 La deuxième chose, c'est que les écologistes, non, ne sont pas des opposants à l'Union.
22:45 Je m'active d'ailleurs personnellement en tant que chef de parti et au nom de tout
22:48 mon mouvement, c'est ce que tous mes adhérents me demandent de faire, elle a préparé très
22:51 activement pour 2027.
22:52 C'est ce qu'on fera et s'il faut prendre nos responsabilités pour un, pour deux, pour
22:55 trois, pour douze, nous le ferons.
22:56 J'ai dit très tranquillement d'ailleurs que nous, il faudrait un candidat unique et
23:00 que nous faisions pas du fait qu'il soit écologiste un préalable à tout ça.
23:03 Je ne peux pas le dire plus clairement.
23:05 Par contre, les élections européennes, c'est une élection proportionnelle à un
23:08 tour.
23:09 Donc, on n'empêche personne d'être au deuxième tour puisqu'il n'y en a pas.
23:12 Et donc, c'est une élection où on vote avec son cœur.
23:14 On prend le bulletin, on se dit "tiens, c'est ça la priorité que je veux avoir".
23:17 C'est éminemment démocratique et donc c'est logique qu'on ait une liste écologiste.
23:21 Ça n'enlève rien à personne et on ne fait pas ça évidemment contre aucun parti de
23:25 gauche.
23:26 Moi, j'ai deux adversaires dans cette histoire.
23:27 Ils sont l'extrême droite et les macronistes en place.
23:29 Vous terminez Marine Tourdelier sur la démission de Julien Bayou.
23:32 C'est l'affaire qui agite votre parti.
23:34 Votre prédécesseur au poste de secrétaire nationale visé par une plainte déposée
23:38 par son ex-compagne notamment pour harcèlement moral.
23:41 Lui dénonce un archarnement à son encontre.
23:43 Vous ne regrettez pas d'avoir lancé cette enquête contre lui au sein de votre parti ?
23:47 Non, parce que je pense que je vous réponds là en tant que chef de parti et que chef
23:53 d'organisation.
23:54 J'ai pris la décision qu'aurait prise n'importe quel chef d'entreprise, n'importe
23:58 quel président d'association, n'importe quel patron de chaîne de radio aussi, pourquoi
24:01 pas, concerné par le sujet.
24:03 Parce qu'il était chef de notre organisation.
24:05 Ce n'est pas juste un problème de son ex-compagne.
24:07 Il y a quand même plusieurs personnes qui témoignent, qui m'ont appelé, qui m'ont
24:10 fait savoir des choses et d'autres.
24:11 Et le sujet n'est pas de les exposer à la radio.
24:13 Le sujet est que ce soit traité dans un cadre approprié, c'est-à-dire par un cabinet
24:16 d'avocats, avec une enquête à charge et à décharge, la présomption d'innocence
24:20 mais aussi la présomption de crédibilité des femmes.
24:22 Et puis par les personnes qui sont formées.
24:23 Vous direz au bout de cette enquête malgré sa démission ?
24:25 Évidemment, puisque les femmes sont encore là et que je vais vous dire, on a suffisamment
24:29 parlé de cette enquête dans les médias pour qu'elle aille au bout.
24:32 Parce qu'il faut qu'on sache maintenant ce qui s'est passé.
24:34 Et on le doit aux femmes.
24:35 Mais vraiment, il y a 25% des femmes dans ce pays qui sont victimes d'harcèlement
24:38 sexuel au travail.
24:39 C'est un sujet qui est partout, qu'on doit prendre extrêmement au sérieux.
24:42 Et on doit créer une culture de sécurisation des femmes dans les orgas professionnels,
24:47 dans les orgas politiques, dans la culture, partout.
24:49 Je sais que c'est plus dur dans les partis politiques.
24:50 Il se trouve que nous prenons nos responsabilités.
24:52 Et que cette enquête, je vais vous dire, non seulement il fallait la lancer, mais on
24:54 aurait dû le faire beaucoup plus tôt.
24:55 Il se trouve qu'à l'époque, le patron de l'orga qui aurait dû prendre la décision
24:58 était…
24:59 Julien Bayou.
25:00 Voilà, vous l'avez dit vous-même.
25:01 Vous me l'avez fait dire, bravo.
25:02 Merci Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Ecologistes.
25:05 La revue de presse à suivre.