• il y a 7 mois
À partir de témoignages exclusifs de plusieurs d’entre eux, d’éclairages et d’archives, une fascinante immersion au coeur du monde ritualisé des yakuzas, mafieux légendaires aujourd’hui sur le déclin.

Si le temps des yakuzas semble révolu depuis les lois des années 2010 contre le crime organisé, ces groupes mafieux japonais perdurent. Apparus à la fin du VIIIe siècle, quand l’empire recourt à des marginaux pour encadrer les jeux de dés et d’argent, les yakuzas (le terme signifie "8-9-3", une main perdante), issus des couches pauvres les plus discriminées du pays, trouvent dans les gangs un moyen de s’élever socialement. Régi par un code d’honneur, le Ninkyôdô ("la voie chevaleresque"), qui se transmet de génération en génération, leur monde est très ritualisé. Charismatique mafieux à l’allure débonnaire, Takeshi Ichiyama, qui règne sur le territoire de Kochi, montre non sans fierté son dos recouvert d’un immense tatouage, marque de loyauté à son clan. Chef à Asakusa, un quartier populaire de Tokyo, Akira Asakura, lui, se souvient avec émotion du sakazuki, le partage solennel de la coupe de saké qui a symbolisé l’allégeance à son oyabun (parrain). Traditionnellement, les yakuzas proscrivent le vol ordinaire ou à main armée et les agressions sexuelles. Ils tirent leurs revenus de divers trafics – dont celui de la drogue, pourtant interdit par leur code – ainsi que de la collecte de "taxes de protection" prélevées sur les restaurants, les casinos ou les bars à hôtesses, notamment à Kabukichô, le quartier rouge de la capitale. Présente sur tout le territoire nippon, cette mafia compte vingt-trois organisations – avec une myriade de clans et de groupes affiliés –, dont la plus importante, le Yamaguchi-gumi, a été fondée à Kobe en 1915. Longtemps acceptée par la société et les autorités comme un mal nécessaire contre la violence qu’elle prétendait contenir, cette pègre a pourtant perdu de son crédit au cours des dernières décennies en ensanglantant le pays par des guerres fratricides.

Monde vacillant

Nourrie d’archives et de saisissants témoignages, cette enquête chronique un monde crépusculaire. Hier acceptés et respectés, les yakuzas, gangsters légendaires qui ont enflammé les imaginaires et dont les films de Takeshi Kitano ont si justement restitué l’univers, sont aujourd’hui sur le déclin. Face à la caméra de Michaël Prazan, plusieurs d’entre eux, actifs ou repentis, se confient, la plupart à visage découvert, avec sincérité et une dignité de seigneurs déchus. Bravant la répression policière et les interdictions qui pèsent sur leurs prises de parole, ils racontent leur mode de vie clanique et plaident leur cause, défendant leurs valeurs et leurs traditions. Plongé au cœur de ce monde vacillant, le film retrace aussi en filigrane, à travers l’omniprésence de ces mafieux dans des secteurs clés de l’économie nipponne et leurs accointances avec les sphères politiques, l’histoire récente d’un Japon gangrené par la corruption. Auteur du best-seller T

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Transcription
00:00 Le boss de l'Ikedagumi, un clan du Yamaguchi Gumi, la plus grande organisation Yakuza,
00:22 était en train de se faire couper les cheveux quand on a tenté de le tuer.
00:25 Mais comme le boss se faisait couper les cheveux dans une pièce privatisée, l'un de ses gardes du corps a pu s'interposer.
00:32 Le garde du corps a été poignardé dans l'œil et il a failli mourir.
00:39 Voilà un exemple de la guerre sans fin entre ces deux factions.
00:45 Pourtant, même si cette guerre dure depuis sept ans, il n'y a pas eu un seul civil tué.
00:52 Donc la police se dit, autant les laisser s'entretuer et nous écraserons ce qu'il restera.
00:59 C'est peut-être la meilleure stratégie, car le plus grand ennemi des Yakuza, ce sont les Yakuza eux-mêmes.
01:08 Depuis les lois contre le crime organisé, promulguées dans les années 2010, on disait les Yakuza finis, laminés.
01:21 Pourtant, ils sont encore là.
01:24 Ces groupes mafieux prétendent contenir la violence par la violence et protéger la société.
01:33 Un mal nécessaire. Qu'en est-il au juste ? Pour le savoir, j'ai décidé de les rencontrer.
01:43 Bravant la répression policière et les interdictions qui pèsent sur leur prise de parole.
01:49 La plupart à visage découvert, ils ont accepté de se livrer et de répondre à mes questions.
01:55 - Bonjour. - Bonjour.
01:57 - Vous êtes le premier à venir ? - Oui.
01:59 - Vous êtes le premier à venir ? - Oui.
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04:45 [Musique]
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05:24 Je m'appelle Takeshi Ichiyama.
05:27 J'aurai 47 ans cette année.
05:29 Mon clan est le Kyudokai.
05:31 Son siège se trouve à Onomichi, Hiroshima.
05:34 Et je suis personnellement responsable du clan Ichiyama de Kochi.
05:38 [musique]
05:51 Ma carrière a commencé alors que j'étais dans un gang de motards,
05:55 après m'être enfui de chez moi à l'âge de 15 ans.
05:58 [musique]
06:01 C'est à cette époque que, dans le bar d'un ami,
06:03 j'ai rencontré mon Aniki, mon grand frère.
06:07 C'est comme ça que je suis entré dans ce monde.
06:11 [musique]
06:31 [musique]
06:44 J'ai une femme tatouée dans le dos, avec un serpent enroulé autour d'elle.
06:49 J'avais environ 23 ans quand je me suis fait tatouer.
06:53 A l'époque, tous les Yakuza le faisaient.
06:57 On appelait un maître tatoueur en dehors de notre territoire.
07:01 C'était la technique Wabori à l'époque.
07:05 On se faisait charcuter la peau sans prendre de pause,
07:08 cinq ou six à la fois.
07:11 Pour être franc, je me suis fait tatouer pour faire comme les autres.
07:15 J'ai simplement suivi le mouvement.
07:18 [musique]
07:25 Lorsque vous vous faites tatouer au Japon,
07:28 ce qu'on faisait autrefois aux criminels,
07:31 cela signifie « je suis un gangster ».
07:35 Je ne reviendrai jamais à la vie civile.
07:38 Désormais, ma vie sera celle d'un Yakuza.
07:42 [musique]
07:53 Dans le temps, il était courant que les boss payent les tatouages de leurs jeunes recrues,
07:58 parce que les tatouages peuvent coûter très cher.
08:01 En échange, vous pouvez vous tatouer le nom de votre organisation sur la poitrine,
08:06 et parfois celui de votre boss.
08:09 C'est une marque de loyauté à l'entreprise, poussée à l'extrême.
08:13 Si vous avez le blason du Sumiyoshi Kai ou du Kantorengo tatoué sur la poitrine,
08:18 il vous sera difficile de rejoindre une autre organisation comme le Yamaguchi Gumi ou le Aizu Kotetsu Kai, par exemple,
08:25 parce que vous êtes marqué.
08:29 [musique]
08:34 Comme je ne rejoindrai jamais une autre organisation, j'ai aussi le blason de mon clan.
08:40 [musique]
08:45 Autrefois, les tatouages étaient très douloureux, parce qu'ils n'étaient pas faits avec des aiguilles électriques,
08:50 mais avec une aiguille rouillée et du charbon de bois.
08:54 Ces aiguilles pénètrent profondément dans la peau.
08:57 Ça fait mal, ça saigne beaucoup.
09:02 Cela signifie...
09:05 Je suis capable d'endurer une grande douleur.
09:11 Si un Kusa vous voit avec des tatouages de couleur sur tout le corps, il sait que vous êtes un dieu.
09:16 Il sait que vous pouvez supporter la douleur, ce qui est assez effrayant.
09:21 [musique]
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09:46 Les Yakuza sont apparus pour la première fois dans l'histoire du Japon à la fin du 8e siècle.
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10:01 Le jeu de dés, qui est originaire de Chine, venait d'être introduit au Japon.
10:06 [musique]
10:11 Les jeux de dés sont rapidement devenus populaires dans l'aristocratie japonaise.
10:16 [musique]
10:21 L'empereur a rassemblé les Yakuza, c'est-à-dire les marginaux,
10:26 et il les a employés dans le secteur en pleine expansion des jeux d'argent.
10:31 [musique]
10:36 Donc, dès le début, leurs positions sociales étaient des plus basses.
10:41 [musique]
10:46 Le mot Yakuza fait référence à une main perdante au jeu de dés.
10:51 [musique]
10:56 Le mot Yakuza, en japonais, c'est une façon humble de dire "nous sommes des perdants".
11:01 Les Yakuza sont donc conscients qu'ils sont l'alliés de la société.
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11:41 Depuis toujours, les Yakuza sont issus des couches les plus pauvres et les plus discriminées du Japon.
11:48 Le crime est pour eux un moyen de s'élever dans la société et d'acquérir une forme de respectabilité.
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12:40 Je suis membre d'une organisation basée dans le Kanto,
12:45 mais qui s'étend sur l'ensemble du Japon.
12:50 Je m'appelle Akira Asakura.
12:55 [musique]
13:00 Mon organisation existe depuis le 17ème siècle.
13:05 Elle compte environ 300 membres, répartis dans tout le pays.
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13:25 Dès que j'ai appris à connaître mon boss actuel,
13:30 que j'ai été proche de lui, de sa façon de vivre, sa façon d'être,
13:35 je suis tombé sous le charme.
13:40 Et c'est comme ça que j'ai mis le pied dans ce monde.
13:45 Le plus fort moment ancré en moi, c'est quand j'ai reçu la coupe de saké de ses mains
13:50 pour devenir un yakuza.
13:55 C'est mon souvenir le plus fort.
14:00 [musique]
14:05 [musique]
14:10 Le sakazuki, l'échange de la coupe de saké,
14:15 c'est un rituel yakuza.
14:20 C'est le lien qui se forme entre le boss, qu'on appelle Oyabun, et une jeune recrue.
14:25 Tous deux doivent partager la coupe de saké.
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14:50 Quand on la reçoit, on devient le disciple du chef, l'enfant du père.
14:55 C'est comme ça qu'on intègre une famille yakuza.
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15:15 Le terme "Kumi", qu'on utilise pour désigner les organisations criminelles,
15:20 peut se traduire par le mot "famille".
15:25 C'est une famille sans lien du sang, où le chef est appelé Oyabun,
15:30 autrement dit, le père.
15:35 Sous le chef, il y a les Wakagashiras, qui signifient "petite tête jeune".
15:40 Et en dessous, ce sont les officiers de haut rang.
15:45 [musique]
15:50 Chaque mois, les yakuzas doivent payer leur cotisation.
15:55 [musique]
16:00 Les plus jeunes, qu'on appelle les branches, comme les branches d'un arbre,
16:05 collectent tous les mois entre 50 000 et 100 000 yens.
16:10 Ils remettent cet argent à leur chef de clan, qui payera sa cotisation à l'Oyabun.
16:15 L'argent est aspiré par le bas pour remonter jusqu'au sommet.
16:20 [musique]
16:25 [musique]
16:30 Si vous ne pouvez pas payer, vous ne pouvez pas rester dans l'organisation.
16:35 Et donc, la cotisation, c'est de l'argent
16:40 qui ne sort jamais à l'extérieur.
16:45 Le fisc n'a aucun moyen d'y accéder.
16:50 La police n'a aucun moyen d'enquêter là-dessus.
16:55 Voilà pourquoi les yakuzas fonctionnent en vase clos.
17:00 C'est ça, la vraie nature des yakuzas.
17:05 [musique]
17:10 [musique]
17:15 [musique]
17:20 Être yakuza, c'est un mode de vie.
17:25 Celui d'un homme, un vrai.
17:30 C'est une vie passionnante.
17:35 [musique]
17:40 On aime marcher en bombant le torse.
17:45 Manger et boire avec nos frères ou avec nos supérieurs.
17:50 Il y a plein de choses que j'aime là-dedans.
17:55 [musique]
18:00 [musique]
18:05 Je protège mon territoire.
18:10 J'écoute les problèmes des gens.
18:15 Je les aide de toutes les manières possibles.
18:20 [musique]
18:25 [musique]
18:30 [musique]
18:35 Le ninkyo-do, comme dit le vieux dicton,
18:40 c'est aider les faibles et écraser les plus forts.
18:45 En clair, c'est aider la veuve et l'orphelin,
18:50 quoi qu'on nous demande.
18:55 Ne pas penser qu'à soi-même.
19:00 C'est une assistance qu'on apporte en retour
19:05 des bienfaits qu'on a reçus.
19:10 [silence]
19:15 Eh bien, comment appelez-vous ça ?
19:20 La carotte et le bâton.
19:25 Par exemple, si je dois récupérer du fric pour le compte de quelqu'un
19:30 et que, quand j'arrive chez le type,
19:35 je sortirai l'argent que j'ai sur moi pour le leur donner.
19:40 Mais si le mec refuse de régler sa dette
19:45 et qu'il la ramène, je dirai à ce connard,
19:50 "Rends l'argent si tu veux pas qu'il t'arrive une bricole."
19:55 Lorsque les yakuzas parlent de ninkyo-do,
20:00 ils parlent de vols ordinaires,
20:05 de vols à main armée et d'agressions sexuelles.
20:10 Les choses qui interdisent le voisinage
20:15 et provoquent une augmentation de la criminalité de rue.
20:20 Traditionnellement, les yakuzas ne s'impliquaient pas dans ce type de délinquance.
20:25 Les yakuzas ont longtemps fermé les yeux sur leurs activités.
20:53 Quand j'ai débuté dans le journalisme,
20:58 Tokyo était divisé en plusieurs arrondissements.
21:03 De 1999 à 2001, j'ai couvert le 4e, où se trouve le Kabukicho.
21:20 Et Kabukicho, à l'époque où c'était un quartier encore humide, sale et non réglementé,
21:25 était une sorte de Disneyland géant pour adultes,
21:30 où tous les désirs sexuels les plus bizarres pouvaient être satisfaits.
21:35 Les gens venaient de toute l'Asie pour visiter les merveilles du Kabukicho,
21:40 de Chine, de Taïwan, du Vietnam.
21:45 Si vous aviez le bon guide, on vous laissait entrer dans des endroits normalement interdits aux étrangers.
21:50 Et parce que c'était une telle mine d'or,
21:55 chaque organisation yakuza avait son territoire à Kabukicho.
22:00 C'est de loin le meilleur endroit pour se faire de l'argent.
22:05 C'est pour ça qu'il y a de nombreux yakuzas à Kabukicho.
22:14 Mon nom est Yuichi Sakurai.
22:19 En 1977, j'ai rejoint le département de la police métropolitaine du Japon.
22:24 En tant qu'inspecteur, je travaillais sur la répression du crime organisé.
22:29 À Kabukicho, il y a beaucoup de bars et de restaurants.
22:41 Les gangs yakuza viennent de tout le pays pour y collecter des taxes de protection.
22:46 Ce sont des frais prélevés dans les restaurants et les commerces de rue par les gangsters.
22:51 Notre fric, on le gagne grâce au trafic de drogue,
23:01 à nos snack bars, nos restaurants, nos bars à hôtesse,
23:06 et à nos bars de la rue civile.
23:11 Et je pense que ça dépend d'un clan à l'autre,
23:16 mais en gros, on prend un pourcentage sur les bénéfices.
23:21 L'argent que l'on gagne, ce n'est pas proprement parlé un salaire.
23:29 Ce sont des revenus illégaux pour lesquels on pourrait se faire arrêter.
23:34 Et si on fait ces choses-là, c'est parce que ça rapporte gros.
23:39 Depuis toujours, nous récoltons des taxes de protection.
23:47 Sur notre territoire, on perçoit de l'argent dans tous les bars et les restaurants,
23:52 sous prétexte de les protéger.
23:56 Si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:01 Et si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:06 Et si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:11 Et si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:16 Et si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:21 Et si vous voulez travailler ici, vous devez nous payer.
24:26 Mais si la police débarque pendant que tout le monde fait la fête,
24:31 il faut fermer boutique.
24:36 Alors que si vous appelez les Yakuza, à qui vous payez la taxe de protection,
24:43 deux ou trois d'entre eux vont sortir l'agitateur pour lui dire
24:48 "Jeune homme, calmez-vous".
24:52 Et la soirée continuera comme si de rien n'était.
24:57 Les Yakuza prendront au passage une taxe de nuisance aux clients turbulents
25:02 qu'ils remettront au patron du bar en disant "Appelez-nous si ça se reproduit".
25:07 De plus, à Kabukicho, il y avait des casinos clandestins.
25:20 Des casinos bien gérés, situés en sous-sol d'un bâtiment,
25:25 avec des tables de baccarat et de poker, de belles femmes et de l'alcool de qualité.
25:30 Il y avait aussi de la prostitution, des salons de massage louches,
25:38 des pratiques sexuelles bien particulières, beaucoup de love hotels
25:43 et des bars à hôtesse, qui n'impliquent pas de relations sexuelles.
25:48 Les Yakuza se sont faits faire des affaires et prétendent vous aimer en flirtant avec vous.
25:53 On trouvait tout ça à Kabukicho.
26:14 On devait reverser une partie des revenus de notre travail de nuit aux Yakuza en charge du territoire.
26:19 Je suis originaire de Russie. J'ai 38 ans.
26:33 Je suis venue au Japon pour la première fois en 2003.
26:41 C'était pour le travail.
26:45 On m'a fait travailler dans un pub russe, un de ces clubs à hôtesses qui sont très courants au Japon,
26:54 où il s'agit de boire et de discuter avec des hommes.
26:59 C'était pour ça que j'ai commencé à parler avec des hommes.
27:04 Les clients n'avaient pas vraiment l'intention de discuter avec les filles.
27:23 Ils voulaient surtout s'amuser avec elles en touchant leur corps.
27:28 Le patron aurait aimé qu'on couche avec eux pour que les clients soient satisfaits.
27:33 Mais si nous ne voulions pas, nous n'étions pas obligés de le faire.
27:39 Des Yakuza faisaient aussi partie de la clientèle du club.
27:44 Je suis arrivée à la fin de mon travail.
27:52 J'ai commencé à parler avec des hommes.
27:57 Je suis arrivée à la fin de mon travail.
28:02 Les Yakuza faisaient aussi partie de la clientèle du club.
28:08 Ça arrivait qu'ils me proposent d'essayer des drogues.
28:15 Mais moi, j'ai toujours refusé.
28:21 Il y a du trafic de méthamphétamine qui se fait dans les coulisses.
28:30 Il y a des crimes et des délits.
28:34 Par exemple, les Yakuza prostituent des enfants.
28:39 À Kabukicho, on trouve des Yakuza de différents gangs.
28:50 Le Yamaguchi Gumi, l'Inagawa Kai ou encore le Sumiyoshi Kai.
28:57 Il y a aussi les marchands ambulants du Kyokuto Kai.
29:01 Et des Yakuza de gangs plus petits.
29:06 Au-delà de Tokyo, les Yakuza quadrillent l'ensemble du Japon.
29:23 Ce ne sont pas moins de 23 organisations.
29:27 Egrenant chacune une myriade de clans et de groupes affiliés qui se partagent son territoire.
29:33 Grâce à ces méthodes d'une redoutable agressivité,
29:38 le Yamaguchi Gumi, originaire de la ville de Kobe, citaille la part du lion.
29:44 Le Yamaguchi Gumi est la plus grande organisation Yakuza.
29:50 Elle a été fondée en 1915.
29:53 Le Yamaguchi Gumi était à l'origine une petite famille de Kobe.
29:58 Un petit clan qui en a absorbé d'autres.
30:02 C'est comme ça qu'elle est devenue la gigantesque organisation qu'elle est aujourd'hui.
30:19 Le Yamaguchi Gumi rassemble la moitié des Yakuza du Japon.
30:24 En 2010, il comptait près de 35 000 membres.
30:29 Si ses effectifs ont largement diminué ces dernières années,
30:35 il reste l'une des plus grandes organisations criminelles au monde.
30:40 Le Yakuza est un groupe de criminels qui a fait la guerre.
30:45 Il a fait la guerre en 1911.
30:48 Il a fait la guerre en 1912.
30:51 Il a fait la guerre en 1913.
30:54 Il a fait la guerre en 1914.
30:57 Il a fait la guerre en 1915.
31:00 Il a fait la guerre en 1916.
31:03 Il a fait la guerre en 1917.
31:06 Je suis devenu Yakuza en 1980.
31:10 À cette époque, j'ai eu la chance de devenir membre du Yamaguchi Gumi à Kobe.
31:20 J'ai gravi les échelons jusqu'au rang de chef de clan.
31:34 La raison pour laquelle je suis entré dans le monde des Yakuza,
31:38 c'est parce que je suis né au même endroit que Loyabun Taoka.
31:43 Et je me suis dit, ce grand chef Yakuza, il est de Shikoku, comme moi.
31:50 Je l'admirais.
31:52 Le Yamaguchi Gumi avait une importance négligeable dans le crime organisé à Kobe
31:58 avant la Seconde Guerre mondiale.
32:01 Mais après la guerre, Taoka, qui était un brillant stratège,
32:05 a réalisé qu'en contrôlant les docks, il pouvait contrôler la construction locale.
32:11 Il a aussi compris qu'il y avait beaucoup d'argent à se faire en gérant des entreprises de divertissement,
32:17 des sociétés de construction, des agences immobilières,
32:20 en prélevant un bénéfice sur la vente de drogue,
32:23 en diversifiant les activités illégales, comme les jeux d'argent,
32:27 tout en blanchissant ses revenus à travers des sociétés légales.
32:32 Taoka était un personnage très charismatique et très intelligent.
32:38 Il avait compris qu'utiliser la violence en faisant pression sur les gens
32:43 vous permet d'obtenir à peu près tout ce que vous voulez
32:46 et de réussir mieux qu'une entreprise qui ne recourt pas à la violence.
32:53 On l'appelait l'ours, parce qu'il avait l'habitude de griffer les gens.
32:58 Son courage, son stoïcisme face aux situations les plus délicates,
33:12 ont beaucoup impressionné et attiré à lui un tas de truands
33:15 qui tenaient absolument à se mettre à son service.
33:19 Il était un homme à l'aise, un homme à l'aise.
33:22 Il était un homme qui ne se sentait pas à son ordre.
33:26 Taoka, le troisième boss du Yamaguchi Gumi,
33:34 était un homme au-dessus de la mêlée.
33:37 Il était une personne vraiment merveilleuse.
33:41 Je suis venu à Tokyo au moment où il est décédé.
33:45 À sa mort, les membres du Yamaguchi Gumi se sont divisés
33:54 et ils se sont livrés à une terrible guerre de succession.
33:58 Ça a été une période très difficile pour tout le monde.
34:03 Il y a eu des guerres de guerre, des guerres de guerre.
34:07 Ça a été une période très difficile pour tout le monde.
34:11 Taoka est mort d'une crise cardiaque.
34:21 C'était un personnage si puissant qu'après son règne,
34:28 la vacance du pouvoir a entraîné une guerre de quatre ans
34:31 au sein du Yamaguchi Gumi, qui a fait de nombreuses victimes.
34:36 Il n'y a jamais eu de vrai chef Yakuza qui soit une femme,
34:40 même si certaines ont eu du pouvoir en coulisses.
34:44 Mais quand Taoka est mort, sa femme Miki,
34:47 qui était une femme incroyablement dure,
34:50 a dirigé l'organisation pendant trois ou quatre ans.
34:54 Elle a également joué un rôle important
34:59 dans le choix de son successeur, Takenaka.
35:03 Mais les résistances étaient telles
35:06 qu'une partie du Yamaguchi Gumi a fait sécession
35:09 et fondé l'Ichiwakai.
35:11 La guerre qui a fait rage pendant quatre ans
35:14 entre ces deux groupes a été particulièrement sanglante.
35:18 Il y avait des maisons attaquées aux camions béliers,
35:21 des gens assassinés à leur domicile.
35:24 Et comme cette guerre ne concernait que des Yakuza
35:27 qui s'enquêtent, il y a eu des guerres de guerre.
35:30 Et comme cette guerre ne concernait que des Yakuza
35:33 qui s'entretuaient, elle est devenue une sorte de spectacle.
35:36 Les journaux comptaient les morts.
35:38 - Je ne me souviens pas exactement combien
35:43 il y a eu de morts pendant cette guerre.
35:46 Plusieurs centaines de personnes ont été portées disparues,
35:50 et il a dû y avoir entre 100 et 200 tués.
35:53 Si vous incluez les blessés, ça fait des milliers de personnes.
35:59 A cette époque, rien que dans le Yamaguchi Gumi,
36:02 il doit y avoir 10 000 personnes qui ont été impliquées.
36:06 - C'était une époque où tuer et ne pas être tué était en moi.
36:16 J'étais jeune, j'avais ça dans la peau.
36:19 Je pensais que c'était cool de vivre de cette manière.
36:23 J'en suis nostalgique.
36:26 J'avais toujours 2 pistolets sur moi,
36:29 2 armes de poing et des grenades ici,
36:32 pour me faire exploser.
36:35 C'est comme ça que je vivais.
36:38 J'avais reçu une formation militaire.
36:41 Et à mon tour, j'ai formé des gens de cette manière.
36:45 Mais je ne devrais pas trop en dire là-dessus.
36:49 Je ne peux pas révéler par quelle unité de militaire
36:53 j'ai été formé.
36:56 Mon formateur, je l'ai rémunéré pour apprendre
37:00 des compétences particulières, comment utiliser une arme,
37:04 comment réagir dans telle situation.
37:07 Ce formateur était un soldat des forces spéciales.
37:11 J'étais devenu une sorte de machine à tuer.
37:15 Faire la guerre pour le clan,
37:18 faire la guerre pour le clan,
37:21 faire la guerre pour le clan,
37:24 tuer pour le clan, j'ai fait toutes ces choses.
37:28 - Dans les années 1980, pendant cette guerre
37:40 entre le Yamaguchi Gumi et l'Ichiwa Kai,
37:44 quand il y avait ces fusillades spectaculaires,
37:48 des combats opposant les deux clans,
37:52 les fanzines Yakuza sont apparues.
37:55 Ces magazines mensuels étaient dédiés aux exploits des Yakuza.
38:00 Voici un fanzine Yakuza typique.
38:08 Les gens qui lisent ces magazines sont les Yakuza,
38:13 des employés de bureaux qui fantasment sur les Yakuza,
38:17 des journalistes comme moi.
38:20 C'est un peu fou, mais si vous voulez savoir
38:25 qui est au sommet de la mafia au Japon,
38:28 il vous suffit d'acheter un de ces magazines
38:31 et il vous dira qui est en haut, qui est en bas,
38:34 qui s'est élevé, qui ne s'est pas élevé.
38:37 Des bandes dessinées.
38:39 Les gens aiment les bandes dessinées autant qu'ils aiment les Yakuza.
38:43 C'est le livre "La vie de Takenaka", le quatrième boss du Yamaguchi Gumi.
38:47 Des tatouages, les gens aiment envoyer leurs tatouages.
38:52 De petits articles sur les arrestations récentes dans le monde des Yakuza.
38:59 Une section consacrée à l'activité des groupes d'extrême droite
39:05 qui sont presque toujours soutenus par les Yakuza.
39:10 Des articles sur la pornographie.
39:13 Des sites de rencontres pour les gens de la pègre.
39:18 Des articles sur les dernières guerres de gangs.
39:22 Celui-ci documente 365 jours de cette guerre des gangs.
39:39 Les guerres de gangs sont un classique de l'histoire des Yakuza.
39:42 Celle qui a divisé le Yamaguchi Gumi à la mort de Taoka
39:46 fut l'une des plus spectaculaires.
39:48 Mais ces règlements de comptes, ces conflits fratricides, sont endémiques.
39:53 Dans la plupart des cas, ce sont des luttes de pouvoir pour le leadership
39:58 ou pour la domination d'un territoire.
40:01 Des membres d'un autre groupe étaient venus sur notre territoire.
40:08 Ils faisaient leur business carrément chez nous.
40:10 Donc à ce moment-là, ça a été la guerre.
40:13 Peu importe les causes de la guerre, quand il faut y aller, il faut y aller.
40:25 Les autres vont nous attaquer.
40:30 Donc nous aussi, on doit les attendre de pied ferme,
40:33 au risque de se faire tuer.
40:36 Les guerres de gangs
40:40 Même ici, dans la préfecture de Kochi, qui est une petite ville,
40:54 une guerre a éclaté à cause d'un conflit d'intérêts.
40:57 Un jeune de notre organisation avait été retrouvé mort,
41:03 ficelé de la tête au pied sur la plage de Katsurahama.
41:06 En réponse, nous avons lancé une grenade sur nos ennemis.
41:11 Les dirigeants des deux clans ont dû agir rapidement pour mettre fin au conflit.
41:18 La paix qui a découlé se poursuit jusqu'à aujourd'hui.
41:24 Pour éviter ce genre d'incident, les membres de haut rang sont en contact permanent.
41:30 Je ne vais pas vous mentir.
41:33 Les conflits entre Yakuza ne se règlent pas facilement.
41:36 Ça dégénère la plupart du temps.
41:40 Dans ce genre de situation, il faut que ceux qui sont tout en haut de la hiérarchie
41:44 entament des pourparlers.
41:46 Ensuite, les choses prennent la tournure qu'elles doivent prendre
41:49 en fonction de ces négociations.
41:51 Nous nous entendons bien avec les autres clans de notre organisation.
41:54 Mais franchement, nous ne pouvons pas faire autrement.
41:57 Nous avons aussi beaucoup d'ennemis.
42:00 J'ai participé à deux ou trois... non, trois ou quatre guerres de gang.
42:17 Mon clan d'Asakusa contre un clan de Shinjuku.
42:24 Les clans de l'Ouest sont à Shinjuku.
42:27 Comme 30% des Yakuza, Magomi Hashimoto est un Zainichi, un résident coréen du Japon.
42:36 Autrefois membre de l'Inagawa Kai, il a aujourd'hui quitté l'organisation
42:43 pour s'engager dans la défense des Coréens japonais, encore victimes de discrimination.
42:52 Pour faire avancer la carrière du boss que j'adorais,
42:57 et aussi pour ma propre carrière, qui était liée à la sienne,
43:02 j'ai fait beaucoup de choses que l'on pourrait qualifier de crimes.
43:10 J'avais de belles voitures, de belles montres, un portefeuille épais et aucun problème d'argent.
43:18 J'ai adoré cette époque.
43:23 Aujourd'hui, je suis en train de faire un travail de maître.
43:29 Je suis en train de faire un travail de maître.
43:34 J'ai adoré cette époque.
43:36 Quand la violence et la peur que vous inspirez vous font gagner de l'argent,
43:45 qu'elles font de vous quelqu'un d'important,
43:51 les résultats sont très rapides, vous savez.
43:56 Le travail de maître
44:00 Quand j'avais 25 ans, alors que j'étais yakuza à Asakusa,
44:14 mes petits frères, les shatei sous mon commandement, prenaient de la méthamphétamine.
44:24 Ils poignardaient les gens inutilement et faisaient d'autres choses déplorables.
44:34 Ce qu'ils faisaient aurait pu embarrasser mon boss, que je vénérais plus que tout.
44:46 Comme j'étais responsable de leur comportement, quand un de mes petits frères a poignardé des gens après s'être drogué,
44:55 j'ai volontairement payé pour ces fautes en me coupant le doigt.
45:01 C'est arrivé deux fois.
45:05 J'ai coupé le doigt et j'ai coupé les doigts deux fois.
45:10 Se couper le petit doigt, c'est quand on a fauté.
45:31 Par exemple en prenant de la méthamphétamine, ce qui est strictement interdit.
45:36 C'est cette partie du petit doigt, en dessous de l'ongle, que vous devez sectionner.
45:42 C'est une épreuve pour montrer sa force et surtout pour montrer qu'on veut se repentir.
45:48 Moi, vous voyez, je n'ai jamais fauté, donc tout est là.
45:53 Il y a deux sortes de yubitsume dans le monde des yakuzas.
46:00 Le premier, c'est celui où vous vous coupez le doigt pour protéger quelqu'un d'autre.
46:05 Un exemple. Votre sous-fifre a laissé traîner la liste de tous les gens à qui vous extorquez de l'argent.
46:13 La police met la main dessus et arrête votre homme.
46:17 Techniquement, c'est sa faute. Il pourrait se faire virer de l'organisation.
46:22 Vous pouvez alors vous interposer et dire « c'est ma faute, j'aurais dû être plus prudent à son égard, s'il vous plaît ne l'excluez pas de l'organisation ».
46:29 Dans ce cas, vous sacrifiez votre auriculaire pour le protéger, pour vous assurer que ses dettes seront effacées et qu'il est autorisé à rester dans l'organisation.
46:37 Cela s'appelle un « iki yubi », ce qui signifie « doigt vivant ».
46:42 C'est un geste d'une grande noblesse.
46:45 Maintenant, si vous avez merdé, si vous avez des dettes que vous ne pouvez pas payer,
46:51 si vous avez éternué sur le patron lors d'une cérémonie de succession,
46:56 si vous avez volé de l'argent à l'organisation, que vous vous faites prendre et que vous ne voulez pas être obligé de partir,
47:01 alors vous offrez un doigt en compensation.
47:04 Ça s'appelle un « shini yubi », un doigt mort.
47:07 Vous savez, c'est peut-être une légende urbaine, même chez les yakuza.
47:11 Mais si vous baisez la femme du patron et qu'il ne vous tue pas, ils vous couperont le pouce,
47:16 ce qui en japonais s'appelle « oya yubi », le doigt du père.
47:23 Perdre son pouce, c'est le prix à payer quand vous touchez à la femme du patron ou à sa maîtresse,
47:27 si toutefois vous ne perdez pas votre vie.
47:30 Mais ces temps-ci, c'est généralement déconseillé.
47:33 Parce que, comme l'a dit un célèbre boss yakuza, un doigt coupé ne devient pas de l'argent.
47:40 Cette tradition est donc en train de disparaître, tout comme les tatouages traditionnels,
47:44 car ils vous identifient clairement comme yakuza, ce qui n'est pas bon pour les affaires.
47:50 Un jour, un yakuza qui avait mal géré une situation s'est rendu à la police.
47:57 Il venait de sacrifier l'auriculaire de sa femme pour se faire pardonner une faute.
48:02 On a conseillé à sa femme de porter plainte.
48:05 Parce qu'un yakuza qui se coupe un doigt, ce n'est pas pareil que couper celui d'une personne qui n'a rien à voir.
48:12 Elle a refusé en disant qu'après tout, c'était son mari.
48:17 Vous vous rendez compte, ce type coupe le doigt de sa femme et elle trouve ça normal.
48:22 C'est dire à quel point elle est femme de yakuza.
48:27 Ceux qui payent les conséquences de leurs crimes sont des gens ordinaires.
48:32 Ce sont surtout les civils qui souffrent à cause des yakuza.
48:37 Quand le Yamaguchi Gumi s'est divisé et qu'il y a eu une guerre entre gangs,
48:45 il a fallu faire des lois spécifiques contre les yakuza.
48:48 C'est vrai que les civils ont souffert à cause des guerres de gangs.
48:55 Les yakuza n'avaient aucune intention de tuer des civils, mais il y a eu des balles perdues.
49:02 C'est pour cela que des lois ont été adoptées pour se débarrasser des yakuza.
49:13 C'est ce que vous voyez.
49:15 À la fin des années 80, alors que se poursuivent les règlements de comptes entre gangs,
49:37 c'est une toute autre guerre qui se prépare dans l'ombre.
49:41 C'est la guerre de la mort.
49:43 C'est la guerre de la mort.
49:46 C'est la guerre de la mort.
49:49 C'est la guerre de la mort.
49:52 C'est la guerre de la mort.
49:55 C'est la guerre de la mort.
49:58 C'est la guerre de la mort.
50:01 C'est la guerre de la mort.
50:04 C'est la guerre de la mort.
50:07 C'est la guerre de la mort.
50:10 C'est la guerre de la mort.
50:12 C'est la guerre de la mort.
50:15 C'est la guerre de la mort.
50:18 C'est la guerre de la mort.
50:21 C'est la guerre de la mort.
50:24 C'est la guerre de la mort.
50:27 C'est la guerre de la mort.
50:30 C'est la guerre de la mort.
50:33 C'est la guerre de la mort.
50:36 C'est la guerre de la mort.
50:39 C'est la guerre de la mort.
50:41 C'est la guerre de la mort.
50:44 C'est la guerre de la mort.
50:47 C'est la guerre de la mort.
50:50 C'est la guerre de la mort.
50:53 C'est la guerre de la mort.
50:56 C'est la guerre de la mort.
50:59 C'est la guerre de la mort.
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