Thomas Jamet, CEO de Mediabrands en France, Président de l'UDECAM
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00:00 Et j'invite maintenant Thomas, Thomas Jamais, qui est juste là, qui va monter à Jardin.
00:06 [Musique]
00:15 Bonjour Elodie.
00:16 Bonjour Thomas.
00:17 Tu vas bien ?
00:18 Ça va bien et toi ?
00:19 Très bien, merci beaucoup.
00:20 Thomas, tu as deux casquettes.
00:22 Et nous allons parler de ta première casquette,
00:26 puisque cette petite interview va s'intéresser aux agences médias
00:30 et savoir comment la RSE imprègne aussi et transforme les agences médias de l'intérieur.
00:36 Alors j'aimerais que tu commences par me parler de ta première casquette
00:39 de dirigeant, de pilote de Media Brands.
00:43 Est-ce que tu peux nous expliquer comment, chez toi,
00:46 il y a eu peut-être un point de bascule au sein de ton agence média ?
00:51 Merci beaucoup en tout cas de me donner l'opportunité de parler dans ce Good Forum.
00:55 J'ai beaucoup aimé la table ronde précédente.
00:57 Je trouve que la conclusion sur l'optimisme était salutaire,
01:02 parce que sans optimisme, on ne pourra rien faire, je pense.
01:06 Et c'est ce qu'on essaye de faire chez Media Brands.
01:09 Donc l'état d'esprit de l'entreprise, qui est donc un groupe d'agences médias
01:13 qui fait partie du quatrième groupe international de communication,
01:16 groupe IPG, Interpublic, avec ses deux agences, dans le groupe Media Brands,
01:21 Initiative et UM, qui sont connus du marché.
01:25 Donc nous, on est très challenger, on n'a absolument rien à perdre.
01:29 Je dirais que là où le leader doit montrer la voie,
01:33 et je pense que certains le font très bien,
01:36 nous, on peut se permettre d'être authentiquement nous-mêmes,
01:39 sans chercher à faire de politique ou d'esbrouf.
01:43 Donc ce qu'on essaye de faire, très concrètement,
01:45 c'est d'abord de privilégier dans cette responsabilité
01:49 qu'on essaye de développer, l'humain.
01:51 Donc moi j'ai vraiment mis l'accent, depuis maintenant presque 10 ans
01:54 que je suis à la tête du groupe, sur l'humain.
01:56 Pourquoi ? Parce que, c'était d'ailleurs le sujet des rencontres
01:59 de l'UDKM de la semaine dernière,
02:01 c'est le premier trésor des agences médias.
02:05 C'est des agences tout court, et même d'ailleurs de toute entreprise.
02:08 C'est les humains qui la composent, et on a essayé nous de faire en sorte,
02:12 sans chercher à post-rationnaliser ou à s'inventer des choses nous-mêmes,
02:17 mais à se faire certifier comme étant Great Place to Work,
02:20 qui est un label international, donc là c'est pour la France.
02:24 Et on a eu le grand honneur d'être certifié trois ans de suite,
02:28 et d'être également certifié comme faisant partie des 30 entreprises en France
02:33 où les femmes se sentent le mieux.
02:35 Donc Best Workplace for Women,
02:37 qui est une des sous-catégories de cette certification.
02:39 Donc ça c'est extrêmement important, ça nous permet d'attirer les talents,
02:42 ça nous permet aussi de montrer au marché,
02:44 puisque je pense qu'il y a de toute sa valeur d'exemplarité également,
02:47 que ce n'est pas parce qu'on bosse dans la com,
02:49 ce n'est pas parce qu'on bosse dans un environnement très concurrentiel,
02:52 que c'est forcément extrêmement...
02:55 C'est fatigant c'est sûr, il y a beaucoup de travail,
02:58 mais ce n'est pas anxiogène, ce n'est pas toxique,
03:01 et je pense que c'est extrêmement important.
03:03 Et si l'humain n'est pas heureux,
03:06 comment voulez-vous qu'on fasse avancer les autres sujets ?
03:08 Voilà, donc ça c'est le premier point.
03:09 L'autre point, c'est qu'on a du coup décidé de faire ça de façon très démocratique,
03:13 et de demander tous les ans à nos employés
03:16 de décider eux-mêmes quel était le projet sur lequel tout le groupe,
03:19 les 250 personnes qui font partie du groupe Médiabank Sans France,
03:24 vont s'engager derrière une cause.
03:26 Donc on a appelé ça "Not our client but our cause",
03:29 donc pas notre client mais notre cause.
03:31 Et donc ça va être la troisième édition,
03:34 on va bientôt soumettre des projets, et on va tous voter.
03:38 On a déjà aidé une association qui s'appelle CHIROP,
03:40 qui aide les jeunes adultes atteints d'un cancer à retrouver du travail.
03:44 Et là cette année, on soutient une association qui s'appelle Savage Lands,
03:48 qui aide la reforestation en Amérique du Sud,
03:51 et qui est en lien avec le Hellfest,
03:53 parce que c'est aussi soutenu par des groupes de musiciens de Hard Rock.
03:56 Donc on aura une présence au Hellfest avec cette initiative-là.
04:02 Je ne rebondirai pas là-dessus, pour ceux qui connaissent Thomas,
04:05 ce n'est pas surprenant.
04:07 Thomas, deuxième casquette, tu présides l'UDECAM,
04:12 est-ce que tu peux nous expliquer comment tu perçois les changements
04:18 liés à la RSE, concernant l'ensemble des agences médias et du marché ?
04:23 Alors l'UDECAM, pour celles et ceux qui ne connaissent pas forcément cet acronyme,
04:26 c'est l'Union des entreprises en conseil et achats médias.
04:29 Donc on représente 93% du marché,
04:32 avec l'ensemble des grandes agences,
04:35 qui composent le conseil d'administration, les membres de l'UDECAM.
04:39 On n'est pas un syndicat, mais on mène des actions,
04:43 on est une association du soft power,
04:45 pour essayer de faire en sorte que le marché prenne conscience de certains sujets,
04:49 il y a des événements, des prises de parole, et des actions concrètes.
04:53 Sur le sujet, chaque agence média a, par exemple,
04:56 sur la question du carbone, c'est le cas de Mediabranchs,
04:59 j'en ai pas parlé, mais on essaie chaque année d'aller encore plus loin
05:03 sur les différents scopes, et donc d'être, je dirais vraiment,
05:07 up to date, et même un degré au-dessus.
05:09 Et on a aussi, pardon je voulais le mentionner,
05:11 une charte de 10 principes de responsabilité média,
05:15 dont le critère environnemental fait partie,
05:18 mais pas que, aussi la qualité éditoriale,
05:21 le fait qu'il n'y ait pas de personnel en thème qui soit problématique, etc.
05:25 C'est très strict, et on a déjà, pour certains de nos grands clients,
05:28 fait en sorte, malheureusement, de devoir pendant un temps,
05:31 arrêter les investissements sur tel ou tel point de contact,
05:33 parce qu'on estimait que ce n'était pas un environnement safe,
05:36 sans faire de politique bien sûr, mais en tout cas, au moins,
05:38 pour éviter d'abîmer la marque.
05:39 Donc chaque agence a sa propre problématique,
05:42 sa propre calculée de carbone d'ailleurs,
05:45 qui vient sans doute parfois du global,
05:47 mais on a essayé d'aligner tout le marché,
05:50 avec une méthode qu'on a présentée l'année dernière,
05:54 lors des rencontres de l'UDECAM, qui était dédiée à ce sujet là,
05:57 adaptée de la méthode PEF, qui est une méthode européenne,
06:02 qui est reconnue par l'Union Européenne,
06:04 et qui permet d'avoir 16 critères, dont le critère carbone fait partie,
06:08 mais pas que, sur tout le cycle de fabrication d'un produit ou d'un objet publicitaire.
06:13 C'est un outil à disposition des agences médias,
06:17 on l'a co-construit, on l'a co-financé également,
06:21 on le propose au marché, on le propose à nos annonceurs,
06:23 et ce sont ensuite les agences qui prennent la décision de l'utiliser,
06:26 en plus de leur calcul de carbone.
06:28 Nous sommes dans le rouge Thomas, merci.
06:31 Mais simplement, d'un point de vue marché,
06:35 il y a effectivement tous ces efforts faits sur l'empreinte carbone des campagnes,
06:39 c'est un peu par ce biais là, j'allais dire,
06:44 que l'ensemble du marché se transforme ?
06:47 Oui absolument, en fait nous on a un rôle d'intermédiaire,
06:50 donc nous en tant qu'entreprise, les agences médias peuvent polluer,
06:54 on a des consultants dans un bureau,
06:56 donc je dirais le premier poste de pollution c'est les gens qui viennent aux voitures,
06:59 on ne produit pas nous de pollution carbone énorme en tant qu'entreprise,
07:04 par contre on contribue, par nos recommandations,
07:07 à faire en sorte que l'environnement soit préservé par exemple sur ce point carbone,
07:11 grâce aux recommandations qu'on peut faire pour aller sur des points de contact,
07:14 ou des stratégies qui peuvent effectivement être porteuses de changements.
07:18 Merci beaucoup Thomas, merci.
07:21 [Applaudissements]