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00:00Jules Coignard, cofondateur de Circulaire, premier réseau mondial des start-up de l'économie
00:10circulaire, et donc vous pilotez la coalition, je le dis à la française, Recosme, on va
00:15dire comme ça, Recosme, dont évidemment vous faites partie. On va parler notamment
00:21de ce sujet de coalition avec vous, Guillaume Lascourèges, directeur développement durable
00:25au sein de Clarins. Merci beaucoup d'être avec nous et comme je le disais malheureusement
00:29Cécile Lochar s'excuse, mais bon, elle est souffrante en ce moment, on est encore en
00:33hiver, c'est pas toujours facile. Jules, je vais commencer par vous, peut-être sur
00:37le constat aussi que vous avez fait à travers tout ce que vous menez en matière d'économie
00:42circulaire, que justement ça ne peut pas se faire seul. Je vais pouvoir faire témoigner
00:46aussi Clarins, parce qu'évidemment qu'il n'a pas attendu aussi les coalitions pour
00:50s'engager, mais c'est vraiment un sujet sur lequel il est nécessaire d'agir ensemble.
00:55Tout à fait, bonjour à toutes et à tous. Félix a fait une très bonne introduction
01:00sur l'économie circulaire. Je vais revenir peut-être sur deux points de précision sur
01:05la circularité. Le premier c'est, avant de parler des coalitions qui vont arriver
01:08juste après, mais je pense que c'est important de préciser où on doit placer l'économie
01:14circulaire dans le périmètre global de la sustainability et parfois c'est pas encore
01:18complètement compris. Je suis ravi de voir, il y a 10 ans on devait expliquer l'économie
01:21circulaire systématiquement, maintenant on parle de choses beaucoup plus profondes
01:24on va dire. Et c'est juste une précision qui est quand même importante et clé pour
01:28les grands groupes que vous représentez, c'est que la circularité c'est un moyen
01:32de réduire des impacts finaux. Donc c'est pas une stratégie qui doit être à part des
01:35stratégies climat, biodiversité ou eau, mais c'est bien à l'intérieur de ces différentes
01:40stratégies qu'on doit placer ça. Parfois je vois un petit peu trop, aujourd'hui mon
01:43désolé, je dois me prioriser sur le climat et puis je verrai l'économie circulaire plus
01:47tard. En fait c'est globalement une erreur partielle en tout cas, parce que la circularité
01:51est une des réponses. Et d'ailleurs Félix a utilisé le chiffre de 50%, 40, 50, peu
01:56importe, pour cent des émissions de carbone qui peuvent être réduites grâce à la circularité.
02:00Et ensuite si on arrive sur le sujet des coalitions aujourd'hui, en fait quand on fait de l'économie
02:06circulaire on se rend compte très rapidement qu'on a besoin de son écosystème pour le
02:08faire. Ça a été évoqué assez bien par l'exemple de Maurice précédemment. Donc
02:13on a besoin de ses fournisseurs, on a besoin de ses clients, on a besoin du monde académique,
02:16on a besoin du monde de l'innovation. Et on se rend compte aussi de plus en plus qu'on
02:19a besoin de ses concurrents, parce qu'en fait on a des chaînes de valeur qui vont
02:22être globalement assez similaires. Et donc quand on veut faire de la circularité, on
02:25a notre chaîne de valeur actuelle et puis on doit mettre en place une nouvelle chaîne
02:28de valeur qui est la chaîne logistique inversée, sur laquelle on a peu d'intérêt d'être
02:32concurrent et au contraire on a besoin de se collaborer pour la rendre viable économiquement
02:36et pour la rendre viable environnementalement parlant. Et donc le système de coalition
02:40se développe très largement et assez récemment. Je sais que c'est une question qui a été
02:43aussi posée par Émilie précédemment. C'est clairement un phénomène que je trouve en
02:49accélération, notamment depuis un ou deux ans. Chez Circulaire, on gère une dizaine
02:53de coalitions. On a lancé le club Circulaire en 2018, parce qu'on était convaincu justement
02:58de la force de ces écosystèmes pour aborder des sujets de circularité.
03:01Alors on va en rentrer en détail. On aura même quelques images tout à l'heure un
03:05petit peu pour illustrer aussi ce qu'est cette coalition, mais peut-être vous faire
03:08d'abord réagir aussi, Guillaume Lascourage, globalement à ces enjeux d'économie circulaire
03:13dont on parle depuis un instant. Cécile Lechard me disait que l'éco-conception, cette réflexion
03:18ne datait pas d'hier chez Dior, notamment avec la recharge, avec leur parfum le plus
03:24en vogue, on va dire, sauvage. Vous aussi, chez Clarins, ça ne date pas d'hier.
03:29Bonjour à toutes et à tous. Alors effectivement, l'économie circulaire est un enjeu essentiel.
03:35On fait des magnifiques formules, mais on les emballe aussi dans beaucoup de matériaux.
03:41C'est un chemin au long cours. Je crois que j'en avais déjà parlé même aussi l'année
03:48dernière. Elle est toujours compliquée. Elle est à la fois passionnante et elle est aussi
03:59avec une marge qui semble impossible à gravir sur plein de sujets. La compétition, effectivement,
04:04d'aller dans ces programmes en commun avec nos concurrents, c'est de se dire qu'on a
04:12peut-être des solutions à craquer ensemble. Je suis d'accord dans les présentations précédentes
04:18de se dire qu'on arrive à un phénomène de saturation, de trouver tout seul des solutions.
04:22Au moment où on a ce plafond de verre de moyens financiers, humains et d'intelligence
04:28collective aussi, on finit par avoir un effet de limitation qu'on va avoir. Et donc d'aller
04:35sur ce chemin-là, de travailler ensemble, ça nous fait avancer.
04:39Alors sur l'économie circulaire, c'est plus récent. Dans notre industrie, on a beaucoup
04:44travaillé sur les filières ingrédients. C'est un sujet où depuis au moins 15 ou
04:4820 ans même, on a eu beaucoup de projets en commun. On sait travailler ensemble pour
04:52trouver des solutions, pour améliorer les choses. Et c'est vrai que sur la partie des
04:57emballages de l'économie circulaire, de l'économie de fonctionnalité qu'on travaille
05:01sur ce sujet de la consigne, on a, je pense, mis plus de temps. C'est lié aussi finalement
05:10à nos modèles économiques, à nos implantations. Quand on parle du sujet de la consigne, il
05:16faut quand même qu'on ait une aire économique cohérente entre le moment où on va vendre
05:21le produit, on va le récupérer, le nettoyer et puis le remplir à nouveau. Donc si vous
05:28avez décidé d'être sur un territoire pour la fabrication, ce qui est notre cas, si demain
05:32on veut l'étendre sur d'autres marchés ailleurs qu'en France, il viendra aussi la complexité
05:37de se dire comment cette supply chain de fonctionnement pourrait être différente. Donc voilà, il
05:42faut tester, il faut se frotter à ça. Alors on va en parler justement encore plus concrètement
05:47à travers cette coalition, un recosme dont vous allez nous parler, un jeu de coinard.
05:51Quels sont les défis à relever ? Comment ça se présente ? Je crois qu'il y a quelques
05:55illustrations aussi qu'on va pouvoir passer qui vont mieux nous faire comprendre ce qu'est
05:59cette coalition et les enjeux derrière. Oui, c'est venu de plusieurs facteurs. La loi
06:05AGEC qui a été évoquée précédemment, qui demande aux metteurs en marché d'avoir 10%
06:09de leurs emballages en reemploi d'ici 2027. Et du coup, en fait, on a commencé à regarder
06:15un petit peu les secteurs qui bougeaient sur le sujet, notamment le secteur de l'agroalimentaire.
06:19Et dans les cosmétiques, il y avait peu de choses qui étaient faites, en tout cas sur
06:22le modèle de consigne, sachant que dans la loi AGEC, il y a trois manières de faire
06:25du réemploi. Les éco-recharges, qui sont globalement assez bien faites, sur lesquelles
06:29il y a moins d'intérêt de faire des coalitions parce qu'on peut le faire relativement tout
06:32seul. Le VRAC, sur lequel il y a une expérimentation pharma recharge en cours. Et donc le réemploi
06:38au sens « noble », c'est vraiment l'emballage qui est en réemploi à 100%, sur lequel il
06:45n'y avait rien. Donc on s'est posé cette question-là, on a échangé notamment avec
06:48Arnaud Lancelot de Wiedemann-Hydrode sur le sujet. On s'est dit que ce serait intéressant
06:52justement de créer une coalition sur ce point en particulier, avec pour objectif d'être
06:57conforme à la législation, qui est quand même un sujet évidemment important. Un autre
07:00objectif qui est de pouvoir réduire justement son impact environnemental, puisque quand
07:04on fait du réemploi, notamment sur du verre, mais pas uniquement, on vient vraiment réduire
07:08ses impacts CO2 sous certaines conditions, voire même son impact en termes d'eau. Et
07:13enfin il y a le consommateur aussi, qui est de plus en plus en demande de types de consommation
07:16différentes. On verra les enjeux qui existent derrière, mais néanmoins c'était aussi
07:20une manière de répondre à ça. Du coup on a commencé à avoir tout un tas de marques,
07:25de cosmétiques, qui peu à peu ont été séduites par le projet, et ont décidé de
07:30rejoindre l'expérimentation. Il y en a combien au total ? On a une vingtaine de marques maintenant
07:33au total, réparties sur trois segments. Un segment réseau intégré pharmacie, je
07:40ne vais pas citer toutes les marques parce que je vais en oublier, mais il y a globalement
07:44quasiment toutes les grandes marques de cosmétiques aujourd'hui. Il y a le réseau distribution
07:50spécialisée, donc en Sephora et Nocibe. Et là on vient de lancer un groupe de travail
07:55sur le parfum aussi, toujours dans la distribution spécialisée, sachant que sur les deux autres
07:58marques, on était sur la crème de sang, qui ont quand même des ambitions et des
08:03caractéristiques différentes. Donc l'idée c'est de rapporter pour le client son parfum
08:07pour pouvoir le recharger ? Exactement. Tout à fait, le client prend son pot, il l'utilise
08:12chez lui, il le ramène en point de vente, et ensuite ce pot, il y a un tri qui est fait,
08:17il est envoyé vers un laveur qui va le laver de manière industrielle. Donc c'est là
08:20qu'on contrôle la chaîne de valeur inverse, versus par exemple le vrac où c'est le consommateur
08:24qui le lave lui-même. C'est re-acheminé vers les outils de production des marques,
08:29qui vont ensuite être en capacité, en tout cas c'est l'objectif, de pouvoir le remettre
08:32sur le marché. Donc on teste plusieurs choses via le process, on teste l'appétence du
08:37consommateur, on teste les points de retail aussi, comment ils vivent ces moments-là,
08:42sachant qu'il y a beaucoup d'enjeux derrière, de place, de formation des équipes, etc.
08:46C'est assez récent, parce que peut-être vous n'avez pas encore un retour d'expérience
08:50suffisamment grand pour pouvoir dire quel est le premier bilan que vous pouvez en tirer ?
08:53Tout à fait, on commence un petit peu à avoir des chiffres, donc ça a été lancé
08:56progressivement depuis septembre dernier. Donc là les points, notamment une cinquantaine
09:02de points de vente, c'est depuis quelques semaines uniquement, dans laquelle Clarence
09:06se trouve. Donc on commence à avoir quelques aperçus, mais on aura vraiment des vrais
09:10bilans sur notamment les taux de retour, on vise 10%, sur est-ce qu'on lave bien, est-ce
09:17que vraiment c'est acceptable d'un point de vue microbiologique notamment, d'un point
09:20de vue modèle économique, qui est aussi une autre question, et d'un point de vue
09:23de modèle environnemental. Donc c'est toutes ces questions-là qu'on essaye de répondre.
09:26Et une dernière chose que je dirais, qui est intéressante sur le sujet des coalitions,
09:30c'est que je pense, et Guillaume tu pourras peut-être se donner ton avis là-dessus,
09:33mais en tout cas de mon point de vue, c'est beaucoup plus simple de convaincre les marques
09:36de tester quelque chose qui est nouveau, avec des risques associés, quand ils sont plusieurs
09:40à le faire, que quand ils doivent le faire tout seuls chacun dans leur coin. C'est aussi
09:44un levier supplémentaire de transformation culturelle et de transformation d'entreprise,
09:48de pouvoir agréger des marques sur le modèle. On a eu des marques très vite qui nous ont
09:52rejoints comme Clarins par exemple, d'autres qui ont justement vu que c'était en train
09:56de bouger, vu que les autres marques étaient en train de faire des choses et qui ont du
09:58coup décidé de rejoindre l'aventure. Alors vous pouvez répondre évidemment à ce point
10:02soulevé par Jules Coigna, on en a parlé de nettoyer les pots, ça aussi c'est quand
10:06même une problématique qui est importante pour vous quand même. Oui, ce que disait
10:11Jules est très juste, en fait on se rassure à plusieurs, c'est vrai, mais on est quand
10:16même en train de se tester et on se confronte finalement aussi à pas mal de choses, de
10:20dire est-ce que ça je sais le faire ? Est-ce que je saurais le faire différemment ? Et
10:24puis là c'est d'aller voir dans notre chaîne de valeurs, nos parties prenantes
10:27internes. Effectivement il y a le lavage, ça c'est le premier point, donc on va voir
10:32la qualité, le laboratoire pour les tests microbiaux, est-ce qu'on est dans les standards,
10:36est-ce qu'il y a des résidus ? Et puis la qualité aussi, finalement il y a le temps,
10:39le produit a été lavé, mais est-ce que l'aspect visuel du produit il est à quel niveau ? Est-ce
10:46que si on a des éclats, est-ce que c'est quelque chose qu'on acceptera ? Est-ce que
10:48si on l'accepte, est-ce que le consommateur ensuite ira racheter le produit s'il y a
10:53un défaut qui est apparu sur l'emballage ? Et Cécile Dauchère me parlait de la qualité
10:56du produit, ça elle le soulevait. Et donc de se retrouver finalement à dire je vais
11:00changer des panoplies de qualité, de référentiel, et tout ça en se disant que je ne sais pas
11:09encore comment le consommateur va réagir à ça. C'est quand même beaucoup un saut
11:14dans l'inconnu à plusieurs niveaux, qui effectivement à plusieurs rassure, mais
11:19ça reste un immense saut dans l'inconnu. On espère qu'on aura effectivement une adhésion
11:25grandissante, les 10% seraient un seuil intéressant qu'on voudrait obtenir, mais il y a un énorme
11:35enjeu de pédagogie pour que le consommateur y vienne. J'ai un autre projet qu'on avait
11:39fait sur l'utilisation d'emballages réutilisables pour l'envoi de produits. Il fallait que l'emballage
11:48soit au moins retourné 17 fois. Au premier envoi de ces emballages là, il n'y a que
11:5550% des consoles qui ont envoyé les emballages réutilisables. Donc déjà dès la première
11:59boucle, on était très très loin de l'efficience attendue. Donc là aussi on aura cet enjeu
12:05d'atteindre des seuils de performances à la fois environnementaux mais économiques
12:12aussi. Cette reverse logistique est longue et on a intérêt à la maîtriser et qu'elle
12:19soit efficace aussi économiquement.
12:21Vous soulevez deux points, vous pourrez le redévelopper l'économique mais peut-être
12:24réagir à cet aspect expérience client aussi, comment on la prend en compte notamment dans
12:29la collection ?
12:30Elle est fondamentale en plus, il y a ces dernières années, il y a eu pas mal d'études
12:35faites sur le consommateur qui déclare vouloir utiliser de nouveaux business models circulaires.
12:40Sur le passage à l'axe, ce n'est pas toujours aussi simple, même si on voit que ça a évolué
12:43sur la seconde main par exemple, même sur le fait d'acheter l'usage d'un produit plutôt
12:49que sa propriété grâce à des Spotify et Netflix qui ne sont pas circulaires en soi
12:52mais qui ont fait évoluer les modes de consommation. Donc si je reviens sur l'expérience client,
12:56elle est fondamentale parce que si le client n'adhère pas, évidemment ça ne fonctionnera
12:59pas. Donc là on est en train de tester mais on a quand même du recul sur d'autres expérimentations
13:04et d'ailleurs CTO est une partie prenante majeure, donc l'éco-organisme sur les emballages
13:08dans le dispositif. Ce qui est important c'est que le consommateur doit comprendre et c'est
13:13les premiers retours, on a déjà des études consommateurs qui sont en train de sortir,
13:16le consommateur quand il comprend le système, il adhère beaucoup plus facilement donc potentiellement
13:21il va plus facilement accepter qu'il y ait un éclat, ça on va le tester mais je voulais
13:24juste raconter une petite histoire là-dessus. On avait fait un tour du monde de l'économie
13:28circulaire pendant un an et demi en 2015-2016 avec Raphaël, on est allé aux Pays-Bas
13:31rencontrer MudJeans, je ne sais pas si ça vous parle, c'est une entreprise néerlandaise
13:34de circulaire jeans et en fait il nous avait dit quelque chose d'extrêmement intéressant
13:38quand on l'a vu plusieurs années plus tard, l'entreprise commençait à grandir, il s'était
13:42distribué dans plus de 500 points de vente, il y avait des points de vente où il fonctionnait
13:45extrêmement bien, des points de vente où ils ne vendaient aucun jean donc ils ont commencé
13:48à étudier, est-ce que c'était les populations qui étaient à côté, etc. Ils se sont rendus
13:52compte qu'en fait c'était les points de vente dans lesquels le vendeur comprenait
13:56l'histoire de MudJeans, il était en capacité de la raconter et l'autre sur lequel c'était
14:00un jean parmi d'autres et en fait ça change fondamentalement l'expérience donc c'est
14:04ça qu'on doit réussir à faire dans notre projet Ricos mais que vous devez réussir
14:08à faire sur vos expérimentations de circularité, être en capacité de savoir expliquer pourquoi
14:12on fait ça et dans quoi ça s'inscrit, quel sera l'impact et on a des taux ensuite d'adhésion
14:17qui sont bien bien plus importants que ce que l'on a sur des projets classiques.
14:20Voilà mais avec un fort travail de pédagogie, peut-être développer un peu aussi la problématique
14:26de modèle économique quand même dans cette histoire.
14:29Oui, il faut que le consommateur joue le jeu et alors dans la solution qu'on a choisie
14:36pour le test c'est attirer le consommateur par une baisse du prix, c'est vrai c'est intéressant
14:44ça permet que ça soit moins cher pour le consommateur, in fine c'est contre-productif
14:50pour que ce modèle fonctionne demain parce que les coûts sont plus importants, si même
14:55demain on doit par exemple travailler un packaging qui soit plus solide dans le temps, il coûtera
15:00plus cher, il demandera plus de matériaux, il demandera peut-être des parachèvements
15:02qui sont plus solides etc.
15:03Et attirer le consommateur par la baisse du prix c'est intéressant pour aller tester
15:11les choses mais finalement ce genre de service là coûte plus cher et si on veut arriver
15:19à ce que cette boucle puisse vivre longtemps parce qu'on a plus d'intermédiaires aussi
15:25finalement à rémunérer et il va falloir que les prix rejoignent le prix normal du
15:31produit et que le discount en fait il n'est pas possible.
15:34Alors peut-être qu'après un certain nombre de boucles...
15:36Indépendamment du prix, peut-être jouer sur, parfois on le voit, des bons cadeaux,
15:39des offres particulières aussi, ça point.
15:41Qui restent de l'argent, mobilisés par l'entreprise, qui décident, parce que là ce qui est intéressant
15:50c'est qu'à la fois Sephora et Nocibe dans notre verticale a décidé d'utiliser la mécanique
15:56des points fidélité, effectivement, ça reste un investissement pour ces deux distributeurs
16:01d'offrir des points qui finalement s'avèrent aussi au final de l'argent investi par l'entreprise.
16:08Donc il faut aussi se dire que le coût de la circularité c'est plus cher, des matériaux
16:16plus durables, des matériaux mieux sourcés, des matériaux qui seront dans une boucle
16:19circulaire, ça coûte plus cher.
16:21Donc la tendance où on veut baisser le prix, elle ne pourra pas vivre très longtemps ou
16:30en tout cas si on continue sur ce chemin-là, ça va obéir le fait qu'on puisse réellement
16:34le mettre à l'échelle.
16:35Une réaction sur cet aspect économique non négligeable ?
16:39Oui, c'est évidemment fondamental et je rejoins Guillaume sur le fait qu'on doit réussir
16:43à trouver un modèle où à terme, et je parlerai de deux échelles de temps, on doit réussir
16:47justement à faire en sorte que le réemploi soit compétitif d'un point de vue prix sur
16:51l'usage unique et sur ça on a des leviers parce qu'on vient réutiliser une matière
16:55donc on est moins dépendant de la fluctuation du prix du verre qui a largement grandi ces
17:00dernières années et qui a priori vu la réaffection des ressources continuera à le faire.
17:03Donc on a quand même des avantages de résilience mais on doit arriver et donc là je rejoins
17:07absolument Guillaume sur le fait d'être compétitif sur le prix.
17:10Pour ça, comment on va faire ? C'est par la massification qu'on va réussir à le faire.
17:14Il ne faut pas oublier que notre usage unique, on l'a optimisé, nos chaînes de valeur sont
17:18absolument linéaires, sont optimisées parfaitement depuis des dizaines et des dizaines d'années
17:23donc on a eu le temps justement d'éprouver, que ce soit plus cher, etc.
17:26Donc maintenant on arrive sur un modèle extrêmement optimisé qu'on compare à un ancien nouveau
17:30modèle puisque le réemploi a existé il y a certaines décennies, qu'on doit réoptimiser
17:35et c'est encore une fois par des coalitions d'acteurs unisectoriels mais même à terme
17:39on doit avoir des expériences multisectoriales qui doivent se ressembler plus ou moins pour
17:44que le consommateur comprenne aussi et est dans cette habitude du réemploi quand il
17:47achète de l'alimentaire ou quand il achète du cosmétique même si le parcours sera différent
17:52évidemment on sera adapté au secteur pour arriver justement à des tailles critiques
17:55et on va faire en sorte que ça fonctionne.
17:56L'avantage qu'on a sur ce décalage de temps jusqu'au moment où ce sera optimisé
18:01parce qu'on a plein de modélisations économiques qui montrent qu'à une certaine échelle ça
18:04fonctionnera, c'est qu'on a l'éco-organisme qui est en capacité de financer ce différentiel
18:09pour que ce soit compétitif avant d'arriver sur quelque chose qui viendra d'être plus rentable.
18:12Alors je vous ferai conclure dans un instant sur ce sujet de la circularité, peut-être
18:17parler en la première table ronde et vous auriez pu intervenir aussi sur le sujet de
18:20la transparence, la traçabilité parce qu'on parlait de coalition, peut-être un mot de
18:23trace aussi parce qu'on parle de travailler aussi ensemble.
18:27C'est effectivement travailler ensemble à la traçabilité de notre chaîne de valeur
18:33et c'était évoqué dans la précédente table ronde, les questionnaires de chaque
18:38entreprise qui à chacune sa petite variation amène un vrai casse-tête pour les fournisseurs.
18:42Donc là on a effectivement décidé de travailler ensemble sous l'implication de la maison
18:48Chanel qui a lancé le projet, de définir ensemble quelles sont les questions qu'on
18:53veut poser à nos fournisseurs et d'avoir ce questionnement commun auprès de fournisseurs
19:00qui sont dans notre chaîne de valeur et puis d'aller creuser finalement le rang 1, le
19:03rang 2, le rang 3, se rendre compte peut-être qu'il y a des chemins que nous n'imaginions
19:08pas, des sous-traitances qui étaient inconnues et justement d'avoir au travers de ce mapping
19:17les pistes de résilience qu'on a intérêt à mettre en place, des améliorations qu'il
19:20faudrait pousser.
19:21On est encore aujourd'hui dans un exercice qui est plus lié au devoir de vigilance de
19:27mieux connaître cette chaîne de valeur mais notre perspective c'est effectivement au
19:31fil du temps rajouter de la connaissance sur les impacts sociaux environnementaux
19:36et donc de faire monter en puissance et en échelle cette connaissance de notre chaîne
19:40de valeur.
19:41Ce qui est intéressant c'est que cette voie commune du rang, d'honneur d'ordre que sont
19:47les marques va permettre aussi je pense de simplifier l'attendue des objectifs qu'on
19:54souhaite atteindre de notre chaîne de valeur, de leur donner aussi les moyens de savoir
19:59vers quoi ils ont intérêt à s'orienter.
20:01Je ne vais pas parler d'un choc de simplification, c'est un truc trop politique.
20:07C'est un moyen d'essayer de créer une résonance commune sur ce sujet de l'impact social et
20:13environnemental qu'on veut travailler au fil du temps, en ayant pris en compte qu'on
20:19a besoin de premiers petits pas, le devoir de vigilance sera le premier pas, et chercher
20:25les suivants mais de le faire en cohérence à plusieurs acteurs.
20:28Alors puisqu'on en arrive à la fin de cette table ronde qui s'est transformée en regard
20:32croisé et qu'on va clore le sujet de l'économie circulaire et cette table ronde du pouvoir
20:37de la circularité, vous auriez envie de dire quoi en conclusion, en une minute, Jules
20:41et Guillaume ?
20:42Je dirais que j'aime bien comparer les transitions digitales qu'on a connues et la transition
20:47environnementale d'aujourd'hui et qu'il y a pas mal de parallèles à faire, je vois
20:50des têtes qui se hochent, puisque globalement ça a transformé notre expérience d'entreprise,
20:56la transformation digitale, la manière dont on vend, la manière dont on produit, la manière
21:00dont on échange, et je pense qu'on est en train de dire la même chose autour de la
21:04transition environnementale et la transition de la circularité en particulier, et que
21:07dans ce cadre là, on a eu la plateformisation de l'économie d'une certaine manière dans
21:13la digitalisation, et on aura une forme de coalitionisation, je sais pas si on peut dire
21:17ça, mais en tout cas de plus en plus de coalition, puisque c'est comme ça qu'on va, et je finirai
21:22pour boucler la boucle sur ce que Guillaume m'a dit au début, casser les plafonds de
21:25verre, je rejoins à 100% ça, c'est qu'on teste beaucoup de choses sur la circularité
21:30sur ces dix dernières années, et ça s'accélère, si on veut vraiment faire les passages à
21:34l'échelle, on a besoin de le faire avec les chaînes de valeur, et c'est comme ça
21:37qu'on arrivera à mettre en place de l'économie circulaire qui fonctionne d'un point de vue
21:41économique et d'un point de vue environnemental.
21:43Guillaume ?
21:44L'innovation, elle va nous demander, ça a été évoqué aussi dans les précédentes
21:50tables rondes, de tester des choses et de rater.
21:53Donc je pense qu'on va encore rater beaucoup de trucs, mais on va apprendre.
21:58Sur le sujet de la recharge, je vais vous donner un exemple de clarence, on vient de
22:04lancer une gamme d'antillages qui devient rechargeable, extra-ferming, pour la petite
22:09histoire, moi j'ai travaillé sur un projet de recharge, à l'époque je travaillais sur
22:12l'eco-design, il y a 13 ans.
22:14Donc on avait des choses qui étaient prêtes il y a 13 ans, et puis on a beaucoup, beaucoup
22:18tergiversé, mais ça montre les dizaines, les centaines de personnes à convaincre la
22:29chaîne de valeur à l'intérieur de l'entreprise, pour se dire qu'on a trouvé la bonne solution,
22:33qu'elle est pertinente, qu'elle va fonctionner, et donc il faut qu'on se lance à faire beaucoup
22:39de choses différentes, d'en rater une partie, et de trouver celles qui vont fonctionner à
22:45l'avenir, d'avoir cet effet de transformation, mais il faut se dire qu'on accepte de rater
22:50beaucoup de choses, c'est important.
22:52Voilà, vous l'avez entendu, vous autorisez à rater.
22:55C'est pas toujours agréable, mais prenons juste le côté, voilà, j'ai appris quelque
22:59chose, mais dans l'économie circulaire, et même dans d'autres sujets, il faut beaucoup
23:04rater.
23:05Merci beaucoup pour cette conclusion, on peut vous applaudir tous les deux pour votre intervention.

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