On l'imagine plutôt raisonnable, et pourtant elle a tapé des crocs d'un autre monde. Une nouvelle invitée de marque pour Kyan Khojandi sur Hot Ones !
Basé sur le programme “Hot Ones” créé par Complex Networks et First We Feast.
Complex EP : Sarah Honda, Chris Schonberger, Nick Wang
Produit par :
Cameron’s / Storynation
CANAL+ / Studio Bagel
Basé sur le programme “Hot Ones” créé par Complex Networks et First We Feast.
Complex EP : Sarah Honda, Chris Schonberger, Nick Wang
Produit par :
Cameron’s / Storynation
CANAL+ / Studio Bagel
Category
😹
AmusantTranscription
00:00 Fuck, ça brûle tout. Ça fait mal ou pas ?
00:02 Non, ça fait pas mal du tout, Khan.
00:04 C'est très agréable.
00:06 Mais c'est pas fini.
00:08 C'est vrai ?
00:10 Non, il faut pas.
00:12 Ça va être horrible ?
00:14 Mais c'est horrible.
00:15 Ça va être pire ?
00:16 Oui.
00:17 Je commence à comprendre pourquoi les gens ils t'insultent.
00:21 Attends, attends, attends.
00:22 Ça fait très mal.
00:24 Il faut attendre mon médecin.
00:25 Il faut attendre.
00:26 C'est à ce moment là où tu deviens un peu...
00:28 T'étais gentil, gentil et gentil.
00:30 Et là, PAH !
00:32 Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.
00:39 Je suis Kyan Khojandi.
00:40 Bienvenue dans Hot Ones, l'émission où je pose des questions
00:42 avec des sauces piquantes à l'intérieur.
00:43 Aujourd'hui, je reçois Anna Girardot,
00:45 actrice, réalisatrice, productrice.
00:48 Elle joue aussi bien dans des comédies,
00:49 on l'a vu dans le rôle de Anne, la nulle dans Le Flambeau,
00:52 La Flamme, mais aussi bien dans des drames,
00:54 bientôt dans un film d'action je crois.
00:56 C'est une des actrices les plus éclectiques de sa génération.
00:58 Elle est à l'affiche de la série Canal+ La Fievre.
01:02 Et on peut dire que la température,
01:03 elle va monter dans ce Hot Ones.
01:04 Anna Girardot, bienvenue dans Hot Ones !
01:06 Merci Kyan, merci !
01:08 Oui !
01:10 Hot Ones, que tu voulais absolument faire
01:13 depuis, je crois, pas mal de temps.
01:14 J'aime beaucoup cette émission.
01:16 Je me suis toujours demandé ce que ça faisait.
01:18 Maintenant que j'y suis, j'ai très peur.
01:19 J'ai l'impression que c'est vraiment une très mauvaise idée.
01:21 Mais allons-y.
01:23 Tout va bien se passer.
01:24 Donc tu connais le concept de l'émission.
01:26 Bien sûr.
01:27 Je le rappelle pour les gens qui nous regardent.
01:28 10 questions.
01:29 À chaque question, ça se hausse.
01:31 Plus on va avancer dans les questions,
01:32 plus les sauces vont être pimentées.
01:34 C'est du piment.
01:35 Tu connais les choses de Scoville du coup ?
01:36 Du coup oui.
01:37 C'est la gel avec laquelle on mesure le degré de piquance du piment.
01:40 On commencera avec la Gentil Mirti,
01:41 il y a 1700 sur la chaîne Scoville.
01:43 1700 c'est énorme,
01:44 maintenant on est jusqu'à 1 500 000 Scoville
01:46 avec la Capten Lethal.
01:47 Est-ce qu'on peut mourir ?
01:48 On ne peut pas mourir.
01:49 D'accord.
01:50 La douleur amène un peu de l'endorphine,
01:52 donc tu peux avoir des sensations un peu d'oubli.
01:54 Imagine, t'as 14 ans,
01:55 ta mère t'offre une valise pleine de fringues
01:57 et tu l'oublies dans un taxi.
01:58 Arrête !
01:59 C'est horrible, c'est le pire souvenir de ma vie.
02:01 Non, je ne voulais pas commencer là-dessus.
02:02 Je voulais juste...
02:03 C'était une valise remplie de vêtements
02:06 que ma mère m'avait achetés aux Etats-Unis.
02:08 Je ne les avais jamais portés,
02:09 je les avais mis dans cette valise.
02:10 J'ai pris un taxi pour aller chez mon père.
02:12 Je suis arrivée chez mon père,
02:13 j'ai ouvert la porte et là mon père m'a dit
02:15 "Elle est où la valise ?"
02:16 "Bah ouais, elle est où la valise, Anna ?"
02:17 "Elle est où ?"
02:18 "Elle est venue en taxi, le monsieur n'est jamais revenu."
02:20 "Ok, ça va être ça ? Super, j'ai hâte !"
02:22 Si jamais t'es en galère, t'as de la chantilly.
02:25 Ici, t'as de l'eau citronnée, de l'eau glacée, du miel,
02:28 qui marche très très bien.
02:29 Tu manges pimenté au quotidien, tous les jours ?
02:31 Non, pas tous les jours,
02:33 mais j'aime bien manger pimenté.
02:35 Après, je peux mal réagir.
02:37 C'est une épreuve,
02:38 mais on va la passer ensemble.
02:39 Très bien.
02:40 Anna Gérardot, bienvenue dans "Hot Ones".
02:42 Merci.
02:45 Allez, on passe à la première question.
02:47 La gentille Myrtille,
02:48 qui est 1 700 sur l'échelle de Scoville.
02:50 C'est un peu une confiture poivrée, tu vas voir.
02:52 C'est très bon.
02:58 Compliqué ?
02:59 Non, j'adore.
03:00 T'as découvert, dans un rôle de comédie énorme
03:03 dans "La Troupe de la Flamme",
03:04 ton personnage d'Anne Lanul.
03:05 Ce serait quoi le pire ?
03:06 Être coincée dans l'ascenseur pendant tout un week-end avec Marc,
03:09 qui te déteste,
03:10 ou le docteur juif qui t'aime un peu trop ?
03:12 Je pense que c'est d'être coincée avec le docteur juif.
03:15 Il est quand même limite avec Anne.
03:17 Il est bordeur.
03:18 Alors que Marc, en vrai, il est assez inoffensif.
03:20 Grosse ambiance sur le tournage ?
03:21 Grosse ambiance, notamment sur la saison 1.
03:23 Parce qu'en fait, c'était très nouveau pour tout le monde.
03:26 Il y avait une bienveillance entre nous qui était géniale.
03:29 Et il fallait cette bienveillance pour que cela lâche
03:31 et qu'on tente des choses.
03:32 C'était trop bien.
03:33 Il y a un vrai appel de la comédie derrière "La Flamme".
03:36 On ne m'a jamais reproposé de comédie depuis.
03:38 Ça va venir.
03:39 Mais j'espère que ça va venir.
03:40 Après, c'est compliqué,
03:41 parce que déjà, d'avoir des comédies de ce type,
03:44 je te mets comme auteur de ce type d'humour.
03:47 Dans ces comédies-là aussi, il faut des personnages
03:50 qui ont eux-mêmes des partitions drôles
03:51 et qui ne soient pas juste là pour servir le personnage masculin.
03:54 C'est un peu le problème, souvent.
03:56 C'est que le personnage féminin est là pour servir le personnage masculin.
03:59 Le test de Bechdel.
04:00 Qu'est-ce que le test de Bechdel ?
04:01 Qu'est-ce que le test de Bechdel ?
04:02 Déjà, la femme est un nom,
04:04 qu'elle est une profession,
04:05 et que quand elle se retrouve en femme,
04:06 elle ne parle pas que d'homme.
04:08 C'est 92% des scénarios à la poubelle.
04:10 Ça ne marche pas.
04:11 On était à 1700 sur l'échelle de Scoville,
04:16 avec la Katmandou,
04:17 on passe à 6200 sur l'échelle de Scoville.
04:19 C'est-à-dire à peu près 3 à 4 fois plus.
04:22 Le bœuf, on dirait qu'il a une petite larme, quand même.
04:24 Il a clairement une larme.
04:25 Clairement, il pleure.
04:26 Elle est bonne.
04:33 C'est bon, hein ?
04:34 Quand on a préparé l'émission,
04:36 j'ai découvert qu'à 18 ans,
04:37 t'étais déjà extrêmement déterminée,
04:39 t'es partie faire des cours de théâtre à New York,
04:41 et t'avais même fait une to-do list à l'époque.
04:43 Bien sûr.
04:44 On va voir si t'as respecté cette to-do list,
04:46 depuis tes 18 ans.
04:47 Avoir le bac.
04:48 J'ai eu le bac.
04:49 Mention.
04:50 Non, pas une mention non plus.
04:51 Non, j'ai eu le bac.
04:52 16 en philo.
04:53 Miracle.
04:54 Par contre, 7 en sport.
04:55 Du coup, j'ai raté la mention.
04:56 Vraiment à ça.
04:57 Aller à New York, donc.
04:58 Ça s'est fait.
04:59 Ça devait être fou à 18 ans d'aller à New York, quand même.
05:00 C'était génial.
05:01 C'est fou.
05:02 New York, c'est un truc où
05:03 t'as vraiment cette impression que tout est possible.
05:05 Moi, je me levais le matin,
05:06 j'avais l'impression que c'était un jeu vidéo,
05:07 et que je récolte des pièces pour arriver à mon but.
05:10 Donc j'avais le restaurant dans lequel je bossais,
05:12 j'avais mon cours de théâtre,
05:13 et j'étais devenue l'assistante de ma prof,
05:15 parce que c'était tellement cher qu'à un moment donné,
05:17 je lui ai dit "Chila, je peux plus faire les cours",
05:19 et elle m'a dit "OK, tu seras là à tous les cours,
05:21 tu ouvres la salle, tu fermes la salle,
05:22 tu balades, tu repeins, tu m'amènes à manger et tout,
05:24 et en échange, tu ne paieras pas".
05:26 Donc je travaillais 24/7,
05:28 mais tu te lèves le matin, t'as envie de tout bouffer,
05:30 c'est extraordinaire New York.
05:32 Faire Hot Ones, déjà à l'époque,
05:33 tu voulais faire Hot Ones, c'est fou quand même.
05:35 À 18 ans, tu voulais avoir un agent,
05:38 et t'as trouvé un agent,
05:39 et tu lui as dit un truc le matin même.
05:41 Vas-y, fais-moi passer un casting.
05:42 Oui, parce qu'en fait, j'avais rencontré mon agent
05:44 au mariage de la femme qui était ma marraine
05:47 et ma nounou quand j'étais petite.
05:49 Elle a été embauchée chez Adéquate,
05:51 qui est une grande agence artistique,
05:53 et à son mariage, elle avait invité
05:55 les deux créateurs de l'agence,
05:56 qui sont Laurent Grégoire et Grégory Veil.
05:58 Et je leur ai dit "moi, je pars à New York
06:01 faire des cours de théâtre,
06:03 et j'aimerais beaucoup vous rencontrer à mon retour".
06:06 Et donc je l'ai appelé le jour de mon arrivée.
06:07 Je lui ai dit "bon, ça y est, Grégory,
06:08 j'ai fait mes trois ans à New York,
06:10 j'ai fait les cours de théâtre, je suis prête".
06:12 Et il m'a dit "mais c'est super, ma chérie,
06:15 écoute, il y a des agents plus jeunes
06:18 que tu peux rencontrer".
06:19 Je lui ai dit "ah non, non, non, non,
06:20 j'ai fait une liste".
06:21 Et là, tu es l'avant-dernier,
06:22 avant de passer un casting
06:24 et avoir le premier rôle.
06:25 Et en fait, il a reçu un fax.
06:27 - Donc, on est en 1992, clairement, à ce moment-là ?
06:29 - C'est fou, parce qu'on est clairement quand même en 2009.
06:32 C'est bizarre, mais dans mon souvenir,
06:34 il y a vraiment un fax qui sort,
06:35 peut-être dans la légende que je me suis racontée.
06:37 Et il m'a dit "bon, Anna, il y a un casting".
06:40 J'ai passé le casting, et ils sont arrivés,
06:42 ils m'ont dit "bon, tu as le rôle principal,
06:44 donc reste ici, on va te faire passer
06:46 d'autres essais avec un acteur".
06:48 Et donc je suis sortie, j'ai appelé Grég,
06:50 "oui, alors j'ai eu le rôle,
06:52 alors le tournage commence dans deux mois".
06:54 Il m'a dit "mais c'est pas possible".
06:56 "Si, Grég, je t'ai dit, il y a une liste,
06:58 tu vas voir, ça va bien se passer".
07:00 Et c'était "Simon Werner a disparu" de Fabrice Gobert,
07:03 qui est encore un de mes films préférés.
07:06 - Vu que c'est une liste magique, ce que tu fais,
07:07 parce que tout se réalise...
07:08 - Ah bah, c'est le pouvoir de la liste.
07:09 - Je te propose qu'on fasse la liste
07:10 pour les dix prochaines années.
07:11 - OK.
07:12 - D'accord.
07:13 - Wow, c'est important.
07:14 Alors, je pense que c'est bien de mettre quelque chose
07:16 que tu peux faire facilement.
07:17 Donc, je vais mettre "Hot Ones".
07:18 - Finir "Hot Ones".
07:19 - Finir "Hot Ones" vivante.
07:23 Faire une comédie culte.
07:25 - Comédie culte.
07:26 - Après, je vais mettre "Que mes enfants soient heureux",
07:28 parce qu'on sait jamais, sur les dix ans,
07:30 je pourrais en avoir plusieurs.
07:31 - Bien sûr.
07:32 Un nouveau truc, une nouvelle activité
07:33 dans laquelle tu peux te plonger.
07:34 - Apprendre à chanter.
07:35 - Excuse-moi, mais la Anna Gerardo
07:37 que j'ai connue il y a 18 ans,
07:38 elle était bien plus ambitieuse.
07:39 Je pense que là, c'est faire un album.
07:41 - Ah ouais ?
07:42 - Apprendre à chanter, OK, t'es sympa, c'est vite fait.
07:44 - Faire l'Olympia.
07:45 - Oui, faire l'Olympia, voilà, c'est ça.
07:47 - Là, on est sur un...
07:48 - Ça, c'est la to-do liste magique.
07:49 - Oh là là.
07:50 - Quand t'es là, tu me dis,
07:51 "Je voudrais bien avoir un donut."
07:52 Non, je veux que tu me fasses rêver, là.
07:53 - Oh là là.
07:54 - Allez, un dernier.
07:55 - Réaliser un film.
07:56 - Ah, stylé.
07:57 - Voilà.
07:58 - Je pense que c'est le bon moment
07:59 pour passer à la troisième question.
08:00 - Allez, Coco Dingo.
08:01 - 14 500 sur l'échelle de Spotify.
08:04 - Waouh, ça commence à devenir très, très sérieux, tout ça.
08:07 - Pour l'instant, ça se passe bien.
08:12 - C'est très, très bon.
08:13 - Hot One, c'est l'émission du kiff.
08:15 - Moi, je kiffe.
08:16 - Tu es en train de kiffer,
08:17 tu voulais réaliser ton film.
08:18 Maintenant, ta budget est limité.
08:19 C'est quoi, le pitch ?
08:20 - Je pense qu'il est enfin temps
08:21 de refaire une comédie culte
08:23 qui se passe à la période de Noël.
08:25 - OK.
08:26 - Un repas de famille qui part vraiment en gouille.
08:28 Un truc méchant, fou.
08:31 - Quel acteur, quelle actrice tu verrais dedans ?
08:33 - Adèle Exarchopoulos, elle est extraordinaire.
08:35 Dingue, en humour, en drame,
08:37 elle est vraiment géniale.
08:38 J'ai Jonathan Cohen qui revient
08:39 à chaque fois que je cherche des acteurs,
08:41 et Jonathan, c'est sa grande tête qui arrive.
08:43 "Et moi !"
08:44 Parce que je l'ai vue là-dedans, d'Ali,
08:46 et je trouve qu'il a vraiment
08:47 un génie comique assez fou.
08:49 Et puis, il est aussi généreux
08:50 avec les acteurs avec qui il travaille,
08:52 avec ses équipes.
08:53 - Elle est au Parapuis aux Etats-Unis.
08:54 - Jennifer Lawrence.
08:55 - Jennifer, c'est génial.
08:56 - Ah ouais.
08:57 - Timing comique, dramatique, il y a tout.
08:59 - Un rêve de jouer avec elle, un rêve.
09:01 - Donc comédie de Noël,
09:02 Jennifer Lawrence, Jonathan Cohen, Adèle Exarchopoulos.
09:04 - Est-ce qu'on pourrait ajouter J.P. Zaddy ?
09:06 - Bien sûr, je le vois bien
09:07 en Père Noël en galère.
09:08 - Tellement !
09:09 - J.P. Zaddy, Jennifer Lawrence.
09:10 - Je pense qu'il y a un couple évident qui se fait.
09:12 - C'est fou !
09:13 C'est génial, tu ne veux pas le produire ?
09:14 - Allez, Branco, ça sera fait sur Autrone.
09:16 - C'est pas mal.
09:17 - Un truc.
09:18 - Comédie en tout cas, on reste dans la comédie.
09:19 - Oui, parce que je trouve qu'il n'y a rien de plus dingue
09:21 à jouer, à ressentir.
09:23 Je me souviens quand je jouais Anne,
09:25 tout d'un coup, ton corps est ouvert à plein d'émotions.
09:27 Tu es beaucoup moins fermé,
09:28 tu es disponible.
09:29 Et puis comme tu es vachement en écoute avec l'autre,
09:31 tu te rends beaucoup plus disponible à l'autre.
09:33 Il y a un truc qui me passionne dans l'humour.
09:35 - On passe à la prochaine sauce.
09:37 - Pourquoi elle est verte ?
09:38 Il y a du wasabi ?
09:39 - C'est la sauce japonaise.
09:40 Elle a un nom un peu particulier.
09:44 On pourrait la traduire avec le mot "hippo".
09:46 Comme un doudou, par exemple.
09:49 - Je ne vois pas où tu vas.
09:51 - Comme un doudou qui arrive juste à l'instant.
09:53 - Oh, bébé !
09:55 Vous êtes trop mignon.
09:56 Voilà.
09:58 Oui, je collectionnais les hippopotames.
10:00 Parce que, en gros...
10:01 - Tu peux le poser tranquillement.
10:02 - Je peux le poser là ?
10:03 C'était mon animal préféré.
10:04 Alors, mon père s'appelle Hippolyte.
10:05 Je suis sûre qu'il y a un truc à étudier là-dessus.
10:07 Psychologique.
10:08 Et un jour, mon père m'emmène au magasin
10:11 pour m'acheter un hippopotame.
10:12 Et là, je le regarde et je lui dis
10:14 "Papa, j'ai grandi.
10:16 Je n'aime plus les hippopotames."
10:18 Je crois que ça lui a fait un petit coup, mais bon.
10:20 Il a survécu.
10:21 - Oui.
10:22 - On s'entend très, très bien maintenant.
10:23 - Sauce japonaise à base de wasabi.
10:24 - Waouh.
10:25 - Vert nucléaire.
10:26 - Elle commence à faire peur, un peu.
10:27 - Là, on est passé à 38 000 sur les chiffres de ce que j'ai...
10:30 - OK !
10:31 Je rigole plus du tout.
10:32 - Mais elle est assez délicieuse.
10:33 Tu veux que j'en mette un peu plus ?
10:34 - Non.
10:35 - D'accord, tu me dis.
10:36 - N'hésite pas à en mettre,
10:37 parce qu'elle est un peu plus épaisse, on en met moins.
10:38 - Hum, j'adore le wasabi.
10:40 En tout cas, ce piquant...
10:41 - C'est bon, hein ?
10:42 - ... qui est vif.
10:43 - Ça monte au nez.
10:44 Un peu comme la moutarde.
10:45 - Ouais.
10:46 - Tu as une image très glamour, Anna.
10:47 - Ah.
10:48 - On te voit toujours très sapée,
10:49 prémée sur des beaux papiers glacés dans des magazines.
10:52 On te voit sur des tapis rouges.
10:54 À propos de quoi les gens se trompent ?
10:56 - Peut-être un côté trop sage.
10:59 Et ça, c'est de ma faute.
11:00 J'ai toujours cette impression qu'il faut être très bien élevée.
11:03 Et puis peut-être une peur de...
11:05 Quand j'étais plus petite,
11:06 quand mes parents faisaient ce métier,
11:08 je me disais, bon, il ne faut pas que je prenne trop de place.
11:10 J'avais peur qu'au bout d'un coup,
11:11 ils me disaient, écoutez, il faut arrêter maintenant.
11:12 La porte est là-bas.
11:13 Vous pouvez sortir, merci beaucoup.
11:15 Non, mais, oui, il y a une sensation un peu comme ça.
11:17 - Pas à ta place.
11:18 - Pas à ma place.
11:19 Donc, si je ne fais pas de vagues,
11:21 normalement, ils ne vont pas me voir.
11:22 Ils ne peuvent pas me virer, tu vois.
11:24 Et même les rôles qu'on me proposait,
11:26 c'était souvent la douceur, la gentillesse.
11:29 Le mot "éthérer" revenait souvent.
11:32 Alors ça, ça m'a carrément saoulée.
11:34 Donc à un moment donné, j'ai refusé plusieurs projets à la suite.
11:37 Et c'est vrai qu'Anissa Bonnefront est arrivée avec "La maison".
11:39 Au même moment, j'ai un temps qu'on avait d'être arrivée avec Anne dans "La flamme".
11:42 Et je crois que ces deux rôles m'ont permis de me dire,
11:44 OK, vas-y, ciao, je pars ailleurs.
11:47 C'était génial parce que c'était beaucoup plus de prise de risque.
11:50 Une obligation aussi de prendre de la place.
11:52 Et depuis, j'ai des propositions qui sont complètement différentes de ce que j'avais avant.
11:56 - Tu as cassé cette image dans laquelle tu étais un peu enfermée.
11:58 - Ouais, mais c'est un travail de tous les jours.
12:00 Et heureusement, je suis très, très bien entourée.
12:02 Mon père, il m'envoie un message un jour,
12:05 avant que je monte sur la scène des Césars pour faire un sketch, pour remettre un prix.
12:08 Et il m'a dit, n'oublie pas, Anna,
12:10 que tu es aimée et que les gens voient une professionnelle devant eux.
12:14 Et ça, franchement, c'est trop mignon.
12:15 Et moi, je suis entourée de gens que j'admire et que j'aime
12:18 et qui me renvoient un miroir agréable et fort.
12:20 En me disant, mais si, évidemment que tu es capable, vas-y, fonce, go !
12:24 Ça vaut tout l'heure du monde.
12:25 - Été 82.
12:29 - Hummm.
12:34 - Je sens la mangue et le citron vert.
12:36 C'est bon, hein ?
12:37 Comment tu te sens ?
12:38 - Bah, ça chauffe, mais...
12:40 - J'adore !
12:41 La détermination.
12:43 - J'étais déjà en train de me dire, miel, eau, OK.
12:46 Je commence à paniquer.
12:48 J'ai très envie d'eau, mais c'est pas du tout...
12:50 - Vas-y, vas-y, vas-y !
12:51 - J'ai soif, quoi.
12:52 C'est juste pour me rétracter.
12:53 - C'est la pire erreur qu'il faut faire, mais vas-y.
12:55 T'as bossé avec Angelina Jolie ?
12:57 - Ah, oui.
12:58 Alors, non, j'ai pas bossé avec...
13:00 - Toujours premier sur les infos, n'oubliez pas.
13:02 Premier sur les infos.
13:03 - J'étais à New York
13:05 et on m'a proposé d'être volontaire
13:08 pour une sorte d'événement qu'organisait Brad Pitt
13:11 à la Nouvelle Orléans suite à l'ouragan Katrina.
13:14 L'idée, c'était de construire des nouvelles maisons
13:16 mais qui étaient adaptées aux ouragans, etc.
13:19 Moi, mon boulot, c'était de peindre 3000 bougies
13:21 et les disposer sur le terrain vague
13:23 et d'expliquer devant Brad Pitt et des financiers
13:26 que je les avais donc disposées exactement comme les étoiles
13:29 sur la carte le soir de Katrina.
13:31 Ce qui était complètement faux.
13:32 Je les avais posées vraiment aléatoirement.
13:34 Et je me souviens de Brad Pitt qui était venu me voir en vélo
13:37 avec sa petite casquette.
13:38 - Ma casquette.
13:39 - "Hi, are you the French girl ?"
13:41 Je fais "Oh yeah, ok, it's me."
13:43 Il me dit "Good job, thank you so much."
13:45 Donc déjà, moi, ça m'a...
13:47 - Ça fait ta vie, ça ?
13:48 - Après, j'ai arrêté.
13:50 Et puis, j'ai dû faire une course
13:53 et on m'a dit "Prends la SUV de Angelina Jolie."
13:56 Et dans le magasin, je vois un pot de cornichons.
13:59 Et moi, il faut savoir qu'à ce moment-là,
14:00 je ne suis pas revenue en France depuis un an.
14:02 - Donc la baguette, le fromage, tout ça, ça a disparu de temps.
14:04 - Et le cornichon, c'est...
14:06 Je le vois, je fais "Waouh !"
14:08 Donc j'achète le pot, je l'ouvre
14:10 et vraiment, je conduis en...
14:11 - Ah ouais, détente.
14:12 - Ah mais je suis en full détente.
14:14 Et là, je tourne, le pot de cornichons se renverse
14:17 mais entièrement dans la voiture, ça pue.
14:19 Donc là, je me dis "Mais c'est une catastrophe,
14:21 c'est la fin de ma vie."
14:23 Donc je m'arrête, je sors les trucs, je ouvre les fenêtres,
14:25 j'aère, je mette l'eau, ça passe pas,
14:27 je reviens en pleurs.
14:29 "I'm so sorry, I don't know what happened.
14:32 The cornichons, ils ont renversé, je ne sais pas pourquoi."
14:35 - Et elle qui parle à moitié français et anglais en même temps,
14:37 a tout de suite compris.
14:38 - Je l'ai pas dit à elle.
14:39 - Ah d'accord.
14:40 - Tu rigoles, mais jamais, j'ai dit à son assistant.
14:41 Et en fait, ils m'ont dit "Angélina est partie il y a une heure à Los Angeles,
14:44 tout va bien, c'est bon, tu peux te calmer."
14:46 Je fais "Ah bon ?"
14:47 - Une grosse montée d'angoisse quand même.
14:49 - Non, la pire montée d'angoisse.
14:51 Je me suis dit "Voilà, tu peux en t'aider, rêve,
14:53 tu peux faire un mentaliste, tu peux la déchirer."
14:57 - À partir de maintenant, les sauces sont déjà sur les tenders.
15:03 - Ça m'a aimé beaucoup.
15:04 - Anna, est-ce que tu veux vivre l'aventure Hot One jusqu'au bout ?
15:06 - Bien sûr, c'est sur ma liste, tu rigoles ?
15:08 - Santé. - A la tienne.
15:10 - Ça met du temps, c'est horrible, ça monte de plus en plus.
15:26 - OK.
15:30 - Oui, voilà.
15:31 - OK.
15:35 - C'est quoi le miel ?
15:36 - C'est un truc que les abeilles font.
15:38 Ça sort des ruches, et après on le prend, on collecte,
15:40 on laisse la moitié pour les abeilles,
15:42 et entre nous, on collecte l'autre moitié.
15:44 C'est avec du pain et du beurre le matin, c'est très bon.
15:46 T'as dit "J'aborde toujours un rôle à partir du costume."
15:51 C'est ce que tu as dit.
15:52 - Je commence à comprendre pourquoi les gens t'insultent.
15:54 - Ça te fait rien ?
15:57 - Ça me fait rien.
15:59 - OK.
16:00 - C'est ça.
16:01 - Oui, c'est le costume.
16:02 - Ça fait quelque chose, mais j'ai eu ma surprise.
16:04 - T'as le sel contrôle.
16:05 En fait, parler est très douloureux.
16:07 En fait, ce qui est intéressant, c'est, tu vois,
16:10 quelqu'un qui porte un pull lâche,
16:12 qui couvre ses mains, qui se cache,
16:14 avec des couleurs un peu sobres,
16:16 ou quelqu'un qui porte des couleurs très colorées,
16:18 qui monte beaucoup de corps,
16:19 ça raconte beaucoup de quelqu'un.
16:21 Donc à partir du costume, je crois qu'on étudie la psychologie du...
16:25 Voilà.
16:29 Je sais qu'il faut pas faire ça, mais...
16:31 Mais...
16:32 - J'aimerais savoir une chose.
16:37 Qu'est-ce qui se passe dans ta tête quand on te dit "action" ?
16:40 - Ouais.
16:41 - Il y a un moment donné, t'es Anna Girardot,
16:43 et un moment donné, tu deviens le personnage.
16:45 Est-ce que dans ta tête, il se passe quelque chose ?
16:47 - Alors moi, j'avais une coach qui me disait
16:49 "Tu te déplaces un tout petit peu,
16:51 comme si tu rentrais dans la peau du personnage."
16:54 Par exemple, le personnage de Marie Kinski, dans "La fièvre",
16:58 c'est un personnage qui est tellement éloigné de moi
17:00 qu'au début, je voulais même pas faire,
17:02 parce qu'elle disait ce qu'elle faisait.
17:03 Ça me faisait peur, je me disais "Ce personnage est diabolique."
17:07 Et de plus en plus, je fais des personnages
17:09 qui sont très éloignés de moi.
17:11 Et là, carrément, je rentre en trance sur Marie Kinski.
17:14 Je le sentais à l'intérieur, que j'étais complètement...
17:17 - Désaxée. - Ah ouais.
17:19 Même dans ma manière de bouger le corps, de réagir,
17:23 j'étais plus du tout...
17:24 - Comme une hypnose, en fait,
17:25 une sorte de tuer quelqu'un d'autre.
17:26 - Et ça, c'est assez dingue à vivre, à ressentir.
17:29 C'est pour ça qu'il faut aller vers des rôles
17:31 qui t'emmènent dans cette zone un peu.
17:32 - Ah, c'est kiffant.
17:33 - Ouais, il y a un truc un peu de trip, quoi.
17:35 - Exaltant. - Ouais.
17:36 T'as d'autres adjectifs, comme ça ?
17:38 - Orgasmique. Mais bon, là, on est vraiment dans l'excès.
17:40 - C'est vraiment... - Ouais, c'est trop, là.
17:41 Pimentesque ? - Pimentesque.
17:42 - Pimentesque ? - Complètement.
17:43 - Rien ne t'arrête.
17:45 On peut passer à "La fièvre".
17:47 118 000 sur l'échelle de Scoville.
17:49 - On se voit de l'autre côté ? - À tout de suite.
17:50 - Hum, pardon. - En fait...
17:59 - C'est chaud.
18:01 - Très, très bonne.
18:11 - Gros kiff. - Gros kiff.
18:13 Qu'est-ce qu'il se passe ? - J'ai du mal à respirer, mais tout va bien.
18:15 - T'as mangé à combien de temps avant moi ?
18:16 Ça va m'arriver, là, dans 3, 2...
18:18 Non, je rigole.
18:20 - T'es là pour faire la promotion de la série "La fièvre".
18:22 Tu vas nous faire la promotion de la série
18:25 "Canal+ Création originale "La fièvre"
18:28 en ayant mangé la sauce fièvre, mais sous fièvre.
18:30 - C'est chaud.
18:31 - Comme si tu commençais à avoir une petite fièvre de 40°C qui arrive,
18:33 tu te rends un peu malade. - Ouais.
18:35 - Moteur, demandez.
18:37 Et... Action !
18:39 - "La fièvre", c'est une série sur les communicants de crise.
18:42 Sur...
18:43 La manière dont les nouvelles dans la presse peuvent être déformées,
18:48 les utiliser par les politiques, afin de...
18:54 - Ouf...
18:55 Oh, j'ai...
18:57 Je me sens pas très bien.
19:01 - Tu te sens pas très bien ? Qu'est-ce qui va pas ?
19:02 - Je sais pas. - T'es un petit peu malade ?
19:03 - Non, mais attends, continuons, continuons.
19:05 C'est pour les trophées du foot,
19:07 et t'as cette jeune star du foot qui s'attend à recevoir un prix.
19:10 Et en fait, il l'a pas.
19:13 Et puis, il s'énerve.
19:15 - Il dit "bouh" ?
19:18 Il s'énerve comme ça ?
19:19 Il s'énerve en disant "bouh" ?
19:20 - Oh là là, je...
19:23 Et puis alors là, il se lève et...
19:25 Il donne un coup de boule à son entraîneur,
19:27 en le traitant de "sale toubave".
19:29 Et ce coup de boule est repris sur les réseaux sociaux.
19:31 Et là, c'est réutilisé...
19:33 Et pas par les meilleurs.
19:38 Et y a le rôle de Nina Meurice, Sam Berger,
19:44 qui est une communicante de génie,
19:46 qui va tout faire pour baisser la fièvre,
19:50 qui est en train de monter sur les réseaux sociaux,
19:53 et qui est en train d'alimenter un discours qui divise la population.
19:57 Et c'est extrêmement bien écrit par Eric Benzécrit,
20:00 extrêmement bien réalisé par Zia Doueri.
20:04 Et les deux ensemble, ça fait un truc fou.
20:06 Je trouve que cette série, elle est importante
20:08 parce qu'elle parle d'actualité, et quoi, c'est assez flippant
20:11 sur l'avenir un petit peu qui nous pend en nez.
20:13 Et donc, je pense qu'elle est nécessaire
20:15 pour essayer de comprendre comment les choses fonctionnent,
20:17 et les pièges dans lesquels ne pas tomber.
20:19 La promo est faite.
20:21 Fièvre sous fièvre sous fièvre.
20:23 Gérard Deux, je pense que t'as mérité de passer à la bombe.
20:26 Y a pas de pause entre les deux ? D'accord.
20:28 La bombe, là, on a le gap.
20:33 On est à 200 000 sur l'échelle de Scoville.
20:35 Tu vas manger tout ou tu vas manger un petit bout ?
20:37 Moi, je fais ce que je veux.
20:38 Non, mais dis-moi...
20:39 Mais toi, qu'est-ce que tu vas faire ?
20:40 Oui, mais moi, j'aimerais qu'on y aille ensemble, un peu pareil.
20:43 C'est ton Hot Ones.
20:44 Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas tout manger ?
20:45 Je ne sais pas, je te dirai pas.
20:47 Mais après, ce que tu vas te dire...
20:49 Allez, un, deux...
20:51 Allez, ciao, dignité.
20:58 Allez, ciao.
21:01 Tu l'as dit vraiment tellement, genre...
21:03 C'est la vie, allez, c'est mort.
21:05 C'est comme ça.
21:06 J'étais contente jusqu'ici.
21:08 Faut pas parler.
21:15 Je sais ce qui va se passer.
21:17 Je sais ce qui va se passer.
21:19 J'ai peur.
21:20 Tu peux y aller, là.
21:23 Ça va monter, genre...
21:26 Je ne veux pas avaler tellement je vais me brûler la gorge.
21:28 Mais j'ai tout mangé, Kyan.
21:30 Qu'est-ce qui va m'arriver ?
21:33 J'ai le chial du nez.
21:35 À l'envers, à l'envers, à l'envers.
21:39 Comme ça.
21:41 Chut.
21:42 Ah, ça bave.
21:50 Je bave ?
21:51 Tu ne baves pas du tout ?
21:53 Je tremble.
21:54 Anna, tu as pratiqué le taekwondo,
21:58 le ukulélé,
22:00 la danse
22:02 et même le futabek.
22:04 Le futabek ?
22:05 Et c'est pas genre je me suis mis la futabek quand j'avais 13 ans.
22:07 Tu t'es mis la futabek quand t'avais 25.
22:09 Tu t'es mis la futabek quand t'avais 25 ans.
22:11 Tu ne veux pas que je fasse la futabek, quand même ?
22:13 Apportez la futabek.
22:16 Arrête.
22:17 Je veux vérifier cette source tout de suite.
22:19 Il ne faut pas respirer.
22:25 Fuck, ça brûle tout.
22:27 Ça fait mal ou pas ?
22:28 Non, ça ne fait pas mal du tout, Kyan.
22:29 Non, ça ne fait rien.
22:30 C'est très agréable.
22:31 Je ne passe jamais un vieil moment.
22:33 Je suis juste en train de penser à un souvenir.
22:38 Je ne peux pas parler.
22:39 Qu'est-ce que tu peux nous jouer ?
22:41 Je ne connais que Jurassic Park.
22:42 Ça me va.
22:43 Ah, OK.
22:44 Je n'ai pas fait ça depuis très longtemps.
22:46 Vas-y.
22:47 Sido.
22:56 Donc que le début, quoi.
23:04 Ça fait très mal.
23:05 Ça fait mal.
23:06 Je ne peux pas le faire.
23:08 Et là, c'est que la huitième.
23:09 Je me rappelle Paul Mirabelle.
23:20 Vous l'avez laissé galérer avec un peu de chantilly sur la lèvre.
23:23 Donc, si j'ai un truc…
23:24 Non, je ne te dirai pas.
23:25 Je me suis dit que ce n'était pas cool.
23:26 Non, je ne te dirai pas.
23:27 Il est resté longtemps comme ça.
23:28 C'est la bille.
23:30 Donc, c'était ça Jurassic Park ?
23:32 Trois notes.
23:33 En fait, tu commences les trucs.
23:36 Tu es un peu délubie.
23:37 Ah oui, c'est ce moment-là où tu deviens un peu…
23:39 Tu étais gentil, gentil, gentil.
23:41 Et là, paf !
23:43 Je m'échange, toi, voilà.
23:44 Ah, regarde.
23:45 Ah, OK.
23:46 Je fais la tierce.
23:55 Tu fais chier, Ken.
23:57 Je n'ai pas fait de flûte à bec depuis…
23:59 Dix ans.
24:00 Il faut vraiment jouer de la flûte à bec ?
24:01 Non, mais vas-y, arrête.
24:02 Qu'est-ce que ça raconte de toi, en fait,
24:03 que tu commences plein de trucs comme ça ?
24:04 Tu as appelé ma mère ?
24:05 Non.
24:06 Non, parce que…
24:09 Quand j'étais jeune…
24:10 Non, il ne faut pas.
24:15 Mais il faut.
24:17 Mais il faut.
24:18 Quand j'étais ado,
24:25 je voulais faire plein de trucs.
24:26 Donc, j'ai fait un peu d'escalade.
24:28 Après, j'ai un peu de guitare.
24:30 Et en fait, dès que ça devenait un peu dur,
24:32 je trouvais ça chiant,
24:33 j'arrêtais et je demandais à mes parents.
24:35 Et mes parents, je ne sais pas,
24:36 ils s'en foutaient et me disaient
24:37 "Oui, d'accord, arrête."
24:39 Mais en fait, ça m'est arrivé
24:40 pour les cours de théâtre à New York.
24:42 Je commençais à trouver ça dur.
24:44 Et c'est là que ma prof,
24:45 elle m'a sauvé la vie.
24:46 Elle m'a dit "Non, je veux que tu continues.
24:48 Donc, tu vas devenir mon assistante."
24:50 Je lui ai dit "Tu ne perdras plus,
24:51 mais tu vas redoubler d'efforts."
24:52 Et en fait, au bout de six mois,
24:54 en redoublant d'efforts,
24:55 j'ai progressé.
24:57 Gai.
24:58 Tout ce que j'aurais pu faire,
24:59 tous ces talents que j'aurais pu avoir.
25:01 Donc, ça résiste à un moment donné.
25:02 Quand on apprend quelque chose,
25:03 à un moment donné, ça résiste.
25:04 Ça résiste.
25:05 Et c'est le moment où ça devient intéressant.
25:06 Tu vois, c'est là, là, ça fait mal.
25:08 C'est le moment où on dépasse la douleur
25:09 et que ça devient intéressant.
25:11 Parce qu'on se sent plus fort.
25:12 Tu te sens plus fort du coup.
25:13 Là, je me sens super forte.
25:14 Alors, l'Apocalypse, on est à...
25:19 Je m'en fous de la...
25:20 Je sais.
25:21 Ça n'a aucun...
25:22 Ça a zéro valeur.
25:24 Pour te dire, on était à 200 000
25:25 sur les 16 000.
25:26 Maintenant, on est à 1 million
25:27 sur les 16 000.
25:28 Putain, t'en as rien à foutre.
25:29 Attends, attends, attends.
25:30 X5.
25:31 Mais attends, moi, j'ai vraiment vu
25:32 mes derniers jours, là.
25:33 OK.
25:36 Apocalypse, Apocalypse.
25:51 Nul, hein ?
25:52 Pas la fin du monde, ici.
25:53 Oui, vers là, ça a l'air plus compliqué, mais...
25:56 Non, ça va.
25:57 Non ?
25:58 Enfin, Marina Voice.
25:59 Bon, ben, pose-la, la question.
26:00 Tu m'as Marina Voice ?
26:01 Je t'ai Marina Voicée.
26:02 Je vais te montrer une toile.
26:03 Ouais.
26:04 Comme tu es très famille,
26:05 ça va t'évoquer quelque chose, je pense.
26:06 Oh, wow.
26:08 Eh ben, c'est le dernier tableau
26:10 que ma grand-mère a peint, en 68.
26:12 Ouais.
26:13 C'est un tableau qu'elle avait peint
26:15 pour intégrer une résidence d'artiste
26:17 en Espagne,
26:18 Picasso étalée, notamment.
26:19 Ouais.
26:20 Et ma grand-mère, Clotilde Vautier,
26:22 était une grande artiste.
26:24 Elle disparut trop tôt, malheureusement.
26:26 À l'âge de 28 ans.
26:27 D'un avortement clandestin,
26:29 auquel elle avait eu recours, justement,
26:31 pour intégrer cette résidence d'artiste.
26:33 Et ma tante a fait un super beau documentaire sur elle.
26:36 Parce que c'est un secret qui a été gardé,
26:38 les avortements clandestins.
26:40 C'était pas quelque chose dont on parlait à l'époque.
26:42 Donc, ma mère et ma grand-mère ont vécu
26:44 dans cette zone un peu étrange,
26:45 où elles étaient pas au courant
26:46 de la disparition de leur mère.
26:48 Donc, ça a été assez important dans ma famille.
26:51 Mais je suis très fière d'elle
26:53 et de la manière dont, encore,
26:54 mon grand-père fait parler d'elle.
26:57 Elle a des expos partout dans le monde.
26:59 Elle a un collège à son nom,
27:00 une rue à son nom, maintenant.
27:02 Donc, j'admire énormément mon grand-père
27:04 pour poursuivre l'histoire de son ex-femme.
27:06 -Passe à la dernière source.
27:08 -Tu chuchotes parce que t'as mal à la gorge.
27:10 -Non, non, je suis un peu défoncé, je t'avoue.
27:11 Mais t'es un peu défoncé ou pas ?
27:12 Tu sens un peu le...
27:13 -C'est très étrange.
27:14 -Là, ça donne un effet un peu bizarre.
27:15 -Ouais.
27:16 -C'est une expérience qui est un peu compliquée.
27:17 Juliette Armanet a dit,
27:18 "C'est une vraie épreuve
27:19 et c'est rare de vivre des épreuves comme ça."
27:21 -J'adore me faire peur.
27:22 J'adore les films d'horreur.
27:23 -T'adores te faire peur.
27:24 -Donc, c'est vrai que c'est une épreuve.
27:25 Oui, oui.
27:26 -T'adores te faire peur, genre...
27:27 -J'aime beaucoup ça.
27:28 Le mécanisme de l'horreur
27:29 et de comment te faire sursauter les...
27:32 "Jump scares" ?
27:33 -Pour les gens qui savent pas ce que c'est qu'un "jump scare"...
27:34 Bah ouais, c'est ça, un "jump scare".
27:37 -Tu sautes de peur.
27:38 "Jump scare".
27:39 -C'est celui qui a un clown derrière toi.
27:42 -Ah, c'est horrible parce que je sais pas.
27:44 Vraiment, t'as fait ça.
27:45 C'est super, c'est magnifique.
27:47 -Il peut pas te retourner parce qu'il est pas là.
27:48 -Pas du tout.
27:49 Je me retournerai pas.
27:50 Mais je le sens maintenant qu'il est là.
27:52 Putain, tu fais bien.
27:55 -On passe à la prochaine.
28:01 1 500 000 sur le chien de Steauville.
28:03 Dernière question.
28:04 On a une tradition.
28:09 On rajoute soi-même
28:11 ce qu'on appelle "the last dab" aux Etats-Unis.
28:13 La goutte ultime.
28:15 -C'est pas la peine de faire "pouf".
28:16 -Parce qu'il y en a déjà beaucoup.
28:18 Pourquoi tu fais "prouf" ?
28:20 -Ce "last dab".
28:21 Une seule mini-goutte.
28:22 -Hop là !
28:23 -Exactement.
28:24 Bienvenue en enfer.
28:31 Anna, Anna, je te jure.
28:33 Tu sais quoi, Jurassic Park ?
28:36 Tu sais quoi ?
28:37 Jurassic Park, ça fait quoi ?
28:38 Tu sais quoi, Jurassic Park ?
28:44 Ah !
28:58 Si, là, si, famille.
28:59 D'accord.
29:00 *Musique*
29:07 -Alors, on a inventé une petite suite.
29:09 -Tousser n'était pas une bonne idée.
29:16 Ça va être horrible.
29:17 -Je sais, horrible.
29:19 -Mais ça va être pire.
29:20 -Oui.
29:21 Six mois avant l'indépendance de ton fils Jazz,
29:23 tu lui as écrit une lettre...
29:24 -T'es fou.
29:25 -Une lettre à propos du monde que tu lui laisses.
29:27 Tu peux être assez pessimiste, tu vois.
29:29 Est-ce que tu peux nous expliquer ce qu'il y avait dans cette lettre ?
29:31 -Ça te regarde pas.
29:33 -Anna ?
29:35 Anna ?
29:36 Anna ?
29:37 Qu'est-ce qu'il y avait dans cette lettre, Anna ?
29:39 Qu'est-ce qu'il y avait dans cette lettre, Anna ?
29:41 Qu'est-ce qu'il y avait dans cette lettre, Anna ?
29:44 Je suis arraché, je m'en bats les couilles.
29:47 Je suis en relive, là.
29:48 Je suis Kian Kowalski en relive, moi.
29:49 Je m'en bats les couilles.
29:50 Alors ?
29:53 -C'était une lettre où...
29:56 Mais je savais pas que j'allais avoir un fils.
29:58 Ou que j'étais enceinte.
29:59 -Ah, tu savais pas que t'étais enceinte ?
30:00 -Non.
30:01 C'est une lettre sur...
30:02 Je sais pas si ça s'appelait.
30:03 Mon fils.
30:04 Oui.
30:08 Je disais que son père était à la guerre.
30:10 -Quoi ?
30:11 -Ouais.
30:12 Et qu'il y avait plus d'animaux en Afrique.
30:15 Et qu'il y avait des beaux paysages à vendre
30:17 que j'aurais voulu lui montrer, mais qu'ils existaient plus.
30:20 -OK.
30:21 -Et je disais, mais...
30:23 Et pourquoi...
30:24 Pourquoi moi, je suis ramenée dans ce monde ?
30:26 Mais c'est tellement égoïste, parce que...
30:28 Dans tes yeux, je le vois, ton père.
30:30 Et...
30:31 Et moi, ça me rende plein de bonheur, mais...
30:34 Et peut-être que toi aussi, un jour,
30:36 t'auras ce même désir égoïste d'avoir un enfant.
30:39 Mais est-ce que toi, tu pourras ?
30:41 Non, c'était horrible comme lettre.
30:42 -Très pessimiste, du coup.
30:43 -Extrêmement pessimiste.
30:44 Et six mois après, j'ai été enceinte,
30:46 et quatre mois plus tard, j'ai appris que j'avais un fils.
30:48 Et j'étais "Oh, quelle horreur !"
30:49 -Quelle horreur d'avoir un fils ?
30:50 Ou quelle horreur d'avoir pensé ça ?
30:51 -Bah, quelle horreur d'avoir pensé ça !
30:52 -Ah, OK.
30:53 Je plaisantais.
30:56 -Quoi ?
30:57 -Je plaisantais.
30:58 -Mais qui es-tu ?
30:59 On est où ?
31:00 -C'est dur, hein.
31:01 Là, si tu devrais lui écrire une lettre, qu'est-ce que...
31:03 -Je dirais que tout va bien aller.
31:05 Et que...
31:06 C'est lui et tous ses amis.
31:09 Il va falloir qu'ils réfléchissent intelligemment !
31:13 Pour construire un avenir meilleur.
31:16 -Ouais.
31:17 -Pour le futur, pour...
31:19 Toute la population de son âge et les autres qui arrivent...
31:22 -Ouais.
31:23 -A construire un monde meilleur.
31:25 -Être condamnés à l'optimisme ?
31:26 -Il faut juste espérer qu'eux, en tout cas, puissent construire un monde un peu plus sensé.
31:31 Un peu plus réfléchi, parce qu'il y a forcément une issue...
31:34 -OK.
31:35 -Positive à tout ça.
31:36 C'est à nous de pas être complètement cons, pour leur donner les armes,
31:39 pour réfléchir intelligemment, à s'unir et à se comprendre mieux
31:43 que nous, on se comprend les uns les autres.
31:45 -C'est quoi le truc que t'as compris grâce à ton fils ?
31:47 -Déjà, j'ai compris beaucoup de choses que je reprochais à mes parents.
31:50 Et puis...
31:51 Que mon fils, c'est une personne complètement individuelle de moi.
31:56 Moi, je suis sa mère, évidemment, je suis là pour l'accompagner
31:59 de la meilleure manière que je peux.
32:02 Lui donner les conseils, lui dire que je serai toujours là pour lui.
32:05 Mais...
32:06 Il a une vie.
32:08 Et il a déjà une vie qui est complètement détachée de moi.
32:11 Il m'appartient pas, en fait.
32:13 Mais c'est vrai que c'est assez génial de découvrir le monde à travers ses yeux.
32:16 -Ouais. -Ouais.
32:17 -Tu veux finir ? -Non.
32:18 -Ah, tu veux pas finir Hot Ones ?
32:20 -Ça, c'est vraiment... -Mais j'ai rien dit !
32:22 -Non, non, non, mais c'est bon !
32:24 Où est mon stylo ? Qu'on puisse mettre une croix.
32:26 Allez !
32:27 -Elle a terminé son Hot Ones et on peut l'applaudir.
32:39 -Yeah ! Merci !
32:40 Merci à toi. Bravo à toi !
32:42 C'est impressionnant.
32:43 Merci ! Merci beaucoup.
32:45 Franchement, j'ai adoré. C'est super.
32:47 -Anna, merci de t'être prêtée au jeu.
32:48 On te retrouve dans la série "La fièvre" disponible sur Canal+.
32:52 Si cette émission vous a plu, franchement, tant mieux.
32:54 Prenez soin de vous et merci encore et à très bientôt.
32:56 -Merci. -Salut, salut !
32:57 -La bombe, je me suis dit... Ah ouais, là, ça rigole plus.
33:00 Pas de mentir, j'ai très mal au ventre.
33:02 -C'est vrai ? T'as mal au ventre, là ?
33:03 -Non, mais je sais pas, ça a brûlé, là, non ?
33:04 -Ça a brûlé. Mais c'est pas le ventre, là.
33:06 -C'est vrai que c'est pas le ventre, non.
33:07 Non, c'est plus tard.
33:09 *Bruit de bouche*