• il y a 8 mois
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Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel à Paris qui quitte ses fonctions pour des raisons de sécurité, des opérations dites "place nette" de Gérald Darmanin contre les trafics de drogue, de l’explosion de la dette et des déficits et des élections européennes.

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Transcription
00:00 - Bienvenue et bonjour Maude Bréjon. - Bonjour.
00:04 Merci de votre présence. Votre porte-parole des députés Renaissance et également député des Hauts-de-Seine.
00:09 On va beaucoup parler évidemment des déficits publics, mais tout d'abord Maude Bréjon,
00:13 on a appris que le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel à Paris allait quitter ses fonctions
00:18 pour des raisons dit-on de sécurité. C'est ce proviseur, je le précise à nos auditeurs et téléspectateurs,
00:23 qui a été menacé de mort après avoir demandé à une étudiante d'ôter son voile.
00:27 Le rectorat parle d'un départ à la retraite anticipé, mais en termes de symbole,
00:31 un proviseur, donc quelqu'un qui doit incarner l'autorité, qui part.
00:35 Quel signe est-ce que ça renvoie selon vous ?
00:38 Déjà de toute évidence, il faut nommer les choses, 20 ans après cette grande loi de 2004,
00:44 il y a eu une mouvance islamiste en France qui veut briser l'école de la République.
00:49 Moi je crois que notre responsabilité en tant que politique, de tous partis confondus,
00:53 c'est d'une part de le dénoncer et de l'autre part de le combattre, de dire la laïcité,
00:56 rien que la laïcité et que la laïcité.
00:58 Je comprends, je ne connais pas le détail et le fond de l'affaire,
01:02 et ce sera au rectorat de s'exprimer dessus,
01:04 mais je comprends que lorsque c'est l'enseignant, le chef d'établissement qui quitte l'école,
01:08 et non pas ceux qui l'ont harcelé, ceux qui l'ont agressé,
01:13 ça puisse choquer les gens qui nous écoutent.
01:15 Je crois qu'encore une fois, il ne faut pas se tromper.
01:17 L'autorité, elle est du côté des chefs d'établissement, elle est du côté des enseignants,
01:21 et donc nous, on se doit de soutenir cette communauté éducative.
01:24 Alors c'est important ce que vous dites, fermeté dans vos mots,
01:26 mais est-ce que le soutien est suffisant ?
01:28 On est dans le pays où il y a eu les attaques terroristes contre deux professeurs,
01:30 Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:32 Est-ce que les professeurs sont suffisamment soutenus, protégés dans notre pays ?
01:35 Oui, je crois que la première chose, c'est d'abord la parole politique.
01:39 On doit avoir une parole politique extrêmement ferme,
01:41 et depuis quelques années maintenant, je pense notamment à tout ce qu'a fait Gabriel Attal
01:46 quand il était ministre de l'Éducation nationale,
01:48 et aujourd'hui en tant que Premier ministre, il y a un portage politique.
01:51 Il y a une voix qui s'est élevée pour nommer les choses,
01:54 pour soutenir encore une fois ce monde de l'éducation à qui on doit beaucoup,
01:57 qui se lève tous les matins avec un seul objectif, c'est la réussite de nos élèves.
02:00 Et avec la boule au ventre aussi.
02:02 Et parfois, effectivement, avec des difficultés sur l'enseignement,
02:05 et donc on met les moyens dans les rectorats, avec des équipes d'accompagnement,
02:10 avec des protections renforcées quand il y a besoin,
02:12 c'est ce que fait le ministre de l'Intérieur, pour être toujours à leur côté.
02:15 Dans l'actualité, Maude Bréjon, les oppositions ciblent, tout autre chose,
02:19 des opérations dites "places nettes" de Gérald Darmanin contre les trafics de drogue,
02:23 des opérations de communication selon vos opposants.
02:26 Très sincèrement, quand on écoute les spécialistes et les policiers,
02:29 ils dénoncent une sud-américanisation et une cartélisation de la France.
02:33 Est-ce que de telles opérations, c'est à la hauteur du défi ?
02:36 Quand on fait 500 interpellations, plus de 500 interpellations,
02:40 en l'espèce du 10 jours, moi je n'appelle pas ça de la communication.
02:43 C'est quoi "places nettes" au fond ? C'est d'abord des moyens supplémentaires.
02:46 Environ 10 000 policiers et gendarmes dédiés, des unités de force mobile.
02:50 Ensuite, c'est une action sur plusieurs semaines, environ trois semaines.
02:53 Et puis, c'est un ciblage en amont d'objectifs,
02:58 de ce haut du panier, si je puis dire, des trafiquants en France,
03:02 qu'on va chercher. On continuera à le faire.
03:05 Moi, je comprends que ce soit difficile de lutter contre la drogue,
03:09 mais je pense que ne pas le faire,
03:11 de laisser les trafics gangréner nos quartiers,
03:13 de laisser les trafiquants vendre la mort à nos jeunes,
03:16 ce serait un renoncement moral et politique insupportable.
03:20 Mais quelle efficacité, vous dites, à raison, 500 interpellations ?
03:23 Et après, quelle suite judiciaire ?
03:25 Est-ce que l'arsenal judiciaire est aujourd'hui à la hauteur d'une telle gangrène ?
03:28 On doit continuer. Et là-dessus, la police et la justice travaillent main dans l'amont.
03:32 Le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux,
03:34 encore une fois, pour harceler les dealers, pour harceler les points de deal.
03:37 - On le fait depuis... - Ils reviennent juste après.
03:39 - On le fait depuis plusieurs années. - Ils se sont déplacés.
03:41 Et on continuera à le faire, parce que c'est pas parce que c'est difficile,
03:44 c'est pas parce qu'une politique prend du temps qu'on doit baisser les bras.
03:47 Et moi, je vous le dis, Sonia Babrouk, ne comptez pas sur le ministre de l'Intérieur
03:50 pour lâcher l'affaire. On continuera.
03:51 Mais par exemple, hier, Bruno Le Maire,
03:53 qui a été entendu au Sénat sur les narcotrafiquants
03:56 lors d'une commission d'enquête à ce sujet, voici ce qu'il dit.
03:58 Il affirme qu'il serait favorable pour sortir du cadre actuel
04:02 et d'imaginer un cadre d'exception, un peu comme pour le terrorisme,
04:06 c'est-à-dire imaginer un autre arsenal judiciaire pour lutter contre ces trafics.
04:10 Est-ce que vous seriez favorable ?
04:12 Tout arsenal judiciaire qui serait plus efficace pour enrayer les trafics
04:16 et rétablir la sécurité dans les quartiers partout en France,
04:19 j'y suis par principe favorable.
04:21 Moi, ce que je dis, c'est qu'on doit continuer ce que fait le ministre de l'Intérieur,
04:24 encore une fois sur le terrain, avec des gendarmes et des policiers...
04:27 Pourquoi les oppositions n'y croient pas ? Vous devriez être qui c'est de renié sur ce point.
04:30 Hier, j'ai entendu un député du RN dire que c'était les opérations McKinsey
04:34 du nom de ce cabinet de conseil, comme si vous ne faisiez que du vent et des...
04:37 Mais quelle insulte fait au travail des policiers et des gendarmes
04:41 qui se lèvent tous les matins, qui risquent leur vie ?
04:44 Je pense, par exemple, on voit ce qui se passe à Marseille,
04:46 on voit ce qui se passe à Roubaix, on voit ce qui se passe dans le Nord.
04:49 Avec des résultats qui sont là, bien sûr, ça prend du temps, bien sûr, c'est difficile,
04:52 bien sûr qu'on ne réussit pas tout le temps,
04:54 mais c'est à force de persévérance qu'on y arrive.
04:57 Un mot sur... Là, on est encore sur le plan de la sécurité,
05:00 mais on parle de la menace terroriste. D'ailleurs, à ce sujet,
05:02 quelle est, selon vous, Maude Bréjon, la menace la plus grande qui pèse sur nous ?
05:05 Est-ce que c'est la menace islamiste ou est-ce que c'est la réalité de la guerre en Ukraine
05:11 et donc Vladimir Poutine ?
05:13 C'est deux choses extrêmement différentes.
05:15 Mais quand on parle de terrorisme, la principale menace,
05:18 c'est indéniablement la menace islamiste.
05:21 Et on doit dire la vérité aux Français.
05:23 On a une menace qui est aujourd'hui très élevée.
05:25 Pour autant, on n'a jamais été aussi armés.
05:28 Je pense, par exemple, à tout ce qu'on a fait sur les renseignements.
05:31 On a augmenté de 50 % les effectifs de la DGSI,
05:34 on a doublé les moyens de la DGSI,
05:36 on a rajouté un arsenal juridique pour pouvoir tracer,
05:39 pour pouvoir expulser les personnes qui, lorsqu'elles sont étrangères...
05:44 - On ne les fera pas suffisamment. - Et en situation irrégulière...
05:47 - En situation irrégulière... - On est toujours à 10 %.
05:49 En situation irrégulière, les expulser du sol français.
05:52 C'est ce qui nous permet d'avoir empêché deux attentats
05:55 depuis le début de l'année, environ huit, je crois, depuis deux ans.
05:59 Donc on avance, on y arrive, on a des résultats.
06:02 Mais encore une fois, je crois que le président de la République,
06:05 le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur ont raison d'être clairs
06:07 et de dire la vérité.
06:08 Dans l'opposition, on vous accuse de vouloir faire peur aux Français
06:11 pour déclencher une sorte de réflexe de vote de sécurité aux Européennes.
06:14 Olivier Marlex l'a dit hier dans le Figaro.
06:17 Si tel est le cas entre la réalité de la guerre en Ukraine
06:20 et la menace terroriste, la ficelle est un peu grosse en pleine campagne.
06:24 Mais qui fait de la communication ici ?
06:26 Que voudrait Olivier Marlex ?
06:28 Il voudrait qu'on ne fasse rien, qu'on ne lutte pas contre les attentats,
06:31 qu'on n'explique pas aux Français quelle est la menace qui pèse sur nous.
06:35 C'est une drôle de façon de se comporter quand on est responsable politique.
06:39 Et de toute évidence, ça se voit qu'on parle là d'un parti
06:41 qui n'a pas été au pouvoir depuis 15 ans.
06:43 Il devrait peut-être se poser quelques questions.
06:45 Il s'en pose dans un autre domaine, celui des finances publiques,
06:48 des affaires économiques.
06:49 D'ailleurs, vous êtes membre, Maude Bréjon, de la Commission des affaires économiques.
06:53 Face à l'explosion de la dette et surtout le dérapage des déficits,
06:56 Bruno Le Maire dit avoir une détermination totale pour revenir dans les clous.
07:00 Ottez-nous d'un doute ce matin.
07:02 Il est bien ministre de l'économie depuis plusieurs années.
07:05 Oui, Bruno Le Maire est ministre de l'économie depuis 7 ans.
07:08 Et d'ailleurs, il faut regarder ce qui s'est passé depuis 7 ans.
07:10 Sur les trois premières années, de 2017 à 2020,
07:13 on était repassé sous la barre des 3 % de déficit.
07:16 Et qu'est-ce qu'il y a eu ensuite ?
07:18 Il y a eu la crise du coronavirus,
07:19 et il y a eu l'invasion de l'Ukraine par la Russie
07:22 qui a entraîné notamment la hausse des prix de l'énergie.
07:24 On se devait de protéger les Français.
07:26 Et moi, je ne regrette pas les décisions qui ont été prises
07:28 parce qu'encore une fois, on a protégé ceux qu'on avait le plus besoin
07:31 lorsqu'on ne pouvait plus aller travailler pendant la pandémie
07:34 et avec le bouclier tarifaire lorsque l'énergie a augmenté.
07:38 Mais dites-nous, s'il y a eu cette situation,
07:40 pardonnez-moi, Vendredi Jean,
07:41 pourquoi les autres pays l'ont subi de la même manière ?
07:43 Ils ont subi le Covid, il y a eu les conséquences pour le Portugal,
07:47 pour la Grèce, pour l'Espagne, pour les Espèces...
07:49 Avec une inflation qui n'avait rien à voir.
07:51 Et pourtant, eux, ils font de meilleurs chiffres.
07:53 Avec une inflation qui n'avait rien à voir.
07:54 Toujours des circonstances atténuées.
07:55 Avec aucune responsabilité.
07:56 Mais parce que la France a mieux protégé ses concitoyens
07:59 qu'ailleurs en Europe, et je pense que ça, c'est une fierté,
08:02 on doit le revendiquer.
08:03 - D'ailleurs, je n'entendais pas... - On parlait de fierté
08:05 quand on voit telle guerre en France.
08:06 Je n'entendais pas beaucoup les oppositions à l'époque dire
08:08 qu'il ne fallait pas de bouclier tarifaire
08:10 ou qu'il ne fallait pas prendre en charge le salaire des Français
08:13 qui ne pouvaient pas aller travailler
08:14 durant la crise du coronavirus.
08:15 Une fois qu'on a dit ça,
08:16 on est aujourd'hui à une croisée des chemins.
08:18 On a des choix à faire.
08:19 Ces crises sont derrière nous, l'heure est au choix.
08:22 On a trois possibilités.
08:23 On fait une part, soit on ne fait rien,
08:24 on laisse le déficit filer,
08:26 on va vers un scénario comme ce qu'a vécu la Grèce.
08:29 On sait où ça termine.
08:30 Autre possibilité, certains le demandent,
08:32 on augmente les impôts.
08:33 C'est une ligne rouge absolue.
08:35 - Ah bon ? - C'est une ligne rouge absolue.
08:36 - En tout cas, c'est la mienne. - C'est la vôtre.
08:38 - C'est la mienne et je la partage... - Vous n'êtes pas sur la même ligne
08:39 que la présidente de l'Assemblée nationale,
08:41 - Yael Brunot-Pivet. - Je suis parfaitement
08:43 sur la ligne de Bruno Le Maire.
08:44 Pourquoi ?
08:45 Parce que d'abord, on est déjà dans un pays
08:47 le plus imposé de l'ensemble des pays développés.
08:51 70 % de l'impôt sur le revenu
08:55 est payé par 10 % des Français.
08:57 Les plus aisés, les entreprises les plus importantes
09:01 contribuent déjà beaucoup.
09:03 Ça, c'est la première chose.
09:04 La seconde, c'est que je pense qu'on ne doit pas dévier
09:05 de notre politique d'attractivité.
09:07 Celle qui nous a permis de créer 400 000 entreprises l'année dernière,
09:10 celle qui a permis de créer 2 millions d'emplois et plus 5 ans.
09:13 Pourquoi ? Parce qu'en fait, l'objectif, c'est le plein emploi.
09:15 Et le Premier ministre aura l'occasion d'y revenir
09:17 dans les jours à venir.
09:19 C'est le meilleur atout, face au déficit.
09:21 - Pour vous. - Parce que quand on crée de l'emploi,
09:23 en fait, c'est moins de dépenses et c'est plus de recettes.
09:26 Maude Bréjon, si je comprends bien,
09:27 augmentation des impôts, c'est une ligne rouge.
09:29 Comme l'a dit Bruno Le Maire, donc pas la même position,
09:31 par exemple, que certains dans la majorité,
09:33 comme Yael Brunot-Pivet, qui affirme qu'il faut avoir
09:35 un débat sur ce sujet.
09:37 Mais qu'est-ce qu'il nous dit, ce matin,
09:38 que vous ne céderiez pas à la hausse des impôts ?
09:41 - Encore une fois... - Promesse, en fait.
09:43 Moi, je ne dévierais pas de cette ligne.
09:46 Je pense que le courage, c'est d'interroger
09:48 les dépenses actuelles.
09:50 Alors, allons-y.
09:51 Dépenses sociales, assurance chômage, pour la réforme,
09:54 est-ce que vous êtes prête à dire qu'il faut justement...
09:56 La dépense sociale en France, depuis l'année 2000,
10:00 a doublé.
10:02 Le dernier budget voté à l'équilibre,
10:04 c'était en 1974.
10:06 Donc, on doit nécessairement s'interroger.
10:08 On voit que d'un côté, on a des Français
10:09 qui trouvent qu'ils payent trop d'impôts,
10:11 et en même temps, des services publics
10:13 qu'ils considèrent comme n'étant pas à la hauteur.
10:15 Donc, il faut arrêter de réfléchir
10:16 en termes de volume de dépenses.
10:17 Il faut qu'on arrive à réfléchir
10:18 en termes d'efficacité des dépenses.
10:20 Donc, sur la durée, par exemple,
10:21 d'indemnisation de l'assurance chômage,
10:23 vous, vous dites qu'il faut y travailler.
10:25 Et à l'heure où on a énormément d'emplois
10:28 qui ne trouvent pas preneur chaque année,
10:30 bien sûr qu'on doit continuer à inciter les gens
10:32 à retourner vers le bois.
10:33 Donc, réduire encore la durée d'indemnisation.
10:35 Et on ne doit pas le faire n'importe comment.
10:36 Moi, je suis favorable à réfléchir
10:38 à une autre réforme de l'assurance chômage.
10:40 En revanche, je dis que ça doit se faire
10:42 avec un accompagnement des chômeurs.
10:44 - D'accord, donc, durcissement, mais accompagnement quand même.
10:46 - Parce que les chômeurs ne sont pas coupables.
10:48 Il faut réfléchir, par exemple,
10:49 lorsqu'on parle des chômeurs de longue durée,
10:51 à comment est-ce que vous levez les freins à l'emploi,
10:53 à comment est-ce que vous travaillez à cette réinsertion.
10:56 C'est notamment ce qu'on a fait avec la réforme du RSA.
10:58 Il faut continuer à mettre des moyens sur la formation,
11:00 parce que ce qui compte à la fin,
11:02 c'est que chacun trouve un emploi,
11:04 que chacun reste dans son emploi,
11:06 et que chacun vive bien de son emploi.
11:08 - Donc, ce matin, porte-parole des députés Renaissance,
11:10 vous nous dites sur CNews Europe 1
11:12 que c'était une ligne rouge d'augmentation des impôts,
11:14 qu'il faut travailler sur et continuer
11:16 cette réforme de l'assurance chômage.
11:18 Bruno Le Maire a également évoqué,
11:20 Maude Bréjon, cette piste
11:22 du remboursement des médicaments
11:24 en fonction du niveau de revenus.
11:27 Qu'est-ce que ça veut dire ?
11:29 C'est-à-dire qu'on pourrait payer plus en fonction de ses revenus ?
11:31 C'est une sorte d'open bar, en fait,
11:33 qui pourrait déclencher quand même une révolte
11:35 de revenus, justement, qui est le plus imposé ?
11:37 Est-ce que ça vous semble être une piste crédible ?
11:39 - Il faut qu'on réfléchisse aujourd'hui
11:41 sur l'ensemble des dépenses de santé,
11:43 avec évidemment des principes de base.
11:45 Les personnes qui ont besoin d'être soignées
11:47 doivent avoir accès, comme c'est le cas aujourd'hui,
11:49 à un système de santé,
11:51 à un système de soins, à des médicaments.
11:53 Mais on ne doit pas avoir une approche
11:55 consumériste de la santé, consumériste des médicaments.
11:57 Et donc, là-dessus, il y a un travail à faire
11:59 avec les Français,
12:01 probablement avec les médecins, également.
12:03 C'est vers quoi on va réfléchir dans la semaine dernière.
12:05 - La crainte, ce matin, c'est qu'à la fois
12:07 vous taillez dans les dépenses et vous nous fassiez les poches.
12:09 - Mais non ! - C'est quand même la double peine.
12:11 - Encore une fois, je le dis,
12:13 on est opposés à toute augmentation d'impôts.
12:15 Ça a été le cas depuis 2017.
12:17 - Est-ce que vous aurez le choix ? - On a même baissé les impôts.
12:19 On a baissé les impôts des Français.
12:21 On a baissé les impôts des entreprises.
12:23 - Enfin, si on rentre dans les niches... - Pour rendre des pouvoirs d'achat
12:25 et pour permettre aux entreprises de créer de l'emploi.
12:27 Ça a apporté ses fruits.
12:29 C'est un des pays qui a les meilleurs résultats
12:31 en termes de croissance cumulée depuis 2017.
12:33 On a créé des entreprises, on a créé des emplois.
12:35 - Mais alors, tout va bien, ça nous a échappés.
12:37 - Et en même temps. - Est-ce que vous en payez ?
12:39 Le mot "fierté", vous l'avez employé tout à l'heure pour la situation économique actuelle,
12:41 vu le niveau de dérapage et de déficit.
12:43 Vous diriez, vous êtes fier du bilan du gouvernement ?
12:45 - Je suis fier, par exemple,
12:47 de tout ce qu'il me fait en matière de réindustrialisation.
12:49 Je suis fier qu'en France,
12:51 des usines ouvrent alors qu'avant, des usines fermaient.
12:53 Je suis fier qu'on relance l'industrie nucléaire
12:55 et qu'on a créé des milliers d'emplois.
12:57 Et pour autant, je dis qu'en matière de dépenses sociales,
12:59 on ne peut pas laisser accumuler les aides
13:01 et grimper, si je puis dire,
13:03 l'escalier de la dépense sans jamais le descendre.
13:05 - Mais oui, mais qu'il dit d'où ?
13:07 - On augmente... - C'est pas comme si vous n'étiez pas au pouvoir
13:09 depuis quelques années.
13:11 - Mais moi, j'entends des gens qui disent qu'il faut
13:13 augmenter les dépenses et augmenter les impôts.
13:15 - Y compris dans votre majorité ? - C'est pas notre ligne.
13:17 En tout cas, c'est pas ma ligne.
13:19 Je pense qu'il faut maîtriser les dépenses,
13:21 qu'on ne peut pas accroître les dépenses en permanence,
13:23 et que cela permet précisément de ne pas augmenter les impôts.
13:25 - Alors ce débat, Maude Bréjon, qui n'est pas
13:27 un débat facile,
13:29 arrive en pleine campagne des Européennes.
13:31 La liste de Jordane Bardalla écrase tout, en tous les cas,
13:33 dans les sondages pour le moment.
13:35 Une liste qui s'étoffe de personnalités, par exemple,
13:37 comme Malika Sorel en deuxième position.
13:39 Je l'ai reçue il y a quelques jours, c'était sa première
13:41 interview,
13:43 essayiste, intellectuelle. Est-ce que ce genre de personnalité
13:45 apporte quelque chose à la politique ?
13:47 - Ce sera... Moi, je ne vais pas faire
13:49 d'attaque ad nominem.
13:51 Et on verra bien comment se passent les débats.
13:53 Plus globalement, je pense que l'Europe, l'Union européenne,
13:55 la France, est aujourd'hui à une croisée
13:57 des chemins. On voit bien qu'il y a deux blocs
13:59 qui s'affrontent.
14:01 Le bloc que nous, on représente,
14:03 qui, effectivement, pense qu'on a besoin
14:05 d'une Union européenne extrêmement forte,
14:07 que les grands enjeux, comme l'immigration,
14:09 comme l'écologie, se traitent
14:11 à l'échelle européenne, ou en tout cas
14:13 trouvent des réponses à l'échelle européenne.
14:15 Et le camp,
14:17 celui de Jordane Bardalla et de Marine Le Pen,
14:19 qui, pour moi, est un camp qui est synonyme
14:21 de rétrécissement pour la France et pour l'Europe,
14:23 et qui n'est pas souhaitable.
14:25 - En tout cas, c'est projet contre projet.
14:27 - Mais c'est projet contre projet ! - Mais oui, mais on voit bien que vous,
14:29 vous voulez que la campagne se mène sur le fond,
14:31 alors que certains la mènent presque ad nominem
14:33 en dénonçant que le RN,
14:35 ou Marine Le Pen, c'est d'Aladier, etc.
14:37 Vous vous dites non, il faut aller sur le fond, les conditions...
14:39 - Non, mais moi, je trouve qu'on a passé beaucoup
14:41 trop de temps à réfléchir sur qui était dans l'arc républicain
14:43 et qui n'était pas dans l'arc républicain.
14:45 Je me dis que les Français,
14:47 qui nous écoutent, ils doivent quand même parfois se poser quelques questions.
14:49 Donc moi, je suis là pour expliquer
14:51 pourquoi est-ce que ma conviction,
14:53 c'est que l'Europe est importante pour la France.
14:55 On parlait, par exemple, du nucléaire.
14:57 - Que vous connaissez bien. - Il n'y aura pas de relance du nucléaire
14:59 s'il n'y a pas une industrie
15:01 européenne du nucléaire, parce que c'est
15:03 désormais à ces échelles-là qu'on doit réfléchir,
15:05 qu'on doit créer les compétences, qu'on doit créer les supply chains.
15:07 Et ça, c'est à nous de l'expliquer.
15:09 On ne va pas se renvoyer des arguments
15:11 politiciens en permanence. Je pense que
15:13 ce n'est pas comme ça qu'on fait avancer le débat.
15:15 - Merci Maude Bréjon. - Merci à vous.
15:17 - C'était votre grand entretien ce matin. Je vous dis bonne journée et à très bientôt.
15:19 - A bientôt.

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