• il y a 8 mois
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 - Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et avec votre invité ce matin Thomas.
00:05 - Joël Dicker qui vient nous présenter son nouveau roman "Un animal sauvage" où il est
00:10 question de braquage comme ce que vous êtes en train de faire dans toutes les librairies de
00:13 France puisque votre livre est tiré à 500 000 exemplaires, c'est phénoménal. Alors je disais
00:19 il y a un braquage dans ce livre, il n'y a pas de meurtre, il n'y a pas d'enquêteur, c'est assez
00:24 différent de vos livres précédents. - Oui.
00:26 - Vous avez innové. - C'est le but de faire un livre qui change,
00:29 d'aller ailleurs aussi et puis j'ai commencé, je reste un jeune auteur, c'est que mon septième
00:35 livre et j'espère vraiment aller vers d'autres horizons, explorer d'autres choses et je sens
00:40 déjà que les livres que j'ai écrits, mon premier roman que j'ai écrit à 23 ans est beaucoup plus
00:44 représentatif d'un jeune homme de 23 ans et celui-là représente probablement plus un homme
00:48 de 38 ans, marié avec des enfants. Moi je sens qu'il y a ça qui arrive.
00:52 - Et vous, vous sentez l'expérience dans votre écriture, est-ce que c'est plus simple aujourd'hui
00:55 d'accoucher un livre ou c'est toujours un travail colossal pour vous ?
01:00 - Non, c'est pas plus simple, le travail est colossal, c'est vraiment le mot,
01:03 c'est un recommencement perpétuel, c'est épuisant, chaque fin de livre,
01:06 mais ça me rassure parce que maintenant je sais que c'est normal, chaque fin de livre,
01:09 je me dis c'est le dernier. - C'est le dernier.
01:10 - Je m'arrête, plus jamais, c'est trop de boulot et puis tout d'un coup je me dis "ah,
01:15 encore une petite idée comme ça". Non mais c'est vrai que l'expérience en tout cas,
01:18 elle me permet à moi de mieux comprendre, de mieux faire référence à mon instinct.
01:22 Cet instinct, ce truc qu'on a tous et qui fait que les tortues de mer reviennent là où elles sont
01:26 nées au bout de 20 ans et que nous on a aussi mais on ne sait pas quoi en faire parce qu'on
01:29 a nos parents et nos profs qui nous disent "non, fais pas ça, c'est pas un métier" etc.
01:32 Donc ça, cet instinct, j'ai réussi en tout cas pour l'écriture à me rendre compte,
01:35 à lui faire confiance et je me rends compte quand j'écris que j'arrive beaucoup plus
01:39 immédiatement à me rendre compte si une direction est bonne, si quelque chose marche ou si ça ne
01:42 marche pas. - Et parfois vous lâchez des bouquins.
01:44 - Tout le temps ! - Alors là on ne va pas trop en dire sur
01:48 l'intrigue de ce livre mais on peut au moins dire le point de départ. C'est l'histoire de deux
01:52 couples de voisins qui sont très différents. Un couple flamboyant, riche, beau, qui habite
01:57 une superbe maison de verre près de Genève et puis leur voisin beaucoup plus modeste qui habite
02:03 dans le lotissement d'à côté. Et alors l'homme de ce second couple, Greg, il s'appelle, il va
02:08 totalement flasher et fantasmer sur sa voisine au point de se mettre à l'espionner. Tous les jours,
02:13 il va l'espionner. - Greg, c'est un flic, c'est un super flic, flic d'élite qui bosse super bien,
02:20 qui est un bon père. Tout va bien dans sa vie jusqu'au jour où il rencontre cette voisine. Il
02:27 est complètement obsédé par elle, il est fasciné par elle. Au début, il la trouve belle puis il
02:31 se rend compte qu'elle le fascine et puis un jour il se rend compte qu'en promenant son chien,
02:34 il peut avoir accès, il voit depuis la forêt, la maison dans laquelle elle vit avec son mari,
02:39 une grande maison de verre et donc il voit absolument tout et il se met à aller voir ce
02:43 qui se passe. Il la regarde et la fascination tourne à l'obsession. - Et alors ce qu'on va
02:48 découvrir petit à petit, c'est que ces quatre personnages ont tous des secrets et que les
02:53 apparences sont trompeuses. - Oui, les apparences sont trompeuses. Les apparences, évidemment,
02:57 celles qu'on en voit, celles qu'on montre, cette image de nous qu'on construit volontairement. Et
03:02 puis, et surtout dans ce livre, les apparences, celles qu'on construit pour les autres, c'est-à-dire
03:06 quand on projette sur les autres, quand on imagine qui ils sont, on imagine leur vie, ça raconte pas
03:11 quelque chose de ces autres, mais ça raconte quelque chose de nous. Cette projection, elle
03:14 raconte nos fantasmes, nos envies, elle nous parle à nous. - Il y a quelque chose sur les préjugés
03:18 aussi. Quand on voit quelqu'un, on est persuadé qu'il est comme ci, comme ça, parce qu'il renvoie
03:22 physiquement et dans la façon dont il est habillé, comment il va parler, dans quelle maison il vit.
03:26 - Mais les préjugés, c'est très important. Les préjugés, c'est pas quelque chose de mauvais ou
03:30 de mal. Le préjugé, c'est la première rencontre, c'est la première image, c'est la première
03:33 fixation de quelqu'un. On rencontre quelqu'un et on fait une image immédiate. Quelqu'un que vous
03:38 rencontrez et qui vous bouscule un peu ou qui vous accueille mal, vous rencontrez pour la première
03:41 fois et qui n'est pas sympathique, et vous dites "celui-là, c'est vraiment un sale type, je l'aime
03:45 pas du tout". Ce qui est intéressant, et elle est importante cette image, elle est très importante.
03:48 Pourquoi ? Parce qu'ensuite vous allez le rencontrer, vous allez le revoir, vous allez vous dire "mais en fait, il n'est pas du tout comme ça".
03:53 Peut-être que la raison pour laquelle il n'était pas sympathique le premier jour, c'est parce qu'il
03:57 avait un enfant malade ou un souci, etc. Et là, la construction de la personne se fait. Donc les
04:02 préjugés, c'est primordial. - Et alors là, comme toujours, Joël Dicker, vous jouez avec le temps dans
04:07 votre roman. Il y a ce compte à rebours qui commence 20 jours avant le braquage. Vous faites
04:12 d'innombrables aller-retours dans le temps. Vous n'avez pas peur d'ailleurs, parfois, de perdre un
04:16 peu le lecteur. Est-ce que, j'imagine que c'est une question que vous vous posez en permanence ?
04:20 - Non, pas le lecteur, parce que je n'ai pas une obsession des lecteurs. J'ai d'ailleurs la chance
04:25 d'avoir un lectorat tellement large dans le monde entier, avec des lecteurs de 11 à 90 ans.
04:31 Des lecteurs qui lisent un livre par jour ou des lecteurs qui lisent un livre par an. Et donc,
04:36 je n'ai pas une obsession du lecteur, parce que je ne peux pas me raccrocher à un lecteur.
04:39 - Vous ne pensez pas à eux en écrivant ? - Non, pas du tout. J'arrive pas et heureusement,
04:43 je pense déjà à la page, à mon livre, à ce que je vais arriver à aller au bout de ce chapitre.
04:48 Je n'ai pas de plan. - Alors ça, ça me paraît complètement fou, que vous n'ayez pas de plan,
04:51 parce que ça paraît tellement justement réglé à la façon d'une horloge suisse, ce bouquin,
04:57 qu'on se dit comment il peut ne pas avoir de plan au départ ? - Mais parce que c'est très
05:00 expérimental. C'est comme tout ce qu'on fait en recherche, c'est tout ce qu'on fait en création,
05:04 souvent, quand on découvre quelque chose, on le découvre un peu par hasard. - Donc vous ne connaissez
05:08 même pas la fin ? - Je ne connais pas du tout la fin, surtout pas. Mais je me dis que si je connaissais
05:14 la fin, pourquoi est-ce que j'aurais envie de savoir ce qui se passe avant ? - Mais il y a
05:17 tellement de rebondissements dans vos livres, comment vous faites pour vous en sortir ? - Justement,
05:19 ils viennent parce que j'écris, tout d'un coup je me dis "ah mais c'est ça, aaaah, c'est lui, aaaah"
05:24 - Et puis vous revenez en armée. - Et ce sentiment-là, il est hyper important. Et puis surtout,
05:28 quand j'ai la chance d'avoir autant de gens qui me lisent, qui attendent mon prochain livre, pour moi
05:33 la meilleure façon de me protéger de ça et de me protéger de la facilité de faire un livre pour
05:37 faire un livre, c'est de faire un livre parce que je le veux vraiment. Et quand vous n'avez pas de
05:40 plan, si vous avancez dedans, quand vous vous levez à 4h du matin tous les jours au prétexte pendant
05:43 deux ans pour écrire votre livre, c'est que vous avez vraiment envie de ce livre, mais pour vous
05:47 avant tout. - Ça s'appelle "Un animal sauvage" et je vous garantis que vous allez être saisis dès la
05:52 première page. On ne le lâche pas ce bouquin de Joël Dicker, c'est aux éditions Rosie & Wolf,
05:56 et c'est disponible partout évidemment !