Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Mais votre père, est-ce que vous diriez que vous l'avez aidé à quitter la vie ?
00:04 - Bah oui complètement parce que
00:07 parce qu'il était à l'hôpital et puis après
00:10 on l'a fait revenir dans sa maison, donc il était en lit médicalisé
00:16 et moi je dormais à côté de lui sur un lit de camp
00:19 et toutes les cinq heures je lui balançais du bolux, enfin de la morphine quoi, et du doliprane
00:26 et voilà et on sait très bien ce que c'est la morphine, c'est une saloperie quoi, donc
00:31 donc en gros c'est moi qui l'ai tué quoi quelque part, que j'ai... bon peut-être que j'ai
00:37 amoindri sa douleur et encore il était totalement dans le pâté quoi, mais
00:43 et moi j'aurais préféré
00:45 qu'un médecin me dise "bon mais écoutez votre père il est foutu et
00:49 si vous voulez..." et même lui il aurait demandé mais il était tellement camé par la morphine
00:54 donc qu'il pouvait plus rien dire à la fin quoi.
00:57 Justement dans quel état de conscience
01:00 était-il les derniers jours ou les dernières semaines ?
01:04 Oh plus rien, plus rien, Pascal il est mort dans mes bras
01:08 donc donc non il n'y avait plus rien quoi et voilà
01:12 bon je vous passe les détails mais
01:15 est-ce qu'il a exprimé le...
01:17 Je chiais dessus, c'était... non c'était...
01:19 il n'y avait plus rien quoi, il n'y avait plus aucune conscience
01:22 plus aucune conscience mais si vous voulez
01:24 mon père quand il a appris qu'il avait un cancer du pancréas il savait qu'il était foutu
01:29 j'ai un oncle pareil qui est parti de ça
01:32 de manière foudroyante, il le savait très bien qu'il était foutu donc je pense qu'on lui aurait demandé son avis
01:40 il aurait dit "oui bah
01:44 terminons ça tout de suite quoi" voilà et voilà et après moi là où je suis
01:49 je m'en veux un peu parce que voilà pendant 28 jours j'ai veillé sur lui
01:52 je lui ai donné ses traitements, ses médicaments mais la morphine voilà c'est une drogue
01:59 et je sais très bien que j'ai aidé à
02:01 moi dans ma tête je l'ai tué, j'ai tué mon père et j'aurais peut-être préféré que ça soit un médecin assermenté
02:11 qui lui dise "allez au revoir"