Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 Est-ce que c'est un vêtement religieux pour vous ?
00:02 - Franchement, vous voulez que je vous donne mon sentiment ?
00:05 Et mon sentiment, c'est que c'est des jeunes qui tout simplement aujourd'hui,
00:09 la baïa c'est devenu à la mode.
00:11 C'est une mode qui va passer.
00:14 Comme on avait à un moment donné des survêtes avec le pantalon levé vers la rotule,
00:19 comme on avait la casquette à l'envers.
00:21 - C'est pas innocent qu'on veut donc que cette...
00:23 - Non, non, monsieur Proroc, le problème c'est que ce sont des jeunes, à mon avis, qui sont perdus.
00:28 - Non, pas justement, c'est bien qu'ils ne le soient pas.
00:31 - Bah oui, ils sont perdus. Pourquoi ils sont perdus ?
00:33 Ils sont perdus parce qu'ils sont juste français par les papiers.
00:36 Ils sont juste français parce qu'ils sont nés en France
00:38 et ils ont besoin à ce qu'on les considère comme des français.
00:41 Et je pense, est-ce qu'il y a provocation ? Est-ce qu'il y a test ?
00:45 Est-ce qu'il y a une ligne derrière ?
00:47 - Pourquoi vous dites que c'est des français de papier ? Moi c'est choquant ce que vous me dites.
00:49 Ce sont des français qui sont nés sur le sol de France et qui sont à l'école
00:53 et vous me dites qu'ils sont français de papier et qu'ils ne se sentent pas français.
00:56 - Non, non, non. Eux, ils se considèrent comme français, ils aiment la France.
01:01 Quand ils regardent le foot, ils sentent pour la France plein de choses.
01:04 Mais par contre, au regard des autres, ce ne sont toujours que des français issus de l'immigration.
01:09 Ce terme "issus de l'immigration", qui va rester éternellement,
01:13 au lieu de dire "français" tout court, on le rajoute toujours "issus de l'immigration".
01:17 - Et vous pensez que c'est pour ça qu'ils portent la baïa ?
01:19 - C'est pas que la baïa. C'est pour ça qu'ils se sentent un peu rejetés d'un système.
01:25 - Et puis ils essayent de créer quelque chose qui leur appartient.
01:28 - Ce discours victimaire, Abdellatif, moi j'adhère pas à ce discours victimaire.
01:31 - Vous allez dire que je victimaire, mais parce que vous ne le vivez pas, monsieur Pacquiao.
01:36 - Vous ne le vivez pas. Quand quelqu'un se plaint, il vaut mieux même pas se plaindre
01:42 parce que quand vous plaignez aux gens, c'est simple.
01:45 - Pourquoi je n'y adhère pas ? Parce que les autres générations, c'est la troisième ou quatrième génération,
01:49 le paradoxe de ce sujet, c'est que les enfants nés dans les années 70 n'ont pas eu ces soucis-là
01:57 et les Français, nés de l'immigration, comme vous l'êtes, des années 70...
02:01 - Il y a eu des attentats entre les deux, monsieur Pascal Praud.
02:05 L'oublié des événements qui ont fait que les jeunes d'aujourd'hui sont visés.
02:10 Nous, ma génération, c'est pas un congé d'adultes.
02:13 - Quelle âge vous avez, Abdellatif ?
02:14 - Moi j'ai 60 ans, monsieur Pascal Praud. Je suis un peu plus vieux que vous.
02:17 - Mais vous, vous êtes né où ? Vous êtes né sur le sol de France ?
02:21 - Moi je suis né au Maroc. J'ai des enfants qui sont nés en France.
02:25 - Et ils sont nés en quelle année, vos enfants ?
02:27 - Mes enfants sont nés en 2005.
02:31 - Et ils ont ce sentiment ? Ils ont le sentiment de ne pas être pris pour des Français à part entière ?
02:38 - Je pense pas. Les miens n'ont pas ce sentiment-là.
02:43 - Et pourquoi votre famille et les vôtres ne l'ont pas ? Peut-être parce que votre éducation était différente ?
02:48 - Il y a une éducation derrière, il y a des parents qui ont compris, il y a beaucoup de choses.
02:54 Moi je suis pas en train de dire que les autres n'ont pas compris qu'ils ne font pas de bonne éducation.
02:58 Il y a des conditions de vie qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
03:02 Il y a énormément de choses, monsieur Praud.
03:05 Maintenant, il y a une partie des familles qui vivent dans les cités, qui subissent tous les jours les vendeurs de drogue,
03:15 qui subissent les brimades, mais c'est là où il y a le problème.
03:19 C'est là qu'il faut aller aider.
03:21 - Il faut marquer une pause. En tout cas, ça me fait plaisir de vous retrouver,
03:24 parce que manifestement vous êtes comme monsieur Boubou, que vous avez trouvé le chemin de la maison bleue.
03:28 C'est une maison bleue. Donc je vous en remercie grandement.