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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 Nous sommes avec Sébastien, toujours à Marseille, qui est chauffeur de taxi et qui connaît sans doute très bien les cités et ces endroits où on deal.
00:08 Bonjour Sébastien.
00:10 - Bonjour Monsieur Prot.
00:11 - Et merci d'être avec nous. Quel témoignage vous pouvez nous apporter sur les points de deal à Marseille ?
00:16 - Alors déjà, moi je voulais intervenir. C'est vrai que le quartier où ça s'est passé, c'est un quartier qui est dans l'ensemble relativement calme.
00:24 On n'est pas gangrenés comme dans le quartier Nord, puisque c'est pas le quartier Nord.
00:28 On sait qu'il y a des points de deal. C'est un quartier où on arrive encore à passer tranquillement, où on n'est pas forcément fouillés.
00:34 - Qu'est-ce que vous appelez fouillés ?
00:36 - Ah ben moi je sais qu'en tant que taxi et dans les ambulances avant, parce que je suis ambulancier, quand on rentrait dans le quartier Nord,
00:44 dans certaines de nos cités, c'était ouverture de l'ambulance, ouverture des voitures, du coffre, pour voir si personne se cache dedans.
00:52 Si quand je parle personne, c'est la police.
00:54 - Donc c'est-à-dire que c'est les dealers qui faisaient la fouille ? Ou les guetteurs en l'occurrence ?
01:01 - Les guetteurs, voilà. C'est-à-dire que quand vous arrivez face à un mur, parce que quand on arrive dans des cités comme les Rosiers,
01:08 puisqu'elle est très défavorablement connue, quand vous arrivez, que vous avez des gravats de partout, des poubelles, des frigos,
01:15 et que vous êtes obligés de manœuvrer pour pouvoir essayer de rentrer dans la cité pour aller travailler.
01:20 Moi je ne fume pas, je n'ai jamais fumé, je n'ai jamais touché aucune drogue,
01:25 mais par contre je suis obligé de rentrer dans ces quartiers pour aller chercher mes patients ou amener les clients.
01:29 - C'est-à-dire que vous acceptez encore, parce que j'imagine qu'il y a des confrères à vous, des collègues à vous,
01:35 qui ne veulent même plus aller dans ces cités à Marseille ?
01:38 - Oui, il y en a qui ne veulent plus rentrer.
01:40 - Mais vous, vous y allez ?
01:42 - Quand j'arrive à rentrer, oui.
01:44 - C'est-à-dire que parfois vous ne pouvez même pas rentrer ?
01:47 - Non, il y a deux mois de ça, j'avais un patient qui sortait de chimiothérapie,
01:54 j'étais obligé de le laisser à 500 mètres de chez lui parce que je n'ai pas pu rentrer dans la cité.
01:59 - Et vous cherchez à négocier avec les guetteurs ?
02:01 - Non, non, non, sincèrement non.
02:03 De toute façon, mon patient qui était avec moi, il m'a dit "laisse-moi là".
02:08 Donc je l'ai laissé, je ne cherche même pas à négocier parce que je vais essayer de rentrer pour courir.

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