Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 Qu'est-ce que vous inspire ce drame ?
00:02 - On parle bien du drame de Crépol, on est bien d'accord ?
00:06 - Non, là nous ne sommes pas sur le drame de Crépol,
00:11 on est sur la sécurité en général et ce témoignage bouleversant.
00:15 Et effectivement, tous ces sujets n'ont pas de lien les uns avec les autres.
00:23 Le Crépol, c'est un sujet particulier avec des délinquants, ou en tout cas l'enquête le déterminera,
00:31 ou des criminels qui sont nés sur le sol de France et qui, dans une soirée, il y a eu un jeune garçon, Thomas, qui est tué.
00:42 Là on est sur un mineur sur le sol de France, mais qui est un mineur étranger,
00:48 et qui sans doute n'aurait pas dû se trouver sur le sol de France.
00:51 Donc ce sont deux sujets extrêmement différents qui ont un point commun, l'insécurité, mais ce ne sont pas du tout les mêmes sujets.
00:58 - Alors l'insécurité, déjà au vu de comment c'est géré par l'État,
01:03 on a vu récemment Elisabeth Born qui a dit qu'il y avait un sentiment d'insécurité grandissant.
01:09 - C'est ce qu'elle devait se mater dans le Figaro.
01:11 - Mais en fait, il se réveille complètement après la bataille, c'est-à-dire que ce n'est pas nouveau.
01:17 Ça gangrène les quartiers, ça gangrène les campagnes, les villes moyennes.
01:21 Regardez une ville comme Nantes maintenant, qui était une ville plutôt paisible auparavant,
01:26 Nantes est devenue un coup de gorge sur toute la ville, ahurissant.
01:29 En fait, à partir de quel moment l'État ne se réveille que maintenant ?
01:32 On a M. Darmanin qui fait des tweets quotidiens pour annoncer les personnes qui ont été expulsées,
01:38 comme s'il se rendait compte maintenant que la cocotte était en train de fuser depuis un bon moment,
01:44 et que là maintenant il faut tempérer. Mais en fait non, ça fait des années qu'on est sur ces problèmes-là.
01:49 - Il y a accélération quand même avec le phénomène de mineurs isolés.
01:52 J'ai l'impression que moi, en dix ans, les choses ont changé radicalement.
01:56 Vous citez la ville de Nantes, c'est un bon exemple.
01:59 Il y a dix ans, Nantes n'était pas dans cet état-là, et notamment les mineurs isolés sont un souci
02:03 que manifestement l'État n'a pas su résoudre.
02:06 - Bordeaux, pareil, de la même manière.
02:08 - Et Bordeaux, nous avons ce témoignage, Raheim également,
02:12 qui était le dorado des parisiens.
02:14 - Mais aucune ville n'était parniée ?
02:16 - Oui, aucune ville n'était parniée, et le problème c'est qu'on n'a aucune réponse par rapport à ça.
02:18 Les forces de l'ordre le disent elles-mêmes, qui sont les premiers témoins de toutes les exercitions
02:22 qui peuvent être commises, ils ne peuvent rien faire.
02:24 Les magistrats se renvoient la balle avec les juges, les associations, etc.
02:28 En fait, c'est à l'image de ce qu'il y a maintenant.
02:32 On a l'impression qu'il n'y a plus personne au commence.
02:35 - Mais Arthur, moi je pose souvent cette question en même temps qu'il y a ces débats généraux.
02:39 Est-ce que vous-même vous avez été victime d'une agression ces derniers mois ?
02:45 - Ces dernières années, mais ces dernières années non, parce que vous savez, je grandis,
02:50 donc je traîne moins en ville, etc.
02:52 - Donc c'est pas le plus tout le monde.
02:54 C'est-à-dire que quand je pose cette question,
02:56 vous vous avez effectivement, vous faites peut-être plus attention d'ailleurs, je ne sais,
03:00 mais en tout cas, vous-même n'avez pas été agressé,
03:03 vous n'avez pas été volé, votre maison n'a pas été cambriolée,
03:06 il n'y a pas eu un symptôme de l'insécurité qui vous a frappé.
03:10 - Non, non, non, mais j'ai des amis qui se sont fait agresser encore il y a un an,
03:15 mais des amis proches, c'est-à-dire que j'ai vu un ami, je connais un ami à moi
03:18 qui s'est fait littéralement lyncher, arrêter, il était sur son vélo,
03:21 ils lui ont demandé une cigarette, ils l'ont couru après,
03:24 ils l'ont balayé par terre de son vélo, ils l'ont exposé, Pascal.
03:27 Mais quand je vous dis exposé, je vous jure que c'était de grands marques.
03:29 - Non mais c'est vrai qu'il y a eu une violence très très grande.
03:31 - Mais pour une cigarette, mais en fait c'est un jeu.
03:33 - Mais pour un regard.
03:35 - La vie n'a plus de valeur, au même titre que, je reviens parce que je trouve que vraiment,
03:39 il y aura un avant et un après Crépole selon moi.
03:42 C'est la première fois que je vois un de mes parents me dire
03:45 "mais dans quel monde on va vous laisser ?"
03:47 Mes parents qui sont toujours très terre à terre m'ont dit "mais on va où en fait ?
03:51 A partir de quel moment, on est en train de refaire le procès etc,
03:53 à partir de quel moment lorsqu'on a 20 ans, on est avec un couteau sur soi ?"