Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 Bonjour Coralie.
00:01 - Oui bonjour à tous, bonjour Romain.
00:03 J'ai lu le livre ce week-end et ça m'a passionné. Par contre j'ai une question,
00:07 est-ce que vous pensez qu'il y a eu des loupés au niveau de l'enquête ?
00:11 - Alors des loupés au niveau de l'enquête, bon au niveau de l'information judiciaire vous savez,
00:17 il y a des choses qui m'ont étonné un petit peu comme cette histoire effectivement de Michel Rétif.
00:22 On a des indices graves et concordants de penser qu'il a pu assister
00:27 Ligonnès dans sa fuite à cause de cette conversation téléphonique du 6 avril, à cause de ces trois jours de
00:34 bornage, un wheel born avec Xavier, c'est son meilleur copain, ils arrivent le même jour, ils repartent le même jour.
00:40 Pour moi ça me paraît énorme. Or on a entendu
00:44 Michel Rétif comme simple témoin. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la police n'a aucun moyen de coercition,
00:50 c'est à dire qu'on peut pas lui mettre la pression, c'est à dire qu'il nous dit "non je suis pas au courant,
00:54 non je me rappelle pas, voilà, au revoir monsieur", ça s'arrête là. Alors est-ce que c'est une
00:59 stratégie du juge d'instruction qui se dit "ok on va pas la foler, on le fait, on le convoque, ok il veut rien,
01:05 on met ensuite un dispositif de surveillance, c'est ce qui a été fait, la BRI de Montpellier a monté un dispositif de surveillance
01:11 après ça, moi je dis que là c'était trop tard,
01:13 puisqu'il s'était vu avant, il n'y avait plus rien à... Mais bon, ils se disent "il va peut-être communiquer avec lui, l'autre va peut-être venir,
01:19 tout ça, machin, non, finalement il se passe rien, voilà, et on en reste là, et c'est ça qui moi m'étonne.
01:25 - Monsieur Rettif qui depuis est décédé. - Exactement. - Bon, donc ça c'est un ratage pour vous.
01:30 - Mais ça c'est... Moi je comprends pas pourquoi le juge d'instruction a dit "ok bon maintenant
01:34 on l'appelle comme témoin assisté, mise en examen, n'importe quand, on le regarde à vue et puis
01:38 on va lui mettre la pression". - C'est sûr que le juge avait l'information que pendant ces trois jours clés,
01:43 Michel Rettif était avec Dupond-Ligonnès. - Ah oui bien sûr, les barons a jeté les fangs, on les a très rapidement...
01:48 - Il a été entendu, monsieur Rettif. - Exactement, c'est ce que je vous dis, comme témoin, c'est-à-dire...
01:53 - J'entends bien, mais qu'est-ce qu'il a dit ? - Ah bah il se souvient plus de ce dont ils ont parlé la nuit du 6 avril,
01:58 quand par coïncidence c'est la seule personne avec laquelle il parle de la journée, c'est le seul instant où le téléphone de Ligonnès
02:06 est connecté, pile, dans cette fenêtre, dans cette fenêtre d'une demi-heure, dans une journée,
02:10 ils parlent ensemble. Et puis il ne savait pas... - Le 6 avril c'est trois jours après...
02:14 - Alors c'est un jour après l'assassinat de Thomas, et c'est trois jours après les autres assassinats.
02:19 - Donc il aurait pu être son complice en fait. - Donc, alors je ne dis pas que Michel Rettif est complice, mais je dis que ça c'est énorme,
02:25 et vous savez, dans la police, je veux dire, on voit des choses, c'est pas des coïncidences ça.
02:31 Donc on aurait dû creuser vraiment ça, ça n'a pas été fait, et on tenait peut-être, parce qu'on était encore vraiment...
02:37 - Ça nous paraît toujours étonnant, parce que vous-même êtes évidemment de la partie, puisque vous étiez capitaine,
02:43 même si vous avez démissionné début janvier, et ce que vous nous dites paraît tellement évident,
02:50 que comme ça n'a pas été fait, on se dit peut-être, on a vite l'humeur complotiste,
02:56 on se dit peut-être qu'on a voulu le protéger pour des raisons... - Non, non, non, non.
03:00 - Donc il faut chasser ça très vite, évidemment de notre esprit. - Ça il faut arrêter avec le complotisme, ouais.
03:06 - Ce que vous dites qu'il fallait... - C'est trop évident, peut-être.
03:09 - Mais non, mais enfin c'est son meilleur ami, il y a cinq morts, ils ont parlé ensemble pendant une demi-heure,
03:13 ils ont été ensemble, etc. - Oui, c'est gros, bien sûr.
03:16 - Il a été interrogé qu'une fois ? - Je crois, oui.
03:19 - Il a témoigné à la télé en plus. - Bon, ça c'est des complicités possibles.
03:21 - Oui, après il a été interviewé à la télé. - Ça c'est des complicités ou ratages possibles.
03:25 La mère, maintenant, est-ce que la mère est une complicité possible, et pourquoi ?
03:30 - Alors bon, dans la théorie, on va dire, la mère est effectivement une complice merveilleuse,
03:36 vous savez, il y a beaucoup de fugitifs qui ont l'aide de leur maman ou de leurs parents,
03:40 c'est en général la mère, donc il y a cette possibilité-là, il y a eu une perquisition dans la famille,
03:45 on a trouvé plusieurs téléphones portables, ce qui est assez étonnant là aussi,
03:49 je veux dire pour une personne âgée, nous dans la police...
03:53 - Quand vous dites plusieurs, c'est six. - Oui, voilà.
03:56 - C'est pas rien, six. - Nous dans la police, les téléphones,
03:58 six téléphones portables, moi je trouvais ça... Quand j'étais à la police aux frontières,
04:02 à l'eau crieste, on trouvait des trucs comme ça, dans les stups c'est pareil, voilà.
04:06 Donc c'est assez étonnant, il y avait de l'argent en cash, il y avait des virements bancaires pour les Philippines,
04:13 alors bon, elle est très mise dans un mouvement qu'on considère ou qui n'est pas encore considéré comme sectaire,
04:20 l'église de Philadelphie, des choses comme ça, et apparemment elle envoie des virements bancaires
04:25 aux Philippines où il y a cette église-là.
04:27 Bon, j'en parle dans le livre, j'exploite une piste où on retrouve justement Ligonnès,
04:32 puisque je le mets en fiction, dans cette piste-là, la piste asiatique,
04:36 avec justement l'explication de ces virements bancaires.