Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Exactement. Bonjour Caroline. - Bonjour Pascal, ravi de vous retrouver sur Europe 1.
00:04 J'aurais préféré vous parler dans un contexte un peu plus joyeux on va dire.
00:09 - Bien sûr. - C'est comme ça, mais en tout cas moi je suis encore sous le choc et complètement sidérée
00:19 par ce qui s'est passé avec le collègue d'Arras parce que je suis enseignante alors je suis plus
00:24 dans le système de l'éducation nationale. Alors je vais vous dire pourquoi, parce que j'ai travaillé
00:30 quand il y a eu la fermiera à Montauban, donc je l'ai vécu de près, j'habite à 800 mètres,
00:36 et on était dans des conditions d'effroi et de peur. On allait travailler avec la boule au ventre
00:43 et du coup un an après j'ai démissionné parce qu'on se sentait plus protégée. - Vous étiez prof de quoi ?
00:49 - Français et Anglais. - Vous avez quel âge Caroline ? - J'ai 45 ans. - Donc vous avez été combien de temps
00:56 professeur ? - J'ai commencé en 2008, donc vous n'avez qu'à compter. - Et vous avez démissionné quand ?
01:02 - J'ai démissionné un an après la fermiera. - En 2013. - Donc vous êtes restée cinq ans professeur ?
01:11 - Oui tout à fait et après je me suis mise à mon compte et maintenant j'enseigne en auto-entreprise.
01:16 - C'est-à-dire que vous enseignez sous quelle forme ? Quels sont vos élèves ? C'est des cours particuliers ?
01:23 - Voilà, c'est des cours particuliers, donc ça peut être des collégiens, des lycéens et j'ai fait aussi la formation pour adultes.
01:30 - Et vous vous en sortez ? - Oui, je m'en sors maintenant. - C'est-à-dire que vous êtes l'équivalent de ce que vous gagneriez
01:36 si vous étiez professeur de français ou d'histoire dans un lycée ? - Oui, oui, tout à fait Pascal.
01:43 - Ça c'est plutôt une bonne chose. Et donc vous avez démissionné uniquement parce que vous aviez peur ?
01:49 - Ah oui complètement. Moi je vais vous dire quand vous avez votre établissement qui est gardé avec des gardes-sang de sinel,
01:55 vous n'êtes pas très rassuré. Moi j'ai l'établissement maître de la fermiera et il y avait des dégâts considérables.
02:02 On avait des flaques de sang qui étaient sur le sol encore avec des traces. Ça change une personne Pascal, vous savez quand vous vous y mettez à de près...
02:10 - Non mais là c'est vrai que le cas est particulier parce que vous étiez donc à Toulouse ou près de Toulouse sans doute ?
02:17 - À Montauban même. - Ah oui d'accord, à la fermiera, le volet Montauban.
02:23 - Exactement, tout à fait. Donc c'est pour ça que moi quand j'entends l'histoire se répéter et puis malheureusement les mêmes discours politiques,
02:33 à chaque fois on nous dit "oui on va protéger les enseignants, on va protéger les élèves" et après on se dit "en fait non ça se répète,
02:41 les discours des politiques sont toujours les mêmes". Alors certes il y en a certains qui font de meilleures volontés que d'autres,
02:47 moi j'ai connu plusieurs ministres de l'éducation nationale. Bon je vois Gabriel Attal qui apparemment a l'air de vraiment vouloir faire bouger les choses
02:56 et tant mieux d'ailleurs, après on verra sur le long terme. Mais moi je reste un petit peu sceptique Pascal parce que
03:02 quand on regarde l'histoire et même quand on voit ce qui se passe en Israël et en Palestine, on dirait que voilà, les gens n'ont toujours pas compris
03:10 ce qui s'est passé et on répète sans arrêt, c'est un cercle vicieux en fait, vous voyez. Et c'est pour ça que moi je suis vraiment inquiète parce que
03:19 malgré tout, même si on a de l'espoir, on sait qu'il y aura toujours ce genre de phénomène malgré tout. Et c'est ça qui est angoissant.