Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - "Effervescence", le mot que vous retenez, et c'est vrai que c'est un mot, c'est pas mal, je trouve effervescence.
00:04 Patrick Hernandez ?
00:05 - Moi je dirais "pas drôle".
00:07 - Ok.
00:08 - Parce que finalement je suis un petit peu plus vieux que mes camarades.
00:11 - Les années 80 c'était pas drôle ?
00:13 - Ah les années 80 c'était tout sauf drôle quoi.
00:15 J'ai connu les 60 très bien, j'ai connu les 70, et là on était dans les 30 glorieuses, donc tout le monde avait du boulot,
00:22 ça allait très très bien, la musique était franchement sympa, les Beatles, les Stones, les Supergroupes, etc.
00:28 Pour moi les années 80 c'est les chocs pétroliers, c'est le chômage qui a monté d'une manière absolument incroyable,
00:34 c'est les trois premières années de notre cher Mitterrand qui ont été quand même une grande panade,
00:40 et donc pour moi les années 80 c'est un peu le marasme, et je pense que la musique que l'on a fait à cette époque-là
00:48 était une manière de se raccrocher à des choses très gays, parce que la période ne l'était pas.
00:53 - Eric, vous avez quel âge ?
00:56 - Donc j'ai 56 ans.
00:58 - 56 ans, Phil, je vous ai coupé la parole.
01:00 - Non non, j'ai dit je vais aller me noyer après ce qu'il vient de dire, c'est d'une folle gaieté, c'est terrible.
01:05 Il n'a pas tort, c'est vrai qu'on rit beaucoup, et moi ce qui m'a marqué, c'est la diversité des productions musicales,
01:16 je ne peux parler que de ce que je connais, je suis le premier rappeur français, j'ai commencé à gratter,
01:22 il n'y avait pas de rap, ça n'existait pas, je suis le premier à avoir mis les disques de rap et d'en avoir enregistré,
01:28 en générique et tout ça, j'en ai même fait en télé, parce que je travaillais sur RTL télévision à l'époque,
01:34 et j'avais un générique, pas un générique, c'était un éphéméride, et donc je faisais un rap sur le sein du jour,
01:42 mais bien avant l'arrivée de cette folie du rap qu'on connaît aujourd'hui, et qui a pris toute la place de la musique,
01:49 et qui a pris toute la place de ce marché, mais voilà, il y avait de Marcel Hamon à Francis Cabrel,
01:56 on trouvait absolument toutes les productions dans tous les sens, c'est pour ça que cette production des années 80 est aussi riche,
02:03 on a Pauline Esther, on a Jean-Pierre Madère, on a Les Démons de Minuit, ce sont des morceaux qui ne sont pas homogènes,
02:10 mais qui existaient et qui ont été... - C'est la richesse en musique, oui, là je suis complètement d'accord,
02:15 par contre la période je la considère comme vraiment pas très très gay, parce que j'ai bien connu les 60 et les 70,
02:21 où on était tout à fait insouciants, et j'ai oublié le Sylla aussi dans les années 80.