SMART TECH - Emission du mardi 12 mars

  • il y a 7 mois
Mardi 12 mars 2024, SMART TECH reçoit Julien Groues (Directeur Général Europe du Sud, AWS France) , Fabrice Staad (directeur général France, Alan) et Quentin Amsellem (spécialiste en bio-inspiration, Bioxegy)

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Transcription
00:00 *Musique*
00:08 Bonjour à tous, c'est le jour de la grande interview aujourd'hui dans Smartech
00:12 et je vais recevoir un des dirigeants de Alain, Alain Pépite, française, licorne.
00:17 Ce sera Fabrice Tatt qui répondra à mes questions tout à l'heure.
00:20 Et puis on aura rendez-vous avec le biomimétisme
00:22 et là on va découvrir un matériau ultra résistant inspiré de la nature.
00:26 Mais d'abord je propose qu'on parle de sport, de sport et d'intelligence artificielle bien sûr.
00:31 C'est tout de suite 3 questions à dans Smartech.
00:33 *Musique*
00:38 Alors notre sujet aujourd'hui c'est l'intelligence artificielle et son apport dans le sport.
00:43 On a bien parlé de la data, on voit un peu plus à quoi ça pourrait ressembler avec l'intelligence artificielle
00:48 mais on va creuser ce sujet avec un géant du numérique
00:50 qu'on retrouve derrière quelques unes des plus grandes organisations sportives du monde.
00:55 Bonjour Julien Grouet.
00:56 Bonjour Nadine.
00:57 Vous êtes le directeur général d'AWS pour l'Europe du Sud.
00:59 Alors quand je dis quelques unes des plus grandes,
01:01 qu'est-ce que vous avez comme organisation sportive qui compte sur vos infrastructures et vos technodiens ?
01:05 On travaille avec l'ensemble de l'écosystème sportif, les fédérations par exemple,
01:10 donc l'ANFL, la fédération française de tennis, les équipements entiers,
01:14 Decathlon, Nike ou Adidas, les diffuseurs,
01:18 donc TF1 par exemple en France sur la coupe du monde de football ou avec Eurosport
01:23 et puis ensuite de nombreux autres acteurs comme Strava qui sont des plateformes pour les gens qui courent ou qui font du vélo.
01:28 Ok, alors je disais qu'on voyait à peu près à quoi pouvait servir la data, la donnée sur le sport,
01:34 sur la performance sportive.
01:36 Qu'est-ce qu'elle apporte l'intelligence artificielle de plus ? Qu'est-ce qu'elle apporte dans le sport ?
01:41 Il y a vraiment trois grands sujets je pense pour le sport et l'utilisation de l'intelligence artificielle.
01:46 La première c'est l'amélioration des performances,
01:48 donc que ce soit la performance d'un club ou d'un athlète.
01:52 La deuxième c'est l'engagement du fan, vous avez de nouvelles informations à votre disposition.
01:57 Et la troisième c'est l'attractivité des événements,
01:59 donc comment mieux monétiser un stade ou un événement ou une diffusion télé.
02:04 Donc c'est les trois grands sujets aujourd'hui.
02:06 Mais ça, ça part de la donnée. Quand on parle d'intelligence artificielle, on parle de quoi ?
02:10 Qu'est-ce que ça change entre l'ère du big data avant l'IA et l'ère de la data avec l'IA ?
02:17 Alors c'est une continuité, mais si je prends l'exemple de Ferrari et Formule 1.
02:20 Une Ferrari au Grand Prix de Bahreïn, c'est un million de points par seconde.
02:25 C'est impossible à traiter indépendamment de l'intelligence artificielle.
02:29 Mais une fois que vous collectez cette donnée, vous pouvez faire une analyse en direct
02:33 pour les ingénieurs pour améliorer les performances.
02:35 Vous pouvez l'en envoyer aussi au diffuseur et au fan.
02:39 Donc cette donnée, elle est traitée par l'intelligence artificielle.
02:42 C'est aussi l'Olympique de Marseille qui utilise la donnée pour faire un suivi médical
02:47 de chacun de leurs joueurs et avoir ensuite un entraînement personnalisé.
02:51 C'est un stade qui va gérer la billetterie pour maximiser les recettes.
02:56 Tout ça, c'est aujourd'hui géré par l'intelligence artificielle.
02:59 Mais vous avez raison, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans données.
03:03 Et c'est là où on voit l'intérêt pour le sport.
03:05 Et quel type d'intelligence artificielle ? On parle de quel type d'IA ?
03:08 Alors tout. Du machine learning classique jusqu'à l'intelligence artificielle générative.
03:13 Aujourd'hui, par exemple, la Bundesliga utilise l'intelligence artificielle générative
03:18 pour créer des résumés automatiques des matchs et les diffuser en fonction du profil de chacun des fans.
03:24 C'est une expérience personnalisée qui est absolument incroyable.
03:27 Et alors, pour l'instant, ce sont des expérimentations, ces expériences personnalisées.
03:32 Quand est-ce qu'on va passer à l'échelle ?
03:34 On va vraiment tous profiter de cette nouvelle façon de regarder le sport.
03:39 Aujourd'hui, c'est en production.
03:41 Quand vous regardez la Formule 1 et qu'on prévoit le passage au stand, c'est en production.
03:46 Quand vous regardez le tournoi Destination et que vous voyez la probabilité d'une transformation, c'est en production.
03:53 Donc aujourd'hui, c'est pour ça que c'est extrêmement intéressant pour nous de travailler dans le sport.
03:56 Mais ce n'est pas personnalisé ? Sur l'expérience du fan, des fans, une expérience personnalisée, pour l'instant, ça, on n'a pas d'exemple.
04:04 Alors en France, on n'en a pas encore de grands exemples.
04:06 Alors il y en a sur certaines applications mobiles.
04:08 Il y a aussi une très, très belle startup française qui permet de visualiser des matchs dans des lunettes augmentées, qui permettent de suivre.
04:17 Vous choisissez le joueur, vous voulez suivre sur un terrain de foot, ça vous dira la vitesse, la distance du but.
04:22 Donc il y a des expériences comme celle-là.
04:25 Et ensuite, sur les applications mobiles, il y a des expériences aujourd'hui complètement personnalisées.
04:29 L'application de Ferrari, la FanApp, qui est d'ailleurs développée sur AWS, permet d'avoir un suivi personnalisé en fonction du pilote.
04:40 Du coureur, par exemple, qu'on suit.
04:41 Exactement.
04:42 Donc c'est absolument fascinant en ce moment.
04:44 Et ça ne va pas, ce sera ma dernière question, j'avais dit trois, j'abuse un peu.
04:47 Ça ne risque pas de défaire le sport collectif et de le transformer en sport individuel, en sport qu'on consomme chacun individuellement ?
04:56 Alors je ne pense pas, je pense que c'est le contraire. Je pense que ça va nous apporter de nouvelles expériences qui vont au contraire nous regrouper.
05:02 Je pense par exemple qu'il y a une technologie française, Touch2See, qui permet aux non-voyants d'aller voir un match de foot et de le suivre en braille avec des expériences tactiques.
05:13 Donc au contraire, ces technologies-là permettent, à mon avis, au plus grand nombre d'en profiter.
05:17 Et puis parfois, grâce à l'IA, d'avoir une meilleure expérience du sport.
05:20 Merci beaucoup Julien Grouet, directeur général Europe du Sud d'AWS France.
05:25 Merci de nous faire goûter ces nouvelles expériences.
05:28 C'est l'heure de notre grand entretien, on reçoit Alan aujourd'hui dans Smartech.
05:32 Grand entretien aujourd'hui avec Fabrice Stade.
05:43 Merci beaucoup d'être avec nous, vous êtes le directeur général de notre pépite française.
05:49 On est très très fiers d'Alan. Alan en France, en tout cas vous dirigez Alan en France.
05:53 Alan, comment est-ce que je pourrais présenter Alan ? Est-ce que si je dis que c'est une mutuelle, c'est un peu abusif ?
05:59 Bonjour Delphine, un grand merci de me recevoir. Alan, c'est une complémentaire santé et prévoyance.
06:05 C'est un peu différent de mutuelle ça ?
06:07 C'est la même chose.
06:09 Mais qui a la particularité d'investir énormément dans la technologie et dans l'innovation.
06:14 Ce qui nous permet de proposer une expérience extrêmement large qui va d'une assurance la plus fluide, la plus rapide du marché, jusqu'à des services de santé très très personnalisés.
06:27 Et en fait notre mission chez Alan, c'est en quelque sorte de rendre des années en bonne santé à tous nos membres grâce à la technologie.
06:35 Donc vous êtes d'abord une boîte tech, avant d'être une entreprise du domaine de la santé ?
06:41 On se définit au croisement des deux. On utilise la technologie et notre coeur de mission, ça va vraiment être la santé qu'on essaie d'aborder de la manière la plus globale possible.
06:51 Alors je disais que vous êtes directeur général France d'Alan, mais en fait vous faites partie de l'équipe fondatrice. Vous étiez là au tout début de l'aventure Alan.
07:00 Oui, ça fait bientôt 8 ans que je suis chez Alan, j'ai fait partie du début de l'aventure.
07:05 Comment ça se passait au début ? Comment est-ce que vous avez vu se construire une nicorne française ?
07:11 Ça commence déjà par de belles rencontres. Les rencontres avec les deux co-fondateurs Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin,
07:17 avec qui je partageais vraiment l'ambition de pouvoir révolutionner le monde de la santé en s'appuyant sur l'expérience assurancielle,
07:25 qui est comme un socle extrêmement puissant, en s'entendant aussi sur des valeurs d'entreprise très différentes, faites de très grande transparence, faites de responsabilités distribuées.
07:34 Et en commençant très petit autour d'une table dans un appartement à 8 personnes pour construire petit à petit cette entreprise.
07:41 Et à ce moment là vous vous dites quoi ? Il y a quelque chose à casser sur ce marché ? Il y a un dysfonctionnement ? Ça ronronne ?
07:50 On se dit qu'il y a un besoin de revoir probablement complètement l'approche de Pensez la santé, de revoir complètement les standards auxquels opère une assurance,
08:00 et qu'il va falloir à la fois des outils technologiques et des compétences qui ne sont pas disponibles dans les organismes traditionnels.
08:07 Donc voilà une double opportunité et nous qui la saisissons à ce moment là.
08:11 Et qu'est-ce qui fait, quel est le décli, quel est le service qui fait que d'un seul coup Alan devient une licorne ?
08:17 Je pense que c'est une succession de choses. Je pense que d'être extrêmement fort sur le cœur de l'expérience assurancielle,
08:25 de rembourser en quelques secondes quand vous allez par exemple chez un ostéo.
08:30 On prend cet exemple parce que la sécu n'intervient pas. Vous prenez en photo votre facture, en quelques secondes vous êtes remboursé.
08:37 Vous avez une fluidité de l'expérience qui est déjà extraordinaire. C'est une première étape.
08:41 Mais ensuite on arrive à accompagner nos membres sur des programmes de prévention très personnalisés.
08:46 On arrive à les mettre en relation avec des professionnels de santé qui travaillent avec nous.
08:50 On peut leur proposer des alternatives à des circuits de soins classiques.
08:54 Et c'est l'ensemble de ces parcours là qui font qu'aujourd'hui...
08:58 Mais il n'y avait pas tout, l'ensemble des services que vous proposez aujourd'hui n'existaient pas...
09:02 Au départ.
09:03 Au départ. Est-ce qu'il y en a un justement qui a fait la différence ?
09:06 Est-ce qu'on peut identifier vraiment un passage, l'âge de la maturité pour Alan ?
09:14 Je pense qu'un élément important dans notre développement a été notre capacité de proposer cette clinique Alan.
09:19 Où on a quasiment une centaine de professionnels de santé qui arrivent à avoir des conversations,
09:24 à donner des premiers avis, des premières indications.
09:27 Ce n'est pas une consultation mais c'est un premier avis médical à toutes les personnes qui sont couvertes chez nous.
09:31 Qu'est-ce que vous avez la clinique Alan ?
09:33 La clinique Alan, c'est reçu sur votre téléphone.
09:35 Ce n'est pas une vraie clinique.
09:37 Ce n'est pas une clinique physique.
09:38 Oui.
09:39 Par exemple, vous êtes le dimanche soir, vous avez un enfant qui semble avoir un petit problème.
09:45 Vous ne savez pas quoi faire.
09:46 Impossible de trouver un pédiatre évidemment à cette heure-ci.
09:48 Vous pouvez prendre une photo d'une rougeur, de quelque chose qui arrive à votre enfant,
09:52 l'envoyer sur la clinique et sept jours sur sept, vous avez des médecins qui peuvent vous répondre,
09:56 vous dire c'est très grave, filez aux urgences.
09:58 Ou au contraire, vous pouvez attendre le lendemain matin, essayez d'appliquer une petite pommade.
10:02 C'est ce type de conversation-là que l'on met à disposition de nos membres et qui simplifie beaucoup la vie
10:07 et qui par ailleurs désengorge aussi le système de santé parce que nos membres nous disent que dans un cas sur deux,
10:13 ils ne vont pas voir le médecin une fois qu'ils ont consulté alors qu'en fait ils y seraient allés sinon.
10:17 Il y a peut-être là une nouvelle marche qui va être franchie puisque vous avez décroché le marché de l'Assemblée nationale.
10:25 Vous allez désormais pouvoir couvrir les collaborateurs parlementaires.
10:29 Comment est-ce que vous avez obtenu ce marché ?
10:32 Est-ce que c'est compliqué de rentrer dans ce type de marché, c'est un marché public ?
10:37 Ça suit les règles effectivement des marchés publics.
10:40 Ça s'inscrit finalement, et on est très honoré de pouvoir couvrir les collaborateurs parlementaires de nos députés,
10:47 ça s'inscrit dans une année 2023 extrêmement dynamique où on a passé la barrière symbolique du demi-million de personnes que l'on couvre.
10:54 Et l'Assemblée nationale effectivement a été une de nos belles victoires de cette année
10:59 mais qui s'inscrit dans un mouvement qui fait que notre solution devient très pertinente pour des petites boîtes de technologie
11:06 mais également pour des grands groupes ou des grands organismes qui ont des problématiques complexes.
11:10 Et puis pour nous c'est aussi la première étape d'un parcours au sein de la fonction publique
11:16 puisque les agents du service public vont être couverts demain de manière très différente d'aujourd'hui.
11:21 Il y a une grande révolution avec des appels d'offres très grands qui sont organisés.
11:25 C'est une opportunité encore nouvelle qui s'ouvre.
11:27 C'est une opportunité nouvelle et on est convaincu qu'Alain a la capacité aujourd'hui d'accompagner les administrations publiques
11:34 à la fois dans la gestion de cette complémentaire santé d'un genre nouveau pour elle et pour accompagner les agents publics au quotidien.
11:43 Mais est-ce que ça vous demande une adaptation particulière en interne ?
11:48 Là maintenant vous avez ce marché nouveau des collaborateurs parlementaires par exemple,
11:53 est-ce que vous allez devoir adapter vos services ? Qu'est-ce que ça change ?
11:57 On a déjà la capacité pour les grandes entreprises ou les grandes administrations,
12:01 les grands établissements de pouvoir ajuster notre proposition de valeur à leurs besoins.
12:06 Que ce soit sur des éléments d'adaptation de nos processus opérationnels,
12:10 sur la nature des communications qu'elles veulent faire, des garanties d'assurance qu'on peut proposer.
12:15 Donc effectivement on a avec tous nos prospects des démarches où on vient en profondeur comprendre
12:20 quels sont leurs besoins pour adapter la meilleure solution.
12:22 Et dans le cadre de l'Assemblée Nationale c'est exactement ce que l'on a fait,
12:25 dans des démarches commerciales qui sont un petit peu différentes,
12:28 avec des appels d'offres qui sont peut-être un tout petit peu plus cadrés,
12:30 mais pour autant ça a été toujours notre démarche de pouvoir proposer la meilleure solution en fonction des problématiques qu'on avait comprises.
12:36 Et alors où intervient la technologie pour apporter une disruption sur ce marché de la complémentaire santé ?
12:44 La technologie elle infuse toutes les parties de la chaîne de valeur.
12:48 Il faut déjà savoir que chez Alain on est à peu près 550 salariés, 40% de nos équipes sont dédiées à l'innovation.
12:54 Que ce soit des ingénieurs, que ce soit des product managers, que ce soit des designers,
12:58 ça va se traduire déjà par des outils que l'on met à disposition de nos membres,
13:03 qui sont extrêmement faciles d'utilisation.
13:06 On vient d'ailleurs de pousser une refonte complète de notre application.
13:09 C'est-à-dire que ce sont des outils que vous fabriquez, que vous concevez maison, en interne, uniquement ?
13:15 Dans l'écrasante majorité des cas on a tout développé nous-mêmes parce qu'on est obsédé par l'expérience.
13:21 Et on pense que c'est en développant tout depuis le début qu'on va pouvoir créer cette fluidité
13:26 entre une expérience d'assurance, une expérience santé, un accompagnement des équipes RH dans les entreprises.
13:32 Donc oui on a tout développé nous-mêmes.
13:34 D'accord. Et il y a une stratégie aussi de croissance externe chez Alain ?
13:39 Si vous entrez par croissance externe, achetez d'autres portefeuilles.
13:42 Ce n'est pas notre approche aujourd'hui.
13:45 Parce que moi j'entends beaucoup ça.
13:47 Aujourd'hui si on veut être une start-up qui passe à l'échelle et qui devient un géant,
13:51 non pas seulement français mais européen voire international, il faut de la croissance externe.
13:56 Notre approche va être un petit peu différente.
13:58 On a l'an dernier vu une croissance de plus de 40% de nos revenus
14:03 et on projette la même chose pour l'année prochaine.
14:05 Pourtant c'était une année quand même compliquée pour tout le secteur de l'achat d'expérience.
14:08 Ce n'est pas une année facile, c'est pour ça qu'on est fiers des résultats qu'on a réussi à atteindre,
14:13 d'avoir réussi à convaincre encore plus de gens de nous rejoindre.
14:16 Mais effectivement on a une croissance dynamique
14:18 et on a envie de prolonger cette croissance-là l'année prochaine
14:21 en s'appuyant à la fois sur les segments de marché sur lesquels on était présent depuis un moment
14:25 mais également en accélérant le développement sur d'autres.
14:28 On a cité la fonction publique, on a les grandes entreprises
14:31 sur lesquelles on commence à avoir des belles parts de marché.
14:34 On a également l'international pour nous, avec l'Espagne et la Belgique qui se développent bien.
14:38 Notre challenge va être un challenge de passage à l'échelle en quelque sorte.
14:42 Comment on arrive finalement sur la base des outils qu'on a construits
14:45 à servir beaucoup plus de personnes, plus que de croissance externe.
14:49 On essaie de construire les outils qui vont nous permettre demain
14:52 de servir des millions de personnes de la même manière qu'on sert aujourd'hui un demi-million de personnes.
14:56 Et en face de vous les concurrents, ce sont évidemment les autres complémentaires santé en France,
15:01 à l'international également, mais est-ce que vous diriez que les GAFAM sont des concurrents ?
15:06 On voit que le sujet de la santé intéresse énormément de personnes
15:10 et c'est une très bonne chose parce qu'on voit aujourd'hui les difficultés qu'on rencontre sur le système de santé.
15:15 Sur le marché français en tout cas, on n'a pas forcément encore vu les GAFAM venir avec des offres assurantielles.
15:23 Et si on se concentre sur nous...
15:25 On les voit beaucoup capter de la donnée de santé et on imagine que demain ça pourrait servir
15:30 ou justement des nouveaux services assurantiels ?
15:33 Certainement et c'est probablement ce qu'ils vont continuer de faire.
15:36 Nous, la conviction qu'on a, c'est que notre modèle intégré qui arrive à accompagner nos membres sur toute la chaîne,
15:42 qui va de la prévention au remboursement jusqu'à la mise en relation professionnelle de santé,
15:46 a énormément de valeur et c'est ce modèle intégré qu'on veut continuer de construire
15:50 et aujourd'hui c'est ce modèle qui nous distingue beaucoup de tout le reste du marché.
15:55 Parce que ça nécessite une connaissance quand même pointue du marché assurantiel.
16:01 Oui, exactement.
16:02 Pas que de la data.
16:03 Pas que de la data, ça demande de comprendre le marché de l'assurance,
16:06 ça demande de comprendre en finesse le système de santé dans lequel on opère
16:09 et puis encore une fois de réussir à rendre toutes ces expériences très fluides.
16:12 Le système de santé français, particulier, qui doit être facile à pénétrer quand on est un acteur américain.
16:20 Après j'imagine qu'il saurait faire, mais effectivement il y a un système de santé en France
16:25 qui n'est pas du tout le même que celui qu'on rencontre dans d'autres pays
16:28 et encore une fois il y a une vraie difficulté à réussir à créer des expériences
16:32 qui arrivent à emmener les personnes dans des démarches globales
16:36 et c'est ça qui fait la beauté de ce qu'on a réussi à construire.
16:40 Et qu'est-ce que vous prévoyez là comme nouveauté technologique ?
16:44 On est extrêmement investi dans l'intelligence artificielle,
16:47 ça fait plusieurs mois déjà qu'on laboure en profondeur ces sujets-là.
16:52 Mais pour en faire quoi ?
16:54 Beaucoup de choses. Aujourd'hui déjà, si je peux vous donner deux exemples,
16:58 les médecins qui travaillent avec Alain, on leur donne un copilote aujourd'hui déjà
17:02 pour qu'ils puissent rassembler plus facilement de l'information.
17:05 Alors quand vous dites un copilote, c'est-à-dire ?
17:07 C'est un outil.
17:08 Parce que le copilote c'est une marque aujourd'hui dans l'IA, c'est le service de Microsoft.
17:13 C'est pas de ça dont je veux parler.
17:16 C'est pas ça dont on vous parle ?
17:18 C'est un assistant, j'espère que c'est pas une autre marque que Microsoft.
17:24 Un assistant qui va leur permettre de rassembler plus facilement de l'information,
17:28 nociner, de préparer des plans de prévention spécialement ajustés aux réponses aux questions
17:34 que nos membres leur ont données.
17:36 Donc c'est déjà un outil extrêmement puissant.
17:39 Et puis dans toute la gestion de nos remboursements,
17:42 aujourd'hui on est en capacité de rembourser en quelques secondes.
17:45 C'est aussi parce que les derniers langages qui sont sortis sont très très bons.
17:49 Pas nécessairement pour lire un document, ça on savait le faire avant,
17:51 mais pour interpréter des caractères.
17:53 Ce qui fait qu'en quelques secondes, on est capable de lire un document,
17:56 on est capable de regarder s'il n'y a pas des patterns de fraude potentiels
18:00 et puis de déclencher un remboursement.
18:02 Donc des cas d'usage très concret,
18:03 mais on n'est vraiment que tout au début de la révolution
18:06 que va entraîner l'intelligence artificielle.
18:08 Alors vous, vous avez une formation de polytechnicien
18:11 vous avez commencé dans la fonction publique.
18:13 Et puis vous avez même travaillé avec Roselyne Bachelot
18:16 sur les sujets de la dépendance.
18:18 Est-ce qu'aujourd'hui, il vous semble que les politiques publiques
18:23 sont adaptées à cette nouvelle ère du numérique
18:26 en matière assurancielle, prévention santé ?
18:29 Je pense qu'on voit tous les grandes problématiques
18:33 auxquelles sont confrontées les pouvoirs publics.
18:36 Ils ont déjà un problème d'accessibilité à l'offre de soins.
18:41 Il y a quasiment un Français sur deux qui vit dans un désert médical aujourd'hui.
18:45 Des difficultés de financement qui sont celles qu'on connaît
18:48 et quand on prend un peu les annonces qu'on a eues au cours des dernières semaines,
18:52 on se doute que ça ne va pas aller en s'améliorant.
18:55 Donc je pense qu'effectivement, ils sont encore un petit peu loin
18:58 de pouvoir même s'adresser et adresser ces sujets-là.
19:01 Et c'est pourquoi moi je crois beaucoup en la complémentarité des modèles,
19:05 à notre niveau, on essaie justement de créer ce partenaire santé
19:09 qui vient accompagner dans des démarches de prévention,
19:12 dans la mise en relation avec des professeurs de santé,
19:15 de façon un peu alternative. Donc on essaie de créer ces parcours-là
19:18 et je pense qu'il y a un très fort complément entre un socle public
19:21 extrêmement large et puis des innovations qui sont portées
19:24 probablement par d'autres acteurs.
19:26 Vous n'avez pas besoin de davantage soutien, vous, de la puissance publique ?
19:30 On a toujours besoin de soutien pour déployer des services spécifiques
19:34 autour de la complémentaire santé, par exemple,
19:37 peut-être des mesures réglementaires qu'il faudrait changer ?
19:41 Il y a effectivement quelques mesures réglementaires
19:44 qui pourraient peut-être contribuer à déverrouiller encore le marché
19:47 spécifiquement de l'assurance. Je pense par exemple au fait que
19:50 les contrats de prévoyance ne sont pas résiliables à tout moment
19:53 pour les entreprises alors que la santé l'est à tout moment.
19:56 Donc ce sont des petites choses sur lesquelles on essaie de travailler.
19:59 Mais au-delà de ça, je pense qu'effectivement...
20:01 Vous voulez créer plus d'interopérabilité finalement
20:04 entre les différents services de complémentaire santé ?
20:08 Ça, pour le coup, ça fera gagner beaucoup de temps aussi
20:10 dans les entreprises qui ne sont pas là avec des calendriers
20:12 extrêmement rigides pour réfléchir au bon moment pour elles
20:15 de changer d'opérateur. Mais si on revient effectivement
20:19 au pouvoir public, on est en discussion avec eux
20:22 pour justement faire en sorte qu'on arrive chacun
20:26 à délivrer le maximum de valeur. On a des questions
20:29 d'interopérabilité entre nos systèmes, de partage encore peut-être
20:33 plus fluide de la donnée de main, des sujets d'intérêt commun.
20:37 On peut citer la fraude par exemple, où sur certaines parties
20:40 on aurait aussi intérêt de travailler ensemble.
20:42 Donc des vrais sujets sur lesquels on peut, on doit travailler ensemble.
20:46 Et d'ailleurs moi, d'une part, je ne suis pas très fan des
20:49 pointages du doigt qu'on peut entendre de temps en temps.
20:52 On nous envoie plus de dépenses, ils sont trop chers en frais de gestion.
20:54 Je pense qu'il faut vraiment qu'on arrive à travailler ensemble
20:56 parce que les challenges que j'ai cités là, accès à une offre
21:00 de soins de qualité, problématiques de financement,
21:02 c'est notre responsabilité collective je crois de les adresser.
21:06 Mais vous êtes identifié comme un partenaire potentiel
21:09 pour travailler sur ces sujets aujourd'hui ?
21:11 On travaille, on a des discussions avec les pouvoirs publics
21:14 et puis à travers les discussions que l'on a aujourd'hui
21:16 avec le ministère de la Santé, avec l'économie,
21:20 on est consulté, bien sûr.
21:23 Les discussions sont là et on essaie de faire avancer ensemble
21:27 un certain nombre de sujets et puis encore une fois,
21:29 il y a la possibilité aussi de couvrir les agents de ces ministères-là.
21:32 Donc c'est aussi pour nous l'opportunité aussi de pouvoir
21:35 démontrer auprès de ces populations-là la valeur d'un modèle un petit peu différent.
21:39 Alors Fabrice Tach, je vous propose qu'on passe à l'interview express.
21:43 Donc ça va être des questions assez binaires.
21:45 Parfois je vais reprendre un petit peu de ce qu'on a dit au départ.
21:47 Mais ce n'est pas grave parce qu'on pourra l'écouter de manière isolée.
21:50 Alors oui ou non, les GAFAM sont des concurrents dans la protection santé des Français ?
21:56 Je dirais probablement oui et c'est heureux. C'est une bonne chose.
22:03 Pourquoi ?
22:04 Parce qu'on a besoin je pense d'innovation sur ce secteur-là
22:06 et je pense que l'innovation des uns pousse l'innovation des autres.
22:10 Alors vous êtes pour ou contre l'utilisation de l'intelligence artificielle
22:13 pour personnaliser notre couverture santé ?
22:17 Pour, à condition que ce soit fait dans des bonnes conditions.
22:21 Il ne s'agit pas d'aller faire de la personnalisation en fonction de ce qu'on perçoit
22:25 de l'état de santé des personnes.
22:26 Mais si on comprend qu'il y a des besoins spécifiques parce que vous avez des enfants,
22:29 parce que vous avez peut-être des problèmes de santé un petit peu différents,
22:32 bien sûr qu'il faut s'en servir.
22:34 Alors je vais vous demander un vrai ou faux.
22:38 Ce n'est pas vraiment un vrai ou faux mais Alain, en tout cas les fondateurs d'Alain,
22:43 sont partie prenante de l'aventure Mistral AI.
22:45 Donc vrai ou faux, ça donne un avantage d'accès privilégié
22:50 au grand modèle de langage de Mistral AI ?
22:52 Ça donne un accès privilégié,
22:57 ça nous donne des passerelles pour pouvoir travailler ensemble sur des sujets.
23:01 Je ne crois pas qu'on ait un accès privilégié à des modèles,
23:03 mais par contre cette proximité et la capacité qu'on a aussi
23:06 de pouvoir échanger avec ces personnes extrêmement qualifiées
23:09 nous permet aussi de réfléchir aux produits et aux changements qu'on veut apporter
23:13 basé sur l'intelligence artificielle.
23:15 Vous aimez ou vous n'aimez pas quand vous apprenez que Mistral AI
23:20 passe un partenariat avec Microsoft,
23:23 que Microsoft rentre pour 15 millions au capital de Mistral AI,
23:28 vous vous dites là la tech européenne c'est bien, passe à l'échelle,
23:32 ou au contraire c'est quand même ennuyeux ça, c'est d'accord ?
23:35 Moi je leur fais confiance pour développer dans les bonnes conditions
23:39 cette belle entreprise.
23:41 Je me félicite surtout qu'on peut avoir aujourd'hui en France
23:44 une entreprise qui est capable de sortir des modèles à la vitesse à laquelle ils les ont sortis,
23:49 qui est basée à Paris et qui a réussi à faire venir des talents
23:53 qui travaillaient avant chez d'autres.
23:55 J'en ai une très courte, très rapide.
23:57 Oui ou non, on va pouvoir mettre fin aux déserts médicaux grâce à la tech ?
24:01 Oui je pense.
24:02 Vous y croyez ?
24:03 Oui j'y crois beaucoup et c'est ce qu'on essaye de faire déjà chez Alan.
24:05 Merci beaucoup, c'était la grande interview de Fabricstat,
24:07 directeur général France d'Alan.
24:10 Ensuite petit clin d'œil avec le biomimétisme.
24:12 Allez c'est notre clin d'œil, j'aime beaucoup, avec le biomimétisme.
24:22 Bonjour Quentin Hamsalem.
24:24 Bonjour.
24:25 Merci de nous offrir à chaque fois ce regard sur la manière dont la nature
24:28 peut nous inspirer des nouvelles façons de penser la techno.
24:31 Vous êtes ingénieur projet senior en R&D bio inspiré chez Bioxegi.
24:36 Et aujourd'hui on va parler, vous allez nous dire ce qui est intéressant
24:39 dans les coquillages et la conque en particulier.
24:42 Effectivement, je vais vous parler de la conque.
24:45 La conque, c'est le nom qu'on donne finalement à certains mollusques
24:48 qui ont de très grosses coquilles.
24:51 Vous savez ces coquilles coniques, torsadées,
24:54 certains les utilisent comme instruments de musique
24:57 qui ont un peu ce bruit de cornemuse.
24:59 Bon, on ne va pas vraiment parler de leur intérêt sonore
25:04 mais plus de leur intérêt mécanique
25:06 parce que c'est des coquilles qui sont extrêmement performantes
25:11 mécaniquement parlant, parce que finalement c'est l'enveloppe protectrice,
25:16 c'est l'armure du mollusque face à son environnement
25:20 dans lequel il évolue.
25:22 Donc c'est elle qui va le protéger de chocs avec les cailloux,
25:27 de l'érosion, avec les grains de sable qui sont très abrasifs
25:31 et aussi de prédateurs qui pourraient le croquer.
25:34 Sachant que pour le mollusque, le but du jeu,
25:36 c'est d'avoir une coquille très résistante
25:38 mais qui est aussi légère pour pouvoir mieux se déplacer
25:42 et qui lui demande peu d'énergie pour synthétiser cette armure.
25:46 Et c'est finalement des propriétés qu'on cherche dans l'industrie
25:51 pour créer des systèmes qui sont performants mécaniquement
25:54 mais aussi très légers, qui demandent peu de ressources à fabriquer
25:58 pour faire des systèmes de protection individuelle,
26:02 des casques, des armures ou même des pare-chocs pour l'automobile.
26:07 Et donc vous avez étudié la structure de la coquille,
26:12 expliquez-nous ce qui en fait un matériau intéressant.
26:16 Le parallèle est là.
26:18 La coquille, c'est l'armure et nous on a besoin de créer des armures.
26:22 Et tout l'intérêt, c'est de comprendre comment le mollusque fait
26:26 pour être aussi performant.
26:28 Et ça, c'est dû à plusieurs choses.
26:30 La première, c'est le matériau qui constitue la coquille.
26:36 Le matériau, c'est d'ailleurs les matériaux,
26:38 parce que c'est une sorte de millefeuille, un matériau composite en millefeuille,
26:43 des couches dures en aragonite.
26:46 Aragonite, c'est du carbonate de calcium qu'on retrouve dans le calcaire,
26:49 qu'on retrouve dans le marbre aussi.
26:51 Donc un matériau très dur mais aussi très fragile,
26:53 qui dès qu'il y a une fissure, paf, il va se casser.
26:56 Et donc un millefeuille de couches dures mais aussi de couches molles,
26:59 un matériau protéinique qui va lier ces couches dures.
27:02 Et là, on voit que ce millefeuille, il y a plusieurs couches
27:05 dans l'épaisseur de la coquille, des millefeuilles qui vont avoir
27:09 différentes orientations dans l'épaisseur de la coquille.
27:12 Et ça, ça va lui donner d'excellentes propriétés mécaniques,
27:15 notamment en résistance à l'impact, parce que les coquilles de la conque
27:23 sont mille fois plus résistantes que si on avait pris
27:26 la résistance à l'impact de l'aragonite pur, donc ce matériau dur.
27:30 Donc on voit là l'intérêt de l'agencement de la matière
27:33 et pas que le matériau en tant que tel.
27:35 Et comment est-ce qu'on peut transposer cette structure particulière
27:40 sur un matériau fabriqué par l'homme ?
27:43 C'est exactement la question que se sont posées des chercheurs du MIT.
27:49 Alors ils ne se sont pas vraiment intéressés au matériau en tant que tel,
27:52 mais plus à l'agencement de la matière,
27:54 donc ces fameux mille feuilles de matériau dur, matériau mou.
27:57 Et ce qu'ils ont fait, c'est que pour le matériau dur,
27:59 ils ont pris un plastique, donc des plaques de plastique.
28:02 Pour le matériau mou, ils ont pris du caoutchouc
28:05 et l'ont agencé de la même manière que ce que l'on voit
28:08 dans la coquille de la conque.
28:10 Donc on voit là ce mille feuilles de matériau dur, matériau mou
28:15 avec des orientations différentes.
28:17 On voit là 0°, -45°, +45°.
28:20 Et ça, ça permet d'avoir d'excellentes propriétés de résistance à l'impact
28:25 parce qu'ils ont mesuré un doublement des performances de résistance à l'impact
28:30 comparé à s'ils avaient pris uniquement le plastique dur
28:36 de même épaisseur et du coup un matériau continu.
28:39 Donc on voit là tout l'intérêt de s'intéresser à des mécanismes biologiques
28:43 et à des structures biologiques.
28:45 Merci beaucoup Quentin Hamsalem,
28:47 ingénieur projet senior en R&D bio inspiré chez Bioxigy.
28:51 Merci à tous de nous suivre avec une grande fidélité.
28:54 On se retrouve très vite dans Smartech sur Bsmart en replay et en podcast.
28:57 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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