Benjamin Castaldi, victime de paparazzades, témoigne !

  • il y a 6 mois
Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !


Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.

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Transcript
00:00 - Benjamin Castaldi est là.
00:02 - Bravo !
00:04 - Je ne t'avais pas vu, Pascal.
00:06 Pascal Rostin, c'est la star des pas-paradis qui est avec nous également.
00:10 On peut l'applaudir. Merci, Pascal.
00:12 - Comment vas-tu, Pascal ?
00:14 - Ça va.
00:16 - Merci d'être là.
00:18 - Je t'en prie.
00:20 - Est-ce que tu en as déjà ici que tu as pris en photo ?
00:22 - On n'est plus assez connus.
00:24 - Laurent.
00:26 - Il était en train de galocher la bataille ?
00:28 - Oui, au Cap Ferret. C'était très sympathique.
00:30 - Est-ce que tu en as ici ?
00:32 Tu les as chopés, mais tu as...
00:34 - Ce sont des stars.
00:36 - Je suis désolé. Je suis obligé de dire la vérité.
00:38 Moi, j'ai commencé dans les années 70.
00:40 Et les gens qui ont photographié, le mot "star" n'était pas galvaudé à l'époque.
00:42 C'était Richard Burton, Lee Steller.
00:44 C'était Grace Kelly. C'était Brigitte Bardot.
00:46 C'était Romy Steder.
00:48 - Là, tu as Richard Burlington.
00:50 - Je suis absolument navré. Désolé.
00:52 Mais je veux dire, ce que nous, on a photographié...
00:54 Et c'est vrai que le mot "pas-paradis", qui est peut-être un peu agressif,
00:56 c'est un certain paradoxe.
00:58 Parce que le public, l'électrice, l'électeur,
01:00 adore quand on fait des révélations en une de journaux
01:02 et qu'on raconte quelque chose
01:04 qui n'est pas raconté sur les chaînes d'info en permanence.
01:06 - Alors, c'est quoi qui vous a fait connaître en premier ?
01:10 C'est quoi le truc qui a fait que...
01:12 Voilà, vous avez explosé.
01:14 C'est quoi la première photo ?
01:16 - Les premières grosses séries...
01:18 "Le Pape". "Le Pape", c'était un très bon client.
01:20 - "Le Pape" ?
01:22 - Oui, "Le Pape".
01:24 - Je vais vous exfiltrer avec ça.
01:26 - Non, non, mais "Le Pape", dans des circonstances...
01:28 - Jean-Paul II, Jean-Paul de Pape.
01:30 - Non, pas habillé en pape.
01:32 Tiens, voilà, ça, par exemple,
01:34 c'est à Castel Gandolfo.
01:36 Et à Castel Gandolfo, c'est la résidence d'été des papes
01:38 à 50 km au sud de Rome.
01:40 Et il y a 300 journalistes
01:42 qui sont sur la place de Castel Gandolfo.
01:44 Et ça fait 30 ans qu'on a
01:46 une planque sur un toit
01:48 qui donne sur les jardins de Castel Gandolfo.
01:50 Donc ça, ça paraît con, tu vois.
01:52 - Vous avez une planque sur un toit.
01:54 Vous la connaissez, vous y allez, vous savez...
01:56 - Mais je suis le Molière des paparazzi.
01:58 Je vais mourir sur un arbre, dans un toit, dans une poubelle.
02:00 Je n'arrêterai jamais.
02:02 Pour moi, le mot "retraite", c'est une insulte.
02:04 - C'est quoi, le dernier coup que vous avez fait, là ?
02:06 - Le tout dernier...
02:08 Alors, le tout dernier d'un match, évidemment,
02:10 c'est une enquête sur
02:12 l'héritier d'Hermès
02:14 qui va léguer une partie de sa fortune
02:16 à son jardinier, 12 milliards.
02:18 C'est le jardinier le plus riche du monde.
02:20 Donc c'est une grosse enquête qu'on a faite en Suisse.
02:22 - À ce prix-là, moi, j'aurais planté des jonquilles, je peux te dire.
02:26 - Le problème, c'est que l'héritier d'Hermès,
02:28 son jardinier, moi, je lui ai dit que j'adorais
02:30 tomber les pelouses, tailler les roses,
02:32 mais il ne voulait pas que ce soit les roses qui soient taillées,
02:34 en l'occurrence.
02:36 - Moi, qu'il me donne juste un sac,
02:38 ça m'arrange. Merci.
02:40 J'adore cette marque. Incroyable. C'est une de mes marques préférées.
02:42 - Magnifique. - Magnifique.
02:44 C'est quoi la cachette la plus folle
02:46 que vous ayez vue ?
02:48 La cachette, un truc le plus dur
02:50 que vous ayez eu à planquer, c'était quoi ?
02:52 - C'est vrai que c'est un métier assez dur
02:54 parce que quand ton bureau, c'est Tahiti,
02:56 Lille-Maurice, Saint-Barthélemy,
02:58 les Seychelles, les Maldives,
03:00 les seuls coups que tu prennes, c'est les coups de soleil,
03:02 c'est pas tellement... Il faut bien comprendre
03:04 qu'on se cache pas.
03:06 C'est en se montrant que les gens ne te voient pas.
03:08 C'est-à-dire qu'on a la même vie qu'eux,
03:10 on descend dans les mêmes hôtels.
03:12 Alors c'est vrai que ça m'est arrivé de me déguiser.
03:14 De mettre une fausse barbe.
03:16 Avec des gens qui me connaissaient très bien
03:18 et même de dîner avec eux sans qu'ils me reconnaissent.
03:20 Et qu'ils me parlaient de moi.
03:22 En l'occurrence, c'était Stéphanie de Monaco.
03:24 - C'est énorme. Je l'adore, moi, Stéphanie.
03:26 - Nous aussi, on l'aimait beaucoup.
03:28 - Je l'adore.
03:30 - Ça se vendait. On peut parler d'argent.
03:32 - On peut toujours parler d'argent ici.
03:34 - À l'époque, c'est vrai que c'était un métier
03:36 qui rapportait énormément d'argent.
03:38 Tu faisais une photo, tu prenais plusieurs millions d'euros.
03:40 - Non, arrête. - Mais non.
03:42 - Dis-moi, entre pompiers, on ne va pas se marcher sur le tuyau non plus.
03:44 - Non, non.
03:46 - Il est magique.
03:48 - Tu fais ça gratos, toi ?
03:50 - Non, mais attends. Justement, je voulais en parler.
03:52 - Et ce qui se vendait très très bien,
03:54 nos clients préférés, c'était évidemment
03:56 les stars internationales. C'était la famille royale
03:58 de l'Angleterre. C'était la famille
04:00 princière monégasque. - C'est quoi le truc le plus cher
04:02 que vous avez vendu ? C'est quoi le plus gros coût ?
04:04 - Le plus gros coût... Alors, ça va
04:06 te paraître un petit peu
04:08 incroyable. C'est justement Stéphanie de Monaco.
04:10 La première fois qu'on l'a eue, elle est topless,
04:12 mais à l'envers. - C'est-à-dire ?
04:14 - Ses fesses ? - Les nichons à l'envers.
04:16 - Ça faisait le poirier ?
04:18 - C'était... - C'est vrai, c'est vrai ?
04:20 - Elle avait un crop top,
04:22 elle était à l'île Maurice, et elle
04:24 fait le poirier. Donc, hop, ça descend.
04:26 Donc, on a pris la photo et on l'a remise
04:28 dans le bon sens. - Je suis un spécialiste.
04:30 - Alors, juste,
04:32 seulement en Italie, c'est assez drôle,
04:34 on avait négocié avec un canard qui s'appelle Novella 2000.
04:36 Si tu veux, Novella 2000, la croix à la vie
04:38 catholique, à côté, c'est...
04:40 Voici et closeur, à côté, c'est la vie catholique.
04:42 C'est tout ça poil. Et donc,
04:44 on avait vendu ça, à l'époque, c'était en francs, 800 000 francs.
04:46 Et le directeur, il me dit "Ma, tout est fou,
04:48 c'est le prix d'une Ferrari." Je lui dis "Mais c'est les nichons
04:50 d'une princesse, je veux pas te le faire
04:52 pour nous faire le chin-kwa-chen, toi."
04:54 - 800 000 francs, une photo...
04:56 - Après, tu me le tuquies par 27 pays.
04:58 - C'est ça, tu me tuquies par 27 pays, c'est ça,
05:00 ça, c'est qu'en Italie. - Oh, la vache.
05:02 - Tu vas me causer maillot, maintenant. - Dieu bénisse, hein.
05:04 Dieu bénisse.
05:06 C'est pour ça que t'arrêteras jamais, aussi.
05:08 - Non, parce que c'est fini, c'est terminé, maintenant.
05:10 - Ouais, c'est maintenant, c'est terminé. - Maintenant, c'est terminé,
05:12 ça vaut plus un rond. - Ouais, c'est ça.
05:14 - À cause de cette merde, là. - Parce qu'elle est pas prête, les réseaux sociaux.
05:16 - Aujourd'hui, il y a des milliards de paparazzi.
05:18 Et puis, surtout, les stars.
05:20 Tu sais, tous les matins, avec les réseaux sociaux,
05:22 c'est ce que Barack Obama ou Mick Jagger ont pris au petit-déjeuner.
05:24 Donc, eux-mêmes gèrent leur image,
05:26 mais heureusement, il y a toujours des histoires,
05:28 il y aura toujours besoin,
05:30 il y aura toujours des histoires, des scoops
05:32 que les gens ne veulent pas afficher tout de suite.
05:34 Donc, ce qu'on fait, nous, en général,
05:36 on raconte souvent des histoires d'amour
05:38 quelques mois ou quelques semaines
05:40 avant que ce soit officiel.
05:42 - C'est fou. - Des milliers d'euros, parfois.
05:44 - Des milliers, non, des millions.
05:46 - Des millions, exactement. - Des millions.
05:48 - Est-ce qu'on vous a déjà repéré ? - Jamais.
05:50 - Jamais ? - Jamais.
05:52 - Vraiment ? - Jamais.
05:54 - Ah, si, Mike Tyson, une fois.
05:56 - Ah oui ? - Oh la vache.
05:58 - Juste celui qui s'est... - Il faut le nom.
06:00 - Le seul qu'il faut pas.
06:02 - Il m'a dit "N'y pense même pas".
06:04 Je lui ai dit "Je suis juste venu te dire 'Welcome in Paris'".
06:06 (Rires)
06:08 - Je sais pas pourquoi. - C'est drôle.
06:10 Alors, comment est-ce que vous décidez
06:12 de qui vous allez photographier ?
06:14 - On décide pas tellement.
06:16 C'est-à-dire qu'il y a ce qu'on appelle les saisons.
06:18 - D'accord, ouais. - Alors, les saisons,
06:20 c'est vrai que c'est un peuple migrateur, les stars.
06:22 T'as Saint-Tropez l'été, t'as Saint-Barth,
06:24 t'as le ski à Courchevel,
06:26 enfin l'hiver.
06:28 - Ouais, peut-être, ouais.
06:30 - Alors ça, c'est les saisons. Moi, je fais pas trop ça.
06:32 Et puis après, t'as les infos.
06:34 Les infos, moi, j'ai commencé ce métier en 79.
06:36 Ça fait 45 ans que je fais ça.
06:38 Donc t'as pas mal de contacts.
06:40 Ce qui est assez amusant aussi, c'est que de temps en temps,
06:42 d'où viennent les infos ? C'est-à-dire qu'on est instrumentalisés.
06:44 - Bien sûr, ouais. - Ah ouais.
06:46 - Ça nous arrive d'être instrumentalisés.
06:48 - Avec beaucoup de politique, oui. - Bien sûr, ouais.
06:50 - Comment il s'appelait ?
06:52 Laurent Fabius. - Ah oui.
06:54 - Quand il est nommé Premier ministre,
06:56 en général, c'est le week-end.
06:58 Et le dimanche, en bas de chez lui,
07:00 il habitait Place du Panthéon, t'as toute la presse.
07:02 Donc les photographes, les radios,
07:04 les caméras, les télés.
07:06 Il est prévenu par ses flics.
07:08 Et là, il descend. - Oui, en chaussons.
07:10 - En bras de chemise et en chaussons.
07:12 Il va chercher un bouquet de fleurs pour sa femme,
07:14 des croissants. Il donne une image de lui,
07:16 de bon français.
07:18 Nous, on publie les images, tout le monde.
07:20 Et quelques mois plus tard, il y a une affaire politico-justiciaire.
07:22 C'est l'affaire, je crois que c'était Carrefour,
07:24 du développement, où les avions reniflèrent.
07:26 Où là, on se met vraiment en planque. C'est-à-dire que les flics nous voient pas.
07:28 On est dans un sous-marin de l'autre côté de la Place du Panthéon.
07:30 Je peux t'assurer que Bob-Owen, les croissants,
07:32 elle les a attendus 3 week-ends de suite.
07:34 Il n'est jamais redescendu. Donc ça leur arrive.
07:36 Mitterrand a essayé aussi de nous instrumentaliser.
07:38 Enfin, je veux dire, tous ont essayé un jour
07:40 de gérer leur image.
07:42 - C'est vous qui avez fait la photo de Mazarin ?
07:44 - C'est vous ? - C'est lui.
07:46 - Ah non, c'est Sébastien Vallée-Lac qui travaillait chez moi.
07:48 - C'est ton agence.
07:50 - Oui, c'était mon agence.
07:52 Mais d'ailleurs, ce qui est marrant dans la négociation,
07:54 c'est que Mitterrand,
07:56 il est quand même président de la République.
07:58 Donc Franck Tenot, qui était l'associé de Daniel Filippakis,
08:00 était ami en France avec Roland Dumas.
08:02 Ils ont bouffé à la table numéro 7 du pichet.
08:04 Il lui a donné les photos.
08:06 L'autre, je peux dire que son patin-négra, il l'a avalé de travers.
08:08 Ils se sont donnés rendez-vous quelques jours plus tard.
08:10 Il arrive avec les photos sous le bras.
08:12 Et là, Tenot se dit "c'est bon, c'est OK".
08:14 Comment ça s'est passé ?
08:16 Il montre les photos à Mitterrand.
08:18 Et Mitterrand dit "c'est quand même une belle histoire".
08:20 - Vous le faites bien.
08:22 - Vous le faites bien à Mitterrand.
08:24 - Je fais mieux Chirac.
08:26 - Je le ferai tout à l'heure.
08:28 - Et à ce moment-là, il dit "le président Roland Dumas lui dit
08:30 "mais alors c'est feu rouge ou feu vert ?"
08:32 Et Mitterrand, très Mitterrand,
08:34 dit "la presse sait ce qu'elle doit faire".
08:36 Ce qui lui permet de dire, quelques mois plus tard,
08:38 "je suis allé au télévision belge, je n'ai jamais donné mon accord".
08:40 Mais là où les journalistes manquent souvent de réactivité,
08:42 il n'a pas non plus fait interdire.
08:44 - Alors, vos plus gros scoops,
08:46 vous avez réussi à rentrer au G8, c'est ça ?
08:48 - Au G8, ça c'est un scoop mondial.
08:50 - Alors que c'est l'un des endroits les plus sécurisés.
08:52 Vous avez fait comment ?
08:54 - Ah bah oui, parce que tu passes 23 barrages
08:56 et le dernier barrage c'est Red Red Zone,
08:58 c'est le Cicoat Service.
09:00 Je suis rentré, j'ai passé deux jours et deux nuits avec eux.
09:02 Et ce qui est très drôle,
09:04 cette question, Chirac me l'a posée quelques mois plus tard
09:06 à la Mammounia.
09:08 Il vient vers moi, il me dit,
09:10 "Rostam, on va se faire une petite Corona".
09:12 Je lui dis, "Monsieur le Président, je ne bois pas d'alcool".
09:14 Il me dit, "C'est pas grave, je boirai la tienne".
09:16 Et il me dit, "Comment tu as fait
09:18 pour avoir une chambre à l'hôtel ?
09:20 Ma fille Claude n'en avait pas".
09:22 Je lui dis, "Monsieur le Président, je vais vous le dire, mais c'est un secret".
09:24 Il me dit, "Je suis très ami avec Jean Chrétien",
09:26 qui était le premier ministre du Canada.
09:28 Il dit, "Moi, au Poggiano, j'étais maire de Paris,
09:30 il était maire de Montréal,
09:32 on s'est fait des noobas tous les deux".
09:34 Je lui dis, "Comment ils ont fait pour choisir les photos ?"
09:36 Parce qu'en général, ils aiment bien,
09:38 ils ont des communicants qui aiment bien checker.
09:40 Je lui dis, "Comme vous, Monsieur le Président",
09:42 un peu insolent toujours, le Rostam.
09:44 Je lui dis, "Il fallait me faire confiance".
09:46 Il dit, "Vous faire confiance, Rostam,
09:48 voilà un nouveau concept que nous ne sommes pas encore prêts à imaginer".
09:50 Je lui dis, "Vous avez tort, Monsieur le Président,
09:52 souvenez-vous d'une scène".
09:54 Alors là, je vais vous raconter un scoop incroyable.
09:56 À un moment donné, c'est quoi le G8 ?
09:58 C'est huit potes qui passent un week-end sans leur bonne femme.
10:00 C'est quoi ? De gonzesses, de bagnoles, de foot ?
10:02 - Non. - Ça va.
10:04 - Ah oui ? - Ah bah oui.
10:06 - Pourquoi il ne m'appelle pas ?
10:08 - Ben, G9.
10:10 Non, parce qu'il y avait déjà deux clowns.
10:12 Il y avait Benito Berlusconi et le Premier ministre du Japon.
10:14 C'était les deux plus drôles.
10:16 Et à un moment donné, Chirac explique
10:18 comment on salue au Japon
10:20 en fonction de l'importance de la personne
10:22 en face de qui on se trouve.
10:24 Et à ce moment-là, Jukomi, le Premier ministre du Japon,
10:26 devant Bush, il dit,
10:28 "Toi, Georges, t'es tellement important,
10:30 je devrais te saluer comme ça."
10:32 Moi, je fais la photo. Je rentre à Paris.
10:34 Je développe et je me dis,
10:36 "Putain, il y a un truc qui s'appelle Hiroshima, Nagasaki.
10:38 Je pense que si je passe les photos,
10:40 mais là, je suis super sérieux,
10:42 le mec, il se fait harakiri. Le mec, il est mort.
10:44 Monsieur le Président,
10:46 j'ai brûlé le négatif."
10:48 Et là, il m'a dit un truc incroyable qu'on ne t'a jamais dit.
10:50 Il m'a dit, "Rasta, finalement, vous êtes un gars
10:52 épatant." J'adore le mot "épatant".
10:54 - C'est fort. Ah ouais, t'as brûlé le truc.
10:56 - Oui. - T'as bien fait.
10:58 Franchement, bravo.
11:00 - Quelques semaines plus tard, il y a la télé japonaise
11:02 qui m'a appelé pour me proposer 200 000 dollars.
11:04 - Non. - Voilà.
11:06 Non, pas de merde.
11:08 Non, pas de merde. Non.
11:10 Quand t'as la chance de pouvoir faire,
11:12 de rentrer dans l'intimité des 8 chefs d'État
11:14 les plus importants de la planète...
11:16 - Tu les baisses pas. - C'est un truc inouï.
11:18 - Ce coup, c'est que tu nous dis,
11:20 ils ne parlent pas du tout de travail.
11:22 - Si, dans les réunions de travail,
11:24 ils bossent. Et il y a une photo incroyable.
11:26 C'est minuté, mais je te jure,
11:28 c'est minuté. Sur 2 jours,
11:30 ils ont chacun un botin.
11:32 Enfin, leur aide de camp a un botin.
11:34 C'est-à-dire 8h34, je monte dans l'ascenseur.
11:36 8h36, je sors de l'ascenseur.
11:38 Et la première réunion, la "conference room",
11:40 c'était genre 8h30.
11:42 Ils sont tous là,
11:44 sauf Bush.
11:46 8h35, il n'est pas là.
11:48 8h40, il n'est pas là. Et à ce moment-là,
11:50 tu sais, on dit toujours, il se prend pour la reine d'Angleterre.
11:52 Mais entre eux, ils ne disent pas ça.
11:54 Chirac, il dit qu'il se prend vraiment pour la reine d'Espagne.
11:56 Eux, ils éclatent de rire parce qu'ils savaient que la reine Sophia
11:58 est toujours à la bourre.
12:00 Et Bush avait fait exprès.
12:02 Il arrive, il sent le truc,
12:04 et il repart à côté
12:06 pour aller prendre un café.
12:08 Et là, tu as Poutine qui se lève, qui lui court après.
12:10 Moi, j'y vais, tu vois.
12:12 Il va lui péter la gueule.
12:14 Et en fait, j'ai la photo où tu vois Bush avec sa tasse de café
12:16 et Poutine qui lui veste le sucre et remue le sucre.
12:18 - Ah ouais.
12:20 - Elle est là, regarde.
12:22 Tu vois, je ne te pipote pas.
12:24 - Ah ouais, tu ne me pipotes pas, c'est fort.
12:26 Et c'est toi qui a eu l'idée de regarder les poubelles d'Estaing ?
12:28 D'aller vous fouiller les poubelles d'Estaing ?
12:30 - Ouais, exactement.
12:32 - Avec ton associé.
12:34 - Avec mon associé.
12:36 Ça remonte à 88, un article dans Le Monde
12:38 d'un prof de sociologie de Montpellier
12:40 qui avait fait une étude sur la société de consommation en France.
12:42 Et pour ce faire, il avait demandé à ses étudiants
12:44 de collecter les poubelles de 10 familles françaises pendant un an.
12:46 Et il explique dans l'article, il dit, c'est incroyable
12:48 parce qu'on voit vraiment ton ADN, on voit ce que tu manges,
12:50 ce que tu bois, ce que tu fumes, ce que tu bouquines,
12:52 si tu as des enfants, si tu as des animaux.
12:54 Je fais ta poubelle, tous les gens qui te connaissent vont te reconnaître.
12:56 C'est un truc hallucinant.
12:58 Et à l'époque, moi je passais ma vie avec Gainsbourg, c'était mon pote,
13:00 et un jour on rentre chez lui rue de Verneuil, un soir,
13:02 évidemment il n'avait jamais ses clés, c'est pas possible.
13:04 Et donc c'était son maître d'hôtel qui ouvre,
13:08 son maître d'hôtel qui s'appelait Fulbert.
13:10 Il ouvre la porte et en ouvrant, il sort les poubelles.
13:13 Là j'ai mes deux neurones qui se connectent,
13:15 et je dis à Serge, je prends tes poubelles, il me dit, ta gueule.
13:17 J'arrive au studio, je les étale sur un fond de velours noir
13:21 pour les sacraliser comme des bijoux, c'est une telle caricature.
13:23 Les bouteilles de Ricard, les paquets de gitanes,
13:26 c'est tellement incroyable qu'on s'est dit, on ne va pas le faire,
13:29 les gens vont penser qu'on l'a imaginé, qu'on l'a bidonné.
13:32 Et là on avait trois problèmes, est-ce qu'on leur demande l'autorisation ?
13:35 Surtout pas, ils vont organiser leur image.
13:38 Deuxièmement, est-ce que c'est légal ?
13:40 Reste plus, chose abandonnée sur la voie publique.
13:42 Troisièmement, il faut des gens avec des hôtels particuliers ou des maisons,
13:45 sinon ça ne fonctionne pas.
13:46 Donc on avait fait Gainsbourg, Noah, Jean-Marie Le Pen, George Marchand,
13:50 on avait fait un truc incroyable.
13:52 Et on avait un patron à l'époque qui s'appelait Daniel Filippacchi,
13:54 et Daniel est le plus gros collectionneur au monde et surréaliste.
13:56 Il arrive un jour à un match, au cinquième étage, quand on était sur les champs,
13:59 il dit, ils sont où Bruno et Pascal ? Un peu énervés,
14:01 donc nous on se planque dans la salle des photographes.
14:04 – Qui voit la même chose.
14:07 – Et il dit, c'est vous qui avez fait ça ? C'est extraordinaire, c'est Spohéry,
14:10 c'est Marcel Duchamp, c'est…
14:12 Je lui dis, écoute Daniel, c'est Andy Warhol,
14:15 depuis le temps qu'on nous traite de fouilles de merde,
14:17 on a été au bout de la logique, on a ramassé les poubelles.
14:19 Il nous a dit, allez le faire à Los Angeles.
14:21 Et là à Los Angeles, on a fait des petites starlettes,
14:23 Marlon Brando, Lee Steller, Michael Jackson, Madonna,
14:26 jusqu'au jour où on a fait Jack Nicholson,
14:28 celle du président des États-Unis d'Amérique à l'époque,
14:31 qui s'appelait Ronald Reagan,
14:32 qui était ancien sénateur ou gouverneur de Californie,
14:36 et qui avait gardé sa maison à Bel Air.
14:39 Et on s'est rendu compte qu'il trichait sur l'adresse,
14:42 parce qu'au City Hall au Caddas, l'adresse était 666 Saint-Cloud Road,
14:47 comme la porte de Saint-Cloud.
14:48 Or, comme c'est les chiffres du diable, lui il mettait 668.
14:52 Et dans la poubelle du Zidane, il faut quand même savoir
14:54 qu'aux États-Unis, ils ont tous des broyeurs de papier.
14:58 Et à l'époque, il n'y avait pas de broyeur, et on trouvait des papiers en tête,
15:01 une tête, sept, c'est quoi de service ? Les noms des gardes du corps.
15:03 C'était un tel scandale qu'à chaque fois qu'on faisait,
15:06 maintenant on appelle ça des récoltes, c'est un peu plus chic,
15:08 c'était une presse plutôt haut de gamme.
15:10 C'était 14 pages dans 20 éditions aux États-Unis,
15:12 la couverture de Sunday Times Magazine, c'était publié dans le monde entier.
15:15 – Alors, vous êtes très amis avec Nicolas Sarkozy et Carla.
15:19 C'est vous qui avez révélé l'histoire d'un moment d'ailleurs,
15:21 aussi entre Cecilia Sarkozy et Richard Atthias.
15:24 – Oui, exactement.
15:25 – Même si vous êtes amis, ça ne vous dérangeait pas,
15:27 vous lui avez demandé avant ou pas ?
15:28 – Non, ça n'a pas été simple.
15:30 – Alors, il faut savoir que cette photo faite à New York,
15:34 au moment où Paris Match a décidé de publier la photo,
15:38 tout le monde était déjà au courant.
15:40 – D'accord.
15:41 – Il ne faut pas oublier que Nicolas Sarkozy avait dit à France 3 Bourgogne,
15:45 comme beaucoup de Français en ce moment, j'ai des problèmes de couple.
15:48 Donc l'info était directe.
15:51 Et l'histoire de Carla, à l'époque il n'y avait pas Carla
15:54 dans l'univers de Nicolas Sarkozy, c'est une copine d'enfance.
15:58 J'ai été faire les premières photos chez Mickey, sans leur demander.
16:02 Mais le lendemain, je me suis pointé à l'hôtel et je l'ai appelé pour lui dire
16:06 "écoute, je suis là", et elle me dit "mon Pascal Lou,
16:08 on ne cherche ni à se cacher, ni à s'afficher".
16:12 Et après, c'est vrai, j'ai fait beaucoup de voyages avec eux,
16:15 beaucoup de couvertures de match avec Nicolas et Carla.
16:18 Un jour, moi je lui avais dit "maintenant il faut que tu arrêtes les photos de mode, sexy".
16:23 Maintenant c'est Agence France-Presse, elle dit "on va se faire chier".
16:25 Et un jour elle m'appelle, elle me dit "tu ne veux pas les faire".
16:28 Je me pointe à l'Elysée, je me dis "putain, j'espère qu'il n'est pas rancunier,
16:32 l'autre il va me péter la gueule".
16:34 Et en fait, ça s'est très très bien passé, c'est-à-dire qu'on a fait des photos,
16:36 on a fait 14 pages d'en match et après je suis…
16:38 Non, pas "ami", je veux dire, tu ne peux pas être "ami" avec un homme ou une femme politique,
16:43 ce n'est pas possible.
16:44 Tu as un accès privilégié, et quand tes journalistes de pouvoir témoigner,
16:48 si tu gardes ton libre-arbitre, parce que moi, jamais Véronique Rampazzo
16:52 ou Franck Louvrier ne m'ont demandé de vérifier mes photos,
16:56 les communiqués de Carla et de Sarkozy, jamais ils ne m'ont demandé de vérifier les photos.
17:02 Alors, est-ce que c'est vrai que tu as hébergé François Hollande et Valérie Trierweiler au début ?
17:07 Mais non !
17:08 Au début de leur relation ?
17:09 C'est vrai qu'au début de leur relation, Valérie était une copine de match,
17:13 il n'était pas encore candidat, il ne savait pas où dormir,
17:18 moi j'avais une maison sur les champs avec un jardin, une très belle maison,
17:21 je partais en vacances et je leur ai prêté ma maison pendant un mois.
17:26 Voilà, c'est vrai que se planquer…
17:28 C'est un pas-paradis, c'est chelou.
17:30 Non, au contraire !
17:31 C'est génial !
17:32 Vous n'avez jamais balancé quoi que ce soit ?
17:34 Il ne viendra te chercher jamais.
17:35 Non !
17:36 Donc vous avez une morale quand même ?
17:38 Il t'a dit 250 000 dollars, il n'a pas brûlé le négatif.
17:42 Évidemment qu'on a une morale, ça va, on est des êtres humains.
17:46 Justement, il y a Benjamin Castaldi qui est avec nous.
17:48 Benjamin, merci d'être là, ça me fait plaisir de te voir mon chéri.
17:50 Toi, tu as très mal vécu des histoires.
17:53 Déjà avec Flavie Flamand, il y a eu des histoires de fou.
17:56 Ah bah moi non, nous on a été harcelés.
17:58 C'est vrai qu'on en avait, je ne sais pas, 10 au cul tout le temps.
18:01 Où qu'on aille, n'importe quel pays, ils étaient toujours informés.
18:04 Il parait que les compagnies aériennes donnent la liste des passagers,
18:07 c'est-à-dire qu'ils sont au courant, qu'on prend quel bol, à quelle heure et où on arrive.
18:10 Et je pense que l'entourage aussi doit balancer des infos.
18:13 Et c'est vrai qu'à l'époque, c'était vraiment invivable.
18:16 Mais moi, quand vous prenez en photo, à la limite, c'est normal, on est connu.
18:18 Moi, ce qui m'a vraiment blessé dans ces histoires-là, c'est quand vous...
18:21 Alors pourquoi quand vous faites une photo de genre,
18:23 c'est toujours une photo dégueulasse qui sort dans la presse ?
18:25 Pourquoi on a une loi dans le zen ?
18:27 Pourquoi on vous prend en érection ?
18:30 Pourquoi ?
18:32 – En érection, ça peut être flatteur, ça dépend.
18:34 – Alors ça dépend de l'angle, mais c'est toujours des photos dégueulasses.
18:38 C'est jamais des photos qui vous mettent en avant,
18:40 toujours de mauvais profil, toujours avec le gobe vide en avant.
18:43 – Parce que c'est des vraies photos de la vraie vie.
18:46 – Vous, ça vous est arrivé à l'île Maurice.
18:48 – Oui, à l'île Maurice, c'est quoi en photo ?
18:50 – Vous voyez une mat' par hasard, vous avez en travers de la gorge,
18:52 c'est vos vacances à l'île Maurice.
18:54 – Oui, mais après, j'étais en maillot de bain, j'étais en forme.
18:57 – En chapiteau ?
18:58 – J'étais en chapiteau, j'étais en Quechua.
19:01 Et c'est pas agréable, franchement, quand vous faites des photos comme ça.
19:04 Mais ça, à la limite, bon...
19:06 – C'est ça qui est... C'est ça que j'en attendais.
19:08 – Attendez, il y a une anecdote qui vous a fait beaucoup de peine aussi.
19:11 C'est le jour où vous avez fait la une de la presse
19:13 où vous vous soupçonnez d'avoir maltraité votre fils.
19:15 – Ça, c'est la pire.
19:16 – C'est quoi ? Ça, c'était quoi ?
19:17 – En fait, on était en Corse, et on était, je sais pas, dans l'hôtel,
19:21 on faisait, je crois, l'apéro, et forcément, il y a des photos,
19:24 on boit un verre, donc il y a un verre, deux verres, trois verres,
19:26 et après, je joue avec mon fils, et je l'attrape par le pied,
19:29 et je le prends comme ça.
19:30 Et le titre, c'est... Ils ont entendu que j'étais ivre caisse
19:33 et que je maltraitais mon fils.
19:34 Et ça, par contre, ça, ça fait vraiment du mal.
19:36 Ça, ça fait du mal, et ce qui fait du mal aussi,
19:38 c'est quand vous découvrez l'aventure de votre conjoint.
19:41 Voilà. Ça, c'est pas terrible non plus, parce que c'est une, une, une,
19:45 deux, une, trois, une, quatre, une, et au bout d'un moment,
19:47 on a vraiment, vraiment, franchement, les boules.
19:49 – C'est pas le cas de tes femmes à toi qui ont découvert
19:51 tes éventuelles infidélités.
19:52 – Alors, justement, c'est quoi le problème ?
19:54 – Justement, alors, moi, il paraît que toi, les paparazzi te suivaient,
19:59 et que t'étais infidèle, et donc...
20:01 – Ça m'est arrivé, non, mais j'avais trouvé...
20:03 En fait, j'ai inventé, avant Hollande, le déplacement avec le casque.
20:07 – Quoi ?
20:08 – Non, mais je partais en moto, et jusqu'à ce que je sois dans l'appartement,
20:12 je gardais mon casque.
20:13 Donc, j'ai échappé à être prêt, en flagrant délit, de rencontrer quelqu'un.
20:18 Voilà. Mais bon, voilà, mais...
20:19 – Alors, il y a des moyens en France, c'est intéressant,
20:23 parce que la presse, en France, est régie par trois dates.
20:26 Il y a la loi de 1880, il y a l'article 9 du Code civil de 1970,
20:30 qui est assez bien foutu, qui dit "chacun a droit à l'intimité de sa vie privée".
20:32 Tiens, 70, coïncidence, juste après les révélations,
20:35 des rumeurs qui se sont révélées totalement fausses,
20:38 des frasques de Claude Pompidou.
20:40 Et le Code pénal 94, l'article 226, qui correctionnalise l'article 9.
20:45 Ça veut dire quoi ?
20:46 Ça veut dire que la France, qui est le pays des droits de l'homme
20:48 et de la liberté d'expression, si on prend comme hypothèse de départ
20:51 que ça devrait faire partie de toutes les démocraties modernes,
20:55 des piliers de toutes les démocraties modernes,
20:57 est le seul pays au monde qui peut envoyer un journaliste, un éditeur,
21:00 un caméraman, un écrivain en prison pour avoir révélé la vérité.
21:05 Moi je sais, j'ai été condamné plusieurs fois à des peines de prison.
21:08 C'est vrai que demain, si c'est Laurent Delahousse ou Cyril Hanouna
21:12 ou Christine O'Kane qui sont condamnés à une peine de prison,
21:15 on en parlera un peu plus.
21:16 Mais c'est quand même dingue.
21:17 Moi je préfère de loin le système anglo-saxon,
21:19 où on ne te condamne uniquement si ce que tu publies est faux.
21:22 En France, on te condamne systématiquement si ce que tu publies est la vérité.
21:26 Donc tout ça pour dire que si demain, je vais te donner un conseil,
21:29 si demain ils t'emmerdent, tu les mets au pénal.
21:32 Alors pourquoi ils ne vont pas au pénal ?
21:33 - Parce qu'il n'y a pas d'oseille.
21:34 - Voilà, parce que le pénal ça dure deux ans, ça coûte très cher,
21:38 il faut prendre un pénaliste.
21:39 C'est une amende.
21:40 Une amende c'est au nom du Trésor public.
21:41 Tandis que si tu vas au civil, en deux mois c'est plié
21:44 et tu prends des dommages et intérêts exonérés d'impôt.
21:46 Mais si vraiment on t'emmerde, tu vas au pénal.
21:49 Le problème c'est qu'une fois que tu auras fait condamner
21:51 le directeur de la publication à une peine de prison exsurcie,
21:55 le jour où tu as un bouquin, une émission, un concert, un film à vendre,
21:59 il s'en souviendra et tu n'auras pas de promo.
22:01 Donc c'est un jeu comme ça.
22:03 Mais enfin, je t'ai donné le conseil, article 226, code pénal 94,
22:07 la prochaine fois qu'on t'emmerde, tu y vas à fond et tu les mets au pénal.
22:10 - Est-ce qu'il y a des paparazzas d'arrangé ?
22:12 - Alors moi personnellement, je n'en ai jamais fait.
22:14 Je sais que ça existe, mais pas au niveau des stars qu'on a…
22:17 - Oui, tu sais qu'il y en a.
22:19 - Oui, mais je sais qu'il y en a,
22:21 mais pas au niveau des stars que j'ai photographiées.
22:23 - Il y a déjà des photos qu'on n'avait jamais sorties,
22:25 à part celles dont vous avez parlé tout à l'heure,
22:27 photos qui ne sont jamais sorties, vous vous êtes dit non, ça, c'est trop…
22:30 - C'est vrai que ça arrive sur des histoires de princesse à l'île Maurice, à Hawaï,
22:37 qu'à un moment donné, ça dérape.
22:40 - Ah oui, c'est-à-dire ?
22:42 - Ça dérape, c'est-à-dire que tu ne vas pas passer des photos
22:45 d'une princesse à cheval sur son mec.
22:48 - Ah oui ?
22:49 - Tu les mets main dans la main, en train de se baigner, amoureux.
22:52 - Donc vous, vous avez des photos de princesse à cheval.
22:55 - On a quelques photos de cavaliers à emérites.
22:58 - Ah oui ?
22:59 - Du cruet, quand il s'est chopé dans une piscine à Spa-Francorchamps.
23:04 - Ça, c'est complètement bidon.
23:06 - Oui, mais on le voit carrément à cheval sur la call girl qu'ils ont embauchée pour le gazetteur.
23:11 - Chirac nu à brégançon.
23:13 - Bien sûr.
23:14 - On l'a fait à poil à brégançon.
23:15 - Mais elle n'est jamais sortie.
23:16 - On en a fait plusieurs.
23:17 - Mais elle n'est jamais sortie.
23:18 - Parce qu'on a décidé de… On était trois photographes.
23:20 - Et pourquoi il est à poil ? Oui, c'est quand même bizarre.
23:23 - Parce que quand le président de la République est à brégançon, il y a évidemment une interdiction de survol.
23:27 - Dans la nuit, la baie à côté, tu avais un yacht avec Ayrton Senna ou Schumacher qui étaient arrivés.
23:32 - Et le matin, il prend son hélico pour aller à Monaco.
23:35 - Le Grand, il entend, ben voilà, c'était là.
23:37 - Il entend un hélico, il sort de son plumard, il se fout à la fenêtre, il regarde.
23:41 - Il dormait à poil alors.
23:42 - Et il dormait à poil.
23:43 - Donc ça, on a décidé de ne pas la passer, la photo.
23:45 - On était trois photographes, on était d'accord.
23:47 - On en a passé d'autres.
23:48 - On a passé d'autres, on a passé le prince Charles à poil.
23:51 - Le pape à poil, on ne l'a pas passé.
23:53 - Vous avez déjà créé des accidents comme la paparazziade de Diana, par exemple ?
23:59 - On peut en parler parce que j'ai fait un film et j'ai récupéré les 8000 pages du dossier d'instruction de l'affaire Diana.
24:08 - Non mais c'est un exemple, mais est-ce que vous avez déjà fait des courses poursuite ?
24:10 - Mais c'est très intéressant parce que la brigade criminelle qui a été chargée de l'enquête,
24:15 Dieu sait s'ils ont bien travaillé, les paparazzi n'étaient pas...
24:18 - Mis en cause.
24:19 - N'étaient absolument pas mis en cause.
24:20 Ce qui s'est passé, c'est deux...
24:23 C'est le chauffeur, enfin le chauffeur qui n'était pas chauffeur, qui était directeur de la sécurité,
24:28 qui n'avait pas son permis de conduire, qui n'avait pas le droit de conduire cette voiture,
24:31 qui prenait du trihypide, du noctamide, du Prozac, deux médicaments contre l'alcoolisme.
24:34 - Non mais ça, c'est un exemple que vous faites.
24:35 - Non, non, non, non.
24:36 - Vous l'avez fait déjà.
24:37 - Oui, mais c'est...
24:38 - Moi, j'ai déjà vu ça, j'ai déjà vu faire, par exemple, avec Angelina Jolie,
24:40 où les mecs partent derrière comme ça en scooter.
24:43 Vous avez jamais fait ça ?
24:44 - Bien sûr, ça s'appelle des courrettes.
24:46 Mais la plus célèbre, c'est Chirac, quand il est élu avec les caméras de la télévision.
24:51 Alors quand c'est des télévisions, on dit rien, mais t'as les télévisions, t'as les radios, t'as les photographes.
24:57 Donc c'est ce qu'on appelle une courrette, une filature, si tu veux.
25:00 - Mais vous dites que les autres le font aussi, donc ça va, quoi.
25:02 - Non mais je vais dire pourquoi je le fais pas.
25:04 Parce que si tu te fais voir, si les gens veulent pas, à l'arrivée, tu feras pas de photo.
25:08 - C'est quoi la photo dont vous êtes le plus fier ? On va terminer là-dessus.
25:12 - Celle que je ferai d'ici peut-être un mois ou deux.
25:15 - Merci en tout cas, merci Benjamin. Ça va mon pote ?
25:17 - Très bien.
25:18 - Merci mon Benjamin d'avoir été avec nous. Merci. Franchement, on s'est régalé.
25:21 [Musique]

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