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Fin de vie : «Macron, qui n'a plus la main sur rien, a décidé de se réfugier dans les questions de société», juge Bellamy
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Transcription
00:00 Mais tout d'abord, à la une de l'actualité, dans une interview accordée à Libération à la Croix,
00:04 Emmanuel Macron se prononce donc en faveur d'une aide à mourir, François-Xavier Bellamy,
00:09 sous des conditions strictement encadrées, dit-il, une sorte de "ni-ni",
00:13 ni euthanasie, ni suicide assisté.
00:15 Comment vous réagissez ce matin à ce que dit le président de la République ?
00:19 La question est évidemment d'une infinie de difficultés
00:22 et elle touche la vie de milliers de personnes dans notre pays,
00:26 dans les moments les plus éprouvants.
00:28 On ne peut évidemment pas la traiter d'un revers de main comme si elle était simple.
00:32 Mais je voudrais dire simplement deux choses.
00:34 La première, c'est que malheureusement, je crois que personne n'est dupe
00:37 du moment dans lequel cette annonce intervient.
00:39 Nous sommes à la veille d'une élection européenne.
00:41 On voit le président de la République qui engage le pays dans un débat infiniment complexe,
00:46 au moment où on devrait pouvoir se concentrer justement sur l'enjeu des trois mois qui viennent,
00:49 sur cet enjeu de l'Europe qui est absolument décisif.
00:52 On voit bien finalement que le président de la République, qui n'a plus la main sur rien,
00:56 a décidé de se réfugier dans les questions de société,
00:59 parce que c'est peut-être le dernier endroit où il peut encore faire l'actualité.
01:02 Quant à type de diversion, pour vous ?
01:05 Regardez, notre État est devant aujourd'hui des défis immenses.
01:08 Et d'une certaine façon, il est attendu par les Français,
01:11 là où il faudrait résoudre les problèmes immédiats de la vie quotidienne,
01:15 les problèmes les plus urgents.
01:17 Je pense à la question de l'école.
01:18 Aujourd'hui, on voit à quel point les professeurs se sentent abandonnés face aux pressions.
01:23 Je pense à la question de la sécurité, je pense à la question du pouvoir d'achat.
01:26 Je pense à la question de la santé.
01:27 - Oui, la réflexion. - Arrêtez-moi un instant là-dessus.
01:31 Aujourd'hui, vous avez en France, dans des dizaines de services d'urgence,
01:35 des soignants qui manquent de tout, qui manquent de place, qui manquent de temps,
01:38 qui manquent de moyens pour pouvoir soigner comme il le faut.
01:41 Est-ce que propose Emmanuel Macron aujourd'hui ?
01:42 Ce n'est pas antinomique d'essayer de parer à cela, non ?
01:45 Eh bien si, parce que si on vient au fond du sujet,
01:47 je pense que les Français aborderaient différemment la question de la fin de vie
01:51 s'ils avaient la certitude que la France se donne les moyens
01:55 de soigner comme il le faut tous ceux qui en ont besoin.
01:58 Attendez, vous pensez que ce n'est pas le cas ?
01:59 Vous pensez que la couverture et la possibilité d'avoir aujourd'hui
02:03 toute la panoplie des soins palliatifs n'est pas...
02:07 Mais ce n'est pas moi qui pense ça. Ce sont les faits.
02:09 Les faits, c'est qu'en France, aujourd'hui, tous les jours,
02:12 vous avez 500 personnes qui ont besoin de soins palliatifs
02:15 et qui n'y ont pas accès.
02:17 Vous avez des gens qui souffrent et qui ne sont pas soignés
02:21 comme il le faudrait et comme on le pourrait,
02:23 parce qu'on sait soigner la souffrance aujourd'hui en France.
02:25 Le problème, c'est le manque de moyens pour cela.
02:28 Et le président de la République qui a dit qu'il ferait simultanément
02:31 un grand plan pour les soins palliatifs et la question de la fin de vie
02:34 annonce en réalité, d'une manière complètement asymétrique,
02:37 une hausse de budget dérisoire pour les soins palliatifs.
02:40 Ce qui explique, pardon, mais c'est un point important,
02:43 ce qui explique que les soignants, aujourd'hui,
02:45 par la voix de leurs représentants, sont 80 % à dire leur opposition à cette loi.
02:50 Les mêmes soignants qu'on a applaudis pendant la période du Covid,
02:53 aujourd'hui, tirent le signal d'alarme.
02:55 Ni euthanasie, ni suicide assisté, selon le président,
02:58 avec des conditions strictes, des sortes de garde-fous.
03:02 Est-ce que ces garde-fous vous rassurent ou vous inquiètent ?
03:05 Est-ce que cette troisième voie, finalement, d'une aide à mourir
03:08 est possible pour vous ?
03:10 Est-ce que vous pourriez accompagner un tel projet ?
03:12 La vérité, c'est que le président renonce à la troisième voie.
03:14 Il renonce au modèle français.
03:16 Il dit qu'on va construire un modèle français de la fin de vie.
03:18 Mais le modèle français de la fin de vie, c'est celui qui avait été posé
03:21 par la loi Léonetti.
03:22 Rappelons quand même que la loi Léonetti a été approuvée
03:25 à l'unanimité du Parlement sur une question aussi importante.
03:27 Et pourtant, elle n'est pas appliquée.
03:29 Elle n'est pas appliquée en France.
03:31 Vous avez, aujourd'hui, de nombreux départements français
03:34 dans lesquels il n'y a pas un seul lit de soins palliatifs.
03:37 Vous avez, dans tout le territoire national,
03:39 des gens qui ont besoin de soins palliatifs et qui n'y ont pas accès.
03:43 Et redisons-le, si on apprenait qu'il y a en France,
03:45 dans un département entier, un territoire
03:48 qui n'a pas un seul commissariat de police,
03:50 mais immédiatement, on réagirait, on dirait "mais c'est pas possible,
03:54 il faut absolument remédier à ce manque absolu".
03:56 Eh bien, aujourd'hui, vous avez, on accepte, on tolère en France
04:00 qu'il y ait des milliers de personnes
04:03 qui soient aujourd'hui dans des zones blanches médicales.
04:06 - On entend les manquements. - Oui, il n'y a pas de soins.
04:08 François-Xavier Bellamy, si je prends par bien un clair obscur,
04:10 pardonnez-moi de ces moments d'existence.
04:12 Plutôt que d'investir sur ce sujet fondamental,
04:15 décide d'adopter ce qui n'est pas le modèle français,
04:17 mais en fait le modèle belge.
04:18 Et on voit très bien comment ça se passe.
04:20 Quand on parle de garde-fous, quand on parle de critères exigeants,
04:24 à la fin, évidemment, on ouvre la voie en réalité
04:27 à ce qui se joue partout autour de nos frontières.
04:30 - Et d'ailleurs... - C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui se joue ?
04:32 Nos amis belges, je le vois au Parlement européen,
04:34 nos amis belges, nos amis néerlandais,
04:36 même chez ceux qui ont été parfois les plus ardents promoteurs
04:40 de l'aide active à mourir,
04:42 alerte aujourd'hui sur le danger que ça représente en termes d'ouverture à des dérives.

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